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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Les enjeux de la politique africaine du Maroc

EL KHAYAT Sami, Diplômé de l’Institut des Relations Internationales et Stratégies (IRIS)-Paris & de l’Institut des Etudes Européennes Université Paris 8

Résumé

La politique africaine du Maroc à l’aube du 21ème siècle est un sujet d’actualité. Quels sont les liens du pays avec son continent ? Pourquoi cet intérêt nouveau pour l’Afrique alors que le continent a toujours été relativement écarté de la vision internationale du Maroc en faveur de la Méditerranée et des partenaires occidentaux et arabes ? Quelle est cette politique africaine ? Répondre à ces questions a été notre travail de recherche au sein de l’IRIS. Il s’agit d’une analyse géopolitique et géoéconomique de la place du Maroc dans le monde mais surtout vis-à-vis de son voisinage africain.

Mots clés

: Maroc, Afrique, Géopolitique, Géoéconomique, repositionnement

Abstract:

Morocco’s African policy on the threshold of the 21st century is a topical issue. What are the links of the country with its continent? Why this new interest for Africa when the continent has always been somewhat overlooked in Morocco’s international vision in favour of the Mediterranean and its Western and Arab partners ? What is the nature of this African policy? My research work at IRIS was an attempt to answer these questions. It is a geopolitical and geo economic analysis of the place of Morocco in the world and mainly within its

Keywords:

Morocco, Africa, geopolitics, geoeconomic, repositioning

: صخهم عُضُم جذبصا تجسذن بٍقٌشفا يبجح ةذٌذج تصبٍص ةشغمنا قهطا هٌششؼنا َ ذداُنا نشقنا تٌاذب غم ازٌ ىهػ .تػبضنا سبصلأا

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للاخ هم يدبصخقاٍُج َ ًكٍخنُبٍُج مٍهذح ىهػ هٌذمخؼم لبقمنا ازٌ ًف يبىصخن يزنا َ شٌسببب .تقسبفلاا ًواشٍج غم ًحبقلاػ ًف كنازك هكن َ بٍمنبػ ةشغمنا تؼقُم بفمنا ثبمهك

ٍح خ : ،بٍقٌشفا ،ةشغمنا غقُمخنا ةدبػا ،دبصخقاٍُج ،كٍخنُبٍُج

Introduction :

Depuis plusieurs années la presse marocaine et les cercles intellectuels économiques et politiques et surtout le palais se sont saisis du sujet de la politique africaine du Maroc et de l’implication du pays avec le continent. En effet le sujet est un débat actif et intense dans la société marocaine et le continent est vu comme la nouvelle frontière économique et géopolitique du Maroc. Mais quels sont les liens du pays avec son continent ? Pourquoi cet intérêt nouveau pour l’Afrique alors que le continent a toujours été relativement écarté de la vision internationale du Maroc en faveur de la Méditerranée et des partenaires occidentaux et arabes ? Quelle est cette politique africaine ?

Ce sujet mérite d’être abordé car il s’avère être stratégique pour l’avenir du Maroc et pour sa place géopolitique dans le monde. Il s’agit d’un travail d’analyse géopolitique et géoéconomique de la place du Maroc dans le monde mais surtout avec son voisinage

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immédiat. Ce sujet vient compléter le travail commencé lors d’une première étude réalisée au sein de l’IRIS qui avait pour but de comprendre les dynamiques qui lient le Maroc et plus globalement le Maghreb à l'espace européen au travers de l'Union pour la Méditerranée et du processus de Barcelone. Dans le cadre de cette recherche, nous avons pu comprendre que le Maroc était limité dans son intégration au Maghreb, mais également à l'espace européen vers lesquels il est pourtant résolument tourné et attaché.

Le but de la présente étude sur la politique africaine du Maroc est de continuer un travail de mise en lumière des relations internationales, et de la place du Maroc et du Maghreb dans son continent, mais également dans le monde et dans l'économie globalisée. L’objectif est surtout de montrer que l’Afrique est l'avenir du développement du Maroc face aux blocages des relations avec le Maghreb et l'Europe et que le continent est sa seule marge d'expansion internationale. En effet les perspectives du Maroc à l’Est avec le Maghreb sont compromises avec l’existence du conflit larvé entre le Maroc et l’Algérie concernant le Sahara Occidental, mais également à cause des perturbations qu’a connues la Tunisie suite à la révolution mais surtout à cause de l’effondrement de la Lybie et de l’émergence du terrorisme au Sahel. Mais ce sont aussi les perspectives du Maroc au Nord avec la Méditerranée et l’Europe qui sont compromises avec l’avènement de la crise économique et budgétaire européenne, ce qui a conduit a une baisse des exportations vers l’Europe et une baisse des investissements européens au Maroc.

Cependant il est également évident que des tensions politiques et économiques avec certains pays opposés politiquement au Maroc sur le dossier du Sahara mais aussi sur l’ouverture du marché agricole européen aux produits marocains sont un frein au développement des relations avec l’Union Européenne. Malgré leur importance, ces relations sont dans une impasse et il est donc urgent pour le Maroc de se tourner vers d'autres espaces, d'autant que le pays a clairement fait le choix de s’insérer dans l'économie globale et veut devenir un noeud majeur des échanges mondiaux avec le développement de grandes plateformes industrielles et portuaires comme Tanger Med et d'autres projets qui visent à l'inscrire dans les chaînes de valeur mondiales et l'économie globalisée. En effet le pays a construit sa stratégie de développement économique internationale sur la concrétisation du rôle du Maroc comme Hub de l’économie et des flux régionaux mais également mondiaux.

Il est important de comprendre que malgré les blocages, le Maroc est très proche de l'espace européen et s’est également rapproché d'autres espaces comme les pays du Golfe, la Turquie, les Etats-Unis et de plus en plus l'Asie. Cependant, nous devons nous interroger sur la pérennité et la rentabilité de cette approche, car bien que ces liens aient constitué une opportunité de développement pour son économie, les perspectives semblent limitées pour les acteurs économiques marocains qui sont restreints par des accords de libre-échange peu égalitaires et réciproques qui n'avantagent pas forcément l'économie du pays sur le long terme. Il est dès lors très important pour le pays de se tourner vers des espaces où il peut maîtriser l'évolution de ses relations et la construction de partenariats équitables et mutuellement bénéfiques. Le Maroc s'étant déjà tourné vers le Nord en Europe, à l'Ouest vers l’Amérique et à l'Est vers le Maghreb, le Moyen-Orient et l’Asie, il ne reste plus qu'une seule frontière et opportunité de développement au pays, il doit regarder vers son Sud, vers l’Afrique.

En effet la recherche d'espaces nouveaux permettant de perpétuer le développement économique et social du pays est centrale, alors que celui-ci s’interroge sur les conditions qui lui permettraient de devenir une économie émergente. Bien que le pays ait parcouru

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beaucoup de chemin depuis les années 80, période des grands plans d'ajustement structurel, il reste encore plusieurs obstacles et barrières qui se dressent face à cette ambition. Le Maroc a réussi, malgré les méandres de la conjoncture économique internationale, à se construire une voie vers le progrès, ce dernier avançant résolument depuis maintenant deux décennies et ayant permis de rattraper le retard de développement malgré quelques contretemps. Le développement du pays s'est clairement accéléré sous les impulsions royales qui ont donné une dynamique et une rapidité d’exécution des réformes si nécessaires. Ces réformes et les évolutions qu'a connues le pays lui ont permis de garantir sa résilience face à un contexte international défavorable et peu encourageant qui a malgré tout fini par impacter ses équilibres budgétaires et extérieurs et qui a révélé les faiblesses structurelles du modèle de développement. Le Maroc a réalisé d'importants efforts qui ont donné des résultats probants et encourageants, mais il est nécessaire de persévérer et de continuer à traiter les causes profondes du retard de développement. L’effort doit principalement être orienté vers une consolidation de la croissance et de ses impacts sur l'amélioration du développement humain et la réduction des inégalités, quelle que soit leur nature. Ces objectifs de développement sont clairement inscrits dans la nouvelle constitution marocaine qui a pour but de transformer le pays en un espace de développement humain, économique, en une démocratie ouverte sur le monde et respectueuse des droits de l'homme. La croissance économique doit réformer ses bases afin d’être construite sur des fondamentaux plus solides, ce qui nécessite une accélération des réformes et surtout leur mise en place efficace. Il convient à ce titre de diversifier les sources de croissance, tant en développant de nouveaux secteurs porteurs qu'en prospectant de nouveaux marchés et surtout en Afrique, marchés prometteurs pour le développement des agents économiques du pays. Il est nécessaire d'agir rapidement car les mutations et les opportunités présentes dans une économie globalisée sont éphémères et il faut être proactif et agir avec célérité afin de prendre le train en marche et éviter les menaces : rude concurrence internationale et chocs extérieurs. Les mutations et les transformations actuelles sont tout autant des opportunités de création de richesses et d'emplois que des risques si elles ne sont pas saisies, maîtrisées et exploitées rapidement et efficacement, et il en est de même pour l'ouverture sur l’Afrique. Le Maroc doit consolider son développement industriel qui devra autant être tourné vers son partenaire historique européen que vers le monde, mais surtout il doit s'imposer sur le marché africain où il dispose de réels avantages et opportunités qui doivent être saisis afin de réduire la dépendance du pays face à son voisin européen. Ce développement industriel passe par une amélioration de la compétitivité du pays et de sa productivité qui sont les conditions sine qua non pour réellement ancrer l'industrie dans le pays. Une compétitivité accrue aurait d’ailleurs des effets positifs sur le développement et l'amélioration des performances des secteurs agricoles et de services qui ont un poids prépondérant dans l'économie nationale. Il est ainsi nécessaire de développer l'innovation et d’améliorer les facteurs de compétitivité de l’économie nationale pour être capable de survivre dans un espace mondialisé concurrentiel.

Il faut surtout construire une stratégie concrète, précise et crédible de développement à l’échelle nationale mais également internationale. Dans cette logique d'ouverture internationale il semble que le continent africain soit une des opportunités les plus crédibles pour soutenir le développement de l'économie nationale et il est donc impératif d'établir une stratégie sur ce sujet. Ainsi le but de cette étude est d'identifier les actions politiques, économiques, sociales, culturelles et religieuses menées dans le cadre de cette

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ouverture du pays au sud sur son espace économique africain. Mais qu'en est-il des relations entre le Maroc et son continent d’appartenance ? Le pays entretient des liens historiques, culturels et religieux importants avec l'Afrique et ce depuis des siècles.

L'Histoire des relations Maroco Africaines :

Le professeur John O. Hunwick définit ainsi le Maroc du VIIème aux XVIIIème siècles;

« le Maroc » de cette période comprend le royaume actuel, mais également une région plus vaste qui englobe, par exemple, la région de Tlemcen qui était rattachée historiquement au Maroc par des liens culturels et parfois politiques. On y trouvait également l’Andalousie pendant les siècles Almoravide et Almohade et l'ensemble de ces régions formaient un seul Etat Islamique… ». Nous pouvons ajouter que l’étendue du Maroc, à certains longs moments historiques, allait jusqu’au fleuve du Sénégal.

Le Maroc a une relation historique avec l’Afrique Subsaharienne. Cette histoire est caractérisée par un triple facteur : le facteur religieux avec l’influence des confréries Tijani, le commerce et les migrations. Le phénomène religieux est d’ailleurs intimement lié aux flux migratoires et au commerce. L’influence profonde du Maroc sur l’Afrique Sub-saharienne est essentiellement religieuse. Les confréries, les zawiyas, ont permis au Maroc d’introduire l’islam sunnite malékite en Afrique Subsaharienne. Cette pénétration du religieux était intimement liée à l’activité commerciale. Plusieurs itinéraires existaient entre le Maroc et l’Afrique Subsaharienne. Un premier itinéraire commençant dans le Wadi Dra et passant par l’Adrar mauritanien et qui se termine dans le pays du Delta Intérieur du Niger. Un deuxième itinéraire qui traverse le Sahara central à partir du sud tunisien. C’est tout près des terminus de ces routes que se trouvent les noyaux des premiers états soudanais-le Ghana et le Kawkaw. Dès l’ère islamique au Maroc, on trouve des signes incontestables d’un commerce transsaharien auquel participent des marocains. Les Kharagistes de la secte Soufie fondèrent au VIIIème siècle la vile de Sigilmâssa dans la région de Tafilalt. Cette ville allait servir de point de départ pour les caravanes sahariennes et de noeud commercial pour les marchandises venant de l’Afrique occidentale et entrant au Maroc.

Dans le Wadi Dra des villes fortifiées furent construites pour servir d’entrepôts pour le commerce caravanier se dirigeant vers l’Afrique de l’Ouest. La ville de Tlemcen, qui faisait partie du Maroc, était le centre d’un réseau routier qui reliait le Maroc à l’Afrique subsaharienne avec d’autres routes qui menaient à la côte méditerranéenne jusqu’à Almeria en Andalousie au Nord, et enfin à l’ouest, vers Fès et Meknès. Au XIIIème siècle une nouvelle route s’établit partant de Sigilmâssa vers le Tghaza en plein Sahara, menant en direction du Sud vers l’oasis de Walt. Celle-ci était située dans l’extrême sud de la Mauritanie actuelle, devant la porte de l’empire du Mali. A la fin du XIVème siècle.

Tombouctou prend son essor. Sa liaison avec le Maroc était assurée par les routes qui passaient par le Tuwât et le Gurâra pour se terminer à Tlemcen, ou bien par Taghaâza pour aboutir à Sigilmâssa ou aux villes de la vallée du Dra. Au XVIème siècle et même avant, il y avait des liens commerciaux entre le Maroc et les grandes villes du Nigéria du Nord, telles que Kano et Kastina.

Dans la haute période médiévale, les migrations des Sanhâga du Sahara créèrent une série de liaisons entre le désert mauritanien, jusqu’aux bords du fleuve Sénégal, la bande du Niger et la région de l’Aîr (république du Niger actuelle). Des migrations plus vastes avaient lieu entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne entre le XIVème et le XVIème siècle : les tribus arabes dites Banü Hassân (une branche des Ma’qil) sont parties du sud du Maroc pour s’installer au Sahara occidental en déplaçant les Sanhâga

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vers le sud. Par conquête, colonisation, mariage, ces tribus se sont intégrées à la population d’origine berbère et subsaharienne pour créer une culture nouvelle, culture bidân ou maure.

D’autres fractions de Zawâyâ du sud de la Mauritanie étaient allés vers les pays du sud en diffusant l’influence marocaine arabo-islamique en Sénégambie, en Guinée et jusqu’aux forêts de l’Afrique tropicale (prédicateurs, maîtres d’écoles coraniques, etc.).

Ces Zawâyâ exerçaient également leur influence dans la vallée du Niger où circulaient librement les marchands et les hommes religieux maures du Maroc. A partir du XVIème siècle, les Kunta nomades revendiquant une origine arabe fournissaient une nouvelle liaison transsaharienne entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne. L’avènement des puissances maritimes portugaise, puis espagnole et hollandaise ont opéré un contournement de ce commerce saharien, lui faisant perdre son intensité même s’il demeura relativement vivace jusqu'à la colonisation.

Comme aujourd'hui, déjà par le passé les dirigeants du Maroc ont compris toute l'importance et l’intérêt du continent africain. En effet, les Almohades dans un premier temps mais surtout les Saadiens se sont intéressés à la région. Il est important de voir, que comme aujourd'hui, les Saadiens se sont tournés vers l’Afrique car ils étaient limités dans leur expansion au nord et à l'est par des puissances qui constituaient un blocage pour le pays. Comme aujourd’hui ces espaces du nord et de l'est, bien que non hostiles, contrairement à cette époque, ne semblent pas constituer vraiment une zone de développement contemporaine sûre et surtout durable sur le long terme pour le Maroc.

En effet les Saadiens ont entrepris de vastes conquêtes des territoires sahariens mais également subsahariens allant jusqu'au Mali et même jusqu'aux régions de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso actuels dans leur expansion maximale. Comme nous l'avons vu plus haut, l'objectif pour les Saadiens était de contrôler les routes caravanières du sel, de l'or et des esclaves qui firent la richesse du pays et lui permirent de tenir tête et de garantir son intégrité territoriale face aux ambitions des grandes puissances de ce temps, l’Espagne, le Portugal et l'Empire Ottoman.

Le Maroc trouve son identité en Afrique. En effet plusieurs dynasties, dont la dynastie actuelle, viennent du Sahel et ont dirigé le pays. C'est l'Islam prêché par ces tribus nomades du désert saharien qui est l'essence même de l'Islam pratiqué aujourd'hui au Maroc. Ces tribus qui ont dominé le Maroc sont profondément africaines car elles sont le lien entre l’Afrique et l'espace méditerranéen et ont toujours entretenu des relations proches, par le commerce, les échanges culturels et religieux avec l’Afrique Subsaharienne. Nous serions même tentés de dire que ce sont des africains qui ont construit le Maroc et lui ont apporté sa culture et ses traditions. Ainsi le Maroc est un pays enraciné dans son continent d’appartenance et surtout dans l'espace sahélien, ce qui explique d'autant plus l'engagement du pays pour la récupération de son Sahara qu'il considère comme une partie intégrante de la nation et surtout son lien avec ses origines sahariennes et africaines.

Cette profonde dimension historique, religieuse, culturelle et même commerciale ne fait que renforcer l'idée que le continent est naturellement une zone où le pays peut s'implanter et se développer pour assurer son avenir économique et sa prospérité sur le long terme.

L'Afrique est-elle l'avenir du Maroc ?

Cependant, nous devons nous interroger pour savoir si le pays peut réellement trouver ces opportunités aujourd'hui en Afrique, car le monde et surtout le continent ont énormément changé. Est-ce que l'Afrique est toujours l’Eldorado du développement

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économique marocain ? Si oui quelles sont les actions menées par le Maroc pour renforcer son influence en Afrique ? Le pays est-il réellement capable d'aborder le continent et d'y étendre ses activités et ses relations commerciales ? Quelle est la situation aujourd'hui ?

Qu'est-ce que l’Afrique contemporaine ?

Quelles sont les opportunités et les menaces que le continent représente pour le Maroc ? Ces questions sont des interrogations nécessaires et importantes pour savoir si la stratégie du Maroc a un avenir, mais surtout elles nous permettent de déterminer si la stratégie marocaine en Afrique est capable d'offrir un espace de croissance économique.

Enfin répondre à ces questionnements nous permet surtout de comprendre la nature de la politique africaine du Maroc.

Toutes ces questions sont particulièrement intéressantes car l’Afrique comme le Maroc a connu de nombreuses mutations, a vu son développement s’accélérer et a de fortes chances d’être le continent au centre de l’attention mondiale au XXIème siècle et ce pour de nombreuses raisons. C’est pourquoi il est nécessaire d’analyser les relations entre le Maroc et son continent à l’aune de cette nouvelle époque qu’est le XXIème siècle. En effet l’Afrique est le continent de la croissance et du changement, sa population augmente, la classe moyenne croît rapidement, c’est une formidable réserve de ressources naturelles et de main d’oeuvre et pour toutes ces raisons elle est destinée a être la dernière frontière de la mondialisation, du développement industriel et de la croissance mondiale.

L’Afrique est aujourd’hui dans une meilleure santé économique et ne correspond plus au cliché du sous développement chronique encore présent dans les esprits, même s’il y a encore clairement des retards. Enfin l’Afrique est au centre des intérêts et des investissements des grandes puissances internationales et des investisseurs internationaux avec en tête la Chine, les Etats Unis, l’Inde et l’Europe. L’Afrique est donc très certainement un continent d’avenir mais nous devons à présent nous demander s’il existe des complémentarités et des opportunités de coopération et d’affaires entre le Maroc et les pays africains.

Le Maroc un futur émergent mais avec des défis importants :

Les recherches conduites montrent que le Maroc a su garantir une économie et une croissance stables et a amorcé les réformes nécessaires afin d’impulser une modernisation du pays et de son économie et de créer les conditions nécessaires à un développement économique stable et continu basé sur l’export et la sous- traitance des grandes chaînes de production mondiales. Ce développement s’appuie également sur une politique budgétaire et d’investissements intelligents et sur le renforcement de partenariats avec des alliés clefs (l’Europe, les USA, le Golfe et la Turquie). Les résultats du modèle de développement marocain sont probants (équilibre macro économique, croissance, réduction du chômage et de la pauvreté) malgré un contexte international crisogène et fragile. Le Maroc est sur la bonne voie, les échanges progressent, principalement les exports et surtout dans de nouveaux secteurs, mais aussi la consommation intérieure et la croissance ainsi que les IDE où le pays se positionne en 2ème place sur le continent africain. Cependant la crise a révélé les faiblesses du modèle marocain. En effet les accords de libre échange signés, bien qu’ayant eu des effets bénéfiques sur les exports, sont défavorables, inégaux et sous utilisés, ce qui favorise les imports plus que les exports. En outre le Maroc dispose encore d’une trop faible diversification de ses exports, ces derniers ont une trop faible valeur ajoutée et restent encore trop concentrés sur le marché de l’Union Européenne. Ces faiblesses retardent

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l’accession du Maroc au statut de nouvel émergent et rendent le pays sensible à la conjoncture de l’UE qui est en crise. Ces faiblesses viennent entraver les efforts du Maroc en termes de développement et de réduction de la pauvreté car le pays a besoin d’entretenir une bonne croissance des exports et des investissements pour garantir un développement continu qui permettra de résorber les déficiences de développement (pauvreté, chômage et précarité). C’est pourquoi le pays s’est engagé dans plusieurs réformes sectorielles pour moderniser les secteurs clefs de l’économie et les rendre plus compétitifs afin qu’il répondent aux contraintes imposées par l’environnement international concurrentiel (plan industriel, plan énergies renouvelables, plan export, plan logistique transport, plan agricole, etc.).

Cependant ces plans ne seront pas suffisants à eux seuls : il est décisif que le Maroc commence une période de développement international, même si ce dernier accède à peine au statut de pays émergent. Il est important pour le pays de sortir de sa zone de confiance et de partir à la conquête de nouveaux marchés et de nouvelles sources de croissance loin de ses partenaires habituels qui sont actuellement en crise. La clef de l’avenir du Maroc est le développement international en dehors des partenaires traditionnels et le renforcement de ces derniers par la mise en place d’industries modernes et compétitives. Il est stratégique pour la pérennité du modèle marocain que le pays soit en grande partie indépendant de l’Europe et qu’il saisisse les opportunités que lui offrent d’autres marchés et l’Afrique semble être la réelle opportunité de développement international pour le Maroc.

L'Afrique un continent avec d'important besoins de développement et donc de nombreuses opportunités :

L’Afrique est vaste, peuplée et dispose d’une croissance démographique importante.

Mais le continent dispose surtout d’une population jeune, nombreuse, de plus en plus éduquée et d’une classe moyenne en croissance qui en feront sûrement le futur atelier du monde et donc une formidable réserve de travailleurs demain et puis de consommateurs dans le futur. De plus il est particulièrement riche en ressources naturelles qui seront nécessaires aux industries nouvelles du Maroc. Cependant il ne faut pas oublier que ce continent reste une zone complexe, très crisogène avec encore de nombreux conflits, instabilités et violences. Malgré la modernisation et la démocratisation de certains pays, l’Afrique reste caractérisée par le post colonialisme qui en a formé le visage actuel, mais ce visage change sous l’influence de la mondialisation et de la croissance démographique. Ce qui définit le plus l’Afrique aujourd’hui c’est sa bonne santé économique et sa forte croissance. Les marchés en croissance sont surtout l’agriculture, qui est très importante car elle fait vivre une bonne partie du continent et le nourrit, mais aussi l’industrie (principalement activités liées à l’extraction de matières premières, à savoir pétrole et minéraux). Malgré l’émergence d’activités liées aux services, le continent reste très dépendant à l’export de matières premières et les économies africaines sont encore peu diversifiées et développées. On y trouve très peu d’industrie et de services, la création de valeur ajoutée est faible et les états sont encore assez fragiles avec peu de moyens et souvent instables. Ces états n’ont pas encore totalement la capacité de gérer leurs problèmes seuls, tant ces derniers sont importants et les dépassent, même si sur ce point il existe d’importantes différences entre pays africains. C’est principalement le retard de développement social et humain qui est criant sur le continent. En effet la sécurité alimentaire n’est pas encore assurée dans de nombreux pays, les services de santé restent inefficaces, ce qui cause de nombreuses maladies et décès. Les logements sont souvent précaires et ne disposent pas de services

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d’assainissement corrects, entraînant des problèmes d’insécurité, des risques sanitaires et un fort retard de développement. La pauvreté est évidemment la raison de plusieurs de ces maux, mais c’est surtout la mauvaise gestion des pouvoirs publics qui cause ces situations. La pauvreté est principalement due au chômage, surtout pour les jeunes et au manque d’emplois formels et qualifiés. En effet l’importance du secteur informel sur le continent démontre le retard des ces pays et toutes les déficiences de l’état dans tous les domaines. Une bonne partie de la population qui est désoeuvrée trouve une solution de survie dans le travail informel mais ce secteur retarde le développement de ces pays car il prive l’état de rentrées fiscales pourtant si nécessaires. Le manque d’éducation est un autre des problèmes de l’Afrique car elle ne dispose pas d’une main d’oeuvre qualifiée suffisante pour attirer des activités, il en est de même pour les infrastructures stratégiques qui restent très déficientes (routes, électricité, eau, ports, trains, etc…).

Enfin la présence d’un chômage de masse surtout chez les jeunes et leur frustration sont un important vecteur d’insécurité et d’instabilité dans ces pays.

Cependant malgré toutes ces déficiences, le continent reste une région d’avenir avec une forte croissance économique stimulée par la croissance urbaine et démographique. La hausse du prix des matières premières permet aux états de disposer de plus de moyens pour financer le développement économique et les réformes et ainsi mettre à niveau l’économie et les infrastructures. Ces éléments, outre la dépense publique, attirent les investisseurs internationaux qui installent de nouvelles activités sur le continent, génèrent de la croissance et distribuent du pouvoir d’achat qui contribue à l’émergence d’une nouvelle classe moyenne consommatrice. Le continent se développe vite et est en train de pallier ses déficiences et construire une croissance durable, surtout si les réformes sont menées à bout et que les économies africaines passent de l’export de ressources naturelles à la production et la consommation intérieure.

De plus l’Afrique est multiforme, elle dispose de plusieurs types d’économies, les plus intéressantes sont les économies diversifiées et en transition, ce sont elles qui concentrent le plus de perspectives de développement et de modernisation du continent. Les PMA sont en retard et dépassés et les pays d’export de ressources sont rentiers, toujours dépendants d’un paradigme fragile et dépassé. Le développement et la croissance du continent sont principalement poussés par certains pays clefs comme le Nigéria, le Ghana, l’Ethiopie, le Kenya et l’Angola. En dehors de l’amélioration relative de la situation interne du continent, une conjoncture internationale favorable a aidé au développement économique, et ce avec l’augmentation du prix des matières premières et le ralentissement de l’économie mondiale qui a redirigé les IDE vers l’Afrique qui offre de très forts rendements sur les investissements. Cependant c’est surtout la classe moyenne qui stimulera la croissance dans l’avenir et sur le long terme par l’augmentation de la consommation intérieure. Cette classe moyenne est en forte augmentation et ses besoins le sont également, ce qui stimulera la demande de produits, d’infrastructures, de services de santé, d’éducation, de téléphonie et de services bancaires. Les investisseurs ont d’ores et déjà pris note de cette nouvelle tendance et investissent de plus en plus dans des secteurs qui répondent aux besoins de cette classe moyenne et offrent de plus en plus d’emplois que demande cette nouvelle classe sociale.

Il ne faut toutefois pas oublier que les activités extractives et les matières premières en général restent la principale source des investissements étrangers. Le continent offre donc une combinaison de facteurs avec une main d’oeuvre peu chère abondante, une croissance de la consommation intérieure, la construction de meilleures infrastructures

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et le tout proche d’importants gisements de matières premières, ce qui rend les investissements intéressants.

Les principaux gisements de croissance du continent et les investissements les plus rentables se trouvent dans les secteurs de l’agriculture et l’agro industrie, les infrastructures, l’industrie (principalement liée aux activités extractives), la téléphonie et les banques. L’émergence d’une réelle intégration régionale sur le continent est un nouveau vecteur fort pour la promotion des investissements car elles permettent l’accès à de plus grands marchés et favorisent un meilleur climat des affaires.

D’un autre côté les barrières à l’entrée, les cadres réglementaires non aboutis, la corruption, la bureaucratie, les barrières non tarifaires, l’intégration régionale non aboutie, le manque d’infrastructures de transport et de personnel qualifié productif sont les freins à l’investissement encore présents dans le paysage économique africain.

Le partenariat Maroc Afrique des complémentarités existent :

Au vu des éléments d’information économiques et politiques concernant le Maroc et l’Afrique, nous pouvons déterminer que le Maroc a de réelles opportunités en Afrique et l’Afrique peut bénéficier de l’expertise, de l’aide et des investissement du Maroc pour assurer le développement dans de nombreux secteurs. Une réelle complémentarité existe et des interdépendances peuvent se créer. Il y a une corrélation entre l’expertise des secteurs marocains ayant besoin de s’exporter et les besoins que l’Afrique doit satisfaire pour son développement. Le Maroc a les moyens techniques et financiers et l’expertise nécessaire pour offrir les services dont a tant besoin l’Afrique et proposer une offre adaptée aux besoins spécifiques de ces pays en voie de développement grâce à une longue expérience acquise lors du développement du Maroc.

Le Maroc a des opportunités et les moyens d’investir dans plusieurs secteurs comme l’agriculture (irrigation, engrais, agro industrie), les matières premières (mines et industries liées), les infrastructures et la construction (routes, aéroports, ports, rail, eau, assainissement, déchets), dans les transports (aérien, routier, portuaire, logistique, maritime), dans l’eau et l’électricité, dans les télécoms (mobile, internet, 3 G), dans l’industrie (textile, biens de consommation courants, agri business, câbles, métaux), dans le secteur bancaire, dans la construction et gestion immobilière, dans le BTP, dans l’éducation (écoles privées, lycées, formation professionnelle technique et ingénierie) et enfin dans le tourisme. Il y a effectivement une grande corrélation entre les besoins de l'Afrique et ceux du Maroc mais surtout entre les besoins de l'Afrique et l'expérience cumulée par les acteurs économiques et publics marocains. L’Afrique a besoin de l'expérience et de l'expertise du Maroc pour son développement, c’est pourquoi l'internationalisation de l'économie marocaine devra forcément passer par une coopération et une aide du Maroc à l'Afrique, au moyen d'un transfert de compétences et d'expérience dans le but d'aider au développement des pays africains et c’est exactement sur ce point que réside tout l’avantage compétitif du Maroc. "L'offre Maroc", c'est la coopération et l’aide d’un pays émergent vis-à-vis de pays aspirant à se développer. Elle doit être un modèle de coopération Sud- Sud axée sur l'aide au développement par le partage d’expérience et par des aides financières mais également par des relations mutuellement bénéfiques. Le Maroc pourra ainsi développer ses relations avec le continent, améliorer son image, s’ouvrir de nouveaux marchés et fidéliser ces derniers par une relation durable et mutuellement profitable tout en évitant au maximum la féroce concurrence internationale qui règne sur le continent.

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Les relations Maroco Africaines :

Ayant identifié les prospects des partenariats africains, leur nécessité et l’esprit qui doit animer cette nouvelle politique africaine du Maroc, nous devons mieux définir les relations maroco africaines. Où en est la coopération Maroc Afrique ? Comme nous avons pu le voir, les relations entre le Maroc et le continent sont constituées de liens multiséculaires, d’une histoire commune et du partage de valeurs que sont l’islam et les zaouias. Dès l’indépendance du Maroc, le pays a construit une politique africaine inspirée de l’esprit de Bandung dans le respect de la coopération Sud - Sud. Le Maroc étant l’un des premiers pays indépendants d’Afrique, il a initié l’Unité Africaine et en est un de ses pères fondateurs avec l’organisation de la conférence de Casablanca en 1961 qui fut une date clef dans la construction de l’OUA, l’ancêtre de l’Union Africaine.

Le Maroc s’est également inscrit avec ses pays frères africains dans la lutte contre le colonialisme, particulièrement en soutenant financièrement et logistiquement l’ANC en Afrique du Sud, le MPLA en Angola et le FLN en Algérie. Dès le début sous le règne de Mohamed V le Maroc a initié une intense coopération avec des pays comme la Guinée et le Mali en signant des accords de coopération dès 1960, avant même la création de l’OUA. Cependant tous ces premiers efforts furent mis à mal avec l’émergence du problème de l’unité territoriale marocaine avec la volonté d’indépendance de la Mauritanie et puis l’arrivée de la question du Sahara Occidental. L’opposition de plusieurs pays africains sur ces dossiers conflictuels a fortement compliqué les rapports du Maroc avec certains pays africains et de ce fait compliqué l’insertion du Maroc dans l’Unité Africaine et le développement d’une plus grande coopération avec le continent.

Malgré tout cette relation plus tendue avec plusieurs pays africains n’a pas empêché le Royaume de créer des liens plus proches avec un certain nombre de pays alliés en Afrique comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Congo avec lesquels le Maroc a développé une relation très particulière. C’est sous le règne du Roi Hassan II que vont être développées des relations avec les pays amis du Maroc, et ce principalement grâce aux relations d’amitié entre le souverain et les dirigeants de ces pays. Le rôle du Roi s’est ainsi imposé comme ayant tout son importance dans les relations maroco - africaines. Les pays qui constituent les principaux opposants politiques du Maroc sur la scène africaine sont le Nigéria, l’Algérie et l’Afrique du Sud. Sous le règne du Roi Hassan II les domaines de coopération se limitaient avant tout aux questions sécuritaires, militaires et politiques et surtout à la question de la défense mutuelle de l’intégrité territoriale. Aujourd’hui ces relations sont plus orientées vers la coopération Sud- Sud et surtout les questions économiques et sociales et la coopération technique.

Malgré de très bonnes relations avec certains pays amis, on peut dire que le Maroc a vécu une réelle crise diplomatique avec l’OUA et cette dernière s’est aggravée au point que le Maroc s’est retiré de cette organisation à cause de la tournure des événements concernant le dossier du Sahara Occidental. Ce départ a globalement isolé le Maroc sur l’échiquier diplomatique africain et a limité son implication dans l’intégration africaine et son poids politique sur le continent, ce qui l’a conduit à s’orienter davantage vers ses partenaires occidentaux (Europe et USA) pour plus de soutien politique.

Les relations maroco africaines sont caractérisées par 3 grandes périodes : la période sous le Roi Mohamed V avec un partenariat renforcé avec les pays africains dans l’effort de lutte anticoloniale dans l’esprit de Bandoeng. Une deuxième période, sous le Roi Hassan II, caractérisée par l’émergence de tensions et un refroidissement des relations avec le continent dû à la guerre d’indépendance mauritanienne, à la guerre contre l’Algérie et au dossier du Sahara Occidental. De plus durant la même période la rivalité

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Est-Ouest s’est invitée dans les relations du Maroc avec l’Afrique. En effet le Maroc étant dans le camp occidental, il était donc opposé idéologiquement aux pays socialistes d’Afrique comme le Bénin et l’Angola mais surtout à l’Algérie. C’est ainsi que le Maroc s’est rapproché des pays africains pro occidentaux et s’est confronté aux pays dans le camp communiste. La troisième et dernière période, celle que nous vivons actuellement, est caractérisée par un réchauffement des relations avec la mise en place par le Maroc d’une Realpolitik avec ses partenaires africains dans le but d’établir une coopération économique efficace visant à dépasser les problèmes posés par le dossier du Sahara Occidental. La fin de la guerre froide, la crise des finances publiques des pays africains et leur ouverture à la mondialisation ont favorisé cette politique de rapprochement. La politique qui prime donc aujourd’hui est l’établissement de bonnes relations de coopération Sud –Sud, de codéveloppement, l’Afrique devant faire confiance à l’Afrique pour s’aider dans la marche du progrès. Le but du Maroc est de participer le plus possible dans un cadre multilatéral aux opérations de maintien de la paix des NU sur le continent afin de rétablir les conditions préalables au développement économique et social des pays africains. Il cherche également à élargir son éventail de pays partenaires tout en diversifiant de plus en plus les domaines de la coopération. Le Maroc a développé une politique de bilatéralisme sélectif qui vise à prospecter un maximum de partenaires et à faire avancer le plus possible la coopération avec ceux qui sont les plus intéressés et à continuer de garder la porte ouverte aux autres, tout en faisant respecter les droits du Maroc sur le Sahara Occidental.

Le Maroc a développé un processus de coopération bien établi avec les pays africains.

Dans un premier temps il y a une ouverture des relations diplomatiques, puis une implication du Roi dans les négociations qui sont généralement suivies de la signature d’accords. Ensuite des commissions mixtes avec les représentants des deux pays sont créées afin de réaliser le suivi des accords et enfin ces accords sont concrètement mis en place. Le modèle de ce processus est la coopération technique mise en place dans les années 60 entre le Maroc et le Mali et la Guinée lors de la création du Groupe de Casablanca à la suite de la Conférence de Casablanca.

Les accords furent d’abord très généraux et de plus en plus ils devinrent sectoriels, spécialisés et précis ce qui renforce le caractère concret de la coopération. C’est dans la coopération technique sectorielle que le Maroc arrive à réellement s’illustrer en réalisant un partage d’expérience avec ses partenaires africains, ce qui est particulièrement apprécié dans ces pays.

La majorité des efforts de coopération du Maroc sont concentrés sur l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Parallèlement à cette politique de coopération économique et technique, le Maroc continue de faire du lobbying pour la question Saharienne afin de sortir de son isolement et revenir sur la scène africaine. Le Maroc a décidé d’adopter la même tactique concernant le Sahara Occidental que la Chine concernant Taiwan. En effet il favorise l’ouverture pragmatique envers les autres pays africains afin de faire de la coopération technique et économique, des échanges, des investissements et du co- développement le réel sujet de la diplomatie maroco africaine, réduisant ainsi la question saharienne à un non sujet de discussion dans sa diplomatie africaine. Le but est de créer des interdépendances économiques, techniques et politiques qui marginaliseront ce sujet et feront qu’à long terme la question saharienne se réglera d’elle même tant les points de vue sur le sujet seront semblables à la position marocaine.

La politique marocaine en Afrique se caractérise par 5 grandes dimensions.

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La dimension sécuritaire et le respect des conditions de vie minimum pour le développement humain qui se traduit concrètement par la participation du Maroc aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies et donc par la présence de ses troupes en Afrique. Mais également par la coopération pour la lutte contre le terrorisme, la médiation dans des conflits et enfin la coopération dans la lutte contre les migrations illégales.

La dimension du développement humain avec les aides humanitaires financières, logistiques, matérielles et sanitaires lors de crises humanitaires et pour soutenir les régions peu développées.

La dimension de la coopération et des partenariats, de manière plus approfondie, dans plus de domaines et avec toujours plus de partenaires, comme la coopération dans le domaine de l’eau, l’électricité, l’assainissement, les grands travaux, la coopération administrative, etc…

La dimension de la coopération triangulaire. La coopération triangulaire implique des partenariats entre deux ou plusieurs pays en développement et un pays tiers partenaire, le plus souvent un partenaire fournisseur de ressources et/ou une organisation multilatérale. Le Maroc s’insère dans cette logique avec des partenariats avec plusieurs pays européens, le Japon et des organisations internationales comme la FAO, la BAD, les NU, etc… pour aider ces pays partenaires dans des projets structurants de développement humain et dans l’agriculture.

La dimension de la stratégie royale. En effet la stratégie marocaine est fédérée autour de la stratégie royale qui rassemble tous les acteurs nationaux publics et privés, investissant en Afrique ou désirant y investir. Cette stratégie est définie par les quatre points ci dessus. Ces 5 dimensions se conjuguent avec comme chef d’orchestre le Souverain afin de créer une « Marque Maroc » attractive et concurrentielle qui sera l'avantage compétitif du Maroc sur le continent et lui permettra donc d'accéder de plus en plus au marché africain et de soutenir la croissance et le développement du Maroc, tout en transformant le pays en Hub Régional de l'Afrique de l'Ouest et Atlantique.

Cette position de Hub permettra au Maroc de se positionner comme leader d'une future intégration régionale, de l’Afrique Occidentale et Atlantique et éventuellement du Maghreb.

Cette stratégie bien pensée et efficace comporte néanmoins plusieurs faiblesses comme le manque de moyens financiers. En effet le Maroc étant lui même un pays en voie d’émergence, il lui manque les moyens de ses ambitions. Il lui faut donc trouver des partenaires pour financer sa politique africaine par la coopération triangulaire et dégager un compromis avec ses alliés pour le soutenir. Les accords commerciaux donnent un cadre aux relations assez abouti, mais malheureusement encore insuffisant et qui ne favorise pas assez de libre échange et de protection des IDE marocains sur le continent.

Cela a pour conséquence une croissance rapide des échanges, surtout des exports marocains, mais ces derniers sont encore insuffisants et sous exploités. En effet les échanges maroco africains sont typiques des échanges Sud- Sud car ils sont faibles et peu diversifiés et cela est dû à de trop fortes contraintes institutionnelles, politiques et logistiques. Les produits échangés sont de faible valeur ajoutée et ne comportent encore que trop peu d’échanges de services. Le Maroc reste également trop concentré sur la zone Afrique de l’Ouest et sur certains pays (Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire, Gabon). Ce constat contraint le Maroc à dépasser le cadre bilatéral pour passer au cadre multilatéral avec la signature d’accords avec l’UEMOA et la CEDEAO et à diversifier

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ses partenaires vers l’Afrique centrale, orientale et australe en dehors de sa zone de confort, d’autant que de nombreux pays en forte croissance se trouvent dans cette zone.

Signer des accords avec les organisations régionales présentes est stratégique, car cela permettrait au Maroc de résorber les contraintes juridiques, institutionnelles, politiques et logistiques, qui sont tant de barrières tarifaires et non tarifaires dressées face à l'émergence des échanges. En ce qui concerne les IDE, ces derniers sont concentrés dans certains pays et certains secteurs et touchent plusieurs secteurs nécessaires au développement du continent. Ces derniers sont le monopole des grands groupes marocains et leur action est accompagnée et aidée par l’implication du Roi qui vient garantir la sécurité de ces investissements par son poids politique. Les IDE marocains en Afrique sont une stratégie de contournement des barrières aux échanges, ils créent des interdépendances et renforcent la coopération technique et sont des pré requis à l’augmentation des échanges commerciaux. Comme les échanges, les IDE sont principalement concentrés sur la région de l’Afrique de l’Ouest.

Le bilan de la coopération Maroco – Africaine :

Quel bilan pouvons- nous donc tirer de cette stratégie africaine du Maroc ? Il est clair que la question saharienne et le retrait du Maroc de l'OUA ont toujours un impact négatif sur cet héritage commun ancien qu’est la relation entre le Maroc et l’Afrique.

Cependant le Maroc a fait le choix stratégique de s'ouvrir à tous les pays du continent, même ceux avec qui il existe des tensions politiques. Cette intense diplomatie en Afrique a multiplié les partenaires, ce qui a conduit à la mise en place d'un cadre juridique de coopération, surtout avec l’Afrique de l’Ouest. Malgré d'importantes avancées, ce cadre de coopération reste encore incomplet et les efforts doivent être intensifiés pour qu'il soit achevé. La logique qui domine cet esprit de coopération est celle du co-développement, de l'aide, du partage d'expérience et d'expertise dans une logique gagnant-gagnant dans un pur esprit de coopération Sud-Sud. Le Maroc veut ainsi faire bénéficier l’Afrique de sa jeune expérience en termes de développement socio-économique et humain et ainsi poursuivre l’oeuvre commencée au Maroc dans le reste du continent. Etant absent des instances africaines, le Maroc base uniquement sa coopération sur une coopération bilatérale forte mais qui reste limitée car le pays ne peut capitaliser sur l'ensemble de ses efforts de coopération et certaines zones économiques sont encore peu accessibles. Pour corriger cela le pays négocie actuellement des accords globaux avec la CEDEAO et l'UEMOA en Afrique de l'Ouest. Bien qu’en cours d’élaboration et ouvrant de nombreuses opportunités, le cadre juridique reste incomplet car peu de pays sont concernés. Les accords ne prévoient pas encore un libre-échange total et surtout on trouve encore peu de protection des investissements. Pour finir, souvent ces accords ne sont pas encore mis en application ou ratifiés.

Nous devons cependant reconnaître que la vision royale ouvre de nouvelles perspectives car elle est globale, concrète et pragmatique et donne un poids important au volet économique, bien qu'on ne puisse le dissocier des volets diplomatique, humanitaire, culturel et religieux. On comprend bien que tous les volets de la politique africaine viennent en soutien à une politique axée sur les échanges économiques.

L'économie est ici vue comme le meilleur moyen de faire avancer la coopération, l'ouverture et l'ancrage du Maroc avec l’Afrique car elle crée des synergies, des liens qui rendent les économies partenaires interdépendantes. Ainsi le rapprochement est irréversible et ce dernier point revêt toute son importance. L'économie est le moyen d'aider les pays africains tandis que le but affiché de la coopération est l'amélioration de la condition humaine et la modernisation des pays partenaires. Dans ce cadre,

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l'implantation marocaine est surtout axée sur la mise en place de projets structurants (eau, assainissement, BTP, électricité, transports et logistique), ce qui permet l'implantation d'entreprises dans les pays africains. En accompagnement de cette implantation, on comprend la présence stratégique des banques marocaines qui sont établies de longue date sur le continent et qui jouent le rôle d'acteurs de soutien.

Le Maroc organise son action de coopération avec le continent au travers de 5 organes principaux : le MAEC (les affaires étrangères), l'AMCI (l’agence de coopération), Maroc Export (CMPE) (la promotion des exportations), la CGEM (le patronat marocain) et la SMAEX (l’assurance export). Le Roi se place quant à lui comme un facilitateur de la coopération et un fédérateur des agents économiques. Il est important de noter que les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique sont structurellement moins dynamiques que les investissements marocains. Les investissements d'aujourd'hui viennent donc préparer l'arrivée des exports de demain et en toute logique nous devrions assister à une hausse des exportations marocaines en Afrique dans les décennies à venir, mais seulement si en parallèle les contraintes tarifaires et non tarifaires ne cessent de diminuer. Les principales faiblesses de la présence marocaine sur le continent résident dans la mentalité de méfiance avec laquelle un certain nombre d’acteurs économiques marocains, surtout les PME, abordent l’Afrique. Il faut également mettre l’accent sur le manque de connaissances de la culture et du terrain africains. Ces faiblesses sont d’ordre éducatif et organisationnel et elle ne mettent donc pas en danger l'initiative marocaine dans sa globalité à court terme.

Cependant elles peuvent l’endommager à long terme et ralentir la progression de la coopération qui doit au contraire s'accélérer.

En ce qui concerne la concurrence internationale, le Maroc devra clairement faire face à une extrême concurrence sur le continent. Cependant sa position stratégique, sa vision de la coopération avec l’Afrique, son ouverture internationale et ses alliances peuvent transformer ses concurrents en partenaires si une habile politique de diplomatie, et surtout de diplomatie économique, est mise en place.

La principale critique que l’on pourrait faire au Maroc est qu’il ne dispose pas d'une réelle stratégie africaine, ou du moins cette dernière n'est pas définie et explicite. En effet ses objectifs précis et chiffrés, ses moyens et son calendrier ne sont pas clairement mis en avant. Cependant sa doctrine repose sur sept piliers essentiels que le pays doit maîtriser pour pérenniser sa stratégie africaine, l'accélérer et lui permettre de prospérer à long terme. Le premier pilier est la maîtrise d’une stratégie étatique cohérente organisée et efficace. Puis le rapprochement politique et diplomatique avec des pays éloignés politiquement du Maroc. Le développement plus intense de la coopération en termes de développement humain. Le développement de la coopération culturelle et religieuse.

L’augmentation des efforts logistiques, réglementaires et financiers pour placer le Maroc comme Hub de l’Afrique. Le soutien à la stratégie d’implantation des banques et de la finance marocaines sur le continent. L’intensification du rôle du secteur privé dans les relations maroco africaines et surtout des PME.

A la lumière de ce bilan, des facteurs de succès et d’échec de la politique africaine du Maroc sont clairement identifiables.

Facteurs de succès :

- Les banques marocaines en Afrique et Casa Finance City

- Le développement de la grande distribution marocaine en Afrique

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- Les 3 partenaires clefs (Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon), la porte d'entrée du Maroc en Afrique

- Les plateformes industrielles en Zones Franches, comme Tanger Med - L'implantation des sièges africains des multinationales au Maroc - La nouvelle stratégie industrielle 2014/2020

- La coopération triangulaire Facteurs d’échecs :

- Une stratégie avec des objectifs, des moyens et un calendrier peu clairs

- Une prépondérance des grandes entreprises, un manque d’entrepreneuriat et peu de PME

- Un manque d’intérêt évident pour la culture africaine et une méconnaissance du terrain

- Un manque criant de lignes de transport maritime marocaines

- Une promotion du Maroc en Afrique insuffisante - Un manque de financements - Un cadre législatif et légal insuffisant et qui n’évoluerait pas ou peu

Conclusion :

Pour conclure, tout indique que le Maroc a amorcé une réelle dynamique d'implication, d'ouverture et d’investissement vers l'Afrique Subsaharienne. Nous l'avons vu, de nombreuses initiatives sont en cours, de nombreuses avancées ont été effectuées et la situation progresse rapidement et globalement l'initiative est encourageante. Afin de répondre à nos questionnements, tout d’abord nous pouvons dire que le continent semble bien être cet Eldorado économique et commercial du Maroc, comme il le fut par le passé du temps des routes caravanières, même si la situation est aujourd'hui complètement différente et que le continent, comme le monde, a énormément évolué depuis. Le pays semble également capable d'aborder le continent africain et il a déjà commencé à le faire.

Il dispose des moyens techniques, humains et financiers (même si le volet financier est à nuancer) pour mener sa politique africaine, et surtout il dispose d'une réelle volonté politique de la mettre en oeuvre. A ce titre les différentes initiatives engagées sont une preuve de cette dynamique qui est encourageante. Il semble également que le continent offre exactement les opportunités économiques que recherche l'économie marocaine pour perpétuer son développement socio-économique et ainsi faire entrer le pays parmi les nouvelles économies émergentes. Le Maroc semble avoir arrêté une vision claire, intéressante et originale pour sa politique africaine et il y consacre des moyens importants et en croissance. Cependant le pays ne dispose pas encore d'une réelle stratégie organisée, structurée, évaluable et efficace et il y a encore des faiblesses et des déficiences dans certains aspects des actions conduites. Ces déficiences expliquent largement le fait que le Maroc ne soit pas encore totalement un acteur incontournable en Afrique ; néanmoins il est déjà un acteur majeur en Afrique de l'Ouest qui est sa priorité actuelle. Il est toutefois nécessaire d’être réaliste, le Maroc ne peut pas encore être un acteur incontournable de la scène africaine car il n'est pas encore une puissance économique régionale, il n'a pas encore les moyens de ses ambitions et il ne peut réussir en quelques années des projets qui prendront des décennies à porter leurs fruits. De plus l'action du Maroc, dans sa définition même, s’inscrit dans la durée et donc on ne pourra évaluer sa politique africaine qu’à long terme. Mais cela ne nous empêche pas de souligner un certain nombre de facteurs déterminants dans sa capacité à réussir où échouer dans ses ambitions futures.

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En effet il doit consolider ses efforts dans la concrétisation de sa position de Hub financier africain et l'implantation de son système bancaire sur le continent. Il doit également continuer ses efforts de consolidation de la coopération avec ses trois partenaires stratégiques qui lui serviront de porte d'entrée continentale et de vitrine pour ses réalisations. Il doit poursuivre la consolidation de ses zones franches industrielles et logistiques qui lui assureront une position de Hub. Il doit encourager l’implantation des sièges régionaux africains des multinationales dans le pays et attirer toujours plus d'IDE.

Il doit arriver à atteindre les objectifs de sa « Nouvelle Stratégie Industrielle 2014/2020 » et réussir à faire réellement décoller la logique de la coopération triangulaire. Il est également nécessaire d'arriver à impliquer davantage les PME et diversifier les types d'entreprises marocaines qui s'installent en Afrique afin de tourner l'ensemble de l'économie et du secteur privé vers cette nouvelle frontière. De même il faut rapprocher culturellement les citoyens marocains de l’Afrique en développant une curiosité pour et une connaissance des cultures africaines et de leurs partenaires subsahariens. Il faut également trouver une solution pour améliorer les transports reliant le Maroc à l’Afrique et surtout les liaisons maritimes et en assurer un contrôle étroit afin de ne pas être victime des opérateurs étrangers, car le transport est stratégique pour la compétitivité dans le commerce international. Il est souhaitable d’améliorer la promotion commerciale qui est déficiente malgré les efforts en s'inspirant des pays qui réussissent dans le domaine. Enfin il convient de combler les manques de financement en attirant toujours plus de partenaires, d'IDE et d'APD pour réaliser les projets. Si tout ceci est fait, alors la présence du Maroc en Afrique pourra être pérenne et surtout la coopération pourra s'accélérer et avoir plus rapidement des effets bénéfiques sur l'économie nationale et celles de ses partenaires.

Globalement nous pouvons dire que les efforts déjà mis en oeuvre devraient permettre au Maroc, dans un avenir proche (10 à 20 ans), de devenir un acteur incontournable de la région, voire une puissance régionale. Ce destin est capital pour le pays car c'est uniquement ainsi qu'il pourra sécuriser son ancrage à son continent et assurer la sécurité de son développement économique. En effet il est important de comprendre que sans ces nouveaux débouchés, le Maroc pourrait rapidement se retrouver isolé, surtout dans un environnement mondial rude et compétitif. Donc nous pouvons dire qu’effectivement la politique marocaine en Afrique est capable d'offrir un espace de croissance économique au pays, mais seulement si elle se mue en stratégie et qu'elle corrige ses faiblesses et pérennise ses forces.

Le Maroc devrait réussir à s'imposer dans l'espace africain mais il est nécessaire de rappeler que pour autant cette stratégie reste axée sur un continent fragile où la situation tant économique que politique est souvent incertaine et soumise à des changements brutaux. A ce titre il est nécessaire de surveiller le marché des matières premières dont dépendent encore énormément l’Afrique et la politique de la FED. Cette dernière est pour l'instant accommodante pour les pays en voie de développement, mais sa politique pourrait bien changer dans les mois ou les années qui viennent, ce qui pourrait avoir des effets néfastes sur les économies africaines. Il faut également noter que le Maroc semble manquer d'un poids critique pour vraiment s'imposer rapidement sur la scène africaine et cette faiblesse l'expose à la concurrence internationale. De plus ce manque de poids lui complique la tâche lors des négociations multilatérales et régionales. C'est ici que l'on comprend toute l'importance d'un éventuel Maghreb uni qui permettrait de peser sur le continent et de négocier dans une meilleure position, sans

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