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Adaptation des apports alimentaires aux variations journalières des besoins en calcium et phosphore de la
poule
B. Sauveur
To cite this version:
B. Sauveur. Adaptation des apports alimentaires aux variations journalières des besoins en calcium
et phosphore de la poule. INRA Productions Animales, Paris: INRA, 1992, 5 (1), pp.19-28. �hal-
00895960�
B. SAUVEUR
INRA Station de Recherches avicoles 37380
Nouzilly
Adaptation des
apports
alimentaires
aux variations
journalières des
besoins en calcium
et phosphore de la poule
L’utilisation d’un aliment complet, contenant des minéraux à des taux
constants, est mal justifiée pour nourrir
unepoule pondeuse chez qui la
formation de la coquille de l’oeuf est avant tout cyclique. Les avantages d’un apport discontinu de calcium ont été mis
enévidence depuis longtemps déjà. L’application d’une pratique similaire
auphosphore peut également
aboutir à
uneamélioration de production tout
enréduisant les apports et
donc les rejets.
La formation de la
coquille
de l’oeuf est unphé-
nomène discontinu intervenant en
grande partie pendant
lapériode
nocturne si lapoule
est éclai-rée de
façon
usuellependant
14 à 16 h continues parjour (figure 1).
De nombreux travaux ont été consacrésdepuis
30 ans aux mécanismesimpli- qués
dans ce processus. Onretiendra, parmi
leursprincipales
conclusions(voir
Sauveur 1988 pourune
synthèse générale)
que :-
L’hydratation
duCO, métabolique
nécessaire à lasynthèse
des ions carbonate de lacoquille
est àl’origine
d’une acidosemétabolique temporaire compensée
par voierespiratoire.
Lesélectrolytes
du
régime qui
affectent aussil’équilibre
acido-basique
de lapoule
sont doncsusceptibles d’agir
sur la formation de la
coquille
de l’œuf,- La
poule
manifeste unappétit spécifique
pour le calciumjuste
avant etpendant
la formation de lacoquille
de l’oeuf(figure
1). Laprésentation
d’une source de calcium reconnaissable par l’ani- mal lui
permet
de satisfaire cetappétit
sans l’obli-ger à
ingérer
d’autres nutriments.- La mobilisation du
squelette pendant
ledépôt
de la
coquille
varie en fonction de cetapport
ali- mentaire de calcium et se traduit par uneimpor-
tante élévation de l’excrétion
phosphorée,
elle-même
impliquée
dans larégulation
del’équilibre acido-basique.
Ces différents mécanismes sont donc étroite- ment
inter-dépendants
et seront traités commetels dans le texte
qui
suit. Le lecteur soucieux de relire des articles desynthèse
sur la maîtrisenutritionnelle de la
qualité
de lacoquille
pourraconsulter,
outre l’article de base de Wolford et Tanaka(1970),
ceuxplus
récents de Harms(1981b),
Austic et Keshavarz(1984),
Washburn(1984),
Keshavarz(1985,
1986 et1989),
ElBoushy
et Raterink
(1985),
Boorman et al(1985),
ProvimiTechnical Service
(1990).
Résumé
_________________________Si on offre à une
poule pondeuse
une source de calcium alimentairequ’elle puisse
identifier
(alimentation calcique séparée),
elle consomme ce calcium defaçon
discon-tinue en relation avec la formation de la
coquille
de l’aeuf. Cettepratique
réduit lamobilisation osseuse et accroît la solidité de la
coquille
dans la moitié des cas envi-ron. L’effet est
particulièrement
netlorsque
latempérature
ambiante est élevée. Cecipermet également
de réduirel’apport
alimentaire dephosphore.
Plus
généralement,
laquantité
decoquille déposée
sur l’oeufapparaît
comme inver-sement liée à la teneur en
phosphore
duplasma,
à la fois àlong
terme et defaçon
ins-tantanée. Il convient donc de limiter la teneur en
phosphore
assimilable de l’aliment à0,28
% pour uneproduction
de 60 gmufljour.
L’apport
dephosphore
sembleégalement pouvoir
être modulé au cours de lajour-
née : il doit alors être aussi faible que
possible
durantl’après-midi
alors quel’apport
de calcium doit être le
plus
élevé.Une dernière
façon
de diminuer le besoin enphosphore pourrait
être l’utilisation de programmes d’éclairement fractionné aboutissant à unedésynchronisation
des ovi-positions.
Lorsque
l’alimentest distribué sous
forme
d’un repascomplet,
laqualité
de la
coquille
del’œuf
est meilleurelorsque
ladistribution
alieu le
soir.1 / Apport calcique
Li / Effet de l’heure d’ingestion du
calcium
surle dépôt de la coquille
Lorsqu’un
seul repas d’un alimentcomplet
estdonné au cours de la
journée,
sansapport séparé
de
calcium,
laqualité
de lacoquille
est meilleuresi ce repas a lieu
l’après-midi plutôt
que le matin(Simon 1973, Nys 1979).
Les rétentions du cal- cium et duphosphore
sont aussigrandement
amé-liorées par le repas du soir
(figure
2).Lorsque
le calcium estséparé
de la ration de la base etapporté
à certaines heures dujour
seule-ment,
unapport d’après-midi permet
un meilleurdépôt
decoquille
que celui obtenu avec unapport
du matin(Sauveur
etMongin 1974,
Lennards et Roland1981)
etquelquefois
mêmesupérieur
àcelui obtenu avec un
apport
continu de calciumnon différenciable par la
poule
(Leeson etSummers
1978).
Là encore, lapart
du calcium ali- mentaireexporté
par lacoquille
estoptimisée
parl’apport calcique
del’après-midi (Sauveur
etMongin
1974).On sait par ailleurs que les oeufs
pondus
tôt lematin
(en
début desérie)
ont une moins bonnecoquille
que ceuxpondus l’après-midi
parce que, dans le dernier cas, lacoquille
a été formée enpartie
le matin alors que lapoule
avait lapossibi-
lité de consommer du calcium
(Roland
et al1977, Volynchook
etal 1982).
Ces travaux montrent que, pour favoriser la for- mation de la
coquille,
il faut offrir à lapoule
unaccès au calcium alimentaire
juste
avant et pen- dant la formation de lacoquille,
c’est-à-diremajo-
ritairement le soir. La consommation
calcique
dumatin
joue
aussi un rôle nonnégligeable
pour les oeufs de fin de série. Enrevanche,
lapoule
est tou-jours
peu sensible à un faibleapport calcique
ali-mentaire en milieu de
journée.
Cecipermet
de choisir les meilleurespériodes journalières d’ap- port calcique
à l’échelle d’untroupeau
alors mêmeque toutes les
positions possibles
d’un oeuf à l’inté-rieur d’une série de
ponte
sont simultanémentreprésentées
chez les différentespoules.
1.
2 / Applications à l’alimentation
calcique séparée : action
surla qualité de la coquille
La volonté d’offrir à
chaque poule
lapossibilité
de consommer du calcium au moment où elle en a
besoin pour la formation de la
coquille
apoussé
detrès nombreux
expérimentateurs
àpratiquer
cequi
a étéappelé
par Sauveur etMongin (1975)
&dquo;l’alimentation
calcique séparée&dquo; (A.C.S.),
c’est-à-dire un
apport
de calcium enparticules
différen- ciables par lapoule
du reste de la ration.Dans une revue
bibliographique
trèsdétaillée,
Guinotte (1991) arépertorié
ainsiquelques
300tests d’A.C.S. effectués entre 1927 et 1990 et rap-
portés
dans 147publications ! L’analyse qu’il
enfait aboutit aux conclusions suivantes concernant la solidité de la
coquille
de l’oeuf(tableau
1) :- La nature de la source
calcique (calcaire
decarrière vs
coquillages
marins oucoquilles d’huîtres)
est sans effetlorsque
cette source estbroyée.
Avec uneprésentation
enparticules
degranulométrie égale,
lescoquilles
d’huîtres sontsupérieures
au calcaire dans 20 % des cas.- Pour une source de calcium
donnée,
la taille desparticules joue
un rôleimportant :
36 % desessais sont en faveur d’une forme
grossière,
tandisque 64 % ne montrent pas de différence
significa-
tive.
-
Lorsque
les deux effets sont combinés (natureet
granulométrie)
50 % des essais montrent uneaction favorable des sources marines en
particules comparées
au calcaire finementbroyé ;
3 % seule-ment montrent un effet inverse. L’effet de la taille
des
particules
est doncglobalement
environ 2 foisplus important
que celui de la nature de la sourcemais ces deux effets sont cumulatifs.
-
L’ampleur
de l’effet améliorateur sur lacoquille
de l’oeuf(lorsqu’il existe)
est de 2 à 5 %sur les critères de solidité utilisés en laboratoire.
Sur le
terrain,
la réduction dupourcentage
d’oeufs cassés est de 1 à 3 %.Cet effet favorable de l’A.C.S. est accru
lorsque
la
température
d’ambiance est élevée(voir
revue de Sauveur et Picard 1987). Lapoule peut
en effetréguler
alors soningéré calcique indépendamment
de celui de
l’énergie
et des autres nutriments. Un autreavantage
de cettetechnique
réside dans le fait que,apporté séparément
durégime
debase,
lecalcium a un certain effet stimulant sur
l’appétit (Sauveur
etMongin 1974,
Cabrera et al 1982). Si cecipeut
être un inconvénient dans les conditions usuelles deproduction,
c’est unavantage
dès lorsque la consommation d’aliment est
trop
freinéepar une élévation de
température.
L’alimentationcalcique séparée permet
alors uneproduction supérieure
d’oeufsayant
une meilleurecoquille (Picard
etal 1986, 1987,
Uzu1988) (tableau 2).
La distribution d’une source de calcium
séparément de la ration
améliore la solidité
de lacoquille
del’œuf,
surtout en casde
chaleur.
L’alimentation
calcique séparée
réduit
l’importance
de la mobilisation
osseuse, appréciée
par l’élévation de la
phosphatémie.
2 / Implications du phosphore
dans la formation de la
coquille et applications
2.i / Mobilisation du squelette et
élévation de la phosphatémie pendant la formation de la
coquille ; effets de l’apport calcique
A la suite de
Feinberg
et al(1937),
de nombreux auteurs ont observé que la teneur enphosphore
minéral du
plasma
de lapoule (désignée
ici par&dquo;phosphatémie&dquo;)
s’élèvependant
la formation de lacoquille.
L’étude détaillée deMongin
et Sauveur(1979)
montre que cette élévation est bienmarquée
2 haprès
le début de la calcification de lacoquille
etqu’elle
cesserapidement
à la finde celle-ci
(22
haprès
laprécédente oviposition) (figure
3). Cette élévation de laphosphatémie
esttrès variable d’une
poule
à l’autre(Mongin
etSauveur
1979,
Boorman et al 1985). Elle résulte certainement engrande partie
d’une mobilisation dusquelette puisqu’elle
estaccompagnée
d’uneaugmentation
de 50 % de la teneur duplasma
enhydroxyproline
libre(Cabrera-Saadoun
et al 1987).L’importance
de la mobilisation osseuse ainsiappréciée dépend
de ladisponibilité
du calcium auniveau
digestif
comme cela a été montré parplu-
sieurs essais. Ainsi Sauveur et
Mongin
(1983a)trouvent,
chez différentespoules,
une corrélation de -0,74 (p
<0,001)
entre cette valeur dephos-
phatémie
et la teneur simultanée en calcium soluble du contenu duodénalpendant
la formation de lacoquille (stades
14 et 16 haprès oviposition)
(figure 4).
Plusdirectement,
un abaissement bru-l’usage
d’aliments différents au cours de lajour-
née
(riche
enphosphore
le matin et en calcium lesoir)
se traduit de la mêmefaçon
par une réduc- tion dephosphatémie
enphase
de formation decoquille
et une amélioration de l’ossification en fin d’essai(Sauveur
etClavreul 1984,
tableau5).
2.
2 / Relations entre phosphatémie et qualité de la coquille
Il existe chez la
poule
une relationpositive
directe entre
l’ingéré
dephosphore
et laphospha-
témie de base
enregistrée
en dehors de la forma- tion de lacoquille (Vogt 1982),
ycompris lorsque
cet
ingéré
est constitué dephosphore phytique accompagné
dephytase (Sauveur 1983).
Plusieurs
expériences
montrent clairementqu’il
existe aussi une relation inverse entre cette
phos- phatémie
de base et laqualité
de lacoquille.
AinsiMiles et Harms
(1982)
trouvent une corrélation de-
0,98
entrephosphatémie
etpoids spécifique
de lacoquille
en faisant varier les teneurs encalcium, phosphore
et bicarbonate de sodium durégime (figure 5).
Dans une tellesituation,
l’effetnégatif
d’une
phosphatémie
élevée sur la formation de lacoquille peut
êtreinterprété,
au moinspartielle- ment,
ensupposant qu’elle
réduit la sécrétion deparathormone
ets’oppose
donc à la mobilisation du calcium osseuxpendant
la formation de lacoquille.
Des relations
plus
immédiates ont aussi été montrées entrephosphatémie
instantanée et sécrétion de lacoquille.
Ainsi Sauveur etMongin
(1983a) trouvent une corrélation de -0,95
entre laphosphatémie enregistrée
au stade 14 haprès
ovi-position
et lepoids
de lacoquille
des deux oeufsprécédents.
Ils démontrentégalement
que laquantité
decoquille déposée
sur un oeuf donné est liée inversement àl’importance
de la mobilisationosseuse simultanée
(estimée
par l’aire sous la courbe d’évolution de laphosphatémie).
Volynchook (1985) enregistre
une relation curvili- néaire entre laphosphatémie
de fin de nuit et lamasse de
coquille déposée
sur lespremiers
oeufsde série
pondus
tôt le matin(figure 6).
HarmsL’effet défavorable
d’un
apport excessif
de
phosphore
sur laqualité
de lacoquille peut
être enpartie corrigé
enaugmentant l’apport
de calcium.
(1982)
note aussi que laphosphatémie
en fin deformation de
coquille (stade
22h)
n’est que de 49mg/1
pour les ceufs de fin de sériepondus l’après-midi
contre 59mg/1
pour les oeufs du matin dont lacoquille
est moins solide. Ilexplique
cetterelation inverse entre mobilisation osseuse et qua- lité de la
coquille
en faisant remarquer que le rap-port Ca/P
de l’os est voisin de 2 alorsqu’il
estproche
de 7 dans l’aliment. La modification del’équilibre acido-basique
induite par la formation de lacoquille risque
donc d’être différente selon lapart
de calciumprovenant
de l’os. Néanmoins uneaction directe du
phosphore sanguin
sur le proces-sus de minéralisation de la
coquille
in utero nepeut
être écarté.Enfin,
Roland (1989)souligne
que les effets favorables de faiblesapports
alimentaires dephos- phore
sur lacoquille
nes’expliquent peut-être
pas seulement par des modifications dephosphatémie
car certains auteurs ont
enregistré
despetites réponses
sur lacoquille
sans modification sensible dephosphatémie (Reichmann
et Connor1977,
Miles et al1983).
Il n’est pasimpossible
en faitque les différences de
méthodologies
de mesureutilisées soient suffisantes pour
expliquer
ces contradictionsapparentes
car il est rare que les stades duprélèvement
de sang soientprécisément
définis parrapport
àl’oviposition.
Quelle
que soit la nature exacte des mécanismesimpliqués,
il semblepossible
de retenir la conclu- siondéjà
formulée par Sauveur etMongin (1983a) puis
par Farmer et al (1986) selonlaquelle : plus grande
est ladépendance
du calcium del’os, plus
faible sera la
quantité
totale decoquille déposée.
2.
3 / Action de différents niveaux constants d’apport alimentaire de phosphore
surla qualité de la coquille de l’oeuf
De nombreux auteurs ont démontré
qu’un
excèsde
phosphore
alimentaire entraîne une diminution dedépôt
de lacoquille (Ousterhout 1980,
Harms1981, 1982, Hopkins et
al1987).
L’essai de Mileset al
(1985)
montre que lacoquille
de l’oeuf rede-vient normale dès le lendemain du
jour
où cessel’apport
excessif dephosphore.
Cet effet n’est
pourtant
pas totalement repro-ductible,
si l’on s’en réfère aux revuesbibliogra- phiques
effectuées par Garlich(1979),
Miles(1980), Vogt
(1982) ou Roland (1989).Ainsi, Vogt (1982)
relève que, sur 42expériences
effectuées de 1961 à1981,
18 montrent un effetnégatif
certainde
l’augmentation
duphosphore alimentaire,
4 un effet incertain et 20 aucun effet. Lesproportions
sont sensiblement les mêmes dans la revue
plus
récente de Roland
(1989)
avec 15réponses
défavo-rables et 18
réponses
nulles sur 38 essaisd’aug-
mentation de
l’apport
dephosphore.
Ces différences de
réponse
sontprobablement
dues à des variations aléatoires
toujours pré- sentes,
mais sans doute aussi enpartie
à l’hétéro-généité
des conditionsexpérimentales
utilisées.Quelques
uns des facteurspossibles
de variation sont les suivants :a) Composition
desrégimes
de base utilisés Laprésence
deblé, d’orge
ou deseigle
en substi-tution du maïs
augmente
lapart
dephosphore végétal disponible (Sauveur 1989)
etpeut
donc créer des excèsd’apport.
Néanmoins une fortehétérogénéité
desréponses
subsistelorsque
l’onélimine les essais
ayant
faitappel
à d’autresmatières
premières
que le maïs et le tourteau desoja.
b) Age
et niveau deproduction
despoules
Les besoins en
phosphore
despoules pondeuses
diminuent avec le stade de
production (Sell
et al1987). Roland
(1989)
recommande enconséquence
des valeurs décroissant de 500 à 300mg/poule/jour
entre 29 et 53 semaines
d’âge,
valeursqui
restentnéanmoins élevées car cet auteur estime que la marge de manoeuvre est faible entre l’amélioration éventuelle de la
qualité
decoquille
par réduction del’apport
dephosphore
et ladégradation
desautres
paramètres (intensité
deponte
etviabilité).
Les valeurs recommandées par le sous-comité du
Groupe
2(nutrition minérale)
de la FédérationEuropéenne
de la W.P.S.A.(1984)
sontplus
faibles :
0,3
% dephosphore disponible,
soit envi-ron 350
mg/poule/jour.
Elles ont été récemment (1990) encore révisées à la baisse :0,27
à0,29
%pour des
productions égales
à 50 et 70 goeuf/jour (publication
àparaître).
Ces nouvelles recomman-dations
prennent
encompte
le souci de réduire lesrejets
dephosphore
dans l’environnement etparaissent
d’autantplus justifiées
que les der- nièresexpérimentations européennes (Vogt 1988, 1989 ;
communicationpersonnelle)
ne montrentpas d’amélioration des
performances
au-delà de0,25
% dephosphore disponible.
c) Température
ambianteLe besoin en
phosphore
pouroptimiser
lenombre d’œufs
produits
est accrulorsque
la tem-pérature
ambiante est élevée (Garlich et al1978,
Charles et Duke 1981). Parailleurs, Daghir
etFarran
(1983)
font remarquer que l’effet défavo- rable des niveaux élevés dephosphore
sur lacoquille
estprobablement
accru par lestempéra-
tures
élevées,
cequi
rend alorsparticulièrement
difficile le choix d’un niveau
optimum d’apport phosphoré.
Unapport
minimum de 350mg/poule/jour
semblepouvoir
être recommandé.d)
Interactions avec les autres nutriments Les effets défavorables desapports
élevés dephosphore
sur lacoquille peuvent
être enpartie compensés
parl’apport
de cationsaccompagnés
d’anions métabolisables.Ainsi,
enprésence
d’un aliment contenant1,4
% dephosphore, l’apport
de0,2
ou0,8
% de bicarbonate de sodium accroît ledépôt
decoquille (Junqueira
et al1984), probable-
ment en
corrigeant
une tendance à l’acidose. On sait toutefois que les relations entre les électro-lytes
et lephosphore
sontprobablement plus
com-plexes
que cela(Sauveur
etMongin 1978,
Hamilton etThompson 1980,
Boorman et al1985)
et
impliquent également
le niveaud’apport
cal-cique (Austic
et Keshavarz1984).
Ainsil’augmen-
tation de
l’apport calcique
de3,5
à4,5
%permet
e)
Critère dequalité
decoquille
utiliséHartel
(1982)
évaluant desapports
dephos- phore
totalcompris
entre0,4
et0,8
% observe que les taux lesplus
élevés ont un effet réducteur limité surl’épaisseur
decoquille
maisn’agissent
pas sur sa résistance à la
rupture,
cequi explique peut-être également
certaines des différences observées entre les essais.2.
4 / Variations à court terme de
l’apport de phosphore et qualité
de la coquille
Dès
1976,
Holcombe et al observent que despoules ayant
le choix entre deux alimentsqui
contiennent des
quantités
très différentes dephos- phore (0,2
vs2,4 %)
consommentpréférentielle-
ment le
régime
riche le matin et lerégime
pauvre le soir. Contrairement à cequi
est observé pour lecalcium,
elles cherchent donc à réduire leuringéré
de
phosphore
lors de la formation de lacoquille.
La même
année,
Roland et Harms(1976)
notentqu’une
diminution del’apport phosphoré l’après-
midi améliore la
qualité
de lacoquille (tableau 4),
résultat confirmé par Choi (1978) etJunqueira
etal
(1984).
L’aboutissement
logique
de ces observations et de celles relatives àl’apport cyclique
de calcium (revoirplus haut)
est de nourrir lapoule
avecdeux aliments différents au cours de la
journée,
l’un riche en
phosphore
et pauvre en calcium lematin,
l’autre pauvre enphosphore
et riche en cal-cium
l’après-midi.
Ceci a été réalisé par Sauveuret Clavreul (1984)
qui
ont observé effectivement (tableau5)
une amélioration dupoids
de lacoquille
et surtout une réductionspectaculaire
dela
fréquence
des œufs fêlés. Le même traitementappliqué
sur le terrain a donnéégalement
desrésultats
positifs
mais ceux-ci n’ont pas été retrou- vés récemment en station par Protais etBougon (1991).
2.
5 / Possibilités complémentaires de
réduction de l’apport phosphoré
Si,
comme cela a été ditplus haut,
les tech-niques d’élevage qui
accroissentl’approvisionne-
ment intestinal en calcium
pendant
la formation de lacoquille permettent
de réduire la mobilisa- tion osseuse, elles doiventégalement
autoriserune diminution de
l’apport phosphoré
alimentaire.Deux de ces
techniques
sont l’alimentation cal-cique séparée (A.C.S.)
et l’utilisation d’éclaire- ments fractionnés entraînant unedésynchronisa-
tion des
ovipositions
tels que des alternances 3L:3D(Sauveur
etMongin 1983b).
Nous avonsdonc cherché à évaluer leur effet sur le besoin en
phosphore.
L’apport de phosphore peut
être réduitlorsque
l’alimentation
calcique
estséparée.
Dans le
premier
cas(Cabrera
et Sauveur1981 ;
résultats nonpubliés)
8 traitements ont été mis enplace
résultant de la combinaison de 4 niveaux ali- mentaires dephosphore (0,06 -0,15 - 0,23
et0,32
% de Pdisponible)
et de deux formesd’apport calcique : apport
standard(3,6
% de calcium pro- venant de calcairebroyé)
ouapport séparé
sous forme decoquilles
marines. Lesrésultats,
résuméspar la
figure 8,
montrent clairementqu’un apport
de0,15
% de Pd est suffisant pouroptimiser
lepoids corporel,
laproduction
d’œufs et laphospha-
témie basale en
présence
d’une A.C.S. alors que0,23
% sont nécessaires chez le lot témoin.L’A.C.S. semble par ailleurs
supprimer
l’effet défavorable du taux leplus
élevé dephosphore
surl’index de
coquille.
Il existe donc bien unepossibi-
lité de réduire
l’apport
dephosphore
enprésence
d’A.C.S. comme ceci avait été
supposé
parMongin
et Sauveur (1979) et Boorman et al (1985).
L’effet d’un programme d’éclairement fractionné
(3L:3D)
a par ailleurs étécomparé
à celui d’unéclairement standard
(15L:9D)
enprésence
de3 niveaux
d’apport phosphoré (0,06 - 0,18
et0,30
%Pd) (Sauveur
et Bouchot1982 ;
résultatsnon
publiés).
Un effet d’interaction existe làencore entre les traitements
appliqués puisque
l’éclairement fractionné
parvient
à neutraliser la diminution dupoids
de l’oeuf induite par laplus
forte déficience enphosphore (figure 9) ;
demême, l’apport
de0,18
% Pd est suffisant pouroptimiser
le taux de
ponte
enprésence
del’éclairage
frac-tionné alors que
0,3
% sont nécessaires en éclai- rage normal. En revanche la solidité decoquille
n’est ici pas améliorée par la réduction de
l’apport
de
phosphore.
Conclusion
Pour offrir aux
poules pondeuses
lapossibilité d’exprimer
leurpotentiel génétique
deponte qui
ne cesse de
croître,
sans que laqualité
de lacoquille
ne sedétériore,
il est nécessaire de connaîtretoujours davantage
les mécanismesphy- siologiques
de formation de cettecoquille
etd’y adapter
lespratiques
nutritionnelles. C’est en sui- vant ce raisonnement que se sontdéveloppées
les étudesd’apports
discontinus du calcium et duphosphore qui
ont étéexposées
ici. Cestechniques
nécessitent certainement encore des travaux com-
plémentaires
de mise aupoint,
mais sontdéjà
suf-fisamment élaborées pour
présenter
un intérêtpratique.
Texte présenté en Mai 1991 à Valencia lors de la 28’°’* réunion de Branche Espagnole de la WPSA (World
Poultry
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Summary
Adaptation of dietary supplies
to thedaily
varia-tions
of calcium
andphosphorus requirements
inthe
laying
hen.A
laying
hen which is offered arecognizable
die-tary
calcium source(separate
calciumfeeding
orSCF),
consumes this calciumaccording
to a dis-continuous schedule in
relationship
witheggshell
formation. This
practice
decreased bone mobiliza- tion and increasedeggshell strength
in 50 % of the trials. The effect is increased when environmentaltemperature
ishigh.
SCF also enables decrease in thedietary phosphorus
level.More
generally,
the amount ofdeposited eggshell
and blood
phosphorus
level arenegatively
relatedboth in the
long
term andinstantaneously.
Consequently,
thedietary
availablephosphorus
level has to be limited at 0.28 % for an egg mass
production equal
to 60g/d.
Daily
variations indietary phosphorus
seem topresent
somepossible advantages :
it must be aslow as
possible during
the afternoon while cal-cium
providing
has to be of thehighest
level.Intermittent
lighting
programmes whichdesyn-
chronize ovulation may also decrease the
phos- phorus requirements.
SAUVEUR B., 1992.
Adaptation
des apports alimentairesaux variations journali6res des besoins en calcium et
phosphore de la