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PROSODIE ET LEXIQUE : TENDANCES MAJEURES OBSERVÉES EN DIALOGUE HOMME-MACHINE

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00230422

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00230422

Submitted on 1 Jan 1990

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PROSODIE ET LEXIQUE : TENDANCES MAJEURES OBSERVÉES EN DIALOGUE HOMME-MACHINE

P. Romeas

To cite this version:

P. Romeas. PROSODIE ET LEXIQUE : TENDANCES MAJEURES OBSERVÉES EN DIA- LOGUE HOMME-MACHINE. Journal de Physique Colloques, 1990, 51 (C2), pp.C2-545-C2-548.

�10.1051/jphyscol:19902128�. �jpa-00230422�

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COLLOQUE DE PHYSIQUE

Colloque C2, supplément au n°2, Tome 51, Février 1990 C2-545 1er Congrès Français d'Acoustique 1990

PROSODIE ET LEXIQUE : TENDANCES MAJEURES OBSERVÉES EN DIALOGUE HOMME-MACHINE

P. ROMEAS

Laboratoire "Parole et Langage", CNRS URR 261, Université de Provence,

29 Avenue R. Schuman,

F-13631 Rix-en-Provence, France

Résumé : Les relations qui existent entre la prosodie et l'organisation des unités lexicales, syntaxiques, et sémantiques, renvoient à deux approches : analyse en patrons prosodiques, et analyse en marqueurs de frontières. Nous proposons une coexistence des deux modes d'organisation des phénomènes tonals en français.

Nous distinguons un marquage tonal des fins de constituants, caractérisé par son intrasyllabicité et un corps d'Indices acoustiques spécifiques, et un marquage tonal global, potentiellement suprasyllabique, dont la présente étude montre l'importance dans l'intégration de la chaîne syllabique vers le niveau lexical. Le dialogue homme-machine favorise le marquage prosodique des Items lexicaux. La démarcation d'entités monolexicales et bllexicales par les configurations suprasyllabiques y est une tendance forte.

Abstract: Describing the relation between prosody and the lexical, syntactic, and semantic units, can be carried out In two main ways : prosodlc patterns analysis, and boundary prosodlc cues analysis. We hypothesize that trench prosody must be accounted for by both approaches. Therefore we distinguish between a local, tntrasyllablc, acoustically marked tonal feature which Indicates the end of constituents, and global, suprasyllabic tonal patterns which, as shown in this study, play an important role in integrating the syllabic Into the lexical level of organization. One and two-term lexical entities may often be parsed by means of suprasyllabic tonal patterns, which occurrence is strengthened in man- machine dialog context.

La prosodie constitue une dimension particulière de l'organisation de la langue. Grâce aux paramètres mélodiques et temporels, notre système perceptif trouve un accès direct à des aspects de la structuration linguistique qui n'apparaissent pas dans la chaîne phonétique (syntaxe, organisation sémantico-énonclative, modalité). La prosodie joue donc un rôle fondamental dans la confrontation qui doit s'opérer entre les processus perceptifs ascendants (inferences à partir des paramètres acoustiques, construction d'un percept de nature linguistique) et descendants ( hypothèses émises à partir de la compétence du locuteur, prédiction des événements).

Les traitements automatiques de la parole incluant un module prosodique tentent d'exploiter le rôle central de cette composante.

Des liens serrés ont été constatés entre l'organisation des unités prosodiques et les frontières d'unités lexicales, de syntagmes, ou de constituants du message tels que thème et rhèmeJouati (1987) rappelle que deux approches majeures de cet "tsomorphisme" (terme souvent abusif) semblent avoir dominé dans la recherche de modèles pour la prosodie du français. On trouve d'une part les modèles qui

"considèrent comme prosodiquement pertinentes les fluctuations paramétriques globales" ( p.35), parmi lesquels on peut ranger l'approche de Vaisslère ( 1 9 8 0 ) en "mots prosodiques". Ces modèles aboutissent à une description en termes de patrons prosodiques. Ils s'illustrent notamment par l'école hollandaise Ct Hart & Collier, 1975). Ils n'ont toutefois pas la prépondérance dans la tradition littéraire sur la prosodie du français, où l'on a privilégié le marquage des frontières plutôt qu'une structuration globale en patrons. Au sein de cett8 seconde tendance, la description, d'abord concentrée sur les seules syllabes finales d'unités lexicales ou de syntagmes, s'est ensuite penchée sur le problème des proéminences initiales (Vaisslère, 1974; Rossi, 1985; Hirst

&DiCristo, 1984,1986), et même internes (Pasdeloup, 1988).

Nous proposons une approche qui emprunte à chacune de ces deux tendances. Nous avons proposé ailleurs ( Roméas, 1988) une distinction formelle entre deux types de configurations tonales: concave et non-concave, dont la première est obligatoirement Intrasyllabique, peu versatile quant à sa réalisation acoustique ( nous avons dégagé un corps d'Indices précis), et largement coextenslve des frontières finales de constituants syntaxiques. En association avec la configuration concave, nous avons trouvé des indices souvent redondants, comme la présence d'une pause immédiatement après le gllssando de Fo, ou le réajustement du cadre de référence tonal ( registre de la variation tonale sur une portion d'énoncé).

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:19902128

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COLLOQUE DE PHYSIQUE

Sans doute trop influent% par les modèles privilégiant les frontières et donc les variations mélodiques locales, nous insistions peu sur le caractère contingent de l'intrasyllabicité des configurations non-concaves. En réalité, la présente étude montre que les configurations non-concaves sont majoritairement suprasyllabiques ( 5 8 a 78%. voir tableau 1). Par ailleurs, nous montrons une assez forte coextensivité de ces patrons avec les unités ou les groupements lexicaux. En cela, c'est aux modèles de deçcription par patrons que nous empruntons.

Les configurations concaves: âes marqueurs de frontière.

Ces configurations çont appelées ainsi en raison de la pente uniformément croissante de la courbe Fo. Ses principaux indicesacoustiques sont: le caractère uniformément croissant de la pente, l'ampleur de la variation DFo, 1:intrasyllabicité (un seul noyau vocalique NV), l'allongement significatif de ce NV, et éventuellement la présence d'une pause immédiatement après la syllabe concernée. La pondération entre ces indices fluctue selon les contextes et les locuteurs.

Notre étude porte sur 5 0 0 configurations ( 1 0 0 x 5 locuteurs) tirées du corpus METEO du GRECO- Communication Parlée.L'étiquetage /concave/ vs /non-concave/ n'est pas l'objet d'une automatisation, qui reste à faire. En revanche, Il résulte d'une application stricte du corps d'indices. Nos donnéeç montrent que la proportion des /concave/ pour 100 configurations fluctue de 2 3 à 45% selon les locuteurs.

Quelle que soit cette proportion, on observe que 6 2 à 93% (moy.77.2%) des /concave/ marquent des syllabes finales de syntagmes, analysables mmme constituants syntaxiques majeurs. Si l'on inclut les finales d'unités lexicales, qui sont des frontières de second ordre, on remarque qu'il s'agit d'un trait prosodique puissant, qui permet de détecter une finale de mot dans 8 0 à 100% des cas.

Les configurations non-concaves: une fonction intégratrice du niveau lexico-syntaxique.

Les configurations non-concaves correspondent aux çéquences de syllabes:

1

1

regroupées autour d'un pic mélodique ne répondant pas aux critères de concavité,

2) et dont lavaleur Foest signilicativement supérieure à la valeur, au même temps, de la droite de régression s'appliquant à l'ensemble des tons bas.

Le tableau I montre qu'elles sont généralement suprasyllabiques. Leur détection supposera donc une mémoire des valeurs de Fo sur les NV successifs, ce qui constitue, selon House ( 1987a,b) un mode spécifique de perception des phénomènes tonals chez l'homme. Pour 3 7 à 7 1 % des cas où elles ne portent que sur une syllabe, il s'agit en fait de mots monosyllabiques. Il convenait donc de s'intéresser à leur coextensivité avec les unités lexicales.

Tableau I : s u r e et pourcentage des configurations non-concaves par nombre de syllabes couvertes (ns). Le pourcentage est donné pour le nombre d'occurrences des /non-concave/. aui. sur 100 confiaurations observées Dar

. .

,

locuteur. varie de 5 5 à 77.

1s L 1 score

W

sur 5 5

L 2 score %

sur 5 9

L3 score %

sur 7 7

L 4

score

W

sur 7 6

L5 score %

sur 71

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C 2 - W

Tableau II : score et pourcentage des configurations non-concaves par nombre d'unités lexicales couvertes (nl).Le pourcentage est donné pour le nombre d'occurrences des /non-concave/, qui, sur 100 configurations observées par locuteur, varie de 55 à 77.

ni

1 2 3

>3 L1 score %

sur 55 37

11 3 2

71.1 21-1 5.7 3.8

L2 score %

sur 59 33 24 2 0

55.9 40,7 3.4 0

L3 score %

sur 77 56

17 3

1 72.7 22

3.9 1.3

L4

score % sur 76 57 13 5 1

75 17.1 6,6 1,3

L5 score %

sur 71 44 21 4 2

29-6 (?2 56 2,9

Le tableau II montre que 56 à 758 des /non-concave/ s'étendent sur une seule unité lexicale, et que 70SB au moins des restantes portent sur deux unités lexicales. Or la majorité de ces groupements de deux unités lexicales révèle une relation de dépendance syntaxique directe (soit déterminant/déterminé entre 2 termes dont 1 nominal, soit construction d'un mot syntaxique à partir de l'unité lexicale et des clitiques, articles, prépositions, et autres mots fonctionnels qui la jouxtent). Si l'on ajoute les configurations monolexicales et les bilexlcales avec relation de dépendance syntaxique directe, on conclut que 81 à 94X des /non-concaves/, selon les locuteurs, marquent des entités syntaxiques à 1 ou 2 termes. Les /non-concave/ ne portent donc pas sur n'importe quelle séquence de la chaîne syllabique, mais permettent une intégration du cursus syllabique vers le niveau lexical et la formation des groupes syntaxiques.

On est amené à se demander si cette congruence s'avère exploitable en macro-segmentation. Une réelle cœxtensivité des deux types d'unités est-elle observable? Nous avons vérifié le pouvoir démarcatif des bornes (gauche et droite) des configurations sur ces groupements lexicaux,

On remarque en premier lieu que l'absence totale de démarcation est un cas extrêmement rare ( 0.3* ). Par ailleurs, la démarcation totale, c'est-à-dire la cœxtensivité, est un phénomène très répandu, surtout sur les unités lexicales seules, où il est majoritaire chez 4 locuteurs. Pour les groupes de 2 unités lexicales, la cœxtensivité atteint une moyenne de 4555. La démarcation partielle est fréquente également; elle est meilleure à l'initiale. S'il n'est pas sûr que la principale fonction de cette marque prosodique soit la démarcation lexicale, le début et la fin d'une configuration suprasyllabique renforcent toujours l'hypothèse d'une initiale et d'une finale d'unité lexicale.

Les cas où la borne gauche de configuration indique une finale lexicale, et ceux où la borne droite indique une initiale lexicale, constituent un phénomène marginal (1.4 à 12.3SB), qui ne manque pas non plus d'intérêt: la fonction prosodique n'y est plus démarcative, mais connective. puique la configuration est alors centrée sur la frontière interne du groupe lexical.

Perspective.

A la suite des auteurs qui ont récemment évoqué la question d'un double mode de représentation (cf. Touati, 1987; Leach, 1989), ou de perception (House 1987a,b) de l'organisation tonale, nous situons ces résultats dans une analyse qui distingue:

1 ) une variation locale, intrasyllabique, démarcative par marquage ponctuel aux frontières, 2) une variation globale, potentiellement suprasyllabique, démarcative par marquage mélodique d'un groupement, et assumant par là une fonction intégratrice du niveau syllabique vers le niveau lexico- syntaxique.

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COLLOQUE DE PHYSIQUE

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-

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