Centre de vaccination départemental
1La vaccination, à
quoi ça sert ?
Définition
• Consiste à administrer une préparation
antigénique capable d’induire chez la personne vaccinée une réponse immunitaire capable en cas d’exposition ultérieure à l’agent infectieux , d’éviter la survenue de la maladie ou d’en
atténuer les manifestations cliniques
Réponse immune à l’infection
infection
Réponse primaire: lente, différée, et de niveau faible
Temps Réponse
immunitaire
Réponse immune à la primo- vaccination
Temps Réponse
immunitaire
Réponse primaire: formation des cellules mémoires (résident dans les ganglions pendant des dizaines d’années)
Infection (ou rappel) chez un sujet vacciné
Réponse secondaire:
rapide, forte et durable
20/04/13
Ac neutralisants
Ac opsonisants
7
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Vaccination = moyen de prévention indispensable contre certaines maladies infectieuses
Double bénéfice
Se protéger soi-même
Protéger les autres notamment les plus fragiles de son entourage
Nouveau-nés
Femmes enceintes
Personnes immunodéprimées
Sujets âgés
20/04/13
Rougeole, rubéole, oreillons, BCG, Fièvre jaune
Grippe, hépatite A, rage Ag protéiques Diphtérie, tétanos
vhb, hpv
Ag capsulaires, Pneumo, méningo
20/04/13
Particularités de la réponse immunitaire en fonction du type de vaccin (1)
• Vaccins vivants atténués
– Induisent une maladie infectieuse à minima
– Réponse immunitaire proche de l’immunité naturelle – Une dose unique peut être suffisante
– La protection est rapide et prolongée
– Comportent un risque infectieux significatif chez les immunodéprimés (CI)
20/04/13
Particularités de la réponse immunitaire en fonction du type de vaccin (2)
• Vaccins inertes
– Pas de risque infectieux
– Nécessitent plusieurs injections (primo-vaccination)
– Entretien de la réponse immunitaire par administrations périodiques de rappel
• Les adjuvants
– Améliorent l’immunogénicité des vaccins inertes – Induisent une meilleure mémoire immunitaire
– Ex= hydroxyde ou phosphate d’alumine, adjuvants lipidiques (ASO4).
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La vaccination, est-ce
que c'est efficace ?
Nombre de décès évités chaque année dans le monde grâce à la vaccination
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variole
1. Site internet de l’OMS, Aide-mémoire N°288 Mars 2005, http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs288/fr/index.html. 2. J. Ehreth. Vaccine 21 (2003) 596–600
Varicelle 57 879
Diphtérie 60 000
Tétanos 862 000
Coqueluche 600 000
Haemophilus
influenzae b 287 000 Hépatite B 1 172 500
Rougeole 1 100 000
Polio 650 000
Tuberculose 1 188 476
Total 5 977 855
polio
Tétanos (opisthotonos)
Hépatite (ascite)
En France, mortalité due à certaines
maladies infectieuse divisée par 30 ou plus
Nombre de cas et de décès de diphtérie déclarés de 1945 à 2012, France métropolitaine
Obligation vaccinale en 1938
La Poliomyélite en France
0 cas de poliomyélite autochtone en France depuis 1990.
Dernier cas importé : 1995; persistance de foyers épidémiques avec
possibilité d’exportation de cas en France: d’où poursuite de la vaccination
Source: Guide des vaccinations 2008
3 pays restant endémiques en 2012: Nigéria, Pakistan et Afghanistan
Polio (complet inactivé)
Le tétanos en France de 1975 à 2011
: morbidité et mortalité
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
0-49 ans 50-59ans 60-69 ans 70-79 ans > 80 ans
Femmes Hommes
Tétanos en France = nombre de cas en
fonction du sexe et de l’âge)
Coqueluche du nourrisson:
Combien de cas en France?
De 1996 à 2012
- 3300 cas chez des nourrissons < 6 mois dont 2/3 ont
< 3 mois
- Un nourrisson sur 5 est admis en réanimation - 2/3 des nourrissons en réanimation ont < 3 mois - 37 décès dont 90% ont < 3 mois
Le calendrier vaccinal
• Fixe les vaccinations applicables en France
– Recommandations générales pour l’ensemble population
– Recommandations particulières
• Groupes ou situations spéciales
• Expositions professionnelles
– Vise à protéger les individus mais aussi la
communauté
La coqueluche
• Due au bacille de Bordet-Gengou, isolé en 1906 par Bordet
• Décrite tardivement, au XVI ème siècle en France par De Baillou
• Maladie sévère, très contagieuse
• 280000 décès dans le monde en 2001
La coqueluche :plusieurs aspects
• Maladie naturelle de l’enfant: forme typique, pic 3-5 ans: QUINTE
• Formes atypiques du nourrisson jeune < 6 mois: apnées, asphyxie, arrêt cardiaque -
>gravité, mortalité.
• Formes de l’adolescent et de l’adulte:
atypiques, méconnues->contagiosité+++
Coqueluche
• Situation actuelle en France
– coqueluche de l'enfant : quelques centaines cas/an
– Origine contamination : souvent parentale car pas de rappel à l’adolescence et adulte jeune
Adulte forme fruste
30% des toux chroniques ?
Nourrisson forme grave
Haemophilus influenzae B (polysaccaride conjugué)
-Primovaccination à 2, et 4 mois et rappel à 11 mois -Vaccin combiné
-Rattrapage possible jusqu’à 5 ans
- Diminution de 98% des cas de méningites à Hib depuis la vaccination
HEPATITE B (protéine recombinante, Ag Hbs)
280 000 Ag HBs + 3 000 000 Ac HBc + 2500 infections/an 1500 décès/an
(enquête InVS 2004)
Hépatite B
• Vaccination recommandée pour tous les enfants avant l’âge de 16 ans
• Privilégier la vaccination des nourrissons à partir de l’âge de 2 mois ainsi que celle des groupes à risque
• Egalement recommandée dans certaines situations ou groupes à risque
• Schéma unique en 3 injections de type 0-1-6 qui
respecte un intervalle de 1 à 2 mois entre les 2
premières injections et de 5 à 12 mois entre les
2ème et 3ème injections
Vaccination Hépatite B :
Recommandations particulières
– Nés de mères porteuses d’Ag HB (3 inj + IgG anti HBs)
• Si prématurés = 4 injections
– Enfants accueillis en institutions pour enfants handicapés – Enfants et adultes accueillis en structures psychiatriques – Enfants d’âge préscolaire accueillis en collectivité
– Toxicomanes
– Personnes ayant des partenaires multiples
– Voyageurs en pays de moyenne ou forte endémie
– Personnes amenées à résider en zone de moyenne ou forte endémie – Professionnels « potentiellement » exposés
– Patients devant bénéficier de transfusions massives ou itératives – Entourage d’un sujet infecté ou porteur d’Ag HBs
– Partenaires d’un sujet infecté ou porteur d’Ag HBs
– Personnes détenues cumulant des facteurs d’exposition au VHB
La rougeole
• Due à un morbillivirus
• Maladie éruptive de l’enfant habituellement bénigne
• Evolution en 2 phases
– Atteinte des voies aériennes supérieures et des bronches
– Puis éruption généralisée
• Complications parfois graves – Rougeole maligne
– Pneumonies bactériennes – Encéphalites +++
Epidémie de rougeole en France de 2008 à 2012: plus de 24
000 cas déclarés
Le scénario de la réémergence actuelle de la rougeole
• Maladie très contagieuse (Ro=13 à 15)
• Couverture vaccinale optimale non atteinte
– Situation actuelle : 80 à 85 % alors qu’il faut ≥ 95%
• Immunité de groupe non atteinte et persistance d’une circulation du virus
=> Risques de rougeole (dont formes graves) chez:
- Nourrissons
- Épidémie adolescent ou jeune adulte
Rougeole - Rubéole – Oreillons (RRO) (vivant atténué)
Calendrier vaccinal
• Avant 2 ans
– 1ère dose à partir de 12 mois – 2ème dose à 16-18 mois
• Nés après 1980 et âgés de plus de 24 mois : 2 doses pour tous
Infections à pneumocoques
• Très fréquentes avant l’âge de 2 ans
• Infections localisées
– Otites, sinusites et pneumopathies
• Risques d’infections invasives graves – Septicémies
– Méningites
• Multirésistance du fait de la surconsommation en antibiotiques
Incidence of Invasive Pneumococcal Diseases According to the Age From Burman Rev Infect Dis 1985;7:133
Cases/year/100.000
0 5 10 15 20 25 30
0 to 2
3 to 9
10 to 19
20 to 29
30 to 39
40 to 49
50 to 59
60 to 69
70 to 79
N of cases
Age (year)
Pneumocoque
3
6A
19A
7F 1
5
4
9V 14 18C 23F 19F
6B
PCV7
Pneumocoques (polysaccharide conjugué ou non)
PCV13
Vaccination contre les HPV (protéine
recombinante, pseudoparticules)
Incidence croissante du cancer du col de l’utérus à partir de 20 ans. Pic d’incidence à 40 ans
Le cancer du col de l’utérus touche la femme jeune : un pic d’incidence à 40 ans
1. Exbrayat C. InVS 2003; 109.
06 HPV 121 08/06
99,7% des cancers du col de l’utérus
contiennent de l’ADN de Papillomavirus humain
1Les Papillomavirus de type 16 et 18 sont
responsables, en Europe, d’environ 74% des cancers du col de l’utérus
06 HPV 121 08/06
PAPILLOMAVIRUS
Indication des vaccins HPV
• Jeunes filles dès l’âge de 11 ans
• Rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans révolus
• Schéma vaccinal : 2 doses ( M0et M6)
2 doses à 6 mois d’intervalle
En 2008 : 689 cas notifiés dont 23 % du sérogroupe C 19 % de létalité pour le sérogroupe C
Les cas d’IIM de sérogroupes B, C, W135, Y déclarés en France (1985-2008)
Méningocoque C (polysaccharide conjugué)
• Vaccination systématique à 1 dose par le vaccin Méningo conjugué
– des nourrissons à 5 et 12 mois
– en rattrapage de tous les moins de 25 ans afin de créer une immunité de groupe
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Les Vaccins Antigrippaux (fractions antigéniques)
• Souche vaccinale produite sur œuf embryonné de poule.
• Virus inactivé, fragmenté.
• Administré sans adjuvant.
(sauf Gripguard®)
• 3 souches (2 sous-types A, 1 sous-type B).
• Composition revue tous les ans adaptée à la surveillance épidémiologique
• Actuellement =
- A/H1N1/California/7/2009 (sous type pandémique) - A/H3N2/Perth/16/2009
- B/Brisbane/60/2008A
Vaccination Antigrippale : Recommandations
• Personnes âgées de 65 ans et plus.
• Femmes enceintes et personnes obèses (IMC≥ 30)
• Enfants (à partir de l’âge de 6 mois) et adultes présentant des facteurs de risque pour la grippe saisonnière
• Personnes séjournant dans un établissement ou service de soins de suite ainsi que dans un établissement médico-social d’hébergement, quel que soit leur âge.
http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspa20100924_vaccinationgrippe.pdf
Vaccination Antigrippale : Recommandations
• Risques professionnels :
– Professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des
sujets à risque de grippe sévère.
– Personnel navigant des bateaux de croisière et des avions et personnel de l’industrie des voyages accompagnant les groupes de
voyageurs (guides).
http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspa20100924_vaccinationgrippe.pdf
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Les contre-indications
à la vaccination
Contre-indications vaccinales
• Absolues :
– Réaction d’hypersensibilité grave après un vaccin constitue une CI à toute nouvelle injection du même vaccin
– Vaccins vivants atténués
• Déficit immunitaire primaire ou secondaire
• Grossesse
• Relatives :
– Fièvre et maladie évolutive bénigne – Grossesse et vaccins inactivés
– « Maladie auto-immune » ?
Réactions allergiques après vaccination
• Réactions allergiques graves
– Œdème de Quincke – Choc anaphylaxique
– Urticaire géant disséminé
• Réactions allergiques bénignes
– Urticaire simple, rash, prurit
– Vaccination peut être poursuivie avec des précautions particulières (médicament antihistaminique, surveillance médicale)
• Allergie à l’œuf connue (ou à une autre substance contenue dans le vaccin)
– Situations rarissimes (tests allergologiques) – CI de la vaccination grippe et fièvre jaune
Contre-indications des vaccins vivants atténués
– Fièvre jaune – Rougeole
– Rubéole – Oreillons – Varicelle – Rotavirus
– Tuberculose (BCG)
Grossesse
•
Vaccins vivants atténués– La vaccination doit être déconseillée
– Pas d’indication à une interruption thérapeutique de grossesse
• Vaccin vivant atténué chez femmes en âge de procréer
– Seulement après test de grossesse (rubéole, varicelle)
- Nécessité d’une contraception efficace après chaque dose de vaccin
- 2 mois pour rubéole - 3 mois pour varicelle
CI vaccinales et traitements immunosuppresseurs
• Situations :
– Transplantation d’organe solide, greffe de moelle – Maladie auto-immune ou autre maladie
systémique
- Chimiothérapie pour cancer
– sont assimilés les déficits immunitaires congénitaux (humoral, cellulaire)
• Vaccins vivants atténués
– CI absolue (pendant toute la durée du traitement)
• Nécessité de mettre à jour les vaccinations
– Au moins 2 semaines (au mieux : 3 à 4 semaines) avant le début du traitement