Le Salon du tatouage
Sylvie Monpoint
Montpellier
s.monpoint@wanadoo.fr
Avez-vous deja eu l'occasion de visiter un salon du tatouage ? Par curiosite, je me suis rendue a celui qui se tient a Montpellier tous les ans. C'est une rencontre internationale qui attire plus de 150 maîtres de l'art et une foule de visiteurs.
Dans la file d'attente pour acheter le billet d'entree, je comprends très vite que je suis au bon endroit. Le salon se tient au mois de mai, lesepaules sont decouvertes et j'y rencontre une multi- tude de papillons, serpents, coquillages, motifs fleuris et visages de heros. Les gens qui m'entourent sont plutôt jeunes et c'est entre amis ou même en famille que l'on se rend au salon du tatouage.
Mon ticket aete scanne (par un tatoue) et me voici dans le hall d'accueil où des stands marchands proposenta la vente des tee-shirt ornes de squelettes et de têtes de morts (y compris dans la taille nourrisson !), des accessoires de mode et objets de decoration très « gothi- ques », ainsi que des cosmetiques specifiques pour peau tatouee ! On passe ensuite devant plusieurs dis- tributeurs d'argent, qui ne chôment pas, avant de gagner la grande salle, celle où on tatoue ! Elle comporte toute une serie de petits box, materialises par des cloisons basses et repartis de part et d'autre d'allees de circulation. Dans chaque espace, un fauteuil et un divan, recouvert de « cellofrais », où le client grimaçant tente de rester zen sous le feu de l'aiguille. On tient la main de son ami pour l'encourager. Il y a le temps du dessin, qui se fait debout poureviter de mauvaises deformations, puis le piquete du contour a l'encre noire et, pour les tatouages les pluselabores, le remplis- sage par la couleur. Des dizaines de box et pas un qui ne soit occupe ! Les tatoueurs, qui sontegalement de fameux tatoues, et très souvent « poly-perces »,
doi:10.1684/dm.2018.19
62 DermatoMag- N81 - janvier - fevrier - mars - 2018
LE MAG CULTUREL
Le saviez-vous ?
travaillent sans relâche, les mains gantees de noir et, penches sur leur
« ouvrage », ils semblent particulière-
ment concentres. Les futurs tatoues, en attendant leur tour, deambulent de stand en stand, pour reperer sur les books
exposes, l'image qu'ils se feront imprimer sur la peau. Apparemment, le salon est rarement le lieu du premier tatouage, (peut-être par pudeur ou par peur d'affi- cher sa souffrance) et souvent c'est un Xième motif qui vient enrichir une collection deja bien etoffee. Le salon c'est aussi l'occasion de très grands tatouages qui s'incarnent sur une cuisse entière ou tout un dos, au prix de longues heures de travail, de patience, de souf- france et pour une somme pouvant atteindre facilement plusieurs centaines d'euros.
Il faudrait parler aussi des seminaires de perfectionnement pour tatoueurs qui sont organises pendant le salon, des remises de prix pour le meilleur tatouage, des thematiques des representations les plus en vogue et de la motivation de ceux qui viennent se faire tatouer. . .Il y aurait tanta dire. . .Mais je vous laisse le plaisir d'un peu de decouverte. Allez voir, c'est
etonnant etedifiant.
Réponse au Quiz de la page 20 : Il s’agit de « dersWeisse Haut », la peau blanche en allemand. Ces photos ont été prises dans la salle de concert (photo de gauche) de l’Elbphilharmonie de la HafenCity de Hambourg. Son acoustique exceptionnelle est notamment due à cette structure de murs et plafonds appelée « der Weisse Haut ». Elle est constituée de planches staff creusées de multiples alvéoles projetant le son jusqu’aux moindres recoins de la salle. Cet édifice n’est pas qu’une somptueuse salle de concert de 2 100 places(photo de droite) accueillant en outre un orgue de 4 765 tuyaux, c’est un lieu de vie intégrant des logements, plusieurs restaurants et cafés, une boutique, un hôtel et un espace public gratuit, la Plaza, plateforme idéale pour admirer à 37 m au-dessus du sol, Hambourg, son port et la HafenCity hérissée de grues.
DermatoMag- N81 - janvier - fevrier - mars - 2018 63