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A propos de quelques-unes des applications socio-économiques de l'anthropologie

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A propos de quelques-unes des applications socio-économiques de l'anthropologie

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. A propos de quelques-unes des applications socio-économiques de l'anthropologie. In: Mélanges d'économie politique et sociale offerts à M. Edgard Milhaud. Paris : Presses universitaires de France, 1934. p. 237-254

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:111670

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1 / 1

(2)

A PROPOS DN OUETOUES-UNB$

Dn$ ÀpPilcÀîl0lï$ $0tl0-nmlï0ilIlQljil$

Dt ['ÀNîHR0P0t0tn]

nuCÈNN

PITTARD

Professeur à I'Université de Genève

Extrait des <t Mélanges Edgard Milhaud >

PARIS

LES PNESSES UNIVENSITAINES DE FNA'NCE

,1994

(3)

A

PROPOS

DE

QUELQUES.UNES

DES APPTICATIONS

SOCIO-ÉCONOMIQUES

DE

L'ANTHROPOLOGIE

Les Sociologues

-

pour nous ce terme est très étendu

-

et tous ceux qui, n'étant pas anthropologistes de carrière,

interprètent

polr

des {ins sociales

les faits de

biologie

humaine, ont, généralement, I'habitude d'utiliser tels quels, comme s'ils avaient une valeur absolue, les résultats des enquêtes anthropologiques.

Les

documents

qui ont

été

fournis

par

les recherches comparatives

sur le

poids de l,encéphale dans les deux sexes et dans les races I ceux rela'

tifs à la

stature, envisagée selon

la

diversité des milieux économiques

et

sociaux, sont parmi les plus fréquemment employés dans ces essais d'explication.

Ils

peuvent servir

.o**"

exemples de nos préoccupations actuelles'

sans doute de tels matériaux, naturellement d'un intérêt considérable, méritent, à cause de I'espèce envisagée, d'être utilisés, au delà des fins intellectuelles, pour des {ins pra- tiques.

Et

s'ils sont fréquemment évoqués lors des

_discus-

sions académiques,

ils le

sont aussi

par

les législateurs, au cours d,une discussion ou d'une réforme des conditions sociales, comme des arguments qu'on

voudrait

démons' tratifs. On I'a bien vu lors des débats relatifs au féminisme par exemple, où l'on a rapporté les recherches relatives au poids encéphalique dans les deux sexes I ou dans les discus-

sions relati.,r"* u11* conditions normales du travail, à I'orien- tation professionnelle, à l'amélioration de la vie économique

(4)

t38 MELANGES MILHÀUD

++*

dans les cadres sociaux les moins favorisés

-

ailleurs encore.

Et ce sont alors les travaux concernant la stature, son com- plexe, ou le poids du corps qui sont mis à profit.

De tels documents peuvent-ils être envisagés tels quels, sans contrôle appuyé ? Peuvent-ils être ainsi mis en valeur par des législateurs non préparés à les interpréter sainement ?

Qu'il soit

tout

d'abord bien entendu que

je

suis préoc- cupé, autant que n'importe qui, du souci social. Je constate que

la vie

collective est

loin

d'avoir résolu les questions qui se posent impérativement à tous ceux qui ont, comme

on dit, le cæur bien placé. Par comparaison avec les géné-

rations précédentes,

la

nôtre

a

déjà réalisé beaucoup de progrès. Mais

je

pense

qu'il y

en

a

beaucoup d'autres à

accomplir

et je

crois encore que chaque génération verra surgir des problèmes inconnus

à

ses prédécesseurs, parce que les conditions matérielles de la vie changent sans cesse

et posent, à chaque fois, des équations nouvelles. Cependant je suis persuadé que, pour résoudre avec

fruit,

avec succès, avec un caractère proche du définitif, les difficiles problèmes

qui

se posent

à

notre esprit

et à

notre conscience, pour modifier, avec

la

sécurité de bien agir, les constructions précédentes,

il

faut être solidement préparés, honnêtement documentés.

Il faut faire

æuvre strictement scientifique et ne pas s'emballer pour être obligés ensuite de revenir en arrière, car alors on risque de perdre tout le

profit

du che-

min parcouru.

IJn fait

bien certain, bien concluant vaut plus, comme valeur démonstrative, que cinquante pseudo- documents faciles

à

attaquer, que cinquante hypothèses

hasardées.

Mais comment discerner

le

bon

grain

de

l'ivraie

dans les récoltes massives qui nous sont amenées par tant d'obser- vatcurs ?

Les anatomistes, les médecins, les voyageurs instruits, les pédagogues, d'autres encore apportent

à la

Sociologie

(5)

AppLrcarroNs DE

L'ÀNTHRopoLocrE

239

les résultats de leurs observations; ils sont parfois

fort

pré' cieux, mais ils les apportent, pour ainsi dire, en vrac'

Il

est

in{iniment rare qu'ils aient, les uns ou les autres, la possibilité de les interpréter à la satisfaction de la vérité. Cette inter' prétation néeessite d'autres connaissances

et

souvent une

autre discipline intellectuelle que celles qu'ont

la

plupart de ces observateurs.

Il

ne faut pas oublier que I'Anthropo- logie est une science compliquée, réclamant beaucoup de

dùumentations et plus encore de réflexions, à cause de la complexité zoologique de I'espèce envisagée, àcause. de la délicatesse

du

mécanisme

qui

compose

la vie

humaine.

Il

faut que sans cesse elle fasse, si I'on peut ainsi dire, le tour comparatif de I'horizon. Sans doute elle a fourni assez d'ana' lyses

pour

essayer d'en confronter les résultats. Mais

il

fâut, pour ahorder de tels documents, beaucoup d'objectivité;

beaucoup d'esprit critique.

Trop

de gens

ont cru

que [a bonne volonté suffisait

pour introduire

dans

la

science

appliquée des

faits

nouveaux. Je veux donner

ici un

ou

dôux exemples des di{Iicultés

gu'on peut

rencontrer au cours des interprétations anthropologiques'

Depuis

un

certain nombre d'années 1e5 Manuels d'Ana- tomie ont pris

la

bonne habitude d'ajouter, après chaque description d'organe, une aïInexe comparative, car on s'est

up"rçrr, à

la

place d'une unité imaginée, de

la

variété de

càrtains caractères morphologiques. Mais ces comparaisons mêmes,

tout

intéressantes qu'elles soient, ne sont que des documents analytiques. Pour

qu'ils

prennent

toute

leur valeur,

il faut

en

*faire

I'interprétation. Lorsque celle'ci n'émane pas

d'un

spécialiste

- ici d'un

anthropologiste déjà rompu

au

métier

-

elle

est

forcément restreinte, insu{fisante, sans prolohgements philosophiques. La consta-

tation de telles variations n'a d'intérêt qu'en les rapportant à

tout

ce gue, dans le temps et dans l'espace, nous âvons appris sur le même sujet.

'il{algré

ses inévitables dé{icits, un

tel

apport est

tout

de même-rrn grand pas, puisqu'il est, pour les yeux du vulgaire,

la

démonstration que les individus humains ne sont pas

(6)

240

MÉLÀNcns MrlrrauD

tous identiques, qu'ils ne sont pas comme les milliers d,exem- plaires d'un journal tiré sur la presse d'imprimerie pour une même édition, ou

:gmme une pièce de mécanique fabriquée en série à

la

machine.

Il

peut

y

avoir entre les hommes habitant

un

même lieu, considérés

tout

d,abord,

par

un goup d'æil superficiel, comme semblables, de très g"ar,d"s différences morphologiques et descriptives, parce que s-orrv"nt ces hommes émanent cl'originer

"ihrtiq,r"s diffÊrentes. Ils possèdent donc, chacun, ler"". p"op"es caractères spécifiques.

En

outre,

le

développement des individus ne

*

fuia

p".

partout et toujours, selon l,âge, le sexe et la race, dans un rythme égal pour tous.

Il

faut, lorsqu,on pense aux appli- cations sociologiques, être bien convairrcr, à" ces variations.

Par exemple, dans un pays où l,on rencontre simultanément des élèves noirs, blancs, ou murâtres,

ils

sont roin d'avoir tous, au même âge et dans le même sexe,

-

en ne considérant que l'ensemble du corps,

*

la même stature et aussi

qui,

pratiquement, peut être infiniment important

_

les mêmes grandeurs relatives des parties principales composant ce corps. De

la

naissance à

l'état

adulte

ils

se montïeront dissemblables.

une

simple constatation comme cele-là est d'une grande signification sociare. Elle peut immédia- tement conduire à des réarisations pratiquer.

p"*

exemple,

dans un pays où ces trois groupes hrr.rrlirn vivent côte à

côte, comme

à

Cuba

- et

pour n,envisager gue ce seul les bancs scolaires dans une même

"1urr", composée par des élèves du même sexe

et

du même âge,'devrÀt, si l'on veut qu'ils soient des bancs normaux, des bancs adaptés

à une saine physiologie, être construits sur des types diffé- rents. chacun d'eux sera adapté aux espèces d'individus qui les occuperont.

A

un moment donné, on

a

entrepris, dans presque tous les pays européens

et

dans les Etàts-Unis,

â.*

"nq..êt",

sur le poids et la stature rles eqfants, Ceux-ci étaient *ôsu"és et pesés dans les écoles publiques

-

vont presque tous les enfants

-

et dans les écoles privées

-

ori ne ieuvent

aller que les enfants fortunés;

p"i,

répartis, po,r"^"huq..u

(7)

Àppr,lcÂTroNs DE

'1,'lNTunoPoLoGrE

24t

groupe d'âge, selon les subdivisions sociales et économiques"

Parmi les enquêtes les plus considérables faites sur ce module, on peut citer celle de Mackenzie sur les enfants des écoles'

de

Glascow.

Elle a porté sur

72.857 individus, les âges.

s'échelonnant

de

5

à

18 ans. Les filles

ont

été naturelle-.

ment séparées des garçons. Tous ces enfants ont été répartis.

en quatre groupes économico-sociaux (dont la'subdivision

peut

apparaître parfois

aux

confins de

l'arbitraire) :

les'

plus misérables;

-

ceux appartenant à la classe pauvre les aisés

-'

-

et en{in les riches. Chaque groupe d'âge a donné, une taille inférieure aux enfants de la première classe, c'est--

à-dire

à

celle des

plus

misérables;

la plus

haute taille,

moyenne était celle des enfant's riches.

Il

existe, entre les, deux classes économiques extrêmes, un décalage de stature' représentant la croissance moyenne d'une année. Autrement.

dit, les enfants < riches > sont, au point de vue de l'accroisse-' ment de leur taille, en avance d'un an sur les enfants < les.

plus misérables >.

Cette enquête, que nous pouvons prendre comme type' d'une recherche de ce genre, se heurte à plusieurs critiques.

Deux doivent être indiquées comme susceptibles de vicier"

immédiatement

les

interprétations

{u'on

voudra tenter.

Tout

d'abord

la

hauteur de

la

stature, que

I'on

prend- comme étalon des bonnes ou des mauvaises conditions de.

l'existence matérielle, est.elle

une

expression exacte d'un- développement physiologique favorable

?

Autrement dit,,

les enfants les plus grands de la série Mackenzie doivent-ils' être considérés, de par leur grande taille, comme particuliè-"

rernent favorisés, pour parcourir le cycle de la vie ?

Ensuite, quelles étaient exactement les qualités ethniques' des enfants mesurés par Mackenzie?

Sur

le

premier point, sans avoir

la

possibilité d'entrer' dans des détails qui nous entraîneraient trop loin,

je

vou-- drais faire constater que rien n'est moins prouvé que cet- argument

-

que l'on suppose a priori positif ----: que pres![ue:

tous les auteurs sociologues supposent

-

et aussi beaucoup.

de

médeci

qui veut qu'une haute taille soit la mar![u6

(8)

242

MÉLANGEs Mrr,rrauD

indubitable des bonnes conditions physiologiques. Je serais tenté de dire que le contraire a bien des chances d'être vrai.

On a, sur la résistance à la fatigue des hommes, basée sur les

qualités de

la

stature, des documents

qui

sont en nette

opposition avec

la

croyance ci-dessus.

Faut-il

rappeler que des compagnies d'assurances américaines,

"y"nl- f"it

une enquête sur la morbidité et la mortalité en fonction de

la taille, ont

conclu

au

déficit physiologique des hautes staturesl ?

Le moment oir I'enquête est ordonnée doit être égal pour tous

et

aussi, dans

un

cadre géographique plus ou moins étendu, le lieu même de cette enquête, citadin ou rural, a son importance. Chez tous les individus la taille est plus élevée

le matin que le soir.

A la fin

d'une journée, surtout si elle

a

été dure, les écrasements des corps vertébraux

et

des

articulations tassent le corps. Ce

fait

est bien connu.

Dans une région considérée, où la race a quelque chance de n'être pas trop métissée, la taille moyenne des citadins est plus élevée que la taille des ruraux. J'ai essayé autrefois d'expliquer cette di{Iérence.

La

moindre rudesse générale

du travail

citadin, surtout lorsqu'on l'envisage chez les enfants, explique en partie la stature plus élevée, à âge égal,

de ces enfants et aussi, cela va sans dire,

la

stature plus élevée des adultes habitant les villes.

Il faut

également faire intervenir dans ce débat ce que

j'ai

appelé, d'un mot d'ailleurs mal choisi,

la

sélection médicale.

Elle

est faite au

profit

des citadins, mieux défendus contre

la

maladie et la mort par toutes les organisations hospitalières

:

hôpi- taux, cliniques, etc., et dont la survie augmente la moyenne de

la

taille. En effet, ces malades, ayant survécu,

ont

été pendant un temps plus ou moins long, dans la position éten- due, favorable,

surtout lors

des maladies infectieuses, à

I'allongement du corps.

(t) Au surplus, une errquête de cette nature devrait tenir compte de Ia qualité ethnique des sujets co'sitlér'és. si elle est faite e' Ecosse, ou ei sarclaig.r'", pu"

exemple, elle donnera des résultats absolument différents. Il y a des" hautes statures qui sont_normales (Nordiques, etc.) et des petites statrires qui ne sont pas moins normales.

(9)

Àppr-rcarroNs DE

l,'ÀNTERopoLoGrE

243 Un phénomène extraordinaire

-

![ui, déjà, est certain dans

plusieirrs pays

-

se révèle en ce moment-ci

:

d'une géné'

ration à I'autre la stature augmente. Elle augmente partout, dans les villes

et

dans les campagnes, chez les favorisés et chez les autres. cette modi{ication nous est enseignée par les statistiques des recrutements militaires. Nous ne pou- vons donc -pr"le",

en I'espèce, que de

la taille

masculine I

mais tout nàus indique que les individus féminins sont dans le même cas. Jusqu',à présent elle semble augmenter partout dans ces cadres zoologiques que sont les races.

un

tel phé- nomène est-il heureux pour l'espèce (nous

ne le

croyons

pas)

et

comment I'expliquer

? S'agit-il

d'une rnutation

génerafsoe à tous les êtres humains, quels que soient leurs irigines et leurs milieux ? Quelle en serait alors

la

cause ?

J'ai'impliqué pour ma

part,

au moins comme une expli' cation

pu"il"tt"

valable seulement pour les < civilisés >, le

machinisme de plus en plus étendu partout' Beaucoup de rudes travaux campagnards, jadis accomplis par les seules

actions humaines, sont aujourd'hui con{iés

à la

machine'

Il y

a donc moins d'efforts de la part des hommes.

Il

résulte

"rr.o"", de

cette transformation,

une

augmentation des heures de repos

-

ce fait, à

lui

seul, est déjà une cause effi-

ciente de l,Jugmentation de

la

stature; on vient de le voir ci-dessus. Mais ce n'est

qu'une petite partie d'une expli- cation di{ficile.

++*

savoir la

qualité ethnique des individus mesurés est une des conditions essentielles d'une enquête bien ordonnée.

Les savants non spécialisés ignorent trop, beaucoup trop,

les

résultats

de

I'anthropologie ethnologique' Dans une

discrimination raciale, |a taille a, comme caractère moyent une valeur de diagnostic di{Iérentiel,

tout

comme la couleur de la peau. Elle est loin d'être la même chez tous les groupes

humains considérés. Elle est, en

tant

que

fait

général, un phénomène ,héréditaire comme

la

forme

du

crâne

et

la

(10)

244

uÉr,lNcns MrLrrÀuD

qualité des cheveux.

Il y

a des races de petite taille et des races de grande taille, comme

il

y a des races brachycéphales

et dolichocéphales.

Il

est aujourd'hui facile de dressËr des

cartes de leur répartition en Europe. Les Danois sont, en moyenne, plus grands que les Italiens, et les Écossais sont plus grands que les Danois. Aussi loin que.nous puissions remonter dans le passé (nous avons des documents depuis le Néolithique),

il

ser'ble qu'il en a toujours été ainsi chez ces

groupes mêmes,

et, à

vue humaine,

il cn

sera toujours ainsi dans I'avenir.

Tous les continents renferment des races grandes, des races moyennes et des races petites. Plusieurs d'entre elles

sont aujourd'hui, dans ces cadres géographiques étendus, assez bien délimitées. Aucun

État

ne peut se targuer d'en- fermer, dans ses limites politiques, une race prrr". Toute- fois, en ne considérant que l'Europe

- le

continent dont Itanthropologie est

la

mieux connue

-

nous trouvons, en certains lieux, des contingents humains rerativement homo- gènes, c'est-à-dire des groupes chez qui les enquêtes révèlent de très forts pourcentages d'individus ayant des caractères morphologiques et descriptifs semblables. Ainsi, des régions

importantes de

la

Norvège, divers territoires

du

plÀteau

central français, les versants occidentaux dominant I'Adria- tique (Dalmates, Bosniaques-Herzégoviniens, Albanais du Nord), certaines vallées alpines, etc. Dans de tels endroits,

on peut

parler

de

séries humaines relativement pures.

De telles constatations ont une valeur capitale au point

de vue de certaines applications. Pour bien faire, ces hoÀm"s difiérents devront être envisagés difiéremment.

La

puéri- culture, par exemple, :est directement intéressée à une telle connaissance.

Le

barème

de nutrition

des nouveau-nés

devra-t-il être de valeur uniforme partout

? A priori,

la

ration

alimentaire

d'un

enfant originaire

de

Cagliari, en Sardaigno, ne- pourra ôtre

la

même que celle tl?un enfant originaire d'Édimbourg. Car,

si

nous arrêto4s nos regards seulement sur

un ou

deux groupes extrêmes, les

de

haute stature, les autres de petite stature, nous constatons

(11)

appr,rcarroNs DE

r-'aNttrnoPor,oorE

245

que; déjà

le jour

de

leur

naissance, les représentants de ces groupes sont des individus dissemblables par

le

poids

et la taille.

Selon les pays, les nouveau-nés,

à

ces deux

seuls points de vue, fournissent des documents

fort

diffé-

rents.

Il

suffit, pour le savoir, de parcourir les statistiques offertes

par

les maternités de la seule Europe.

Et,

dès le

moment

de la

naissance,

la

disparité continuera d'être au

fur et à

mesure que s'écouleront les jours.

A

chaque

groupe d'âge nous retrouverons, dans les listes publiées par les divers pays, des chi{Tres difÏérents. Les phénomènes

de croissance ne s'accoinplissent pas dans un rythme égal

partout.

Maintenant que nous sommes mieux informés

par

ces

préliminaires, supposons que nous allons entreprendre une

statistique biologique dans une

ville

fortement peuplée, dans une ville dont la situation économique soit assez favo' rable pour appeler à elle de nombreux émigrants, ce qu'on appelle aujourd'hui une < ville tentaculaire

r.

On aura bien

des chances (il se pourrait cependant qu'il en

fût

autrement) de rencontrer dans

la

masse humaine de cette

ville

des

contingents ethnologiquement disparates,

des

individus venus d'horizons ethnologiques

très

différents.

Par

les

races mêmes auxquelles

ils

appartiennent,

ils

seront les

uns grands, les autres petits. Supposons au surplus que' dans cette grande

ville

tentaculaire, ces diverses races se soient groupées

par (

quartiers sympathiques

),

comme

le font les Chinois à San-Francisco par exemple, ou les Juifs à

Londres, ou certains provinciaux à Paris même. Une carte qui serait dressée de la stature par quartiers,

pourait

mon'

trer

des couleurs dissemblables

:

celle des Nordillues aux grandes tàilles, celle des Méditerranéens aux petites statures, s'afironteraient. Si maintenant nous portions cette recher' che dans les écoles, cette enquête scolaire montrerait aussi, selon les quartiers, des résultats qui, au premier moment, pour quelqu'un qui ne serait pas préparé à une telle inves- tigation,paraîtraient inexplicables.

Cequelqu'un

encore

une fois nous

le

supposons non préparé, anthropologique-

(12)

246

MÉLANGEs MTLHAuD

ment parlant

-

essayera, pour comprendre

le

disparate

qu'il

aurait sous les yeux, de faire jouer tous les facteurs utilisés en pareils cas

:

nourriture, logement, alcoolisme, hérédité déficiente, maladies, etc.

Et il

oubliera celui qui est peut-être le principal, le facteur ethnique.

En

surplus supposons un instant

-

le cas ne se présentera pas, mais

il faut

faire une démonstration

par

l'absurde

-

que les

arrondissements de cette grande ville, transformés en divi- sions anthropologiqrres, aient groupé les hommes de plus haute stature (race nordique) justement dans les quartiers les plus spacieux, les

plus

ensoleillés, les plus favorisés économiquement,

et

les hommes de petite stature (Homo meridionalis) dans les quartiers les plus défavorisés. Un sociologue, sans préparation anthropologique

je le

répète, conclura comme

je

l'imaginais ci-dessus,

et

dans l'état de sa documentation ce serait logique

-

en établissant, entre les milieux eI les hommes, un rapport de cause (condi-

tions

favorables

ou

défavorables)

à e{Iet (plus

hautes statures ou plus petites statures). Il pouna dire : les quartiers les plus ensoleillés, les plus aérés, représentent

le

milieu

le

plus heureux pour

la

création des hautes statures. Or des conditions inverses auraient pu se présenter et ne rien changer

aux

développements morphologiques envisagés.

Si les Nordiques habitaient les quartiers les plus défavorisés,

ils n'en auraient pas moins les plus hautes tailles de toute

la ville.

Ainsi les apparences auraient voilé les réalités.

Les évocations de cette prétendue influence économico- sociale ne datent pas d'aujourd'hui. Nous traînons avec nous des idées anciennes. On cite encore, dans les travaux qui sont relatifs à la stature et qui veulent être explicatifs, I'interprétation de Villermé, datée de 1829, sur les conscrits de

l'an XIII.

Pour cet auteur

la

proportion des exemptés

du

service

militaire

semblait correspondre

au

degré de plus ou moins grande aisance des familles, ccs divcrs dcgrés d'aisance étant marqués

par

les taxes des contributions.

En utilisant les statistiques du recrutement de 1808-1810,

il

constate que les Hollandais étaient plus grands que les

(13)

ApplrcarroNs DE

L'lNTgRopoLocrE

247 Italiens cette époque les uns et les autres appartenaient à l'Empire napoléonien).

Aux

yeux de Villermé,

la

raison de cette difiérence résidait dans ce

fait

que, les Hollandais

se nounissant mieux que les ltaliens, leur stature en consé- quence était plus élevée.

Et,

pendant un siècle, beaucoup de gens n'ont pas bronché devant cette interprétation. Je

le

répète, aujourd'hui encore, on

la voit

utilisée dans le même sens.

Tout

d'abord, de

tels

documents massifs auraient eu besoin, pour être acceptés, d'être soigneusement disséqués

par des spécialistes.

Il

est bien certain qu'en moyenne les Hollandais sont plus grands que les ltaliens; ils l'étaient en 1808-1810; ils le sont encore aujourd'hui! Ils le seront sans aucun doute dans cent ans, et aussi dans mille ans. Mais cette différence n'est pas le résultat d'une meilleure alimentation ou du moins.celle-ci ne peut pas être décelée de cette façon simpliste.

Il faut

reïnarquer,

tout

d'abord,

qu'il

est des

populations extrêmement sobres,

très mal

nourries selon

nos conceptions d'une alimentation rationnelle

-

les Monté-

négrins par exemple,les Albanais du Nord (Guèges), beaucoup d'autres

-

et qui, malgré cela, sont de très haute stature.

Il

suffit de jeter un coup d'æil sur les cartes ethniques de I'Europe pour comprendre

la

vraie raison de

la

différence relevée entre les Hollandais et les ltaliens. La race nordique prolonge fortement ses contingents dans

les

Pays-Bas.

Or

cette race

est

caraotérisée, entre autres éléments de

sa diagnose morphologique,

par

une stature

très

élevée.

D'un autre côté, que montre

la

carte ethnique de l'Italie ? Que

la

Péninsule est divisée

à

peu près en deux parties égales par une ligne idéale qui

irait

d'Ancône sur l'Adria' tique,

à

Ostie sur

la

mer Tyrrhénienne. Au nord de cette

ligne habitent des hommes

qui

appartiennent principale- ment à la race dite alpine (Homo alpinus). Au sud de cette

ligne sont

répandus des hommes

ayant

principalement les caractères de la race dite méditerranéenne (Homo meri- dionalis). Les premiers sont plus grands que les seconds.

Mais les uns et les autres sont plus petits que les Hollandais.

(14)

248 MÉIANGES MILIIAUD

Ce n'est donc pas

un

problème socio-économique qui doit être envisagé. C'est un problème de race (le mot étant pris dans son sens zoologique). Quant aux Hollandais, qu'ils soient riches ou pauvres, bien ou mal alimentés, ils seront toujours plus grands, en moyenne, que les ltaliens, même

si

ceux-ci étaient choisis parmi les plus favorisés de la Péninsule.

Prcnons

un

autre exemple, celui-ci daus l,Amérique du Sud. L'interprétation des di{Térences que nous allon,

"orr- tater ne sont plus dues, selon les prétentions que nous com- battons, aux bonnes ou aux mauvaises conditions écono-

miques, mais

aux

influences des

milieux

physiques. Le naturaliste d'Orhigny

avait

constaté, lors de son voyage dans la pàrtie méridionale du continent américain, que les Patagons étaient notablement plus grands que les Indiens des Hauts Plateaux.

Il

en avait inféré que cette difiérence

devait être due

à

I'altitude

à

laquelle vivaient ces deux populations; les individus les plus longs

étant

ceux des

plaines de

la

Pampa, les hommes les plus petits ceux d.es

vallées élevées des Andes. Nous sommes dans

le

premier tiers du xrxe siècle. La doctrine de l'influence des milieux remplit alors les esprits. C'était d'ailleurs, pour ce qui con- cerne les variations humaines, comme un retour aux doc-

trines hippocratiques, selon lesquelles les influences des

climats créeraient les variations des caractères physiques.

Mais,

pour

Hippocrate, les résultats étaient inverses de

ceux que d'Orbigny croyait avoir constatés en Amérique.

Pour

le

célèbre médecin

de

Cos

les

montagnes élevées,

pourvues d'eau courante, produisaient des hommes de haute stature et vigoureux, tandis que les plaines couvertes

de pâturages créaient des sujets de petite taille, trapus, chargés de graisse et aux cheveux noirs comme les Scythes noma- des1. Hippocrate

parlait

comme

un

monogéniste. Ayant distingué

la

diversité dcs typcs humains,

il lui

fallait bien trouver une explication aux variations qu'il avait constatées.

- (1) Quant aux pays chauds, humides, marécageux et boisés, ils fournissaient des hommes de haute taille au teint jaune co*tie les phasiens.

(15)

aPPLrcarroNs DE LtANruRopoLocrE 249

Quelle est

la

valeur de eette

- prétend

influence du milieu physiquè sur les hommes P

Lorsqu'on essaie de l'imaginer,

il

ne

faut

surtout pas

mettre les hommes en parallèle avec les plantes et les ani- maux, ne pas chercher chez eux des points de comparaison, comme on le

voit

faire encore

trop

souvent. Les organisa- tions des uns et des autres ne sont pas les mêmes. La chimie des milieux intérieurs sur laquelle pourraient agir les diver- sités des milieux externes envisagés largement ne semble pas être, déjà chez toutes les races humaines, un phénomène égal. A plus forte raison des rapprochements avec des espèces

très différentes, très éloignées, biologiquement parlant, ne

peuvent être supposés.

Au

surplus avec les plantes

et

lds animaux nous pouvons

faire, pour être

mieux éclairés, des expériences; nous n'en pouvons pas faire avec les hommes.

Vis-à-vis d'eux nous n'avons guère plus que des observa-

tions

relatives.

Les

hommes

ne

peuvent guère montrer les résultats des influences des milieux sur eux, car leur intelligence leur permet d'échapper à ces influences mêmes.

Et

j'avoue, si

je

fais un

tour

d'horizon, pour observer les

populations de la Terre, n'apercevoir nulle part une preuve quelconque, indubitable, de celles-ci. Dans des conditions phy- siques qui apparaissent semblables vivent des hommes an- thropologiquement dissemblables; dans des conditions phy- siques dissemblables vivent des hommes semblables.

A

peine sommes-nous, pour ce qui concerne ces sortes d'observations,

au

début de nos recherches,

il faut

nettement l'avouer.

J'ai dit

quelque

part

que si le problème du monogénisme

ou du

polygénisme ne peut être tranché, c'est que nous,

n'avons pas encore les éléments nécessaires pour le faire.

Il

faut savoir attendre.

Par tout ce qui vient d'être dit,

il

apparait indispensable, lorsqu'on veut utiliser, lorsqu'on veut interprétor des sta- tistiques anthropologigues, de

tenir

compte de ce.t agent déterminant qu'est la race. La race, avec tous les éléments

qui la conditionnent. Quant on met sous nos yeux des statis- tiques anthropologiques à caractères disparates, nous n'avons

t7

(16)

250 MBLANGES MI.LHAUD

souvent aucune peine à discerner, comme cause des varia- tions, ce facteur (( race >.

Il

me serait facile de donner ici de très nombreux exemples de

la

qualité e{Iiciente de ce faeteur.

A

toutes bonnes fins, en

voici

quelques-uns. L'examen rapide des statistiques relatives

au

recrutement militaire

de la France fait constater la présence, dans certains dépar- tements septentrionaux et orientaux (Moselle, Meuse, Vosges, Meurthe, etc.), de deux groupes dont

la

stature est difié- rente. Un graphique décèle facilement, par ses deux sommets

parallèles, l'existence

de

ces deux contingents humains.

Comment expliquer ce curieux résultat ? Si le

fait

< race )) n'était pas à notre disposition, nous pourrions nous torturer

I'esprit pour

chercher des arguments explicatifs. Mais, quand nous reprenons la préhistoire et I'histoire de la France, nous nous rappelons que ces territoires

ont

été envahis,

à la

période néolithique d'abord (nombreux tombeaux), puis au moment des grandes invasions, par des tribus appar-

tenant

au

monde germanique. Celui-ci

est une

portion intégrante de la race nordique, laquelle, comme on sait, est caractérisée entre autres choses

par une

haute stature.

Alors I'explication apparaît facilement : les habitants appar- tenant au groupe linguistique flamand (langue germanique) appartiennent aussi,

plus

ou moins purs,

à Ia

race nor- dique.

Voici encore deux faits

- ils

sont

pris

parmi d'autres

de même.nature

-

qui viennent démontrer

la

réalité des

diverses races humaines, affirmer que, sous le masque des

nationalités,

il

faut, dans de certaines circonstances, cher- cher les races.

Et ici,

une telle recherche

signite

qu'à la race morphologique s'associe une race pathologique. Ce chapitre de

la

science, d'ailleurs, n'en est encore qu'à son

début, mais

je le

considère rempli d'espérances de toutes natures, en particulier,

je

le crois plein d'espoirs thérapeu- tiques.

Je pense avoir démontré que

le

cancer n'atteint pas les mêmes régions du corps et, selon les mêmes intensités, les

(17)

Àppr-rcarroNg DE

L'ÀNTEnopoLocrE

25L diverses races humaines.

J'ai publié

là-dessus drvers mémoires dans lesquels

je

crois avoir marqué des qualités

de

tenains

(qualités raciales) de valeurs

très

difiérentes pour les cultures cancéreuses. Certaines races apparaissen

comme quasiment immunes

au

cancer

- ou à

certains

cancers

-

alors que d'autres races sont, au contraire, forte- ment atteintes. Par exemple,le cancer du sein est quasiment inexistant au Japon, alors

qu'il

est très répandu chez cer-

tains Européens.

Mais

le

cancer n'est pas

la

seule maladie

au

sujet de laquelle on puisse faire une telle constatation. Par exemple,

la

suette, lorsqu'on reprend son histoire, apparaît surtout comme une affection de la race nordique. En 1485, pendant

la

guerre des Deux Roses, elle ravagea l'Angleterre, puis en 1507

et

en 1518.

En

divers lieux elle enleva, dit-on, le

tiers

et

même

la

moitié de

la

population. Puis elle passe le détroit, s'installe à Calais, alors tene anglaise, et le long

du littoral,

peuplé de ressortissants anglais.

Elle

ne sort pas de chez elle. En 1529, l'épidémie recommence. Du

lit- toral

elle s'infiltre vers le Nord-Est continental, au long de

la mer du Nord, parmi des populations qui sont en majorité

de race nordique. IJn auteur anglais, Kayes, a dit de la suette :

< Cette maladie nous suit, nous autres Anglais, comme notre ombre.

> En

L55L, elle pénètre l'hinterland français et,.

dans ce pays, elle prend une qualification géographique sous laquelle nous

la

retrouvons dans

la

littérature. On l'appelle suette picarde, suette normande. Or

tout

le monde

sait que les Picards et les Normands sont, dans une forte proportion, des représentants plus ou moins purs de la race nordique. La suette reste ainsi dans son milieu naturel. Mais

il y

a mieux. Au cours du xrxe siècle, on connaît en France plusieurs épidémies de suette. Les plus intéressantes, pour la thèse que

je

soutiens, sont celles de L84L, dans

la

Cha' rente, et de 1880, dans

l'île

d'Oléron.

Or il suflit

de jeter un coup d'æil sur la seule distribution des hautes statures en France, pour s'apercevoir que les Charentes font tache dans l'Ouest français

:

c'est que

la

race nordique

s'y

est

(18)

252

réfugiée lors des grandes invasions.

Elle y

est demeurée dans un pourcentage apparent et

la

suette s'est retrouvée

dans son < milieu de culture n.

Le

cas de

la

scarlatine pourrait être associé

à

celui-là, en

le

considérant dans le même esprit d'analyse ethnique.

Cette maladie semble être surtout

le lot

des populations de race nordique. Plusieurs statistiques paraissent montrer en France

- et

aussi dans les Etats-Unis

-

qu'elle est

proportionncllc à

la

quantité des individus de

la

racc nor- dique frgurant dans les régions contaminées.

Ces quelques exemples ne sont

que pour confirmer,

par le

procédé

indirect de la

pathologie, c'est-à-dire

par

I'existence, troublée, de milieux intérieurs di{Iérents,

la réalité en

Europe

de

diverses races humaines

et

la

nécessité

de tenir compte de ce facteur

important dans toutes les enquêtes-]de biologie

dont

I'homme sera

I'objet.

MELÀNGES MILIIAUD

+ +

Mais, lorsqu'on entreprend, dans un

but

d'applicatrons sociologiques, des enquêtes parmi les hommes,

il n'y

a pas que la variété raciale à envisager. Dans tout groupe ethnique relativement pur, les individus ne sont pas obligatoirement

-

nous I'avons laissé entrevoir

tout

de suite

-

construits

sur

un type

architectural absolument semblable.

A

taille

égale, les uns peuvent être macroskèles, les autres brachy- skèles, c'est-à-dire que le rapport de la longueur des jambes comparée

à la

hauteur

du

buste peut être, selon les cas,

fort

diflérent.

Il

pourra découler pour

les

individus, de

cette construction difÏérente, certaines facilités ou certaines

di{ficultés de mouvements. Selon

la

qualité de ceux-ci on aura avantage à être macroskèle ou brachyskèle. La rationa- Iisation du travail, llorientation professionnelle, sont liées

à

ces difTérences morphologiques. Les

travaux

collectifs,

pour s'accomplir normalement, devront

tenir

compte de

cette disparité. Ainsi

la

marche

à

I'unisson peut donner des rendements extrêmement variés selon la qualité morpho-

(19)

ÀPPlrcarroNs DE

l,'lnrnnoPor,ocrp

253

logique des hommes.

La vie

scolaire

est

souvent faussée

pi" i"

méconnaissance des .variétés humaines, lesquelles peuvent être extrêmement marquées, principalemerrt pen- àant les périodes de crise de croissance. Le problème des bancs scoiair"s, celui de

la

gymnastique collective,-

lPPar- tiennent

à la

biologie humâine

-

mais

à une

biologiq

humaine qui dépeirdln très grande partie des constructions morphologiques.

Pu* "*emple, dans le cas du travail humain (nous enten- dons le

travail

manuel), tenir compte seulement des rende' ments basés sur I'habileté

et

les qualités psychologiques, signaler leurs différences, sans se préoccuper de

la

qualité mirphologique des individus

qui

I'accomplissent,- c'est ne o'o1"1qo'oie partie du problème. Un rendement déterminé

".r"" ié"lu*i a"ltu pa"t

de ceux

qui I'ont

accompli, des efiorts dont la qo"trtite et la qualité peuvent avoir été très différentes s"lon les constructiàns anatomiques tles t-ravail- leurs. Pour obtenir un résultat égal, les uns

ont

peiner beaucoup plus que les autres.

J'ai, à

cet égard, dans mes

propres observations, des

faits

probants' Alors que tous ies éléments, pour l'accomplissement d'une besogne déter-' minée, parais'saient égaux

: milieu,

matière, machines'

conventions économiqo"t, etc., une ne l'était pas, la qualité morphologique des travailleurs. Aussi les résultats, malgré

,",

"ondùùs

égales, étaient-ils fort différents' Il- ne faut jamais oublier qrru

toot

les ouvriers

il y a

de1 hommes'

de même que sous les écoliers it

y

a des enfants. si nous vou- lons réclamer une meilleure répartition du bonheur humain, on doit obligatoirement tenir compte de ces faits. sous des apparences àe justice nous pouvons commettre de criantes injïstices. Placàr chez une scieur de long, aux deux extré' ,nité, de la scie, deux individus morphologiquement dispa- rates, c,est assurer à tous deux un surcroît inutile defatigue;

d"

*b*e

que placer sur un seul banc deux élèves morphologi' quement trts'di{Torents, c'est assurer à la fois l'indiscipline dans

la

classe

et,

chez ces écoliers,

le

dégoût

du

travail;

c'est fournir un excellent terrain pour les maladies scolaires.

(20)

254

MÉLANcEs MTLEAUD

Les problèmes économico-sociaux

sont

des problèmes humains

dont;

encore une fois, I'Anthropologie, sous ses divers aspocts, ne peut être absente. Souveni même"elle aidera puissamment

à

leurs solutions.

Il faut

que cette conviction entre dans

les

cerveaux contemporains. Les progrès soeiaux

soit

à ce prix.

EucÈxn

PrrrlRo,

Prolesseur à l,Université il,e Genèpe.

I

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