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LES RADICAUX LIBRES. Jean-François Nadeau LETTRES LIBRES LES RADICAUX LIBRES. Jean-François Nadeau

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Texte intégral

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Jean-François Nadeau

LES RADIC A UX LIBRES

« Notre époque est accablée par la dictature de l’actionnariat. Il est convenu d’avance qu’il faut se résigner devant les frontières fixées par ceux qui imposent une réalité dogmatique établie à leur seul profit. Cette béatitude entretenue par les chants des sirènes de la consommation se voit présentée comme une précieuse bénédiction.

Tout s’est évidé de perspectives humanistes, mais nous sourions. Il ne reste plus guère de nous qu’un sourire suspendu dans l’air du temps, comme celui du chat du Cheshire dans Alice au pays des merveilles, cet animal étrange qui continue de montrer le sien une fois que tout de lui a pourtant disparu. Bien des possibles révoqués demandent aujourd’hui à être totalement réinventés. C’est l’idée qui sous-tend la plupart des textes rassemblés ici. »

Historien, journaliste au quotidien Le Devoir, Jean-François Nadeau est notamment l’auteur de Bourgault (2007), d’Adrien Arcand, führer canadien (2010) et d’Un peu de sang avant la guerre (2013). On peut l’entendre régulièrement sur les ondes de Radio-Canada.

Jean-François Nadeau

LES RADICAUX LIBRES

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JEAN- FRANÇOIS NADEAU

LES RADICAUX LIBRES

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© Lux Éditeur, 2016 www.luxediteur.com Dépôt légal : 2e trimestre 2016 Bibliothèque et Archives Canada

Bibliothèque et Archives nationales du Québec ISBN : 978-2-89596-231-1

ISBN (epub) : 978-2-89596-689-0 ISBN (pdf) : 978-2-89596-889-4

Ouvrage publié avec le concours du Programme de crédit d’impôt du gouver- nement du Québec et de la sodec. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme national de traduction pour l’édition et du Fonds du livre du Canada (flc) pour nos activités d’édition.

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Un monde se repentirait de n’avoir point tué d’avoir laissé paître des lâches dans le café des veines tordues Paul- Marie Lapointe

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Avant- propos

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ous vivons dans un système capable de se nourrir de n’importe quoi, y compris de lui- même après qu’il eut mangé tout le reste. L’idée sans cesse martelée par ce système est que, malgré l’accumulation des misères sociales dont nous sommes les témoins et les victimes, nous appartenons à une société qui vit en harmonie, pour autant que nous continuions d’offrir toute notre confiance aux rois du marché.

Une des forces les plus sournoises d’un tel système est de nous imposer, par la répétition des crises et des malheurs qu’il ne manque pas de provoquer, cette impression d’une prospé- rité tranquille dans le calme factice des banlieues de la pensée où il nous invite à nous attarder.

Notre époque est accablée par la dictature de l’actionnariat. Il est convenu d’avance qu’il faut se résigner devant les frontières fixées par ceux qui imposent une réalité dogmatique établie à leur seul profit. Cette béatitude entretenue par les chants des sirènes de la consommation se voit présentée comme une pré- cieuse bénédiction. Tout s’est évidé de perspectives humanistes, mais nous sourions. Il ne reste plus guère de nous qu’un sourire suspendu dans l’air du temps, comme celui du chat du Cheshire dans Alice au pays des merveilles, cet animal étrange qui continue de montrer le sien une fois que tout de lui a pourtant disparu.

Bien des possibles révoqués demandent aujourd’hui à être totalement réinventés. C’est l’idée qui sous- tend la plupart des textes rassemblés ici. Un certain nombre d’entre eux sont issus d’une chronique que je tiens pour le quotidien Le Devoir. Le

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lecteur attentif observera qu’il ne s’agit pas des textes originaux.

L’espace offert par un livre me permet de développer davantage ma pensée, sans avoir à me soucier, pour une fois, de formats à respecter. Les ajouts qui ont été faits à ces textes n’altèrent la charpente des idées que pour la soutenir davantage.

D’autres écrits qui composent ce livre sont issus de contri- butions à des revues, des colloques, des livres ou des émissions pour la radio. Enfin, quelques- uns sont tout à fait inédits.

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Ciel de plâtre

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lle s’appelle Isabelle, je crois, la flamme de Martin, mon voisin du dessus. Jeune et beau, le Martin veut être comé- dien. Il a un charme fou. Et elle, je pense bien, a dû se révéler un rien comédienne pour parvenir à le conquérir.

Entre eux, tout est feu et flammes. Sentent- ils plus que d’autres le besoin de se consumer pour échapper à leur prison de chair et d’os ? Chose certaine, ils retrempent souvent leur amour sous la douche, ce que je ne peux ignorer, moi qui suis un étage en dessous de leurs émotions.

Une nuit, le plafond de mon salon s’est mis à couler. Lorsque j’ai compris que la longue plainte qui traversait les murs était celle d’un déluge provoqué par leurs ébats, il était déjà trop tard pour mes livres : une partie du plafond avait cédé pour venir s’écraser sur ma bibliothèque.

Tout un pan de livres a subi cette nuit- là l’attaque d’un ciel de plâtre. Plusieurs livres sont devenus de simples boules de papier trempé. J’ai tout de même rassemblé les plus précieux dans un bac de plastique et j’ai attendu que M. Jourdain vienne les chercher. Au contraire du bourgeois de Molière, mon M. Jourdain ne fait ni prose ni vers. À qui aime lire, il s’offre pour réparer les livres comme pas un.

Robert Jourdain est diplômé de je ne sais quelle école de magie. Il peut soigner presque tous les papiers blessés. Il l’a dé montré plus d’une fois, au bénéfice de grandes biblio- thèques publiques ou privées, en France, en Grèce ou au Canada. Je crois même qu’il est devenu pour un temps le

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président de l’Association des relieurs ou quelque chose du genre.

Mais pourquoi vous parler de Robert Jourdain ? Pour mes rêves nostalgiques qui me portent vers la collection de livres anciens ? Pour avancer, comme n’importe qui aujourd’hui, que le livre numérique remplace désormais le livre papier, sans se donner la peine de vérifier ? Non. Rien de tout cela.

M. Jourdain a disparu. Il a disparu, sans pour autant qu’on puisse le déclarer mort, faute d’avoir retrouvé son corps. À plus de 60 ans, il est devenu itinérant. J’ai perdu sa trace à mesure qu’il perdait son chemin.

Ce que je raconte maintenant s’est passé il y a sept ou huit ans. Depuis, je n’ai plus eu de nouvelles de M. Jourdain.

Mais voici que cette semaine, dans un wagon bringuebalant de ce qui s’annonce sans rire comme la meilleure société de transport en Amérique du Nord, un homme à la forte carrure a levé les yeux vers moi, puis a prononcé doucement mon nom.

Je n’ai d’abord rien perçu dans son visage qui puisse éclairer le mien. Et puis, j’ai discerné dans le décalage qui existe entre un visage présent et celui plus ancien qui s’y cache de quoi opérer une jonction avec mes souvenirs : il était là devant moi, changé, mais entier.

Le temps de parcourir trois stations et il m’expliquait hum- blement comment il avait tout perdu et s’était retrouvé à la rue. M. Jourdain a été conduit à l’itinérance à la suite d’un cancer de la prostate qui l’a angoissé à mort, a ruiné sa vie sexuelle, avant de le faire plonger dans la bouteille. Nous avons convenu de nous reparler plus tard, ce que nous avons fait.

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« Je dormais à la Maison du Père, mais j’étais résolu à main- tenir le plus possible les apparences de la dignité. J’avais une petite valise de voyageur, je m’habillais le mieux possible, je me répétais que ce n’était que temporaire, que tout allait vite chan- ger. » Ça aura finalement duré un bon moment.

Le jour, quand il faisait froid, M. Jourdain se réfugiait dans de vastes édifices publics chauffés à vide toute la nuit. « Au Complexe Desjardins, j’ai vu des agents de sécurité expulser des itinérants assis sur un banc parce qu’ils n’étaient pas bien habil- lés, qu’ils étaient sales. Moi qui étais dans la même situation qu’eux, assis sur le banc juste à côté, on me saluait en s’excusant du dérangement. Le poids des apparences pèse toujours contre les itinérants. »

La vie d’avant le chaos n’est jamais revenue. Mais M. Jourdain jouit désormais d’un toit. Il envisage la possibilité de reprendre quelques travaux de reliure. Pour l’instant, il fait surtout du bénévolat au Pas de la rue, un organisme voué à aider les iti- nérants âgés. « On n’a pas idée de qui on rencontre chez les itinérants d’un certain âge. Des ingénieurs, des mathémati- ciens, des gens abusés qui ont tout donné puis tout perdu, ou encore des gens diminués par la maladie. »

Il y a ceux qui veulent travailler et qui ne le peuvent. Ceux qui voudraient qu’on regarde leur curriculum vitæ plutôt que leur âge ; ceux qui voudraient trouver un logement qui n’existe jamais pour eux ; ceux qui aimeraient manger à leur faim, mais qui n’y arrivent que rarement.

Ces gens- là sont pauvres. Ce qui s’appelle pauvre. Et ceux qui critiquent leur situation se cantonnent trop souvent à une posture d’indignation vertueuse. Nous entrons d’ailleurs bientôt dans la haute saison des émotions médiatisées qui

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convergeront pour nous con vaincre que la charité de Noël suffit à adoucir les réalités économiques et sociales. Ce qui revient toujours meilleur marché que de se donner la peine de vraiment les changer.

[novembre 2013]

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La grenouille

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e commandant Cousteau, avec ses pattes de grenouille et son bonnet rouge, ne plonge plus depuis longtemps au fond des choses en nous donnant l’impression, par la magie des images, que nous l’accompagnons. La Calypso, son célèbre vaisseau, carcasse blessée, squelette rouillé, est à sec sur un quai de la marine nationale française. La Calypso gît dans un hangar, éventrée, prostrée dans la poussière de l’oubli, en attendant que quelqu’un s’intéresse à redresser au moins un peu son crédit.

Finie aussi depuis belle lurette la populaire émission de la Mutuelle d’Omaha, Le Royaume des animaux, dont la musique soulignait avec grandiloquence la prestance de l’animateur Marlin Perkins, un directeur de zoo aux allures de vendeur d’assurances.

Nous estimons ceux qui, tels Cousteau et Perkins, nous ont aidés à voir, bien ou mal, la vie des animaux aquatiques et ter- restres. Nous regardons à travers leurs yeux des existences fra- giles comme si elles ressemblaient forcément aux nôtres, cherchant volontiers notre reflet dans ce que nous supposons être des colères, des craintes, de la cruauté, de la tristesse ou de la joie. Ainsi voyons- nous dans les animaux des images de notre propre expérience, au nom d’un sentiment d’une com- munauté de destin et de dangers, du moins le temps que dure une émission de télévision.

Nous aimons que le monde ressemble tout entier à l’image que se font les humains d’eux- mêmes, ce qu’avaient bien compris Jean de La Fontaine et Ésope. Les ressemblances

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animalières comportent certes beaucoup de vrai, mais d’abord et avant tout du côté du banal, c’est- à-dire du plus petit dénominateur commun entre tous les vivants.

En Équateur, dans la forêt andine, on vient d’annoncer la découverte d’une espèce de grenouille baptisée Pristimantis mutabilis. Cette petite grenouille verte serait capable de faire disparaître, en quelques minutes seulement, les aspérités de sa peau pour se révéler sous un aspect parfaitement lisse.

Bien sûr, il n’y a pas que chez les grenouilles des Andes que tromper l’autre grâce à son apparence offre quelques avan- tages. Pour la majorité des vivants, il suffit que l’aspect varie et tous ou presque tombent dans le panneau.

Tenez, je me suis beaucoup inquiété, pour ma part, de voir autant de gens applaudir le départ précipité du ministre de l’Éducation Yves Bolduc. Cette habituelle croyance voulant que changer apporte forcément du changement est un des mirages que soutient le jeu électoral. Le premier ministre avait pourtant dit et répété qu’il endossait absolument les objectifs de son ministre. Seules ses maladresses au jeu politique ont nuit à ce dernier. Son remplaçant a largement pu se nourrir de cet effet de diversion. Car comment croire un seul instant que le nouveau ministre François Blais puisse appartenir à une autre espèce politique que celle dont son règne dépend ?

La pensée du nouveau ministre de l’Éducation a beau être mieux structurée que celle de son prédécesseur, elle ne s’en dis- tingue pas pour autant sur le fond. On l’a bien vu à l’occasion des déclarations fracassantes de ce monsieur sur les ondes d’une radio de corbeaux à Québec. François Blais proposait de tirer les oreilles des garnements. Éliminez deux ou trois étu- diants par jour, suggérait- il, histoire d’impressionner les autres.

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la grenouille 17 Ses mots étaient dignes d’un épisode de la télé- réalité Survivor.

En ce lieu radiophonique connu pour son ton venimeux, le ministre parlait comme s’il était chez lui. Tout son sens social s’est fait d’un coup entendre du haut de ce paternalisme de bas étage.

Il faut dire que du côté étudiant on aime aussi jouer à la gre- nouille – du type de celle qui aime se voir en bœuf. Les étu- diants de 2015 rejouent volontiers la pièce de 2012, avec le même soutien scénique d’une partie de la population, mais surtout sans tenir compte des changements de décor, épris qu’ils sont de leur nostalgie à l’égard de mobilisations passées pourtant incapables d’accoucher d’une politique durable.

A- t-on seulement pris conscience des leçons qu’offrent les échecs d’hier pour l’action d’aujourd’hui ? Nombre de ban- nières des protestataires peuvent hélas laisser croire que non.

Nous voici devant des calicots éloquents placés en tête des cor- tèges : « Fuck toute » et « Mangez toute de la marde ». L’ennemi du mouvement étudiant serait donc la totalité ? Celle qui, sociale, récuse toute division ? Celle qui, économique, refuse toute gratuité ? Celle qui, symbolique, interdit toute magie à l’existence ? Le monde visible serait la création d’un esprit fon- cièrement malin, une grande prison que nous partageons, mais que seuls les initiés de pareils cortèges con naissent dans sa vérité ?

À l’austérité autoproclamée et à son arrogance, il faut savoir opposer la vigueur d’une pensée qui tient à toute autre chose qu’à du nihilisme facile. La mise en échec des revendications du printemps 2012 réclame une prise de conscience en faveur d’un engagement social accru, et pas seulement du côté de la rue.

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Le néant vers lequel s’oriente une partie de la protestation actuelle résulte paradoxalement de ce que les étudiants dé non- cent parfaitement : un manque d’éducation digne de ce nom.

Ne nous restera- t-il bientôt que des crapauds pour chanter la liberté ?

[avril 2015]

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Les radicaux libres

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argaret Thatcher voulait conjurer jusqu’aux souve- nirs des bonheurs apportés par les progrès sociaux.

Dans ses mémoires elle écrit ceci : « La racine des problèmes sociaux contemporains – dans la mesure où ils n’avaient pas leur source dans les innombrables facettes de la faiblesse humaine – tenait à ce que l’État en avait trop fait. »

On pourra dire que je fais de l’histoire à grandes en jambées, mais ici, l’ancienne première ministre britannique semble par- ler de la situation québécoise. Il faudrait en effet être Thatcher pour se réjouir de ce qui se passe et affirmer, en jubilant comme elle, qu’« il n’y a plus de société, seulement des individus ».

Si la société n’existait pas, ainsi que Thatcher le laissait entendre, si tout n’était qu’individualités égoïstes, alors il convenait de ne pas trop se soucier du sort des plus faibles. « À mesure que croissait la richesse économique, écrit- elle encore, les individus et les organisations caritatives feraient plus pour soulager les malheurs de leurs voisins. » Comme aux environs des Fêtes, où l’argent des puissants suffit toujours à emmitou- fler leur bonne conscience afin qu’elle ne prenne pas froid. N’y a- t-il rien de mieux à espérer que telle charité saisonnière pour contrer les inégalités ?

Chez Thatcher, on assiste au triomphe de l’individu sur la collectivité, ou plutôt à la destruction des liens qui, dans le passé, avaient tissé les textures du monde social. En Occident, cela donne corps depuis 30 ans à un problème d’idéologie que l’on confond avec l’économie. L’État s’est réduit à la possibilité,

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pour une société, d’envisager son avenir sous l’unique éclairage que lui offrent ses comptes.

Le bonheur des pensées simplettes est qu’elles sont particu- lièrement faciles à élaborer. Notre malheur est qu’elles ne sont pas toujours faciles à bousculer une fois boulonnées dans l’es- prit de ceux qui ont hélas la charge d’incarner la conscience d’un État.

Le portrait qu’a donné la députée Glenda Jackson de la baronne Thatcher au jour de sa mort était juste : la dame de fer a accouché d’une société mesquine qui connaissait le prix de toute chose, mais en ignorait la valeur.

J’en viens au cas du Québec. Le premier ministre Philippe Couillard, apprenait- on ces jours derniers, est un adepte des théories de John Micklethwait et d’Adrian Wooldridge, res- pectivement rédacteur en chef et responsable de la section

« Management » du magazine britannique The Economist.

Leur dernier livre, The Fourth Revolution, inspire le premier ministre québécois au point qu’il en a recommandé chaude- ment la lecture. Les deux cadres de ce magazine au service des prédateurs de la finance y débitent des prêches qui vont plus loin encore que ce modèle d’un État maigre souhaité par Thatcher et consorts. Selon eux, il ne faut plus lui laisser que la peau sur les os. Ce sera donc jusqu’à la moelle qu’on gru- gera désormais le Québec ?

Il a fallu 11 ans à Thatcher pour conduire sa contre- révolution et asseoir une domination néolibérale qui a fait école. Au Québec, le ministre des Finances, Carlos Leitão, affirme qu’en deux ans il aura atteint les objectifs qu’il s’était fixés. Somme toute, Leitão prétend faire mieux que Thatcher.

Les groupes populaires en frémissent et manifestent. Les cen-

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cet ouvrage a été imprimé en avril 2016 sur les presses des ateliers de l’imprimerie gauvin pour le compte de lux, éditeur à l’enseigne d’un chien d’or de légende dessiné par robert lapalme

Le texte a été mis en page par Claude Bergeron La révision du texte a été réalisée

par Laurence Jourde

Lux Éditeur C.P. 60191 Montréal (QC) H2J 4E1

Diffusion et distribution Au Canada : Flammarion En France : Harmonia Mundi

Imprimé au Québec

sur papier recyclé 100 % postconsommation

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« Notre époque est accablée par la dictature de l’actionnariat. Il est convenu d’avance qu’il faut se résigner devant les frontières fixées par ceux qui imposent une réalité dogmatique établie à leur seul profit. Cette béatitude entretenue par les chants des sirènes de la consommation se voit présentée comme une précieuse bénédiction.

Tout s’est évidé de perspectives humanistes, mais nous sourions. Il ne reste plus guère de nous qu’un sourire suspendu dans l’air du temps, comme celui du chat du Cheshire dans Alice au pays des merveilles, cet animal étrange qui continue de montrer le sien une fois que tout de lui a pourtant disparu. Bien des possibles révoqués demandent aujourd’hui à être totalement réinventés. C’est l’idée qui sous-tend la plupart des textes rassemblés ici. »

Historien, journaliste au quotidien Le Devoir, Jean-François Nadeau est notamment l’auteur de Bourgault (2007), d’Adrien Arcand, führer canadien (2010) et d’Un peu de sang avant la guerre (2013). On peut l’entendre régulièrement sur les ondes de Radio-Canada.

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