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Etude sur la planification stratégique des sous-secteurs de l'amentation des economies Africaines

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E/ECA/PSD.8/11 15 fevrier 1994

NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL °riginal: FRANCAIS

- . COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE

Huitieme session de la Conference commune des planificateurs, statisticiens et

de"mographes africains

Addis-Abeba (Ethiopie), 20-26 mars 1994

ETUDE SUR LA PLANIFICATION STRATEGIQUE DES SOUS-SECTEURS DE L'AMENTATION DES ECONOMIES AFRICAINES

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Table des matieres

Page

Introduction 1

I. Bref aperc.u des principales strategies adoptees au plan national re*gonal 1 A. Les strategies nationales de developpement agricole durant les deux dernieres

de*cennies 1

a. Distorsion des politiques de prix en faveur des villes 2 b. Allocation de ressources defavorables a 1'agriculture vivriere 3 B. Les strategies r^gionales dans un contexte de crise socio-economique 5 II. Situation generate de l'agriculture et de Talimentation et les perspectives pour les

ann&ss 1990 7

A. La situation generale de l'agriculture et de 1'alimentation 7

B. Les perspectives 8

III. Les principaux problemes specifiques 9

A. Inad&juation des systemes de production avec predominance

de 1'agriculture de subsistance a faible rendement 9 B. Pression de*mographique et degradation croissante de sols et des fordts 10

C. Les problemes technologiques 10

a) Faible utilisation des engrais 10

b) Faible utilisation de la traction animale et de la motorisation 11

IV. Les possibility's techniques d'ame*lioration 12

A) Fertilisation des sols 12

B) Utilisation des techniques amelior£es 13

C) Utilisation de la traction animale et de la motorisation 13

D) L'acces aux pratique culturales ameiiorees 13

E) La reduction des pertes alimentaires 14

F) Le developpement de Tirrigation 14

V. Propositions pour une planification strategique de developpement

de l'agriculture et de 1'alimentation 15

A. Cadre general 15

B. La strategic sectorielle. 16

C. L'ameiioration des systemes de production 22

D. Le developpement de l'eievage en association avec Tagriculture. 23

E. Participation des femmes. 24

Bibliographic 26

ANNEXE

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Introduction

1. Depuis Paccession des pays africains a l'independance, 1'agriculture n'a pas fait l'objet d'une planification appropriate et rigoiireuse. Les tendances de deterioration de la situation alimentaire, de la baisse des revenus agricoles, de la persistance de la pauvrete, de la maladie et de la misere dans le monde rural persistent. Du fait de la penurie de ressources, le developpement des services d'appui a 1'agriculture (agro-industries, transports et communications, commerce et credit) est bloque, Te*tat plus precaire que jamais des services d'e*ducation et de sante et Tinsecuritd generalisee n'assurent pas aux paysans les conditions minimales pour produire et commercialiser. La liberalisation des prix agricoles, devenue la regie generale au cours des annees 1980 livre les producteurs agricoles aux forces du marche quand bien meme ils n'ont pas de moyens d'action pour inflechir les couts de production. Avec les changements reoents intervenus dans le contexte economique mondial, 1'investissement Stranger re"gresse en Afrique dans tous les secteurs; d'activite particulierement dans le domaine agricole, ou la chute des cours mondiaux a 6t& un veritable de"sastre. Le monde rural en d£sarroi cherche desesperement a survivre. De"sempare, il est a Tecoute du monde mais semble ne plus croire en rien et a personne.

2. Que faut-il faire pour sortir d'une telle situation? La pr^sente etude invite les planificateurs, statisticiens et demographes africains a reflechir sur la question et a indiquer les voies de recherche susceptibles de conduire a la formulation des strategies de planification de developpement de Tagriculture offrant des perspectives plus rassurantes pour le monde rural.

H s'agit de contribuer i'la realisation de Tobjectif d'autosuffisance et de securite alimentaire etant donne que rAfti^ue ne peut pas rester toujours tributaire du monde exterieur pour la satisfaction de ses besoins alimentaires.

3. L'etude donne un apercu general des strategies adoptees par les pays africains pour le developpement agricole et leurs re*sultats, evalue les principaux problemes qui affectent les tendances du developpement agricole, au cours de la derniere decennie, retat de l'utilisation des ressources disponibles et soumet des propositions pour require ou enrayer le deficit alimentaire tout en conservant Tequilibre souhaitable entre la production des produits vivriers et ceux destines a l'exportation.

I. Bref apercu des principles strategies adoptees au plan national et regional

A. Les strategies nationales de developpement agricole durant les deux dernieres decennies

4. Des le debut des annees 1970, Ton s'est rendu compte que nombre de disparites dans les domaines de l'emploi et du revenu ont 6i6 exacerbees par Tindifference ou Ton a tenu le secteur agricole. Des efforts ont ete alors deployes pour accorder un haut niveau de priorite a I1agriculture en tant que secteur de production et a la qualite de la vie rurale d'une facon plus . L'attention accrue apportee a 1'agriculture reflete non seulement le desir d'augmenter

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la production de denrees alimentaires et de matieres premises, mais e*galement un inte"r6t

croissant pour le bien-dtre de la population rurale. Du fait que le secteur manufacturier n'a pas reussi a creer le nombre d'emplois escompte*s, il est apparu n&essaire d'examiner de plus pres

les causes des migrations de la population rurale vers les villes, phe*nomene particulierement

caract&istique des pays en deVeloppement.

5. Dans 1'espoir d'augmenter la capacity d'absorption de la main d'oeuvre dans

l'agriculture, d'&ever la production et les revenus agricoles, on s'est aussi davantage inte'resse' a la question de Pemplacement des industries en donnant la priority aux agro-industries idealement situees a proximite* des exploitations agricoles ou reliees a elles parce qu'elles utilisent des matieres premieres agricoles ou qu'elles produisent des facteurs de production agricole. Plusieurs plans de deVeloppement ont prevu des investissements plus sieve's pour les

zones rurales, dans les domaines de la same" et de l'6ducation, de l'approvisionnement en eau

et en electricite", de la construction des routes secondaires et d'autres facilite*s de transport afm de deVeiopper la production et les facteurs de production dans le domaine agricole. On envisage

la qualite* du logement rural, la perspective des services de vulgarisation plus efficace, d'un meilleur acces au credit dans le cadre de campagne de diversification des cultures et d'intensification de Tutilisation des capitaux et des terres.

6. Toutefois dans leur application, ces strategies de developpement ont eu tendance a

aggraver les problemes de 1'agriculture par des moyens d'intervention errors; la

"surcentralisation" du deVeloppement agricole fait pendant a la distorsion des politiques en

faveur des villes. Au lieu de s'appuyer sur des structures et organisations locales, PEtat a

cherche* d'imposer d'en haut, des solutions toutes faites. Parmi les interventions erronees les plus courantes, on peut citer les programmes non. viables de colonisation agraire, les essais infructueux de re*forme fonciere et les systemes inaddquats de production et de formation (utilisation collective des terres, fermes d'Etat accompagn^es d'un regroupement impost des agriculteurs dans des villages afin de centralises les services sociaux, de^lacements de population et de*sorganisations des systemes traditionnels de production, monopoles d'Etat pour la

commercialisation tres couteux).

a. Distorsion deft politiques de prix en faveur des villes

7. Les strategies de developpement de beaucoup de pays ont privile*gi6 les villes, de sorte que ^agriculture a €\& privee des ressources financieres et administratives ainsi que du soutien politique auxquels elle pouvait 16gitimement pr^tendre compte tenu de son importance. Ce desequilibre en feveur des citadins a des causes politiques profonde"ment enracindes. Ses effets

sur l'agriculture sont complexes et multiples.

8. La distorsion des politiques en faveur des villes a aussi re*duit la demande des produits

locaux par rapport aux produits Strangers. Les gouts des consommateurs ont beaucoup ^volue

au profit d'aliments transform^s et nouveaux tels que le pain et dans certains cas le riz et le lait

en poudre qui sont souvent en grande partie importe*s. Cette Evolution tient pour une part a

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rdlevation du niveau de vie des citadins et a la commodity d'emploi des produits nouveaux. Elle tient parfois au fait qu'ils content moins cher que les aliments locaux, auquel cas elle n'est pas forcement une mauvaise chose. Mais quand c'est le resultat du dumping, c'est mauvais pour la production locale et l'agriculture en tant que source d'emploi. II en a e*te* pourtant ainsi car cette attitude a e*te* encouragee par les gouvernements qui ont maintenu le prix du riz et du b\6 a un niveau relativement bas par rapport a celui des c6re*ales locales. Dans certains pays comme la Cdte d'lvoire et le Nigeria, le ble* se vendait au meme prix que le mais alors qu'il coutait deux a deux fois et demi plus cher dans tous les pays en d6veloppement ayant des politiques de Ubre Change.

9. De nombreux pays ont adopts une strate*gie de de*veloppement qui rend les termes de l'&hange tres de*favorables au secteur rural : a cause de la surevaluation des monnaies, les aliments et autres produits imported coutent souvent moins chers que les produits locaux.

10. Par exemple durant la periode 1969/71 - 1981/83, les politiques des prix ont e*te"

nettement moins favorables aux agriculteurs en Afrique que dans les autres regions du monde en deVeloppement. Cela est vrai notamment pour les cultures d'exportations. Durant la pe'riode considered, les prix a la production des produits agricoles d'exportation ont diminue' en valeur re*elle de 17 p. 100 en Afrique alors qu'ils ont augmente* de 3 p. 100 au Proche-Orient, de 11 p. 100 en Asie et de 17 p. 100 en Amerique latine. Cette baisse est due davantage aux politiques suivies par les pays africains qu'au flechissement des cours mondiaux.

11. Les prix a la production sont reste"s relativement de"favorables par rapport aux cours mondiaux meme apres l'effondrement de ceux-ci au de"but des annees 1980. En 1981-1983, les cours mondiaux e"taient en hausse alors que les prix a la production accusaient une baisse de 17 p. 100.

12. Les prix des cereales a la production ont e"te en general plus favorables aux agriculteurs que ceux des produits agricoles d'exportation mais ils ont eux aussi 6volue* moins favorablement que dans les autres regions en developpement. Durant la pe'riode 1969/71-1981/83, leur hausse en valeur reelle n'a e*te" que de 3 p. 100 en Afrique contre 18 p. 100 en Asie, 23 p. 100 au Proche Orient et 30 p. 100 en Ame'rique latine. Un point encourageant est que la baisse des cours mondiaux des cereales a cette e*poque ne s'est pas soldee par un flechissement des prix a la production en Afrique. Au contraire, ceux-ci ont 16gerement augmente" de 3 p. 100 entre 1978-

1980 et 1981-83.

b. Allocation de ressources d6favorables a ragriculture vivriere

13. II y a de nombreux domaines ou les cultures vivrieres ont €t€ n^glig^es tels que ceux de l'approvisionnement en facteurs de production, de la recherche, du cr&Jit, de services de vulgarisation et de commercialisation. La recherche agronomique a tendance en Afrique a se concentrer sur les cultures d'exportation plutdt que sur les aliments consommes localement et par les pauvres. Selon les eludes de la FAO, au milieu des annees 1980, seuls 7 p. 100 des

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agronomes travaillant en Afrique subsaharienne se consacraient spetifiquement au mil et sorgho qui entrent pour plus de 40 p. 100 dans la production de ce"r6ales, alors que 4 p. 100 d'entre eux s'occupaient de bie et d'orge qui ne repre"sente qu'environ 9 p. 100 de la production ce"r£aliere.

Les services de vulgarisation tendent a s'occuper surtout des gros exploitants et pour des raisons a la fois de structures et de ressources, il est difficile aux agents de vulgarisation d'atteindre les petits paysans et tous ceux qui operent en dehors des projets officiels.

14. Les agricultrices qui sont pour la plupart dans le secteur vivrier ont 6t€ particulierement de*favoris£es sur le plan de la vulgarisation. Bien que les plans nationaux de deVeloppement leur reconnaissent un rdle crucial dans la solution des problemes alimentaires, on ne fait pas encore suffisamment d'efforts pour adapter les interventions aux besoins des manages ayant une femme a leur te"te.

15. En outre, meme lorsque les intrants agricoles ont e"te* subventionn^s, cela n'apas souvent suffi a compenser les faiblesses des prix a la production. Une enqu&e de la FAO consacree a 11 pays a montre que dans la majorite d'entre eux, le rapport des prix entre les engrais et les produits agricoles e*taient moins favorables en 1984 qu'en 1983 malgre* le niveau relativement bas du prix des engrais sur le marche" international. Les prix des produits agricoles ont augments' dans certains pays, mais pas assez pour compenser le renche"rissement des engrais. Dans quelques cas les agriculteurs ont 6te* d'autant moins enclins a produire des exc&lents commercialisables que l'offre de biens de consommation etait limitee par suite des mesures prises pour proteger les industries nationales, ou a cause d'un manque de devises en partie imputables a la mauvaise orientation des strategies ou simplement des difficultes de distribution.

16. En matiere de transport, Tinfrastructure a 6t€ surtout congue pour repondre aux besoins des villes principales au detriment des campagnes. Le ravitaillement des villes etant un imperatif politique, les pouvoirs publics s'interessaient surtout aux zones propices aux cultures de rente et a quelques agriculteurs capables de produire des excedents alimentaires faciles a transporter jusqu'aux centres urbains et ont eu tendance a n^gliger les petits paysans isol6s.

17. Pendant longtemps, la taxation des exportations a 6t& reiement le plus important de la fiscalite agricole dans les pays africains, dans certains d'entre eux, elle a 6t& Tune des principales sources des recettes publiques. Elle a souvent 6t6 lourde, faute pour les gouvernements de pouvoir augmenter les autres recettes. Cette taxation n'est pas en fait un probleme en soi et dans des pays Tagriculture occupe une grande place dans l'^conomie, il est normal que la fiscalite" pese lourdement sur les exportations agricoles. Elle devient un probleme si elle penalise l'agriculture en r&Iuisant les ressources disponibles pour l'investissement dans ce secteur ou en decourageant les agriculteurs qui voudraient am^Horer leur productivity.

18. Et le probleme est reel puisque ces strategies de deVeloppement appliquees dans le passe par les pays africains se sont soldees par une augmentation plus rapide des flux des ressources publiques vers les autres secteurs que Tagriculture. Au debut des annees 1980, la part des depenses publiques consacrees a l'agriculture dans les plans nationaux n'etait que de 9 p. 100

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en Afrique contre plus de 30 p. 100 pour les services publics ge*ne*raux. Les engagements offlciels par habitant en faveur de l'agriculture sont passes de 9 a 13,5 dollars de 1985 a 1990.

B. Les strategies r^gionales dans un contexte de crise socio-economique

19. Au cours des annees 1980, l'Afnque a 6t6 frappee par une se*rie de crises e*conomiques et climatiques dont les consequences dramatiques ont emu le monde entier. Beaucoup de pays africains souffrent d'un terrible manque de devises, d'une dette tres lourde, de la sous-utilisation de leur capacite* industrielle et d'un fort taux de chdmage. En re*ponse a ces crises, les chefs d'Etat africains ont adopts le PAL en 1980, et le PPREA au milieu des anne*es 1980. Le PANUREDA 1986-1990 constitue un support sans Equivoque aux initiatives africaines en matiere de deVeloppement visant essentiellement a juguler la crise.

20. En ce qui concerne l'agriculture, l'objectif a moyen terme indique* dans le PAL consiste a obtenir une amelioration immediate de la situation alimentaire et etablir les bases necessaires en vue de parvenir a rautosuffisance en cereales, pour les produits de l'elevage et de la peche au moyen de politiques visant a ameiiorer les conditions de vie en milieu rural et a accroitre le revenu reel des agriculteurs. Le plans insiste sur le fait que les politiques d'autosuffisance alimentaire doivent, parallelement viser a resoudre les problemes de la sous-alimentation et la malnutrition et que l'accroissement de la production agricole doit s'appuyer sur les reformes agraires adequates et re*alistes. Le but doit £tre au moins d'arrdter et si possible de renverser la tendance alarmante a une progressive deterioration du taux d'autosuffisance alimentaire.

21. Des mesures et des objectifs precis sont recommandes concernant la prevention des pertes des produits alimentaires, la securite alimentaire, la production vivriere et les forSts, la recherche, la formation, la vulgarisation et autres services d'appui a l'agriculture ainsi que la necessite de les renforcer, de les reorienter et de les placer dans le contexte du developpement rural integre. Le PAL demandait aux gouvernements africains de formuler et d'appliquer des politiques efficaces et coherentes offrant des incitations adequates aux petits exploitants tout en sauvegardant les interests des consommateurs les moins favorises. II mettait egalement l'accent sur le fait que la conception et l'execution de programmes de developpement rural devaient d'une maniere generate contribuer a attenuer l'inegalite des revenus ruraux. La creation d'institutions disposant de moyens efficaces leur permettant de planifier et de surveiller le developpement rural, de rassembler des donnees, d'assurer a Tagriculture des facteurs de production et du credit, le transport et la commercialisation, le developpement agro-industriel, Tentreposage et la transformation faisaient egalement Tobjet de recommandations importantes.

22. Le PAL admet que la realisation de l'autosuffisance nationale, sous-re*gionale et regionale exige une aide exte*rieure massive tant financiere et que technique et que les institutions des Nations Unies jouent n role determinant dans la mobilisation de cette assistance.

23. Le Programme d'action des Nations Unies pour le redressement economique et le developpement de TAfrique 1986-1990 en appui au Programme prioritaire de redressement

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economique de TAfrique a la particularity d'engager d'une part, les pays afncains et d'autre part la communaute" internationale dans un processus destine a jeter les bases d'un deVeloppement economique soutenu et reposant sur une large assise. Les elements du PANUREDA pour la periode 1986-1990 concernent la remise en e*tat et le developpement de l'agriculture, la lutte contre la secheresse et la desertification par relocation de 25 p. 100 au poins des ressources budge*taires a ce secteur.

24. Le PANUREDA a porte sur des modifications substantielles des orientations dans plusieurs domaines fondamentaux concernant principalement les elements suivants :

i) Pour Tagriculture, le Programme a privitegie les orientations permettant une meilleure allocation de ressources pour favoriser le secteur. Les politiques ont consist^ a r6aliser des reTormes sur la structure des prix, du systeme de commercialisation et a ameiiorer la productivity d'ensemble.

ii) Trois domaines fondamentaux ont e*te* identifies pour soutenir Tagriculture et ont fait l'objet d'actions prioritaires :

- la modernisation des agro-industries;

- le developpement des transports et communications;

- le commerce et le credit.

iii) Les problemes Ii6s a la secheresse et a la desertification ont ete pris en charge par des strategies de planification et des moyens pour y faire face. Au niveau regional et sous- regional, Tintegration des economies africaines a constitue la base des initiatives du PANUREDA.

25. Toutefois au cours de cette peribde, gravite de la crise economique a de son cote mis en question l'efficacite des efforts nationaux de planification anterieurs pour permettre la prise en compte des strategies regionales evoquees ci-dessus au point qu'encore actuellement la credibility dans la pratique de la planification economique est au plus bas. L'attention des gouvernements est toujours occupee de preference par les exigences de la gestion a court terme pour assurer la survie des economies plutot que d'envisager l'action a long et moyen termes. Cette situation est aggravee par le fait que les politiques d'ajustement structurel engagees n'ont rien de commun avec les demarches habituellement associees a la planification economique ou avec les recherches socio-economiques tendant a leur amelioration. En fait, elles sont surtout axees sur la mise en oeuvre des mesures de politique economique visant requilibre des budgets et de la balance des paiements ainsi que l'efficacite des investissements par Tameiioration de la gestion des projets dont la mise en oeuvre est conditionnee au reglement de la dette, le changement de l'environnement institutionnel et de fonctionnement de l'economie. Elles ont progressivement deplace les centres de decision nationaux vers les ministeres des finances plus soucieux des questions de regulation a court terme au depend des ministeres de plan qui se trouvent marginalises. Et les programmes d'ajustement structurel ont pris progressivement la place des

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plans de developpement. Aussi on peut dire qu'actuellement les organismes de planification sont pour la plupart disorganises et cette disorganisation s'etend aux systemes statistiques et aux organismes de developpement rural mis en place pour ameiiorer les systemes agro-pastoraux traditionnels. La plupart des gouvernements ont du renoncer a leurs interventions sur les prix interieurs et require considerablement les operations des organismes de commercialisation des produits locaux.

26. Par consequent, les strategies globales et sectorielles dans le PAL, dans PPREA et le PANUREDA n'ont pu recevoir ni de formulation appropriee, ni d'application effective au niveau national. Les mesures preconisees par les PAS ont pu certes contribuer a 1'assainissement des budgets d'Etats, mais dans des nombreux cas, elles ont entrain^ une baisse des revenus nominaux des paysans, face a la concurrence des produits agricoles importes subventionnes d'une part, et d'autre part face a I'imperatif de satisfaire des besoins immediate tels que les obligations fiscales, les charges d'education et de sante et les besoins en produits essentiels non agricoles. En demantelant les organismes d'intervention publique en matiere agricole, les P. A.S.

ont aussi desorganis£ les systemes de credit et de distribution d'intrant qui y ont ete intimement lies aux systemes de commercialisation mis en place. Le resultat global est une aggravation de la pauperisation en milieu rural due k la baisse de Tepargne et a la rarefication des credits agricoles autrefois insuffisants ainsi que le creusement du gap technologique entre l'Afrique et les autres regions du monde. La repercussion de ces echecs sur la situation agricole et alimentaire de la region est desastreuse.

II. Situation generate de l'agriculture et de Talimentation et les perspectives pour les annees 1990

A. Situation generale de l'agriculture et de Talimentation

27. Au niveau global, l'importance de l'agriculture dans l'economie n'a pas augmente de fa$on sensible, malgre les declarations politiques accordant la priorite au developpement de ce secteur. Sur le plan de la region, la valeur ajoutee agricole a oscilie entre 21 et 22 p. 100 du PIB au cours de la decennie et a progress^ au meme rythmique ce dernier comme indique au tableau 28. La production de c£r£ales par habitant a recuie comme il est ressorti dans les tableaux II, III, et IV en annexe. Ce recul n'a pu etre compense par les autres productions qui ont connu une stagnation effective.

29. La defaillance de la production interieure entrain^ une augmentation dramatique des importations qui en volume ont quadruple entre 1970 et 1980 et depuis ont progress^

regulierement de 3 p. 100 par an jusqu'a la fin des annees 1990.

30. Ces importations sont pour une large part en aide a des conditions de faveur, mais leur cout financier est demeure considerable. Selon la FAO, vers le milieu des annees 1980, les importations commerciales de produits alimentaires ont represente 20 p. 100 des recettes

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d'exportation. Les 44 pays figurant au tableau V en annexe sont tous importateurs nets de cerates a l'exception du Zimbabwe. Dans Tensemble, ces importations repre"sentent pres de 25 p. 100 de la demande inte*rieure. En Algerie, en Angola, au Botswana et en Tunisie plus de 60 p. 100 de la demande interne de cereales sont assurees par les importations.

31. Dans les pays en question, le taux d'autosuffisance en c6reales qui a 6te" de 82 p. 100 au debut des annees 1970 est tombe" a 69 p. 100 en 1980, et en 1990, cette tendance a la regression persiste puisqu'il est de 68 p. 100. Pour la production de viande et de lait, la tendance est identique.

32. En depit de cette importante progression des importations de produits alimentaires notamment c&ealiers, lait et viande, la disponibilite" par habitant de substances nutritives a stagn£ au cours de la decennie. L'apport calorique par habitant a €i€ de 2265 en 1979/80, en 1988/90, il est de 2274. L'Afrique subsaharienne est, de toutes les regions, celle ou le pourcentage de la population souffrant de sous-nutrition, est le plus eleve". Alors que ce pourcentage a regresse" partout ailleurs, il progresse en Afrique comme indiqu6 aux tableaux VI et VII en annexe .

33. Les exportation agricoles, qui constituent Tessentiel de recettes exte"rieures de nombreux pays de la region ont stagnS en volume pour le coton, regress^ pour le cafe", ont eu une croissance fort modeste pour le cacao. Selon la FAO, elles ont recute en valeur, sous 1'effet brutal de la chute des cours internationaux des principaux produits agricoles d'exportations et entre la peYiode 1979/81 et la fin des annees 80, les recettes d'exportations des pays africains au Sud du Sahara ont perdu quelque 20 p. 100 de leur capacity de financer les importations de biens manufactures et de pdtrole brut.

B. Les perspectives

34. Les perspectives imm&liates du developpement de ragriculture en Afrique sont incertaines ou plutot sombres. La prolongation de la tendance globale de l'offre et de la demande au cours des annees 1980 des produits de ragriculture et de Televage dans la decennie des annees 1990 telle qu'indiquee au tableau VIII en annexe est alarmante. Le taux d'autosuffisance en viande (boeuf, mouton, pore) et en volaille s'est d&e"riore\ Malgre" une legere progression du taux d'autosuffisance en ceYeale, celui-ci reste infe'rieur a son niveau de 1980, la production ne couvre pas les besoins en c^reales et le recours a des importations accrues est inevitable sans changements notables dans les habitudes de consommation dans le sens d'un encouragement a la consommation de produits locaux tels que les racines et tubercules, les le"gumineuses et les legumes dont la production est exc&lentaire.La situation alimentaire sera encore plus dramatique face entre autres, aux problemes dfls a des chocs climatologiques imprevisibles, a la persistance des conflits politiques et l'augmentation de la population.

35. L'analyse approfondie des principaux problemes, de leurs causes et la recherche de nouvelles strategies de planification du d^veloppement de ragriculture doivent Stre plus que jamais au centre des preoccupations des gouvernements africains.

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HI. Les principaux problemes specifiques

36. Les principaux problemes de l'agriculture en Afrique sont : les faibles rendements de la plupart des cultures de base, et le dtSclin de la production vivriere par habitant qui doit dtre compense par l'aide alimentaire et des importations commerciales, l'aggravation de rerosion et de la degradation des terres dans de nombreuses zones, et 3'acceleration de l'exode rurale. Les causes resident dans les systemes agricoles existants, la degradation des ressources en terres dont la pe*nurie s'aggrave dans certaines zones, le manque de technologies adapters et d'intrants, l'insuffisance de stimulants, les carences des politiques de deVeloppement des industries de transformation et de Tinfrastructure et les services d'appui notamment dans les domaines de la recherche, de la formation et de la vulgarisation, les problemes de commercialisation et de credit et des prix.

A. Inadequation des systemes de production avec predominance de Tagriculture de subsistance a faible rendement

37. Les systemes de production existants sont caracterises par la predominance de petites exploitations familiales et l'agriculture de subsistance. L'utilisation presque exclusive d'outils manuels limite la preparation et le travail de la terre dans toute l'Afrique subsaharienne. En Afrique du Nord, en Afrique oriental e et australe et dans certaines parties de la zone soudano-saheiienne, 10 a 40 p. 100 environ des terres arables sont cultivees avec des animaux de trait. Ailleurs, les maladies animales ou les traditions empechent ou limitent leur utilisation. Les femmes constituent g^neralement la plus grande part de la main d'oeuvre dans la petite agriculture africaine, mais il y a des grandes differences entre les pays et dans chaque pays. En Afrique du Nord, elles represented environ 25 p. 100 de la main .d'oeuvre agricole contre environ 45 p. 100 a 60 p. 100 dans les autres sous-regions. En Afrique australe, la proportion des femmes chefs de famille de*passe 60 p. 100 dans certaines zones du fait de l'exode massif des hommes. Dans de nombreux pays, la plus grande partie du travail exige par la production vivriere est fournie par les femmes. Dans tous les systemes de petite agriculture africaine et en particulier dans les zones relativement arides ou il n'y a qu'une saison des pluies et ou les cultures annuelles predominent, le manque de main d'oeuvre se fait sentir en periode de pointe (defrichements, premiers labours, sarclage et recolte). Les travaux les plus durs sont reserves aux hommes jeunes et posent un probleme quand ceux-ci emigrent.

38. La predominance de Tagriculture de substance est a la fois une contrainte et un symptome. L'absence de commercialisation s'explique souvent par le fait qu'il n'est pas rentable de produire des excedents quand l'acces aux marches est difficile faute de routes, de moyens de transports. C'est aussi une contrainte parce que les agriculteurs n'ont pas les moyens pour acheter les intrants essentiels pour maintenir la fertilite des terres, combattre les ravageurs et les maladies des plantes. Les agriculteurs de subsistance ne sont pas generalement organises en associations el; ne sont pas en mesure de defendre leurs inte"rets isoiement. Cette prodominance de Tagriculture de subsistance peut etre aussi une contrainte, faute d'integration entre les cultures vivrieres et les cultures de rente.

39. L'utilisation presque exclusive du travail humain dans les principaux systemes agricoles limite serieusement les possibilites d'etendre les superficies cultivees, d'accroitre

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la production vivriere et de relever la productivity, puisqu'un petit agriculteur ne peut exploiter qu'un a deux hectares avec un rendement de l'ordre de 300 a 5OO kg en zone semi-aride. Ce qui ne suffit pas pour nourrir une famille de taille moyenne.

B. Pression ddmographiaue et degradation croissante de sols et des forets 40. En Afrique, dans la plus part des systemes traditionnels, la fertility des terres est maintenue par le recyclage naturel. Les systemes d'agriculture itine"rante (jacheres) preeminent dans toutes les zones agro-climatiques sauf le desert. La dur6e de la jachere varie en fonction des types de sols et des cultures. La pression de"mographique, l'exode rural (en particulier le depart des hommes adultes) et l'extension des cultures ont pousse* a raccourcir les jacheres. Dans de vastes zones, elles sont maintenant trop courtes pour maintenir la fertility des terres. La pression de"mographique a aussi amene a cultiver des sols inaptes et des versants abrupts et a etendre les cultures dans les zones forestieres. Ce qui a contribue" a l'acceieration de la degradation des terres et a la destruction des bassins versants.

L'agriculture sur brulis detruit la vegetation naturelle par des feux incontroies. Dans la savane, des brulis trop frequents et pratiques au mauvais moment, acceierent la destruction des parcours deja surpdtures.

41. La concurrence toujours forte entre les systemes agricoles pastoraux et forestiers est aussi une des causes de la degradation des terres, de la destruction des for&s et de la baisse productivite. Le non-renouvellement des ressources en bois aggravent aussi la penurie de main d'oeuvre parce que la corvee d'eau et de bois demande de plus en plus de temps aux femmes sur lesquelles repose une grande partie: du travail necessaire a la production vivriere.

Dans certains pays, la penurie du bois de feu amene a bruler de plus en plus de fumier qui serait plus utile comme engrais, mais c'est un travail de plus pour les femmes qui doivent le transformer en briquettes ou galettes. La crise du bois de feu en Afrique a de graves effets directs et indirects aussi bien sur la production de vivres que sur la preparation des aliments et done sur la nutrition.

C. Les problemes technologiques a) Faible utilisation des engrais

42. La consommation d'engrais est particulierement faible en Afrique, mais elle varie beaucoup d'une region a l'autre. Le tableau IX en annexe fait une classification de 38 pays en 1980 et de 42 pays en 1989 selon rutilisation de l'engrais a l'ha et de tracteurs. Au cours de cette periode, on note des progres notables dans 6 pays : Egypte, Maurice, Libye, Algerie, Kenya et Malawi ou la consommation a 1'ha varie de plus 300 kg/ha. Dans le reste des pays la consommation d'engrais est infgrieure a 10 kg/ha.

43. Les contrastes entre les pays et les cultures sont encore plus marques. Dans des nombreux pays subsahariennes la consommation moyenne d'engrais n'atteini: pas 5 kg a l'ha.

Toutefois, ces faibles moyennes s'expliquent en partie par le fait que certaines terres ne sont pas du tout fertilisers, alors que les doses effectivement appliquees sont plus elevens. La comparison entre les cultures vivrieres et cultures de rente est encore plus frappante.

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Autrefois, presque tous les engrais etaient utilises pour ces dernieres. R^cemment, la situation s'est am£lior6e dans certains pays. La moitie* va aux cultures vivrieres notamment le riz en Afrique de l'Ouest et le mals en Afrique de l'Est et australe. Les engrais sont g^n^ralement reserves aux cultivars ameliore's, mais ils sont aussi efficaces pour certains cultivars traditionnels. Lors qu'il n'existe pas de cultivars ameliore"s ou qu'ils sont introuvables ou trop couteux, la consommation d'engrais est en general faible. La comparaison de 1'offre et de la demande d'engrais en Afrique fait ressortir en 1991 un

excellent considerable en Afrique du Nord repre*sentant 54 p. 100 de la production et d'un

deficit tres important pour le reste de la region ou la production satisfait a peine 40 p.s 100 de la demande. Le tableau X en annexe illustre cette situation.

44. La consommation d'autres intrants externes, en particulier de semences am61ior6es et de pesticides est egalement inferieure a ce qui serait n^cessaire pour atteindre les objectifs d'autosuffisance.

b) Faible utilisation de la traction animate et de la motorisation

45. Le deVeloppement de la traction animate est freine* par le manque d'animaux, d'instruments de culture atteies et de dresseurs. Ces dernieres annees, plusieurs perfectionnements ont e"te" apportes aux jougs, aux porte-outils polyvalents, aux charrues, etc., malheureusement les equipements am61ior6s ne sont pas disponibles partout. Des charrettes a boeufs ont 6t& introduites dans certaines zones, pour faciliter le transport de fumier et des engrais mine"raux des depots ou de la ferme aux champs et celui des produits au marche*. Mais leur diffusion est freinge par le manque de credit et de materiaux pour les fabriquer.

46. La diffusion des tracteurs est entrav£e par le cout d'achat, de l'exploitation et de Tentretien ainsi que par la difficult^ de s'en procurer. Dans des nombreux pays moins de 2 p. 100 des agriculteurs possedent un tracteur. Le tableau retrace revolution de l'utilisation des tracteurs dans certains pays africains.

47. Certains gouvernements ont cre*e des services des location de tracteurs qui sont reVele"s couteux, inefficaces et peu performants. Ces tehees ont donne" l'impression que les tracteurs ne peuvent pas e"tre utilises pour la production vivriere ou que e'est une ne"cessite" couteuse.

Mais les experiences de propriete individuelle ou collective des tracteurs ont donne dans certains pays des resultats contraires.

48. Le tableau IX en annexe fait ressortir le gap entre Poffre et la demande d'outils de production agricole.

49. Les politiques d'aide alimentaire des pays industrialises ont aussi favorise revolution des couts car elles font une large place au bie et aux produits locaux. Des aliments de bases africains comme le sorgho, le mais blanc et le mil sont beaucoup moins courants dans Taide alimentaire car en general ils ne payent etre fournis qu'au moyen d'operations triangulaires.

50. A cause de la degradation des sols et de la pression demographique, les rendements des cereales plafonnent ou diminuent depuis le de*but des annees 1970, de meme que ceux

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de diverses autres cultures vivrieres. Le manque d'incitations et la faiblesse des infrastructures en est la cause principale - parce que les pertes de matieres organiques du sol ne sont pas restitutes.

IV. Les possibilit6s techniques d'amelioration A. Fertilisation des sols

51. II existe plusieurs techniques traditionnelles ou modernes permettant de remplacer les elements fertilisants. Parmi les premieres, les cultures associees avec le*gumineuses et l'application de fumier organique, parmi les secondes, la fumure minerale, les cultures en bandes et l'utilisation d'algues fixant Tazote. Par ailleurs, il existe maintenant des vari6t6s a haut rendement de mete et autres le"gumineuses adaptees aux cultures associees qui permettent d'accroitre la production tout en r&iuisant les couts, notamment gr&ce a l'azote qu'elles fournissent a la culture qui leur est associee.

52. Les possibility d'intensifier l'utilisation de fumier varient beaucoup selon les zones agro-^cologiques. Dans les parties de 1'Afrique humide et sub-humide ou l'elevage bovin est limits par la trypanosomiase, l'accroissement de la fumure organique dependra de reradication de cette maladie qui est peu probable a court terme. Toutefois, il serait possible d'utiliser davantage de fwnier d'ovins et de caprins. Ailleurs, le progres exigent une meilleure integration de l'eievage et de l'agriculture. Cette integration est egalement lente en Afrique. Elle peut &re stimuiee par la concurrence accrue pour les terres et par l'augmentation de la demande de lait et des produits laitiers qui rapportent beaucoup.

53. Dans certaines zones, le progres dependra de l'application des techniques forestieres existantes : en Ethiopie, par exemple, une bonne partie du fumier est s^che" et utilise comme combustible par manque de bois, II existe actuellement des especes d'arbres et d'arbustes a croissance rapide adapters a la plupart des environnements. Ce qui fait en general de"faut, ce sont les me'canismes institutionnels permettant d'etablir des bois de communaute" ou de village et de faciliter la plantation d'arbres sur les terres des agriculteurs pour la production de bois

de feu.

54. La rentabilite des techniques actuelles de fertilisation mine>ale varie conside'rablement en Afrique. Dans les zones peu arros£es, I'humidit6 insuffisante du sol et l'incertitude des pluies r&iuisent beaucoup I'efficacit6 de la rentabilite* des engrais pour les cultures vivrieres

pluviales. La re"ponse est g6neralement meilleure au phosphate qu'a Tazote, mais ni Tun ni

Tautre ne sont utilises sur une vaste echelle. Le de*veloppement de la fumure dans les zones peu arros£es est subordonne" a celui de l'irrigation, a I'am61ioration de la gestion des eaux

et a la mise au point de varies re"sistantes i la secheresse et a la reduction du cout des

engrais. Les coiits Sieve's de construction et d'exploitation limitent se*rieusement les

possibilit6s d'irriguer les cultures vivrieres de base. La r&Juction des couts des engrais est

proble*matique si ce n'est dans la mesure ou Ton pourra 6conomiser sur les operations d'achat

et de distribution. Les couts de commercialisation ne pourraient &re reMuits que moyennant

certaines ameliorations des institutions et de Infrastructure, difficiles a court terme. II serait

possible d'accroitre la production locale mais seulement si le developpement des marches

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re*gionaux permet Ies economies d'echelle necessaires. II faudrait aussi exploiter davantage ies gisements locaux de phosphate.

55. L'utilisation de cultivars, plants et semences ame"liore"s permet d'obtenir une meilleure reponse aux engrais, une plus grande stability des rendements gr&ce a la resistance aux ravageurs, aux maladies et a la s&heresse ou au cycle court qui permet de mieux profLter des pluies, une meilleure conversion de l'gnergie solaire grdce a une meilleure architecture des plantes et l'utilisation plus intensive des ressources, par exemple quand Ies cultivars a cycle court permettent des doubles r&oltes. Malgre* ces avantages, Ies cultivars ame'Iiores n'ont e*te* utilises ces dernieres ann£es que pour environ 10 p. 100 des recoltes c&ealieres, Ils sont cependant repandus dans certains pays : au Kenya, au Nigeria, des varie'te's hybrides ou composites sont utilis&s sur 40 p. 100 des superficies cultiv6es en inais. Mais cette proportion est encore infe*rieure a ce qu'elle est pour Ies grandes cultures d'exportation telles que le coton et 1'arachide. Les raisons de cette utilisation limited varient selon Ies pays. Dans certains cas, il n'existe pas de varie'te's approprife, parfois c'est la capacite* de production et de distribution des semences qui est insuffisante, ou Tacces au materiel am&iore' qui est difficile.

B. Utilisation des techniques ame"lior&s

56. Les techniques ame*lior£es : outtts manuels, traction animale, tracteurs, materiel motorise* peuvent en partie au moins re"soudre le probleme de main d'oeuvre. Une importante force de travail pourrait e"galement e"tre libe*ree par la m^canisation des taches non agricoles : pompes de village, charrettes a boeufs pour puiser et transporter l'eau, petits moulins a percussion pour fabriquer de la farine. Ces techniques peuvent accroitre de 25 p. 100 au moins le temps dont les families disposent pour la production vivriere, en particulier le de*sherbage et la r&olte. Des outils manuels ame*liore*s depuis le simple semoir monograine, jusqu'au semoir rotatif a injection et les e"pandeurs d'engrais plus complexes peuvent require le temps necessaire pour chaque operation : le semis a la main demande environ 35 heures a l'ha. me"me avec une faible density, avec un semoir monograine il faut de 17 a 24 heures pour ensemencer un ha. de maiEs, et avec le tambour rotatif a injection a 4 rangs, pour lequel il faut deux personnes, il suffit de quatre a six heures de travail.

C. Utilisation de la traction animale et de la motorisation

57. La traction animale peut multiplier par cinq a 10 la productivity du travail. Elle prdsente en outre plusieurs avantages importants en particulier, elle ne n&essite pas d'importation de carburant et lubrifiant, une bonne partie de l'&iuipement peut etre fabriqufe sur place, et il y a peu de pieces de"tach6es a importer, le fumier permet d'economiser les engrais mine*raux import^s tout en relevant les rendements et les revenus. La motorisation, plus particulierement les tracteurs a deux ou quatre roues permettent d'accroitre sensiblement la productivity du travail.Elle peut leur permettre de cultiver 50 ha ou plus.

D. L' acces aux pratiques culturales am61iorees

58. Pratiques culturales ame*lior6es. Selon les e"tudes et exp^ri<;nces r^alis^es, l'am^lioration de l'ensemble des pratiques culturales permet des gains de productivity de 15

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a 100 p. 100. Conservation des sols et des eaux, preparation des Hts de semences, epoque des semailles, density de semis, traitement des semences, d^sherbage. Ces gains directs ne sont pas les seuls avantages des pratiques ame*liorees. Celles-ci accroissent aussi I'efficacite et la rentabilite" des autres intrants internes. Ainsi, la conservation de I'eau permet a la plante de mieux tirer profit des engrais et le de"sherbage diminue la quantity d'engrais absorbee par les adventices.

59. Les progres que permettrait Amelioration des pratiques culturales dans de vastes zones peuvent provenir du defrichement, specialement des zones de fordt tropicale humide et sub-humide d'Afrique occidentale et centrale et la conservation des sols et des eaux applicable a toutes les zones agro-ecologiques de rAfrique par des methodes appropriees permettant de preserver les elements fertilisants contenus dans la biomasse, sans erosion des sols.

60. La generalisation de certaines pratiques culturales, amdliorees depend des possibility's d'acces a d'autres techniques ou du developpement d'autres pratiques, certaines ne sont convenables qu'a des grandes exploitations avec des tracteurs, des semoirs sp&iaux et d'herbicides qui sont a la portee des petits agriculteurs : la conservation des sols et de I'eau trouvent leur meilleure application a l'echelle de la communaute ou du bassin versant et non a l'echelle de 1'exploitation individuelle. Les sols tres degrades sont courants dans toute 1'Afrique, en particulier la ou les pluies torrentielles et le ruissellement ont emporte le sol superficiel. Dans les zones semi-arides, cela entraine la desertification comme en certains des pays du Sahel, en certains endroits de la Tanzanie et du Zimbabwe. Des pratiques ameiiorees utilisant des techniques endogenes faisant appel a des mat6riaux disponibles sur place ont permis tout relevant les rendements de 10 a 90 p. 100 parce que la recolte de I'eau permet d'avancer la date des semailles, de pallier a la penurie de main d'oeuvre.

E. La reduction des pertes alimentaires

61. La reduction des pertes alimentaires avant et apres recoltes dues aux insi^ctes, aux maladies ainsi qu'aux mauvaises conditions de stockage et de transport est absolument necessaire compte tenu de leur importance evaiu£e actuellement de 40 a 50 p. 100 selon les sous-regions et les produits alimentaires.

F. Le d6veloppement de rirrigation

62. L'irrigation demeure Tun des moyens le plus fiable pour mettre la production vivriere a l'abri des aleas climatiques. On evalue a 20 millions ha le potentiel de terres imgables en Afrique subsaharienne sur lesquelles seulement 5 millions sont actuellement irriguees et concentrees a 70 p. 100 dans trois pays (Madagascar, Nigeria et Soudan). En Afrique de l'Ouest notamment ou l'on compte la majorite des pays du Sahel le taux d'exploitation des terres imgables n'atteint pas 12 p. 100.

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V. Propositions pour une planification strategique de developpement de Paericulture et

de Paiimentation

A. Cadre general

63. Au cours des deux dernieres decennies, l'alimentation a et6 utilisee comme un instrument important de la diplomatic Internationale et comme une arme politique. Par affleurs, la prolongation des tendances des annees 1980 dans la decennie 1990 montre une aggravation du deficit alimentaire et des importations alimentaires. Ces dernieres ont coute 5 500 millions de dollars en 1990 et 1 milliard pour les cereales seulement en 1989. Cette tendance coincide avec des prix d'importation galopants, un lourd fardeau de la dette exterieure et les devaluations massives de certaines monnaies.

64. Dans un tel contexte, l'autosuffisance et la securite alimentaire doivent constituer l'objectif strategique fondamental du developpement de Pagriculture. La planification strategique de l'agriculture et de l'alimentation est rinstrument principal de realisation de cet objectif. Elle doit s'operer dans un cadre macro-economique complement renov6 et repense avec les precautions indispensables pour eviter les derapages des politiques de liberalisations generalisees. Ce cadre doit egalement promouvoir effectivement l'integration sous-regionale et regionale dans le sens de la realisation de l'objectif strategique et soutenir effectivement une participation populaire creatrice, dynamique et ouverte aux acquis du monde moderne dans le domaine de la science et de technologic

65. Les politiques d'aide alimentaire des pays industrialises ont aussi favoriseInvolution des couts car elles font une large place au ble et aux produits locaux. Des aliments de bases

africains comme le sorgho, le mais blanc et le mil sont beaucoup moins courants dans Paide

alimentaire car en general ils ne payent etre fournis qu'au moyen d'operations triangulaires.

66. Au plan macro-economique, la realisation de cet objectif strategique implique l'intervention des gouvernements au niveau de la production, de la commercialisation, de la consommation et de Pechange pour assurer un equilibre adequat entre le sous-secteur alimentaire et la production des denrees d'exportation. Dans la formulation de la strategie globale, il est indispensable d'avoir une comprehension de Penvironnement global (technique et humain) pour chercher ensuite a susciter les modifications d'attitudes, de comportements, de methodes de raisonnement et des initiatives propres qui permettront d'am£liorer le processus. C'est Pemergence progressive et irreversible de la volonte de changement qui cree et dynamise les systemes de production, et qui les adapte aux besoins de developpement.

67. La mise en oeuvre du processus de developpement devant forcement dependre du milieu auquel il s'applique, deux facteurs doivent etre discernes dans l'eiement humain : les facteurs endogenes dependants des propres decisions du paysan et les facteurs exogenes qui sont en dehors de son influence individuelle : (croyances, normes de comportement, infrastructures mises en place ...etc). Le processus doit etre axe sur la generation d'un revenu. Sa mise en oeuvre suppose la mise a la disposition du paysan des facteurs exogenes quantitativement et qualitativement suffisants : entre autre, les biens et des services necessaires a Papplication de Papproche adoptee: ceux-ci incluent les services de distribution inputs (semences, engrais, insecticides, etc), de commercialisation (marches), des services

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sociaux (Education, sante) et certains am^nagements (irrigation et drainage). II faut une infrastructure adequate (physique, administrative et institutionnelle pour rendre fonctionnels les moyens logistiques. Cela suppose en clair non seulement, Texistence effective de systemes incitatifs et Tallocation rationnelle de ressources incluant Padoption de code d'investissement pour promouvoir la modernisation du secteur rural, de politiques de prix agricoles r6munerateurs, de politiques fiscales adaptees et des changements radicaux dans les habitudes de consommation des classes aisees, mais aussi le developpement institutionnel pour la mise en valeur de la main d'oeuvre locale, de ressources naturelles, la promotion soutenue de la recherche agronomique, zootechnique, forestiere etpiscicole, relaboration et l'application des politiques appropriees d'am6nagement du territoire, de protection de Tenvironnement, la prevalence du droit, de la justice sociale et economique, un cadre de"mocratique ou la security des biens et des personnes est pleinement assure.

68. L'infrastructure s'etant r^v^lee dans le passe ge"n£ralement insuffisante ou inadequate, des efforts doivent &re faits pour :

- decentraliser les prises de decisions afin de favoriser la participation locale, facteur essentiel a la r^ussite des programmes de deVeloppement rural;

- determiner soigneusement les liaisons avec le gouvernement central (liaison entre les services gouvernementaux a organisation "verticale") et le developpement rural a composantes horizontals;

maintenir les lignes de communications traditionnelles avec les services gouvernementaux sans sacrifier la necessaire coordination des travaux sur le terrain;

69. Le processus porte sur Tapplication d'actions integrees dans des programmes dynamiques qui entretiennent a long terme un rythme soutenu de developpement.

B. La strategic sectorielle

70. Les methodes de planification qui eiaborent des projets sans consulter les populations concernees ont dans le passe conduit a des echecs vu qu'elles n'etaient pas acceptees par les interesses a la base.

71. C'est pour quoi dans les nouvelles strategies, la base de la croissance agricole a long terme doit etre la transformation, la creation et l'organisation d'unites de production aptes a l'auto-developpement. Cette transformation ou creation des systemes de production agricole qui est Pobjectif fondamental de la strategic proposee peut necessiter une reforme agraire prealable, et/ou la mise en oeuvre d'un processus de transformation agraire. II ne s'agit plus de mettre en oeuvre un projet : coton, cafe ou cacao dans une operation geographique et temporelle speciiique, mais de creer, de transformer ou de developper des systemes de production modernes, base d'un developpement a long terme qui satisfont en priorite les besoins essentiels de la population rurale. L'adoption de l'approche "systeme" implique une intervention multidisciplinaire de divers specialistes de la recherche, la vision sociale du developpement, la participation des differents services contribuant au developpement et la participation des producteurs. Dans cette approche, les methodes de "recherche -

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developpement" ou de la recherche action sont particulierement appropriees parce qu'elles permettent le mouvement des faits aux idees et des idees aux faits.

72. En reconstituant un cadre re'nove' de cooperation au developpement, la "recherche- action" cherchera a susciter des changements sur le plan social. Elle devra prendre les structures en presence a la base, soutenir les activite"s autonomes, les initiatives existantes et la creation de groupes d'auto-assistance. II faut s'adonner a un travail d'animation continu, encourager les efforts que la population concerned accomplit pour articuler ses problemes, chercher des alternatives, et prendre elles-m£mes des decisions. Elle pose revaluation en commun des re*sultats par l'ensemble des participants comme une condition de base obligatoire pour les mesures de promotion future, on supprime ainsi la division du travail entre "enque'teurs et enquStes" en evitant de commettre l'erreur faite frequemment par les methodes de recherche et de planification traditionnelles, a savoir considerer la population concerned comme un "simple reservoir d'informations", comme passive et incapable d'analyser sa propre situation, d'apporter des solutions a ses problemes. La definition en commun par tous ceux qui sont concern's par des objectifs a atteindre, de la me*thode a adopter et des mesures a prendre a court, moyen et long termes ainsi que la realisation de certaines actions a titre d'exemple servent a mettre a 1'essai une perspective de cooperation pour l'avenir.

73. La demarche est l'application des mesures enoncees dans la charte de participation populaire adoptee a Arusha en fevrier 1991. Elle introduit dans le processus de planification des modeles et mesures tendant a : Tinstauration d'un consensus pour ce qui est de la formulation et de l'application des politiques economiques et sociales; ii) la promotion de diverses formes de developpement participatif productif par la creation d'organisations de base autonomes, de reseaux et de relations de collaboration entre les organisations populates et le developpement de la capacite des populations dans la formulation et l'analyse des politiques economiques, des programmes et approches de developpement; iii) rorientation des programmes d'assistance techniques vers le renforcement des capacites des producteurs en matiere de conception, d'analyse et d'execution des programmes de reformes et de developpement economique; iv) l'encouragement de la democratisation du developpement en placant la dimension humaine au centre des programmes d'ajustements, lesquels doivent etre compatibles avec les objectifs et les aspirations des populations africaines; et v) la garantie de soutien croissant des ONG et ODV nationales aux efforts de redressement et de developpement et aux initiatives des organisations de participation populaire en Afrique. De Porganisation du processus ainsi engage depend 1'identification des besoins essentiels, l'analyse des interets des agriculteurs et l'elaboration de leurs preferences collectives qui doivent fonder les ordres des priorites & arreter.

74. La responsabilite et les competences de decision qui dans la perspective des structures traditionnelles sont assumees en realite par les organisations d'aide exterieure, les experts et les institutions publiques devront etre desormais progressivement transferees aux membres des groupes autonomes d'auto-assistance. de populations, des organisations de femmes, et permettre pour assurer une veritable participation populaire au developpement.

75. Les organismes exterieurs et les services gouvernementaux doivent contenter de conseiller la population et de servir d'interrnediaire lorsque celle-ci realise des activites

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autonomes et de"ploie des efforts pour s'organiser elle-mSme. Us doivent seulement contribuer a la mobilisation et I'organisation de l'initiative a la base de maniere a se rendre peu a peu inutiles et se retirer progressivement.

76. Ceci signifie qu'il faut:

- renoncer a un programme fix£ d'avance et irreversible, le plan d'ensemble du programme de promotion ne doit etre elabore" qu'au cours du processus dans lequel

s'engagent librement les producteurs;

- developper des structures d'organisation qui permettent une communication permanente entre tous les participants d'une part et d'autre entre-eux et les; autres acteurs;

- e"viter de faire la distinction entre "assistant et assiste"" et creer une situation de dialogue par des entretiens non standardises;

- faire en sorte que le soutien aux propositions et aux actions des paysans soient vraiment utiles dans la formulation et l'application d'un programme d'appui a long terme.

77. la mise en oeuvre d'une telle stratdgie demande plus de temps, a cause de l'6tendue des tfiches qui sont liees a la planification participative qui doit commencer par le processus de comprehension et de decision se developpant a la base pour tester les activites et les mesures de promotion en commun avec les paysans. Le schema ci-dessous indique les principales etapes du processus.

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E/ECA/PSD.8/11 Page Analysedes systemesde production Moderationet evaluationsdes systemessocialemeni possibles

Planmcation Diffusion- participationSystemes vulgarisables experimentes Zonesde developpement Rechercheet Facteursexogenesexperimentation determinationdes sytemesdeproduction techniquement possibles Graphiquel:LesdiffSxentesStapesd'uneplanificationstratSglqueda1'agriculture

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78. Les Stapes peuvent se ramener a cinq :

- analyse des systemes sociaux et techniques reels;

- determination des systemes techniquement possibles;

- determination des systemes vulgarisables et praticables;

- processus de diffusion par une planification participative;

- Evaluation.

79. En pratique, le changement technico-economique se realise par Stapes, par themes correspondant a une pratique determine© ou a une production. Mais l'objectif etant de former des agriculteurs capables de maitriser des systemes de production aptes a 1'auto- developpement, la diffusion des systemes est l'objectif final de la vulgarisation. La strat6gie a adopter doit Stre par nature globale et concemer toutes les categories sociales et toutes les formes d'action.Elle est directement dependante du systeme de formation auquel elle concourt (alphabetisation fonctionnelle, selection et formation de responsables et d'animateurs).

80. Dans l'analyse des systemes reels sociaux et techniques, on tient compte de tous les facteurs qui contribuent au r£sultat final et l'on definit clairement leurs fonctions et leurs inter-relations.

81. Un r61e central doit etre d^volu a revaluation en commun de: la capacite de cooperation des chercheurs des differentes disciplines et des vulgarisateurs en vue de la definition des systemes vulgarisables, des methodes de vulgarisation, du degre de participation et d'adhesion des agriculteurs au processus, du fonctionnement des filieres agro-alimentaires en amont et en aval de Tagriculture, des politiques agricoles et economiques et plus particulierement des processus d'intervention sur les structures agraires et sur les prix effectivement payes aux producteurs.

82. L'evaluation declenche des feed-back : le processus de creation - diffusion n'est jamais acheve et necessite des ajustements permanents et Ton doit se convaincre qu'une strategic realiste du developpement de ragriculture en Afrique ne peut 6tre elaboree que sur la base d'une bonne connaissance de la realite et d'une evaluation de la capacite de changement. La mise en oeuvre d'un processus de developpement des systemes de production agricole, justifie des enqu&tes specifiques qui en associant les producteurs & la definition de leur devenir, prennent la forme d'enquetes participation. L'enquete devrait permettre de comprendre les aspirations des paysans, de deceler les acquis technologiques souvent tres importants, mais aussi de reperer les tabous et les croyances diverses qui limitent l'efficacite paysanne. Elle doit Stre basee sur la comprehension de la base de la rationalite des paysans compte tenu du contexte dans lequel ceux-ci vivent.

83. Le schema suivant trace la methodologie a suivre pour rameiioration des systemes de production agricole. II fait appel a differents acteurs et outils et inclut la participation pleine et responsable des agriculteurs.

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E/ECA/PSD.8/11 Page Sectbutagriicolsl publicj CentresInter— natlonajxda Recherche Industrie

LesActeursetlesOutilspourlamiseenoeuvredelastrategie Selectionde material g«n4iiqunfr t«chn,ogre enconditions

J

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i NON Banquadinformotionotrstour^Informations StrateglsdeTransformationdasSystamesProductionAgricole: Graphique2:Lesacteursetlesoutilspourlamiseenoeuvredelastrategie

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89 Le maintien de la fertility des sols implique ^application des techniques specifiques pour surmonter les contraintes imposees par les sols et parvenir a leur utilisation optimale.

II existe deux voies principales pour y parvenir : soit l'adaptation des plantes soit 1 adaptation des sols Bien que des progres aient 6t£ accomplis dans les deux voies, il s est aver<* que ces oroeres contribuent a 1'amelioration des rendements seulement a court terme et qu a long teme, il faut des m6thodes permettant une agriculture stable et conservatrice du patnmoine

foncier.

90 ^amelioration fonciere a long terme porte sur les caracteristiques physiques et chimiques des sols pour obtenir le maintien regulier de forts rendements et l'accroissement du potentiel de fertility des sols. Elle ne peut etre obtenue que par un systeme d exploitation intensif ou semi-intensif comportant l'association avec l'elevage : la traction animale est indispensable pour les labours profonds et l'enfouissement des amendements organiques de meme que les animaux sont necessaires a l'obtention du fumier.

91 Les themes d'intensification qui sont les composantes essentielles pour la strategic devront comporter notamment les elements suivants : i) fixation des cultures, correction des carences en phosphore, ii) rotation adaptee aux contraintes socio-economiques, m) travai approprie" de sol, iv) fumure d'entretien en liaison avec les exigences des cultures, iv) restitution maximum des dechets de recolte en cours de rotation.

92 De meme r6tabtissement d'une nomenclature stricte et rigoureuse des sols est indispensable parce qu'il aide dans les choix et le transfer! des technologiques adaptees.

D. Le developpement de l'elevage en association avec l'agriculture

93 On sait egalement qu'une intensification des productions agricoles avec le maintien de la fertility des sols n'est possible dans des nombreuses zones africaines que grace a la traction attelee II y a done lieu d'Studier ce qui limite son expansion et les moyens propres a diffuser son emploi. Les obstacles a cette expansion sont d'ordre economiques et techniques. Les obstacles economiques sont l'inexistence de l'epargne qui rend difficile les grosses depenses d'investissement agricoles et Tabsence d'une veritable pohtique de credit Lricole due a une mauvaise allocation des ressources. L*s obstacles techniques a lever portent sur les difficult^ d'approvisionnement en animaux de trait, en materiel de traction - dressage, 1>alimentation des animaux, le manque de protection du b&ail, 1 msuffisance quantitative et qualitative de l'encadrement agricole.

94 Outre la satisfaction des besoins en animaux de trait, le planificateur doit prendre en

consideration la satisfaction des besoins alimentaires en protemes animales dont la penune

menace plusieurs regions d'Afrique. Dans les zones peu favorables a ravage bovm, il est

rationnel que Ton cherche a d^velopper le petit 61evage qui a l'avantage d'etre present sur

presque toutes les exploitations agricoles - jusqu'aux limites des forets. Dans beaucoup de

cas 1'embouche ovine se r^vele sup^rieure a l'embouche bovine. Pendant les secheresses

rep^tees au cours des annees 1980, les petits ruminants avaient mieux reussi a roister aux

deTicits alimentaires du fait qu'ils se reconstituaient numdriquement plus vite que les bovins

et pouvaient etre par consequent un recours de l'61eveur, en p^riode difficile. La participation

deslleveurs aux actions de developpement rural doit etre egalement un element fondamental

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de la strategic car on doit retenir que le petit elevage joue un r61e essentiel dans Teconomie familiale, comme moyen d'epargne facilement mobilisable et comme produit directement consommable. Le produit des ventes de petits ruminants couvrent totalement ou en partie de nombreux besoins: depenses courantes, achat d'&juipement et de materiel agricole, payement des journaliers agricoles. L'adoption de l'approche-systeme comme strategic de developpement amene a considerer tous les facteurs limitant le developpement de l'elevage en vue de la rationaliser et de le rentabiliser. Dans le Sahel notamment, les zones pastorales presentes des caracteristiques propres qu'il faut bien assimiler pour la mise en oeuvre correcte des projets de developpement agricole. Et en raison de la precarite, de Tequilibre des ecosystemes pastoraux dans ces regions, une surveillance continue doit etre etablie pour contrdler de facon dynamique leur Evolution et prendre en temps voulu les mesures de sauvegarde qui s'imposeraient.

E. Participation des femmes

95. Plusieurs etudes et enquetes consacrees a ce theme font ressortir la participation importante des femmes dans la production agricole. Souvent, elles assurent 70 a 80 p. 100 de la production. Etant responsables surtout de Talimentation de la famille, les femmes s'occupent surtout des cultures vivrieres et des condiments. Les hommes s'interessent davantage aux cultures de rente et prennent en charge les gros travaux. Constatation importante : l'homme utilise des outils et des equipements modernes tandis que les femmes continuent a utiliser des outils primitifs et peu efficaces dans des nombreuses regions d'Afrique.

96. La modernisation de l'agriculture en Afrique doit s'accompagner immanquablement d'un changement dans les attributions des tfiches au sein de la famille. Dans les zones d'amenagement agricole utilisant des techniques avancees, le r61e de la femme et minimise et confine a des operations de routine et d'entretien. Lorsque la femme est chef d'exploitation, elle ne beneficie pas pour autant d'une formation professionnelle.

97. Dans les socie'te's pastorales egalement, de nombreuses t£ches reviennent a la femme:

entretien et Elevage des vaches laitieres et des g&iisses, traite, transformation des produits laitiers, stockage des produits transform6s et commercialisation.

98. En considerant le developpement rural sous differents aspects : economique, technique, social et culturel, la r^ussite des activity de d^veloppement agricole d^pendra de l'equilibre a accorder a chacun de ses aspects et leur viability par rapport a Tensemble. Les considerations techniques ne devraient pas primer au detriment de l'equilibre social et culturel ou simplement humain. Ce dernier est capital pour les femmes rorales qui deja surchargees dans l'ancien systeme de production agricole, devraient pouvoir espdrer une amelioration de leur sort dans les nouveaux modeles de developpement.

99. Au stade de la vulgarisation de nouvelles techniques et pratiques culturales visant la modernisation de Pagriculture, la planification doit permettre d'assurer deux types d'articulation : articulation entre objectifs specifiques et politiques visant leur realisation et articulation dans le temps des decisions pratiques et objectifs recherches.

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