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GA14Y020 UE Mobilités, migrations TD 3. Les mobilités résidentielles

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GA14Y020 UE Mobilités, migrations TD 3. Les mobilités résidentielles

2019-2020

Doc 1. Les mobilités résidentielles, tendances et impacts territoriaux. Source :

Commissariat Général à l'Égalité des Territoires, 2018, Les mobilités résidentielles en France, Tendances et impacts territoriaux, Rapport 2018 (Avant-propos du rapport), 125 pages.

D’après l’Insee, 7,3 millions de personnes ont changé de logement en France en 2014, soit 11% de la population : c’est un peu plus que la moyenne européenne (9 %). La majorité d’entre elles ont déménagé dans un périmètre proche : près des trois quarts des mobilités résidentielles ont conduit les individus à rester dans le même département, dont la moitié d’entre eux au sein de la même commune (soit respectivement 8 et 4 % de l’ensemble de la population). Seuls un peu plus du quart des individus qui ont déménagé ont changé de département (3 % de l’ensemble de la population), et 18 % de région ou de pays (respectivement 2 et 0,4 % de l’ensemble de la population). En somme, la mobilité résidentielle concerne chaque année une petite minorité de la population et est avant tout une affaire de proximité.

Des mobilités résidentielles qui transforment « à bas bruit » les territoires français

Les mobilités résidentielles n’en ont pas moins des impacts spatiaux importants, en particulier lorsqu’elles impliquent un changement de commune, de département ou de région : c’est à l’analyse de ces dernières qu’est principalement consacré ce rapport. Avec les ans, les mouvements résidentiels transforment la France et bouleversent les équilibres territoriaux.

Ainsi, seul un Français sur deux (52 %) habite aujourd’hui dans le département où il est né, contre 61 % il y a cinquante ans. Au jeu des mobilités résidentielles, la Nouvelle-Aquitaine gagne aujourd’hui quatre fois plus d’habitants par an qu’en 1968, les Pays de la Loire et la Bretagne trois fois plus, et l’Occitanie deux fois plus ; à l’inverse, l’Île-de-France a perdu 1,2 million d’habitants au cours de cette période, les Hauts-de-France 900 000 et le Grand Est 500 000. À l’échelle locale aussi, les mobilités ont modifié les dynamiques territoriales : les espaces ruraux, qui perdaient le plus de population il y a cinquante ans sous l’effet de mobilités résidentielles massivement dirigées vers les grandes villes, sont aujourd’hui en passe de devenir ceux qui ont la balance migratoire la plus positive. Certes, les mobilités résidentielles ne sont pas le seul ressort des tendances démographiques locales : les évolutions naturelles de la population (naissances, décès), très contrastées selon les espaces, y contribuent aussi.

Mais le premier facteur apparaît comme bien plus déterminant que le second dans l’explication de l’hétérogénéité des dynamiques démographiques des territoires. De surcroît, la carte des soldes naturels est restée relativement stable au cours du demi-siècle dernier, quand la géographie migratoire a, elle, été profondément transformée. Ce sont donc les évolutions migratoires qui expliquent une bonne part des trajectoires récentes des territoires. L’attractivité résidentielle est d’ailleurs devenue au fil des ans une préoccupation grandissante des collectivités territoriales : il est alors d’autant plus nécessaire de montrer, à une échelle nationale, le cadre et les effets des mobilités résidentielles. […]

Or, c’est avant tout une France segmentée qui apparaît. Les disparités de dynamisme migratoire se creusent entre les régions attractives et les autres. À l’échelle locale, la séparation spatiale entre les différents groupes sociaux s’accroît sous l’effet de la forte

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différenciation des mobilités résidentielles selon le profil des individus. La compréhension des dynamiques migratoires et de leurs effets spatiaux est donc au cœur des enjeux de cohésion territoriale mais aussi sociale.

De la nécessité de dépasser l’opposition entre « aménager » et « déménager»

En pointant les enjeux de la mobilité résidentielle en matière de cohésion, les éléments présentés dans ce rapport doivent également permettre de dépasser le débat, ancien, entre :

 les partisans d’une action publique devant encourager le déménagement des individus – en levant les « freins » à la mobilité – pour leur permettre d’accéder à des opportunités d’emploi et, plus largement, à un ensemble de ressources inégalement réparties sur le territoire (formation, services, etc.) ;

 les tenants d’une politique d’aménagement qui vise à mettre tous les territoires en capacité d’offrir à leurs habitants ces mêmes ressources, de sorte que la mobilité résidentielle soit bien un choix, et non une contrainte.

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Doc 2-A : Des mobilités résidentielles qui accentuent les contrastes de

répartition des groupes socioprofessionnels.

Source : Commissariat Général à l'Égalité des Territoires, 2018, Les mobilités résidentielles en France, Tendances et impacts territoriaux, Rapport 2018, 125 pages

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Doc 2-B. Des mobilités résidentielles qui accentuent les contrastes de

répartition des groupes socioprofessionnels.

Source : Idem.

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Doc 3. Cartographie des dynamiques spatiales de la gentrification à Paris

Source : Anne Clerval, « Les dynamiques spatiales de la gentrification à Paris », Cybergeo : European Journal of Geography, Espace, Société, Territoire, document 505.

http://journals.openedition.org/cybergeo/23231

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Doc 4. Qu’est-ce que la trajectoire résidentielle ?

Jean-Yves Authier, 2014, « Préambule sur les trajectoire résidentielles », in Fol, Miot, et Vignal, Mobilités résidentielles. territoires et politiques publiques, Le Septentrion.

Parler de « trajectoire » renvoie d’abord, de façon générale, à l’idée selon laquelle « la position occupée par chaque individu peut se modifier au cours du temps » (Grafmeyer, Authier, 2008, p. 25). « Parler de “trajectoire”, plutôt que de “parcours”, d’“itinéraire” ou de

“mobilité”, revient [ensuite] à suggérer qu’une série donnée de positions successives n’est pas le simple fait du hasard, mais s’enchaîne au contraire selon un ordre intelligible. (...) Cela ne signifie pas pour autant qu’une trajectoire résidentielle puisse à tout coup s’interpréter comme l’accomplissement réussi d’un projet initial fermement conduit jusqu’à son terme, ni même comme une suite de décisions librement prises à chaque fois par les agents au seul gré de leur préférence du moment. (...) (En effet,) parler de trajectoires ne préjuge (...) pas du degré de maîtrise que les personnes exercent sur leur propre mobilité. C’est, plus largement, faire l’hypothèse que les mobilités ont néanmoins un sens. Autrement dit, qu’on peut non seulement les décrire, mais en rendre raison, à condition de situer l’explication au carrefour de logiques d’acteurs et de déterminants structurels » (Ibid., p. 64-66).

Dans cette acception, la notion de trajectoires résidentielles fait donc référence aux positions résidentielles successivement occupées par les individus et à la manière dont s’enchaînent et se redéfinissent au fil des existences ces positions, en fonction des ressources et des contraintes objectives de toute nature qui dessinent le champ des possibles, en fonction des mécanismes sociaux qui façonnent les attentes, les jugements, les attitudes et les habitudes des individus, et en fonction de leurs motivations et de leurs desseins. Ce qui signifie aussi que « les mobilités et immobilités résidentielles ne prennent tout leur sens que par rapport à une trajectoire de vie qui engage de façon plus large les différents domaines d’implication des êtres sociaux » (Ibid., p. 72), et que l’analyse des trajectoires résidentielles doit également prendre en compte les autres « formes de mobilité » (professionnelle, familiale, sociale...) des individus.

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Doc 5. Age et mobilité résidentielle.

Source :Commissariat Général à l'Égalité des Territoires, 2018, Les mobilités résidentielles en France, Tendances et impacts territoriaux, Rapport 2018, 125 pages.

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Doc 6. Revenus et accès à la propriété

Source : Insee, 2017, Les conditions de logement en France, Édition 2017, 224 pages.

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Doc 7. Taux d’émigration et d’immigration selon l’évolution démographique des aires urbaines (en croissance ou en décroissance).

Source : Mathilde Rudolph, « Ceux qui partent, ceux qui restent. Les mobilités résidentielles dans les villes en décroissance

», Métropolitiques, 24 mai 2017. URL : http://www.metropolitiques.eu/Ceux-qui-partent-ceux- qui-restent.html

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Doc 8. Résistance à la gentrification rue Sainte-Marthe à Paris

Le Parisien, 10 hanvier 2020

Photographie de gauche : Romain Leconte, 2019.

Doc 9. Les trajectoires résidentielles depuis le périurbain francilien.

Source : Sandrine Berroir et al., « Trajectoires résidentielles, construction des espaces de vie et ancrage dans le périurbain. Enquête au nord de l’agglomération parisienne », Revue française des affaires sociales 2016/3 (n° 7), p. 65-89

Dans quelle mesure les trajectoires résidentielles des habitants du périurbain ont‑elles un impact sur leur espace de vie et leur ancrage territorial ? Nous faisons l’hypothèse que les espaces de vie des habitants du périurbain sont caractérisés par la proximité et le recours aux ressources locales, mais que les lieux de résidences antérieures constituent des lieux de ressources pour les individus, ce qui induit une « multipolarisation » des pratiques et un

« multi‑ancrage ».

Les trajectoires résidentielles désignent les « positions résidentielles successivement occupées par les individus et la manière dont s’enchainent et se redéfinissent au fil des existences ces position » (Authier, 2010, p. 4). Quant aux espaces de vie, ils sont définis comme « l’ensemble des lieux avec lesquels l’individu est en rapport » (Robette, 2012) et l’ancrage comme « l’attachement a un lieu », qui peut représenter, pour certains, « le point de référence à partir duquel des explorations extérieures se font » (Remy, 1996). Il se mesure selon les activités (loisirs et sociabilités) pratiquées dans le logement ainsi que dans les différents registres d’usage du quartier et leur intensité (fréquentation des commerces, des cafés, etc.) (Authier, 2001). L’ancrage est également lie aux relations sociales tissées dans un lieu (Imbert, 2005).

Les recherches sur le périurbain ont longtemps été centrées sur les trajectoires résidentielles des « pionniers » du périurbain, qui quittent la ville dense pour devenir propriétaires d’une maison individuelle, correspondant à une installation en couple ou à la naissance d’enfants (Haumont, 1966). La spécificité des choix résidentiels dans les espaces périurbains résiderait dans le « modèle résidentiel du propriétaire d’un pavillon familial », ou la primo‑accession de ménages avec enfants est très courante (Dodier et al., 2012, p. 55).

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En s’éloignant du centre des agglomérations ou les prix de l’immobilier sont les plus élevés, les individus peuvent réaliser leur projet résidentiel et concrétiser « leur rêve de maison individuelle » (Berger et al., 2014, p. 27), ce qui implique des efforts financiers importants pour les ménages au capital économique peu élevé. Selon certains auteurs, le choix d’une localisation périurbaine s’expliquerait par la volonté de fuir un environnement jugé désagréable, dans une recherche de mise à distance des autres et de repli sur soi (Rouge, 2007). Les « captifs » du périurbain ou les « petits‑moyens » chercheraient à compenser la modestie de leur position sociale et à revaloriser leur trajectoire sociale (Cartier et al., 2008).

Quant aux classes moyennes, elles rechercheraient l’» entre‑soi » (Jaillet, 2004), l’achat d’une maison individuelle s’apparentant à « l’acquisition d’un ticket d’entrée dans un club résidentiel » (Charmes, 2011).

(…) Trois secteurs du nord du Val‑d’Oise et du sud de l’Oise constituent le terrain d’étude.

Loin d’une vision réductrice de la figure du couple périurbain bi‑actif ayant quitté le coeur d’agglomération pour accéder à la propriété d’une maison individuelle, l’enquête met en évidence la diversité des trajectoires résidentielles dans ces espaces périurbains, qu’il s’agisse du nombre de lieux de résidence, du vécu des trajectoires par rapport au projet résidentiel des habitants ou encore de leurs temporalités.

A partir de la reconstitution des parcours des enquêtés, nous avons distingué six types de trajectoires résidentielles, en fonction de leurs caractéristiques spatiales (…) :

––un premier type, les « locaux » (20 individus), correspond à des ménages qui ont réalisé des parcours résidentiels dans la même commune ou dans des communes limitrophes à leur lieu de domicile actuel. Ce type de trajectoire concerne des ménages de classes populaires, mais aussi des ménages plus aisés qui, du fait de leur métier (agriculteur, artisan) ou de leurs attaches familiales, ont toujours vécu dans ou à proximité de leur commune de naissance ;

––un second type, les « régionaux » (7 individus), correspond à des individus natifs du périurbain francilien, qui se distinguent des locaux par le fait qu’ils se sont davantage éloignés de leur lieu de naissance et ont eu plusieurs résidences dans un rayon de 30 km autour de leur commune d’origine. Ces trajectoires concernent principalement des classes moyennes et supérieures ;

––un troisième type, les « revenants » (11 individus), correspond à des individus qui sont nés dans les communes étudiées, mais qui en sont partis. Ils sont revenus s’y installer après des étapes hors de leur région d’origine, parfois à l’étranger, pour les études ou dans le cadre de leur travail. Relativement aisés, ces habitants disposent d’une capacité de choix qui leur aurait permis de vivre ailleurs, mais ils ont fait celui de revenir s’installer dans ou à proximité de leur commune d’origine ;

––un quatrième type, les « citadins » (33 individus), le plus représenté, correspond à des individus dont la trajectoire résidentielle se caractérise par un départ de Paris ou sa proche banlieue vers le périurbain avec, le plus souvent, plusieurs étapes successives vers le lieu de domicile actuel. Ce type regroupe majoritairement des individus aux trajectoires guidées par le souhait d’accéder à la propriété d’une maison individuelle ; mais il concerne également des individus à la recherche d’un logement plus grand. Il regroupe des ménages modestes et aussi des classes moyennes et des classes supérieures ;

––un cinquième type correspond aux « provinciaux » (14 individus). Leur parcours résidentiel est orienté depuis la province vers le périurbain francilien avec plusieurs étapes, incluant parfois Paris et sa proche banlieue, avant l’installation dans le domicile actuel. Ces habitants appartiennent principalement aux classes moyennes et supérieures ;

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––un dernier type correspond à des trajectoires « atypiques » (13 individus). Ces habitants ne sont pas originaires des régions étudiées, et leur parcours résidentiel prend des formes plus complexes, associant souvent des étapes à l’étranger. Ce type regroupe les classes supérieures et des classes populaires, souvent originaires de l’étranger.

Les recherches sur les choix résidentiels montrent que la résidence périurbaine est souvent associée à la vie en pavillon et à l’accession à la propriété dans un cadre de vie rural (Berger, 2004). Sans remettre complètement en cause ce motif d’installation, notre enquête confirme la diversité des logiques expliquant le choix résidentiel. Plusieurs critères entrent en jeu : l’offre et les caractéristiques du logement, la proximité des ressources urbaines, l’accessibilité, la qualité du cadre de vie et les réseaux familiaux et amicaux. Les aspirations des habitants diffèrent selon leur position sociale, la taille de leur ménage, leur âge, et également selon leur origine géographique et leur parcours résidentiel.

Si les positions sociales et les contextes résidentiels influencent les pratiques des habitants, les trajectoires résidentielles sont un élément supplémentaire de différenciation de ces pratiques (Bonnin et al., 2011). Parmi les enquêtés, les habitants ayant les espaces de vie les plus restreints sont ceux dont le parcours résidentiel est le plus spatialement concentré autour de leur lieu de résidence actuel ou ceux qui sont originaires de Paris ou de sa banlieue. A l’inverse, les habitants ayant les espaces de vie les plus larges sont ceux dont le parcours résidentiel s’est développé dans un espace régional élargi ou ceux qui sont originaires d’autres régions.

L’enquête précise comment les étapes résidentielles laissent des traces, correspondant à des habitudes de fréquentation ou bien à des réseaux sociaux ou familiaux, qui se maintiennent malgré le déménagement et contribuent à la multipolarisation des espaces de vie. Nous montrons que ces pratiques concernent non seulement l’emploi, les visites aux proches, mais également la fréquentation des commerces, les loisirs et les vacances. Celles- ci évoluent dans le temps et les espaces de vie se construisent en fonction des degrés d’attachement aux lieux de résidence actuels ou antérieurs et de l’ancrage local.

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