• Aucun résultat trouvé

Déconfinement - Reprise conditionnée des transports

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Déconfinement - Reprise conditionnée des transports"

Copied!
19
0
0

Texte intégral

(1)

Situation économique et sanitaire de la pandémie de coronavirus dans l’Océan Indien au 28 août 2020 (n°24)

Madagascar

Déconfinement - Reprise conditionnée des transports

La vie normale reprend peu à peu du terrain sur les restrictions sanitaires. Les transports en commun et les vols intérieurs vont même reprendre du service, mais sous condition.

24-08-2020 par L'Express de Madagascar

La reprise. Après plusieurs semaines d’arrêt, les taxi-be peuvent reprendre du service, dans la région Analamanga.

Andry Rajoelina, président de la République, l’a annoncé, hier. Les lignes urbaines et suburbaines pourront reprendre la route ce mercredi, 26 août.

Les transports en commun dans la ville d’Antananarivo et ses environs, notamment, pourront circuler jusqu’à 20 heures.

Comme le souligne le chef de l’Etat, ce retour aux affaires des taxi-be sera conditionné. Des dispositifs sanitaires stricts devront être respectés. L’usage de gel désinfectant à l’entrée et à la sortie de chaque passager est exigé. Pareillement, pour le port de masque. En plus des cache-bouches, les chauffeurs et aide-chauffeurs doivent porter des visières.

L’usage des strapontins reste interdit pour les taxi-be. Andry Rajoelina l’a souligné, hier, « il n’y aura pas

d’augmentation du prix du ticket ». Les désinfections journalières seront, par ailleurs, systématiques. « Une reprise progressive », des lignes nationales partant d’Antananarivo, a également, été annoncée par le président de la

République, hier. « La réouverture totale des zones nationales dépendra de l’évolution de la pandémie dans la capitale dans les quinze prochains jours », tempère le chef de l’Etat.

La reprise des activités pour les coopératives au départ d’Antananarivo pour desservir les régions Atsinanana servira donc, de test en vue d’une réouverture de toutes les lignes nationales partant et allant à Antananarivo. Le président Rajoelina explique le choix de la région Atsinanana, par le fait que le pic de la propagation du coronavirus y a été dépassé.

Tout comme le cas des taxi-be, le retour sur les routes des taxi-brousse se fera sous condition. Outre le port impératif de masque à bord des voitures, chaque véhicule doit avoir un manifold à son bord. Un document de voyage qu’il faudra remplir scrupuleusement au départ et à l’arrivée. Même les passagers qui montent ou descendent en cours de route doivent y être inscrits. Le transport aérien, sur le territoire national, pourra aussi, bientôt reprendre.

Les vols reliant Antananarivo à Sambava, Antsiranana, Taolagnaro, Toliara, Nosy Be, Mahajanga, SainteMarie, Maroantsetra et Morondava reprendront donc, à partir du 1er septembre. Avant chaque départ, cependant, tout passager devra se soumettre à un test de dépistage PCR, 48 heures avant le décollage et présenter un certificat de résultat négatif avant l’embarquement.

La réouverture « progressive et conditionnée » des transports, autant terrestre qu’aérien marque donc, le retour petit à petit à la vie normale. Le président de la République l’a, toutefois, soulevé, hier, les transports en commun, en soulignant les taxi-be, fait partie des cinq principaux vecteurs de la propagation de la Covid-19. Raison pour laquelle donc, le chef de l’Etat a mis l’accent sur le caractère impératif du respect des dispositifs sanitaires qui plus est, convenu avec les transporteurs.

Le président Andry Rajoelina a été, particulièrement, optimiste durant son émission spéciale, hier. Il a affirmé que Madagascar est sur le point de gagner la guerre contre le coronavirus, si l’on s’en tient aux chiffres publiés ces derniers jours. Il édicte ainsi, un sérieux allégement du confinement pour la région Analamanga et le district de Momaramanga.

(2)

propres moyens », mais sans autorisation préalable.

Les convois funèbres peuvent, également, sortir de la région Analamanga. Il faudra, cependant, avoir une attestation des autorités que le défunt n’a pas succombé du coronavirus. Les dates du Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE), ont également, été annoncées. Des examens qui se feront à trois dates différentes selon les provinces. Le 1er septembre pour les provinces d’Antsiranana et Antananarivo, le 8 septembre pour Mahajanga et Fianarantsoa, et le 15 septembre pour Toliara et Toamasina.

Le projet hydroélectrique de Volobe Amont permettra de réduire de moitié les coûts de fourniture de l’électricité de la Jirama.

Le projet hydroélectrique de Volobe Amont permettra de réduire de moitié les coûts de fourniture de l’électricité de la Jirama. Avec une puissance de 120 MW, la nouvelle centrale comptera 2 millions de bénéficiaires et environ 360 000 foyers éclairés.

24-08-2020 par Midi Madagasikara

La mise en œuvre du projet Volobe Amont avance, selon ses promoteurs. Prévoyant l’installation d’un barrage hydroélectrique d’environ 25 m de hauteur, d’un réservoir de 660 ha à la retenue normale d’exploitation, d’une crue maximale d’environ 17 400 m3/s, d’une galerie hydraulique d’une longueur totale de 6,5 km et d’infrastructures connexes au projet, le projet sera développé, construit et exploité par CGHV. Il s’agit d’un consortium d’entreprises actionnaires composé de Jovena Madagascar du groupe Axian, SN Power, Africa 50 et Colas. « CGHV a construit sa relation avec l’État et la Jirama sur la base de la coopération et de la transparence.

Ce projet d’aménagement hydroélectrique de Volobe Amont va générer des retombées économiques fortement inclusives grâce à la réfection des routes, installation de pont sans parler des valeurs ajoutées en termes

d’approvisionnement et d’emploi. Certes, la crise sanitaire avait ralenti la mise en œuvre de certaines actions mais nous sommes confiants quant à l’engagement du gouvernement ainsi que les partenaires clés comme la Banque mondiale et les autorités locales de matérialiser cet engagement par la signature des contrats dans les meilleurs délais

», a déclaré Rémy Huber, DG de CGHV, lors d’une rencontre des parties prenantes du projet à Toamasina, la semaine dernière, en présence du PCA de la Jirama et du DG de l’Energie et des Hydrocarbures.

Avancement. Selon les informations, la situation actuelle du projet est marquée par la finalisation de l’Etude d’impact environnemental et social et de ses plans de gestion ; le complément des documents techniques relatifs au projet ; la préparation des appels d’offre liés à l’approvisionnement général du projet surtout pour la phase construction ; la collaboration avec la SFI, mandatée pour la levée de financement complémentaire et l’attente de la signature des contrats de concession et de vente avec l’Etat

Retombées. Le projet est né d’un partenariat public-privé visant l’accès de la population et du secteur économique à l’énergie fiable, compétitive et durable. « Le projet prévoit la production d’une puissance de 120 MW pour une

production annuelle de 750 GWh équivalent à la moitié de la production annuelle nationale actuelle. Cela permettra de couvrir environ 40 % de la demande actuelle. Pour le développement du secteur industriel à Madagascar, l’énergie disponible actuelle est loin d’être suffisante, d’où l’importance du projet Volobe Amont. Ce projet bénéficiera également à 2 millions de personnes et permettra d’éclairer 360 000 foyers », a soutenu Andry Ramaroson, DG de l’énergie et des hydrocarbures. Pour sa part, Andriamanampisoa Solo, PCA de la Jirama a indiqué que le projet va permettre de réduire les dépenses de la compagnie d’eau et d’électricité qui est actuellement à peu près 17 à 18 cents€/KWh et va par la suite impacter positivement le prix à la consommation.

A noter que Volobe Amont permettra de réduire de moitié des coûts de fourniture de l’électricité de la Jirama jusqu’au consommateur final avec un prix cible de vente pour la Jirama de 5,75 centimes€/KWh. Outre les impacts positifs du projet sur les coûts de l’électricité et la réduction de l’utilisation d’énergie fossile, Volobe amont va également engendrer la création d’environ 500 emplois, d’après CGHV. Bref, ce projet apportera de fortes contributions dans la croissance et le développement socioéconomique du pays, et surtout dans l’atteinte des objectifs de l’émergence de la Grande île.

(3)

Madagascar : quand la diaspora fait les courses pour les familles fragilisées par le coronavirus

Avec l’épidémie, les commandes de produits de première nécessité via Internet ont explosé sous l’influence des expatriés soucieux de venir en aide à leurs proches.

20 août 2020

Dans le quartier d’Isotry, à Antananarivo, le 16 mai 2020

Consommer zen et local, c’est la devise de Supermarché.mg, une adresse qui fait fureur à Madagascar. Le vinaigre de cidre bio, les mangues séchées ou le riz noir cultivé sans pesticide peuvent être commandés sur Internet et livrés à domicile, ou bien achetés dans la boutique du centre-ville d’Antananarivo. En fait, c’est la première option qui est la plus plébiscitée aujourd’hui, via un paiement par carte bleue… parfois depuis l’étranger. Une tendance renforcée par l’épidémie liée au coronavirus, dans un pays où les trois quarts des habitants vivent avec moins de 1,90 euro par jour et où le Covid-19 est une épreuve pour bien des familles.

Ingénieure agronome française qui ne peut rejoindre son compagnon malgache à Antananarivo, Sandie Barbot lui fait ainsi livrer des paniers de légumes et de conserves par l’intermédiaire de ce site. Dernièrement, pour 54 000 ariary (11,70 euros), elle a pu commander des pâtes, du riz, des sardines, des fruits et des légumes frais – soit une semaine de nourriture. « Avec le confinement, les artistes n’ont plus de lieu de représentation à Antananarivo.

Mon ami est donc totalement privé de revenus et sa famille avec lui. Ces livraisons, c’est ma façon de les aider à distance », explique la jeune femme.

Les Malgaches de France ne sont pas les derniers à faire usage de Supermarché.mg et de son catalogue de plus de 2 000 produits. Avec une diaspora de quelque 140 000 personnes, c’est en effet la communauté subsaharienne la plus importante de l’Hexagone, selon une étude de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) publiée en 2017. Tous pays confondus, Madagascar reçoit chaque année 260 millions d’euros venant de ses émigrés ou de leurs descendants. C’est 2,5 % du PIB de l’île, selon la Banque mondiale.

« Les gens avaient peur de sortir » « Au début j’avais l’idée de vendre en ligne du liquide vaisselle “vita malagasy”

[fabriqué à Madagascar], mais ça ne marchait pas. De fil en aiguille, j’ai commencé à commercialiser du miel et des légumes », explique Manitra Andriamitondra, 38 ans, ancien informaticien et fondateur de Supermarché.mg. Au tout début du confinement, le commerçant a enregistré un pic des ventes, avec « des commandes de 50 kg de riz parce que les gens avaient peur de sortir », raconte-t-il. Puis les commandes à distance de la diaspora ont donné un second coup de boost à son affaire. « Actuellement, cela représente presque la moitié de mon chiffre d’affaires, soit environ 25 millions d’ariary par mois [environ 4 420 euros], explique-t-il. La plupart de mes clients en France sont de jeunes adultes, autonomes financièrement, qui envoient à manger à leurs parents. »

Le panier alimentaire typique pèse entre 100 000 et 200 000 ariary et contient toujours des produits de première nécessité de qualité. De la viande, des pâtes, du riz, des œufs, précise l’entrepreneur, qui « essaie de proposer des produits éthiques dans leur fabrication ou leur composition, et surtout qui encouragent l’économie locale ». Chez lui, on trouve du papier toilette à base de déchets recyclés, des démaquillants de fabrication locale… Une

démarche écologique et économique qui séduit la diaspora, certes, mais aussi les habitants de la Grande Ile. « Je vais dans cette épicerie depuis deux ans pour les produits de base », confie ainsi Joan Razafimaharo, architecte rapatriée à la tête d’une famille de quatre enfants, qui apprécie le paiement par téléphone mobile. Une technologie qui ne se limite d’ailleurs pas à l’alimentaire, puisque c’est cette solution qu’a choisie sa famille expatriée en Allemagne pour faire des dons à des orphelinats à Madagascar.

(4)

Ile Maurice

Avec la fermeture des frontières : des villages touristiques au bord du gouffre

24 Août 2020

Des rues désertes, des volets baissés, des restaurants et des magasins fermés, des bateaux à quai, des hommes et des femmes qui ne savent plus quoi faire pour survivre. Dans certains villages touristiques de Maurice le paysage est désolant. Les activités économiques ne reprennent pas et le désespoir devient profond. Là encore, notre constat a été fait sur le terrain avant la marée noire.

Trou d’Eau Douce, la station balnéaire incontournable de l’Est “se noie dans le désespoir”. Le village de Grande- Rivière-Sud-Est (GRSE), connu pour sa cascade et comme point d’embarcation pour l’île aux cerfs, est “figé” sur lui- même. Dans le sud-ouest, Chamarel est “en deuil.” A la mi-journée, les rues sont désertes. Plus de touristes sillonnant les rues. Aucun transport ou taxis conduisant des clients vers les restaurants et parcs d’attractions comme La Terre des 7 Couleurs, le Curious Corner entre autres sites. D’ailleurs, ces parcs d’attractions ne sont plus ouverts 7 sur 7. La Terre des 7 Couleurs n’ouvre que trois jours en semaine et les week-ends, alors que le Curious Corner que les vendredis, samedis et dimanches. Des 16 restaurants qu’abrite le village, une poignée restent encore ouverts. “C’est le Chamarel dans lequel nous vivons désormais. En semaine, c’est aussi triste et désolant qu’un dimanche après-midi où tout est fermé. Le village est en deuil”, relate Rico L’Intelligent, propriétaire du restaurant Le Barbizon.

À Trou d’Eau Douce, la boutique Midinette a mis la clé sous le paillasson.

Angoisse et désarroi

Sur les 85 couverts que propose ce restaurant très recommandé sur les revues touristiques étrangers, “à peine deux clients foulent notre porte par jour. Malgré tout, étant donné que c’est un business familial notre situation est moins critique que d’autres qui dépendent exclusivement du tourisme”, constate ce dernier. Quelques mètres plus loin, en attendant un retour à la normale, Umesh Rampersad, propriétaire du restaurant Chez M explique n’avoir eu d’autres choix que de fermer ses portes. “Nous travaillons beaucoup avec des tours opérateurs et des taxis attachés aux hôtels.

Valeur du jour, nous sommes coincés financièrement. En tant que SME nous touchons le Wage Assistance Scheme.

Mais sans entrée d’argent, nous devons toujours nous acquitter d’autres frais comme la location, l’électricité, les emprunts et autres crédits.”

Si les huit employés touchent encore leurs salaires, il avoue que “des licenciements ne sont pas à écarter. L’avenir dépend de l’ouverture des frontières”. Au restaurant Pierre Paul, Lauriane Paul et son époux ont le visage rongé par l’angoisse et le désarroi. Selon eux, “la situation est critique, nous ouvrons seulement les week-ends pour à peine quelques clients mauriciens. Parfwa se enn mine frir pou enn semenn”, avoue cette dernière. Rico L’Intelligent fait ressortir que pour gagner leur vie les employés de restaurants travaillent comme maçons, peintres, vendent des légumes ou s’adonnent à d’autres menus travaux.

Fermer boutique

Du côté de Trou d’Eau Douce, Fleurette, la propriétaire de Chez Tino restaurant ne sait plus à quoi s’attendre. Le visage hargard elle souligne que depuis 35 ans qu’elle est dans la restauration, c’est la première fois que sa vie et son

(5)

commerce basculent à ce point. “Nous vivons un cauchemar, je ne dors plus mais je suis obligée de garder la tête froide puisque j’ai un business à gérer. Pendant la période estivale, jour et nuit le restaurant était au maximum de ses capacités”. Pourtant, à l’heure où nous y étions il y avait, à peine trois tables d’occupées. Dans l’ensemble du village, toutes les activités touristiques confondues sont d’ailleurs au point mort. On ne distingue plus le cachet touristique de Trou d’Eau Douce. Si ses vieilles ruines se démarquent encore dans le paysage, pas l’ombre d’un mouvement aux abords du four à chaux, un des principaux points d’embarquement pour les bateaux-taxis pour l’Ile-aux-Cerfs et les îles avoisinantes.

Fleurette, propriétaire de Restaurant Tino, à Trou d’Eau Douce ne sait plus à quoi s’attendre et vit dans le flou total quant à l’avenir de son entreprise

Aux alentours, roulottes vendant de la nourriture et autres commerces n’opèrent plus et plusieurs propriétaires ont fermé boutique faute de revenues. Parmi eux, Corinne Nadal Allock. Jadis, ses produits artisanaux et ses poupées se vendaient

“comme des petits pains” dans sa vitrine située non loin du four à chaux. “Du jour au lendemain, je me suis retrouvée sans clients. Fermer mon magasin ‘Midinette’ a été une décision très dure et difficile à encaisser. J’ai été terriblement affectée et suis même tombée malade”. Depuis peu, elle s’est reconvertie dans les fleurs et loue un autre emplacement dans le centre. “Mais là aussi, les clients se font rares”, avoue cette dernière.

Dans le sud ouest, Nella Maglou, propriétaire du magasin Roots of Chamarel essaie aussi de survivre à cette période compliquée. Cette habitante de Chamarel a réaménagé son magasin touristique pour y proposer également des produits alimentaires qu’elle vend aux locaux. “Je ne vais pas dire que je sombre dans le désespoir, mais les temps sont durs et il faut rebondir. Si les frontières ne rouvrent pas bientôt, je ne suis pas optimiste pour l’avenir”.

Le sort s’acharne sur les plaisanciers

A Trou D’Eau Douce, comme à GRSE, la situation devient insoutenable pour certains habitants qui se disent inquiets pour la suite. Natacha Marie, propriétaire de plusieurs bateaux de plaisances à GRSE vit dans le stress. “J’ai quatre employés à ma charge et les Rs 5100 que nous verse le gouvernement n’est définitivement pas suffisant pour survivre.

Les bateaux sont figés sur les rives de la rivière depuis quatre mois déjà”, indique-t-elle. Josué Dardenne, plaisancier de renom à Trou d’Eau Douce avance pour sa part que son village “se noie dans le désespoir”. Néanmoins, il garde

“une once d’espoir que la situation retournerait à la normale après le confinement. Avec zéro fonds, je ne sais plus comment je vais faire pour rémunérer mes employés et payer les autres charges. D’autant plus que ce mois-ci sera le dernier où je toucherais le Wage Assistance Scheme”. D’ailleurs, le sort semble s’acharner sur les plaisanciers de Trou d’Eau Douce. “Les week-ends nous avons des réservations, mais nous sommes contraints d’annuler depuis quelques semaines pour cause de mauvais temps”. Une situation que vit directement les pêcheurs du coin. Ange Rosette passent presque toute la journée à nettoyer ses filets dans l’attente d’une amélioration du temps. Le retraité explique que “les poissons se font rares” même quand il a l’occasion de se rendre en mer.

Avenir sombre

Ce ne sont pas uniquement les plaisanciers et les entreprises travaillant directement avec les touristes qui sont en difficulté mais tous les acteurs liés de près ou de loin avec ce marché. “Il faut savoir que les plaisanciers

s’approvisionnent en fruits de mers chez les pêcheurs pour le déjeuner à bord. La station d’essence dépend du va-et- vient quotidien. Et ainsi de suite”, explique Pascal Yencana que nous rencontrons non loin du Four à Chaux. Son entreprise Pasacleda Co. Ltd spécialisée dans les activités de sport nautiques sur l’Ile aux Cerfs est également affectée.

Le constat de l’entrepreneur est désolant. “Sans touriste les activités nautiques n’ont plus de raison d’être. En attendant, depuis 5 mois, je puise dans mes économies pour payer mes employés. Mais faute d’argent, j’ai dû me séparer d’un certain nombre.” Karine Nadal, habitante du coin, souligne pour sa part que les propriétaires de maisons d’hôtes, campement et autres hébergements à visée touristique vivent aussi une période critique.

Retour dans le sud-ouest. Robert de Spéville, responsable de La Vieille Cheminée (Ferme Tropicale et Eco-lodges) tient à faire ressortir qu’étant donné que “le village de Chamarel dépend entièrement du tourisme, dans pas longtemps il va être en extrême difficulté”. Si à La Vieille Cheminée la situation est sous contrôle jusqu’à présent, grâce à une clientèle composé de Mauriciens et expatriées, “D’autres maisons d’hôtes ont plus de difficulté car il n’y a aucun visiteurs”.

Robert de Spéville voit un retour à la normale très compliqué. “Même si le gouvernement ouvre les frontières, le retour des touristes à Chamarel sera lent. Les prochains six mois seront difficiles”. Pascal Yencana abonde dans le même sens. “La continuité de nos entreprises ne tient qu’à un fil. Avec énormément de difficultés, nous pourrons redémarrer nos différentes activités. Pour l’heure, nous ne pouvons que garder espoir.”

(6)

Mayotte

Avec la collaboration de l’Agence de Développement et d’Innovation de Mayotte (M. Damir CHANFI)

Covid-19 : +89 cas confirmés depuis le 21 Août

Le JDM-21 août 2020

Suivi des cas à Mayotte

Suivi des cas : 89 nouveaux cas de COVID-19 en 1 semaine ; 3 237 cas confirmés de COVID-19 à Mayotte ; – 39 décès (dont 4 à La Réunion suite à des évacuations sanitaires)

https://lejournaldemayotte.yt/2020/08/21/covid-89-nouveaux-cas-en-une-semaine-a-mayotte/

Covid : le vert à portée de nez à Mayotte

La situation qui s’était bien améliorée il y a deux semaines, pourrait se dégrader si les réticences aux tests se maintiennent. Ils sont gratuits et sur 6 sites à Mayotte.

Par Anne Perzo-24 août 2020

L’Agence Régionale de Santé (ARS) a annoncé la semaine dernière que la situation « stabilisée » de l’épidémie à Mayotte ne nécessitait plus un décompte quotidien du nombre de cas. Mais la situation nationale et les risques d’une reprise au moindre relâche des gestes barrière incite toujours à une grande prudence.

« En métropole, il semblerait que le rebond soit là », rapportait Dominique Voynet ce vendredi, après sa réunion en visio avec les ARS nationales. Et pas seulement en lien avec une politique de dépistage qui dépasse enfin les 600.000 tests hebdomadaires, l’objectif affiché par le président de la République étant les 700.000. Puisque le taux de positivité (nombre de positifs sur les effectifs testés) dépasse les 3% en métropole.

A Mayotte, la directrice de l’ARS espère toujours refaire passer le territoire en vert. C’est que les indicateurs la semaine dernière étaient encore bons. « Le taux d’incidence est de 28 testés positifs pour 100.000 habitants sur les 7 derniers jours, semblable à a métropole. Mais il était à Mayotte à 13 il y a 15 jours. » Il était vendredi soir à 31. Pour repasser au vert, il ne doit pas dépasser 10

Contenir les foyers par le dépistage

Dominique Voynet rappelait les enjeux pour pouvoir passer au vert « »

Seuls 4 personnes se sont fait tester. Or, il faut casser les chaines de transmission. » Elle invite les élus touchés par le Covid à le déclarer publiquement comme l’avait fait Mansour Kamardine.

L’enjeu du 7ème jour

Les passagers sont invités à se faire tester 7 jour après leur arrivée

Pour parvenir au vert, et étant donné les craintes de contamination lors des voyages en avion, il faut continuer à tester. Il est conseillé aux personnes revenant de métropole de retourner se faire tester le 7ème jour après leur retour, « le rectorat le demande aux enseignants concernés. » Mais tous les voyageurs sont invités à adopter cette stratégie. « »

Sur un département toujours classé en urgence sanitaire jusqu’au 31 octobre, il est recommandé de ne

« pas baisser la garde ».

https://lejournaldemayotte.yt/2020/08/24/covid-le-vert-a-portee-de-nez-a-mayotte/

(7)

Insécurité : Inquiétude du monde économique

Le monde économique à Mayotte, est inquiet face à l’insécurité et la montée de violence qui touchent le département. Les acteurs économiques se sont vu samedi et ont échangé avec la CCI, sur la situation et les moyens à mettre en place pour faire y face.

Ce sont des acteurs économiques offensifs qui se sont retrouvés, las de subir des crises répétitives alors que la crise sanitaire est en cours et que certains paient encore les conséquences des manifestations contre la vie chère, ou l’insécurité de 2018. Après avoir énuméré un certain nombre d’incohérences constatées à Mayotte comme l’existence de zone de non droit dans les hauteurs de Kaweni et Majicavo, d’actions non coordonnées des

institutions, ces acteurs économiques s’inquiètent d’un possible point de non-retour si l’Etat n’agit pas en conséquence pour lutter contre l’insécurité. Ils prônent par ailleurs une forte mobilisation et une union des syndicats patronaux et corporatifs. Certaines pistes d’action ont émergé à l’issu de la réunion, comme déposer plainte contre l’Etat, organiser une journée ile morte, mettre les décideurs politique face à leurs responsabilités, mobiliser des entreprises au travers des membres des syndicats ; un collectif d’entreprises pourrait aussi voir le jour dans le but d’agir uniquement sur le sujet de l’insécurité.

https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/insecurite-inquietude-du-monde-economique-864864.html

(8)

Ile de la Réunion

Avec la collaboration de la Cié des Dirigeants et de son Président Joël PERIGAUD

Le nombre de cas confirmés de Covid 19 à La Réunion a fortement progressé au cours des dernières semaines et cette progression s’accélère. La Préfecture

rappelle les règles pour l’organisation des rassemblements.

LINFO.RE – créé le 26.08.2020

Le nombre de cas confirmés de Covid 19 à La Réunion a fortement progressé au cours des dernières semaines et cette progression s’accélère. Le taux d’incidence (nombre de cas positifs rapporté à 100 000 habitants) est ainsi passé de 5,2 dans la semaine du 2 au 9 août à 26,5 du 10 au 16 août. Le taux de positivité (nombre de tests positifs/ nombre de tests réalisés) est passé de 0,5 à 1,9 %, sur la même période, marquant une circulation active du virus. Derrière ces données, l’examen des circonstances de contamination montre l’importance des événements festifs comme facteur de la propagation du virus sur le territoire.

Dans ce contexte préoccupant, Jacques Billant, Préfet de La Réunion rappelle que les rassemblements de loisir de plus de 10 personnes sont interdits dans l’espace public (plages, espaces collectifs, forêts, plages...) depuis le 22 août jusqu’au 13 septembre.

Il convient d’être tout particulièrement vigilant lors des fêtes familiales, amicales ou privées organisées notamment à l’occasion des anniversaires ou des mariages, qui sont trop souvent à l’origine de contaminations (« clusters »).

Enfin il est rappelé que les bals et activités dansantes ne peuvent, de par leur nature, s’organiser dans le respect des gestes barrières et sont donc interdits.

CHU : Les visites limitées à compter de ce mardi

A compter de ce mardi, les visites sont limitées à une heure par jour et par personne par patient.

De nouvelles modalités dictées par le CHU de La Réunion en raison de la recrudescence du nombre de cas de Covid-19 dans l’île. Le communiqué de la direction :

Mardi 25 Août 2020

Compte tenu de l’évolution de la COVID-19 à La Réunion, le CHU de La Réunion met en place de nouvelles modalités de visites des familles et des associations.

Elles sont ainsi limitées à 1 heure par jour et une seule personne par patient, en maintenant

(9)

l’absence de contacts physiques avec le patient et le respect strict des gestes barrières. Pour rappel, le port du masque en continu est obligatoire dès l’entrée dans notre établissement.

Par ailleurs, dans un souci de protection des personnes âgées fragiles ou présentant un risque accru, ces règles sont susceptibles d’être aménagées et feront l’objet d’une communication régulière.

Pour rappel, les visites sont strictement interdites aux personnes rentrant de voyage ou cas contact.

Ces mesures s’appliquent à compter du 25 août 2020, dans tous les services du CHU.

Sébastien Lecornu à La Réunion : la CPME Réunion s’associe à la Vision 2040 d’un plan de relance spécifique et adapté

25 août 2020

Dans une interview accordée à Outremers 360, Eric Leung, le Président de la CPME Réunion, nous livre son analyse de la première visite du Ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu à La Réunion.

Il était venu porteur d’un message clair et audible : l’Etat sera au rendez-vous des enjeux de la crise sanitaire, à La Réunion, comme dans l’Hexagone. Une crise sanitaire aggravée par une réalité économique et sociale source de profondes inégalités, malgré des efforts collectifs importants.

Le Président de la CPME Réunion, Eric Leung, reconnait d’ailleurs que « grâce à la mobilisation de l’Etat et des collectivités locales et surtout au courage et à la détermination de nos entreprises, nous avons réussi à préserver notre écosystème économique et social ».

Pour cette première visite, le Ministre espérait aussi convaincre les acteurs réunionnais que la singularité des Outre-mer n’était pas oubliée du logiciel présidentiel. Le Ministre Lecornu a donc rencontré beaucoup de personnes, entendu de nombreuses doléances et partagé le diagnostic d’un élan à retrouver pour une croissance réunionnaise plus inclusive. Les acteurs du tourisme, du digital, de l’agriculture, du logement ont eu droit à des attentions particulières. Des chiffres ont été annoncés mais regrette Eric Leung, « pas de mesures précises n’ont pour l’instant émergé de ces échanges » mais plutôt des pistes.

Il est vrai que pour le Président de la CPME Réunion, le Ministre des Outre-mer « n’était pas venu apporter des solutions toutes faites mais indiquer quelques-unes des orientations du futur plan de relance national élaboré par le Premier Ministre. On sait maintenant qu’il se déclinera sur chaque territoire de façon spécifique et graduelle ».

Dans l’attente des arbitrages du Gouvernement, le Ministre Lecornu a reconnu l’urgence à

poursuivre les mesures de sauvegarde et profiter d’une certaine euphorie avec l’abandon des

(10)

visant « La Réunion 2040 ». Entre ces deux vagues de mesures, « le tuilage sera vital » selon Eric Leung.

A l’invitation de @didier__robert, j’ai participé à la cellule de continuité économique avec les acteurs socio-économiques de l’île. Nous avons dessiné ensemble les axes de la #relance à La Réunion. Derrière ce plan, c’est la bataille de l’emploi que nous devons ensemble gagner ! pic.twitter.com/k5S01kAt2b

— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) August 18, 2020

Pour cela, La Réunion pourra bénéficier du plan de relance européen, négocié par

@EmmanuelMacron à Bruxelles. Jusqu’en 2027, c’est 300 millions d’€ supplémentaires, soit 2 milliards d’€ au total qui pourront être mobilisés dans ce cadre.

— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) August 18, 2020

La CPME Réunion a insisté sur la promesse présidentielle de sauver le maximum d’entreprises et d’emplois et son engagement à favoriser une relance pérenne. « L’enjeu pour notre île est d’autant plus grand qu’on ne peut accepter que le retard de développement entre La Réunion et les autres départements français soit encore de 30 % malgré des années de politiques spécifiques et de larges soutiens financiers. Ce retard interpelle sur l’efficacité des investissements publics réalisés et les efforts de compétitivité encore à faire au sein de nos entreprises».

Pour Eric Leung, « si depuis 2007, la pauvreté a sensiblement reculé, on ne peut accepter qu’elle reste beaucoup plus importante que dans l’Hexagone (38 % à La Réunion contre 14% au national)

».

Face à ces enjeux, la CPME plaide non pas pour « plus d’Etat », mais pour « mieux d’Etat. « Il faut que les mesures atteignent mieux le cœur économique de La Réunion, c.à.d. nos TPE-PME. Il faut que ces mesures contribuent à plus de création de valeur et plus d’emplois, au profit de l’ensemble des Réunionnais ».

Et le Président de la CPME Réunion d’ajouter : « Nous le ferons aux cotés d’un Etat stratège, capable d’accompagner les acteurs réunionnais dans la mise en œuvre d’un CAP, un Contrat territorial pour un Avenir Partagé, pour une croissance inclusive et durable ».

Pour le président de la Confédération des TPE-PME, « les acteurs engagés à porter ce Cap

s’engageront pour que chaque euro distribué à La Réunion puisse bénéficier autant aux entreprises, qu’aux salariés et à l’ensemble de la population».

Et en écho aux réflexions du Ministre de l’outre-mer, il pense que « ce contrat pourrait s’articuler autour de secteurs prioritaires comme le tourisme durable, la valorisation de notre potentiel agricole et de notre biodiversité. Un contrat pour une transition écolo-nomique vers une économie plus durable et inclusive qui serait notamment axé sur l’ancrage territorial, des investissements dans des secteurs à fort potentiel d’emploi et la transition écologique ».

A ses yeux, « il ne s’agit pas de répondre à des modes ou à des slogans. Mais dans un souci d’équité

économique, de doter nos entreprises d’outils leur permettant de générer plus de richesses avec

l’ambition de combler certains de nos retards ».

(11)

Pour l’organisation patronale, le Plan de relance ne doit pas être de simples mesures conjoncturelles.

Elle adhère donc à une Vision 2040 qui placera La Réunion sur une nouvelle trajectoire de développement pour les 20 prochaines années.

Eric Leung annonce d’ailleurs que la CPME discutera prochainement, avec les partenaires sociaux, de pistes de travail pour La Réunion et les Outre-mer. « Des idées pour une nouvelle planification territoriale garante d’un meilleur ancrage territorial ». Les propositions du syndicat seront par la suite partagées avec le futur Haut Commissaire au Plan. Des idées pour« Choose La Réunion » déclare-t-il dans un clin d’œil au Président de La République.

M. Lecornu avec les acteurs du tourisme, avant une visite au pont suspendu

20 août 2020

Le Ministre des outre-mer conclura sa première visite à La Réunion dans ses nouvelles fonctions par une visite du chantier du Pont suspendu de la Rivière de l'Est.

Le Ministre des outre-mer s’entretient ce jeudi après-midi avec 12 acteurs du tourisme

réunionnais à la ferme-auberge La Cayenne de Sainte-Rose… Si aucune annonce n’est prévue à l’issue de ce déjeuner de travail, ces échanges devraient permettre d’influencer les mesures tourismes du Plan de relance économique pour La Réunion. Le Ministre enchaînera avec une visite du chantier du Pont suspendu de la Rivière de l’Est.

Après une visite du chantier du Bras-de-la-Plaine en compagnie de la secrétaire d’Etat à la biodiversité Bérangère Abba, ce jeudi matin à l’Entre-Deux, le Ministre des outre-mer Sébastien Lecornu s’est rendu dans la matinée dans les hauts de Saint-Benoît (au Cratère) pour rencontrer les acteurs du monde agricole, pour cette dernière journée de visite ministérielle.

Le Ministre a enchaîné en tout début d’après-midi avec un “déjeuner de travail” avec 12 acteurs du tourisme réunionnais de tout horizon (agence de voyages, compagnie aérienne, gîte de France, location de voiture, etc.). Durant ce déjeuner, chacun devrait pouvoir prendre la parole et interroger le représentant du gouvernement sur les mesures que celui compte prendre pour aider le secteur du tourisme réunionnais à se relever de cette crise qui l’a laissé exsangue, ainsi que sur le devenir à plus long terme du tourisme réunionnais. Pour les annonces, il faudra malgré tout attendre la semaine prochaine au moins, et la présentation du plan de relance devant le Parlement par le Premier ministre Jean Castex.

Le Ministre des outre-mer achèvera sa dernière journée à La Réunion par une visite du chantier de

réhabilitation du Pont suspendu de la Rivière-de-l’Est.

(12)

Union des Comores

Covid-19 I «25% de la population » en contact avec la maladie

27/08/2020

La Covid-19 a-t-elle été vaincu en Union des Comores ? C’est l’impression qui ressort. Les masques sont très peu portés. Et quand ils le sont, ce n’est pas dans le bon sens. Personne ne semble s’en formaliser pourtant le danger est toujours là. Et au-delà du port du masque ce sont toutes les mesures anti-Covid qui sont malmenées. Un risque accru qui risque de nous mettre tous en danger si les choses restent en l’état. Partout dans le pays, il y a un relâchement des mesures barrières pourtant fortement recommandées pour lutter contre la pandémie de Covid-19 dans un contexte d’ouverture prochaine des frontières. Dans les rues de la capitale et ailleurs, peu sont ceux qui portent le cache-nez. Et quand ils le portent c’est à la façon d’un nœud papillon. Le masque est noué comme un nœud pap’, très loin de la bouche et du nez qu’il est censé recouvrir. Les forces de l’ordre n’en ont cure et verbalisent de moins en moins les récalcitrants du masque. Quant au pouvoir, il s’accommode bon an mal an de ce bout de tissu qui rend la respiration si laborieuse. Ces derniers temps, ces messieurs le portent plus comme ils porteraient une cravate…

Un bon signe ? Et comme pour conforter la thèse des tenants de la Covid-19 vaincu, les deux derniers bulletins ne font état d’aucune nouvelle contamination au niveau du territoire national. Un bon signe ? Sans doute. « Nous avons prélevé les candidats au départ à l’étranger la semaine dernière et nous n’avons eu aucun cas négatif à Ngazidja », a expliqué le Dr Ibrahim Djabir, membre du Comité de prise en charge. Une recherche active qui n’a révélé aucun cas de la maladie,

« des résultats confortants » pour notre interlocuteur. « A Mwali, cela fait plus de 45 jours qu’il n’y a eu aucune déclaration de cas et à Ndzuani plusieurs jours », a noté Idjabou Bakari, de la cellule de communication de la Coordination anti-Covid 19.

100 personnes dépistées Peut-on dire alors dire que la crise de la Covid-19 est derrière nous ? Pas si vite. Il y a sûrement des signes encourageants mais la vigilance est toujours de mise chez les praticiens. Il y a une dizaine de jours, un dépistage à l’aveugle a été effectué sur 100 sujets.

Les résultats sont pour le moins étonnants. «Il est admis que si 60% de la population a été en contact avec le virus, l’on peut dire alors que la population est plus ou moins vaccinée, une immunisation qui dure entre 6 mois et 1 an», a réagi le Dr Anssufoudine Mohamed, cardiologue et membre du comité scientifique au niveau de Ndzuani. Ce qui nous ramène aux tests effectués à l’aveugle et de la situation dans le pays.

Les personnes présentant des cas graves « Nous avons testé au hasard le sang de 100 patients qui se sont rendus dans des laboratoires pour analyses diverses, et sur les 100 personnes dépistées réparties sur tout le territoire national, 24 personnes ont été en contact avec le virus sans le savoir », a révélé le cardiologue. 100 sujets, c’est un échantillon qui peut être perçu comme faible mais « c’est néanmoins, un échantillon plus ou moins représentatif de la population ». Les deux médecins estiment donc qu’environ 25% de la population comorienne ont été en contact avec le virus.

Conclusion : nous ne sommes pas hors de danger, d’ailleurs nous devrions nous demander si nous le serons un jour.

Mais toujours est- il qu’il y a une bonne nouvelle à signaler, c’est important de le souligner en cette période d’afflux de mauvaises nouvelles. Parmi les 24 personnes qui ont été en contact avec le virus, certaines présentaient des facteurs aggravants de la Covid-19. « Ce qui est étonnant, parmi les personnes testées de façon aléatoire, nous avons trouvé des gens qui étaient diabétiques, hypertendus, des sujets âgés et ces gens-là ont été infectés par le virus sans le savoir», a relevé le Dr Anssufoudine. En effet, les personnes présentant des cas graves de Covid-19 ont au moins une maladie chronique et chez nous la maladie est passée inaperçue chez plusieurs sujets dits «à risque». Explications ? Peut-être l’artéquick. Mais peut-être seulement.

Le docteur Djabir a surenchéri : « ces patients à risque, qui ont contracté le virus sans le savoir n’étaient évidemment pas répertoriés dans le registre national dédié à la pandémie ». Et de s’écrier, paraphrasant le chef de l’Etat : « Dieu lui- même », (mgu waye en langue nationale). Comme pour dire, nous avons été épargnés par la grâce du Tout-Puissant, si des patients avec des facteurs de risque n’ont présenté aucun signe de complication. Voilà pour la bonne nouvelle. Pour le reste, dans un contexte d’épidémie doublé de déni au pire ou de relâchement au moins, « l’appropriation des mesures par la population est un combat permanent », dixit Idjabou Bakari. Pourtant, et il le dit si bien, « avec le relâchement constaté, l’ouverture prochaine des frontières, le retour massif des comoriens bloqués à l’extérieur, la rentrée scolaire et l’ouverture des mosquées, il y a lieu de redoubler d’attention et plus que jamais de respecter les mesures barrières ». Et donc arrêter de porter le masque façon nœud pap’.

(13)
(14)

Seychelles

La France et la Belgique retirées de la liste des pays pouvant se rendre aux Seychelles, à cause de la hausse du Covid dans leur pays.

August 18, 2020

Au total, les Seychelles ont enregistré 132 cas positifs de COVID, dont 126 se sont rétablis. Les Seychelles n'ont signalé aucun décès lié au COVID-19. Le ministère de la Santé a révisé la liste des pays à partir desquels les visiteurs sont autorisés à se rendre aux Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental. «Nous avons vu que la liste s'est un peu contractée avec la suppression de la France et de la Belgique car l'épidémie est à nouveau en hausse dans leurs statistiques. C'est pourquoi ils ont été retirés des pays autorisés à ce moment-là », a déclaré Dr. Gedeon.

Le commissaire à la santé publique a déclaré que le changement de statut des pays est un problème pour le secteur du tourisme car il est difficile pour les visiteurs d'effectuer des réservations à l'avance. Les visiteurs de pays non autorisés ne peuvent voyager aux Seychelles que s'ils ont passé deux semaines dans l'un des pays autorisés. Alors que les Seychellois de tous les pays peuvent retourner dans la nation insulaire, mais s'ils viennent d'un pays qui ne figure pas sur la liste autorisée, ils seront tenus de se rendre dans des installations de quarantaine.

Dr. Gedeon a déclaré qu'il se passait des choses aux Seychelles, qui rendait difficile pour le ministère de la Santé de mieux gérer le risque car le risque zéro n’existe pas.

Un problème qui a été soulevé par certaines entreprises touristiques est que certains visiteurs ne séjournent pas dans des hébergements agréés et certains établissements locaux accueillent des touristes sans autorisation. Dr. Gedeon a déclaré que pour ces visiteurs, lorsqu'ils postuleront pour leurs tests PCR de sortie, ils devront révéler où ils séjournaient et s'il s'agissait d'un hébergement non approuvé, cela sera signalé aux autorités compétentes.

Il a réaffirmé que les rassemblements de masse comprenant des spectacles musicaux et des fêtes avec un grand groupe de personnes restent interdits. Cinq marins espagnols de la flotte de pêche opérant dans les eaux des Seychelles qui étaient déjà en mer ont été testés positifs au COVID-19, portant le total à six cas actifs dans la nation insulaire, a déclaré mardi un haut responsable de la santé.

Le commissaire à la santé publique, Jude Gedeon, a déclaré lors d'une conférence de presse que les marins de l'un des navires partis pêcher en juillet avaient développé des symptômes en mer. Il a déclaré que les marins avaient été exposés au virus avant de partir, bien qu'ils aient été testés négatifs auparavant. « Le navire est revenu avec 35 marins et nous en avons testé 11 au cours du week-end, dont cinq positifs. Nous allons tester les 24 restant. Le navire est en quarantaine avec tous les marins », a ajouté Dr. Gedeon.

Les cinq cas actifs nouvellement découverts s'ajoutent à un volontaire nigérian des Nations Unies

qui se trouve toujours dans le centre d'isolement. Au total, les Seychelles ont enregistré 132 cas

positifs de COVID, dont 126 se sont rétablis. Les Seychelles n'ont signalé aucun décès lié au

COVID-19.

(15)

Le contrôle à l’aéroport des Seychelles passe au numérique, amélioration de la collecte de données et analyse des risques

August 25, 2020, Tuesday

Avec le lancement du service en ligne, les personnes entrant aux Seychelles n'auront plus besoin de remplir

manuellement les formulaires et d'envoyer des documents à l'autorité sanitaire. Au lieu de cela, ils devront télécharger les documents requis, une photo et remplir le questionnaire

Les voyageurs venant aux Seychelles pourront bientôt soumettre leurs documents de voyage en ligne, ce qui facilitera la collecte de données et l'analyse des risques pendant et après la pandémie COVID-19. La mise à niveau est rendue possible grâce à la signature d'un protocole d'accord entre la nation insulaire et Travizory Border Security.

Travizory est une entreprise basée en Suisse qui aide les gouvernements à numériser leurs systèmes d'entrée aux frontières. Son système d'autorisation de voyage de santé capture les informations d'identité et de santé directement du voyageur, effectuant une évaluation des risques en temps réel et déterminant l'admissibilité au voyage d'une personne. « Les gouvernements ont besoin de sécurité et pour le moment, cela pourrait être dû au COVID-19. Notre système permet aux gouvernements d’obtenir des informations avant le voyage d’une personne, auxquelles l’intelligence artificielle est appliquée pour déterminer le risque qu’elle représente », a déclaré le directeur général de la société, Renaud Irminger.

Le gouvernement des Seychelles ne paiera aucun frais pour ce système, mais tous les voyageurs venant dans la nation insulaire devront payer des frais de 50 $ ou 150 $ lors de la soumission de leurs documents en ligne. Les frais de 150 $ s'appliqueront uniquement pour les soumissions urgentes et tardives. Le secrétaire principal de l'Aviation civile, des ports et de la marine, Alan Renaud, a déclaré à la SNA que les Seychelles se sont penchées sur la sécurité des frontières avant même le COVID-19, cependant, l'épidémie de pandémie a accéléré le processus. « Lorsque le groupe de travail des Seychelles cherchait à rouvrir les frontières et que nous avions identifié que nous devions demander aux passagers d'envoyer des informations là où l'autorité de la santé publique était en mesure de contrôler les passagers. Nous essayions de le faire en interne et lorsque Travizory nous a montré leur version mise à jour qui incluait cela, nous avons réalisé qu'ils avaient résolu le problème que nous essayions réellement de résoudre », a déclaré M. Renaud.

Pour le moment, un voyageur pour les Seychelles - 115 îles de l'océan Indien occidental - doit soumettre un test PCR négatif effectué 72 heures avant le voyage et remplir un formulaire, fournissant des détails sur les vols et l'hébergement, entre autres, qui doivent tous à envoyer à visiteur@health.gov.sc. «Le problème avec la façon dont nous faisons les choses en ce moment est que c’est très manuel. Les voyageurs ont beaucoup de formulaires à remplir et dans les coulisses, il y a une équipe de l'Autorité de la santé publique qui doit parcourir manuellement chaque demande. Cela peut être fait lorsque vous avez environ 50 passagers sur un vol, mais lorsque nous commençons à voir le tourisme reprendre, cela deviendra soudainement très ingérable », a déclaré M. Renaud.

Avec le lancement du service en ligne, les personnes entrant aux Seychelles n'auront plus besoin de remplir

manuellement les formulaires et d'envoyer des documents à l'autorité sanitaire. Au lieu de cela, ils devront télécharger les documents requis, une photo et remplir le questionnaire. Le premier pool regroupera les personnes dont les informations semblent bonnes. À leur arrivée aux Seychelles, ces personnes bénéficieront d’une procédure d’entrée accélérée. Le deuxième groupe relèvera de la « question à l’arrivée ».

Une personne qui appartient à cette catégorie devra fournir plus d'informations à l'immigration. Le troisième groupe sera «test à l'arrivée ». « Tout le monde devra faire son test, mais en raison des circonstances, nous devons vraiment être en sécurité afin que certaines personnes soient signalées pour des tests » , a expliqué M. Irminger. La quatrième

catégorie sera « mise en quarantaine à l'arrivée » et ce sera le cas des Seychellois arrivant des pays à haut risque. Pour le moment, les Seychellois qui arrivent d'un pays non autorisé sont autorisés à entrer mais à leur arrivée, ils devront se rendre dans un établissement géré pour être mis en quarantaine.

(16)

Afrique

« L’Afrique doit miser sur une protection tarifaire plus importante de son agriculture » (Jacques Berthelot)

Avec l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf), plusieurs opportunités s’annoncent pour les pays dans différents pans de l’économie. De grands espoirs sont fondés en particulier sur les échanges agricoles intérieurs, compte tenu du déficit alimentaire et de l’importance des emplois agricoles. Si cet optimisme ne se dément pas dans les différents discours ou rapports publiés ces dernières années, il faudrait toutefois prendre le temps de consolider d'abord les Communautés économiques régionales (CER) et tenir compte des spécificités agricoles sous peine d’essuyer des désillusions, selon Jacques Berthelot, agroéconomiste et spécialiste des politiques agricoles. Dans une interview accordée à l’Agence Ecofin, l’expert décrypte les - différents enjeux agricoles de la ZLECAf.

21 août 2020

Agence Ecofin : Le lancement de la ZLECAf fait naître beaucoup d’espoirs en matière d’amélioration des échanges de produits agricoles sur le plan continental. Partagez-vous cet optimisme ?

Jacques Berthelot : Je pense, pour ma part, qu’il s’agit d’un projet très intéressant qui n’a du sens qu’à long terme. C’est un objectif très louable, mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Je constate malheureusement que le projet est mis en œuvre de façon précipitée parce que les Communautés économiques régionales (CER) sont loin d’avoir achevé leur intégration régionale, y compris sur le plan de l’élimination des droits de douane, comme l'a constaté l'examen des politiques commerciales de l'UEMOA par l'OMC, en septembre 2017, et a fortiori cela est-il vrai dans la CEDEAO.

Jacques Berthelot : « Un projet très intéressant qui n’a du sens qu’à long terme ».

Même si des produits agricoles comme non agricoles importés hors CEDEAO sont déjà dédouanés par exemple à Dakar, Tema, Lomé ou Abidjan, et devraient entrer dans les autres pays sous le régime de la libre pratique, leurs besoins budgétaires les conduisent à des prélèvements divers même s'il ne s'agit pas d'une réimposition des droits de douane perçus dans ces ports. Et il y a surtout les prélèvements illicites des diverses forces de l'ordre comme les douaniers, les militaires, les gendarmes ou les agents de police qui peuvent être supérieurs aux droits de douane et qui freinent beaucoup l'acheminement des produits.

« Et il y a surtout les prélèvements illicites des diverses forces de l'ordre comme les douaniers, les militaires, les gendarmes ou les agents de police qui peuvent être supérieurs aux droits de douane et qui freinent beaucoup l'acheminement des produits. » En promouvant la ZLECAf, l'Union africaine oublie les multiples contraintes qui font obstacle à son intégration. Je veux parler des déficits en infrastructures, notamment de transport ; de l'accès à l'énergie et à l'eau ; de compétences techniques ; de l'accès au crédit à des taux raisonnables ; de la forte disparité des politiques monétaires et des taux de change, en particulier l'absurdité du maintien du franc CFA dans l'UEMOA et la CEMAC ; des énormes écarts dans les droits de douane, notamment agricoles, et dans les niveaux de vie, etc. Pour revenir sur les transports, il est moins cher de faire venir les produits chinois jusqu’à Lagos que de les faire venir du nord du pays (Nigeria, Ndlr). C’est pareil pour le maïs américain, dont le transport de Chicago à Lagos coûte moins cher que le convoyage depuis le nord du pays.

Tout cela pour dire que la ZLECAf est un projet légitime qui risque de faire flop tant que les CER ne seront pas arrivées à renforcer leur intégration interne avec une harmonisation des règles de libre circulation des produits. La ZLECAf est un processus qui doit venir en complément de la consolidation des communautés économiques régionales, et parachever, à la fois, les libres échanges internes dans chaque communauté, le règlement des questions liées à tous les obstacles, notamment les prélèvements illicites réalisés par les agents des forces de l’ordre qui sont parfois supérieurs aux droits de douane eux-mêmes.

AE : Quid des effets bénéfiques anticipés de la baisse des droits de douane sur le commerce entre les pays africains ?

Jacques Berthelot : Lorsque l’on parle de baisse des droits de douane entre pays africains, cela ne signifie pas seulement au profit des citoyens africains. Il y a en Afrique de nombreuses multinationales étrangères, notamment européennes, présentes dans le secteur bancaire et le commerce de gros, notamment des produits agricoles et agroalimentaires. Ce sont elles qui seront les premières bénéficiaires de la libéralisation des échanges. Elles vont évidemment avoir tendance à concentrer leurs moyens dans les pays où elles sont plus compétitives pour profiter de la baisse des droits de douane, de façon à exporter vers les autres. Mais la baisse des droits de douane, que ce soient les taxes à l'exportation ou les droits à l’importation qui supportent la TVA, va pénaliser énormément les pays les moins compétitifs et creuser des trous dans les budgets publics, parce qu’il y a très peu d’entreprises qui payent des impôts sur les sociétés et très peu de particuliers qui payent aussi des impôts sur le revenu, et peu d’entreprises qui paient la TVA, en raison de la prédominance du secteur informel.

« Il y a en Afrique de nombreuses multinationales étrangères, notamment européennes, présentes dans le secteur bancaire et le commerce de gros, notamment des produits agricoles et agroalimentaires. Ce sont elles qui seront les premières bénéficiaires de la libéralisation des échanges. »

(17)

Concernant la ZLECAf, rien n’est encore clair sur une éventuelle mise en place de mécanismes de compensation pour les pays peu compétitifs sur le plan agricole, qui vont souffrir d’une perte de compétitivité importante avec la réduction de ces droits de douane.

Par ailleurs, lorsque les défenseurs de la ZLECAf disent qu’il faudrait absolument éliminer les droits de douane sur le commerce agricole parce qu'ils sont supérieurs à ceux sur les autres produits, cela ne tient pas compte du fait que l’Afrique reste très déficitaire dans ses échanges alimentaires.

« Mais avec la ZLECAf, c’est encore plus grave parce que c’est 90 % de droits de douane qui devront être supprimés. »

Si on ne tient pas compte des exportations des produits alimentaires de rente comme le café, le cacao et le thé, le déficit de la balance agroalimentaire est d’autant plus important. Il est absurde de constater que les décideurs oublient que les deux tiers des actifs d’Afrique subsaharienne et le tiers d'Afrique du Nord exercent dans l’agriculture, l’élevage ou la pêche. La suppression des droits de douane entre les pays membres de l’UA pose de graves problèmes. D'autant plus que les exportations agricoles de l’UE bénéficient de subventions massives et que cette dernière impose en plus à tous les pays qui ont signé des Accords de partenariat économique (APE) d’éliminer 80 % des droits de douane sur ses exportations. Ce qui est déjà un désastre pour les pays d’Afrique subsaharienne signataires.

Mais avec la ZLECAf, c’est encore plus grave parce que c’est 90 % de droits de douane qui devront être supprimés. Heureusement que le Nigeria, bien qu’il ait signé l'accord sur la ZLECAf, ne l’a pas ratifié parce que justement ce serait un désastre pour

l’agriculture nigériane qui a maintenu des droits de douane très élevés, bien au-delà d’ailleurs du Tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO, parce qu’il ajoute toujours des droits supplémentaires. Par exemple sur le riz le TEC est de 10 % et le Nigeria rajoute 50 %.

AE : D’après un rapport de l’UNECA, la ZLECAf devrait contribuer à l’amélioration des exportations africaines de produits agroalimentaires vers le reste du monde, d’ici 2022, avec des gains pour des produits comme le blé, les céréales, le sucre, la viande, le lait et les produits laitiers. Quelle est la part de vérité de cette assertion ?

Jacques Berthelot : Je pense que ces données sont complètement irréalistes. Les statistiques disent autre chose de la situation. Le déficit de l’Afrique sur ces produits est énorme. Pour ces quatre produits, le déficit était de 30 milliards de dollars en 2016, dont 19 milliards $ pour les céréales, 4 milliards $ pour le sucre comme pour la viande et 3,3 milliards $ pour les produits laitiers. L’Afrique n’exporte pratiquement pas de blé et les échanges minimums en blé en Afrique sont des réexportations d'importations du reste du monde.

« Même le plus grand investisseur africain, Dangote, est opposé à la ZLECAf parce qu’évidemment il tire avantage de la protection intérieure importante qu’il y a au Nigeria sur les importations de ciment, pour ne parler que de ce produit. » Cette profonde méconnaissance de la réalité des échanges agricoles souligne une des lacunes majeures du processus de la ZLECAf qui est de ne pas avoir associé à son élaboration un minimum d’organisations paysannes et d'ONG qui les assistent. Même le plus grand investisseur africain, Dangote, est opposé à la ZLECAf parce qu’évidemment il tire avantage de la protection intérieure importante qu’il y a au Nigeria sur les importations de ciment, pour ne parler que de ce produit.

AE : Certains estiment que la ZLECAf peut permettre aux pays africains de peser dans les négociations agricoles, notamment à l’OMC. Quel est votre avis sur le sujet ?

Jacques Berthelot : La ZLECAf ne va pas du tout renforcer le pouvoir de négociation de l’UA au niveau mondial. Les CER ne sont pas membres de l’OMC et tant que cela ne sera pas le cas, elles n’auront pas le pouvoir de peser dans les négociations à l’OMC, qui ne portent que sur les droits de douane consolidés et non sur les droits appliqués. Ce qu’il faut est que chacune des CER – que ce soit par exemple la SADC, l'EAC, la CEDEAO ou la CEMAC – devienne membre de l’OMC, un statut qui leur permettra de faire ce que la plupart des grands pays font actuellement : relever leurs droits de douane appliqués en fonction des besoins de protection du marché tant que cela ne dépasse pas le niveau des droits consolidés.

« Heureusement que le Nigeria, bien qu’il ait signé l'accord sur la ZLECAf, ne l’a pas ratifié. » Par ailleurs, le gros danger est qu’au-delà de la ZLECAf, l’ambition est aussi de mettre en place un TEC continental. Pour l’instant, ça n’a pas encore été adopté, mais l’UNECA [Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Ndlr] pousse à cela, en estimant que le TEC permettrait d’augmenter les importations, mais aussi les exportations. Elle s’appuie pour cela sur un raisonnement de courte vue qui consiste à dire que la baisse des droits de douane sur les importations extra-africaines permettra d’importer à moindre prix les consommations intermédiaires et les biens d’équipement ; ce qui, associé au coût du travail en Afrique,

(18)

manufacturés.

« Je pense qu’avant d’instaurer un TEC au niveau de l’Afrique, il faut déjà rendre fonctionnels les TEC des CER qui existent et faire en sorte qu'elles obtiennent des droits de douane consolidés à l'OMC».

Mais cette manière de voir les choses fait l’impasse sur les multiples handicaps structurels de taille déjà évoqués, qui minent le développement de l’industrie manufacturière en Afrique. Je pense qu’avant d’instaurer un TEC au niveau de l’Afrique, il faut déjà rendre fonctionnels les TEC des CER qui existent et faire en sorte qu'elles obtiennent des droits de douane consolidés à l'OMC. Par exemple, même si tous les membres de la CEDEAO sont membres de l’OMC à titre individuel et y ont donc des droits consolidés, la CEDEAO n'en a pas, car elle n’est pas membre de l'OMC. Les 15 pays ne peuvent pas augmenter les droits de douane au-delà des 35 % pour les 130 lignes tarifaires du TEC qui ont été agréées depuis le nouveau TEC de 2015, et qui concernent surtout des produits alimentaires.

AE : La libéralisation tarifaire au niveau agricole semble plus contreproductive qu’utile, selon vous, pour le développement de l’agriculture africaine. Que préconisez-vous ?

Jacques Berthelot : Si on a la volonté politique d’aboutir à un continent qui à long terme réduirait son déficit alimentaire et deviendrait autosuffisant pour les produits alimentaires de base dans un contexte de très forte croissance démographique, il faut utiliser les moyens de protection utilisés par tous les pays développés, y compris ceux d’Asie, qui continuent à mettre des droits de douane très élevés sur les importations alimentaires. Tout ceci parce que les produits alimentaires ne sont pas comme les autres et dépendent fortement des aléas climatiques. Or, ces aléas vont être de plus en plus importants dans les prochaines années, selon les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

L’Afrique doit vraiment avoir le souci de protéger les agriculteurs qui représentent les deux tiers de la population au sud du Sahara et un tiers au Nord pour améliorer sa sécurité alimentaire avec des denrées qui peuvent être produites localement et pas forcément importées. Il faut donc assurer des prix rémunérateurs et stables à moyen et long terme aux agriculteurs pour qu’ils puissent investir en toute sécurité et aussi pour que les banques leur accordent des crédits parce qu’elles seront assurées que les agriculteurs auront donc des prix minimums qui leur permettront de rembourser ces prêts.

« L’Afrique doit vraiment avoir le souci de protéger les agriculteurs qui représentent les deux tiers de la population au sud du Sahara et un tiers au Nord pour améliorer sa sécurité alimentaire avec des denrées qui peuvent être produites localement et pas forcément importées.»

Evidemment, si on augmente les prix agricoles, à un niveau très supérieur à ce qu’ils sont actuellement pour assurer la rentabilité de la production (ceci par des protections douanières importantes), cela va pénaliser les consommateurs défavorisés, en fait la majorité des citoyens. Mais il faut alors mettre en place des aides alimentaires internes très élevées, comme celles utilisées en Inde et aux Etats-Unis ou au Brésil, qui permettent à la majorité défavorisée de la population de se procurer les aliments de base d’origine locale à des prix fortement subventionnés.

« Il faut développer la production des céréales locales.»

Le problème c’est que les consommateurs africains ont pris l'habitude de consommer les produits alimentaires importés, car moins chers que les produits nationaux du fait des fortes subventions dont les premiers bénéficient.

« Le problème c’est que les consommateurs africains ont pris l'habitude de consommer les produits alimentaires importés, car moins chers que les produits nationaux du fait des fortes subventions dont les premiers bénéficient.»

Il faut donc changer leurs habitudes alimentaires en taxant les produits importés tout en améliorant la transformation des produits locaux pour les rendre aussi faciles à consommer que le pain ou les pâtes alimentaires à base de blé. Il y a beaucoup à s'inspirer des tortillas de maïs d'Amérique centrale ou des grandes galettes de manioc du nord du Brésil. Il faut développer la production des céréales locales (mil, sorgho, maïs) et autres tubercules et glucides (manioc, igname, plantains) et protéagineux (niébé, soja), sur la base de méthodes de production agro-écologiques plus résilientes face au changement climatique. Quant au financement des aides alimentaires massives à mettre en place, cela pourrait se faire par des prêts à très long terme et très faible taux de l’Association internationale de développement (IDA), filiale de la Banque mondiale consacrée aux pays les plus pauvres.

Mais jusque-là, la ZLECAf n’a pas donné de signes sur le modèle alimentaire qu’elle va vouloir mettre en place.

(19)

« À côté du Covid-19, l'eau, l'autre urgence de l'Afrique »

TRIBUNE. Submergés par le Covid-19, n'en oublions-nous pas la question de l'accès à l'eau problématique pour une grande partie de l'humanité ?

23/08/2020 Le Point.fr Par Patrice Fonlladosa

Le Covid-19 ne doit pas faire oublier la réalité des problèmes d'eau et donc le risque de soif, sans compter les conséquences sur l'agriculture.

On se réveille le matin. Dans nombre de pays, on ouvre machinalement son robinet pour boire son premier verre d'eau de la journée. Problème : pas une goutte n'en sort… Ce pourrait être le début d'un film, non pas de science-fiction, mais d'anticipation. Entre 2000 et 2018, selon une ONG réputée, le chiffre des

populations d'Afrique subsaharienne qui n'ont pas accès à l'eau et l'assainissement a doublé, et ce, en dépit des efforts des États et des bailleurs de fonds.

Au-delà du stress hydrique, la soif guette

Les forums et les colloques se succèdent, tirant la sonnette d'alarme et illustrant l'urgence de la situation. Les plans, les projets et la bonne volonté dans le déploiement des politiques publiques semblent ne rien y faire.

Inexorablement, le monde s'en va vers la soif. Dans une forme immense d'indifférence… L'agriculture et l'irrigation – autosuffisance alimentaire oblige –, la déforestation, les pollutions diverses et la concentration urbaine qui ne faiblit pas, toutes ces causes sont bien connues, analysées. Aujourd'hui, ce sont déjà 25 pays sur 54 en Afrique(s) qui sont en situation de stress hydrique. Dans 10 ans, 60 % de la population mondiale rejoindra cet effrayant club des assoiffés, selon l'ONU.

Une nécessaire organisation On comprend cette « foire aux priorités » que sont, pour les journalistes, les chroniqueurs et analystes, le Covid-19, les questions de sécurité, de « croissance » et de redémarrage économique… mais acceptons de remettre au centre de nos énergies et de nos intelligences une organisation à même de permettre l'accès à l'eau pour le plus grand nombre. Parce que les solutions sont connues, elles existent, et la technologie continue de faire des progrès chaque jour : dessalement, réutilisation des ressources, rechargement des nappes, grands ou micro-barrages, réseaux du dernier kilomètre… : l'ingéniosité bouillonne.

Et les financiers ne sont pas en reste. Bailleurs de fonds internationaux, banques locales, fondations, et même acteurs du secteur privé motivés par des cash-flows, même faibles mais par essence récurrents, se mobilisent. En effet, comment, alors, interpréter l'alerte que l'un des premiers fonds d'investissement au monde, BlackRock, vient de lancer en citant le stress hydrique comme l'un des risques majeurs à court terme ? Pour les populations, mais aussi pour les industriels. Et ce n'est pas en Afrique mais en Allemagne que la baisse du niveau du Rhin a impacté le groupe BASF à hauteur de 250 millions d'euros en 2018…

Prendre la pleine mesure de la gravité de la situation : Si nous voulons parler d'urgence, un mot tant employé qu'il en a presque perdu son sens, alors oui, il faut se mobiliser sérieusement et de façon coordonnée pour assurer l'accès à l'eau potable pour tous, populations et industriels. Voilà l'objectif qui devrait être à l'agenda – et au premier niveau – des Afrique(s) pour 2021. C'est bien de la mise en œuvre d'une vraie volonté politique basée sur la vision – et non pas le calendrier électoral – que dépend cet accès à l'eau pour tous, source de vie et condition d'existence.

Références

Documents relatifs

Throughout the book, Gendlin gently emphasizes the personal growth aspects of this application of focusing and the basic tenets of intra- and interpersonal generosity and respect..

David : Il faut aussi que les gens puissent mieux choisir leur travail, même s’ils ne sont pas créateurs ou investisseurs, il faut qu’ils puissent s’épanouir dans un vrai

Si ces résultats étaient confirmés par d’autres études, cela signifierait que la réduction des impacts carbone des régimes alimentaires devrait être envisagée par ordre

• Le conseil municipal et l’ensemble des gestionnaires de la Municipalité accordent une attention particulière à l’endettement de la Municipalité et souhaitent ainsi se

Compte tenu de la valeur toujours plus grande que la société accorde à la préservation de l'environnement et à la qualité de la vie, nous pensons que six critères peuvent être

de 70 % d’infections qui est estimé nécessaire à l’arrêt de l’épidémie de Covid-19 (estimation basée sur sa contagiosité, i.e. L’épidémie repartira donc à partir

Antoine Schellenberger, Abdoulaye Diankha, Vivianne Judith Koyao-Darinest, Philippe Tcherniatinsky, Rachid Yahiaoui, Damien Maurice, Ghislaine Monet,..

Des taux de lipides de 8 à 16 % ont été retenus, le taux de 8 % correspondant à celui des formulations usuelles pour tilapias et le taux de 16 % correspondant au