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Salon du Champ-de-Mars

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Le XIXe siècle (Paris. 1871). 1894/04/25.

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lbytflond.Seifliè,-encamtrèsbienaveeea Bœur,laprincessedeSagan—etquidevait plustardêtreexposéauxmêmes désagré-ments—avaitpriéle célèbredocteur Gué-neaudeMussyde soignersonneveudans sonétablissement,et pouryattirerlecomte Elie,le baronSeillièrefitappelerunmatin à onzeheuressoncocherPierreetluidit

:

«Allezchercher monneveuElie,quim'at-tendruedeConstantine,et conduisez-leà Saint-James,tellerue,telnuméro; vousen-trerezdansla cour;onferaentrer monne-veudanslamaison,etvousreviendrez m'at-tendrechezBignon. »Cesordresontétéexé-cutésàla leltre.LecomteEllearrive,on lefaitentrerdansunepièce durez-de-chaus-sée;iltrouveétrangecerendez-vous etre-marquequ'iln'yavaitpointdepoignéesaux fenêtres.Auboutdequelquesminutes, l'illus-trepraticienentreet prielejeunehommede s'asseoir,entameavecluiuneconversation etserendrapidementcomptequ'iln'avait pointdevantluiun fou.Il lui ditalors

:

«Vouspouvezvousretirer.»LecomteElie nes'estpasfaitrépéterla chose. Lelen-demain,M.Seillièrerecevait lalettresui-vante

:

«Moncherbaron,

»Jen'aipugardervotreneveu,iln'estpas plusfouquemoi.

»Bienàvous.

»G.deM.» Cettelettrese trouvechezle comteElle. NotrQarticled'hiera égalementproduit uneémotion,compréhensible

du

reste,dans l'entouragedeM.MaxLebaudy.

Ils'esthâtéderépondreà unrédacteurdu Tempsvenupourl'interviewer,eta profité de l'occasionnonpourdémentir catégori-quementnosinformations—quinesouffrent pasde contradiction—maispouressayer d'ergoter.

M.Lebaudydit,eneffet,qu'iln'apasfait desbillets—maisdesbonssursonnotaire. La différencen'est pastrèsgrande.Maisla véritéest quele«PetitSucrier»a fait,en dehorsdesbonsenquestion,desbilletsà l'or-dredeMmeLianedePougy etdeM.Matous-chefskoy.Silefaitétaitnié,ilseraitfacile deleprouver.Ajoutons

quela mèrededeuxcousines germainesducomteEliedeTalleyrand,qui sontencoremineures,aoffertà M.Dopfler, juged'instruction,150à 200,000francsde cautionnementpourla miseenliberté pro-visoirèdeleurparent.Ils'agitdeMmeB.A., qui possèdeun magnifiquehôtelruede Prony.

L'INSTRUCTION M.MaxLebaudy,aprèsdeuxinvitationsà comparaîtredevantM.Dopffer,s'estenfin renduhieràsoncabinet,accompagnédeson avoué.

ILaétéentendupendantdeuxlongues heu-resparlemagistrat,auquelilaaffirméqu'on a souventconfianceimitésa signature,abusédesa

et qu'ila étévictimependantsa courteviedenombreusesescroqueries.

SurlepointplusspécialconcernantMM.de Talleyrand

et

Wœstyn,le premier,confronté avecsonaccusateur,a déclaréquejamaisil n'avaitiinitélasignatureduplaignant,qu'il étaitincapabledecommettreun fauxetque M.Wœstynenétaitaussiincapablequelui.Si lestraitessignéesLebaudy quiluiontétére-misessontfausses,il n'ensaitrien,n'ena jamaisriensu

;

illesacrubonnesetlesafait escomptercommetelles.

Siellessontfausses,il faudrarechercher l'auteurdufaux;c'estunechoseàlaquelleM. Dopffervas'appliquer.

MM.de Taileyrand,Wœstynet Lebaudy ontétéinterrogésdedeuxà septheures,les deuxpremiersdurantcinqheures,ledernier pendantdeuxheuresseulement.

Gen'estquequandla questionde faux seraéclairciequeM.Dopfferprendraune décisiondéfinitiveconcernantlesinculpés. Nouscroyonssavoir queceseradansqua-rarte-huitheures.

Enattendant,lesautresplnignantsqu'on annonçaitdevoirétayérdeleursplaintescelle deM.MaxLebaudyM.Cousin,del'affaireneparaissentde

la

Cas&mance,pas. «T.'iniuenousl'avonsdit,,ne-seplaintpas,et enlinM.Meunier,dela Gt^andeMaisonde Blanc,nousenvoielalettrequevoici

;

Paris,23avril1894. MonsieurledirecteurdujournaL

leXIX°Siècle,Paris.

:rté,;)USseraisobligédevouloir bienfairein-sérerdansvotreprochainnumérola déclaration il:v(¡.nte:',';¡uis:deuxjoursonfaitintervenirmamaison l,W;:;YiffairePérigord-Lebaudyetjetiens àdécla-reretquisuitJen'aijamais

:

portéaucuneplaintecontreM.le comteEliedeTalleyrand'PçrigordEtn'avais au-cuneraisond'enporter.Jeluiaifait,ilestvrai, une.fournituredelingedansdesconditions spécia-les,surlepayementdelaquellejen'aiaucune in-quiétude.

Veuilleza'gréerl'assurancedemaconsidération Qistinguée.

CHARLESMEUNIER.. LAPRINCESSEDESAGAN Mmela

prine

deSaganétaitenAlgérie quandlescanastjfeà éclaté.Ellea étépré-venueaussitôt,etcematinelles'embarquera àAlgerpourParis.Ilparaitqu'elle intervien-draitenfaveurdesonenfant.

LESANARCHISTESEN ANGLETERRE Londres,23avril. C'estdansla nuittledimanche,à deux heuresdumatin,quel'anarchisteCarnot,de sonvrainomJosephFornaro,aétéarrêté.

IIn'yapas

le

moindredoutequeCarnotne fûtleplushabileet leplusactifdetousles anarchistesmilitants.Ilétaitreconnucomme techefdumouvementanarchisteetàcetitre

il nene s'exposaitpascommeBourdin

et

commed'autres,maisil étaitchargéde1.

j

confectiondesbombes,deleurl'emise àdo-micileenAngleterreetà l'étranger,

et

dela répartition desfondsenvuedudéveloppe-mentdel'anarchisme.

Polti,dontlesaveuxontamené .:sonarresta-tion,adéclaréenoutrequeCarnotnedevait passongradedansl'arméeanarchisteàson méritepersonnel,maisqu'ilavaitétééludans uneconférencededélégués-anarchistesde touslespays,conférencequise tint àla Hayeilya deuxans.

D'aprèscertainsautresdétailsdonnéspar

Polti,la Belgiqueseraitundesprincipaux foyersdel'anarchisme; c'estdelàquel'ar-gentdupartiseraitdirigésurlesautrespays

:

notammentsurLondres.Lesfonds,quisont detoutesprovenances,sontremis auxcom-pagnonsaprèsavoirsubile change néces-saire,suivantle paysauquel ilssontdesti-nés.

Commentlesanarchistesont-ilspupendant silongtempschangercetargentsansqueles changeursaientpu arriverà lesconnaître, c'estunequestionquine laissepasd'intri-guerlapolice.Lorsquelechefremettait

del'argentàun agent,lemotifdecetteremise luiétaitsti-puléd'avance,etl'agentn'avaitplusqu'àse procurer,soitl'enveloppede labornée,soit lesingrédientsnécessairesà sa fabrication. S'ilyavaitlieudetransporterla bombede Londressurlecontinent,lechefpayaitle passagedel'agentdésigné pourcettemis-sion.

Carnot,toujourssuivantPolti,esttailleur desonmétier,et c'estdanslesateliersoùil travaillaitqu'ilapufairedesrecrues.

C'estCarnotquicommandalabombede Bourdinet quifournità cedernier1argent qu'ontrouvasurlui.

C'estencoreCarnotquidonuaàPoltil'ar gentnécessaireàlaconfection dolabombe.-A cetteoccasionCarnotfitentendraàPolti ques'ilvoulaitdevenirun hérosil neman-queraitpasd'argentet ques'ilréussissait dansuneexplosion, ilauraitunelivrester-lingparsemainependantlerestedesavie. Deplusil luiavaitpromisdeluiprocurer lesmeilleursavocatsdanslecasoùilserait arrêté.

Carnotacomparuaujourd'huidevant letri-bunaldeBow-street.Ilestpetit,safigureest maigre,osseuseeténergique.Ilest âgéde 42ans.

LesdétectivesQuinetMacQuiredéposent. Ilsracontentlesdétailsdel'arrestation.

M.MacQuirefaitunecertaineimpression surl'assistanceaprèsavoirétéarrêté,lorsqu'ilracontequeFerrara,

avaitdéclaré qu'ilvou-laittuerl'inspecteurMelvilleet seservirde labombetrouvéesurPoltipourfairesauter leRoyal-Exchange

de

Londres.

L'alfaireaétéajournéeà demain.

A

L'HOTEL

DE

VILLE

SEANCEDUCONSEILMUNICIPAL Cettepremièreséancedu conseila été presqueentièrementpriseparun débatque n'indiquaitpasl'ordredujour,maisquin'en étaitpasmoinsattendu,surlesirrégularités commisesauxguichetsde souscriptionà l'emprunt.Un trèsgrandnombrede per-sonnesquiétaient enbonrangn'ontpusous-crire

;

lesopérationsenplusieursbureaux furentd'unelenteurtelleque80personnes n'avaientpasencorepu souscrireàtroisheures del'après-midi.Dessergents deville,notam-ment,ontétévus,passantet repassantaux guichetsdevantlepublicjustementindigné.

Acesaccusations,M.Laurent,secrétaire généraldela préfecturedepolice,opposait undémentiqu'illui a étéimpossiblede. mainteniraprèsuneaffirmationde M.Bel-lan nelaissantaucundoutesurlerôlejoué parcertainsagentsdepolice etparlesem-ployésdequelquessociétésdecrédit.

Toutlemondeestd'accordpourblâmerces agissementssurlesquelsla commissionde l'emprunt,àlademandedeM.Strauss,fera uneenquête.

M.Escudier,quidevaitquestionnerle préfetdepolicesurl'arrestationillégalede MlleLeymarie,attendrala findel'enquête administrativepourporterl'affaireà la tri-bune.

Prochaineséancevendredi.

SÉANCEDUCONSEILGÉNÉRAL Ellesetenaità l'issueduconseil munici-pal;aussia-t-elledurél'espaced'undiscours deM.Bassinet,le nouveauprésident.Ona faitunexcellentaccueilàcetteharangue.

Prochaineséancemercredi.

UMEEXPLOSIONASAINT-OUEN Lebruitavaitcouruhiersoirqu'unnouvel attentatanarchistevenaitde seproduireà Saint-Ouen,Il n'enestrien,heureusement.dansuneusine. Ilyabien euuneexplosion,cident.C'estchezM.Ruggieri,maiselleestdueàunac-l'artificier bienconnu,qu'elles'estproduite.

Unouvrier,M.Robert, âgédesoixante-quatorzementlorsqueans,travaillait

dansunpetitbâti-soncouteautombaàterre.Une étincellejaillitetcommuniqualefeuà dela poudre.Lefeugagnaimmédiatement lebâti-mentetfutéteintau boutd'uneheurede travail.

M.Robert,quiestblesséàla mainetà lapoitrine,a ététransportéà l'hôpital Bi-chat.

Lesdégâtssontimportants.

Salon

li

Catj-ile-te

Lorsqueen1890lesélèvesdeMeissoniereles disciplesdeManetontconcluunpacte m-ptévuetfondéla.Sociéténationale desbeaix-arts,lanécessités'imposaitde réagircortre l'organisationcaduquedesexpositions m-nuelles.Toutétaitàrajeunir,lefondetla forme,lalettreetl'esprit

;

toutétaità cmn-gerdepuislerecrutementdujuryjusquau modedeprésentationdesouvrages.Onserait malvenudecontesteràla Sociéténatiorale lesservicesrendus,lesprogrèsréalisés de-puislescinqannéesde sonexistence

:

ios Salonsontperdu, grâceàelle,leuraspectre-butantdehalleà la peinture

;

d'autrepart, l'admissiondesartsappliquésa marquéla findesancienserrements,consacrélesdroits égauxdetouteslesmanifestations esthéti-ques;enfin,l'artnouveaua cesséd'êtr3 honni,sansêtreencouragépourtant,carau Champ-de-Marsle libéralismeest briœ., paralyséparlemanqued'unitédevues,iir unedissidenced'opinionsfatalechezces artistesgrandisàdesécolesdifférentes, opo-sées.Ettoujoursla Sociétéseressentirade cettetareoriginelle,de cetteincohéreice

entrelesélémentsquil'ontconstituée. Chaqueannéeonseprendà s'étonnerles rapprochementsinsolites,de l'enrôleuent sousunemêmebannièrede talentsiruon-ciliables.Le caractère peuvariéqufre-vêtentlesexpositionsdelaSociéténatioiale s'expliqueparcettedisparatepériodiqwet fataie4 il tientencoreà la prédomiiance desartistesdereflet,doseursmadrés cel'o-riginalitéetde la convention

:

leurspasti-chesdesmaîtresdela dernièrevogue don-nentauxSalonsduChamp-de-Mars meal-lurepseudo-révolutionnaire,l'illusimd'un modernismequifaittressaillirdaisoles snobs.

Il vadesoique,malgrél'enconbrement descopiesetdesnon-valeurs, lesiidividua-litéss'attestent,dommage lestendancessefoitjour;le

estquelesindividualitésprésentes soientrares,quelestendancessetrouvent incomplètementreprésentées.L'lrnpression. nismeestparvenuàsonapogée,dites-vous, mai?Sisleyseulnesauraitprétendreà prou-verle triomphedel'écoletoutentière.La réactioncontrel'imitationlittérale, mathéma-tiqueduréelestindéniableboliques,mystiques

;

desvisées

sym-s'alarmentdansmainte œuvre,danslesdécorationsdeP::vis deCha-vannes,dansleChristdeDagnan,dansles Fruitsdel'espritdeGallé,danslaMéiusine deDampt,maiscommentprendre unecon-scienceexacte,intégraledecesaspirations nouvelles,enl'absenced'OdilonRedonetde Gauguin,deToulouse-LautrecetdeMaurice Denis?Cesexemplessufiisentàmontrer com-bienleSalonduChamp-de-Marsprêtepeuà desvuesd'ensembleet quelséléments d'in-formationtronquésilapporte.C'estdeloin seulement,parintermittence,qu'ony peut épierl'évolutiondel'artetsuivre laluttear-dentedesesthétiques.

PEINTURE

L'ensembledécoratifexposéparM.Puvis deChavanne-sestdestinéàornerl'escalier d'honneurdel'Hôtelde VilledeParis.Il comprendquatrevoussures,sixtympanset enplusleplafondquifiguraaudernierSalon à l'étatdedessin;sonordonnanceestencore présenteàtouslessouvenirs

:

Auseuild'un portique,la VilledeParisestassise;vers elleVictorHugos'avance,descendu d'unin-visibleParnasse,etilremet salyreàlaVille-Lumière.TroisMusesplanantesévoquent .se",poèmestragiques,lyriques,épiques.Sous

la loggia,desjeunesgensagitent desfeuil-lages,ensigned'honneuretdejoie,pendant qued'autressoutiennentla bannièrearmo-, xiéedelaCitéouinscriventdanslapierrela datede l'hommage.Lorsqu'ilparut,l'an .passé,ce.plafond,ne laissapasdesurprendre; desréservesfurentéiniseg,prématurées, in-justes.L'achèvementadonnépleineraisonau maîtrecontresesdétracteurs,etd'unéclat dé-finitifl'œuvreaujourd'huirayonneet s'im-pose.C'estquechezM.PuvisdeChavannes lacouleurestinséparabledelacomposition, c'estqu'elledessinà l'expressionsertautant,dusentimentsinonplus,quelede

i

idée. Toutcequisemblaitindifférenthier.a pris ,soustion,unintérêtinfinis;le cielteintéd'oretlespinceauxdu maîtreunesignifica-deturquoiseépandsurtoutela scèneles douxeffluvesd'unelumièreéiyséenne.

Pour,lapartiecomplémentaire deladéco-ration,M.PuvisdeChavannesa adoptécette règle: ilarépartidanslestympans desfigu-resallégoriquestantôtisolées, tantôtaccou-plées,quise détachentsurunfondd'or.Les voussures,aucontraire,développentquatre scènesanimées,symbolesdela charité,du patriotisme,del'enseignement.Ellessont traitéesdansunegammegriseetlefond, bleu,cettefois,traversé parunmotiforne-mental;identique,partoutrépété, revêtl'as-pectd'unetenture.Entretouscestonsrègne l'accordd'uneineffableharmonie,etcespales nuancesyimpérieusementrequises parleca-dredepiërregriseattendu,annoncent l'ar-chitecturesévèredesmonumantsélevéspour exalterledevoirciviqueetsocial, pourglo-rifierl'artetlapensée.

, AvecMilletetCorot, M.PuvisdeCha-vannesa étélemaîtred'électiond'unartiste quimanifestetrèsglorieusement,deM.Cazin, Douéd'unesensibilitéaffinée,M.Cazin pos-sèdeunephilosophiesupérieuredesêtreset deschoses,enmêmeterhpsqu'uneindicible compassionl'attacheauxpiresdestinées.Son artémuetconsolantà la foisnegoûterien tantquelesheuresdemystèreetdebrume où,pourrépondreausentimentintérieuret luiservird'écho,la natureserecueille,

s'at-tristeetrêve.C'estlaraisondutroubledans lequelnousjettentlestableauxdeM.Cazin, cettecommunionétroite,attendrie,dupeintre aveata nature,etdelàvientque,devantle Moulind'Artois,parexemple,on éprouve l'impressiondelangueurquibercel'âmeau déclindujour.

Desportraits,il n'enmanquepasà ce Salon,maisentretousunsedistinguoet,une foisqu'onl'avu,neselaissepointoublier, lePortraitducomteRobert deMontesquiou-FezensacparM. James-MacNeillWhistler. Lemaîtreaméricaina puentourerl'œuvre detoilesexquises—telles cesmarines bre-tonnesoùl'onsentsibien,entreleciellourd denuagesetl'océanhouleux,l'indiscontinuité del'enveloppe,telencorel'intérieur catalo-guésouscetitre,BrunetOr—l'attentionne selaissepasvolontiersdistraire,ettoujours elJerevientàcetteapparitionqui semble Ré-chapperdes ténèbreset s'avancerversvous. M.deMontesquiouestdebout,enhabit,son pardessusnégligeammentjetésurlebras

;

sonaltièrestaturesesilhouette danslapé-nombreavecunesuprêmeélégance

;

à part le masqueempreintdevolontéet illuminé d'unregardpénétrantetdoux,àpartlatache blanchedelachemiseetdugant,cenesont queténèbres,etrimpeccablemaîtrisedeM. Whistleratriomphédanslanotationdetous cesnoirs,l'unsurl'autreenlevés.Cependant, plusencorequeparla facture,onestcon-quisparlasaisieviolenteducaractère.Ilne noussouvientportraitd'hommepasquedepuisVelasquezle

sesoittrouvéentendudela sorte,avecunetelleampleur.

Rienn'échappeà la contemplationdeM. Besnard

et,

sipassagersoitle spectacle,si fugitifl'effet,il n'endemeurepasmoinsfixé pourjamais.LePortraitde.MmeB., en robeorangé,dansunintérieur bleu,serap-proche,parl'observationcurieuse deslumiè-rescontrastéesdu PortraitdeMmeRoger Jourdain.Quelleétapeparcouruedepuisces dixannéeset aussiquellevoieouvertepar cettepeinturejadisconspuée,classique main-tenant.DeMustapha,M.Besnardarapporté desétudesd'Algériennes,éblouissantesde clartéetd'uneprécisionethnographique ra-rementatteinte.Là-basaussi,lespur-sang arabesontpermisà l'artistedepoursuivre avecsuccèsla sériedesestableaux hippi-ques.Lechevala séduitM.Besnardpar l'harmoniedesesproportions,parlavariété desesallures,parcettenoblesseà laquelle lepeintreestsisensibleet qu'ilexcelle tou-joursà dégager.Il montrel'animallibre, abandonnéàlui-mêmeetrecouvrantavecsa pleineindépendancela beautédesmouve-mentsinstinctifs.

Encetempsdecondescendancesenversle public,M.Dagnan-Bouveretpeutêtrecitéen exemple.Voiciunartisteparvenuàla pleine possessiondelacélébrité; il a obtenutous leshonneurs,touteslesconsécrations:ilne dépendaitquedeluidevivre insoucieuse-ment,desefaireunespécialitéproductiveen répétant,avecdelégèresvariantes, sesta-bleauxà succès.MaisM.Dagnanestime qu'illui resteencorebiendeschosesàdire

:

il aspireàserenouveler,etlamodeneletouche pasdavantagequelesordresdel'Amérique

;

onréclameunerépliqueduPardon—et il peintleChristà Getsemané.Ceuxquiont gardélasouvenancedeseffigiesdela Divine MaternitéqueM,Dagnana pardeuxfois donnéessaventàquelpointchez luilesenti-mentreligieuxestsincère.L'ardeurde sa foiéclatedanscettepeinturedontHébert en-vieraitla morbidesseappropriée

:

couvert d'unedraperiequiestdéjàpresqueunsuaire, leChristoffre ànotrepitiésonvisagemeur-triparlespleurs,parla souffranceet dans chacundestraitasemarquent,avecl'infinie tristesse,ladouceuretlabontérésignéedu martyr.

Latendanceversunartsynthétique,vers unartquis'adresseaucerveau,vous lacons-taterezchezquelquespeintresquise trouvent êtreen mêmetempsdespenseurs,chezM. AryRenan,mythologueà la facondeM. GustaveMoreau,chezM.Agachedontla paletteadesrichessesvénitiennes,chezM. RenéMénardtrèsimaginatifettrèsému

:

le réeltalentdel'artisteabien'servisadévotion familiale,danslePortraitdeM.Louis Mé-nard. Quelqueseffigiesencoreretiennent

:

celledelaPrincessedeChimay parM.Gan-dara,cellesdeSœurSainteElisabeth,par M. PerrandeauetdeM.JulienLeclercqparM. Guiguet.Visiblement,M.Blancheunitdans unmêmeculteGainsboioughetManet;MM. Desboutin,Prouvé,LouisPicard, plussim-ples,demeurentbienpersonnelsetc'esttant mieux.M.AmanJeansembleleplussolide soutiendenotrejeuneécoledeportraits

;

n'eût-ilbrosséquecesdeuximages,cellesdeM. JulesCaseetcetteautredeM.JeanDampt auprèsdesonétabli,la têtebasse,abîmé dansla rêverie,M.AmanJean seplacerait déjàhorsdepair.Mais,parsnrcroit,onapu saluerenlui,àjustetitre,«l'analyste impec-cabledelaféminilité».Déchiffrerl'énigme desvisages,fairececiquel'apparence tra-hissel'esprit,annoncerletempéramentpar l'attitude,lecaractèreparleportdelatête, parlesourire,leregard,àunepareilletâche M.AmanJeans'estdévoué;etàchaqueSalon paraissentd'autresimagesavecdesposes ap-propriéesà lanaturedumodèle,desimages attachantesparlacompréhensionsupérieure qu'ellesdécèlent,parcettepénétration excep-tionnellementlucidedel'éternelféminin.

Tandisqued'autrès piétinentsurplace,on applaudità l'effortde MM.Norbert Gœ-neutte,Dulac,Rachou,Simas,deFeure,à celuidéM.Helleu,lequeln'apasconçuae moindreambitionquedepeindrelesgrandes eauxdeVersailles;lapulvérulencedes jets etl'irisationrendues deseauxsouslalumièreontété

parluiavecuntact.singulier. Muetenrévélationssurl'évolution dupay-sage,leSalonmontrelespeintresfidèlesà

leursrendez-vousavecla nature»-Comme s'ilsétaientpartisà ladécouvertedela terre deFrance,chacuns'estapproprié unepro-vince,uneheure,unhorizon;àM. Boudin, lesplagesdeTrouvilleet lescielschargés denuages;àM.Sisley,lesbordsduLoinget Moret;àM.Lebourg,Rouenetlesétangsde Mortefontaine;àM.HenriGuérard,lebassin deHonfleur;àM.Barau,laCharnpagne pouil-leuse;àMM.Chudaot,deMeixmoron, Jean-niot,laFranche-Comté,àM.Maufra, laBre-tagne;àM.Lepbre,lesdunesdeVendée

;

à M.Cottet,leportdeCamarettoutsillonnéde barques

;

àM.Montenard,lacôtedeProvence, poudreuse,étincelante,à MM.Dinet, Girar-dot,l'Algérie,leSaharaetTanger

;

àM.Vic-torBinet,Paris,sabanlieue,sesfaubourgs, sesusines.Chezlespeintresétrangers

—qu'ilsse nommentBaertsoen,Villaert, Claus,Ga-briel,Locheard—la tendresseestlamême pourlesolnatalet,àcetégard,l'exemple of-fertparM.Baud-Bovyesttopique.Onsaità quellesabominationsaprêtétropsouvent, jusqu'ici,lafigurationpicturaledelauisse; voicicependantqueM..Baud-Bovy,à force desincérité,réussitoùles autresontéchoué, etdansunetoiledequelquespouces ilfaitte-nirunpanoramaimposant,grandiose,toutun massifdemontagnesavecleurscontreforts, leursvalléesfertiles,leurscimesrocheuses perduesdansla neige.Despeintresdegenre, rienàdireou peus'enfaut.MM.Frédéric, Hodlerrestentlesreprésentantsconvaincus ettalenteuxdusymbolismebelge ethelvéti-que.MM.Uhde,Liebermannsoutiennent leurrenom,sansl'accroître;paimi lespor-traitistes,hormischezMM.JohnSargent, Alexander,Guthrie,le pastichedeWhistler sévitcruellement.

Lasectiondesdessinsdoitsonextensionà l'expositionspécialedeM.JamesTissot, la-quellen'occupepasmoinsdedeuxsalles.Ila paruà M.JamesTissotquel'initiativede Renanétaitdemeuréesanssecondedansles arts,etquel'histoireduChristrestait àpein-dre,ens'imposantderemonterauxsources, endonnantaudramechrétienuncadreexact, scrupuleusementdocumenté.M.James Tis-sots'.estdoncrenduenPalestineet deuxan-néesdurantilyaséjourné;maisà s'isoler delasorte,à sepénétrerdesonadmirable sujet,

l

historienestdevenuuncroyant,la fois'estajoutéeautalentpourassurer lesuc-cèsdel'entreprise.Cepointestà retenir,car ildévûilequellevolontéa soutenuM.James Tissotdurantcelonglabeur

;

il y a fait preuved'imagination etdegoût,d'unecon-naissanceapprofondiedesracesetdestypes, d'uneétuderaisonnéedesreligionset des coutumes

;

l'ensembleest considérable,et pourluitrouverun parallèleil fautremon-terjusau'àl'héroïqueillustrationduVoyage enCriméeN'étaitl'exclusionparnotrepeintrenationaldésastreuseduparaventRaffet. deM.Bonnard,oncroiraitquelaSociété na-tionales'estpiquéedelibéralismeen1894

;

elleamisenlumièreM.Rivière,rénovateur du décorthéâtral

;

MM.Auriol,Ibels,de Feure,Ransonontété.admis;onarompu« avecl'usageet accrochésixaquarellesde cettegrandeartisteméconnue" deMmeGué-rard-Gonzalès.Toutauprès,voustrouverez MM,Maufra,CarlosSchwabe,Vierge etBes-nard,etCarrière,avecuneadmirableétude poursonThéâtredeBelleville.Comme litho-grapheaussi,Carrièremanifeste, etsesma-giqueslenceintégraledessinssurpierredonnent

l'équiva-desestableaux;voudra-t-on renoncerenfinau sot préjugéquifait dédaignerla gravureetla placeau rang desmoyensd'expressionsecondaires

?

Les piècesdeCarrièreprésentesici sontd'ab-soluschefs-d'œuvrequi ne sauraient re-douteraucunparallèle.Unautreartiste es-sentiel,M.J.-F.Raffaëlli,a suivilemême parti

;il

n'exposequecommeaquafortiste,et sespointessèchesdonnentcettefoisencore unesynthèsecomplète desonart.L'interrup-tionquis'estproduitedanslesexpositionsde laSociétédespeintres-graveursestla rai-sonde cetempressementinaccoutumé,de larecrudescenced'intérêtapportéeà cedé-partement,parles envoisde MM.Whistler, Jeanniot,Goeneutte,Helleu,Guérard, Ri-vière,IbelsetLepère—notremoderne Her-vior.

SCULPTURE

Lorsqu'onpénètredanslejardinarrangé avecgoût,maisoùlessocless'espacentàde raresintervallesparmilesmassifs,ilsemble toutd'abordquelacontribution delasculp-turesoiticipauvreetdenégligeable impor-tance.Lecontrasteestsigrandaveclavaste nefduPalaisdel'Industrietoutempliede plâtres

et

demarbres

1

Al'examen, l'impres-sionpremièrene subsistepas,etc'estvite faitdereconnaîtrequesi lechoix estres-treint—centtrente-cinqouvrages seule-mentsontinscritsau catalogue—l'intérêt demeureconsidérable.Il yaparmilesadhé-rentsdu Champ-de-Marsunebelleactivité, unlouabledésirdesecouerlatorpeurdes routines,denepasretomberdanslastatuaire mièvre,inanimée.Contrecetartfigé,mort, estvenuréagirsalutairementl'œuvre deRo-din,et l'exempledu maîtrea fournià.plus d'unlesélémentsd'unenseignement profi-table.MaintenantRodinpeutnepasexposer, commeil estarrivécettefois;leSalonn'en estpasmoinspleindelui,soninfluence règneensouveraine.

«Letravaildel'hommetâchantdansles manufactures,dajislesfabriques,lafièvre modernequeprésentel'activité del'indus-trie,lamagnificencedesmachines»,voilàles sujetsqueJ.-K.Huysmansrecommandait dès1880,ettelssontceuxauxquels M.Cons-tantinMeunieradûunecélébritépleinement justifiée.Personnen'aoublié saséried'admi-rablesfigurines,sesverriers,sespuddleurs, sesmineurs,saisisavecunevéritéfrappante, en action

deleurmétieroudansleursfa

-milièresattitudes.Cettefois,M.Constantin Meunier-se-synthétise

et,

muparunadmirabla élanilsedépasse.Sonœuvredecetteannée prenddesproportionspourluiinusitées etat-teintauformatduhaut-relief.Desouvriers s'ytrouventfigurés,occupésà manœuverun chariotlourdementchargé.Larudepeine priseprovoquela miseenmouvementdes corps,lasailliedesmuscles;pouratteindra aubut,chacunsedépensedesonmieuxet lesposturesplutôtdel'instinctsevarient

:

celui-ciaugréduhasardcherche ou à mou-voirlaroue,lesecond,hissésurlebrancard, pèsepourformercontre-poids,les autrea s'arc-boutent,sesuspendent,serenversent, etcettemêléehumainedevientcommel'image de la luttehéroïque,acharnéedél'homme contrela

matière.

M.Desbois,quifutlesculpteurdelaMo", évoquela Misèresouslestraitsd'unevieille accroupie,nue,l'échinétristementrepliée,le corpsdévastéparlesprivationsetparl'âge, lafaceamaigrie,décharnée.Vousnesauriez rencontrer,consignéedefaçonplusnavrante, ladéchéancedel'humainecréature. Lemor-ceausesignale,enplusdel'effetdramatique, parlesintlexionsdumodèleleplusressenti, parlahautesciencedel'exécution.Lebuste deChâtelaine,deMlleCamilleClaudel,est douédurayonnementintense delavieheu-reuseetjeune

;

leregards'ytrouve extraor-dinairementfixe

;

laconstanterecherche d'in-tellectualitédela vaillanteartisteapparaît danslegesteexpressifdelafigurequiimplore leDieuenvolé;ainsi,tandisquelaplupart vi-ventderessouvenirs,secomplaisentende continuelsrecommencements,MlleClaudel

témoignela curiositédethèmesinabordés jùsquLerêve,iciparlastatuaire.deM.Bartholoméj

s'incarneendes figuresfémininesquisemeuventdoucement parla nuitpeut-être,dansle silenceet la solitudeà coupsûr,et qui prennent deméditativesprême.Unefilletteattitudes,éplorée,touchantesétendue

ausu- recro-quevilléesurle sol,confieà la terreson sanglot

;

unesecondetresselentementsa chevelureflottante

;

uneautreserecueille dansla dévotiondela prière.A l'opposé decesrecherchesse placentcellesdeM. JeanBaffier.Celui-làconserve parmilesci-tadinssonfrancparleretsesrudesmanières devillageois.Ilestrestédesoncoindeterre, sefaisantgloiredesarusticité etdesonpro-vincialisme.Qu'onluidemande unechemi-née,unedécorationdesalleà manger,un serviceà vin,c'esttoujoursle Berry,ses paysans,sescoutumes,quil'inspireront pit-toresquement,etilarrivedelasorteà unart distinct,nettementtranché,dontla saveur estfaitedesimplicitéet debonhomie.Ne vaut-ilpasmieuxobéirau commandement del'instinctquederecourirà autruioude retournerenarrière,et s'ilsefûtgardéde toutempruntauxancienssiècles,M.Dalou n'eût-ilpasévitédese montrerintérieurà sonpassé?C'est

pouravoirsuivientoutelibertéleur tempérament,intéressent,et M.CordierqueM.Injalbert,queM.Aubé

aussi,avecses bœufs,seschevaux,sestaureauxsi variés d'anatomie,deraceetd'allure.Voyezencore MmeMarieCazin.Sonmétier estlourd,mal-habile.Ondiraitdesesbas-reliefs,SaintJean, SaintMarc,desdessinspéniblement mode-lés.N'empêchequecesnaïveseffigies possè-dentunechaleurd'âmecommunicative,et c'enestassezpournousattacher, nouscon-quérir.Ditesenfinsicen'estpasl'expression d'uneémotionsincère,la prédominencedu sentimentintimequidonneleurprixaux plaquettesdeM.Charpentier,auxstatuettes deM.Valgreen, auxétudesdeMM.Bar-nard,Masseau,VictorProuvé,Bourdelle, MichelMalherbe,auxbustesdeM.Baud, Charlier,Eriksonn,Niederhausern-Rodo?— Ungested'exquisetendresseunitdansun mêmebuste,signédeM.Dampt,unemère etsonenfant.Onestdoublementraviparla trouvailledelacompositionetparcette pra-tiquemerveilleusepoursuiviedanslemarbre avecuneattentiontoujoursanxieusedeserrer davantagelemodelé,laressemblance.Après M.Dampt,iln'estguèrequeM.Escoulaqui sacheextrairedunéantlacréationradieuse. D'ordinairelesautressculpteursseremettent decessoinsauxpraticienset delà vient qu'aupalaisdel'Industrie touteslessculp-tures,oupeus'enfaut,polies,affadies, sem-blentsortird'unmême,d'ununiqueatelier.

OBJETSD'ART

L'admissiondesartsappliquésauSalon, cetteadmissionobtenueà foxce d'instances parlacritique,apparaîtra auxyeuxdel'ave-nircommela sanctionpratique,fertileen résultats,derevendicationsquiremontentà l'époquemêmeduromantisme.Ecoutez Vic-torHugo,parexemple

:

« Quelquespurs amantsdel'artécartentcetteformule,lebeau utile,craignantquel'utilene déformela beau.Ilstremblentde voirlesbrasdela Museseterminerenmainsdeservante.Ah! ilssetrompent.L'utile,loindecirconscrire lebeau,legrandit

:

unservicedeplus,c'est unebeautédeplus.»LaSociéténationale sedéclareimbuedecesvérités,jalousedeles fairetriompher.-Cependant,il lui serait malaisédesortirdecedilemme

:

oubjenvous répudiezlespréjugésd'antanetlasectiondes objetsd'artadroitauxmêmestraitements,à lamêmeautonomie,oubienvousla placez entutelle,voussoumettezsesenyoisà un juryquin'émanepasd'elleet àlorsvosactessetrouvent

en contradictionformelle avecvotresoi-disantlibéralisme.

PendantquelaSociétésefaitainsi l'instru-mentdociledelabasseenviedespeintresà l'égardd'ouvragesquiattirentlégitimement à euxleprincipaldel'intérêt,d'autresSalons ne manquentpasdeservirle mouvement émancipateur.Lors

de

l'expositiondelàLibre Esthétiqueà Bruxelles,l'uniondans'une FEUILLETON

7

:

DU25AVRIL1894

22

LA

FILLE

DE

L'USURIER

PAR ODYSSEBAROT, PREMIÈRE PARTIE vu Mariagede convenanca

-

SUiTE

--

C'est unItalien,mabellecliente,un Italienquiarle

le

françaislepluspur.Un espritélevéet d'unedistinction

!.

—Je vouscrois,j'ai pu l'apprécier toutàl'heure.

—Voyons,monsieurLenain, restons-enlàpouraujourd'hui,je vousenprie. MlleRose-Blanche

est

unesensitIve;

je

craindraispoursesnerfs,imploraMme Dubois.Elle vas'évanouirdejoie.Oh! l'amour!l'aniourtfit-elleen coulissant sesgrosyeuxverts1Je suisunede ses victimes!

Eneffet,Rose-Blaneheétaittrèsémue. La chaleurjointeauparfamd'unegrosse gerbede fleurslaisséeparAdrienneau momentdudépart,

jobe

trop

i&a&tante

qu'elleavaitrevêtuepourlacirconstance, lecorsettropserré,il n'enfallaitpasda-vantage—avecunpeudebonnevolonté —pourlaconduireàlasyncope.En pa-reillecirconstance,unesyncopeest très bienportée.

Lenainlaissaleboutondelaportepour soutenirsaclientequipâlissait

;

il aida lechaperonà l'installersur une chaise longue

;

on lui relevalatêteavecdes coussins,onluifit respirerdes sels,on donnadel'airausalon.

Lescouleursde la jeunefillereparu-rent.-Lorsqu'ellerouvritles ytlX,elle remerciaLenaindel'embarrasqu'ellelui causaitetparutchercherquelqu'undans touslescoinsdusalon.

Pendantcetemps-là, Hector,quin'a-vaitrienperdudela conversation,avait furtivemententr'ouvertla porte

et

assis-taità cettepetitescènede famille,l'œil enfeu.

Personne,exceptéLenain,ne s'était aperçudesaprésence.

—Jemesensmieux.Sivouslevoulez bien,chermonsieurLenain,nousallons nousretirer.Nousreprendronsdemain cetteconversation.

MmeDuboisaidalajeunefilleàmettre unpeud'ordredanssatoilette.

Hectorétaitàlamêmeplace,aumilieu ducabinet deLenain,ne-sachants'ilrê-vaitous'ilétaitéveillé.Ilavaitlàdevant sesyeuxunejeunefemmeadorableet trois millionsqu'ilconvoitait.Maisil avaitbiencompris

:

la jeunefemme,en

quêted'unmari,était enquêted'untitre

;

ellevoulaitêtrecomtesseen échangede sonajgeut,si peuhoftpr^bl^qji'e#lûtla soures»

-

-,- ., ",-,-.','

-'

Qu'importaitàl'évadéde lamaisonde santédudocteurRougequelesmillions fussentaussi tachésqu'il l'étaitlui-même

?

C'étaitpeut-êtrelesalutquelui apportaitcettefemme

;

maisellevoulait unblason!C'étaitlàlehic

!

Un blason!

—Aprèstout,celapeut se trouver! pensa-t-il.Celapeutse fabriquer.Il fau-dravoir!En attendant,oontinua-t-il,je mesensprisdanslesfiletsde cetteado-rableblonde.Quela fillede Lenainme sembledoncinsipideà présent1Jesuis amoureuxetamoureuxpourlebonmotif. Jeveuxlesmillions,je veuxla.femme. Etiavant,Hector

1

non,Emilio

!

je suis Italien.Jouonsbiennotrerôleet soyons uncomteirréprochable!

Rose-Blanchevenaitdesortirdu salon avecsacompagne,nonsansavoir"jetéun coupd'oeilducôtédelaportedu cabinet deLenain,oùdeyaitêtrecachésonfutur mari.

—C'estunroman

t

unvrairoman,ma chérie! lui murmuraitla bonnedame, tandisqu'ellesdescendaientl'escalier.A demainlaprésentationetlademande offi-cielle.Avantun moisou six semaines vousserezcomtesse.

—Comtesse1C'estunrêvet

Ilavaitétéconvenu,en effet,quel'in-termédiaireconduiraitle lendemainson protégéchezlaricheorpheline, quioccu-paitun splendideappartementmierétaged'unemaisonde l'avenueau pre-Friedland.

Puisqu'unheureuxhasardlesavaitmis enprésenceet qu'ilsavaientétéfrappés enmêmetemps,l'unet l'autre,du coup defoudretraditionnel,il devenait abso-lumentinutile deménager

sur

un terrain

neutreunede ces entrevuessoi-disant fortuites,dontlesmoindresdétailssont soigneusementréglés

à

l'avance.

Le mariagede convenance,négocié pourl'opulenteorpheline,devenaitun mariaged'amour.

Aprèsle départdesdeuxvisiteuses, Lenainetsonjeuneami,toutstupéfaits de l'aventure,se regardèrentquelques instantsensilence,secroisèrentlesbras etlaissèrentéchapperalafoisunbruyant éclatderire.

--Elleestbienbonne! s'écriaHector. Lascèneparaîtraitinvraisemblabledans une comédiedu Gymnase.Ah! c'est commecelaquevousmemariezà mon insu,sansmonconsentement.charmantefemme,d'ailleurs,Avecune

riche,indé-pendante.Troismillionsdedotetpasde belle-mère

!

C'estparfait

!

—Jen'enrevienspas1balbutialepère d'Adrienne,quicommençaità s'effrayer del'impasseoùlescirconstancesl'avaient acculé,etquidevenaitsongeur,ahuri.

—Quoi

1

cen'étaitdoncpasprémédité? —Vousvoyez bienquenon!Etdudia-blesijemedoutaisdel'événement.Dame, aussi,elles'estemballée,ellea pris feu envousvoyant.Jen'aimêmeplusoséla détromper.Commentvais-jemetirerde là?

—Comment?de la manièrela plus simple.

—Enlui écrivantqu'aprèsréflexion, je suis dans l'impossibilitéde donner

suiteà ceprojet?

—Pasdu tout! J'ydl.lIiesuite,moi1 Ellemeplaît,IqLjolieblojQde.Tournons

lefeuilletsdu roman,etallonsjusqu'au bout,parbleu

!

-

Vousvoulezépouser

?.

-

Cettejeunefolle?Certes

t

-

Mafoi,ensomme,je n'yvoisaucun obstacle,fitl'hommed'affaires avechési-tation.Seulement.

-

Seulement?

—Jecrainsque

le

prestigedutitrene soitpourquelquechosedans.

-

Danssonsubitengouementpourun garçonqu'ellevoitpourlapremièrefois?

—Précisément.Quandellesauraque-,

ji

vousêteslefilsd'unbanquieropulent, vousn'avezjamaiscomptéle moindre croiséparmivosancêtres,il estprobable qu'elle

se

refroidira,quesonenthousiasme et sonamourtomberontau-dessousde zéro.

Et,avecungestededésappointement

:

—J'ai faitunegaffe.Voilàcequec'est qued'êtretroppresséetdeconvoitertrop avidementunebrillantecommission!se dit-ilàlui-même.

Puis,à hautevoix

:

—Allons! c'estuneaffairemanquée. C'estuncomtequ'illui faut.Cen'estpas vous1

Hectorparutméditerquelquesminutes et,d'unaccentrésolu

:

-

Pourquoijeterle mancheaprèsla cognée?Laissez-lui sonillusion,gardez-vousdela détromperquantà présent. Nousverronsplustardà lui avouerla vérité. Il pritlamaindeLenain

:

—vous êtesmonami,n'est-cepasT —

Certes

!

Eh

bien!demain,vousirezdeman-der

la

main

de

MlleBrastotpourM.le comteEmiliodeSanta-Pieri,iciprésent

VllI

Pris dans l'engrenage Lenain,ahuri,regardasonjeuneami siffisrépondre.

Puisilmurmura,enhaussant lesépau-les

:

—Est-ceuneplaisanterie

?

—C'estsérieux,toutcequ'il

y

a

deplua sérieux.

Et,prenantlamaindupèred'Adrienne: —Ecoutez-moi:soit queje,resteà Paris,soitquej'aillememettre,sur un solétranger,à l'abridela justicefran-çaise,qui,pousséeparnosennemis, per-sécuteayecachàrnementmonpèreel moi,ilestindispensablequeje me dis-simulesousunnomd'emprunt.

—Dame

!

sivousavezquelquechoseà craindre?. balbutiasonhôte,quicom-mençaitàconcevoirdepuisquelquetemps lesdouteslesplusjustifiéssurl'innocence del'évadédelamaisondesanté.

—Ona toujoursàcraindrequandon estaccuséinjustement.

-

Encecas,ilestbondeprendredes précautions. —Etj'enaipris!Jemetransformerai enrichegentilhommeitalien. —Aprèstout,c'estune idéecomma unautre. Etsouriant

:

—LesrastaquouèresfontflorèsàParia etdanstouteslescapitales

;

ilsinspirent uneconfianceillimitée. • (Àsuivre.)

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