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Cocotier local ou cocotier hybride en milieu villageois?

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Academic year: 2021

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(1)

Cocotier Local ou cocotier hybride

en milieu villageois 7

M. de NUCÉ de LAMOTHE (1), M. POMIER (1), G. de TAFFIN 11)

Résumé. - L'utilisation des cocotiers hybrides en milieu villageois fa1l l'objet de controverses dans certains pays. Le~ critiques formu-lées à l'encontre des hybrides concernent leur vulnérabilité c'est-à-dire leur manque d'adaptation présumée aux variations du milieu exté-rieur et aux conditions de culture en milieu paysan. Les auteurs montrent que les cocotiers hybrides retenus pour les programmes de déve-loppement ont une possibilité d'adaptation à une gamme de milieux plus vaste que les Grands locaux et tirent un meilleur parti des éléments disponibles dans le sol. La politique de l'I.R.H.O. en matière de recherche et de développement est exposée : diversification génétique basée sur l'utilisation, dans une écologie donnée, de plusieun1 types d'hybndes adaptés aux conditions locales (réducnon des risques d'épidémies). diminution des mtrants {ou inputs) par la plantation d'hybrides à développement végétatif réduit produisant des noix à faible proportion de bourre ; techniques culturales appropriées (restitution des bourres). Les auteurs concluent que les hybrides convenablement choisis, en fonc-tion de leur adaptafonc-tion au milieu, surclassent très largement les cocotiers locaux et sont plus aptes à valoriser une fertilisation aussi modeste soit-elle. Dissuader les paysans de planter des hybrides c'est les condamner à une sous-production et au sous-développement.

L'utilisation des cocotiers hybrides en milieu villageois fait l'objet de controverses dans certains pays. Chose curieuse, ce sont les paysans qui en sont les meilleurs défenseurs. Ceci est particulièrement vrai en Indonésie et en Malaisie où la demande des petits planteurs est encore très largement supérieure aux productions de semences hybrides.

A l'opposé, certains agronomes formulent de sérieuses réserves sur l'intérêt des cocotiers hybrides, dissuadant les gouvernements ou les organismes de financement de les utiliser dans leurs programmes de développement, en parti-culier en milieu paysan. Enfin, les écologistes tentent de s'opposer à leur diffusion en invoquant le danger de sensi-bilité aux maladies ou aux parasites par manque d'adapta-tion au milieu, l'entrée possible des maladies lors de l'introduction de germplasm (semences, pollens) nécessai-res à la création de ces nouveau hybrides.

L'importance économique du cocotier dans le Sud-Est asiatique et dans certames régions d'Afrique et d' Améri-que est telle Améri-que le problème doit être examiné avec le p)us grand soin et la p)us grande objectivité.

Il y va du niveau de vie, présent et futur, de millions de familles.

1. -

ARGUMENTS AVANCÉS

CONTRE L'UTILISATION DES HYBRIDES

Personne ne conteste la supériorité des hybrides sur les variétés locales ou traditionnelles pour ce qui est de la pré-cocité ou du potentiel de production.

Les critiques formulées à l'encontre des hybrides concer-nent leur vulnérabilité (2), c'est-à-dire leur manque d'adap-tation présumée aux variations du milieu extérieur et aux conditions de culture en milieu paysan.

Les bases de ces critiques sont avant tout d'ordre généti-que:

Les hybrides de cocotiers auraient une très faible variabi-lité génétique ne leur permettant d'extérioriser leur très

(1) I.R.H.O., Station Marc-Delorme. 07 B.P.13, Abidjan 07 (Côte-d'Ivoire).

(2) Window of vulnerab1ltty.

haut potentiel de production que dans des conditions de culture optimales. Par exemple, des variations anormales des facteurs climatiques se traduiraient par des chutes spec-taculaires de rendements. De même les plantations hybri-des seraient beaucoup plus sensibles aux agressions du milieu extérieur, d'origine phytosanitaire (maladies, insec-tes, etc.).

Pour les mêmes raisons, les hybrides seraient particuliè-rement exigeants en engrais et en <( inputs » divers (pestici-des, etc.) dont l'emploi dépasse très largement les capacités aussi bien techniques que financières des milieux paysans. En condition de culture traditionnelle, le cocotier hybride serait en définitive moins productif que les coco-tiers locaux, par définition robustes et adaptés.

II. -

DISCUSSION

Aux théories précédentes, qu'aucun indice expérimental ne permet d'étayer, nous opposerons quelques résultats concrets qui semblent confirmer l'avantage conféré par l'état hybride cité par Allard [1] : << Greater resistance to diseases and insects, increased tolerance to rigors of cli-mate and various other manifestations of better fitness », et résumé par Mayo [2] : « Maximal performance under optimal growing conditions. Phenotypic stability under stress ... »

Robustesse et

adaptation.

Le cocotier dans le monde est cultivé pour 75 p. 100 des surfaces dans des zones qui lui sont peu favorables sur le plan climatique. Le principal facteur limitant est le déficit hydrique moyen ou élevé par suite de la mauvaise réparti-tion des pluies, caractéristique des zones intertropicales d'Asie, d'Afrique, d'Amérique du Sud et Centrale.

Jusqu'à présent, les cocotiers locaux étaient considérés comme robustes et adaptés au milieu. Or, des expériences récentes ont montré que certains hybrides ont une bien meilleure tolérance à la sécheresse.

Des résultats particulièrement significatifs ont été obte-nus en Côte-d'Ivoire, notamment à l'intérieur du pays

(2)

beaucoup plus sec, où des champs de comportement ont été mis en place à partir de 1973 [Pomier, 3].

Ceux-ci ont montré que le PB-121 (ou Mawa) était beaucoup plus résistant à la sécheresse que le coco-tier Grand Ouest Africain (GOA) dont il est l'hybride (Tabl. I).

Le Nain Jaune de Malaisie étant lui-même sensible à la sécheresse, le bon comportement du PB-121 ne peut s'expliquer que par la vigueur hybride provenant de l'effet d'hétérosis.

Résistance aux insectes et aux maladies.

Les premiers résultats d'observation du comportement des hybrides sont encourageants ; ceux-ci sont souvent plus résistants aux insectes et aux maladies que les populations de Grands ou, à défaut, associent un niveau de résistance acceptable à une production élevée.

Ainsi l'hybride PB-121 est plus résistant que le Grand Ouest Africain à l'Eriophyes guerrenosis {Julia, 4] et au Phytophtora heveae (communication personnelle de J .L. Renard) ; en Indonésie il est beaucoup plus tolérant à l'hel-minthosporiose que la plupart des variétés locales.

L'hybride Chowgat Dwarf Orange X West Coast Tall

résiste mieux, en Inde, au Root Wilt disease que le West Coast Tall (Tabl. Il).

A la Jamaïque, les hybrides Nain Jaune x Grand de la Jamaïque et Nain Jaune x Panama sont beaucoup plus tolérants que leurs parents Grands [Been 5], (Tabl. III).

Au Vanuatu, l'hybride Grand Nouvelles-Hébrides X Grand Rennell n'a pas, comme le Grand Nouvelles-Hébrides, une immunité totale contre la maladie qui sévit dans l'archipel mais sa résistance est assez bonne et il pro-duit davantage:

+

30 p. 100 [Calvez, 6].

En ce qui concerne les ennemis en général il convient de distinguer :

- les phénomènes de tolérance où c'est la vigueur hybride elle-même q~~ permet vraisemblablement de mieux supporter l'agression (Eriophyes, Phytophtora,

séche-resse ... ) ;

- des phénomènes de résistance génétique où le maté-riel n'aura un bon comportement vis-à-vis d'une maladie précise que s'il possède le ou les gènes de résistance appro-priés. Or, l'hybridation, en plus de l'effet de tolérance pré-cédente, permet souvent d'apporter ces facteurs de résis-tance aux populations locales (le Nain Jaune dans le cas du Lethal Yellowing) ou de les transférer aux populations introduites (Grand Nouvelles-Hébrides).

Quant à l'apparition d'épidémies dues à de nouvelles maladies, elle est moins probable dans un hybride entre populations que l'état hétérozygote protège, que dans une population locale dont le taux d'homozygotie est souvent élevé.

TABLEAU I. - Différences variétales pour la tolérance à la sécheresse

(Varieta! dlf/erences in drought tolerance)

Nombre de feuilles vivantes Inventaire des noix en mars 1981

(No. of living leaves) (lnventory of nuts in March 1981)

:Iybride.~

Classement Immatures En formation P. 100 Classement Nov. Mars P. 100 à terre dans 1a couronne

1980 1981 réduction PB-121 35,1 28,3 19,42 NVE X GOA 33,5 (EGD x WAT,I 25,3 24,22 NRC X GOA 30,5 'CRD X WAT,I 23,6 22,23 NJM X GPY 34,6 25,0 27,60 (MYD X PYT) GRL x GOA 30,1 22,2 26,30 (RLT X WAT) GOA (WAT,I 30,1 21,9 27,38

TABLEAU Il. - Inde. Enquête effectuée en 1971 (lndia-Enquiry made in 1971)

Chowgat Dwarf Orange X

West Coast Tall West Coast Tall

P. 100 d'arbres malades (diseased trees) 4,6 48,5 test test

(Unnpe (Forming perte

(classif.)

Jal/en) in crown) (/oss) (c/assif.)

3 2 6 4 5 4,5 92,9 5,00 8,7 87,7 10,18 3 10,9 91,9 11,93 4 7,1 73,7 8,42 2 2,8 17,4 16,25 5 non en production (Not in bearing)

TABLEAU III. - Pertes par (Losses through) Lethal Yellowing

Grand Jamaîque ( Jamaica Tall)

Grand Panama (Panama Tall)

Nain Jaune x Jamaique

(Yellow Dwarf X Jamaica) Nain Jaune X Panama

(Yellow Dwarf X Panama)

P. 100 de morts (dead) 90 44 23 10

(3)

Oléagineux, Vol. 38, n° 3 -

Mars 1983

Matériel végétal et économie d'engrais.

La plupart des planteurs villageois n'apportent pas d'engrais minéraux sur leurs cocotiers et la fumure organi-que est pratiorgani-quement nulle, en dehors des régions à forte densité de populations animale et humaine, où elle ne suf-fit cependant pas à corriger les déficiences. Les rendements sont généralement très faibles.

Il serait tout à fait erroné de croire que le sélectionneur peut créer un matériel végétal produisant bien quels que soient le niveau de fertilité des sols et les apports d'engrais. A la limite, dans des conditions d'extrême pauvreté, aucun cocotier ne produit. La question qui se pose est de savoir si les hybrides mis actuellement à la disposition des planteurs s'accomodent mieux ou moins bien que les Grands habi-tuellement utilisés, à des conditions de fertilité moyennes à faibles, et à des apports d'engrais faibles ou nuls.

Les hybrides développés par l'I.R.H.O. ont d'abord été testés sur des stations de recherche où la pauvreté native du sol était compensée par des apports assez importants d'engrais. L'objectif était de déterminer le potentiel de production de ces types de matériel. Ils ont ensuite été plan-tés dans des essais à différents niveaux de fumures, et chez des planteurs villageois, sur des types de sols et de climats variés. Il est encore un peu tôt pour faire un bilan complet mais les résultats déjà disponibles montrent que, quel que soit le niveau de fertilisation, les hybrides vulgarisés par l'I.R.H.O. se comportent mieux que les Grands : meil-leure précocité et production supérieure.

Les chiffres de productions effectivement obtenues en Côte-d'Ivoire montrent qu'en conditions villageoises, avec des fumures faibles ou nulles, et en conditions expérimen-tales sans fumure, l'hybride PB-121 produit plus que le Grand Ouest Africain.

A titre d'exemple, on peut citer ci-dessous (Tabl. IV) les

-

185

productions en noix/hectare livrées par 92 petits planteurs de la région d'Assinie (Sud-Est du pays) à la Société Pal-mindustrie (Côte-d'Ivoire).

La production livrée ne correspond pas toujours à la production réelle des plantations, les planteurs commercia-lisant directement en noix fraîches une partie de la récolte.

On remarque cependant que les planteurs cultivant des hybrides ont effectué des livraisons/ha plus de deux fois supérieures à celles des planteurs cultivant du GOA.

On peut comparer également les témoins sans engrais de deux expériences de nutrition minérale conduites par 1'1.R.H.O. sur la Station de Port-Bouet (Tabl. V).

Bien que les précédents culturaux soient différents et en défaveur des hybrides (cultures vivrières à base de manioc), ceux-ci ont une productivité supérieure à celle de GOA de 450 kg de coprah/ha/an en moyenne.

A Grand-Drewin (Côte-d'Ivoire) dans une situation de déficit hydrique très élevé (600 mm/an), l'hybride de Nain Vert x GOA adulte qui reçoit 1 kg de KCl/arbre/an a produit en moyenne 68 noix par arbre de 7 à 9 ans, soit autant que le GOA du même âge qui a reçu une fumure annuelJe de 2 kg. Par contre, avec cette fumure de 2 kg, l'hybride dans le GD-CG 1 a produit en 3 ans (7 à 9 ans) 2 100 kg de coprah/ha de plus que le GOA, ce qui repré-sente un revenu brut supplémentaire de 147 000 FCFA/ha (Tabl. VI).

Bien que tous les hybrides n'aient pas la même valeur, (production, adaptation au milieu et tolérance aux mala-dies [de Nucé, 7] leur supériorité sur le Grand est assez générale ; en Inde, le Chowgat Orange Dwarf X West Coast Tall produit, sur sol pauvre et en l'absence de toute fumure, plus que le West Coast Tall : 28 noix/arbre contre

TABLEAU IV. - Livraisons de noix à Palmindustrie par les planteurs villageois de la région d'Assinie (Côte-d'Ivoire)

(Deliveries of nuts to Palmindustrie by smallholders in the Assinie regron)

Secteurs (Sectors) Hebe Ezankrou N'Ganda Matricule expérience (Trial code) PB-CC 1 PB-CC 16

Nombre de Matériel Annee de Surface Nombre de noix livrées planteurs végétal plantation fArea) (No. of nuls delivered) (No. of planters) (Planting material) (Year of planrîng) moyenne/ha (Mean/ ha)

(ha) 1979 1980 1981

34 GOA (WAT) 1969/70 304 2 157 2 208 2 815

23 GOA (WAT) 1970 397 4 187 3 419 ?

35 hybride 1971 307 9 524 6 158 6 421

TABLEAU V. - Productions des témoins sans engrais de deux expériences

(Yields of unferti/ized controls in two experiments)

Matériel végétal et

Sol Précédent année de plantation Productions moyennes

(Soi{) (Previous cover) (Mean yield) (P/anting materia/ and

year of planting) kg de coprah/ha Sable quaternaire Forêt (Forest) GOA (W AT,/ (1930) 700 (moyenne 6 ans)

(Quaternary sand) (mean 6 years)

Sable tertiaire Cultures vivrières PB-121 (1970) 150 (moyenne 4 ans)

(4)

TABLEAU VI. - Productions comparées de J'hybride de Nain Vert et du. GOA avec apport de KCI variable

(Compared yields of the Green Dwarf hybrid and WAT at different /evels of KCI)

Dates plantations et essais (Planting years and trials).

KCl/arbre/an (kg)

(/treelyear)

Production moyenne en nombre de noix/arbre/an (Mean yield in No. of nuts/tree/year)

Ages observés (observed) 4 à 6 ans (years) 7 à 9 ans (years)

Production cumulée en nombre de noix/arbre (Cumulative yœld in No. of nuts/tree)

7 à 9 ans (years) (3 ans (years)) - Différence

- Equivalent coprah (Copra equivaient) /ha (kg)

17 pour le West Coast Tall (communication du Dr Nayar,

Directeur du C.P.C.R.I.).

Il serait naturellement souhaitable de pouvoir disposer de beaucoup d'autres résultats expérimentaux pour démon-trer de façon irréfutable la meilleure efficacité des hybrides dans l'utilisation des éléments minéraux, mais on peut sou-ligner que tous les résultats disponibles à ce jour vont dans le même sens et traduisent une supériorité des hybrides sur les Grands en ce domaine. Personne n'a encore fait état de .résultats contraires ; seules des analogies avec le riz, insou-tenables d'un point de vue génétique, ont pu faire croire que les hybrides étaient plus exigeants en engrais que les cocotiers Grands couramment plantés.

III. -

PROPOSITIONS POUR UNE POLITIQUE

EN MATIÈRE DE RECHERCHE

ET DE DÉVELOPPEMENT

Les critiques formulées à l'encontre des cocotiers hybri-des ne résistent pas à une analyse sérieuse. En tout état de cause elles ne peuvent justifier l'arrêt de projets de déve-loppement basés sur l'utilisation de ce type de matériel.

L'échec de certains d'entre eux s'explique non par l'utili-sation exclusive des hybrides, mais par une mauvaise pré-paration technique et sociologique des programmes.

Il est bon à ce sujet de rappeler la politique de l'I.R.H.O. en matière de recherche génétique, puis de développement, pour le cocotier.

1. -

Programme de diversification génétique.

L'idée que la diversité génétique offre une certaine pro-tection contre les maladies est maintenant unanimement reconnue. Or, la meilleure façon d'accroître rapidement la diversité génétique est d'utiliser une « mosaique de génoty-pes » aussi peu apparentés que possible. Chez le cocotier cet objectif peut être approché en plantant, en un même lieu, plusieurs types d'hybrides.

La politique de l'I.R.H.O. en matière de diversification génétique est basée sur l'utilisation de plusieurs types

Hybride de Nain Vert Brésil

(Hybrid of Brazilian Green Dwarf) (WAT) GOA

1972 GDCCl 42 68 203 1972 GDCCl 2 63 80 239 1971 GDGCl 2 51 93 279 73 2 100 1971 GDGCl 2 26 69 206

d'hybrides haut producteurs et tolérants aux maladies aux-quelles la région considérée semble le plus exposée.

a)

A

court terme.

On s'efforce de remplacer progressivement la population monovariétale, et de ce fait très vulnérable, par un pool d'hybrides fort producteurs dont l'adaptation aux condi-tions locales a été préalablement testée. L'I.R.H.O. distri-bue actuellement 5 types d'hybrides à haut /Jotentiel de production combinant 3 populations de Nains et 4

popula-tions de Grands, toutes très différentes les unes des autres ; Nain Jaune Malaisie x GOA (PB-121),

Nain Rouge Cameroun x GOA,

Nain Rouge Malaisie x Grand Polynésie,

GOA x Grand Rennell,

Grand Nlles-Hébrides x Grand Rennell.

Les recherches actuelles ont pour but d'étendre cette gamme d'hybrides de façon à pouvoir disposer pour cha-que écologie d'au moins 3 ou 4 types.

L'utilisation simultanée dans une même région de plu-sieurs types d'hybrides, possédant chacun une certaine variabilité et réunissant divers caractères de résistance, réduit incontestablement les risques d'épidémies.

b) A

moyen et long termes.

L'objectif est de mettre à la disposition du planteur un matériel diversifié et résistant aux ravageurs et maladies les plus dangereux. Il convient donc :

- de tester la résistance des variétés et des hybrides aux maladies et insectes d'importance économique,

- de transférer les caractères de résistance de certaines variétés à des hybrides à potentiel de production élevé,

- de prendre des mesures pour être à même d'adapter rapidement la production de semences aux changements d'orientations qui peuvent intervenir.

L'I.R.H.O. poursuit activement cette politique en favo-risant les échanges de matériel végétal et la mise en place de tests de résistance aux maladies dans les pays où

(5)

Oléagineux, Vol. 38, n° 3 -

Mars 1983

etc.). La technique de production de semences par pollini-sation assiStée mise au point sur la Station Marc-Delorme en Côte-d'Ivoire permet de faire bénéficier rapidement le planteur des résultats de la recherche en ce domaine. 2. - Diminution des

«

instrants » (ou Inputs).

Des progrès importants peuvent être obtenus _par étude des phénomènes d'exportation des éléments minéraux par le cocotier.

Les élèments prélevés dans le sol ont plusieurs destins : ils sont en partie exportés définitivement par la récolte (régimes et noix) ou immobilisés pour quelques dizaines d'années dans le stipe et les racines, ou enfin restitués plus ou moins rapidement par la chute des feuilles lorsque celles-ci ne sont pas destinées à des usages domestiques.

Les études de Ouvrier et al. (8} ont montré l'importance de ces exportations. Un hectare de cocotiers, produisant en moyenne 13 feuilles et 100 noix/arbre/an, exporte chaque année du simple fait de la récolte :

49kgdeN 5kgdeCa 7kgdeP 4kgdeS 96 kg de K (équivalent à 193 kg de KCI) 8kgdeMg 11 kg de Na 64 kg de Cl

-

187

La bourre qui contient 60 p. 100 du potassium exporté, exporte par ailleurs 18 p. 100 de l'azote et 26 p. 100 du magnésium.

Tous les travaux de sélection qui ont pour résultat une réduction de la proportion de bourre dans la noix entraî-nent de ce fait une économie d'engrais potassique ; de même la réduction de la taille des arbres ou de la longueur des feuilles diminue les immobilisations d'éléments miné-raux.

Les premiers hybrides vulgarisés par l'I.R.H.O. mar-quent, en ce domaine, un net progrès par rapport aux Grands couramment utilisés (T abl. VU). La proportion de coprah a augmenté aux dépens de la bourre. D'autre part, ces hybrides ont presque tous une croissance végétative (hauteur et diamètre du stipe, et longueur des feuilles) net-tement inférieure à celle des Grands d'Asie et du Pacifi-que ; et la différence est encore plus marquée si on la ramène à la tonne de coprah obtenue.

A productions égales, les hybrides de l'I.R.H.O. fabri-quent donc beaucoup moins de matière verte que les coco-tiers Grands, ils utilisent donc moins d'éléments minéraux (Tabl. VIII).

TABLEAU VII. - Bourre et coprah sec (P, 100 dans le fruit du cocotier sans eau) (Husk and dry copra - p. 100 in fruit minus water)

Nain Jaune Malaisie x GOA

(Malayan YeJJowDwarf x WAT)

Nain Rouge Cameroun x GOA

(Cameroon Red Dwarf x WA T) Nain Rouge Malaisie x Grand Polynésie

(Malayan Red Dwarf x Polynes,a Tal/) GOA x Grand Rennell

(WA T x RenneJI Tal/) Grand Ouest Africain

(West Afrîcan Tall).

Grand Malaisie

(Malayan Tall) Grand Sri Lanka

(Sri Lanka Tal/)

(PB-121) (PB-111) (PB-ll;) (PB-213) (GOA-WA1) (GML-MLT) (GSL-SL7)

P. 100 du fruit sans eau (bourre+ coque+ albumen) (P. IOOJruu mmus water - Hust+sheli+meat)

Bourre (Husk) Coprah sec (Dry copra)

41 25,4 35 26,4 36 25.9 42 26.9 53 19 45 21 44 22

TABLEAU VIII. - Développemenl végélalif (Vegetative development)

Coprah/ha (t)

Hauteur à 18 ans (Herght at 18 years) (m)

Circonférence d~ stipe à 1 m 50 (Girth at I. 5 m) (cm)

Longueur de feuille (Length of Jeaj) (m)

(1) Interplantés avec GOA et Nains (interplantt:d wlth WAT and Dwarfs)

PB-121 5,5 8,4 83 5,30 GML (1) (MLT) 3.3 9,7 100 6,10

(6)

3. - Application en milieu villageois.

En complément des progrès obtenus par l'amélioration génétique, le planteur villageois diminuera considérable-ment les besoins en engrais de sa plantation en laissant sur le sol les feuilles et les bourres de noix de coco.

De même il faut considérer que le planteur villageois a très peu de moyens de lutte contre les ravageurs et les maladies. Il convient donc de prêter encore plus d'atten-tion à la qualité du matériel végétal et à la prévention des épidémies.

Il ne peut être question de diversifier le matériel au niveau de la parcelle individuelle dont la surface est parfois inférieure à 1 ha filais il faut veiller à ce que la zone devienne effectivement une « mosaïque » de types d'hybrides, ce qui réduira fortement les chances de voir une nouvelle maladie prendre un caractère épidémique. Il est bien évident qu'en zone déjà infectée par un pathogène d'importance économique, la qualité commune de tous les types d'hybrides fournis aux planteurs doit être leur bonne tolérance à ce pathogène.

En guise de conclusion : convenablement choisis en fonction de leur adaptaticin au milieu, les cocotiers hybri-des offrent hybri-des garanties suffisantes de robustesse et de tolérance aux maladies et aux ennemis des cultures. Ils sur-classent alors très largement les cocotiers locaux, que ce soit pour la précocité et pour la productivité en coprah.

Dire que ces cocotiers hybrides sont plus exigeants en « inputs » et notamment en fertilisants minéraux est un

non-sens en soi. C'est simplement le matériel végétal le plus apte à valoriser une fertilisation aussi modeste soit-elle.

En l'absence de fertilisation minérale, le cocotier hybride retenu produira de toute façon plus qu'un cocotier local, sauf au niveau zéro c'est-à-dire sur un sol épuisé ou totale-ment déficient ; mais peut-on admettre une telle situation ?

Se baser sur le fait que la plupart des paysans n'appor-tent pas d'engrais à la cocoteraie pour les dissuader de planter des hybrides est condamner ceux-là à une sous-production et au sous-développement.

L'agronome et le vulgarisateur doivent au contraire chercher des solutions de remplacement à l'achat d'engrais minéraux, effectivement de plus en plus onéreux. Celles-ci sont nom'breuses et précisément efficaces en miliell villa-geois sur de petites surfaces :

- Restitutions et utilisation de déchets organiques divers ;

- Légumineuses en plante de couverture ;

- Diminution des exportations par pratique du défi-brage au champ.

Pratiquée de la sorte, la culture de l'hybride PB-121 (Mawa) donne déjà des résultats spectaculaires en milieu paysan.

D'autres hybrides commencent à être vulgarisés ou le seront sous peu. D'autres sont encore à mettre au point.

Mais au stade actuel, l'utilisation rationnelle du cocotier hybride apparaît pour les paysans comme la meilleure solu-tion pour rentabiliser un investissement cocotier.

BIBLIOGRAPHIE [lJ ALLARD R. W. (1960). - Princip/es of plant breedmg. John Wiley

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[4] JULIA J. F. 1979. - Nouvelles recherches en Côte-d'Ivolfe sur

Erio-phyes guerreronis K., acarien ravageur des noix du cocotier (bilingue fr.-angl.) Oléagineux, 34, N° 4, p. lBl-189.

[5] BEEN B O. (1981). - Observations sur la résistance en plantation de variétés et hybrides de cocotier au jaunissement morte[ à la Jamaique (bilingue aogl..fr ). Oléagineux, 36, N° 1, p. 9-12.

SUMMARY

Local coconut or hybrid coconut in the village environ-ment?

M. de NUCÉ de LAMOTHE, M. POMIER, G. de TAFFIN, Oléagineux, 1983, 38, N° 3, p. 183-191 .

The use of hybrid coconuts in a village environment is contested in certain countries. Criticisms of them centre round their window of vulnerability, i.e. their supposed Jack of adaptation ta varia-tions of the surroundlng environment and to growing condivaria-tions in a peasant economy. The authors show that the hybrids retained for the development programmes are capable of adapting to a much wider range of environments that local Talls and make bet-ter use of the elements available in the soil. The I.R.H.0. research and development policy is described : genetic diversification based on the use in a given ecology of several types of hybrid adapted to local conditions (reduction of epidemic risks), diminution of inputs by the planting Of hybrids of smaller vegetative develop-ment producing nuts with a Jow proportion of husk, appropriate agricultural techniques (restitution of the husks). The authors conclude that hybrids suitablf chosen in fonction of their adapta-tion to the environment greatly out-class local coconuts, and are more apt at valorizing fertilization, however modest. To dissuade peasants from planting hybrids is to condemn them to under-production and under-development.

[6] CAL VEZ C., RENARD J. L. et MARTY O. (1980). - La tolérance du cocotier, hybride Local X Rennell à la rnaladte des Nouvelles-Hébndes (bilingue fr.-ang].). Oléagineux, 35, N° 10, p. 443-451.

[7] NUCÉ de LAMOTHE M. de, WUIDART W. et ROGNON F. (1980). - Premier bilan de 12 années de recherches génétiques sur le cocotier en Côte-d'Ivoire (bilingue fr.-angl.). Oléagineux, 35, N° 3, p. 131 à 144.

{8] OUVRIER M. et OCHS R. (1978). - Exportations minérales du coco-tier hybride Port-Bouet 121 (bilingue fr.-angl.). Oléagineux, 33,

N° 8-9, p. 437 à 443

RESUMEN

Cocotero Jocal o cocotero hibrido en medios campesinos ? M. de NUCÉ de LAMOTHE, M. POMIER, G. de TAFFIN,

Oléagineux, 1983, 38, N° 3, p. 183-191.

La utilizaci6n de los cocoteras hibridos en medios campesinos es objeto de controversia en algunos paises. Las crîticas formula-das en contra de Ios hibridos se refieren a su vulnerabilidad, o sea a su falta de adaptaci6n presumida a las variaciones del media exterior y a las condiciones de cultiva en un media campesino. Los autores muestran que los cocoteras hîbridos elegidos para los programas de desarrollo tienen una posibilidad de adaptaci6n a una gama de medios mayor que los Grandes locales, sacando un mejor partido de los elementos disponibles en el suelo. Se expone la politica del J.R.H.O. en cuanto a investigaci6n y desarrollo: diversificaci6n genética basada en la utilizaci6n en una ecologia distinta de varias tipos d~ hîbridos adaptados a las condiciones locales (reducci6n de los riesgos de epidemias), disminuci6n de los intrantes mediante la siembra de hibridos de desarrollo vegetativo reducido que producen nueces con baja proporci6n de borra ; téc-nicas de cultivo apropiadas (restituci6n de las barras). Los autores llegan a la conclusi6n de que los hibridos convenientemente esco-gidos en funci6n de su adaptaci6n al media ambiente dominan con mucha a los cocoteros locales y son mas aptos para valorizar una fertilizaci6n, par tan reducida que sea. Inducir a los campesi-nos a que no planten hibridos seria condenarlos a una producci6n deficiente y al subdesarrollo.

(7)

Local coconut or hybrid coconut

in the village environment

?

M. de NUCÈ de LAMOTHE (1), M. POMIER (1), G. de TAFFIN (1)

The use of hybrid coconuts in a village environment is contested in certain countries. Curiously enough, it is the peasants who are their most ardent defendants. This is particularly true in lndone-sia and Malaylndone-sia, where the demand from small planters still greatly outruns hybrid seed production.

On the contrary, some agronomists have serious reserves about the advantage of hybrid coconuts, d1ssuading governments or financing bodies from using them in their development program-mes, especially in a peasant environrnent. Finally, the ecologists try to oppose their distribution, invoking the danger of sensitivity to pests or diseases through lack of adaptation to the environ-ment, the possible entry of diseases when germ plasm (seed, pol-len) needed lO create these new hybrids is introduced.

The economic importance of coconut m South-East Asia and some African and American regions is such that the problem should be examined most attentively and w1th maximum objecti-vlty.

The standard of living, present and future, of millions of fami-lies depends on it.

I. - OBJECTIONS TO THE USE OF HYBRIDS Nnbody disputes the superiority of hybrids over local or tradi-tional varieties insofar as thcir precocity or yield potential are conccrned.

The criticisms of them centre round their window of vulnerabi· Hty, i.e. their supposed Jack of adaptation ta variations of the sur-rounding environment and ta growing conditions in a peasanl economy.

These criticisms arc basically of a genetic nature :

Coconut hybrids may have very narrow genetic variability, which would not allow them to extcriorize their very high yield potential except where growing conditions are optimum. For ex.ample abnormal variations in climatic factors would provoke spectacular drops in yield. Similarly, hybrid plantations might be much more sensitive to aggressions of phytosanitary origin from the environment (diseases, insects, etc ... ).

For the same reasons, hybrids might make particularly heavy demands on fertilizer and various other inputs (pesticides, etc ... ) the use of which greatly exceeds the technical and financial capa-cities of a peasant population.

ln traditional agricultural conditions, it is said that the bybrid coconat would be Jess productive in the long run than local ones wbich are, by deflnition, bard.y and well-adapted.

Il. - DISCUSSION

To the foregoing theories, which are supported by no exper'i-mental proof, we will oppose a few concrete results which seem to confirm the benefits of the hybrid state cited by Allard (1) : << Greater resistance to diseases and insects, increased tolerance to rigours of climate, and various other manifestations of better fit-ness », and summed up by Mayo [2] : « Maximal perfomance under optimal growing conditions. Phenotypic stability under stress ... >~.

Hardiness and adaptation.

Around the world, 75 p. 100 of the areas grown in coconut are found in regions litt le favourable to it climatically. The main limi-ting factor is the water deficit, which is average or high because of

(1) I.R.H.O., Marc-Delorme Station, 07 B.P. 13, Abidjan 07 (Ivory Coast).

the poor rainfall distribution characterizmg the intertropical zones in Asia, Africa, South and Central America.

Up to now, local coconuts werc considered hardy and well adaptcd to the environment. Yet reccnt experiments have shown that certain hybrids have much better tolerance to drought.

Particularly significant results have been obtained in the Ivory Coast, notably in the much drier inland areas, where performance trials were first set up in 1973 [Pomier, 3].

These have shown that the PB·121 (or Mawa) is much more tolerant to drought than West African Tall (WAT), of which il is o hybrid (Table !).

As the Malay an Yellow Dwarf is itself sensitive ta drought, the good performance of PB-121 can only be explained by hybrid vigour due to the effect of heterosis.

Resistance to insects and diseases.

The first results of the observations of hybrid performance are encouraging ; the hybrids are often more res1stant to insects and diseases than the Tall populations, or if they are not they asso-ciate an acceptable level of resistance with high product10n.

Thus, PB-121 is more rt:sistant than WAT to Eriophyes

guerre-ronis [Julia, 4] and to Phylomonas heveae[personat commumca-tion by J. L. Renard] ; in Indonesia 1t is much more tolerant to

He/mmthosporium than most of the local varietîes.

In India, the hybrid Chowgat Dwarf Orange x West Coast Tal! resists Root Witt disease better than West Coast Tal! (Table II). In Jamaica, the hybrids Yellow Dwarf X JamaiClll Tall and Yel-low Dwarf x Panama Tall arc much more tolerant than their T all parents [Been, 5] (Table Ill).

In Vanuatu the hybrid New Hebrides Tall x Rennell Tall, unlike the New Hebrides Tall, does not have total immunity ta the disease which is rife in the archipelago, but its resistance is quite good and it produces 30 p. 100 more [Calvez, 6].

As regards enem1es in general, a distinction must be made bet-ween:

- manifestations of tolerance whcre il is the hybrid vigour itself which probably allows the coconut lO support agressions better (Eriophyes, Phytophtora, drought. .. ) ;

- genetic resistance phenomena, where the material will only perform well in the face of a specific disease if it has the appro-priale resistance gene(s).

Now, in addition to the cffect of tolerance, hybridization often makes it possible to contribute these resistance factors to the local populations (Yellow Dwarf in the case of Lethal Yellowing) or to transfer them to introduccd populations (New Hebrides Tall).

As for the appearance of epidemics due to new diseases, it is less likely in a hybrid betwcen populations protected by heterozy-gosis than in a local one in which the rate of homozyheterozy-gosis is often high.

Plantiog material and fertilizer savings.

Most smallholders do not give minerai fertilizer to their coco-nuts, and outside regions thickly populated by man and beast organic manuring is practically non-existent, and even there it is insufficient to correct deficiencies. Yields are usually very small. It would be a great mistake to think that the plant breeder can develop planting material which will yield well whatever the soil fertility and the fertilizer dressings. At worst, in extremely impo-verished conditions no coconut wtll produce at ail. The question is whether the hybrids now made available to planters accomodates themselves better or worse than the Talls generally used to average or poor fertility and little or no fertilizer applications.

(8)

on research stations where the native poverty of the soi! was com-pensated by fairly large fertilizer applications. The aim was to determine the yield potential of this type of material. They were then plamed m tnals w1th different ferttlizer rates, and on smallhol-dings, w1th various types of SOJl and chmate. lt is snll a little early to draw the final conclusions, but the results already available show that whatever the level of fertilization, the hybrids extended by the l.R.H.Q. behave better than the Talls : they are more pre-cocious and have higher yields.

The production figures from the Ivory Coast prove that in smallholder conditions, with little or no fertilization, and in expe-rimental conditions without manuring, the hybrid PB-121 produ-ces more than West African Tall.

An example is given above (Table IV} of the harvest in nuts/ha delivered by 92 smallholders of the Assinie region (South-East of the country} to the Palmindustrie Corporation (Ivory Coast).

Delivered production does not always corre5pond to real produc-tion of the plantaproduc-tions, as the planters market part of theJI har-vest themselves in the form of fresh nuts.

It will be seen, however, that planters growing hybrids make deliveries/ha twice as large as those who grow WAT.

We can also compare controls without manuring in two fertili-zer experiments conducted by the I.R.H.O. on the Port Bouet Station (Table V).

Although the previous crops were different and unfavourable to hybrids (food crops, basically cassava), the latter yield an average 450 kg copra/ha/year more than W AT.

At Grand Drewin (Ivory Coast), where there is a very high water deficit (600 mm/year), the adult hybrid Green Dwarf x WAT receiving 1 kg KCl/tree/year produced an average 68 nuts/tree at 7-9 years, or as muchas the WAT of the same age, which got l kg annually. On the other band, with 2 kg KCI, the hybrid in GD-CG 1 produced 2,100 kg copra/ha more than WAT in 3 years (7-9 years), representing extra gross incarne amounting to 147,000 CFA f/ha (Table VI).

Although all hybrids are not of the same value (production, adaptation ta the environment and tolerance ta disease [de Nucé, 7], their supenonty over Tal! 1s pretty general ; m lnd1a, Chowgat Orange Dwarf X West Coast Tal!, on poor soi! and w1thout any manurîng, produces more than West Coast Tall : 28 nuts/tree against 17 for WCT (communication by Dr. Nayar, Director of C.P.C.R.I.),

Naturally, it would be desirable to have a lot more experimental results to demonstrate unquestionably that hybrids use mineral ·etements more efficiently, but it can be underlined that all the

fin-dings available ta date tend in the same direction and reflect the superiority of hybrids over Talls in this domain. Nobody bas yet advanced contrary results ; only analogies with rice, indefensible from a genetic point of view, gave it to be understood that hybrids were greedier for fertilizer than the Tall coconuts cur-rently planted.

III. - PROPOSALS FOR A RESEARCH AND DEVELOPMENT POLICY

The criticisms levelled at hybrid coconuts do not stand up to serions analysis. In any case, they do not justify the stoppage of development projects based on the use of this type of material.

The failure of certain of these projects can be explained, not by the exclusive use of hybrids, but by bad technical and sociological preparation of the programmes.

In this connection, it is worth while recalling the I.R.H.O. 's policy as regards genetic research then development of coconut. 1. - Genetie diversification programme.

The idea that genetic diversity offers certain protection against diseases is now unanimously acknowledged. Now the best way to increase genetic diversity quickly is ta use a ' mosaic ' of genoty-pes as little related as possible. With coconut, this goal can be neared by planting several types of hybrid in the same place.

The I.R.H.O.'s genetic diversification policy is based on the use of several types of hybrid, high-yielding and tolerant ta such diseases as the region concerned seems to be most exposed. a) Short term.

An effort is made to replace progressively the single-variety and thus very vulnerable population by a pool of high-yielding hybrids whose adaptation to the local conditions has been tested before-hand. At the present time the I.R.H.O. distributes 5 types of

hybrid of high yield potential corn bining 3 populations of Dwarf and 4 of Tall, all very different to each other :

Malayan Yellow Dwarf X WAT (PB-121} Cameroon Red Dwarf x WAT

Malayan Red Dwarf x Polynesia Tall

WAT x Rennell Tall

New Hebrides Tall x Rennell Tall

The aim of current research is to widen this range of hybrids so as to have at least 3 or 4 types ready for each ecology.

The use of several types of hybrid simultaneously in a given region, each of them with a certain variability and uniting varions resistance characters, unquestionably reduces the risk of epide-mics.

b) Mid and long term.

The objective is to provide the planter with a diversified mate-rial resistant to the most dangerous pests and diseases. It is neces-sary, therefore :

- to test the res1stance of varieties and hybrids to diseases and insects of economic importance,

- to transfer the resistance characters -of certain varieties to hybrids of high yield potential,

- ta take measures so as to be able ta adapt seed production quickly to any changes in orientation which may occur.

The LR.H.O. pursues this policy actively, favourmg the exchange of planting material and the setting up of disease resis-tance tests in countries where diseases are rife (Vanuatu, Ghana, Togo, Cameroon, Tanzania, etc.). The technique of seed produc-tion by assisted pollinaproduc-tion worked out on the Marc Delorme Sta-tion in the Ivory Coast allows the planter to benefit rapidly from the results of research in this field.

2. - Reduction of inputs.

Considerable progress can be made by studying the export of minerai elements by the coconut.

The elements taken up from the soil have different fates ; some are exported once and for all with the harvest (bunches and outs), some are immobilized for ten years or so in the stem and roots, and some are restored more or less rapidly to the soil when the fronds fall, unless the latter are taken away for domestic purpo-ses.

The studies of Ouvrier et al. [8] have shown the size of these exports.

One hectare of coconuts producing an average 13 leaves and 100 nuts/tree/year ex ports each year in the harvest alone :

49 kg N 7 kg P 96 kg K (equal to 193 kg KC!) 5 kg Ca 8 kg Mg 11 kg Na 64 kg Cl 4 kg S

The husk, which contains 60 p. 100 of the potassium exported, also takes up 18 p. 100 of the nitrogen and 26 p. 100 of the magnesium.

Any selection work resulting in the reduction of husk in the nut automatically leads to potassic fertilizer savings ; similarly, the diminution of the size of the trees or the length of the leaves cuts down mineral element immobilization.

In this respect the first hybrids extended by the I.R.H.O. are a rnarked advance on the Talls currently used (Table VII). The pro-portion of copra has increased at the expense of the husk. Fur-thermore, nearly all these hybrids have much smaller vegetative growth (height and diameter of stem, length of fronds) than the Asian and Pacifie Talls ; the difference is even more evident when related ta the tonnage of copra obtained.

For the same yield, therefore, the I.R.H.O. hybrids manufac-ture much Jess green matter than Talls, and sa use smaller quan-tittes of minerai elements (Table VIII).

3. - Application to a village environment.

ln complemenr to progress through genetic improvement, the smallholder w1ll reduce the fertihzer requirements of his planta-tion considerably by leaving the coconut fronds and husks on the ground.

ln the same way, 1t must be remembered that the smallholder bas very few means of control of pests and diseases, so that even more attention must be paid to the quality of the planting mate-rial and the prevention of epidemics.

(9)

Oléagineux, Vol. 38, n° 3 -

Mars 1983

There can be no question of diversifying the material at indivi-dual plot level, as their area is sometimes Jess than 1 ha, but care must be taken to sce that the zone does indeed become a 'mosaic ' of hybrid types, which will appreciably reduce the danger of a new d1sease deveJopmg into an epidemic. lt is obv1ous that in a region alrcady infested by a pathogen of economic importance, a common quality of ail types of hybrid supplied to the planters must be their good tolerance of this pathogen. To concludc : Suitably chosen in function of their adaptation to the environment, hybrid coconuts offer sufficient guarantees of hardiness and tolcrance to pests and diseases, They then out-class the local coconuts by several lengths, bath for precocity and for copra yicld.

lt is nonsense to say that hybrid coconuts are more demanding of inputs, especially minerai fertilizers. They are simply the plant-ing material most apt at ,.-alorizplant-ing fertilization, however modest.

Without fertilization the hybrid choscn will in any case produce more than the local cocoaut, unless evcrything is down to zero,

-

191

i.e. on an exhausted or totally deficient sOll. But can such a situa-tion be admitted '1

To argue that because most peasants do not fertilize their coco-nut groves they should be dissuadcd from planting hybrids is to condcmn thcm to under-production and under-developmcnt.

On the contrary, the agronomist and the extension worker should seek solutions replacing the purchase of minerai fertilizer which arc indecd getting more and more expensive. There are many of them, and precisely ones which are effective on small surfaces in the village environment :

- Restoration and use of various forms of organic waste ; - Legume caver crops ;

- Reduction of exports by husking in the field,

Practised in this way, the growing of the hybrid PB-121 (Mawa), is already giving spectacular results in smallholdings.

The extension of other hybnds bas started or will do so shortly. Others still require the finishing touches.

But at the present moment, the rational use of hybrids would seem to be best means available to the peasants to make their investment in coconut show a profit.

- - - Bibliographie

L'AGRICULTURE CAMEROUNAISE

EDIAFRIC - LA DOCUMENTATION AFRICAINE, Paris, France, 1983, 1" éd., 185 p., Prix: 900,00 FF.

Nouvel ouvrage à mettre au crédit d'Ediafric -La Documentation Africaine, « L'agriculture camerou-naise

»

présente en neuf chapitres, complétés par des sta-tistiques, un panorama complet de la situation de l'agricul-ture dans ce pays d'Afrique où la population rurale repré-sente 65 % du total des habitants et les produits issus du secteur primaire 65 % également des exportations :

1. - Les productions agricoles traditionnelles : cacao, café, tabac, thé, ananas, banane, riz, maïs;

Il. - Les cultures agro-industrielles et l'agro-in-dustrie : canne à sucre, coton, kenaf, hévéa, palmier à huile ... ;

Ill. L'élevage et la pêche ;

IV. L'activité forestière ;

V. Les exportations des produits agricoles et agro-industriels ;

VI. Les sociétés de développement ;

VII. Le FONADER (Fond national de Développe-ment rural} ;

VIII. La conjoncture économique du secteur pri-maire;

IX. Le développement agricole dans le cadre du

ve

plan quinquennal. Ce dernier intéresse :

- les productions vivrières : céréales, féculents, légu-mineuses, fruits et légumes ;

- les oléagineux : les plantations de palmiers à huile, le développement des plantations de cocotiers, le projet de complexe agro-industriel soja, la production d'autres huiles (coton, arachide) ;

les plantes stimulantes : café, cacao, thé ;

- les autres cultures : canne à sucre, fruits d'exporta-tion, coton, fibres de sacherie, tabac, caoutchouc, cultu-res diverses ;

- l'élevage et la pêcoe ; - l'exploitation forestière.

Pour se procurer cet ouvrage, s'adresser à : Ediafric -La Documentation africaine, 57, avenue d'léna, 75783 Paris Cedex 16 (France).

. - - - L E S SEMENCES D'ARACHIDE---~

GROUNDNUT SEED • LAS SEMILLAS DE MANi

NUMÉRO SPÉCIAL

D'OLÉAGINEUX

FÉVRIER 1983

Numéro entiérement trtlmgue : Français, Anglais, Espagnol

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