Croissance et régénération des racines de semis de pins laricio et de pins noirs
en
chambre climatisée et in situ
A. RIEDACKER chnique de J.F. MULL
M. ARBEZ
J.F. MULLER M. FAUCHER E. HENRION
v LN.R.A.. Station de Sylviculture et de Production
Centre de Recherches forestières, Challlpenoux, F’ 54280 Seichamps
**
l .
N.RA., Laboratoire d’Amélioration des Arbrev forestiers
Dontaine de L’Hermitage, Pierroton, F 33610 Ce,lfa.l’ Principal
" *1! Des,linateur au C.N.R.F.
Résumé
Nous avons observé la croissance aérienne et souterraine de
jeunes
pins noirs d’Au-triche (Pintiv nigra ssp lligricall.l’ Host.) et de
jeunes pins
Laricio de Corse (Pintis nigra .SSp...) :- d’une part, élevés en minirhizotrons en chambre climatisée pendant environ 6 mois,
ou in .situ (les racines étant visibles sur la paroi transparente d’une cave)
pendant
2 ans ;- d’autre part, arrachés chaque mois, et
repiqués
soit enpépinière,
soit en chambreclimalisée (en
minirhizotron).
Quatre
phases
de croissance racinaire ont été mises en évidence : unephase
1qui
précède le débourrement à croissance souterrainepotentiellement
forte, mais dont l’expressionin situ est généralement limitée par la température ; une
phase
Il à faible potentialité de croissance souterraine qui se situe pendant la période d’élongation de la pousse terminale ;une longue
phase
III à forte potentialité de croissance qui débute après la fin de l’élon- gation de la pousse terminale, et une phase IV à faiblepotentialité
de croissance sou-terraine
qui
se situe vers la fin de l’été. La vitesse de déroulement de cesphases dépend
de la
température
ambiante etl’expression
despotentialités
de croissance et de régéné- ration est modulée par latempérature
du sol. In ,1’itU, les basses températures hivernales peuvent interrompre toute croissance racinaire.A l’intérieur des
phases
de croissance s’inscrivent des vagues de croissance espacées de 2 à 4 semaines. La présence de pointes racinaires blanches, même peu nombreuses, semble pouvoir aider les plants à survivrequelque
temps, souventjusqu’à
ce qu’une vague de régénération des racines suffisamment forteapparaisse.
Une interprétation des notionsde
potentiel
de régénération des racines est donnée à la suite des observationsqui
ont pu être faites.D’un point de vue pratique, les repiquages en
pépinière
en fin d’été, au début de lapériode
111, débutant immédiatement après la fin de l’élongation de la pousse terminale, permettent la meilleureélongation
de la pousse terminale au cours de l’année suivante. Lesrepiquages pendant
lapériode
11, enparticulier
en mai, la dépriment en revanche fortement.Les soulevages en début de
période
III devraient entraîner la plus faible dépression de la croissance aérienne.La
plantation
de fin d’été à l’aide de plants en mottes devrait permettre d’obtenir la meilleure colonisation du sol et le choc de transplantation le plus faible. Compte tenu de l’effet de la température de l’air sur le déroulement des différentes périodes de crois-sance, les reboisements de
printemps
et d’automne, avec desplants
à racines nues devraientsans doute être réalisés avec des plants provenant de
pépinières
bénéficiant de climats différents.1. Introduction
Les
jeunes plants
depins
laricio de Corse ont un taux dereprise après plantation
trèsvariable,
cequi
en limite l’utilisation dans les reboisements. D’autres sous-espèces
dupin noir,
notamment lespins
noirsd’Autriche,
ont par contre unereprise réputée
moins aléatoire. Cette étude a donc étéentreprise
pour mieuxcomprendre
ledéterminisme de la croissance et de la
régénération
des racines de cesjeunes pins.
Nous avons pour cela étudié et
comparé :
- d’une part la croissance aérienne et souterraine de
plants placés
durant unelongue période
soit en chambreclimatisée,
soit iii sitzr ;- d’autre part la
régénération
de racines et la survie deplants repiqués
demanière
échelonnée,
soit en chambreclimatisée,
soit in situ.2. Matériel et méthode 2.1. Eaide ell chmnbre climatisi>e
Des
pins
noirs d’Autriche(Pi l i l is nigra
sspnigricans Host.) (abrégé : P.N.A.)
etdes
pins
laricio de Corse(Pinns nigra
ssp laricioPoir.) (abrégé : P.L.C.),
sans autreprécision
de provenance, ont été semés auprintemps
1973 à lapépinière
deChampe-
noux,
près
deNancy,
etprélevés
àpartir
de l’automne 1974 pour les études en chambre climatisée.Chaque mois,
6plants
dechaque sous-espèce
ont étéprélevés
enpépinière.
Leursystème
racinaire a étécoupé
à 20 cm du collet et toutes lespointes
blanches sur lapartie
conservée ont étécoupées
à l’aide d’unepaire
de ciseaux(Série I).
Chaque mois,
6 autresplants
dechaque sous-espèce
ontégalement
étéprélevés,
mais en essayant de
garder
lespointes
blanches intactes(Série II).
Cela ne fut pastoujours possible
et seuls lesplants
dont lespointes
blanchess’allongèrent
dequelques
millimètres furent conservés dans cette seconde série. Enhiver,
et enparticulier
endécembre et
janvier,
aucunplant
neprésentait
depointes
blanches. Enaoût,
lespointes
blanches ne
s’allongèrent généralement
pas,malgré
lesprécautions prises.
Ces
plants
ont ensuite étéplacés
sur tourbe en minirhizotrons de 30 cm X 70 cm(R IEDACKER
, 1974), puis
transférés en chambre climatisée(20 -t 1 °C, jour
et nuit- 2 500 à 3 000 Lux obtenus par tubes
Sylvania
Grolux - 16 heures de lumière - Humi- dité : 70 à 85 p.100).
A la mise en
place, la
tourbe a été saturée par une solution nutritive diluée(Coïc, 1973)
etchaque semaine,
au moment de la lecture de la croissance desracines,
les minirhizotrons ont été
retrempés
durant environ 5 mn dans cette solution àtempé-
rature de la chambre
climatisée,
afin de resaturer la tourbe.Chaque semaine,
nous avons noté :- la dessication des
plants (au
toucher et parperte
desaiguilles
au contactphy- sique) ;
§- le débourrement
(ouverture
desbourgeons,
avec sortie desaiguilles) ;
-
l’allongement
de la pousse terminale et de sesaiguilles
mesuré au doubledécimètre ;
-
l’allongement,
la ramification et larégénération
des racines surcalque
trans-parent,
à l’aide de crayons marqueurs de couleur indélébile(une
couleur différente parsemaine). L’allongement
hebdomadaire despointes
d’unsystème
racinaire a étéobtenu par lecture des
relevés,
à l’aide d’un curvimètre(précision
de l’ordre dumm).
Selon les cas, les
plants
ont été observéspendant
2 à3 mois,
ou 7 à 8mois,
tant que la lecture de la croissance des racines
paraissait possible
de manière satis- faisante.2.2. Eturle fles
plants
in situLa croissance des racines de 8
pins
laricio de Corse(provenance Vezzani)
de3 ans a été suivie
pendant
deux ans, en 1968 et en 1969. Cespins (1
an de semis et2 ans de
repiquage)
avaient étérepiqués
en novembre 1967 derrière uneplaque
vitréed’une chambre d’observations
souterraines,
dans unmélange
de terre francheargilo-
limoneuse
(2/3)
et de terre debruyère (1/3).
Le
dispositif expérimental,
ainsi que certains résultats relatifs à cetteétude,
ontdéjà
été décritsprécédemment (A RBEZ , 1971).
Dans laprésente
note, nous avonscependant
transformé laprésentation
desdonnées,
notamment pour mieuxpermettre
la
comparaison
des résultats obtenus in sitit avec ceux obtenus en chambre climatisée.A la
place
de la vitesse moyenned’allongement
desracines,
nous avonspréféré
commeindice de croissance la somme des
allongements
hebdomadaires de l’ensemble despointes
visibles d’unsystème
racinaire : c’est la vitesse d’extension d’unsystème
raci-naire.
Pour la
partie aérienne,
c’estl’élongation
hebdomadaire de la pousse terminalequi
a été mesurée au moyen d’une toise(précision
de l’ordre de 2mm).
Le milieu a été caractérisé par les
paramètres
suivants :-
températures
de l’air(moyennes
des minimas ou des maximas de la semaineécoulée) ;
-
température
du sol etpF
à10, 20,
40 et 80 cm deprofondeur.
Pour étudier la
régénération
des racines insitu,
nous avons en outrerepiqué chaque mois,
sauf endécembre, janvier
etfévrier, du
15 août 1970 au 15 août 1971 des semis d’avril 1970 effectués sur un lit de 30 cm de terre debruyère.
Après arrachage,
les extrémités blanches dechaque
semis(supérieures
à 3mm)
ont été
dénombrées, puis supprimées
au sécateur. Les semis ont ensuite été mis enjauge pendant
4semaines,
sous ombrièrehaute,
dans de la terre debruyère
humide.A l’issue de cette
période
de mise enjauge,
les extrémités blanches deplus
de3 mm nouvellement apparues ou reconstituées ont été dénombrées et la
longueur
de lapartie
aérienne a été mesurée.Toutes ces
manipulations
et observations des racines eurent lieu trèsrapidement
à l’abri du soleil et du vent.
Les semis furent enfin
repiqués
à12,5 X 12,5
cmd’espacement,
en bâche de terrefranche,
dans les conditions normales de lapépinière,
suivant undispositif
en blocscomplets
à troisrépétitions
et 16 individus par combinaison provenance X date derepiquage.
A l’automne
1972,
soit un anaprès
le dernierrepiquage,
lasurvie,
la hauteur totale et la pousse annuelle dechaque
individu furentenregistrées.
La
sous-espèce
laricio étaitreprésentée
par deux provenances, l’une de Corse et l’autre de Calabre :- VALD
II,
forêt domaniale deValdoniello,
France(Corse),
ait. 1 100 m ;-
GRAN, Grancia,
forêt domaniale de Baraccone(Sila Greca),
Italie(Calabre),
alt. 850 m ; la
sous-espèce nigricans
étaitreprésentée
par une seule provenanceorigi-
naire de Bosnie :
VGRA
I,
forêt deVisegrad, Yougoslavie (Bosnie),
altitude nonprécisée.
Au
repiquage,
lapartie
aérienneatteignait
une hauteur moyennerespectivement
de
7,2
cm,6,2
cm et5,4
cm pour lespins
deCalabre,
lespins
noirs d’Autriche et lespins
laricio de Corse.2.3. Présentation des résultats
Nous avons cherché à
présenter
les résultats sous forme dediagrammes
de crois-sance, où
figurent
simultanément les croissances aériennes et souterraines. Cela futpossible
pour les différentstraitements,
sauf pour celui relatif à l’étude de larégéné-
ration des racines de
plants repiqués
enjauge.
Pour les observations de
longue durée,
nous avons en outre faitfigurer
pour lapartie
souterraine les courbes lissées et les courbes des écarts entre la valeur brute et la valeur lissée. Lelissage
des courbes a été obtenu parapplication
de la formule suivante :x, -
, +
2x ;
+ x; +1Il
permet
deséparer
des tendances fondamentales duphénomène
observé despetites
fluctuationsqui pourraient
être dues soit à des variationsrégulières
autourde la courbe
lissée,
soit à des erreurs.Nous avons
présenté
à la fois desdiagrammes
relatifs à unplant donné,
et desdiagrammes
moyens. Ces derniers fontperdre
certaines informations. Ilspermettent
cependant
de visualiser lagénéralité
desphénomènes
et de montrerparfois
certainessynchronisations.
Enfin,
étant donné que de nombreux auteurs utilisent les notions depotentiel
derégénération
des racines(R ITCHIE
&D UNLAP , 1980),
nous avonségalement
utilisé ce critère. Sur dessystèmes
racinaires sectionnés à 20 cm ducollet, privés
de toutesleurs
pointes
blanches etplacés
en chambre climatisée à20 °C,
c’est-à-dire à destempératures
favorables à la croissance et à larégénération
desracines,
nous avonscompté
le nombre moyen depointes
blanches apparues au cours des 3 semainesqui
ont suivi la
transplantation.
3. Résultats
3.1.
Analyse
desdiagrammes
de croissance deplants
conservés en chambre climatisée
pendant
6 mois(fig. 1)
La croissance des
pins
laricio de Corse transférés de lapépinière
en chambreclimatisée le 4 décembre a été observée
jusqu’en
mai. Dans cesconditions,
nousremarquons que la pousse terminale ne
s’allonge
pas. Lesaiguilles,
enrevanche,
s’al-longent
assezrégulièrement après
le débourrementqui
seproduit
entre le 24 décembre et le 9janvier
pour tous lesplants.
Un second débourrement debourgeons
latérauxa lieu début mai sur 2
plants,
dont celuiprésenté
enfig.
1 A.Le
système
racinaireprésente
deuxpériodes
de croissance forte(phases
1 etIII),
alternant avec des
phases
de croissancequasiment
nulle(phases
II etIV).
Laphase
1est relativement courte et
précède
ledébourrement,
alors que laphase
III s’étale du début février au début avril. Laphase
IV estégalement plus longue
que laphase
II.Lorsque
lespins
sont transférés de lapépinière
à la chambre climatisée le 14 mars avec leurspointes blanches,
l’alluregénérale
dudiagramme (fig.
1B)
estcomparable
au
précédent.
Le débourrement a lieu fin mars/début avril. Dès le 18juin,
les nou-veaux
bourgeons
terminaux sont bien visibles. Ils segonflent, puis,
le 20août,
troisbourgeons
débourrent sur un desplants,
tandis que le 3septembre,
6bourgeons
débour-rent sur un autre
plant.
A cettedate,
lesbourgeons
des autresplants
du lot sont bienverts et
prêts
à débourrer. On remarquecependant qu’à partir
du 20août,
avant ledébourrement,
une secondepériode
de croissance forte débute. Celle-ci est visible sur tous lesplants,
sauf sur leplant qui
a débourré leplus précocement,
c’est-à-dire le 20 août.A ces
phases
de croissanceglobalement
fortes etfaibles,
sesuperposent
d’autres fluctuations. Toutes les2,
3 ou 4semaines, apparaissent
despics
de croissance(fig.
1 et2),
ainsi que despics
de ramification des racines(fig. 2).
Ces fluctuations sont relativement bienmarquées
sur les différentes courbes individuelles et moyennes.C’est toutefois durant la
phase III,
c’est-à-dire durant lalongue période
de croissanceracinaire
globalement forte, qu’elles
sont le mieuxmarquées (Vagues
n°3,
4 et5).
On les
retrouve
aussi bien sur les courbesindiquant
le nombre de nouvelles racines apparuesdepuis
laprécédente
semaine que sur la somme desallongements
racinaires. Elles sont moins nettement visibles sur la courbe
représentant
le nombrede racines en croissance. .
3.2.
Analyse
desdiagranimes
de croissance desplants
enpépinière
Sur la
fig. 3,
nous avonsreprésenté
lesdiagrammes
lissés de la vitesse moyenne d’extension racinaire depins
laricio de Corse en 1968 et 1969.Il
apparaît
nettement 5phases ;
troisphases
ont des croissances racinaires relati-vement fortes en mai
(I
et1),
enjuillet-août (III
et3),
et en automne(Ib
etlb) ;
et deux
phases,
enjuin (II
et2)
et à la fin de l’été(IV
et4), présentent
des crois-sances racinaires relativement faibles. On remarquera que si les deux
premières phases
sont relativement bien
synchronisées
auprintemps,
lesphases
suivantes sont décalées.La
phase
II dureplus longtemps
etparaît
moins accentuée en 1969. Elle se terminevers la
mi-juillet
au lieu de la finjuin.
En examinant la croissance des pousses
terminales,
ons’aperçoit qu’en
1968 lavitesse
d’élongation
maximale enjuin
est en moyenne trois foisplus
élevéequ’en
1969. On
s’aperçoit
aussi que la croissance estplus
étalée dans letemps. Lorsqu’on
ne considère que la
première
pousse, elle dure du 18 avril au 13juin,
soit 8 semainesen
1968,
et du 3 avril au 17juillet,
soit 15 semaines en 1969.Les
températures
duprintemps
1969 ont étéplus
fraîches que durant leprintemps
1968. En 1968, c’est en
particulier
vers la finjuin
que l’on note lestempératures
les
plus élevées,
alorsqu’en 1969,
destempératures comparables
ne sont atteintesqu’en juillet.
Ces différences detempératures qui
déterminent aussi directement la vitesse de croissance des pousses aériennespourraient
bienexpliquer
lesdécalages
observés auniveau souterrain.
Les débuts des
phases
111 et IV sont en effet retardés en 1969 d’unequinzaine
de
jours.
Laphase
IV, au lieud’apparaître
enseptembre, apparaît
débutoctobre,
et la
phase 1 b, qui
était bien visible en1968,
est très courte et peu distincte en 1969(Ib).
! ___ ! !! .! ..! __!.,_ _..!!_ . !! ...!!
Lorsqu’on représente
les valeurs lissées des vitesses moyennes d’extension des sys- tèmesracinaires,
en fonction de latempérature
du sol à - 10 cm ou à - 80 cm deprofondeur (fig.
4), ilapparaît
nettement que cette vitesse d’extensionaugmente
enmoyenne avec la
température
du sol (courbe derégression R).
Ce résultat estclassique,
mais
lorsqu’on
relie lespoints
entre eux, lesphases évoquées
ci-dessusapparaissent
encore
plus
clairement.Toutes ces
phases
peuvent aussi être mises en évidence sur lesdiagrammes
indi-viduels
(fig. 5).
On remarquera alors que, sur leplant représenté,
la croissance aérienneen 1969 est
plus
forte que la moyenne et que laphase
II estplus
accentuée que sur lediagramme
moycn. Ceplant
neprésente
pas dephase
lb en 1969. Seulement 2 des 8plants présentent
cettephase,
tandis que sur 2 autresplants,
laphase
III se pro-longeait jusqu’en
octobre. Cespetits décalages
créent donc des artefacts sur la courbe moyenne,puisque
laphase
Ib est ainsi renforcée.A ces différentes
périodes
se superposent comme en chambre climatisée despics
de croissance racinaire
espacés
de 2 à 4 semainesqui
sontparticulièrement
nets aucours des
phases
I, III et lb à fortespotentialités
de croissance racinaire. Les fluctua- tions du nombre de racinesqui
poussent et de la somme desallongements
racinaires(fig.
5 et 6)indiquent
d’aitteurségalement
bien lespics. Mais,
c’est sans doute parce quel’allongement
des racines estthermodépendant
que les fluctuations du second para- mètre sontplus importantes
durant laphase
III etégales
ou moinsimportantes
durantles
phases
1 et Ib. D’unplant
àl’autre,
lespics peuvent
être décalés de 1 à 2 semaines.Mais,
pendant
laphase
III, il s’effectue un certainregroupement.
C’estainsi, qu’en
1968, 6plants
sur 8présentent
simultanément lepic
n° 9 au cours de la mêmesemaine.
_ _!_!_ _ _ ! !! !_ !_ ! _ ---
. __ ! _ _! . _ _ _ _ _ !.!!! __!
3.3.
!4;M/y.K’
d<.b.dingrumrru!.s
de croi.s.sn»ce deplants transférés
ert chambre climatisée de manière échelonnéetoiit ait
long
de l’annéeSur la
fig. 7,
nousprésentons
desdiagrammes
individuels depin
laricio de Corse pourchaque
date de transfert en chambre climatisée. Ennovembre,
on peut observer lesphases
1(croissance
racinaireforte)
et Il(croissance
racinairefaible) précédemment
décrites.
En décembre et
janvier,
onpeut
en outre observer le début de laphase
III(crois-
sance racinaire
forte)
sur tous lesplants.
Mais,
enfévrier,
mars etavril,
seulement un à deuxplants
sur sixrégénèrent
desracines et survivent dans nos conditions. La
phase
1n’apparaît plus.
Lesplants
entrentdirectement dans la
phase
II. Lors destransplantations
du mois demai,
aucunplant
nesurvit.
En
juin,
larégénération
des racines n’a lieuqu’après
3semaines, lorsque
lesplants
entrent dans la
phase
111. Sur cesplants,
on peut aussi observer laphase
IV(crois-
sance racinaire
faible) qui apparaît
enseptembre.
Le seulplant
transféré en chambreclimatisée en avril et
ayant
survécuprésente
lapremière
vague de croissance de laphase III,
à peuprès
au même moment que lesplants
transférés enjuin.
En
juillet
etaoût,
aucunpin
laricio de Corse,privé
de sespointes blanches,
nesurvit à la
transplantation.
En
octobre,
seul unplant privé
de sespointes
survit. Ilprésente
unephase
decroissance racinaire forte
(phase Ib),
suivie d’une croissancenulle,
sanspourtant pré-
senter de débourrement.
Comme
précédemment,
à ces différentesphases
sesurajoutent
despics
de crois-sance racinaire
espacés
de 2 à4 semaines, particulièrement
visiblespendant
lesphases
de forte croissance racinaire. Sur les
plants
transférés en chambre climatisée ennovembre et
décembre,
laphase 1 comporte généralement
deuxpics
de croissance.En
janvier,
elle n’en comporteplus qu’un.
Durant la
phase 111,
ilapparaît
3pics,
dont deuxgénéralement
très forts et untroisième de moindre
importance.
Ces
pics, séparés
par des intervalles de tempscomparables
auxprécédents, peuvent également apparaître
durant lesphases
Il etIV, lorsque
la croissance n’est pas nulle.Sur les
plants qu’on
a cherché à transférer en chambre climatisée avec leurspointes
blanches intactes en octobre(fig. 8),
onpeut observer, après
laphase IV,
trois
pics
de croissance racinaire forte avant tout débourrement.Nous avons
présenté
ici surtout desdiagrammes
depins
laricio de Corse.Mais,
ceux des
pins
noirs d’Autriche sont strictementcomparables.
On notera seulement que laphase
11I se termineplus
tard que chez lepin
laricio de Corse et que laphase
IVpeut présenter
despetits pics
de croissance.3.4.
Régénération
desracines,
et survie de.splants transplantés
eu c7!n/n/’)’f climatisée et Pl1
pépinière
3.41.
Aprè.s transfert
Cil c!1iI/nhre climatisée(fig. 9)
Pour les
pins
laricio deCorse,
comme lespins
noirsd’Autriche,
le taux de survie est maximum lors du transfert desplants
en décembre. A cettedate,
lesplants
prove- nant de lapépinière
deChampenoux
neprésentent
pas depointes
blanches. Ce taux de survie augmente àpartir
d’octobre et déclineaprès décembre,
pour s’annulerquasiment
vers la mi-mai. Le
potentiel
derégénération
des racines varie de la même manière que le taux de survie. Il augmente moins vite en novembre chez lepin
laricio de Corseque chez le
pin
noird’Autriche,
cequi
se traduit alors par un taux de survielégère-
ment moins élevé que pour ce dernier.
Au cours de
l’été,
nous avons obtenu un secondpic
de survie et depotentiel
derégénération
des racines chez lepin
laricio de Corse. Chez lespins
noirsd’Autriche,
ce
pic
de ramification n’est apparu que sur lesplants
ayant été transférés en cham- bre climatisée avec leurspointes
blanches intactes.On notera aussi que
chaque
fois que lesplants
ont pu être transférés avec leurspointes
blanches apparemment intactes, le taux de survie agénéralement dépassé
70 p. 100.
3.42.
Après’ repiquage
enpépinière (fig. 10)
Avec les
précautions prises,
le taux dereprise
a varié entre 70 p. 100 et 100 p. 100. Il estproche
de 100 p. 100 pour lerepiquage
d’automne et du débutde
printemps.
D’avril àjuillet,
il décroîtjusqu’à
70 p. 100.La différence de survie entre les provenances est faible : 88 p. 100 pour le
pin
noir
d’Autriche,
92 p. 100 pour lepin
laricio de Corse et 93 p. 100 pour lepin
lariciode Calabre.
En
juillet,
la survie dupin
noir d’Autriche a étéplus
mauvaise que celle des deux autressous-espèces.
La
régénération
des racines au cours des 4 semaines suivant latransplantation
évolue en revanche différemment. De février à
juin,
elleaugmente,
tandis que d’août àdécembre,
elle décline. Pour desplants transplantés
enpépinière,
enoctobre,
onn’observe aucune
régénération
immédiate de racines. Lespins repiqués
en novembreà la
pépinière
deChampenoux
neprésentent
de croissance racinairequ’à
la fin mars,comme on pu le voir
plus haut,
alors que les racines desplants
installéss’allongent
encore
légèrement
en octobre et en novembre.Dans le cas
présent,
les accroissements sont trèssignificativement dépendants
dela date de
repiquage.
L’accroissement en hauteur un anaprès
le dernierrepiquage
est maximum pour les
arrachages
d’août. Deseptembre
àfévrier,
il reste constant, maisplus faible, puis
chute brutalement de mars à mai.L’évolution de l’accroissement de hauteur
après repiquage
varie peu avec la provenance. Tout auplus,
peut-onsignaler
une décroissanceplus rapide
en marspour le
pin
noir d’Autriche et une remontée encoreplus spectaculaire
enjuillet.
Conclusions et discussions
Au cours de cette
étude,
il est apparuclairement, grâce
à l’observation de la croissance desplants
à la fois en chambre climatisée et dans les conditionsnaturelles,
que les Pinre.r
nigra
(tant lespins
noirs d’Autriche que lespins
laricio deCorse) pré-
sentent 4
phases
de croissance(en
traitspleins
sur lafig. 11),
ainsi que des vagues de croissance dont lespics
sontespacés
de deux àquatre
semaines. L’intensité de la croissance maximale desphases
1 et III est, deplus,
modulée par latempérature
dusol.
e La
phase
I est à croissance racinairepotentiellement
forte. Dans la nature,son
expression
est limitée par les bassestempératures.
Iln’y
aquasiment
pas d’élon-gation aérienne,
mais lesbourgeons peuvent
débourrer à la fin de cettephase.
e La
phase
Il est à croissance souterraine faible ou nulle. Elleapparaît après
le
débourrement, pendant
lapériode d’élongation
réelle oupotentielle
des pousses aériennes.e La
phase
III est à croissance souterraine forte. Elleapparaît après
lapériode d’élongation
des pousses.. La
phase
IV est à croissance souterraine faible ou nulle. Elle estégalement
sans croissance
aérienne,
cequi
ladistingue
de laphase
II.Les vagues de croissance
apparaissent régulièrement
toutes les 2 à 4semaines,
sauf
quand
la croissance racinaire estnulle,
cequi
est le caspendant
laphase I,
au cours de l’hiver pour les
plants
in situ sous climat trèsfroid,
etpendant
laphase
IIen chambre climatisée. Elles sont
particulièrement
nettespendant
laphase
III à forteintensité de croissance.
Le nombre de vagues
qui
peut s’inscrire dans chacune desphases
est fonctionde leur durée. Il est
beaucoup plus
élevé pour laphase
hivernale insitu,
surtoutlorsque
l’hiver n’est pas trop froid(cas
du schéma de lafig. 11).
Une croissance
rythmique
du même genre adéjà
été constatée chez le cèdre(R IEDACKER
, 1979). L’origine
de cetterythmicité
estprobablement
à rechercher dans lesystème
racinaire lui-même. STREET(1967),
en cultivant des racines isolées de tomate avait en effet constatéqu’elles présentaient
unallongement rythmique,
lesintervalles entre
pics
de croissance étantcomparables
à ceux que nous avons observés.Par contre, les
pics
des différentes racines n’étaient passynchronisés.
Dans le cas deplantes entières,
il estprobable
que la croissance aérienne et les variationsclimatiques puissent
avoir un effetsynchronisateur
à certainesépoques
de l’année.La
phase
IIpeut
êtrerepérée
sansdifficulté,
aussi bien en chambre climatisée que dans les conditions naturelles. Elleapparaît après
ledébourrement, pendant
laphase d’élongation
des poussesaériennes,
c’est-à-dire :- en
juin,
pour lesplants
in situ ;- de fin avril à début
mai,
pour lesplants
transférés en chambre climatisée en mars ;- en
janvier,
pour lesplants
transférés en chambre climatisée en décembre.En chambre
climatisée, l’élongation
de la pousse terminale estquasiment
nulle.Cela
pourrait
être dû apriori :
.’e soit à la faible intensité lumineuse
régnant
dans les chambres climatisées. Insitl!,
la croissance racinaire est en effet rarementnulle,
alorsqu’elle
l’est en chambreclimatisée,
notammentaprès
le débourrement.Or,
c’est à ce moment-là que larespi-
ration est extrêmement intense et que l’assimilation nette est souvent
négative
chezles résineux
(B OURDEAU , 1959 ; N EU mRTH, 1959) ;
soit à l’absence de basses
températures
nocturnes(K KUC mtnNN
&S TONE , 1966).
la situ
pourtant,
lestempératures
nocturnes dejuin
sont pourtant souventélevées ;
0 soit aux
températures
élevées que subit lesystème
racinaire. ZANETTE(1981)
a montré que l’action de
températures
élevées sur les racines de marcottes depommier
pouvait
limiter ledéveloppement
aérien.Une
expérimentation complémentaire
sera nécessaire pour déterminer les causes exactes de l’absenced’élongation
des pousses terminales. Il convient toutefois desouligner
que ladépression
de la croissance racinaire(phase II) apparaît après
ledébourrement,
que la pousse terminales’allonge
réellement ou non.L’intensité de la
dépression
et la durée de laphase
Il semblentdépendre,
in situtout au moins, de la vitesse
d’élongation
de lapartie aérienne,
elle-mêmedépendante
des conditions
thermiques
ambiantes.A une croissance aérienne forte, mais peu étalée dans le temps,
correspond
uneforte
dépression
de la croissance racinaire. Tout se passe comme si lapartie
souter-raine devait alors pour sa croissance se contenter de ce dont la
partie
aérienne n’a pas besoin. SurPi lll l, B’ stroh ll s,
NEI.SON(1964)
a montré que, durant laphase
d’élon-gation
des pousses aériennes, le transfert desglucides
vers les racines cessait presque totalement.Il est donc
possible
que ladisponibilité
englucides
utilisablesjoue
un rôleessentiel.
Mais,
il n’est pas exclu nonplus
que desrégulations
hormonales limitent l’utilisation desglucides
par les racines et donc leur transfert des feuilles vers les racines ! Ladépression
racinaire a en effet lieu, même en l’absenced’élongation
despousses aériennes.
Sur Ccdrus
atlanüca,
nous avonsprécédemment
montrédu’en plein
air commeen chambre
climatisée,
on obtenait unedépression analogue pendant
la croissance de lapartie
aérienne(Rtenncxea, 1978, 1979).
Comme dans le casprésent,
cette crois-sance souterraine est
davantage déprimée
en chambre climatiséequ’en plein
air.Lorsque
laphase
Il estretardée,
laphase
111 à croissance racinaire forte l’estégalement.
Celle-ci dure environ deux mois.Lorsque
lesplants
sontrepiqués
unequinzaine
dejours
avant le début decelle-ci,
leur surviepeut
être excellente.Les
repiquages pendant
laphase
III en revanche se traduisirent par des échecs.Cela nous semble
pouvoir
être attribué au fait que les dates derepiquage
corres-pondaient pratiquement
auxpics
des vagues decroissance,
dejuillet
et finaoût, après lesquels
iln’y
avait que les faibles vagues de croissance du 30 août et du 3septembre,
apparemment insuffisantes pourpermettre
une bonnerégénération
des racines(fig. 7)
en
juillet,
août.La
phase
IVapparaît respectivement :
- fin août et début
septembre
pour lesplants
in .ritn en 1968 et1969 ;
- en
juillet
pour lesplants
transférés en chambre climatisée en mars ;- en avril pour les
plants
transférés en chambre climatisée en décembre.A
quoi peut
être attribuée cettedépression, également
constatée chez le cèdre(RtEDncxER, 1978)
’? Pour le moment, nous ne pouvons que constater son existence.La
phase
1 b identifiée in situ nousparaît
en réalité être le début de laphase
1(fig.
3 et4).
Selon les cas, elle peut durerplus
ou moinslongtemps. Lorsque
lesplants
sont aptes à débourrer avant la fin de la
phase IV,
comme cela a pu seproduire
pour des