HAL Id: jpa-00206458
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Effets de cohérence Zeeman dans une vapeur atomique excitée par des électrons lents
Odette Nedelec
To cite this version:
Odette Nedelec. Effets de cohérence Zeeman dans une vapeur atomique excitée par des électrons lents. Journal de Physique, 1966, 27 (11-12), pp.660-670. �10.1051/jphys:019660027011-12066000�.
�jpa-00206458�
660.
EFFETS DE
COHÉRENCE
ZEEMANDANS UNE VAPEUR
ATOMIQUE EXCITÉE
PAR DESÉLECTRONS
LENTSPar ODETTE
NEDELEC,
Laboratoire de
Spectrométrie Physique,
Faculté desSciences,
Grenoble.Résumé. 2014 On étudie les
phénomènes
résonnants observés sur la lumière de fluorescence issue d’un ensembleunique
etcomplet
de sous-niveaux Zeemanéquidistants
d’une vapeuratomique
excitée. Ces effets sontexprimés
en fonction de la lumière émise enchamp nul,
indé-pendamment
duprocédé
d’excitation et du momentcinétique
des niveaux. On considère suc-cessivement le cas où le niveau
duquel
est issue la lumière observée est excité directement àpartir
dufondamental, puis
le cas d’une désexcitation par cascade. Enprésence
d’unchamp
deradiofréquence,
leséquations
des diverses courbes de résonance sont obtenues sans avoir à résoudred’équations couplées.
Abstract.2014A
study
is made of the resonant effects observed on the fluorescentlight
emittedfrom a
unique
andcomplete
set ofequally spaced
Zeeman sublevels of an excited atomic gas.These effects are
expressed
as a function of thelight
emitted in the absence of amagnetic field, independently
from the excitation process and from theangular
momenta of the levels.We first consider a level
directly
excited from theground
state, then a cascadedecay.
Withina radiofrequency field,
the resonantequations
are calculated withouthaving
to solvecoupled equations.
PHYSIQUE 27, 1966,
Introduction. -
L’experience
de double réso-nance de Brossel
[3]
a 6t6transpos6e
4 1’excitationélectronique [2]
etinterpretee partiellement
dans cecas a 1’aide de la formule de
Majorana,
une inter-pr6tation complete
avec cette methode n6cessitant la connaissance despopulations
des différents sous-niveaux Zeeman.
Depuis,
divers autres effets r6son-nants ont 6t6 mis en evidence par excitation
optique,
effets liés à la
presence
d’une « aimantation trans-versale
globale
» dans la vapeur[4].
Le but de cetarticle est de
d6velopper
un formalismepermettant
l’interpr6tation quantitative
des effets r6sonnantsobtenus
apr6s
excitation6lectronique,
en tenantcompte
de la désexcitation par cascade.Signalons
que des travaux r6cents
[8]
ontpermis
unegénéra-
lisation de
1’expression
des effets r6sonnants dansune vapeur
atomique
excitée par voieoptique.
Dans le cas d’une excitation
optique,
il est pos- sible de d6crire lesysteme
excite par une matrice densit6 et de calculer les intensit6s observ6es enappliquant
les diff6rentesr6gles
de 1’6mission lumi-neuse
[4]. Or,
dans le cas de 1’excitation 6lectro-nique,
il est difficile d’ecrire la matriced’excitation,
le processus d’excitation 6tant peu connu. Nous allons considérer la lumière de
fluorescence
issue d’unensemble
unique (1)
etcomplet
de sous-niveaux(1)
Nos résultats ne sont pas valables : si l’observa- tion porte surplusieurs
ensembles de cous-niveauxZeeman,
appartenant a des niveauxhyperfins,
parexemple ;
auvoisinage
d’un croisement de deux sous- niveaux appartenant a des niveaux differents(voir [5]) ;
si un
champ
deradiofrequence
6tablit des transitions appartenant a des niveaux differents.Zeeman
iquidistants.
Nous supposerons que l’itatfondamental
n’est nialigni,
ni orienti et que le seul temps de relaxation dans l’itat exciti est la durée de vie radiative. Dans cesconditions,
nous montronsque la lumiere de
fluorescence, apr6s
excitationélectronique,
peut etre décrite 4partir
degrandeurs
directement accessibles a
1’experience :
le taux depolarisation
de la lumiere 6mise enchamp
nul et ladirection du
jet
d’61ectrons.Le formalisme que nous utilisons au
depart
estcelui de la matrice
densit6,
mis aupoint
par Barratet
Cohen-Tannoudji [4]
pour d6crire les divers effets r6sonnantsapparaissant
sur la lumiere 6mise parune vapeur excitée par une
source optique
ordinaire(lampe
adécharge).
Dans unepremiere 6tape
nousadaptons
ce formalisme defagon
a éviter de faireintervenir la nature
physique
duprocédé
d’exci-tation,
ainsi que les elements individuels de la matrice densit6(paragraphe I).
Nous montronsensuite que la lumiere 6mise en
champ
nulpeut
6tre décrite a I’aide d’un nombre limit6 deparametres expérimentaux (paragraphe II).
Puis nous 6tudions1’6volution dans un
champ magnétique,
d’un niveauexcite directement a
partir
du fondamental(para- graphe III)
ou excite par emissionspontanee
issued’un niveau
d’énergie supérieure (paragraphe IV).
1. Generalites sur le traitement
di6orique.
-A)
COMPARAISON DE L’EXCITATION OPTIQUE ET ELEC- TRONIQUE. - L’excitationélectronique
telle quenous la faisons dans nos cellules
(voir [2])
satisfaitaux conditions de validit6 de la th6orie utilis6e pour
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019660027011-12066000
d6crire un etat excite par une source
optique
« large » [4].
Dans les deux cas :- L’onde lumineuse 6mise par les atomes excites n’a pas de
phase
d6finie.- La
dispersion d’energie A
de la raie excitatriceou du
jet
d’61ectrons estgrande
devant lalargeur
naturelle de 1’etat excite et devant 1’ecart Zeeman des
sous-niveaux ;
il en resulte que la « duree )) du processus d’excitation d’un atome,qui
est de l’ordrede 1
/A,
est un temps tres court devant les autrestemps
dusysteme (durée
devie, p6riode
deLarmor) ;
en outre,
plusieurs
sous-niveaux peuvent etre excites simultan6ment dans le meme atome, lespopulations
de ces niveaux 6tant
indépendantes
de l’intensit6et de la direction des
champs magn6tiques appli- ques.
- L’intensit6 excitatrice est suffisamment faible pour n’avoir pas d’action ult6rieure sur 1’6tat excite.
Notons que 1’6mission de lumi6re par un atome est consideree
6galement
comme un processus instan-tan6,
sa « duree )) 6tant de l’ordre de l’inverse de lafrequence
de la raie 6mise.Les caract6res différents des modes d’excitation
optique
et6lectronique
sont essentiellement :- L’excitation
6lectronique
permet d’atteindrenon seulement le niveau de resonance
optique,
maisn’importe quel
niveauexcite ;
il faudra donc tenircompte des
ph6nom6nes
de d6sexcitation par cascade.- L’excitation
électronique
deproduit qu’un aligne-
ment, c’est-a-dire que deux 6tats propres de
signes opposes (mL
et -mL)
du meme moment orbital Lsont
6galement peuplés.
Des considerationssimples
de
symetrie permettent
dejustifier
cette pro-pri6t6 [1].
La lumiere 6mise enchamp
nul est par- tiellement etrectilignement polaris6e.
- Dans une excitation
optique, l’impulsion
duphoton
estn6gligeable
devantl’impulsion
desatomes dont
l’ énergie ein6tique
estl’ énergie
ther-mique
4 latemperature
ordinaire. Par c,ontre,l’impulsion
de l’ilectron est du même ordre degrandeur
que
l’impulsion
des atomes. La vitesse ainsi commu-niqu6e
ne sera consideree que lors de 1’6valuation des limitations des dur6es de vieatomiques
duesaux collisions contre les
parois
des electrodes.- L’intensit6 du courant est insufflsante pour permettre d’obtenir un « pompage
6lectronique
)) dufondamental,
6tant donne que la relaxation des atomes estcomplete
lors d’un choc contre les 6lee-trodes.
B)
DESCRIPTION DE L’ETAT EXCITE. - Grace aucaractere instantane des processus d’excitation et
d’6mission,
la vitesse de variation de la matrice densite d6crivant 1’6tat excite est la somme de troistermes
(voir [4]).
d (1)
dt
O"mm decrit le processus d’excitation. On poseraGO etant la matrice d’excitation.
d(3)
dt
amm, decrit l’évolution propre dans le niveaudt
excite et est donn6 par le commutateur -
i(JC, o),
Je etant le Hamiltonien du niveau excite. Dans le
cas ou seul un
champ magnetique Ho dirig6
suivant1’axe de
quantification
Oz estapplique,
les termesde ce commutateur sont
egaux
àa condition que le moment
ein6tique
total soit unbon nombre
quantique.
we est lapulsation
deLarmor dans le niveau excite considere : coe = gV-B
Ho, g
= facteur deLandé,
(LB =magnéton
deBohr.
d(2)
décrit l’émission Nous
dt
amm, décrit l’émissionspontanee.
Nous Ieprenons
6gal
4 -famm’,
r etant l’inverse de la duree de vie r du niveau excite.Pour d6crire 1’6tat excite par bombardement elec-
tronique,
il faudrait donc connaitre la matrice d’excitation aO.Puisque
Iejet
d’electrons nepossede
aucune direction
privil6gi6e
autour de sa directionde
propagation,
et que nous supposons que l’état fondamental a lasymetrie sph6rique,
il en resulteque le
systeme excite,
consid6r6 immédiatementapr6s 1’excitation, poss6de
lasymétrie cylindrique
autour de la direction
du jet.
Sile jet
estparallele
a I’axe de
quantification Oz,
lesphases
des coef-ficients am du
d6veloppement
de la fonction d’onde d’un atome excite(t-O) - E am(t==O) 1m >
varientm
de
façon
al6atoire d’un atome al’autre,
et la valeurmoyenne, pour 1’ensemble des atomes
excites,
desproduits a.(t.0) a’(t=O)
est nulle si m =1= m’. Lamatrice
am(t=O) . a’(t=O)’
dicrivant l’excitation instan-tanée,
est doncdiagonale
si lejet
d’electrons estparallèle
à l’axe dequantification
Oz. Nous1’ecrirons,
dans ce
cas, ago
Si la direction dujet
estquelconque
par rapport aux axes de
quantification,
nous obte-nons la matrice cO en
transformant 6o
par rotation(voir appendice) :
Cette transformation est valable en
presence
dechamp magn6tique, puisque
nous avonssuppose
que lar6partition
des momentscin6tiques
créés lors de1’excitation est
indépendante
duchamp. Rappelons qu’aucune r6gle
de selection nepermet
de d6ter- miner les termes deao.
Les axes de
quantification
seront d6finis de lafugon
suivante : Oz a la direction et le sens duchamp magn6tique Ho ;
leplan jet-champ
permet de determinerOx, perpendiculaire
4Oz ; Oy
esttel que le tri6dre
Ox, Oy,
Oz soit direct( fig.1).
C)
INTENSITE LUMINEUSE OBSERVEE. -Rap- pelons
que laquantite
de lumi6re 6mise par unite detemps
dans unangle
solide A92 autour d’une direc- tion donn6e et avec un 6tat depolarisation
ex donnes’ecrit
[4],
a une constantemultiplicative
Bpres :
Toutes les constantes sont
group6es
dans leterme
Io qui
estproportionnel
a l’intensit6 totale 6mise et 4l’angle
solide observe.ex : est un vecteur unitaire
rep6rant
lapolari-
sation d’ observation.
(L :
d6signe
un sous-niveau du niveaufinal.
D : est
l’op6rateur
momentdipolaire 6lectrique.
Nous avons introduit la constante T’ pour norma-
liser la matrice densite.
Afin d’obtenir une
expression
des intensit6s obser- v6esindépendante
des elements individuels de la matricedensite,
nousremplaçons
les coefficients deClebsch-Gordan, qui
sontg6n6ralement utilisés,
par lescomposantes
standardDq
del’op6rateur
momentdipolaire 6lectrique
D. D est unop6rateur
vectorielhermitique
et, par definition :§, ’r),
sont les vecteurs unitaire des axesOx, Oy,
Oz.(Notations
de Blatt etWeisskopf).
L’intensite observ6e
peut
ainsi Atre mise sous la forme :Le
probl6me
du calcul des intensit6s consiste à 6valuer la valeur moyenne dans I’atome de chacun des neufoperateurs D q D:.
Les seulespolarisations
d’observation
qui
permettent d’observer les transi- tionscorrespondant
a un seulop6rateur Dq D+
sont 6+, a-- et 7u pures
qui
sontorthogonales.
Le
produit
tensoriel de deuxop6rateurs
tensoriels irr6ductibles Tk1 et Tk8 peut etre mis sous formed’operateurs
tensoriels irréductibles Tk dont lescomposantes
sont[7] :
En utilisant la formule
(5)
et le faitque Dq = T q 1) et DQ
=(- 1)q D-a,
on peu construire desop6ra-
teurs tensoriels irr6ductibles
TQ (k
=0, 1, 2)
àpartir
de combinaisons linéaires desDq D:.
Confor-mement aux notations utilis6es par d’autres
auteurs
[8]
nousappelons ao
la valeur moyenne d’unop6rateur Tk
_ -Ces valeurs moyennes
repr6sentent respecti-
vement :
k = 0 : la
population globale
du niveau(scalaire)
ou la lumi6re totale
6mise,
k = 1 : l’orientation
(3 composantes)
ou lalumiere 6mise
polaris6e circulairement,
k = 2 :
Falignement (5 composantes)
ou lalumiere 6mise
polaris6e rectilignement.
D’apr6s
le th6or6me deWigner-Eckart,
les élé-ments de matrice
JmlTklJm’
> sont propor- tionnels aux coefficients de Clebsch-GordanJkm’ql Jm
>. Unopérateur Ta
a donc des élé-ments de matrice entre des sous-niveaux tels que
m - m’ = q. Pour que chacun de ces
op6rateurs
soit defini de
facon precise,
ilfaut,
en outre, calculer 1’element de matrice r6duitcorrespondant
achaque
groupe k en fonction du moment
cin6tique
desniveaux entre
lesquels
se fait la transition[6].
En
fait,
nous verrons que ce calcul est inutile dansnotre cas, la
correspondance
etablie avec lesop6ra-
teurs
Dq Dt permettant d’exprimer
la valeurmoyenne de chacun de ces
op6rateurs Tkq
en fonctionde la lumiere 6mise en
champ
nul. Pourexprimer
l’intensit6 observ6e a I’aide des
op6rateurs Tk
ondoit définir une fonction de la
polarisation
d’obser-vation
O§(6x),
telle que :663 Pour
cela,
on peutproc6der
paridentification,
demanière à obtenir les memes résultats
qu’avec (4).
Dans le cas d’une
polarisation
d’observation recti-ligne, reperee
par lesangles polaires P’
et oc’(angles d’Euler, fig. 3),
on obtient ainsi :II.
Description
de la lumiere emise enchamp
nul.- Nous d6crirons la lumiere 6mise en
champ
nulpar l’interm6diaire de valeurs moyennes
d’opera-
teurs.
On ne consid6rera ici que des
proc6d6s
d’excitationposs6dant
un axe desymétrie.
Pour que ladescrip-
tion de la lumière de fluorescence soit la
plus simple possible,
nous choisissons 1’axe dequantification
Ozselon 1’axe de
symetrie
de 1’excitation(2) :
la matriced’excitation 6°
(= erg)
estdiagonale,
et les seulsop6rateurs Dq D+ pouvant
avoir une valeur moyennenon nulle sont alors les trois
op6rateurs
«longi-
tudinaux o. Ces valeurs moyennes seront les «
polari-
sations de
difinition
» : :Ces
polarisations
sont directement accessibles al’expérience:
il suffit de mesurer les intensités 6mises avec lapolarisation
propre a chacun de cestrois
opérateurs,
lechamp magn6tique
6tant nul.Dans le cas de 1’excitation
électronique,
la lumiere6mise est
polarisee rectilignement (polarisation
par-tielle) : Ia+
= 10-. L’état excite peut alors etre decrit a 1’aide seulement de deuxparametres.
Nousadopterons
les intensitésIl
etIII qui d6signent respectivement
les intensités observ6es enchamp
nul avec une
polarisation //
ou 1 aujet 6lectronique.
Les
polarisations
de d6finition seront donc(voir [8]) :
(2)
Precisons la direction de (( l’axe desymetrie
de1’excitation », dans des cas
particuliers :
Excitation
electronique :
direction depropagation
dujet d’electrons ;
lumi6re naturelle : direction de propa-gation
dufaisceau,
lumi6repolarisee
circulairement : direction depropagation
dufaisceau ;
lumi6repolaris6e rectilignement :
direction du vecteur6lectrique.
Ces
procedes d’excitation, qui poss6dent
un axe desymétrie,
sont les seuls utilises enpratique.
Ces notations conviennent
6galement
pour d6crireun
systeme
excite par une lumiere dont lapolari-
sation
rectiligne
aurait même direction que lejet
d’electrons ou par une lumière naturelle se propa- geant dans la meme direction que
le jet d’61ectrons,
c’est-a-dire tous modes d’excitation cr6ant un
aligne-
ment dans 1’etat excite.
Exprimons
les valeursmoyennes des
op6rateurs Ta
a 1’aide de[5],
de[8],
et de
[9] :
Les valeurs moyennes des
op6rateurs,
d6crivant1’excitation du
syst6me
par unjet
faisantI’angle Pi
avec 1’axe de
quantification,
seront :Une
transformation
unitaire nechangeant
pas la trace, nous pouvonseffectuer
latransformation
surl’ 0 pérateur
et non sur la matrice densité :En
resume,
ladescription
de 1’etat excite necessite la connaissance de tous les termes de la matrice densite ou de la valeur moyenne d’un nombred’op6-
rateurs
orthogonaux 6gal
au nombre des termes dela matrice densite. Le fait que l’observation
porte
sur une transition
dipolaire ilectrique (c’ est-à-dire
sefait par l’interm6diaire d’un
photon
de momentcin6tique 1)
entraine que la connaissance des valeurs moyennes de neufop6rateurs
au maximum(Dq DQ
ou
Ta)
est n6cessaire pour d6crire la lumi6re de fluo-rescence. De
plus,
la connaissance dessymgtries
dansle
procidi
d’excitation et le choix de l’orientation desaxes de
quantification
permet de r6duire encore le nombre deparametres
n6cessaires pour d6crire la lumiere 6mise enchamp
nul.Si on peut trouver un axe de
quantification tel
que la matrice d’excitation soitdiagonale,
la lumière defluorescence s’exprime
enfonction
seulement de troisparamètres
que nous avonsappel6s
les« polarisations
de d6finition )). Dans ce cas, la
description
de lalumiere 6mise en
champ
nul par l’interm6diaire desop6rateurs
tensoriels irréductibles utilise troisdonn6es
exprimees
en fonction des trois «polarisa-
tions de definition )) :
L’intensiti totale
proportionnelle
h :Le « taux
d’orientation »
:Le « taux
d’alignement » :
:Pll
-P.L IPII + 2P.L-
L’excitation
electronique produisant
unaligne-
ment pur, deux
parametres
suffisent pour d6crire la lumi6re émise : l’intensit6 totale et le taux d’ali- gnement fournis par les mesures deIll
etIj..
Rappelons qu’une
excitationoptique
est dite en«
polarisation
incohérente » ou en «polarisation
coherente )) selon que la matrice d’excitation est dia-
gonale
ou non[4],
c’est-a-dire selon que lesop6ra-
teurs transversaux
(T k, q 0 0)
ont une valeurmoyenne nulle ou non nulle. De
même, l’excitation electronique
peut introduire de la « coherence hertzienne » dans unsysteme atomique,
a conditionque le
jet
d’electrons ne soit pasparallele
a 1’axe dequantification
Oz determine par la direction duchamp magnétique.
Lesphenomenes
observés parexcitation
optique
enpolarisation
« coh6rente » ou« incohérente » peuvent
respectivement
segénéraliser
a 1’excitation
electronique
« transversale » ou« longi-
tudinale ».
I I I.
Evolution
dans un seul niveau. -A)
CHAMPMAGNETIQUE DE DIRECTION FIXE. - Pour d6crire 1’evolution du
syst6me
sous 1’eflet d’unchamp magnétique,
onprend
la direction duchamp magn6- tique
comme axe dequantification.
Nous avons vuqu’un
terme (Jmm’ de la matrice densit6 est alors solution de1’6quation
différentielle(voir (1)) :
Chaque op6rateur T"
intervenant dans1’expres-
sion de l’intensit6
observ6e,
a des elements de matrice entre un ensemble decouples
de sous-niveaux dont la difference
(m
-m’)
est6gale
a q.Le calcul de sa valeur moyenne
aQ
fait donc inter- venir les termes de la matrice densite tels quem - m’ = - q. Par
consequent
La matrice d’excitation (j°
peut d6pendre
dutemps ; on pose
expression qui
d6finitpk.
Si 1’excitation est
continue,
le calcul deTr [ cpO . T§]
est irnm6diat
((10), (11))
en fonction despolari-
sations de definition.
Citons,
commeexperiences
dece type " la
dépolarisation magn6tique,
les reso-nances obtenues en modulant l’intensit6 du
champ magn6tique Ho.
Si 1’excitation estmodul6e,
la fonc-tion du temps se met en facteur sur tous les termes de la matrice d’excitation et il
suffira,
en outre, de connaitre cette fonction du temps pour determiner la valeur moyenne d’unop6rateur quelconque ;
onobtient dans le cas d’un
champ statique
Soit
Les
ph6nom6nes
r6sonnants observes dans unchamp statique,
1’excitation 6tant continue oumodul6e en
intensité,
sont etudies en detail dans[1].
Remarquons
que dans unchamp magnetique
dedirection
fixe,
seuls lesop6rateurs
transversaux(q
;0)
ont leur valeur moyenne modifi6e(dans
lesens d’une
diminution)
au cours de 1’evolution. II faudradonc,
pour observer unphenomene
r6sonnantdans un
champ magnetique
de directionfixe,
que 1’excitation introduise de la coherence hertzienne dans lesysteme atomique
et que lapolarisation
d’observation soit « coh6rente » faisant intervenir
un
op6rateur
transversal dont la valeur moyenne enchamp
nul est differente de zero.B)
CHAMP DE RADIOFREQUENCE2H 1
cos Wt PER-PENDICULAIRE AU CHAMP STATIQUE
Ho.
- Lesexp6-
riences de ce type, li6es a une excitation
optique
sont bien connues. Si 1’excitation est en «
polari-
sation incoherente », la mesure du taux de
polari-
sation de la lumiere 6mise en fonction de l’intensit6 du
champ magnetique statique
conduit a des courbesde resonance du type
Brossel-Majorana (1950) [3].
Dans le cas
general,
on peutobserver,
en outre, des modulations de la lumi6re 6mise(light-beats).
Lath6orie de ces effets a ete faite par Barrat
[3]
et par Series et al.[3] qui
ont vérifiéexp6rimentalement
un
grand
nombre de resonances de ce type dans lecas d’un niveau J = 1. Nous allons montrer que,
quelle
que soit la naturephysique
del’excitation,
etquels
que soient les momentscinitiques
desniveaux,
si les
polarisations
enchamp
nul sont lesmemes,
onobtiendra des courbes de risonance semblables.
Pour d6crire 1’evolution de l’atome
excite,
sous1’effet des deux
champs magn6tiques,
on se rameneraau cas d’un
champ magn6tique unique
enquanti-
fiant dans le ref erentiel du
champ
effectif[3]
tour-nant a la
frequence
(ù duchamp
deradiofréquence (fig. 2).
Lefait
de choisir lechamp effectif
comme axede
quantification Oz permet
le calcul immidiat de lamatrice
densité à l’ état stationnaire defagon
indé-pendante
du momentein6tique
du niveau. Laméthode que nous d6crivons ici est presque ana-
logue
a celle deBarrat,
a cecipres
que Barrat con-serve la direction Oz du
champ Ho
pour axe dequantification
dans le ref erentiel tournant. Lesnouveaux axes
(OZ, OX, OY)
que nous prenons pouraxes de
quantification (fig. 3)
sont obtenus apartir
des axes
primitifs (Oz, Ox, Oy)
par rotationd’angles
d’Euler oc =
cot,
= arc tgH, _, y == HO-H
Y 0(voir
appendice, fig. 3)
où H est tel quegtlb H
= (ù.Les diff6rentes
etapes
du calcul sont les suivantes :- On
exprime
la matrice d’excitation a° =6ezp
dans le référentiel tournant du
champ
effectif- On calcule la matrice densite selon
l’équa-
tion
(13),
lechamp agissant
etant lechamp
effee-tif
Hetp. Appelons
aeff la solution obtenue enregime
stationnaire
(t » 1/r).
La matrice densite dans le ref erentiel de1’experimentateur
est, enregime
stationnaire :
-
Enfin,
on calcule l’intensit6 observ6e(6q. (6)).
Pratiquement,
onopere
dans l’ ordre inverse : la valeur moyennecr; de chaque op6rateur
devra etreexprimée
en faisant intervenir la matrice densite dans le référentiel duchamp
effectif.II faut connaitre comment
ag depend
du tempspour
pouvoir
calculer la matrice densite O"eff. Posons :où
q;ff
nedepend
pas du temps.Décomposons
les rotations faissant passer de6egp
à
Jga (voir appendice) :
La rotation
(cx)
faitapparaitre
des fonctions du temps sur les termes nondiagonaux
desegp
D6composons
cette matrice en sous-matrices con- tenant des termes A une seulefréquence n :
La transformation de l’une de ces sous-matrices dans la rotation
(?)
fournit la matrice(pexp :
En tenant compte de 1’evolution du
syst6me (voir éq. (29)) :
- En reportant
(20)
dans(17), 6q
peut etre missous la forme :
En
effet, 1’expression
de la trace d’unop6ra-
teur
Tq
fait intervenir les termes de la matrice densite O’eff tels que mil - m"’ = - q’ ; le terme d’6volutioncorrespondant
àl’opérateur q’
sera done:- D’autre part, en utilisant
1’6quation (19) :
La restriction
(m -
m’ =n) portant
sur le choixdes termes de
aexp impose l’op6rateur T., qui
inter-viendra dans la trace, c’est-h-dire
qui
a des elementsde matrice entre des sous-niveaux tels que
m -
m’ - - n, d’où q"
= - n. La valeurmoyenne d’un
op6rateur
dans le relerentiel de1’experimentateur
est donc finalement :(al-*-)o s’exprime
en fonction despolarisations
dedefinition
(10), (11).
(1)
decrit 1’excitation dans le r6f6rentiel tournantdu
champ effectif ;
Uq’,n décrit 1’evolution dans cememe
référentiel ;
les deuxpremiers
termes d6cri-vent le retour du r6f6rentiel de
1’experimentateur.
Cette formule
(22)
montre que les diverstypes
deresonance observes
dependent
des combinaisons de- q"
etq qui
servent a d6crire1’(excitation (10), (11)
et l’ observation
(7) respectivement,
ces resonancesetat observables a la
frequence Iq - q’I w.
Onobtient ainsi :
- Pour 1’orientation : 5
types
de courbes obser- v6es auxfréquences 0,
co, 2 w.- Pour
l’ alignement :
13 types de courbes obser- v6es auxfréquences 0,
co,2 w, 3 w,
4 w.La formule de
Majorana-Brossel [3]
est un casparticulier
de1’equation (22),
danslaquelle q"’
= 0(excitation longitudinale)
et q = 0(observation
enpolarisation
incoherente ou afrequence nulle).
C)
CONCLUSION. - De-cetteetude,
resumee dans les formules(16)
et(22)
et concernant la lumière 6miseapr6s
evolution dans deschamps magn6- tiques
par un ensembleunique
etcomplet
de sous-niveaux Zeeman sans effet de
cascade,
on peut d6duire un certain nombre defaits, parmi lesquels
nous
soulignerons
ceuxqui
sont nouveaux ouqui
ont
ete j ustifies
defacon precise.
- L’intensité
observ6e, apr6s
evolution dans unchamp magnétique,
peuts’exprimer
en fonction de l’intensit6 6mise enchamp
nul. L’intensite 6mise n’est pas fonction des elements individuels de la matricedensite,
mais de trois combinaisons linéaires de ces elementscorrespondant
a lapopulation totale,
a
l’orientation,
a1’alignement,
d6crits a 1’aide desop6rateurs
tensoriels irréductibles k =0,
1 et 2. Lavaleur moyenne de Tk=O) est invariante par rota-
tion,
ainsi que sous I’influence d’unchamp magn6- tique.
Des resonances ne peuvent donc etre obser- v6es que si 1’excitation cree une orientation(k
=1)
ou un
alignement (k
=2),
et l’intensité des riso-nances sera
proportionnelle
au taux d’orientation ou au tauxd’alignement.
- A l’intirieur de
chaque
ensemble k lesgquations
des courbes de résonance sont les mêmes et ne
dipen-
dent ni du moment
cinétique
duniveau,
ni de lamatrice d’excitation. Ces deux derniers facteurs peuvent
cependant
intervenir dans la forme des courbes de resonanceobserv6es,
dans le cas oul’exr,itat,ion ne
produit
pas une orientation ou unalignement
purs : si l’observationenregistre
la super-position
designaux
des deuxf amilles,
le r6sultatd6pendra
de la contribution de chacune d’elles.- Tous les
phenomenes
r6sonnants obtenusapr6s
excitation
électronique
sontidentiques
à ceuxqui
ontete decrits par excitation
optique
en lumière recti-ligne [3].
La direction dujet joue
le même rôle que ladirection de la
polarisation
excitatrice. La transition observ6e et Ieprocédé
d’excitation n’interviennent que dans la valeur du tauxd’alignement
dontdepend 1’amplitude
de 1’ensemble des courbes obtenues.Quand
la relaxation dans le niveau r6sonnant n’estplus uniquement
constituee par l’émissionspontanee,
des extensions de cette th6orie peuventetre
envisag6es
en utilisant les resultats de1811-
IV.
gvolution
dansplusieurs
niveaux successifs.-
A)
RAPPELS ET GENERALITES. - Dans destravaux ant6rieurs
[2]
la resonance d’un niveau deconfiguration 3F4
a 6t6 observ6e sur la transition 63D3
- 63P2
du mercure. Cet effet a eteinterpr6t6
par la transmission de la
polarisation
dans une cas-cade de désexcitation.
Depuis,
divers autres effetsr6sonnants ont ete mis en evidence sur la meme transition du mercure :
dépolarisation magnétique, precession
coh6rente par excitationmodul6e,
batte-ments lumineux
[9].
Ces effets r6sonnantsapparais-
sent pour des valeurs du
champ magn6tique
corres-pondant
aux conditions der6sonance,
non pas dans le niveau6 3D3,
mais dans un niveausuperieur
deconfiguration 3F4.
Nous donnons icil’interpr6tation
de ces effets de cascade en faisant intervenir la lumiere 6mise en
champ
nul.Nous consid6rerons d’abord une cascade 4 deux transitions. Les niveaux
superieur,
intermediaire etfinal,
ainsi que leurs momentscin6tiques,
sont d6si-gn6s
parF,
D et Prespectivement,
un de leurssous-niveaux etant
designe
parf , d,
p. On supposeraque le
niveausupirieur
F est atteint directement par l’excitationilectronique,
et que D estpeuplé unique-
ment par émission
spontanée
àpartir
de F.La variation de la matrice densite dans le niveau
D,
due a lapremiere
transition de d6sexci- tationF --+ D,
est[4] :
CP et 6D
representent
la matrice densite dans les niveaux F et Drespectivement.
Nous poserons :aO-D 6tant la matrice d’excitation dans le niveau D.
B)
CHAMP MAGNETIQUE DE DIRECTION FIXE. - L’intensité excitatricepouvant
etremodul6e,
posons :
expression qui
définitpif .
Comme nous l’avons vu
précédemment (15),
lamatrice densite dans Ie niveau F est, en
régime
stationnaire
(t»
1ff F) :
La matrice d’excitation dans D est obtenue en
reportant (24)
dans(23).
Posons :
Un terme de la matrice d’excitation de D peut ainsi
s’6crire,
en tenantcompte
de 1’evolution dans F :6oov serait la matrice d’excitation dans
D,
a condi-tion que tous les
rF
UP soientegaux
a1,
c’est-a-direen dehors de toute evolution dans le niveau F.
(Ceci
est effectivement realisequel
que soitr p quand
lechamp magn6tique
et lafrequence
d’exci-tation sont
nuls.)
La variation totale de la matrice densite dans
D,
due a 1’excitation par
F,
a 1’evolution dans lechamp magn6tique,
a ladésexcitation,
etant :la matrice densite dans D est en
regime
stationnaireLa valeur moyenne de
l’opérateur Tl,l qui
decrit lalumiere 6mise sur la transition D - P est donc
(voir eq. (16)) :
OOD
est une matriceindépendante
du temps et Tr[pi°D . Tj]
se calcule par l’intermédiaire des for- mules(10), (11)
en fonction desgrandeurs III
etIl
sur la transition D -* P. L’evolution du
systeme
pour une cascade a deux niveaux r6sonnants est
decrite par le
produit
de deux termes u de mêmeforme,
au lieu d’un seul dans le cas de 1’excitation directe(formule (16)) :
la coherence introduite par le niveau F dans le niveau D ne peuts’y
maintenirque si une condition de resonance
analogue
4 cellequi
est r6alis6e dans le niveau F est6galement
r6ali-sée dans le niveau
D ;
de meme pour une cascade a trois ou quatre niveaux r6sonnantssuccessifs,
ily aurait trois ou quatre termes u. Les
equations
ainsi obtenues sont
explicit6es
enti6rement et les courbes de resonance construitesgraphiquement,
dans le cas d’un
champ magn6tique statique, l’exci-
tation etant continue ou modul6e
[1].
C)
CHAMP DE RADIOFREQUENCE, PERPENDICU- LAIRE AU CHAMP STATIQUE. - Nous devons d6crire 1’evolution de 1’atome dans le référentiel tournant deF, puis
dans le référentiel tournant de Dqui
different par l’orientation du
champ effectif,
quenous
rep6rerons
parPF
pourF, PD
pour D.Expri-
mons la valeur moyenne d’un
op6rateur Tq
dans leniveau D en fonction de la matrice densite dans le référentiel tournant de
D,
enproc6dant
commedans
(17) :
Posons :
En tenant compte de 1’6volution dans D
(voir eq. (30)) :
"Le
probl6me
est done de determiner la valeurmoyenne
des différentsop6rateurs
d6crivant 1’exci- tation du niveau D dans le referentiel tournant deD,
en tenant compte de 1’evolution dans le niveau F.