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NOUVELLE OBSERVATION EN FRANCE D'UNE NUISANCE DUE À SIMULIUM (BOOPHTHORA) ERYTHROCEPHALUM

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Academic year: 2022

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NOUVELLE OBSERVATION EN FRANCE D'UNE NUISANCE DUE À SIMULIUM (BOOPHTHORA) ERYTHROCEPHALUM

(DE GEER, 1 7 7 6 ) (DIPTERA, SIMULIIDAE)

BARDIN O.*

S u m m a r y : NUISANCE DUE TO SIMILIUM (BOOPHTHORA) ERYTHROCEPHALUM (DE GEER, 1776) (DIPTERA, SIMULIIDAE) IN FRANCE Some nuisance due to Simuliidae appeared near the French border with Spain (Pyrénées-Orientales) during the summer 1 9 9 8 . Larvae and pupae were collected in the lower parts of the rivers Têt, Tech and Agly. The identification demonstrated the occurrence of Simulium erythrocephalum. If the nuisance would become durable, a control campaign should be initiated.

Résumé :

Une nuisance importante due aux Simulies est apparue dans le département des Pyrénées-Orientales (France) durant l'été 1998.

Des prélèvements de larves et de nymphes effectués dans les parties potamiques des fleuves côtiers Têt, Tech et Agly ont permis d'identifier Simulium erythrocephalum. Si cette nuisance se pérennisait, elle devrait donner lieu à des opérations de traitement.

KEY WORDS : Simuliidae, Simulium erythrocephalum, nuisance, pyrénées- orientales, france.

MOTS CLES : Simulies, simulium erythrocephalum, nuisance, Pyrénées-Orientales, France.

I

l est fait état dans la littérature, de plusieurs épi- s o d e s de n u i s a n c e due à Simulium erythroce- phalum e n Europe : Ukraine, Bulgarie, Hongrie, Y o u g o s l a v i e , A l l e m a g n e , T c h é c o s l o v a q u i e , S u i s s e , Italie, Angleterre ( B e a u c o u r n u et al, 1 9 9 2 ; Krstitsch &

Zivkovitch, 1 9 6 7 ; Rivosecchi & Coluzzi, 1 9 6 2 ; Ziv- kovic, 1 9 6 9 ) . Les auteurs insistent sur l'agressivité de cette e s p è c e et mentionnent plusieurs cas de piqûres ayant n é c e s s i t é une intervention médicale.

En F r a n c e , peu d e cas dus à cette e s p è c e sont réper- toriés. Callot ( 1 9 5 1 ) mentionne un épisode de nuisance apparu dans le B a s Rhin e n 1 9 5 1 . En 1 9 9 2 , B e a u - c o u r n u - S a g u e z et al. ( 1 9 9 3 ) ont o b s e r v é , dans le Vau- cluse et le Gard, u n e nuisance similaire ayant a m e n é à prés de 5 0 0 consultations m é d i c a l e s . Signalons tou- tefois un é p i s o d e d e n u i s a n c e apparu en Catalogne e s p a g n o l e et décrit par G a l l e g o et al. ( 1 9 9 4 ) , mais qui était due à une simulie du c o m p l e x e ornatum.

En 1 9 9 9 , les services de l'EID Méditerranée (Entente Interdépartementale pour la Démoustication du Littoral Méditerranéen) ont été confrontés à u n e augmentation s p o r a d i q u e des d e m a n d e s d'intervention é m a n a n t de

* Entente Interdépartementale pour la Démoustication du Littoral Méditerranéen, 165, rue Paul Rimbaud, BP 6036, 34030 Montpellier Cedex 1, France

Tél. : 33 (0)4 67 63 67 69 Fax : 33 (0)4 67 63 54 05 Email : eid.med@wanadoo.fr

Parasite, 2001, 8, 161-162

particuliers résidant dans les environs des parties pota- miques des rivières Têt, T e c h et Agly (département des P y r é n é e s Orientales). Elles c o n c e r n a i e n t des piqûres essentiellement localisées aux jambes, avec persistance de la douleur pendant plusieurs jours, et parfois appa- rition de dermatites chroniques, laissant suspecter la p r é s e n c e de simulies. Ces descriptions ont permis de localiser la nuisance et de dater son apparition à l'été 98. En 2 0 0 0 , la nuisance apparue dès le mois de mai, a augmenté en juin et juillet et s'est poursuivie jusqu'au mois d'octobre.

Durant le mois de juillet 2 0 0 0 , des échantillons de larves et de nymphes de simulies ont été prélevés, dans la Têt, le T e c h , l'Agly, la Massanne, la Rivière de Vil- l e l o n g u e et dans différents c a n a u x d'irrigation. Les e s p è c e s suivantes ont ainsi été identifiées, Rivosecchi ( 1 9 7 8 ) :

Simulium (Wilhelmia) equinum (L., 1 7 5 8 )

Simulium (Wilhelmia) pseudequinum Séguy, 1921 Simulium (Eusimulium) velutinum ( S a n t o s Abreu, 1 9 2 2 )

Simulium (Boophthora) erythrocephalum ( D e G e e r , 1 7 7 6 )

La n o m e n c l a t u r e utilisée est c o n f o r m e à c e l l e d e Crosskey ( 1 9 8 6 ) .

Dans tous les cours d'eau des Pyrénées Orientales q u e nous avons prospecté, Simulium equinum et Simulium erythrocephalum, très largement majoritaires, s'obser- vent en quantités sensiblement égales. Dans les m ê m e s zones, des adultes de S. erythrocephalum ont égale- ment été capturés, sur appât humain.

Note de recherche

161

Article available athttp://www.parasite-journal.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/parasite/2001082161

(2)

BARDIN O.

Ce q u e n o u s savons des e s p è c e s récoltées par nous dans les Pyrénées-Orientales peut se résumer ainsi :

• Simulium equinum. T r è s r é p a n d u e du n o r d d e l'Europe au sud d e l'Italie, cette e s p è c e est parfois res- p o n s a b l e d'importantes nuisances pouvant entraîner la mort du bétail. O n trouve ses stades pré-imaginaux dans tous les cours d'eau et ruisseaux de plaine, à cou- rant lent, à végétation aquatique et riveraine abondante, et ceci de mars à septembre. Cette e s p è c e présente une grande c a p a c i t é d'adaptation. Elle peut ainsi se main- tenir lorsque la qualité de l'eau est altérée par les rejets anthropiques. Les larves et n y m p h e s forment toujours des populations très denses, ainsi q u e les femelles qui attaquent m a s s i v e m e n t les c h e v a u x , de p r é f é r e n c e dans le pavillon d e l'oreille. Leur anthropophilie n'est pas p r o u v é e ( Ja r ry , 1 9 7 3 ; Séguy, 1 9 2 5 ) .

• Simulium pseudequinum. Cette e s p è c e fait partie de la faune des rivières du pourtour méditerranéen jusqu'à u n e altitude de 1 0 0 0 mètres. O n la trouve dans des ruisseaux permanents ou temporaires. L'anthropophilie des femelles est douteuse (Jarry, 1 9 7 3 ; Séguy, 1 9 2 5 ) . Nous l'avons trouvée e n petites quantités, e n particu- lier sur les seuils b é t o n n é s de la Têt.

• Simulium velutinum. Cette espèce, propre à la région circumméditerranéenne semble la mieux adaptée aux contrastes du climat méditerranéen, en particulier aux conditions écologiques estivales : température élevée des eaux, affaiblissement du courant, accroissement des algues et des souillures organiques. Récoltée du niveau de la mer à 2 500 m d'altitude (cours d'eau de montagne à courant modéré, cours d'eau de plaine, simple rigole).

Selon Jarry (1973) les biotopes larvaires les plus nombreux sont situés entre 0 et 100 m d'altitude. Son anthropophilie ne peut être affirmée (Jarry, 1 9 7 3 ; Séguy, 1925).

• Simulium erythrocephalum. Nous avons récolté des larves et des nymphes en grande quantité, dans les par- ties b a s s e s de cours d'eau. Elles sont essentiellement fixées sur la végétation aquatique ou les r a m e a u x et les feuilles i m m e r g é e s des v é g é t a u x de la ripisylve.

Outre les références citées précédemment, cette e s p è c e n'est signalée dans la moitié sud de la France qu'en Savoie par Dorier ( 1 9 6 3 ) . Elle n'est pas signalée par Clergue-Gazeau, dans la Massanne e n 1987 ni dans sa liste de l ' e n s e m b l e des P y r é n é e s en 1 9 9 1 .

Après c e premier constat, il conviendrait de déterminer les c a u s e s de cette e x p l o s i o n d é m o g r a p h i q u e . L'aug- mentation de la charge en matière organique des cours d'eau et l'alternance d e crues et d'épisodes de s é c h e - resse ( e n particulier e n 1 9 9 7 ) peuvent être des é l é - ments r e s p o n s a b l e s de c e p h é n o m è n e . A m o i n s qu'il n e s'agisse simplement d'une e x p a n s i o n g é o g r a p h i q u e de cette e s p è c e .

Si la n u i s a n c e persistait, il conviendrait d'établir u n e m é t h o d o l o g i e de lutte à la fois efficace et r e s p e c - tueuse des équilibres é c o l o g i q u e s .

REMERCIEMENTS

J

e remercie Monsieur le Professeur Giudicelli pour s o n aide et ses c o n s e i l s avisés. J e r e m e r c i e aussi Monsieur le Professeur Rioux pour l'attention qu'il a porté à c e travail ainsi qu'à la rédaction de cette note.

R É F É R E N C E S

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Reçu le 15 novembre 2000 Accepté le 13 février 2001

162 Note de recherche Parasite, 2001, 8, 161-162

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