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Les” décalages ” entre l’activité optique et l’absorption
Roger Servant
To cite this version:
LES"
DÉCALAGES
ENTREL’ACTIVITÉ OPTIQUE
ET L’ABSORPTIONPAR ROGER SERVANT. Faculté des Sciences de Bordeaux.
Sommaire. 2014 Des
expériences récentes ont montré que, dans une bande d’absorption, la partie
« active » peut être tout à fait distincte du milieu de la bande.
L’auteur expose ces faits, en rappelant ses propres résultats et en les coordonnant à la lumière des
idées théoriques actuelles. Il parle des interprétations de Lowry, Kuhn et Braun, Lowry et Hudson, Bruhat et Guénard, et enfin de celle de Condon. Il montre que le quartz peut servir à illustrer, d’une
façon particulièrement typique, les conceptions actuelles. Il conclut en soulignant l’intérêt des mesures
conjuguées dans les régions de transparence et d’absorption.
Il est maintenant bien établi
[1]
que lepouvoir
rotatoire
dépend
del’absorption :
Sadispersion,
même dans les
régions
detransparence,
est «com-mandée» par l’existence et la
position
de certainesbandes,
dites actives. Onobserve,
à l’intérieur deces
bandes,
des anomalies de rotationaccompagnées
de dichrolsme circulaire
(effet Cotton).
Mais,
ce n’est que tout récemment que l’attentiondes
physiciens
a été attirée par laparticularité
suivante : -. Dans une
bande,
lapartie
activepeut
être tout à fait distincte du milieu de la bande.
Ainsi,
laportion
responsable
dupouvoir
rotatoirepeut
être décalée parrapport
au maximumd’absorp-tion dans l’échelle des
longueurs
d’onde.Ayant
eu, à propos de mon travail sur lequartz,
l’occasion de faire
quelques
remarques[2]
sur cettequestion, je
me propose d’y revenir ici enexposant
l’ensemble du
problème
et en coordonnant lesrésultats encore
épars à
la lumière des idéesthéo-riques
actuelles.1. - Observations dans les
régions
de
transparence.
1. Exaltation dt~
pouvoir
rotatoire au voisi-nage des bandes actives. Notion de longueur d’onde propre. - Lepouvoir
rotatoireaugmente
en valeur absolue au
voisinage
de certaines bandesd’absorption, appelées
pour cela actives.L’exemple
leplus
typique
est sans doute celui duquartz,
qui
devient très absorbant dans l’ultraviolet de Schumann. J’ai pu mesurer sonpouvoir
rotatoire dans cetterégion [3];
il atteint 8ooo aumillimètre,
soit
plus
decinquante fois
sa valeur dans le rouge.La
figure 1 représente
les résultats. Le coefficientd’absorption
moyen(d’après
Powelljr
[4])
a étéfiguré
enpointillé.
Fig. i. - Dispersion rotatoire du quartz
dans l’ultraviolet lointain (R. Servant).
La forme des courbes de
dispersion,
même endehors des bandes
d’absorption, dépend
donc de l’existence de ces bandes.91
Le fait a été démontré pour la
première
fois parDrude
[5] qui
a trouvé que, dans lesrégions
detransparence,
lepouvoir
rotatoire est de la formeoù 7
désigne
lalongueur
d’onde et1.o
leslongueurs
d’onde réduites des bandes
d’absorption
actives. Les théoriesplus
récentes ont maintenu ce rôledes
longueurs
d’ondes propresJ. 0 :
Ainsi,
la théoriede W. Kuhn
[6]
aboutit à la formule deDrude,
avectoutefois une condition
supplémentaire (1)
= o..
1.0 Les théories
quantiques [8],
ainsi que la théorie de W. Kuhn dans le cas desliquides [9],
introduisent un facteur de correction(n2 -+- g-)
(où
n est l’indice3
de
réfraction)
et aboutissent à2. Le
problème
de la localisation de l’activitéoptique.
- La mise enéquation
de la courbe dedispersion
permet
donc de dire si lepouvoir
rotatoiredépend
d’une ouplusieurs
bandes actives etquelles
sont leurs
positions.
Dans le cas des formules à un terme, la
longueur
d’ondecaractéristique
estparticulièrement simple à
déterminer. Il suffit
d’employer
legraphique
deBiot,
c’est-à-dire deporter
enordonnées f
et en abscisses i.2.a.
On trouve alors une droite dont l’intersection avec
l’axe des ). fournit
~,. 0 ’.
Dans le cas des formules àplu-sieurs
termes,
il subsiste évidemmentplus
d’arbitrairedans la détermination des
longueurs
d’onde actives.Quoiqu’il
ensoit,
étant donné un corps actif dontla
dispersion
rotatoire est connue, onpeut
calculerles
longueurs
d’onde actives), 0
dont ildépend.
Onpeut
déterminer,
d’autrepart,
leslongueurs
d’ondeI.m
des maximumd’absorption.
Onpeut
donc comparer les)’0
etLowry
aproposé
de faire cettecomparaison
surles
composés
non saturés. Eneffet,
pour lescomposés
tels que le
quartz,
les)’111
sont inaccessibles à latechnique
habituelle. Aucontraire,
les cétones parexemple,
ont toutes une banded’absorption
dans leproche
ultraviolet(vers
9-goo)
et lesquinones
une bande dans le visible.
3.
Étude
de lacamphoquinone. -
Lacampho-uinone
/CO
a une bande d’absor tion dansquinone
C8H’4/ i
,
a une bande
d’absorption
dans(~) Il n’est pas inutile de remarquer ici que c’est une condition aux limites. C’est ainsi que Lucas [7] l’a obtenue pour la première fois. On comprend dès lors qu’on puisse souvent en faire abstraction (comme Lowrry dans sa classifi-cation) pour des intervalles
spectraux
limités, où les termescouplés aux termes principaux sont le plus souvent
négli-geables. Signalons cependant que cette condition a été
appliquée aux spiranes Kuhn) dans le cas des bandes
doubles.
le bleu. Son
pouvoir
rotatoire,
en solutionbenzé-nique,
a été étudié parLowry
et Cutter[ 10].
Dans l’intervalle6700
Â-546o À
lepouvoir
rotatoirespéci-fique
peut
s’écrireLa
longueur
d’onde active est donca,~ ~ !~; 30 l~.
Or,
les mesures directes[I I]
ont montré que lemaximum
d’absorption
est à )’nl == 4675 À. Il y a doncdécalage
entre)~o
et î."l.Lowry
a eu le mérite desouligner
cedécalage
àune
époque
où l’oncroyait
qu’il
devait y avoir identitéentre 1’0
etNous
verrons que sonopinion
a été confirméequelques
annéesplus tard par
desexpériences
d’un tout autre ordre./CO
4.
Étude
ducamphre. -
Lecamphre
CH2 2
a été étudié par Lowry et Cutter
[10]
en solution dans lecyclohexane, depuis
6700
Ájusqu’à
~.350
Â.
Sonéquation
dedispersion
nécessite deuxtermes,
elle s’écrit : -.Le terme relatif à la bande
cétonique,
correspond
à lalongueur
d’onde propreÀo = 3020 Â.
Or,
la banded’absorption
a son maximum à )’m = 2920 À.Il y a donc encore
décalage entre 1.0
et5.
Étude
des dérivéshalogénés
ducamphre
Lowry
et son école ont aussi étudié les dérivés substitués ducamphre tels que
(en
solutionbenzénique).
Voici,
d’après
leursrésul-tatas [13]
le tableaucomparatif
deslongueurs
d’ondeactives )B0
et des maximumd’absorption
~."~ :
:II. - Observations dans les
régions
d’absorption.
1.
Rappel
descaractéristiques
de l’effet Cotton. -- Cet effetconsiste,
on lesait,
en uneanomalie de rotation
accompagnée
de dichroïsme circulaire. Lafigure
2reproduit l’exemple
desFig. 2. - Effet Cotton d’une solution de tartrate
complexe
de Cr et de K.
solutions de tartrate
complexe
de Cr et de K. Le maximum de dichroïsme se trouve à l’intérieur dela
bande,
àl’aplomb
dupoint
zéro ouplus
exac-tement du
point
d’inflexion de la courbe des rota-tions.Les travaux
de Bruhat, Darmois,
Lowry,
Kuhn,
etc. ont montré l’extrêmegénéralité
duphénomène.
2.
Étude
de lacamphoquinone. -
Lacampho-quinone
a été étudiée enI g3 2
parLowry
et Gore[15,
cette fois dans sa
région
d’absorption.
Ils ont trouvéque le
point
d’inflexion de la courbe de rotation était à4730
A". Ilcorrespond
donc à lalongueur
d’onde active
1710 ~B
trouvée
précédemment.
On voitqu’il
est décalé parrapport
au maximumd’absorption
situé ài, "2 = Ç(5j 5 Il.
3.
Étude
ducamphre. -
Bruhat et Gué-nard[12]
ont étudié l’anomalie ducamphre
danssa bande
cétonique.
Les résultats sontreproduits
figure
3. On voit que le maximumd’absorption
est à== 2920 À
alors que le maximum de
dichroïsme,
spécifique
de l’activité de labande,
est àle.
Étude
des dérivéshalogénés
ducamphre.
- Mathieu et Perrichet
[16]
ont étudié les dérivéshalogénés
ducamphre
dans leurrégion
d’absorption.
Ils ont encore trouvé desdécalages
entre leslongueurs
d’onde des maximum de dichroïsme et des maximum
d’absorption.
Mais leursexpériences
nepeuvent
pasêtre confrontées
quantitatrvemertt
avec celles deLowry,
Cutter etBurgess,
car le solvantemployé
n’est pas le même.Fig. 3. - Effet Cotton du
camphre en solution
dans le cyclohexane ou le benzène (Bruhat et Guénard).
III. - Confrontation des résultats
et
interprétation.
On voit
qu’il
existe,
du moins dans certains cas,un
décalage
très net entre leslongueurs
d’ondeactives
ho
et leslongueurs
d’onde des maximumd’absorption.
Reste à voir maintenantquelle
inter-prétation
onpeut
en donner.1.
Interprétation
deLowry. -
La théorie de ladissymétrie
induite deLowry
et Walkern’explique
pas nettement lesdécalages
entre/B0
etÂm.
MaisLowry
a fait enplus
des remarquesqui
sont à retenir :Pour le
camphre,
l’ordonnée du maximum de l’effet Cotton estsupérieure
en valeur absolue àcelle du
minimum,
d’où existenceprobable
d’unterme
positif
dû à une bande lointaine. Comme on lenéglige,
le ~ o
0 trouvé est certainementdéplacé par
rapport
à saposition
réelle.D’autre
part,
on mesure enréalité,
le maximumd’une somme de deux termes :
l’absorption
due à =COet
l’absorption
due aux bandes lointaines.Le 1,,,,
est donc décalé par
rapport
à sa véritableposition.
Cependant,
la considération des ordres degrandeur
93
2.
Interprétation
de Kuhn et Braun. - Ces auteurs ontremarqué [17]
que la forme réelle des courbesd’absorption
desliquides
diffèretoujours
de celleprévue
par la théorieélectromagnétique.
Les bandes desliquides
doivent être considéréescomme
composites,
et formées d’une série de bandes élémentairescorrespondant
à un même sautélec-tronique,
mais à des états de vibrations ou derota-tions différents.
L’absorption globale dépend
de larépartition
de cescomposantes.
Kuhn et Braun ont montré que dans un
grand
nombre de cas,
l’équation d’absorption globale
[où p
est le coefficientd’absorption, u
lafréquence
et Vo et 0 deux constantes caractérisant la
position
et lademi-largeur
de la bande(z,665.8)]
est satis-faisante.La théorie de W.
Kuhn,
appliquée
à ce cas,fournit alors comme
expression
dupouvoir
rotatoireou, en
supposant
lefacteur
dedissymétrie
proportionnel
à lafréquence
g,,l
=’Il)
’10 oCette
équation
s’écrit encore, enposant
Cette
équation
a étéappliquée
avec succès àl’azidopropionate
deméthyle
parexemple.
Elle
permet
de voir l’une des raisonspossibles
des
décalages
observés entrel’absorption
et lepouvoir
rotatoire : Eneffet,
le termetend,
loin de larégion
d’absorption,
vers2
e
.9
ce
qui fait que la rotation prend
la forme de DrudeMais ce terme y tend par valeur supérieure, comme le montre la
figure
4.
(Les
courbes secoupent.)
Les
composantes
avancées de labande l,lit
« relèventdonc la courbe oc, On
comprend que, dans
les misesen
équation,
onrisque
d’être conduit àadopter,
pour
1,o,
une valeurtrop
grande, pour peu que l’on
utilise des données
trop
proches
de la banded’absorp-tion
(comme
beaucoup
d’auteurs lerecommandent !).
/~. - Terme de rotation et terme limitc
(d’après I,,-uhn et Braun).
3.
Équation
deLowry
et Hudson. - Cesphysiciens
ontdéveloppé
des calculsanalogues
[ r 8],
mais en
partant
cette fois d’uneéquation
d’absorp-tion différente :
(où s
est le coefficientd’absorption moléculaire).
Ensupposant
toujours
le facteur dedissymétrie
, 0 , -
’1 1
proportionnel
à lafréquence
et en .1’,, 1
ils sont arrivés pour le
pouvoir
rotatoire moléculaireà
l’expression
Ils l’ont
appliquée
avec succès aux xanfhates parexemple.
Cette
équation
permet,
comme celle de Kuhn etBraun,
de mieuxexpliquer
lesaspects
de l’effet Cotton et les écarts à la loi de Bruhat(étale-ments de l’effet Cotton par
rapport
à lademi-largeur
de la
bande,
différences constatées entre le maximum de dichroïsme et la moyenne des maximum etminimum d’effet
Cotton,
etc.).
Mais ellen’explique
pas
davantage
lesgrands
écarts entre¡.n
et4..
Équation
de Bruhat et Guénard. - Ces auteurs ont aussidéveloppé
[12~
des calculs dumême
ordre,
mais en modifiant la loi derépartition
des
longueurs
d’onde. D’autrepart,
ils sontpartis
directement de la courbe de dichroïsme,
(où
xreprésente
le coefficientd’extinction).
Ils sontarrivés,
pour le pouvoirrotatoire,
àl’expression
Cette
équation
permet
de rendrecompte
quantita-tivement des résultats sur le
camphre.
Comme dans la mise en
équation,
onpart
direc-tement de la courbe de
dichroïsme,
décalée parrapport
à la courbed’absorption,
l’effet Cotton calculé est lui-même décalé parrapport
à cetteabsorption.
Ainsi,
ce mode de calculpermet,
à l’encontre desprécédents,
de traduire lesdécalages importants
entre ?.o
et5.
Interprétation
de Kuhn et Lehmann. -Dans le cas ducamphre,
Kuhn et Lehmann ontproposé
d’admettrej2o]
unedécomposition
de la bandecétonique
en deuxcomposantes
seulement,
mais dont l’une a un facteur de
dissymétrie
nul.Ils ont fait remarquer que, si un tel dédoublement
n’a pas été constaté expérimentalement, on a trouvé
toutefois son amorce dans la courbe
d’absorption
des
aldéhydes.
Ainsi,
il y
aurait unecomposante
active et unecomposante
inactive. L’effet Cottonaccompagnant
lacomposante
active serait décalé parrapport
àl’absorption
générale.
On
peut,
dans cettehypothèse
simplificatrice,
calculer les intensités relatives des
composantes
active etinactive;
c’est ce que Kuhn et Lehmannont fait.
6.
Interprétation
de Condon. - Condon[8]
a raisonné sur les
équations canoniques
auxquelles
aboutissent toutes les théories
quantiques.
Ceséquations,
valablesuniquement
pour lesrégions
detransparence,
tiennentcompte
de lacomplexité
des bandes. Elles sont de la formeLa
première
estl’équation
deKramers-Heisenberg,
qui
donne la réfractivité en fonction de lafréquence.
Chaque fréquence d’absorption caractéristique’} ha
est affectée de son
poids,
c’est-à-dire ici ducoefn-cient
Sba
(directement
lié au coefficientclas-sique).
La deuxièmeéquation
estl’analogue
de lapremière
pour lepouvoir
rotatoire. Si l’on faitn’’- 2 + ’)
abstraction du facteur
2013-2013
elle est de la forme de Drude. Mais là encore,chaque fréquence
carac-téristique
est affectée de soncoefficient
rotationnel propreRba.
(On
sait que les théoriesquantiques
permettent
de calculerSba
etRba
à l’aide du calcultensoriel,
en fonction descaractéristiques
molécu-laires.)
La remarque de Condon est alors la suivante :
Supposons
que l’on adopte, pour lepouvoir
rotatoire,
une seule
fréquence d’absorption
réduite vt; celle-cisera définie par
et
Si l’on
adopte
aussi une seulefréquence
d’absorption
réduite
pour laréfractivité,
on auraet, par
suite,
Il
n’y
a aucune raison pour que les fréquences y j et ,~?soient exactement les mêmes.
7.
Exemple
du lirnonène. - Condon a illustréses vues par un
exemple
tiré des mesures deVolk-mann
[21].
Celui-ci a trouvé que, pour lelimonène,
la
longueur
d’ondecritique
de réfractivité était998
À,
alors que la longueur d’ondecritique, pour le
pouvoir
rotatoire,
est de1878
~. L’écart entre Y1 et V2 estdonc considérable.
8.
Interprétation géométrique. -
Onpeut,
à monavis,
donner de ces faitsl’interprétation
suivante :Pour les cétones par
exemple,
les travaux deLowry
etAllsopp
[22]
ont montré que l’anomalied’indice dans la bande
cétonique
est extrêmement faible(fig. 5).
Les indices sont « commandés» parune bande
plus
lointaine,
située dans l’ultravioletde Schumann.
Pourtant,
les anomalies depouvoir
rotatoire sont fortes dans la bande =C0. Il faut donc admettre que, si individuellement les anomalies d’indices droit etgauche
sont très faibles dans la bande=C0,
leurdifférence
estcependant
notable,
ce
qui
entraîne un fort facteur dedissymétrie.
La bande =CO intervient donc pour le
pouvoir
95
la deuxième
bande,
située dans l’ultraviolet deSchumann,
qui intervient pour
les indices.Fig. 5. - Anomalie d’indice dans la bande cétonique
(d’après Allsopp).
9.
Exemple
duquartz.
- J’ai montrérécem-ment
[2]
que lequartz
aussi,
est unexemple
typique
pouvant
être cité pour illustrer les vues de Condon. Eneffet,
sonpouvoir
rotatoire et sa réfractivitépeuvent
être mis sous la formecanonique
(où
1, est lalongueur d’onde par
rapport
auvide,
exprimée
enÂ).
Le
pouvoir
rotatoire est, enpremière approximation,
commandé par une bande située vers 1200 Â. C’est
elle
qui agit
aussi sur labiréfringence
cristalline,
comme je
l’ai montré par ailleurs (2). Son existencene semble pas douteuse
d’après
les travaux récentssur le
pouvoir
réflecteur duquartz.
Par contre, l’indice de réfraction
(voir figure
6)
est
pratiquement
commandé par une bandeplus
lointaine,
située vers 800 1 .1’) J’ai montré en effet [ 2 3) que la biréfringence du quartz peut se mettre sous la forme simple :
Il faut
admettre,
d’après
les idéesque j’ai exposées
plus
haut,
que la bande située à 1200 À a un fort facteur dedissymétrie,
mais est relativement faibleet a peu d’influence sur la réfractivité.
Fig. 6. -
Comparaison des bandes réduites pour le pouvoir
rotatoire, la biréfringence et l’indice de réfraction du quartz (R. Servant).
Conclusion. --~ Comme on le voit, l’étude des
décalages
est trèsimportante,
car ellepermet
demieux
comprendre
les relations entre lepouvoir
rotatoire et
l’absorption.
Elle utilise aussi bien les données desrégions
detransparence
que cellesdes
régions
d’absorption. Dispersion
en dehors desbandes et dans les bandes ne sont, en
effet,
quedeux
aspects
d’un mêmephénomène,
et iln’y
a aucune raison denégliger
l’un auprofit
de l’autre.De nouveaux
progrès
ne serontmarqués qu’en
multipliant
encore, sipossible,
de telles mesureset en leur
adjoignant
non seulement des mesuresd’absorption,
mais aussi des mesures de réfractivité.Manuscrit reçu le 3o avril
BIBLIOGRAPHIE.
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18, p. 32.[21] H. VOLKMANN, Zeits. für Physik. Chemie, B, 1930, 10, p. 161.
[22] C. B. ALLSOPP, Proc. of the Roy. Soc. of London, A,
1934, 146, p. 307.
[23] R. SERVANT, C. R. Acad. Sci., 1940, 211, p. 641.
LE COMPORTEMENT DANS UNE
ATMOSPHÈRE
GAZEUSE DES RAYONS DE RECUL DEDÉSINTÉGRATION 03B1
Par M. ANDRÉ BERTHELOT et Mlle TOSIKO YUASA. Laboratoire de Chimie nucléaire,
Collège
de France, Paris.Sommaire. 2014 On étudie à la chambre de Wilson à très basse pression les trajectoires données
par les atomes de recul produits par les désintégrations de An et Ac A. Le phénomène de choc atomique est spécialement examiné et la section efficace correspondante est trouvée égale à 10-17 cm2. L’examen
des atomes d’hydrogène projetés permet d’établir la relation vitesse-parcours des protons de très faible
énergie. Enfin le rôle possible des microgouttelettes d’eau dans un certain nombre de phénomènes
observés est discuté.
La traversée de la matière par des
particules
plus
lourdes que le noyaud’hélium,
animées degrandes
vitesses,
est unproblème
dont lesphysiciens
s’étaient jusqu’à
présent relativement peu
préoccu-pés.
Cependant, depuis
la découverte de larupture
du noyau d’uranium en deuxfragments projetés
avec une
grande
vitesseinitiale,
laquestion
duparcours de semblables
particules
s’estposée
ànouveau et
quelques
travauxthéoriques
ouexpé-rimentaux
[i] ont
été récemmentpubliés
à cesujet.
De ces travaux, il résulte que la
perte
d’énergie
sefait surtout par le processus usuel d’ionisation et
d’excitation tant que la vitesse de la
particule
est assezgrande,
mais,
qu’au
f ur et à mesure de sonralentissement
apparaît
un autre processus dontl’importance
dans laperte
d’énergie finit par devenir
considérable : laprojection
d’atomes de la substancedans
laquelle
a lieu le mouvement.En
1g34,
M. Joliot avaitpublié
une étude[2]
sur le
comportement
dans uneatmosphère gazeuse
des noyaux de recul produits par la désintégration a
des émanations
radioactives,
et avaitdéjà
mis enévidence le rôle
joué
par cesprojections
d’atomesdans le ralentissement de semblables
projectiles.
Les
phénomènes
observés dans ces conditions doivent êtreanalogues
à ceuxqui
seproduisent
en fin deparcours des
fragments
de fission. Eneffet,
lavitesse initiale de ceux-ci est environ
4~
foisplus
grande
que celle du noyau de recul de l’actinon parexemple.
Nous avons
repris
lesexpériences
de M.Joliot,
pour essayer de
préciser
les différentsaspects
de cephénomène
deprojection atomique.
1.
Dispositif expérimental. -
On utilise la chambre de Wilson à bassepression
construite par M. Joliot [3] etqui
avait servi au travailprécité.
La difficulté de ce genre de travail consiste à obtenir
des
photographies présentant
une bonne définitionet propres à être mesurées.
Étant
donné le faible parcours des rayons de recul et des atomesprojetés,
il y a intérêt à ce que lapression
soit aussi basseque possible.
Le gaz qui emplit la chambre est constitué par de la vapeur d’eau sous sa
pression
de vapeur saturante à latempérature
ambianteauquel
onajoute
de l’airpour obtenir la
pression
désirée. Comme M. Joliot l’avaitdéjà signalé,
ledegré
de détenteaugmente
beaucoup lorsque
lapression
devient très basse. Deplus,
nous avons observé que pour unepression
totale
donnée,
ledegré
de détente est d’autantplus
faible que latempérature
ambiante estplus
basse,
ou, ce
qui
revient au même,qu’il
y a moins de vapeurd’eau dans le
mélange.
Comme cequi
nous limitevers les basses