• Aucun résultat trouvé

Retour sur « Linguistique et technologie culturelle »

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Retour sur « Linguistique et technologie culturelle »"

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

Techniques & Culture

Revue semestrielle d’anthropologie des techniques

 

54-55 | 2010

Cultures matérielles

Retour sur « Linguistique et technologie culturelle »

Claude Lefébure

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/tc/5067 DOI : 10.4000/tc.5067

ISSN : 1952-420X Éditeur

Éditions de l’EHESS Édition imprimée

Date de publication : 30 juin 2010 Pagination : 112-114

ISSN : 0248-6016 Référence électronique

Claude Lefébure, « Retour sur « Linguistique et technologie culturelle » », Techniques & Culture [En ligne], 54-55 | 2010, mis en ligne le 30 janvier 2013, consulté le 15 septembre 2020. URL : http://

journals.openedition.org/tc/5067

Tous droits réservés

(2)
(3)

Cultures matérielles 1 - II Claude Lefébure

CNRSclaude.lefebure@ehess.fr Techniques & Culture54-55 volume 1, 2010 : 112-114

Concentrer ce texte de plus de trente ans d’âge aux fins d’intéresser une nouvelle géné- ration de chercheurs, et tirer quelque leçon de son sillage dans la carrière, c’est pour moi se souvenir d’abord d’une intentionnalité collective. Sous la bienveillante férule de Robert Cresswell – recevant, à l’origine chez lui, une douzaine d’affidés – naquit en 1976 Techniques et Culture, organe d’expression dactylographié de l’équipe CNRS du même nom créée un an auparavant. Sept années plus tard, avec le soutien de la Maison des Sciences de l’Homme de Clemens Heller, adviendrait sa nouvelle série, celle à l’esperluette dodue et au bandeau maussien « Pour une ethnologie de l’acte traditionnel efficace » que j’avais voulus. Cette esperluette-là, à mes yeux la meilleure entremetteuse du marché typogra- phique, c’était pour insister sur l’entreprise de déchiffrage que nous nous étions donnée.

À terme, mettre tout dans le et : ces relations à dévoiler entre l’instance des pratiques techniques et celle du système culturel dans une société donnée. Nos soubassements ? Moitié crypto marxisme, moitié matérialisme enchanté. Une esperluette d’un maintien plus sage persiste au fronton de la nouvelle nouvelle série entamée avec le n° 50.

Technologie culturelle et dialectologie berbère ou linguistique générale : ma contri- bution au n° 3 de la première série (1978) témoigne, à son rang, de la volonté de mettre en rapport des paradigmes différenciés. Qu’en a-t-il été de sa réception ? Et d’abord, pour moi, du suivi de ce propos ?

Quelques mois après la sortie de l’article, parut dans la Revue de l’Occident Musulman et de la Méditerranée (27, 1979 : 5-74) « Le travail de la laine à Ghardaïa », transcription bilingue berbère / français de la profuse parole des tisseuses mozabites, un document procuré par Jean Delheure, des Pères Blancs, et Madeleine Allain, sœur blanche. Je me promis d’en intégrer les apports dans une mise à jour de mon essai, mais à cette heure n’en ai toujours rien fait. Avec le même recours aux sources vernaculaires, un égal intérêt

Retour sur

« Linguistique et technologie

culturelle »

(4)

Claude Lefébure

pour les symbolismes, une autre technique retenait alors mon attention : « Réserves céréalières et société : l’ensilage chez les Marocains » (Gast, Sigaut, Beutler 1985).

La thèse publiée de Georges Drettas, Contribution à l’étude sémantique du tissage rural dans la Bulgarie actuelle (Paris, SELAF, 1980) reste pour plusieurs raisons le travail le plus proche de mon essai, cité au demeurant. D’abord, on y retrouve des machines à tisser : 240 pages sur le métier horizontal à poulie, peigne et battant, puis 130 pages sur un métier vertical parfaitement analogue à celui dont j’ai traité. Ensuite parce qu’il y a communauté d’inspiration : dédiées à André-Georges Haudricourt – non sans rappeler que pour lui « la technologie est la science des forces productives » – ces 600 pages, dac- tylographiées elles aussi, fourmillent de notations lexicales et d’ethnotextes. La pensée en est totalisante et élevée.

La thèse non publiée (2003) de Véronique Pardo, qui accorde beaucoup aux tissages des berbérophones de Douiret, en Tunisie, et plus encore celle de Sophie Chanut (2010) sur le tapis de Rabat, ont amplement bénéficié de mes pages de 1978 mais en s’arrêtant plutôt à la machinerie. C’est elle aussi qui aura intéressé ces muséographes m’ayant rangé parmi leurs références : Paul Vandenbroeck, Azetta, l’art des femmes berbères, Paris/Amsterdam, Flammarion/Ludion, 2000 ; puis Marie-Rose Rabaté et Frieda Sorber, Costumes berbères du Maroc, Paris, ACR, 2007.

Des auteurs plus assurés ont retenu, eux, mes analyses des connotations : Pierre Bourdieu, celles relatives à l’homme d’honneur et à la protection (Le sens pratique, Paris, Minuit, 1980 : 432-433) ; John Scheid et Jesper Svenbro, en passant par Paulette Galand- Pernet qui me cite, celles renvoyant à la créativité poétique (Le métier de Zeus, Paris, La Découverte, 1994 : 119). J’ai augmenté quant à moi les relevés de la métaphore tissage/

poésie chez les bardes berbères du Maroc : jusqu’à la jeune et militante Tabaâmrant, aujourd’hui, pour en faire usage.

Quelques mots encore, pour évoquer les vicissitudes de la recherche. James Bynon, à qui ce travail doit tant, a vu son enseignement de berbère à la London School of Oriental and African Studies supprimé dès le début des « années Thatcher ». Mais sa thèse manus- crite et dactylographiée de 1963 a enfin connu l’imprimé en 2005, dans la série des

« Berber Studies » (Cologne, Rüdiger Köppe) dirigée depuis Leyde par Harry Stroomer.

Berbère à la pelote de laine © Cl. Lefébure

Références

Documents relatifs

Les premiers chefs Beja, à Anjouan sont considérés comme « païens par les chroniqueurs et ils finissent par laisser la place au Fani qui deviennent musulman et s’allient eux

2 Sur les origines aristotéliciennes et médiévales de cette distinction, (cf.. Une position similaire est adoptée par Ge- naro Carrió dans ses Notas sobre derecho y lenguaje 3 , où

« L’énorme travail descriptif fourni par la sociologie américaine a montré ici la voie, bien qu’il ait besoin pour porter tous ses fruits, et même pour devenir utilisable,

Ainsi, si les discours de recherche sont l’expression langagière des démarches cognitives des spécialistes, qu’on peut penser identiques à travers le monde, nombre de situations

Métier à tisser vertical nord-africain, en usage chez les berbérophones du Maroc central (d’après J. Bynon, in Recherches sur le vocabulaire du tissage en Afrique du

Reste à savoir toutefois si la nouvelle vague saura constituer un gouvernement stable pour faire face aux défis urgents qui se profilent à l’approche de l’hiver – une inflation

Il ne doit figurer sur la page de couverture de thèse, aucun autre logo que le logo de l’université Paris-Saclay et, en cas de cotutelle internationale de thèse, le logo

Nous pouvons nous trouver dans l’obligation d’opérer ces ajustements jusqu’à 20 jours avant le départ conformément à l’article L 211 12 du Code du tourisme, dès