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Submitted on 1 Jan 1966
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PIGMENTATION MUSCULAIRE DU VEAU DE BOUCHERIE. I. - FACTEURS DE VARIATION
J. Charpentier, Jacqueline Goumet, Denise Guène
To cite this version:
J. Charpentier, Jacqueline Goumet, Denise Guène. PIGMENTATION MUSCULAIRE DU VEAU
DE BOUCHERIE. I. - FACTEURS DE VARIATION. Annales de zootechnie, INRA/EDP Sciences,
1966, 15 (2), pp.181-196. �hal-00886875�
PIGMENTATION MUSCULAIRE DU VEAU DE BOUCHERIE
I. - FACTEURS DE VARIATION
J.
CHARPENTIERJacqueline GOUMET Denise GUÈNE Laboratoire de Recheyches sur la Viande, .
Centre saational de Recherches
zootechniques,
78 -Jouy-en-Josas
SOMMAIRE
L’étude
préliminaire
des facteurs de variation de lapigmentation
musculaire du veau soumis à une alimentation lactée exclusive a étéentreprise
sur 31 veaux de raceFrançaise
Frisonne Pie Noirerépartis
en deux lots maintenusrespectivement
à des vitesses de croissance de 600et i 100g parjour
et abattus à desâges
variables entre la naissance et rz semaines.L’existence d’une liaison assez étroite entre la valeur de l’hématocrite
(pourcentage,
en volume,des
globules
rouges dans le sang) immédiatement avantl’abattage
et l’intensité de lapigmentation
musculaire montre que cette dernière est liée à l’état d’anémie apparente de l’animal. L’étude de l’évolution de l’hématocrite et de la teneur en
hémoglobine
montre en outre, d’une part, que cescaractéristiques présentent
une grande variabilité dès la naissance et, d’autre part, que l’anémie est du typemicrocytique
normochrome.L’importance
de lapigmentation
musculaire est liée à la valeur initiale de l’hématocrite ou du taux d’hémoglobine. ,La variabilité des teneurs en fer
sanguin
desanimaux
dès leurjeune
âge doit refléter une varia- bilité semblable dans d’autres secteurs de l’organisme, secteurshépatique
et musculaire enparti-
culier. L’étude de l’évolution des
quantités
globales de fer dans divers secteurs de l’organismemontre que dans le cas d’une alimentation lactée exclusive et de la
production
d’un animal de 120à 140kg, on assiste à une
déplétion quasi
totale de la réservehépatique
et à un accroissement dans les secteurs sanguin et musculaire, ceci malgré uneimportante
diminution des teneurs en fer deces tissus
rapportées
à l’unité depoids.
En effet, la teneur en fer du tissu musculaire et enparticulier
la teneur en fer
héminique,
directementresponsable
de lapigmentation
musculaire, diminuent aucours de la croissance de l’animal.
L’analyse de
régression
de l’hématocrite initial et du poids sur la teneur en ferhéminique
dutissu musculaire montrent que chacun de ces deux facteurs exerce une influence dont
l’importance respective
est du même ordre.L’augmentation
des teneursglobales
en fer des secteurssanguin
etmusculaire
s’explique
par ladéplétion
de la réservehépatique
etl’apport
alimentaire dont les im- portances respectives sont discutées.La couleur de la musculature est, dans le cas du veau de
boucherie,
ur! des fac-teurs essentiels de la
qualité.
I,’ir!tensité de la coloration musculaireconstitue,
eneffet,
un desprincipaux
élémentspris
en considération lors de l’estimation de la valeur commerciale des veaux de boucherie. Contrairement aux autres critèresqui
conditionnent
également
cettequalité (pourcentage d’os, conformation,
état d’en-graissement),
la couleur est un facteur dont la maîtrise par l’éleveurparaît
très faible.Malgré
lesprécautions
habituellesprises
dans la conduite de laproduction
pour obtenir une chair très faiblement
pigmentée (alimentation
lactéequasi
exclu-sive,
confinement del’animal,
toutestechniques qui
visent à créer un étatanémique),
l’obtention de la couleur souhaitée reste néanmoins
pleine
d’aléas. Enfait,
il estlogique
de penser que les difficultés rencontrées à cetégard
dans laproduction
duveau de boucherie de
qualité
n’ont d’autresorigines
que le manque de nos connais-sances à propos du déterminisme de la
pigmentation
musculaire chez cetype
d’ani-mal. C’est
pourquoi
il nous a paru utiled’entreprendre
une série de recherches surcette
question,
d’abord pour élucider les mécanismesqui président
à la formationdu
pigment
musculaire et,ensuite,
pour élaborer lestechniques pratiques permet-
tant l’obtention du
degré
depigmentation
souhaitable.La
pigmentation
musculaire estdue, essentiellement,
à laprésence
dans lesfibres musculaires d’une
chromoprotéine
renfermant dufer,
lamyoglobine,
dontle rôle est de transférer à la chaîne
respiratoire l’oxygène qui
lui a étéapporté
par le sang. La formation de lamyoglobine,
dontdépend
finalement la coloration mus-culaire,
est enpartie
fonction desapports
de ferdisponible
à cet effet. Ce ferpeut provenir,
soit del’apport alimentaire,
soit de la réserve accumulée dans le foie au cours de lagestation,
soit du fer rendu libre par la destruction desglobules
rougesau cours des
premiers
stades de la vie extra utérine.L’étude de la
dynamique
du fer au cours de la croissance dans les secteurs mus-culaire, sanguin
ethépatique,
doitpermettre
d’établirquelle
est lapart respective
des différentes sources de fer dans la formation de la
myoglobine.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Trente et un veaux de race Française Frisonne Pie A’oire achetés à l’âge de 3 à 4
jours
furentrépartis
en deux lots dont les croissances furent fixéesrespectivement
à i 100 g(lot I)
et 600 g(lot
II) parjour.
Le lot 1
comprenait
16 animaux et le lot II, r5 animaux. Les vitesses de croissance moyenne réalisées parchaque
lot furentrespectivement
de 597 ± 89et de 1040 ! 103g/j.
L’alimentationne
comportait
que du lait entier de tauxbutyreux compris
entre 35et 40 p. 100. Desprélèvements
de sang furent faits
chaque
semaine parpiqûre
intraveineuse dans lajugulaire
en veillant à ce que l’animal soit leplus
calmepossible,
afin de ne pas avoir des valeurs anormalement élevées de l’hé- matocrite ou du tauxd’hémoglobine (CHARPENTIER,
résultats nonpubliés).
L’hématocrite fut déterminé par
centrifugation
de sanghépariné
à 400o t/mnpendant
30mn.La teneur en
hémoglobine
du sang fut déterminée par le taux de fersanguin
selon la méthoded’HEN RY
,
(i945)!
La numération des hématies fut effectuée selon le
procédé classique
de dilution et numérationau moyen d’une cellule
hématimétrique
de volume connu. Toutefois, afin desimplifier
latechnique
tout en augmentant sa
précision,
onprocédait
de la façon suivante :après
quelques minutes néces-saires à la sédimentation des hématies, celles-ci étaient
photographiées
augrossissement
G x 40.Après développement,
lenégatif
étaitprojeté
au moyen d’unagrandisseur
et les hématies étaientcomptées
à l’aide d’un crayon compteur
électrique.
Cettetechnique permettait
ainsi de compter trèsrapi-
dement environ 2 ooo hématies, sans
risque
d’erreurs, et sansfatigue
pourl’opérateur.
Le fer du lait fut dosé par la méthode à
l’orthophénantroline
après extraction à l’HCl 6 N pen- dant 3o mn à la température ambiante(S HAPIRA
et DxEYF-us,195 8).
Dans
chaque
lot, des animaux furent abattuschaque
semainejusqu’à l’âge
de trois mois en-viron. Une moitié de la carcasse fut
disséquée
en totalité. La musculature totale de 18 demi-carcasses futbroyée
ethomogénéisée
defaçon
à obtenir un échantillonreprésentatif
de l’ensemble.Le fer
héminique
total (c’est-à-dire celui de lamyoglobine plus
celui del’hémoglobine résiduelle),
fut dosé
après
extraction à l’acétone et à l’acidechlorhydrique,
sous forme dechlorhydrate
d’hé-matine (HoxrrsEV, 1956).
Le fer musculaire total fut dosé par la méthode à
l’orthophénantroline après
minéralisationsulfonitroperchlorique (StinYtRn
et DREYFUS, 1958).Le fer non
héminique
du foie fut extrait par une solution aqueuse depyrophosphate
de sodiumà 4p. 100et dosé par la méthode à
l’orthophénantroline (SIIAPIRA
et DREYFUS,195 8).
En vue d’une estimation de la réserve
hépatique
à la naissance, le fer nonhéminique
fut déter-miné sur les foies, d’une part, de veaux abattus à la naissance et, d’autre part, de foetus de 9 mois mis à notre
disposition
par noscollègues
de la Station de Recherches surl’Élevage
des RuminantsRÉSULTATS —
DISCUSSIONI. -
Évolution
dufer sanguin
I
.
Évolution
del’hématocrite,
du tauxd’hémoglobine et
du nombre d’hématies. Carac- térisation de l’anémie.Les
figures
i et 2 montrentrespectivement
l’évolution de l’hématocrite et de la teneur du sang enhémoglobine
entre une et dix semaines.I)e l’examen de ces différentes
courbes,
il ressort que :W Les valeurs initiales de l’hématocrite et de la teneur en
hémoglobine pré-
sentent de très
grandes
variations individuelles. Les valeurs moyennes pour l’en- semble des animaux considérés dans cette étude sont, eneffet,
pour l’hématocrite de 3!,5 p. 100 ±6,c)
et pour la teneur enhémoglobine,
de10 ,6 0 g/ 100
ml + 2,03.2
0 L’hématocrite et le taux
d’hémoglobine
diminuent avecl’âge
des animaux.La diminution est relativement
plus importante
dans les 3premières
semaines.Les courbes
représentant
l’évolution de l’hématocrite sont, enpremière approxi- mation, parallèles
et il ne semble donc pas y avoir d’influence notable de la vitesse de croissance. Cecitendrait, semble-t-il,
à montrer que la diminution de l’héma- tocrite estplus imputable
à un mécanismephysiologique
fonction del’âge qu’à
l’effetde !c dilution » résultant de l’accroissement
pondéral.
La différence que l’onpeut obtenir
dans les courbes d’évolution de l’hématocrite en fonction, dupoids
pourles vitesses de croissance de 600 g et 1 200 g par
jour (fig. 3 )
montrel’importance
essentielle de
l’âge
dan,s le déterminisme de l’évolution descaractéristiques
san-guines pendant
lespremières
semaines de la vie et dans le cas d’une alimentation lactée exclusive.A
l’appui
de cettehypothèse,
onpeut
remarquer que la chute de l’hématocritese
produit
d’unefaçon semblable, quelle
que soit la valeur initiale.3
°
La valeur de l’hématocrite àl’abattage
est enpartie
conditionnée par celle de l’hématocrite initial.La valeur du coefficient de corrélation entre l’hématocrite initial et l’hémato- crite à
l’abattage, quoique significative,
est faible(tabl. i).
Ceci est dû au fait que les animaux ont été abattus à desâges
et despoids
très variables. Les coefficients de corrélationpartiels (âge
etpoids constants)
sont en effet nettementplus
élevés.I,a valeur
supérieure
du coefficient de corrélation entre l’hématocrite àl’abattage
et l’hématocrite
initial,
àâge
constantd’abattage,
confirme en outrel’importance
du facteur
âge.
La valeur du coefficient de corrélation obtenu entre la teneur en
hémoglobine
et l’hématocrite
(r
= 0,97 pour 12odonnées)
montre la très forte liaisonqui
existeentre ces deux variables.
1 /
équation
derégression
suivantepermet
d’obtenir la teneur enhémoglobine
en fonction de l’hématocrite :
hémoglobine (en g/ioo
ml desang) =
o,2c! hématocrite(en
p.100 )
- o,yLa diminution de l’hématocrite avec
l’âge s’accompagne
donc d’une diminutionproportionnelle
del’hémoglobine,
cequi
laisse penser que l’anémiequi frappe
lejeune
veau alimenté exclusivement au laitpourrait
être due :a)
soit à une diminution du nombred’hématies,
la teneur enhémoglobine
deces dernières restant constante ;
b)
soit à une diminution de la taille des hématies etégalement
de leur teneur enhémoglobine ;
c)
soit encore à une action combinée des deux causesprécédentes.
Le tableau 2
indique,
à titred’exemple,
l’évolution descaractéristiques
héma-tologiques
de deux veaux soumis à une alimentation lactée exclusive etqui,
parailleurs, présentaient
des valeurs de l’hématocrite initial très différentes. Ces résul- tats montrent que cetype
d’anémie se caractérise par :- une relative constance du nombre
d’hématies ;
- une diminution du volume
globulaire
moyen ;- une relative constance
également
du tauxd’hémoglobine
par unité de volumeglobulaire.
Cette anémie
s’apparente
donc autype
normochromemicrocytique qui,
dansde nombreuses
espèces,
estcaractéristique
de lapériode post-natale.
Ces résultats confirment
pleinement
ceuxobtenus, également
sur le veau, parBI,AYT!R, ( 1 957).
Cette anémie
correspondrait
enquelque
sorte à lapremière phase
de l’anémieferriprive
du nourrisson mise en évidence parVAH!,QmsT ( 194 6),
anémiepurement
physiologique
etgénérale qui
est,ensuite,
suivie d’une anémie detype hypochrome lorsque
l’effet de la carence en fer commence effectivement à se manifester.2
.
Évolution de la quantité
totale defev sanguin.
La variation de la
quantité
totale de fer dans le secteursanguin
résulte de l’ac- tion cumulée de deux facteurs :- diminution du taux
d’hémoglobine,
donc de la teneur en fer du sang ;-
augmentation
de la massesanguine
avec l’accroissementpondéral.
Si nous
considérons,
parexemple,
le cas d’un veaupesant
40kg
à la naissance et r2okg
àl’abattage (avec
une vitesse de croissance de i 100g parjour),
nous’pou-vons admettre
qu’en
moyenne la teneur enhémoglobine
du sang d’un tel veau est à la naissance deio,6 g/ioo
ml de sang.En
adoptant
pour le volumesanguin exprimé
en litres la valeur de6, 1
p. 100 dupoids
vifexprimé
enkg (H ANSARD , ig5g)
et en considérant que la teneur en ferde
l’hémoglobine
est de 0,34 p. 100, nous obtenons dans le casprécité
une variationdu fer
sanguin
total de :0 ,
34 x
6, 1
X( 120
X6,5
- 40 X10 ,6)
= 740 mg de ferIl en résulte que,
malgré
la diminution de la teneur en fer du sang, par suite de l’accroissement du volumesanguin,
laquantité globale
de fersanguin augmente
néanmoins notablement.II. -
Évolution
duf er
musculaire1
.
Importance quantitative respective
dufer
musculaire total et dufer héminique.
Le fer musculaire total se divise en 2 fractions :
-
héminique.
Cette forme estresponsable
de lapigmentation
du tissumusculaire ;
- non
héminique,
de nature encore mal connue.La valeur élevée du coefficient de corrélation obtenu entre les teneurs en fer
héminique
et en fer total(r
=0 ,8 7
pour 127données)
montre que l’intensité de lapigmentation
musculaire est effectivement liée àl’importance
de laquantité
defer
présente
dans le muscle.Le tableau 3
indique,
pour les 18 animaux dont la musculature a étéanalysée
dans son
ensemble,
les teneurs moyennes en fer musculairetotal,
en ferhéminique
et les
quantités
totales pour l’ensemble de la musculature.2
.
Évolution
dufer héminique
musculaire au cours de la croissancepondérale.
T a
es
figures
q et 5 montrent que si la teneur moyenne de la musculature en ferhéminique
et fer total diminue au fur et à mesure que lepoids augmente,
les quan- titésglobales augmentent
néanmoins avecl’augmentation
dupoids.
Pour un animalpesant
40kg
à la naissance et 120kg
àl’abattage,
lesgains
moyens de fer total ethéminique
de la musculaturepeuvent
être estimésrespectivement
à 200 et 100 mg.3
. Teneuv en
fer héminique
du tissu musculaire en liaison avec lepoids, l’âge et
l’héma-tocrite.
Les valeurs des coefficients de corrélation mentionnées dans le tableau 4 mon- trent l’existence d’une liaison entre la teneur en fer
héminique
des deux muscles considérés ou del’homogénat
musculaire total et, d’unepart,
l’hématocrite ultime et, d’autrepart,
l’hématocrite initial. Ces résultatsapportent
donc la preuve d’unerelation entre l’intensité de la
pigmentation
musculaire et ledegré
d’anémie de l’ani-mal.
Compte
tenu de la valeur de la corrélationprécédemment
observée entre héma-tocrite ultime et hématocrite
initial,
il étaitprévisible
d’obtenir une liaisonsignifi-
cative entre teneur en
pigment
et hématocriteinitial,
cequi
est effectivement lecas. Il est à noter que les coefficients de corrélation
partiels
àpoids
constant et àâge
constantplus
élevésindiquent
que cette liaison estplus
forte si l’on considèredes animaux de même
poids
ou de mêmeâge.
Le
signe
des coefficients de corrélation obtenus entre la teneur en ferhéminique
musculaire et, d’une
part, l’âge
et, d’autrepart,
lepoids,
montre que l’intensité de lapigmentation
diminue au cours de la croissance. La teneur en ferhéminique
dumuscle est
donc,
dans le cas d’une alimentation lactéeexclusive,
enpartie
condi-tionnée par
l’importance
du taux de fersanguin
à lanaissance,
parl’âge
et par lepoids
de l’animal.1 / analyse
derégression
de l’hématocrite initial et dupoids
surla teneur en fer
héminique
des muscles Adductnr et Rectus abdominis(tabl. 5 )
montre que les valeurs de l’hématocrite à la naissance et du
poids
exercent une in-fluence sensiblement de même
importance
sur l’intensité de lapigmentation
mus-culaire.
III. -
É1’olutiol/
duf er liépatiqiie
I,e fer
hépatique comprend
le fer dedép:)t proprement
dit de nature non hémi-nique
et lefer héminique
des diverses hémines cellulaires. Nos résultats ne concer-nent que le fer non
héminique,
c’est-à-dire essentiellement le fer de réservehépati-
que.
Compte
tenu de la variabilité des résultats en fonction des sites deprélèvements,
il s’avère
indispensable
d’effectuer l’extraction àpartir
d’un échantillon obtenuaprès broyage
de la totalité del’organe.
Aussi,
nous nerapporterons
que les résultats obtenus dans de telles conditions.Le tableau 6 montre que pour des animaux de 110à
140 kg,
laquantité
totale de fernonhéminique
est faible etprésente
une très faible variabilité.Ces résultats confirment ceux obtenus par divers auteurs
qui
ontmontré,
chezdifférentes
espèces, qu’au
coursd’hyposidéroses expérimentales,
le fer de réserve nepouvait
être abaissé au-delà d’un certain seuil(M C C ALL
etal., 19 6 2 ; MORGA.,!, r 9 6q),
I,’importance
de la réservehépatique
à la naissance a pu êtreprécisée
par des déterminations de fer nonhéminique
dans des foiesprovenant,
d’unepart,
d’animaux abattus à la naissance et de foetusâgés
de 8 à 9mois(tabl. 7 ).
Ces valeurs montrent que la réserve
hépatique
accumulée lors de lagestation peut
varier dans de notablesproportions.
Il convient en outre designaler
queplu-
sieurs animaux morts dans les
jours qui
suivirent leur achatpossédaient
une quan- tité totale de ferhépatique
nonhéminique
très faible(de
20 à 40mg).
Le foie deces animaux
présentait
d’ailleurs une coloration anormalementpâle.
Il est donc certain que, de mêmequ’il
existe degrandes
différences dans le taux initial d’hémo-globine,
il existe unegrande
variabilité dansl’importance
de la réservehépatique
à la naissance.
En
effet,
selon H.!!,r,GR!v( 1953 ), l’importance
du fer de réserve dans un organe tel que le foie ou la rate est en liaison avec celle du fersanguin
et du fer musculaire.Dans le cas d’une alimentation lactée
exclusive,
cette réserves’épuise
lors dela croissance et la
déplétion
est presquecomplète lorsque
l’animal atteint unpoids
de 140
kg
environ. La contribution del’apport hépatique,
manifestement très va-riable,
se situe donc entre 200 et 500 mg de fer.Cette variabilité des teneurs en fer des animaux à la naissance
peut,
semble-t-il,
êtreimputable
à des facteurs nutritionnels et à des facteursgénétiques.
Al’appui
de la
première hypothèse,
onpeut
noter que chez le rat une alimentationferriprive (A
LT
, rg 3 8),
ou unehyposidérose expérimentale
des femellesgestantes
entraîne une diminution de la teneur en fer de leursproduits (Ny!,nVD!R, ig 53 ).
Bien que dans le cas des bovins l’éventualité de carences en ferpuisse paraître
faible(de
VUYSTetal., ig 5 g),
il semble néanmoins que dans certainesrégions,
elle doive êtreprise
enconsidération
(Ro y
etal., rg6 4 ).
Il
paraît également
concevabled’invoquer
des causes d’ordregénétique.
Eneffet,
chez d’autresespèces,
des anémies héréditaires ont été mises en évidence(Lux-
D!ao!,!,
193 9 ), (Z!TT!RSTx!M
et D!!,evA,1955 ).
L’étudesystématique
du tauxd’hémoglobine
des vaches en fonction des teneurs en fer des alimentsingérés
méri-terait d’être
entreprise.
Ellepourrait
constituer éventuellement un des éléments del’objectivation
de la notion trèsrépandue
de « crus de veaux blancs o. Il seraitégalement
intéressant d’étudier l’héritabilité des taux d’hématocrite et d’hémo-globine.
Dans l’éventualité de résultatspositifs,
la détermination du taux d’héma- tocritepourrait
alors constituer un testsimple susceptible
d’être utilisé pour la sé- lection desreproducteurs
destinés à laproduction
du veau de boucherie.IV. -
Importance
del’apport
alimentaireDans le cas d’un
régime
lactéexclusif,
laquantité
totale de fer absorbée par l’animaldépend
à lafois de
la teneur en fer dulait,
de laquantité
de lait consomméeet du coefficient
d’absorption
du fer. Les résultats obtenus lors de cetteexpérience
nous
permettent
d’évalueruniquement
les deuxpremiers paramètres.
La teneur en fer du lait distribué au cours de cette
expérience présentait
desvariations
journalières importantes ( 0 , 35 mg/litre
- 1,20mg/litre).
La teneurmoyenne était de
o,62
± o,igmg/litre.
Il convient desouligner
que, dans le cas des laits deremplacement,
la variabilité des teneurs en ferpeut
être notablementplus importante.
Eneffet,
la teneur en fer de l’eau utilisée lors de la reconstitution deces laits
peut
atteindre dans certainesrégions
des valeurs de Z5 à 2omg/litre (CHAR-
P E N TIE R
, résultats non
publiés).
Comme le montre le tableau
8,
lesquantités
de lait consommées et, par consé-quent,
lesapports
de feralimentaire,
varient en fonction de la vitesse de croissance.L’amplitude
de la variation est toutefois assez faible et souventmasquée
par des différences individuelles. Pour un animalgagnant
de i ooo à 1 200 grammes parjour,
l’indice de consommation est de l’ordre de 10litres parkg
degain.
La consom-mation totale de lait d’un animal
pesant
40l:g
à la naissance et 120kg
àl’abattage
est donc d’environ 800litres.
L’apport
de fer alimentaire est, dans ce cas, de l’ordre de4 8 0
mg. Bien que le lait soit un aliment pauvre enfer,
il n’en constitue pas moinsune source
d’apport
nonnégligeable.
Le fer effectivement résorbable nereprésente
toutefois
qu’une
fraction du fer total.Pour évaluer avec
quelque précision
le coefficientd’absorption
du fer alimen-taire,
il s’avèreindispensable
d’utiliser le fer radioactif en dosant laquantité ingérée
et la
quantité
excrétée. Eneffet,
la méthode des bilans à l’aide du fer non radioactif est extrêmement laborieuse etdifficile,
ledosage
dans les fèces se heurtant à de nom-breux obstacles du fait de l’abondance de sels minéraux. L’utilisation du fer radio- actif
présenterait
par ailleursl’avantage
depouvoir
déterminerquelle
fraction dufer alimentaire est utilisée pour la
synthèse
de lamyoglobine
etquelle
est la duréenécessaire à
l’incorporation
du fer dans cettechromoprotéine.
D’unpoint
de vuepratique,
une telle étudepermettrait
depréciser quelles
sont effectivement les consé- quences d’une alimentation nonferriprive
sur la coloration de la viande dans lecas du veau de boucherie.
Dans
l’espèce humaine,
le coefficientd’absorption digestive
du fer du lait estestimé à environ 50 p. 100
(Ht;MMEr,kx, 1951 ).
Enadoptant
cette mêmevaleur,
dans le cas du veau,
l’apport
de fer dîi à l’alimentation lactée serait donc de l’ordre de 250 mg pour un veau abattu aupoids
de 12okg. L’apport
alimentaire semble donc en toutepremière approximation
être d’uneimportance analogue
à celui del’apport hépatique. L’importance
dechaque
source de fer devra néanmoins êtreprécisée
au coursd’expériences
ultérieures.L’injection
de fer radioactif à des vachesen
gestation permettrait
vraisemblablement depréciser
les modalités du passage du fer de la mère au foetus et de connaître lapart
relative du fer de réserve et du fer alimentaire dans l’élaboration du ferhéminique
musculaire du veau dans les pre- miers mois de sa vie. Ainsi la mesure de l’activitéspécifique
du fer de lamyoglobine
chez des animaux
d’âge
variable devraitpermettre
de connaître ledegré
d’utili- sation du fer de réserve pour lasynthèse
de lamyoglobine.
Eneffet,
l’activitéspé- cifique
du fer de lamyoglobine
devrait diminuer avec une vitesse liée au taux d’uti- lisation du fer alimentaire.CONCLUSION
En
conclusion,
l’intensité de lapigmentation
musculaire du veau de boucheriedépend
pour unegrande part
del’importance
des réserves de fer accumulées lors de lagestation
et de leurdegré
de dilution dans les muscles par suite de l’accroisse- mentpondéral.
Il convient donc d’étudier l’incidence del’importance
de ces réservessur les
performances
de croissance de l’animal et depréciser
les différents facteursqui
interviennent lors de leur élaborationprénatale.
Il s’avère difficile d’évaluer d’unefaçon précise l’importance
del’apport alimentaire,
étant donné que la fraction du fer du lait effectivement absorbée n’est pas connue. Les modalités del’absorp-
tion du fer alimentaire et leurs incidences sur la
pigmentation
musculaire du veau devront donc êtreprécisées
au cours deprochaines expériences.
Reçu pour
pttblication erc
mars tg6f.SUMMARY
COLOUR IN MUSCLE OF VEAL CALVES I
. - CAUSES OF VARIATION
The
preliminary study
of causes of variations in colour of muscles of calves fed exclusivelyon milk was made on 31French Friesian calves in 2groups maintained at rates of growth of 600and
I 100grammes
daily
and killed at different ages between birth and Iz weeks of age.Intensity of colour of muscle was studied from content of haem iron in Addui tor and Rei tvs abdominis muscles.
Similarly
the haem iron content of the total musculature was estimated aftergrinding
andhomogenizing
all the muscles.The existence of a close relation between the haemtocrit value (percentage
by
volume of redcells in blood) before
slaughter
and the content of haem iron muscle tissue(table 4 )
shows that theintensity
of colour of muscle is related to the degree of anaemia in the calf.Study
of changes in haematocrit and Hb value show also, on the one hand that these characters vary greatly from birth and on the other that the anaemia is of themicrocytic
normochromic type.The degree of colour in muscle is related to the initial value for haematocrit or the IIb value (table 4.)
Difference in iron content of blood of animal from an
early
age canonly
be a reflection of a similar difference in other parts of theorganism, particularly
liver and muscle.Study
of change in the totalamount of iron in different parts of the organism show that in calves fed
exclusively
on milk and inproduction
of an animal of Iao to 140kg there is almost totaldepletion
of the reserves in liver andan increase in blood and muscle, and
despite
this a large reduction of iron content of these tissues in relation to unitliveweight (fig.
4and5).
The amount of the reserve in liver is very variable since the iron content of the liver lies bet-
ween 240and 540mg. For a calf
weighing
4okg
at birth and 120kg atslaughter
the average increase of total iron and haem iron in musculature may be estimatedrespectively
at 200 and 100mg. In contrast the iron content of muscle tissue, andparticularly
the haem iron content, the direct cause of musclepigmentation,
diminishesduring growth
of the animal.Regression analysis
of initial haema- tocrit and ofweight
on haem iron content of muscle shows that each of these factors has an effect, both of the same order ofmagnitude.
The increase of total iron in blood and muscle isexplained
bythe
depletion
of the liver reserve and the intake from feed. Inspite
of the very small iron content of milk, the intake from the feed is nevertheless considerable. In the conditions of thisexperiment
thisintake was of the order of 500to 7!o
mg. That
amountdepends
on the iron content and on the amountof milk consumed. The amount effectively absorbed would be
particularly
worthstudying.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier nos
collègues
de la Station de Recherches surl’Illevage
des Ruminants pour l’aide matériellequ’ils
nous ontapportée
dans la réalisation de cetteexpérience.
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