B) La République face aux évolutions de la société française (2/3)
Quelles grandes évolutions a connu la population active française au XX°
siècle et comment la République s’y est-elle adapté ? 1) Croissance et féminisation de la population active
2) La « fin » des paysans et l’évolution contrastée des ouvriers 3) La tertiarisation
B) La République face aux évolutions de la société française (2/3)
Tableau 1p50 « Les glaneuse, Millet, 1857 »
Photo 4 p57 « Manifestation salariés Moulinex 2001 »
Quelles grandes évolutions a connu la population active française au XX° siècle et comment la République s’y
est-elle adapté ?
Graphique 1 p52 « Evolution PA 1851-2008 »
Graphique 2 p52 « Evolution de la répartition de la PA 1851- 2008 »
Graphique 4 p53 « Nombre de chômeurs 1896-2008 »
1) Croissance et féminisation de la population active Affiche 3 p61 « Cours Pigier 1943 »
Méthode p76-77 « Expliquer un texte de loi »
• PA augmente (croissance démographique) 16.5 m en 1851, 20,1 m en 1911.
Puis stabilisation (dépressions & déficits de naissances WW1, WW2) entre 19 & 20 m entre 1911 & 1962.
• Chômage faible mais fluctue en fonction des crises (865 000 chômeurs en 1936 = 4.5% PA)
• Industrialisation entraîne une hausse du salariat & une baisse proportionnelle des travailleurs indépendants.
• Baby boom. TN 21%o 1947 + recul TM.
Pop 40.1 millions 1946, 52.6 millions 1975 (+30%) dont 1 m de pieds noirs
63 m en 2010.
= augmentation PA : 20 m en 1962, 24.8 m en 1990, 27 m en 2010.
Féminisation + immigrations
• 1959 : obligation scolaire portée à 16 ans.
1 million d’élèves dans le 2R 1950, 5 millions 1980.
1975 loi Haby sur le collège unique : même formation pour tous jusqu’à la 3°.
Supérieur : 100 000 étudiants 1946, 850 000 en 1970 ...
= meilleure qualification de la PA malgré un vieillissement
• baisse de la fécondité ISF 3 en 47, <2 1978, entre 1.6 & 1.9.
= baisse part des <20 ans : 26% en 1999
Papy boom avec augmentation edv = nombre de >85 ans X4 en 25 ans ! Généralisation des soins (sécu) + progrès médicaux.
Vieillissement de la pop : question des retraites
• Baisse du temps de travail hebdomadaire (40 à 35) & annuel (congés payés) 3 semaines 1956, 4 en 1969, 5 en 1981.
• Revenus augmentent (salaire féminin + généralisation du
salariat+ Etat providence : Sécurité sociale 1945, SMIG 1950.)
• Triomphe du salariat mais les statuts des travailleurs restent variés.
Précarisation : CDD, temps partiels imposés, intérims, stages, apprentissages... = apparition des "travailleurs pauvres"
Chômage : 1 million 1975, 2 millions 1982. (<2% de 50 à 69), 3 m en 1993, 9.1% en 2010 (13% chez les ouvriers, + élevé chez les jeunes & les + de 50 ans)
Adaptations de la République Lois sociales
Droit de vote des femmes + lois qui tendent vers l’égalité
hommes / femmes (divorce, autorité parentale, égalité salariale, parité, harcèlement)
Développement de l’Etat providence = augmentation des dépenses publiques et de la fiscalité notamment sur le travail. Modèle solidaire financé pendant la croissance économique des 30 glorieuses mais en déficit depuis les crises des années1970.
Mesures pour « soulager» la précarité et la pauvreté : RMI, RSA Crises : Mai 1968 = révolte étudiante (conséquence de la
massification scolaire qui facilite l’accès aux études supérieures)
2) La « fin » des paysans et l’évolution contrastée des ouvriers Tableau 1 p58 « Données population agricole 1851-2009 »
• 9.3 m de travailleurs dans l'agriculture en 1850 = maximum Puis lent recul (exode rural & mécanisation).
Ne concerne au début que les ouvriers agricoles.
S'accélère pour tous après 1920 : 6.4 m d'actifs en 1931, 5.5 en 1950, 4 en 960.
Etude p58-59 « Depuis 1945, la fin des paysans ? »
Exercice p75 « Les femmes dans l’agriculture française »
• Seconde révolution agricole.
Effets de la PAC : remembrement + mécanisation = gain de productivité &
Baisse PA agricole de 36% (= 6 m) en 1946 à 10% en 1975 au profit du 2R (32 à 38%) & 3R (32 à 51%).
En 46 répartition PA presque égalitaire (36, 32, 32) La fin des paysans ? (H Mendras)
2 m en 1970, 800 000 en 2010.
Insertion dans la filière agroalimentaire.
Rupture essentielle dans un pays resté longtemps rural &
agricole.
Adaptations de la République ?
République rurale = 36 000 communes + le Sénat =
Surreprésentation des campagnes dans une France de + en + urbaine ?
Déprise rurale & maintien difficile des services publics dans les zones de faible densité
Activité agricole dépendante des politiques agricoles
européennes (PAC & réformes de la PAC = baisse des subventions, fin des quotas = baisse des revenus ?)
Crises
Récurrentes, manifestations souvent violentes d’agriculteurs 1907 révolte des viticulteurs dans le Midi réprimée par l’armée
Photo 2 p66 « Gabin dans la bête humaine, 1938 » Histoire des arts p66-67 « Cinéma & monde ouvrier »
• Entre 1850 & 1960 essor rapide de la PA ouvrière : 4m en 1850, 7 m en 1960.
Catégorie hétérogène, artisans, ouvriers à domicile, ouvriers paysans saisonniers, mineurs, ouvrières, ouvriers qualifiés...
Après 1945, croissance des ouvriers spécialisés (OS) : mal payés, ruraux déracinés, femmes, immigrés.
• 1947 : 6 millions d’ouvriers, MINEURS & METALLO = emblèmes de la reconstruction,
Forte identité,
Syndicalisme & PC à son apogée en 1947 (25% aux élections : 1°
parti de France !)
Tableau 1 p56 « Population ouvrière 1962-2008 » Dessin 3 p57 « Plantu 1982 »
Etude p54-55 « Mutations du monde ouvrier 1850-1939 » Etude p56-57 « Déclin & transformations du monde ouvrier depuis les 60’s »
Bac p78-79 « Analyser le sujet & élaborer la problématique »
• Max PA ouvrière en 1975 : 8.3 m, puis baisse constante
Secteurs industriels traditionnels affaiblis vs concurrence mondiale sont très touchés :
Sidérurgie perd la moitié des effectifs de 77 à 84, textile 1/3 de 71 à 80.
Secondaire recule, de 38% PA 1973 à 27% en 1999.
Automatisation (logistique, informatique) & redéploiement
(concentrations, externalisations, délocalisations...) = 5.5 m (20% PA) en 2010.
Ecarts ont augmenté entre OS & ouvriers qualifiés membres des professions intermédiaires.
Adaptations de la République
Lois sociales (Front populaire, GPRF, 1981)
Cultures syndicale et communiste = un encadrement des « classes populaires »
Accompagnement de la fermeture des mines, de la sidérurgie, de la métallurgie, du textile…
Crises
Grèves dans les mines à la fin du XIX° (Courrières, Carmaux…) violemment réprimées par l’armée
Grandes grèves de 1936 = les accords Matignon et les sociales du Front populaire (7 millions)
Grandes grèves de 1947 dans toute l’industrie encouragées par la CGT proche du PCF dans le contexte du début de la Guerre froide.
Grève générale de mai 1968 (13 millions)
Sentiment d’abandon (de trahison pour certains) des classes populaires vis à vis de la gauche de gouvernement = montée de l’abstention et du vote populiste (Front national)
3) La tertiarisation
Graphique 1 p60 « Cadres & employés 1866-2007 » 3 m d'actifs en 1850, 8.5 m en 1960.
• Patronat
La bourgeoisie impose ses valeurs à la société.
Elles reposent sur la famille dominée par le père,
Sur l’exaltation du mérite personnel (# valeurs collectives d’A. R.)
Et sur la morale judéo-chrétienne (travail, austérité, épargne, discipline).
Ces valeurs sont communes à l’ensemble de la classe bourgeoise mais celle-ci est très hétérogène :
Professions libérales, grands commerçants, banquiers,
assureurs, grande bourgeoisie des « capitaines d’industrie », dynasties qui s’ajoutent aux vielles familles de négociants, d’armateurs & de banquiers (Schneider en France, = « maîtres des forges », Potin, Michelin, Renault, Citroën...)
Celle-ci fusionne rapidement avec l’aristocratie déclinante.
Ces élites économiques s’imposent également sur la plan politique (ex : Schneider).
Commerçants et artisans (stables entre 1880 & 1945, 2.6 m) puis en baisse du fait de la concurrence des grands magasins (Le Bon Marché 1852, Les Galeries Lafayette 1894, puis grandes surfaces après 1960...).
Monde masculin attaché à l'indépendance & à la liberté conférée par le statut de non-salarié.
Etude p60-61 « Les employés & les cadres depuis 1850 »
• Avec le rôle accru de l’Etat (fonction publique comme la santé ou l'éducation) & l’apparition d’activités tertiaires
(secrétariat, comptabilité, banques, assurances, grands
magasins...), apparaît dans la seconde moitié du XIXe siècle un nouveau groupe intermédiaire.
Il est composé de petits fonctionnaires, d’employés de bureaux (développement des activités de service)
Plus que leur niveau de richesse, leurs valeurs (épargne, instruction) et leur mode de vie (habitat, vêtements et
loisirs) les distingue des classes populaires. « Cols blanc vs cols bleus »
Entre 1876 & 1911, nombre d'employés + 30 000 / an.
A partir des 30's, on distingue une catégorie supérieure : les cadres.
Féminisation : 36,5% en 1896, 42,4% en 1955. Employées (secrétaires...) & fonction publique (institutrice, infirmière...)
• 1974 : 50 % PA, 77% en 2010.
Explosion des emplois de bureaux depuis les 60's = 7 m
d'emplois. Employés = femmes à 75% ! (Cf. grandes surfaces) Augmentation nombre de fonctionnaires (5 m), des professions intermédiaires, des ingénieurs, des cadres
= classes moyennes. Mais très hétérogène.
• 2.3 m de travailleurs indépendants.
Renaissance début XXI° : travail non salarié = alternative au chômage ?
Vers une société plus individualiste & plus libérale ?
Conclusion
L’industrialisation, l’Etat providence & la société de
consommation ont profondément modifié une population active désormais plus nombreuse, féminisée & mieux formée.
Le nombre d’agriculteurs s’est effondré ; après une croissance continue, les effectifs de l’industrie sont touchés par les crises ; les emplois tertiaires ont explosé mais un chômage structurel tend à s’installer. Face à ces mutations, l’Etat légifère et garantit l’Etat de droit pour préserver les valeurs républicaines dans une France engagée dans la mondialisation où