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En crise, les étudiants réagissent

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Academic year: 2022

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(1)En crise, les étudiants réagissent Publié aujourd’hui à 12h00, mis à jour à 16h16 Lecture : 6 minutes Dans le cadre d’un exercice de mise en situation de simulation de crise, les élèves de différents Master (notamment « Ville et Environnement » et « Risques et Environnement ») se sont retrouvé.e.s afin de gérer ensemble un exemple de crise (créée grâce à l’outil « Exocrisis ») au niveau de la Mairie de Saint-Laurent du Pont. Avec 27 élus et 47 agents communaux, ils devaient, en se réunissant sous différents rôles opérationnels et d’observation (observation menée en partie par notre équipe) mener à bien l’organisation en vue d’une résolution de crise.. C’est au premier étage de l’Institut d’Urbanisme de Lyon que cette journée de simulation de crise, conviant deux master ainsi que l’Ecole urbaine de Lyon, a débuté. Après une courte introduction faite par les intervenants sur la teneur de l’après-midi, les élèves, réuni.e.s en quatre cellules de crise distinctes, ont dû s’organiser pour définir l’attribution des rôles. A peine ont-ils eu le temps de se présenter et de discuter entre eux que la simulation démarra. La situation ? L’accident d’un camion transportant des matières dangereuses non identifiés. La première mesure du groupe que nous avons suivi en tant qu’observateurs fut alors d’organiser une zone d’exclusion, d’abord à 50m puis à 100m, puis de confinement et enfin d’ordonner l’évacuation pour certaines zones, afin d’éviter au maximum l’exposition des habitants au danger..

(2) La première tâche pour les étudiants est de se répartir selon les différentes fonctions du poste de crise. Beaucoup ne se connaissaient pas et les premiers contacts furent timides mais assurés. La volonté de découvrir et d’apprendre de cette simulation de crise était plus grande que la timidité de la première rencontre. Ainsi, les étudiants du master Risque et Environnement et de Ville et Environnement se sont installés dans leur cellule de crise respectives, en attendant que les postes soient discutés et attribués. Chaque équipe de gestion de crise était composée d’un DOS (Directeur des Services, qui, dans notre cas, était le maire, non présent lors de cet après-midi de gestion de crise), un RAC​, chargé de coordonner les actions des uns et des autres, d’un pôle communication (chargé de communiquer avec l’extérieur sur la situation de crise), d’un pôle logistique (qui a. comme prérogatives la mise en place de la sécurité sur le terrain), d’un pôle soutien chargé d’apporter de l'aide aux victimes sur place, d’une main courante (chargée de noter chaque éléments décidés lors de la gestion de crise afin que les informations puissent être retrouvées et présentées devant un juge en cas de litige sur de quelconques manquements, lacunes, erreurs lors de la gestion de crise), d’un pôle cartographie (chargé de repérer sur la carte les différents lieux, infrastructures, capables d’aider les équipes à mener au mieux leurs missions) et d’un appui au RAC (un “bras droit” en gilet blanc responsable de la mise en exécution des décisions du RAC)..

(3) La mise en situation se faisait via un écran d’où plusieurs messages étaient projetés afin de donner aux différentes cellules de crise le temps de prendre les informations essentielles à la résolution sereine des évènements.. L’interview Camille Cimetière Bonnard,​ élève du Master « Ville et Environnement » a accepté de répondre à nos questions et nous parler de ses ressentis et son bilan de cette journée de simulation de crise du 28 janvier 2020, organisé en collaboration avec l’École Urbaine de Lyon à l’Institut d’Urbanisme de Lyon. Qu’as-tu ressenti lors de cette simulation ? Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Ça a été compliqué de se mettre dans le bain étant donné que les thématiques de gestion des risques ne sont pas des thématiques étudiées dans notre master. Les rôles et les fonctions étaient flous au départ et je ne savais pas à quoi correspondait le rôle de RAC [Le RAC se charge de coordonner l’action communale en sollicitant les acteurs locaux et les différentes personnes chargées de la gestion de crise, autant au niveau de la sécurité que du soutien, de la logistique et de la cartographie, etc]. Quel rôle aurais-tu voulu jouer ?.

(4) Mon rôle m’a plu mais s’il fallait changer, je pense que je me serais intéressé au rôle de coordination de la logistique. Parfois, certains rôles se répétaient et apparaissaient comme similaires, ce qui n’aidait pas à saisir les distinctions des fonctions. . Nos masters différents nous ont permis d’appréhender différemment la situation et d’apporter des nuances bénéfiques, autant à la compréhension de la situation qu’à sa résolution. Le réalisme était palpable et cette confusion entre les rôles apparaissait comme réaliste. Qu’aurais-tu fait différemment ? Sur le moment, on réalise qu’on fait ce qu’on peut avec les moyens qu’on a. Mais très vite, on s’aperçoit qu’il y a une suite logique des évènements, une cohérence dans les décisions prises. Être RAC permet d’avoir une vision globale qui aide à la prise de décision. L’annonce de la mort du chauffeur du camion nous a marqué mais la gravité de l'événement n’a pas eu la pleine conséquence qu’elle aurait pu avoir en situation normale, la crise nécessitant des mesures immédiates et rapides. Comment as-tu trouvé la cohésion entre les membres du groupe ? Ça s’est plutôt bien passé avec les autres membres du groupe, autant avec les personnes que je connaissais déjà en dehors qu’avec celles que j’ai découvert. Après s’être organisé selon les fonctions, on s’est très vite appelé par nos noms et ça a permis de renforcer la cohésion et l’esprit d’équipe qui a servi l’exercice. Les explications claires des intervenants et la volonté de chacun a permis d’avoir cette efficacité. On a aussi fait des points d'étape à plusieurs reprises qui nous ont permis de voir quelles actions entreprises et à entreprendre et de mieux avoir en tête les missions de chacun. Je pense que c'est un exercice qui gagnerait à être adapté à un public plus jeune car dans la vraie vie, la nécessité de composer avec des gens différents est permanente. Quels enseignements as-tu tiré de cette journée ? Cette journée fut une bonne expérience. Le rôle de RAC m’a bien plu. Au départ, ma timidité m’a un peu fait réfléchir sur mes capacités à assurer ce rôle. Au final, il a été intéressant de me lancer dans quelque chose dont je ne pensais pas être capable et sortir de ma zone de confort.. Étudiants et crise : quel(s) bilan(s) ? Quelques leçons peuvent être tirée de cette journée de simulation de crise. Tout d’abord si chaque groupe a en général opté pour des choix de résolution de la crise assez proches, le fonctionnement de ces groupes était distinct. Souvent sous estimé, l’organisation de la pièce de gestion de crise (table en long, en cercle, peu de chaises ou une place pour chacun) va influer sur la communication, le dynamisme, les modes d’échange entre les différents acteurs. Or la bonne prise en main de son rôle et la communication efficace au.

(5) sein du groupe sont capitales pour mener à bien la gestion de crise. Le nombre de personnes présentes au sein de la cellule est aussi capital, plus il a de monde, assis autour d’une table en long, plus la communication et les retours d’information ont eu du mal à se faire. De même l’environnement sonore de la pièce est important pour permettre la concentration de la cellule sur des temps longs (salle peu bruyante, eau et aération possible…). La communication est ainsi l’enjeu crucial de la gestion de crise, que ce soit au sein de la cellule ou vers l’extérieur. Comprendre la situation, savoir ce qui a été fait ou non, connaître les réactions aux mesures mise en place c’est déjà gérer la situation. Pour faciliter ces échanges et assurer leur clarté, différentes techniques existes : tableau du déroulé de situation et des actions en cours, schématisation sur une carte, point régulier sur la situation, suivi et communication sur les réseaux sociaux...Tout en gardant à l’esprit qu’une cellule de crise efficace est une cellule qui a su trouver les outils qui lui convenaient et desquels elle était familière. Si la communication interne a pu être travaillée par les étudiants lors de cette simulation, la communication externe n’a été que seulement évoqué lors d’un bref moment de réflexion autour de l’importance de la communication sur les réseaux. On peut comparer à titre d’exemple avec la simulation Icrisis qui, quant à elle, soumettait les étudiants à la pression des journalistes et au flux d’information des réseaux sociaux (et leur éventuels fake news) tout au long de la simulation. Un autre réflexe de la gestion de crise est celui d’agir et d’agir rapidement. Or le temps de la réflexion pour trouver la solution la plus simple à mettre en place et pas forcément la plus évidente est nécessaire. Une bonne gestion de crise ne se juge pas à la quantité d’action réalisée mais à leur efficacité (des actions simples à réaliser et aux effets pertinents). Étonnamment, la cellule de crise néophyte ne sera pas plus créative dans ses décisions, bien au contraire, nous avons des biais et des schémas types de réaction de crise en tête, pas toujours adaptés ni pertinents. Par exemple, attendre la sortie de classe des élèves est une solution plus efficace à mettre en oeuvre qu'évacuer un collège quand le temps nous le permet. Evacuer est une décision qui vient spontanément à l’esprit pour de tels situation or elle se révèle souvent aussi complexe à mettre en place, voir risquée que salvatrice. En matière de situation de crise, la difficulté est donc de prendre le temps de la réflexion et souvent d’accepter de ne pas agir, ce qui paraît contre intuitif.. Par Louise Rhodde et Koceila Bounouar.

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