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Phragmites communis Trin., un nouvel hôte au Maroc pour Uromyces dactylidis G. H. Otth, 1861

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Phragmites communis Trin., un nouvel hôte au Maroc pour Uromyces dactylidis G. H. Otth, 1861

Phragmites communis Trin., a new host in Morocco for Uromyces dactylidis G. H. Otth, 1861

KHOUADER M., OUTCOUMIT A., BENKIRANE R., OUAZZANI TOUHAMI A., BOUSSALWA El. & DOUIRA A.

Laboratoire de Botanique, Biotechnologies et de Protection des Plantes, Université Ibn Tofail, Faculté des Sciences, B.P. 133, 14000 Kénitra, Maroc.

RESUME

Uromyces dactylidis G. H. Otth, 1861 a été observé pour la première fois au Maroc sur Phragmites communisTrin., récoltée dans les bordures du Lac de Sidi Boughaba, l’Oued Sebou près du Port fluvial de Kenitra, les rives de l’Oued Loukous entre Oued El Makhazine et Ksar El Kebir. Dans cette étude, les symptômes sur l’hôte sont décrits ainsi que les caractères microscopiques du champignon. Au Maroc, la répartition géographique de cette espèce et de ses hôtes est discutée dans cette étude.

Mots clés :Maroc/Phragmites communis/Uromyces dactylidis.

ABSTRACT

Uromyces dactylidisG. H. Otth, 1861 has been observed for the first time in Morocco on Phragmites communis, collected from borders of Sidi Boughaba, Lake, Oued Sebou river near the Port of Kenitra, banks of the Oued Loukous between Oued El Makhazine and Ksar El Kebir. In this study, the symptoms on the host are described as well as microscopic characteristics of the fungus. The geographical distribution in Morocco is discussed in terms of the rust and its host.

Keywords:Morocco/Phragmites communis/Uromyces dactylidis.

INTRODUCTION

Les Urédinales, considérés comme des parasites obligatoires des plantes, sont représentés par plus de 7000 espèces (Kirk, 2005 ; Aime, 2006). Le genre Uromyces, considéré comme cosmopolite, comporte 600 espèces répandues dans toutes les régions du monde et sur différentes plantes hôtes (Savulescu, 1953 ; Kirk, 2005). Au Maroc, Uromyces est représenté par 91

espèces (Khouader et al., 2008) dont Uromyces dactylidis G. H. Otth.1861.

Uromyces dactylidis est un parasite qui n’a jamais été signalé auparavant sur Phragmites communis. Au Maroc, P.

communis Trin. (= Phragmites australis (Cav.) Trin. ex Steud.) se rencontre dans l’Atlas Saharien, le Maroc central (partie nord), le Maroc central (partie sud), le Haut Atlas, le Maroc steppique sud, le Moyen Atlas, le Rif, la Plaine du Souss, la Péninsule tingitane, le Secteur macaronésien marocain et le Maroc

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Khouader& al.

occidental sud (Jahandiez et Maire, 1931). Cette plante préfère des substrats marécageux inondés en permanence par des apports d’eaux douces (Metge, 1987) et se rencontre sous tous les climats thermiques et méditerranéens, pour des valeurs du quotient pluviométrique de 5 à 150, ainsi que sous tous les hivers (chaud, tempéré, frais, froid) (Gorenflot

& Lavabre, 2001). Dans cette étude, U.

dactylidis a été décrite sur P. communis, récoltée dans les bordures du Lac de Sidi Boughaba, l’Oued Sebou près du Port fluvial de Kénitra, les rives de l’Oued Loukous entre Oued El Makhazine et Ksar El Kebir.

MATERIEL ETMETHODES

Des prospections effectuées dans la région de Ksar El Kebir-Larache et les environs de Kénitra (Lac de Sidi Boughaba et l’Oued Sebou près du Port fluvial de Kénitra) ont permis de récolter des plantes de Phragmites communis attaquées par Uromyces dactylidis dans les bordures de l’Oued Sebou le 28 Juin 2009, sur le rivage du Lac de Sidi Boughaba le 27 Juillet 2010 et au niveau des rives de l’Oued Loukous entre Oued El Makhazine et Ksar El Kebir le 07 Août 2010.

La détermination deUromyces dactylidis a été effectuée grâce à la consultation de différentes clés existantes et aux données bibliographiques relatives à des études ponctuelles en Mycologie et en Phytopathologie (Cunningham, 1923;

Hiratsuka, 1973; Saveluscu, 1953;

Unamuno, 1941; Guyot et Malençon, 196 3). La description des symptômes a été effectuée par le biais de l’utilisation d’une loupe de poche ou une loupe binoculaire permettant de mieux visualiser les pustules observées sur la face supérieure des feuilles de P.

Pour étudier le champignon, un grattage a été effectué au niveau des pustules développées sur les feuilles de P.

communis. Des préparations ont été réalisées pour observer, grâce au microscope optique (Grossissement:

X400), les urédospores et surtout les téleutospores, car c’est l’aspect de celles- ci qui permet de déterminer le genre du champignon.

Le liquide de montage est l’eau de robinet et parfois on ajoute à la préparation une goutte d’eau de Javel permettant l’éclaircissement de la paroi des spores. Les mesures des urédospores, des téleutospores (au moins 50 spores) et des pédicelles ont été effectuées à l’aide d’un micromètre oculaire.

RESULTATS ETDISCUSSION

Uromyces dactylidis développe des pustules visibles sur les limbes verts ou semi-dessechés et les gaines de P.

communis. Les symptômes apparaissent sous forme de taches jaunes orangées (Figure 1 A) à marrons ou noires au niveau de la face supérieure des feuilles et des gaines desséchées de P.

communis.

Les urédospores sont pulvérulentes, de couleur orangée à marron, mesurent de 0,5 à 6 mm en longueur et de 0,2 à 0,5 mm en largeur, éparses, allongées, linéaires sous forme de stries parallèles aux nervures et sont observées sur des limbes verts (Figure 1A). Les urédospores (26,65 µm en longueur et 16,65 µm en largeur) sont subglobuleuses, ovoïdes à ovales, de couleur brune à jaune doré et ont une paroi épaisse de 1,5 µm, brune et échinulée (Figure 2 E et F).

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pulvérulentes et mesurent 0,5 à 3 mm en longueur et 0,25 à 0,5 mm en largeur (Figure 1B). Les téleutospores (28,30 µm en longueur et 16,65 µm en largeur) sont

µm en longueur et de 5 µm en largeur (Figure 2 C et D).

Figure 1: Symptômes deUromyces dactylidissurPhragmites communis; Urédosores (A) et Téleutosores (B).

1,5 mm

A

B

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Khouader& al.

Figure 2: Spores deUromyces dactylidis; téleutospores (C et D) et urédospores (E et F).

Montage dans l’eau.

D

ISCUSSION ET CONCLUSION U. dactylidis est un parasite hétéroxène dont le cycle de développement se déroule sur deux hôtes (Ellis & Ellis, 1977 et Henderson, 2004). Les écidiospores sont observées sur Ranunculus repens et R. bulbosus (Ellis

sont rencontrées sur Festuca ovina agg.- fescue (Henderson, 2004), Dactylis glomerata,Poa nemoralis,P. pratensiset P. trivialis (Ellis & Ellis, 1977), sur Dactylis glomerata et D. hispanica (Guyot et Malençen, 1963) et sur D.

glomerata(Unamuno, 1941).

Au Maroc, en 1941, Unamuno n’a jamais

C D

E F

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glomerataetD. hispanica. Rieuf (1970) a noté également la présence de U.

dactylidis sur 2 espèces végétales : Dactylis glomerataetD. hispanica.

Les descriptions du champignon sont conformes à celles de Unamuno (1941) et de Guyot et Malençon (1963).

Au Maroc,U. dactylidisa été cité sur les feuilles de Dactylis glomerata à Ceuta (Unamuno, 1941), surD. glomerataentre Arbaoua et Souk El Arbaa du Gharb, col de Tadment (Haut Atlas) et à la ferme du douar Debbagh à l’Institut National de la recherche Agronomique du Maroc à Rabat. Il a été cité également surDactylis hispanica sur pentes rocheuses dans un vallon frais, en amont d’Asni vers le massif de Jbel Toubkal, en remontant la vallée de l’Oued n’Ait Mizane (Haut Atlas) et dans les environs de Casablanca (Ain Diab) (Guyot et Malençon, 1963) et sur D. glomerata et D. hispanica (localité non précisé) (Rieuf, 1970).

Au Maroc,P. communis est attaquée par d’autres rouilles qui appartiennent au genrePuccinia:Puccinia isiacae(Guyot et Malençon, 1957), P. isiacae et P.

magnusiana (Guyot et Malençon, 1963),

isiacae,P. magnusiana) etP. phragmites sont à la fois très communes sur Ranunculus repens et R. bulbosus, mais les étapes ultérieures sont disponibles sur différentes hôtes : Phragmites communis pour Puccinia, tandis que Uromyces pousse sur d’autres espèces végétales de graminées appartenant aux genres Dactylis, Festuca et Poa (Ellis & Ellis, 1977 et Henderson, 2004).

A l’échelle mondiale, P. communisa été attaquée parUromyces blandusen Chine (Zhuang, 2001; Zhuang and Wei, 2001 et Zhuang, 2005) et en Philippines (Cummins, 1971) et par plusieurs espèces appartenant au genre Puccinia. Citons à titre d’exemplesPuccinia arundinaceaen Chilie (Mujica et Vergara, 1945), P.

moriokaensis au Japan (Hiratsuka et al., 1992), P. invenusta au Taiwan (Hiratsuka et Chen, 1991),P. tepperi en Australie (McAlpine, 1906 et Cummins, 1971),P. trailiien Romanie (Savulescu, 1953),P. trabutiien Iraq (Mathur, 1972), P. simillima et P. rubella au North Dakota (Brenckle, 1918),P. magnusiana au Denmark (Hylander etal., 1953) etP.

longinqua en Chine (Wang and Zhuang, 1998).

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