Denis DIDEROT (1/2)
Denis DIDEROT
(1713-1784)
T H È M E 1
Diderot est né en 1713 à Langres, dans une famille d’artisans (son père est coutelier). Des études brillantes lui permettent de s’installer à Paris. Il s’y installe comme traducteur d’ou- vrages anglais et connaît la misère pendant plusieurs années.
Sa première grande œuvre, la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, en 1749, vaste réflexion matéria- liste sur l’origine de nos idées, lui vaut d’être enfermé au donjon de Vincennes. Il doit sa libération aux démarches des libraires
de l’Encyclopédie dont il a accepté la direction et qui l’occupe- ra durant 25 ans. Principal éditeur de l’ouvrage, il en fait réaliser les onze volumes de planches, tout en étant l’auteur de plus de 6 000 articles dans tous les domaines : philosophie, langue française et arts et métiers mais aussi botanique, cuisine ou mode.
B I O G R A P H I E 4
4
La bataille de la publication.
T H È M E 3
Les métiers dans l’Encyclopédie.
L’exemple des métiers du textile.
3
Coll. Jean-Jacques Rousseau, Abbaye royale de Chaalis
6
design www.athoms.fr
B I O G R A P H I E 4
Denis DIDEROT (2/2)
Vivre de sa plume
Menant son œuvre immense de romancier, de dramaturge, de critique d’art, de philosophe et de penseur politique, il fait vivre sa famille des maigres « honoraires » que lui consentent les libraires (c’est-à-dire les imprimeurs, les commerçants du livre), à qui l’entreprise procure des bénéfices énormes.
Diderot est ainsi un des premiers écrivains en France à vivre de sa plume. Plus tard, la vente de sa bibliothèque à la tsarine Catherine II de Russie, chez qui il séjourne en 1773, lui assure un revenu stable.
Ouvrir des voies nouvelles
Celui que Rousseau, qui fut son ami de jeunesse, qualifiait de « génie universel », et que, plus tard, on appela « le Philo- sophe », tant son œuvre de penseur athée et matérialiste fut importante, a aussi été un des plus grands artistes de son temps et certainement le plus grand inventeur.
C’est à lui en effet que l’on doit ce qui deviendra le roman moderne – lisez Jacques le Fataliste, La Religieuse, Le Neveu de Rameau ou Madame de la Carlière – grâce au renouvellement total de la technique du récit et du rythme romanesque. C’est à lui aussi qu’on doit le théâtre moderne, par l’usage d’un genre alors neuf – devenu banal de nos jours – le drame (Le Fils naturel) et par sa conception novatrice de la mise en scène et du jeu des acteurs (Paradoxe sur le comédien). Même le cinéma lui devra beaucoup : le grand cinéaste Eisenstein (1898-1948) le considérait comme un maître du montage !
On lui doit l’invention de la critique d’art puisqu’à partir de 1759, il écrit régulièrement les comptes rendus des « Salons » de peinture, de sculpture et de gravure, exposés au palais du Louvre, et cet Essai sur la peinture qu’admira tant Goethe.
Ses lettres à son amante Sophie Volland sont un chef d’œuvre de la correspondance amoureuse, mais aussi un témoignage précieux sur la vie artistique, intellectuelle et politique à Paris.
Un esprit libre
Ses essais philosophiques, souvent écrits à la marge d’autres ouvrages, s’inscrivent dans la forme qu’il affectionnait : le dialogue (Le Rêve de D’Alembert, Entretiens avec la Maréchale de ***, Réfutation de ‘De l’Homme’). Il est également l’auteur d’une œuvre politique importante, depuis sa critique de la Constitution russe conçue par la tsarine (Observations sur le Nakaz) jusqu’à sa relecture engagée de l’histoire de la cour romaine et de Sénèque (Essai sur les règnes de Claude et de Néron).
Denis Diderot meurt à Paris en 1784. S’étant engagé formel- lement, lors de sa libération de prison, à ne jamais plus faire paraître d’ouvrages jugés séditieux, il ne publia, de son vivant, quasiment rien des œuvres que nous lui connaissons. Bon nombre ne furent découvertes par le public qu’au XIXe siècle, voire au XXe siècle.
