ENREGISTREMENT DE L’ACTIVITÉ UNITAIRE DES AFFÉRENCES VAGALES. RÉCEPTION
PAR MICROÉLECTRODES AU NIVEAU
DU GANGLION PLEXIFORME
N. MEI Labo
y
atoire de
Physiologie
générale, Faculté des Sciences, Warseille(Directeur:
M.DUSSARDIER)
SOMMAIRE
L’activité unitaire des neurones sensitifs du vague a été recueillie au niveau du
ganglion plexi-
forme du Chat à l’aide de microélectrodes extracellulaires. Sur 20animaux, nous avons pu étudier I30unités. La
plupart
d’entre elles étaientd’origine respiratoire,
mais nous avons trouvéégalement
des unités
d’origine cardiaque, oesophagienne
ougastrique.
Latechnique
utilisée semblepouvoir
devenir une
technique
de routine pour l’étude des afférencesvégétatives.
La
technique
dite de la « fibre isolée »a permis
undéveloppement
consi-dérable de nos connaissances relatives à la
physiologie
des fibres sensitives. C’esten
particulier grâce
à sonemploi
que diverstypes
derécepteurs
ont pu être mis enévidence au niveau du coeur, des poumons, de
l’estomac,
etc.(Citons
entre autresA
DRIAN
,
IC!33 ;W HI TTE RI DGE, I(!48 ; PAINTAL,
I(!52, I(!53, I(!5q. ;IGGO,
Ig55, 1957,I95
8.)
Nous nous sommescependant
demandé sil’enregistrement par microélectrodes
de l’activité des cellules du
ganglion plexiforme
nepourrait
pasconstituer,
à bien despoints
de vue, unetechnique plus avantageuse
pour l’étude des afférencesvagales.
L’exposé
des résultats obtenus faitl’objet
de cette notepréliminaire.
TECHNIQUES
Nos
expériences
portent sur 20chats d’unpoids
variant de 1à 4kg.
L’animal,préalablement
anesthésié au Nembutal, est fixé sur le dos dans un
appareil
de contention. Une incisionlongitudinale
médiane faite au niveau
laryngé,
suivie de l’ablation de laglande parotide,
donne accès auganglion plexiforme.
La dissection de lacapsule conjonctive
duganglion
est effectuéesoigneusement
sous uneloupe
binoculaire. Nous écartons la carotide afin de diminuer les mouvementsparasites.
Les électrodes utilisées sont constituées par desmicropipettes
de verre étirées à la main etremplies
de KCI à concen-tration 3 M.
RÉSULTATS
La
réception
d’activités unitaires s’est révélée facile au niveau duganglion plexiforme. lorsque
nous en obtenons une il estgénéralement possible
de la suivrependant plus
d’une heure. Nous avons ainsienregistré
l’activité de 130 neurones sensitifs. Lescaractéristiques temporelles
de leurdécharge ou
leur mode d’activationnous ont
permis
dereconnaître
4 groupes d’unités :68 respiratoires,
9cardiaques,
15
oesophagiennes
et 4gastriques.
Les organes innervés par les autres neuronesn’ont pas été
précisés,
engénéral
pour des raisonspurement
instrumentales.1 0
)
Unitésrespiratoires.
Ce sont celles que nous avons obtenues le
plus
souvent.Quarante
et une d’entreelles
pulsaient uniquement
àl’inspiration;
la latence de leurréponse
parrapport
au début de
l’inspiration
était variable de l’une à l’autre.Vingt-trois
étaient conti- nuellement actives etprésentaient
uneaugmentation
defréquence pendant l’inspi-
ration.
Enfin,
chez un chat sousrespiration artificielle,
nous avons obtenu uneunité
répondant
àl’expiration.
2
°)
Uvtitéscardiaques.
Pour 8 de ces unités la
période
dedécharge
se situait entre la fin ducomplexe Q
R S et le début de laphase
T del’électrocardiogramme.
La neuvièmepulsait
àdeux moments de l’activité
cardiaque :
avant etaprès
lecomplexe Q
R S.3
°)
Unitésoesophagiennes.
Les
récepteurs
del’oesophage
ont été mis enjeu
engonflant
un ballonnetplacé
dans la lumière de
l’organe.
Treize neurones ontrépondu
à la distension del’oesophage thoracique
et 2à la distension del’oesophage
cervical. Ils étaient àadaptation lente,
à
l’exception
d’un seulqui s’adaptait rapidement.
4 0
)
Unitésprovenant
de l’estomac.Dans deux de nos
expériences
nous avonsplacé
un ballonnet dans l’estomac.Nous avons alors détecté
quatre
unités àadaptation
lenterépondant
à une distensioncomprise
entre 7o et 100em3.DISCUSSION
Nous
pouvions
craindre apriori
de nous heurter à des difficultés venant d’unepart
de la dureté duganglion,
très riche en fibresconjonctives,
d’autrepart
del’amplitude
des mouvementsproduits
par lapulsation
des carotides et des vaisseauxirriguant
leganglion.
Ces inconvénientsexistent,
mais sont loin de constituer des obstacles insurmontables.Nous avons retrouvé divers résultats
déjà
obtenus à l’aide de latechnique
desfibres isolées. De
plus
nous avons pu mettre enévidence,
dansl’oesophage
thora-cique
etcervical,
l’existence deplusieurs récepteurs
àadaptation
lente et d’unrécep-
teur à
adaptation rapide.
Il semblequ’une
seule unitéoesophagienne
ait été étudiée auparavant(IGGO, i957).
La
technique
que nous avons utilisée nousparaît présenter les avantages
suivants :I
)
Il n’est pas nécessaire de sectionner le nerfplus
ou moinscomplètement
comme le font les auteurs
qui
utilisent latechnique
de la fibre isolée. Les fibres ner-veuses restent ainsi en
rapport
avec leur centretrophique, qui
a lui-même conservéson
irrigation,
et sont toutes enparfait
état.L’organe
danslequel
se trouvent lesrécepteurs
a conservé la totalité de son innervation afférente et efférente.2
) L’enregistrement
de l’activité unitaire des fibresamyéliniques
est assezlaborieux par la
technique
de la fibre isolée. Il semble par contre facile de recueillir lepotentiel
d’action du corps cellulaire.3
)
S’il existe unesomatotopie
au niveau duganglion plexiforme,
ce que nousnous proposons de
chercher,
il sera sans doutepossible
d’étudier d’une manièrepré- pondérante
letype
d’afférence souhaité(gastrique, oesophagien, etc.).
La dérivation de l’activité
électrique
des cellules sensitives en T à l’aide de micro-électrodes,
s’est donc révéléeparfaitement applicable
à l’étude des afférences in-téroceptives.
Elle nous semble constituer unetechnique
de choix.Reçu
pourpublication
en décembre 1962.REMERCIEMENTS
Travail exécuté avec l’aide d’une subvention de la
Délégation générale
à la Recherche scienti-fique
ettechnique
(Comité !· Fonctions et Maladies du Cerveau n).SUMMARY
SINGLE UNIT ACTIVITl’ OF AFFERENT VAGAL FIBRES RECORDED WITH MICROELECTRODES FROM THE LEVEL OF THE NODOSE GANGLION
The
single
unitactivity
ofvagal
sensory neurons has been recorded from the level of the nodoseganglion
with extracellular microelectrodes. In 20animals, we have been able tostudy
I3o units.Most of them were of
respiratory origin,
but we have also found units of cardiac,cesophageal
or gastricorigin.
It seemspossible
that thetechnique
used should become theordinary technique
forthe
study
of vegetative afferences.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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