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"SIGNES DE QUALITE DES PRODUITS DE TERROIR ET DEVELOPPEMENT DES TERRITOIRES DANS LE BASSIN MEDITERRANEEN

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Academic year: 2022

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ÉCHANGES MÉDITERRANÉENS pour l'eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires

L’INSTITUT AGRONOMIQUE MÉDITERRANÉEN de Montpellier – Le Centre International des

Hautes Études Méditerranéennes CIEHAM – IAMM

ةودن لا ةي لود لا لداب ت ل ل يطس وت م لا - دهع م رحب لا ضي بلأا طس وت م لا يعارز لا ي ف هي ي ل ب نوم - 12 و 13 رب م فو ن 2019.

"SIGNES DE QUALITE DES PRODUITS DE TERROIR ET DEVELOPPEMENT DES TERRITOIRES DANS LE BASSIN MEDITERRANEEN”

(2)

Les XVIIIème Rencontres internationales ont été organisées du 10 au 17 novembre 2019 sur le thème, retenu pour le Colloque international des 12 et 13 (matinée) novembre 2019, à savoir:

"Signes de qualité des produits de terroir et développement des territoires dans le bassin méditerranéen”

Ces Rencontres étaient initialement prévues en Algérie, dans les wilayas d’El TARF et de SOUK AHRAS. Les autorités algériennes ont fait savoir début septembre qu’elles ne pouvaient pas recevoir notre association, dans le contexte socio-politique du moment et de la fin 2019.

Le Bureau de l’association a été alors amené à interroger ses administrateurs sur le bien fondé d’une poursuite du projet aux mêmes dates et sur le même thème (car les appels à contribution du Colloque avaient été fructueux) mais sur une localisation différente.

Le choix de Montpellier et sa région ainsi que celui de l’Institut Agronomique Méditerranéen pour le Colloque se sont imposés aux organisateurs, qui de ce fait, ont décidé de relever le défi d’une nouvelle préparation réussie en 2 mois

Le Colloque international a été organisé, sur un jour et demi, avec le concours de l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier et en collaboration avec le séminaire transversal "Systèmes Alimentaires en Méditerranée (SAM)" de l'UMR MOISA : .https://umr-moisa.cirad.fr/.

Plus de soixante-dix étudiants, doctorants ont pu assister à la journée du 12/11. Les interventions ont été appréciées et les débats riches d’idées et d’échanges.

Les listes des participants figurent en fin de cahier

Le groupe d’Échange Med sur les marches du hall d’entrée du grand amphithéâtre de l’IAMM en fin de m tinée du 13/11 Les remerciements de l'association Échanges Med sont adressés plus particulièrement au directeur de l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier et à ses collaborateurs ainsi qu’aux membres de l’UMR MOISA qui ont su greffer leur séminaire transversal “Systèmes Alimentaires en Méditerranée (SAM)”, sur l’initiative de l’association. Ils sont aussi adressés aux membres du bureau l’association qui ont œuvré pour assurer l’organisation, la coordination des contacts multiples….afin que ces journées d’études, de communications et d’échanges se déroulent dans les meilleures conditions.

(3)

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES 3

AVERTISSEMENT AUX LECTEURS 5

PROGRAMME DU COLLOQUE INTERNATIONAL 6

7

I-1- SESSION 1 - ETAT DES LIEUX DANS LES PAYS MEDITERRANEENS DES SIGNES DE

QUALITE ET ATTENTES DES CONSOMMATEURS 7

I-1.1-INTERVENTION DE JEAN-LOUIS RASTOIN. 7

I-1.2-INTERVENTION DE FOUED CHERIET. 8

I-1.3-INTERVENTION DE YAVUZ TEKELIOGLU. 8

I-1.4-INTERVENTION DE SAÏD CHATIBI. 9

I-1.5-INTERVENTION D'OMAR BESSAOUD. 10

I-1.6-INTERVENTION DE FATIHA FORT. 11

I-1.7-DEBAT ET FIN DE MATINEE. 13

I-2- SESSION 2 : PARTAGE DES ROLES ENTRE PROFESSIONNELS ET POUVOIRS PUBLICS.

16

I-2.1-INTERVENTION DE SAAD SEDDIK. 16

I-2.2-INTERVENTION D’HUGUES VERNIER. 17

I-2.3-INTERVENTION D’AMOR BAYOULI ET D’HANEN MAHROUG. 18

I-2.4-INTERVENTION DE MALIKA SOUAF. 19

I-2.5-INTERVENTION D’OLIVIER NASLES. 20

I-2.6-INTERVENTION DE NORA BENRACHOU. 21

I-2.7-DEBAT.ET FIN DE 1ERE JOURNEE 22

I-3-SESSION 3 – COMPTE-RENDU DE LA SEANCE DE MERCREDI MATIN 13/11/2019. 23

I-3.1. INTERVENTION DE GREGORY LAZAREV. 23

I-3.2-LIMITE DES POLITIQUES DES SIGNES DE QUALITE 24

I-3.3-TABLE RONDE 26

30

II-1 - SESSION 1 - ETAT DES LIEUX DANS LES PAYS MEDITERRANEENS DES SIGNES DE

QUALITE ET ATTENTES DES CONSOMMATEURS 30

II-1.1-« STRATEGIES D’ENTREPRISES AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES DANS LES PAYS

MEDITERRANEENS : L’ATOUT TERROIR ET SES CONDITIONS DE REUSSITE ». 30 II-1.2-LABELLISATION DES PRODUITS DE TERROIR EN ALGERIE : PROCESSUS ET CONTRAINTES. 34

(4)

II-1.3-LES INDICATIONS GEOGRAPHIQUES EN TURQUIE; RECENTS DEVELOPPEMENTS ET LES PROBLEMES

40 II-1.4-PROBLEMATIQUE DE LA LABELLISATION DU CHEVREAU DE L’ARGANERAIE. LES APPORTS D’UNE

MEDIATION SCIENTIFIQUE. 42

II-1.5-DU ROLE DES FEMMES RURALES DANS LA VALORISATION DES PRODUITS DU TERROIR EN ALGERIE

46

II-1.6-LES ENJEUX DU CONCEPT TERROIR. 47

II-2- SESSION 2 : PARTAGE DES ROLES ENTRE PROFESSIONNELS ET POUVOIRS PUBLICS.

50

II-2.1-VALORISATION DES RESSOURCES ET DES PRODUITS DE TERROIR- CAS DU GDA AL- WIFAK 50 II-2.2-QUELLE PLACE DES COLLECTIVITES LOCALES POUR LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE TERRITORIALE :

L’EXPERIENCE DE BIOVALLEE(FRANCE) 53

II-2.3-SIGNES DE QUALITE DE PRODUITS DE TERROIRS, ECOTOURISME ET ENTREPRENARIAT LOCAL :

LEVIERS IMPORTANTS DE DEVELOPPEMENT LOCAL INTEGRE ET DURABLE. 58

II-2.4-PRODUITS DE TERROIR ET GOUVERNANCE LOCALE DANS LE SOUSS MADRA 61 II-2.5-LES SIGNES D’IDENTIFICATION DE LA QUALITE ET DE L’ORIGINE. 67 II-2.6-CARACTERISTIQUES DES HUILES D’OLIVE DE QUELQUES CULTIVARS D’ALGERIE. 71 II-3- SESSION 3 – MERCREDI MATIN 13 NOVEMBRE 2019. 76 II-3.1-UNE COMPREHENSION ELARGIE DE L’IDEE DE TERROIR 76 II-3.2-LIMITES DES POLITIQUES DES SIGNES DE QUALITE ET D’ORIGINE DANS L’AIRE

MEDITERRANEENNE 81

II-3-3- CONCLUSION DU COLLOQUE PAR YVES LE BARS, 87 II-4- QUELQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE CERTAINES INTERVENTIONS. 90 93

III-1- LISTE DES PARTICIPANTS (EN TOTALITE OU PARTIE) AUX XVIIIEME RENCONTRES

INTERNATIONALES D’ÉCHANGES MEDITERRANEENS DU 10 AU 17 NOVEMBRE 2019. 93

III-1.1-DELEGATIONS D’ÉCHANGES MEDITERRANEENS 93

III-1.2–INTERVENANTS AU COLLOQUE DES 12 ET 13 NOVEMBRE 2019 A L’IAM DE MONTPELLIER. 95 III-2- LISTE DES EMARGEMENTS AU COLLOQUE DES 12 ET 13MATINEE NOVEMBRE 2019 TENU A L’IAM

DE MONTPELLIER -FRANCE 97

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AVERTISSEMENT AUX LECTEURS

Ce cahier N°12 rapportant les actes du colloque comporte trois parties :

La première partie où sont regroupés les comptes rendus synthétiques des chaque session, avec la restitution des éléments principaux des débats ;

La deuxième partie où sont consignés les résumés courts ou longs des intervenants avec les liens nécessaires pour avoir accès au site web de l’association et aux diaporamas de chaque intervenant ;

La troisième partie témoignant de façon, non exhaustive, des présences des participants, des membres de l’association et des intervenants, à l’une au moins des sessions.

Les comptes rendus synthétiques qui suivent ont été écrits pour - La session I par Dominique CAIROL et Jean VERDIER - La session II par Yves LEBARS et Serge MIQUEL

- La session III par Jean-Yves OLLIVIER et André SOUBEYRAN

Le colloque a été fort apprécié par l’ensemble des participants par la qualité des interventions mais aussi par la gestion du temps et de l’équilibre des exposés et des débats et cela grâce à l’utilisation parfaitement synchronisée et pertinente d’une cloche par le président de séance, André BARBAROUX, maître du jeu et de la cloche.

Les documents originaux de présentation des intervenants peuvent être consultés :

- par simple clic, sur les références correspondantes figurant, le cas échéant, dans les comptes rendus de chacune des 3 sessions,

- ou sur le site web de l’association à l’adresse : L’association/Séminaires et autres événements:

http://aem.portail-gref.org/gene/main.php?base=82

Nota : après relecture attentive du texte il est possible que des erreurs ou oublis subsistent, merci de bien vouloir les signaler pour corrections à : echanges.med@gmail.com

(6)

Programme du colloque international

Colloque organisé avec le concours de l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier et en collaboration avec le séminaire transversal "Systèmes Alimentaires en Méditerranée (SAM)" de l'UMR MOISA."

Session 1 : Etat des lieux dans les pays méditerranéens des signes de qualité et attentes des consommateurs.

Séance conjointe AEM et UMR MOISA.

Horaires Intitulés intervenants Pays

9H30 Stratégies d’entreprises agricoles et agroalimentaires dans les pays

méditerranéens : l’atout terroir et ses conditions de réussite ». Jean Louis RASTOIN

France 10H00 Labellisation des produits de terroir en Algérie : Processus et contraintes Foued CHERIET France- Algérie 10H30 Les indications géographiques en Turquie; récents développements et les problèmes Yavuz TEKELIOGLU Turquie

11H00 Pause-café de 20 minutes

11H20 Problématique de la labellisation du chevreau de l’arganeraie. Pertinence de la

médiation pour la levée des oppositions Said CHATIBI Maroc

11H50 Du rôle des femmes rurales dans la valorisation des produits du terroir en Algérie Omar BESSAOUD Algérie

12H20 Les enjeux du concept de terroir Fatiha FORT Tunisie

12H50 Débat

13H15 Pause buffet

Session 2 : Partage des rôles entre professionnels et pouvoirs publics.

Séance AEM.

Horaires Intitulés intervenants Pays

14H30 Valorisation des ressources et des produits de terroir- Cas du GDA AL- WIFAK à

Beni Khadèche, Medenine (Tunisie). Saad SEDDIK Tunisie

15H00 Quelle place des collectivités locales pour le développement agricole territoriale :

L’expérience de BIOVALLEE (France) Hugues VERNIER France

15H30 "Signes de qualité de produits de terroirs, écotourisme et entreprenariat local : Leviers importants de développement local intégré et durable. Cas du vieux village

Amazigh Sened-jebel dans le Gouvernorat de Gafsa En Tunisie"

Amor BAYOULI

Hanen MAHROUG Tunisie

16H00 Produits de terroir et gouvernance locale dans le Souss Madra Malika SOUAF Maroc

16H30 Les signes d’identification de la qualité et de l’origine Olivier NASLES France

17H00 Caractéristiques des huiles d'olive de quelques cultivars d'Algérie Nora BENRACHOU Algérie

17H30 Débat et Fin de 1ère journée

Session 3 – (

13 novembre 2019 – 9h00-12h00) -

Table ronde

conclusive coanimée par Fatima ELHADAD-GAUTHIER (UMR MOISA) et André BARBAROUX (AEM), précédée par une introduction

Horaires Intitulés de l’introduction intervenants Pays

9H00 Une compréhension élargie de l’idée de terroir – Lecture de la contribution de

Grégory LAZAREV (empêché) André BARBAROUX France

9H30 Limites des politiques des signes de qualité et d'origine dans l'aire méditerranéenne.

François CASABIANCA

France

10H00 Pause-café de 20 minutes

10H20

Table ronde

avec : François Casabianca - Malika Souaf -Yavuz Tekelioglu - Foued Cheriet Omar Bessaoud - Saad Seddik – Nora Benrachou.

11H45

12H30 Conclusion par Yves LE BARS et Fin du Colloque

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Vue de la salle dans le grand amphithéâtre de l’IAMM en matinée du 12/11/2019

I-1- Session 1 - Etat des lieux dans les pays méditerranéens des signes de qualité et attentes des consommateurs

Séance conjointe AEM et UMR MOISA.

Comptes rendus des 3 premières interventions par Dominique CAIROL.

I-1.1- Intervention de Jean-Louis RASTOIN.

Dans son intervention le professeur RASTOIN décrit les 5 transitions qui ont permis d’arriver à ce qu’il appelle l’alimentation durable (années 1990). Il décrit ensuite les systèmes alimentaires et le système actuel agro-industriel et ses caractéristiques (Intensif, Spécialisé, Concentré, Mondialisé, Marchandisé).

Si le système agro-industriel est critiquable, ce modèle a permis de grandes avancées (rendements agricoles et industriels en hausse, baisse considérable des prix alimentaires, rapidité et praticité des utilisations, progression de la sûreté alimentaire). Cependant ce système connaît des limites (exemple les externalités négatives environnementales générées).

Face à cette situation, il est proposé un modèle territorialisé basé sur une stratégie de différenciation sur le marché par des ressources spécifiques se fondant sur les ressources naturelles (terre, eau, climat), humaines (savoirs, compétences), patrimoniales (nature, culture) et organisationnelles (institutions, dont les IG, mode de gouvernance) et financières (issue de l’économie sociale et solidaire). Les produits à ancrage territorial sont dans cette logique. Les produits locaux basés sur une identité territoriale forte, et/ou produits typiques basés sur un mode de production spécifique, font que leurs qualités sont essentiellement attribuables à leur origine géographique.

(8)

L’atout social est une caractéristique forte, avec ses performances en matière d’emploi et d’impossibilité de délocalisation ((une institution juridique protège les IG). Ce ne sont pas les seuls atouts de ce modèle.

(Voir la slide 27 du diaporama).

En conclusion le professeur RASTOIN insiste sur le fait d’avoir une stratégie à moyen et long terme du produit, (avec comme assise la diète méditerranéen) ayant un marché (cas huile olive), un statut d’entreprise (économie sociale et solidaire), un contrôle indépendant et une structure de gouvernance collective avec mutualisation des coûts.

Pour en savoir plus

I-1.2- Intervention de Foued CHERIET.

Le professeur CHERIET a réalisé une recherche en Algérie sur les produits de terroir qui connaissent depuis quelques années un développement rapide avec des circuits de commercialisation dédiés.

En 2013, les textes réglementaires concernant l’organisation, le fonctionnement du comité technique sont publiés. En septembre 2014, un accord de jumelage est signé dans le cadre du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association UE-Algérie (UGP/P3a) pour la mise en œuvre du système de qualité des produits agricoles par les signes distinctifs liés à l’origine (IG et AO).

En 2015, trois produits pilotes enregistrent un stade avancé dans la procédure de reconnaissance : Dattes-Deglet Nour de Tolga ; figues séchées de Beni Maouche ; olives de table de Sig.

Ambitieuse, la démarche algérienne rencontre certains problèmes d’ordre organisationnel et institutionnel.

- la labellisation par les signes de qualité semble être une démarche institutionnelle exclusive des pouvoirs publics (centralisation, sa verticalité (top down), complexité, lenteur etc) ;

- la déconnexion des échelons et la faible implication des acteurs locaux ;

- la faiblesse de l’accompagnement institutionnel et difficultés de contrôle et de traçabilité (absence de mécanismes fiables) ;

- l’insuffisance structurelle de l’offre des produits agricoles et l’inutilité relative (utilité non perçue par les producteurs) des processus de différenciation par les signes de qualité.

Cette recherche permet de dégager certaines pistes d’action publique. Le potentiel de valorisation des produits de terroir est sous exploité, à cause notamment d’un biais consistant à sélectionner actuellement des produits destinés à l’export, de manière centralisée et à une échelle nationale.

Il faut inverser la démarche descendante “top-down” par une décentralisation-régionalisation des opérations d’identification, sélection et mise en place des démarches de labellisation avec l’association effective des acteurs locaux (experts et des institutions de recherche et de vulgarisation, ainsi que le portage des projets par des producteurs locaux ou des coopératives).

Pour en savoir plus

I-1.3- Intervention de Yavuz TEKELIOGLU.

Dans un premier temps le professeur TEKELIOGLU présente le cadre juridique des produits de terroir en Turquie. Ce pays s’est doté le 24 juin 1995 d’un décret de loi (555/1995) concernant “La Protection des Indications Géographiques”. Après 22 ans d’application il a été remplacé par la « Loi de Propriété Industrielle » mise en place le 10 janvier 2017.

Cette loi est l’adoption du Règlement 1151/2012 de l’Union Européenne et concerne tous les produits.

L’institution chargée de labellisation est «l’Institut de Patente et de Marque de Turquie». Trois types de dénominations sont prévus: Appellations d’origine protégée (AOP), Indications géographiques protégée (IGP et Spécialité traditionnelle garantie (STG).

Dans le cadre de ces deux lois, 453 labellisations ont été réalisées au 1eroctobre 2019. 415 demandes sont en attende. Les principales filières agricoles et agroalimentaires concernées sont: les fruits, légumes et céréales (109), les fromages (17), l’olive de table et l’huile d’olive (7), les produits à base de viande (8), les produits de boulangerie, pâtisserie, confiserie (84), les autres produits d’origine

(9)

animale (10) et les plats locaux (100).

En 2015, pour la première fois, il a été, promulgué une loi pour accélérer encore la labellisation des produits locaux, ce qui a entraîné 111 labellisations en 2017 et 87 en 2018. Cette façon de faire institutionnelle a généré des inquiétudes :

au niveau national, dans le public, avec comme conséquences une défiance des consommateurs vis à vis des labels et dans certains cas une chute des prix de vente ;

au niveau international avec une dévalorisation des produits trouvant difficile la labellisation à l’échelle européenne. Il s’en est suivi que les porteurs de labellisations sont de nature diverse, mais ne mobilisent pratiquement pas les groupements de producteurs. Ce manque de participation des producteurs a des effets pervers, (sur 111 labellisations réalisées en 2017, il y avait une seule qui appartenait à des producteurs).

A cette inflation de demande de labellisation se rajoute des problèmes de la gestion des IG. Les organismes de Défense et de Gestion (ODG) ne vont pas au-delà des procédures de labellisation, aucun article de loi précisant les missions des ODG (Cahier des charges, contrôles, etc.)

L’efficacité et la compétence dans le contrôle de conformité laisse à désirer.

Pour en savoir plus

Comptes rendus des 3 dernières interventions de la matinée par JEAN VERDIER.

I-1.4- Intervention de Saïd CHATIBI.

Saïd CHATIBI, directeur de l’Association nationale ovine et caprines du Maroc (ANOC), a présenté une médiation scientifique pour résoudre un problème lié à la présence de chèvres dans les arganiers de la zone de Haha (environ 300 000 ha au sud d’Essaouira).

Les arganeraies constituent des écosystèmes complexes produisant, outre l’huile d’argan (bio et IGP depuis 2010), du miel, des plantes aromatiques et médicinales et servent de lieu de pâture à des chèvres. Les arganiers couvrent 40 % de la zone de Haha avec un important pastoralisme, notamment de petits ruminants. Pour lutter contre l’érosion de la compétitivité des élevages caprins, l’ANOC a souhaité labelliser le chevreau de l’arganier. Les forestiers et les garants de l’IGP de l’huile d’argan s’y sont opposés car ils percevaient la chèvre comme un facteur de dégradation de l’arganeraie. À l’opposé, l’ANOC la considérait comme une composante de son écosystème contribuant à son entretien. Pour savoir comment favoriser l’élevage caprin tout en préservant l’arganeraie, la commission nationale de labellisation a demandé un éclairage scientifique à l’Inra de Corse, l’IRD et l’IAV Hassan II.

Il est apparu que les caprins privilégiaient la strate herbacée pour se nourrir et n’attaquaient le feuillage des arbres qu’en cas d’insuffisance d’herbage. Or il est apparu que la production fourragère globale couvrait les besoins du cheptel existant mais avec des surcharges locales. Les parcelles privées (Agdal), environ 75 % du territoire, sont bien gérées et bien conservées. Par contre, du fait de l’absence de règles, les terres collectives (Mouchaa) sont moins bien gérées et servent de zones de repli lors de la mise en défens de l’Agdal.

Ces observations ont montré que les éleveurs sont parfaitement capables de conduire durablement un élevage caprin dans des arganeraies dès lors que cette durabilité est de leur intérêt. Au travers d’une médiation avec toutes les parties concernées, un cahier des charges a été élaboré, insistant sur la nécessaire conciliation de la valorisation du chevreau et de la préservation de l’arganeraie ainsi que sur la possibilité de vérifier facilement le respect des règles par tous. Pour cela, la zone couverte par l’IGP a été réduite de 250 communes à 28, le portage du projet a été transféré d’une association nationale à une association locale d’éleveurs et des contraintes de charge et de nombre d’éleveurs ont été introduites. Le processus d’élaboration collective locale du nouveau cahier des charges a aussi permis une compréhension et une appropriation des règles par l’ensemble des acteurs locaux. Les oppositions, dont beaucoup étaient issues de malentendus, sont considérablement retombées.

(10)

En réponse à une question d’Yves LE BARS, Saïd CHATIBI a indiqué qu’il pouvait y avoir une surcharge temporaire du Mouchaa en période de défens de l’Agdal mais que celle-ci n’était pas dommageable car, le reste du temps, ces territoires collectifs sont peu utilisés.

Pour en savoir plus

I-1.5- Intervention d'Omar BESSAOUD.

Omar BESSAOUD, administrateur scientifique principal honoraire au IAM de Montpellier, est intervenu, en complément de Foued CHERIET, sur l’émergence des femmes en Algérie dans la valorisation des produits du terroir. Le contexte a été présenté par me professeur CHERIET. Ce processus de développement rural s’appuyant sur la valorisation de produits de qualité est accompagné par des associations féminines aidant les femmes rurales jouant un rôle de plus en plus important dans les petites exploitations agricoles familiales. Diverses études, enquêtes et thèses récemment réalisées permettent de mieux évaluer ce travail agricole féminin, notamment dans les exploitations agricoles irriguées.

Une enquête de l’Inra d’Alger montre que le poids de la main-d’œuvre féminine est plus important dans les zones de montagne (20 à 30 %), oasiennes(40 %) et saharienne (20 %) que dans les hauts plateaux (10 à 20 %) ou les plaines sèches ; dans ces dernières zones, le moindre travail féminin s’explique par une plus grande mécanisation. La croissance de la mobilisation de la main-d’œuvre féminine s’explique par l’attraction vers la ville de jeunes actifs plus instruit aspirant à des emplois moins pénibles et mieux payés.

En sus de tâches traditionnelles (potager, verger, petit élevage), les femmes s’investissent dans de nouvelles activités de première transformation des produits avec une réhabilitation des préparations traditionnelles.

Ces produits bénéficient de marchés en expansion du fait d’une urbanisation accélérée du pays. Depuis l’indépendance, la proportion des urbains et des ruraux s’est inversée, passant de 75 % de ruraux à 25 %.

Parallèlement, aussi bien en ville qu’à la campagne, le niveau d’équipement s’est amélioré du fait de l’augmentation des revenus pétroliers entre 2000 et 2014. À côté des marchés traditionnels (souks), de nouveaux modes de commercialisation des produits de la petite agriculture familiale émergent grâce aux réseaux sociaux et à des associations d’appui à l’agriculture paysanne.

En Kabylie, des comités de village ont créé des marchés locaux pour les produits des femmes-artisans et des agricultrices (maraîchage et arboriculture rustique). Même si les effectifs bougent peu, la population des femmes exploitantes et co-exploitantes a augmenté d’environ 30 % entre 2011 et 2014. Les conditions de vie ont progressées par l’augmentation de la durée de la scolarisation et l’amélioration de l’habitat, notamment rural.

Cependant, l’analphabétisme est deux fois plus important chez les femmes que chez les hommes et 3,5 fois plus fort en milieu rural qu’en milieu urbain. Les déperditions scolaires affectant tout particulièrement les filles rurales expliquent en partie leur présence de plus en plus active au sein des exploitations agricoles familiales. Partout, le modèle familial évolue vers un couple avec trois enfants et dissolution des solidarités intergénérationnelles.

En réponse à une question d’une étudiante de l’IAM, Omar Messaoud a indiqué qu’il n’y avait pas d’étude sur la rémunération des femmes travaillant dans les exploitations agricoles.

Pour en savoir plus

(11)

I-1.6- Intervention de Fatiha FORT.

Fatiha Fort, professeure à SupAgro Montpellier, a présenté quelques réflexions sur les enjeux du concept de terroir à partir de ses travaux autour de la Méditerranée, notamment sur l'huile d'olive en Tunisie.

Pour la construction des filières de qualité, la FAO propose une méthodologie reposant sur un cercle vertueux comprenant quatre grandes étapes visant à assurer la prise en compte de tous les facteurs clefs pour une démarche de valorisation d’un produit du terroir, permettant à la fois de créer de la valeur économique et de préserver les patrimoines naturel et culturel associés:

(i) identification des potentiels pour une démarche de valorisation de la qualité liée à l’origine, (ii) qualification du produit (spécificités et cahier des charges),

(iii) rémunération permettant de rétribuer l'ensemble de la filière,

(iv) systèmes de gouvernance garantissant la pérennité des qualités du produit.

Une IG est caractérisée par son territoire géographique, un savoir-faire traditionnel partagé, la réputation de la qualité du produit, les relations historiques entre culture et consommation et enfin par l’organisation collective des acteurs. Les initiatives de lancement d'un projet d’IG sont généralement portées soit par des politiques publiques (descendantes), soit par un collectif d’acteurs (ascendantes). La question du marché cible doit également être tranchée. En effet si le marché est extérieur (Union européenne), le cahier des charges devra tenir compte des spécificités attendus et de la réglementation de l’UE. En revanche si le but est de développer le marché local, il faut tenir compte des attentes des consommateurs locaux y compris dans le choix de la région d’origine et du nom qui lui sera donné. L’action collective étant un élément essentiel du succès des IG, elle doit être apprise par les acteurs locaux, le plus souvent avec l'appui d’accompagnements.

Différencier ses produits par l’origine est nécessaire en réaction à une concurrence des coûts trop forte ou pour capter de la valeur à travers la qualité. La différenciation peut se faire par des systèmes de production (par exemple, bio) ou par une allégation nutritionnelle ou de santé. Pour cela on peut utiliser une réputation de marque comme avec les céréales, les boissons et, en général, les produits transformés. On peut aussi s'appuyer sur une réputation collective et des labels qui dépendent à la fois de la qualité du produit et de celle des autres producteurs (AOP, IGP). Les cas des fromages et du champagne en France montrent que la réputation collective des IG est un excellent moyen de création de valeur.

Cependant, l'IG n'est pas forcément le meilleur outil pour se différencier et créer de la valeur. Très généralement, c'est en dehors de sa zone d'origine qu'une IG peut se valoriser.

Une étude de l'Inra de Toulouse montre que le prix moyen d'une IG est d'environ 13 % plus élevé que celui d'un produit équivalent sans indication. Dans l'UE, les AOP apportent un premium de 23 % et les IGP de 3 %, alors qu'aux États-Unis, l’IG bénéficie d’un premium plus élevé (39 %) même si la protection est plus faible. L'IG apporte d'autant moins de valorisation que la filière de transformation est longue : les grandes marques n'ont pas intérêt à les utiliser. Pour les vins, le premium de réputation ne se reflète plus dans le label collectif (zones viticoles) mais est plutôt lié au nom de la marque (caves spécifiques). Si globalement on constate que le label et l’IG procure un prix premium supérieur, il ne se traduit pas forcément sur le revenu des agriculteurs du fait des coûts supplémentaires induits par les contraintes du cahier des charges. De plus en plus d’initiatives IG sont portées par des organisations internationales (ONG ou bailleurs de fonds) considérant que c’est un levier privilégié d’amélioration des revenus des petits producteurs et des zones rurales périphériques (grenade de Gabès ou pomme de Sbiba, par exemple). Dans les pays en développement, il peut être plus intéressant de développer des marques territoriales. La plupart des régions françaises ont développé leurs marques comme celle en Occitanie la marque "Sud de France" est aujourd’hui soutenues par tous les acteurs et par des investissements publics en communication qui dépassent les 12 millions d’euros par an. Cependant, l'engouement des consommateurs peut changer et un attrait pour les produits locaux peut nuire aux produits de terroir s'exportant loin.

Pour en savoir plus

(12)

COMMENTAIRES GÉNÉRAUX DES RAPPORTEURS

Des interventions algériennes et turques on retiendra que les produits de qualité et les IG sont dans une phase de croissance, mais que cela ne profite pas toujours aux producteurs soit parce que l’on a une insuffisance structurelle de l’offre (Algérie) soit une labellisation banalisée (cas de la Turquie). Ces démarches dans ces deux pays sont récentes. On remarquera que dans ces deux pays les démarches institutionnelles sont plutôt top down et que les producteurs ne sont pas mobilisés. Il faut rappeler que les démarches de labélisation au Nord sont anciennes et nécessitent du temps pour mobiliser les producteurs.

L’intervention de JL. RASTOIN génèrent questions et réflexions. Le système agro-industriel ne restera pas sans réagir ; on l’observe déjà dans le domaine des produits équitables dont une partie a été captée par la grande distribution. Ne met-on pas trop d’espoir dans les labellisations et les produits de terroir ? Si l’on oblige le système agro-industriel à intégrer dans ses coûts les externalités négatives qu’il génère, le prix des produits augmentera au détriment du consommateur, cela favorisera-t-il les produits de terroirs et de proximité ?

Il apparaît que les intérêts du Nord et du Sud de la Méditerranée se rejoignent face aux dénis de certains pays de l’OMC accusant les IG de pratiques anticoncurrentielles. La facilitation de l’inscription des IG du Sud dans l’union européenne montrera que ces IG n’entravent en rien le commerce et qu’il le valorise.

Il est donc important d’aider les pays du Sud pour développer leur IG.

(13)

I-1.7- Débat et fin de matinée.

Débat et questions- Points abordés

1 la problématique des textes réglementaires

Question : La panoplie de textes liée à la valorisation des produits de terroirs est très grande. Envisagez- vous de faire d’autres textes ?

La prolifération de textes est en soi un problème. C’est un problème de lisibilité institutionnelle. Depuis 2008 les produits de terroirs sont une question centrale pour le développement agricole. En 2014 il y a eu une déclinaison pour avoir un cadre technique. Le cadre institutionnel est très illisible même pour les chercheurs, qui fait quoi ? J’imagine les désarrois d’un producteur de datte de Biskra, de figues ou d’huile d’olives pour comprendre tous les mécanismes. Effectivement la multiplication de textes en Algérie est un problème en termes d’encouragement de l’action des producteurs.

Indépendamment de ce qui est produit par l’état, de l’institutionnalisation des procédures, il faut que les producteurs s’engagent et aient envie de le faire.

2 Remarque sur le faible intérêt des marques territoriales (O.NASLES)

Quel intérêt ? Sur la Provence il n’y a pas de marque territoriale. Une marque territoriale je ni suis pas favorable. C’est une bannière. La marque Sud de France c’est une belle réussite mais il a fallu mettre 20 millions de francs par an pour la promotion. Cela été déterminant pour que les présidents successifs du conseil régional de PACA n’adhèrent pas à cette démarche. Toute la limite de ces marques territoriales c’est que tous les producteurs y ont accès sans cahier des charges. Quand on arrive devant un acheteur, la marque ne procure plus de différenciation voir de la dé différenciation dans la création de non-valeur. Le système est complexe entre création de valeur et création de différenciation dans une identité. On va parfois trop loin (points discutés très souvent en interne à l’INAO) avec des cahiers des charges trop fermés. Je prône beaucoup plus l’IGP (qui a un espace de liberté) que l’AOP trop contraignant. Il faut faire très attention, car les marques territoriales n’ont pas de contrôle, pas de cahier des charges et donc pas de valeur ajoutée.

La marque territoriale Sud France est un cas particulier. Georges FRECHE a lancé cette marque avec pour objectif de faire connaître le vin du Languedoc au moment où il avait des difficultés. Le problème c’est que beaucoup de produits se sont engouffrés sous ce label avec une qualité discutable.

La Provence a une belle image et n’a pas besoin de marque territoriale, mais pour le Languedoc cela à fait de la publicité pour des petits producteurs qui n’avaient pas accès aux rayons des supermarchés. Ce n’est pas la panacée.

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3 l’association TORBA (O.BESSAOUD)

Question : Demande d’information sur l’association TORBA son fonctionnement ses objectifs ? Elle compte environ 400 membres situés dans les régions d’Alger, de Blida de Kabylie, de Tlemcen.

Son objectif est de se mobiliser pour la défense ’un modèle alternatif face à un modèle intensif se fondant sur l’exploitation du sol et des ressources en eau peu durable. L’association promeut l’agroécologie et développe la permaculture en zones urbaines et suburbaines, les marchés paysans en liens avec des agriculteurs situés en zone de montagne (Kabylie et atlas blidéen) et assure de la formation dans les écoles.

TORBA est très liée à des associations maghrébines (Tunisie et Maroc), mais aussi à des associations françaises comme le Cari et de la région lyonnaise.

Je signale le seul livre sur livre l’agroécologie en Algérie une expérience algérienne que j’ai préfacé.

4 Le consommateur client final des produits territorialisés?

A chaque fois que l’on parle des consommateurs c’est comme si le destinataire était le client final.

Or, le client direct des producteurs n’est pas toujours le consommateur final comme on peut le constater pour l’argan au Maroc. En fait ce sont les industriels des cosmétiques ou pharmaceutiques qui profitent de la valeur en rajoutant quelques gouttes dans leurs produits. Quelle est la logique car le producteur ne gagne pas grand-chose ?

Dans beaucoup de cas il faut convaincre l’intermédiaire. La relation directe avec le consommateur n’existe pratiquement pas. Lorsque L’Oréal met 3 gouttes d’argan dans son shampoing il n’y a pas de négociation possible. S’il y avait au niveau de ce produit une AOP, dans ce cas les usines auraient dû être sur place et il y aurait eu un contre-pouvoir avec une organisation qui puisse négocier pour pouvoir utiliser le nom d’argan. Mais le cas de l’argan est particulier.

Mais en France, par exemple, le consommateur final peut être très puissant pour mettre la pression sur les distributeurs. La puissance des grandes marques vient de leur relation avec le consommateur final, ce qui fait qu’aucun magasin ne peut ne pas avoir les produits phares dans ses rayons (ex.Danone, Kellog).

5 Assises juridiques des marques au Magrheb

Question : y-a-il une assise juridique pour les marques territoriales au Maghreb ?

En France il y a l’INPI (Institut National de la propriété industrielle). Dans les pays méditerranéens je suppose qu’il y a une protection pour les marques de façon équivalente. Il y a un système équivalent pour les marques individuelles mais pas collectives.

6 Valorisation par le marché et création de valeur

Question : quelle valorisation par le marché ?

Le très bon exemple de l’abricot qui après labellisation se traduit par une baisse de prix montre bien que la connexion au marché n’entraîne pas de façon mécanique une augmentation de valeur.

La question de de la gouvernance à quelle échelle est centrale. Il faut commencer sur des filières territorialisées bien ancrées sur le territoire et incrémentées à différentes échelles. Ce processus de création de filière du terroir est très différent au Nord et au Sud. En France il s’agit d’un processus historique demandé par les acteurs économiques tandis qu’au Sud il s’agit plus d’un copier/coller de ce qui existait au Nord. Il est très récent et mis en place par les politiques.

Dans les pays du Sud les produits de terroirs sont destinés à l’export don cela repose la question de la territorialisation. La problématique doit donc être différentiée entre les pays du nord et du sud.

Pour aller à l’essentiel dans le système capitaliste mondialisé il y a des fuites vers les paradis fiscaux. Il faut donc une réappropriation de la valeur par les acteurs locaux, par la proximité entre acteurs locaux (producteurs transformateurs et consommateurs) pour aller vers des systèmes de gouvernance partenariale et non de gouvernance actionnariale. La valeur est ainsi partagée entre tous les acteurs de la production.

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6 la question du revenu des agriculteurs

Aujourd’hui l’entreprise agricole du futur sera insérée dans un cluster de bio économie circulaire cela signifie une exploitation multifonctionnelle. Certes elle produira des produits alimentaires mais d’autres marchés s’ouvriront à elle comme le marché de molécules de carbone renouvelable, l’énergie à partir de biomasse, les services écosystémiques qui permettent de développer l’agritourisme. Avec ces différentes sources de revenus on a une agriculture performante qui fait des profits et qui donne un statut moderne, valorisé, à l’agriculteur ce qui manque beaucoup aujourd’hui.

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I-2- Session 2 : Partage des rôles entre professionnels et pouvoirs publics.

Séance AEM.

Comptes rendus d’Yves LEBARS et Serge MIQUEL

Le thème de la Session avait été défini à l’origine comme suit :

Ce partage est-il systématique ? Est-il une nécessité : Pourquoi ? Rôle des différents niveaux territoriaux de gouvernance (Etat ; Collectivités territoriales ; professionnels). Comment : quel est le partage des rôles le plus efficace pour assurer le caractère durable et efficace d’une telle politique En fait, la Session a permis de prolonger le tour des expériences des différents pays, avec un exposé de réalisations concrètes, mais en interrogeant le cadre des politiques nationales, et avec un recul critique et quelques comparaisons très productives.

La Session a ainsi abordé un autre thème indiqué dans l’appel à communications : Les conditions de la réussite. Quel doit être le jeu des différents acteurs. Il semble qu’il doit tendre vers une triple garantie. Celle donnée aux consommateurs nationaux et étrangers (qualité, typicité, mode de production respectueux de l’environnement), aux producteurs (revenu, pas de fraudes, respect de la discipline collective), aux territoires (respect de l’image, développement, fierté des territoires et promotion des actions structurées). Les aspects des demandes du tourisme et des exportations seront pris en compte dans ce questionnement.

La Session a mobilisé 7 intervenants, trois femmes et quatre hommes, quatre venant de Tunisie, deux français, une marocaine et une algérienne.

I-2.1- Intervention de Saad SEDDIK.

À noter que notre collègue Saad SEDDIK, ingénieur général du Génie Rural Honoraire, a été depuis toujours, mais aussi dernièrement en tant que Ministre de l’Agriculture Tunisien, un promoteur et un grand défenseur des GDA.

En dehors de la note qui sera fournie par Saad SEDDIK, il a exprimé son sujet de la façon suivante : - Présentation historique du GDA, crée le 25 décembre 2015, (110 adhérents à l’époque) ;

- Spécificités de la région (ressources naturelles limitées, démographie, activités agricoles) ; - Démarches stratégiques et mesures d’accompagnements initiées par le GDA ;

- Réalisations depuis la création du GDA et partenariats GIZ, CRDA Médenine ; - Perspectives de travail du GDA ;

- Ouverture du GDA : le monde extérieur en établissant un partenariat et/ou un jumelage avec les organismes et les institutions compétentes nationales ou étrangères pour développer et diversifier les activités du GDA.

Saad SEDDIK souligne que dans un pays pauvre en ressources naturelles (pluviométrie en dessous de 150 mm/an, sols cultivables très limités), il est possible d’assurer un développement et des activités agricoles peuvent s’installer et se développer : l’olive et l’huile d’olive, le lait de chèvre, les volailles et l’artisanat. Des produits naturels et de qualité, spécifiques à ce terroir d’exception, ont ainsi vu le jour, portés par un GDA de 250 adhérents actuellement.

L’avenir semble prometteur, notamment assuré grâce à la volonté de tous les intervenants et avec l’appui de méthodologies de travail communautaire et participatives instaurées, l’ensemble adossé à une bonne Gouvernance locale.

Les questions de la Salle :

Jean-Louis JANIN : Comment s’opère le choix des bénéficiaires ?

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La demande est forte ; obligation de sélection. Nécessité de faire des formations pour les personnes retenues.

Yves LE BARS : Ok, pour la vigueur du GDA, OK, pour le partenariat avec la GIZ ; mais comment se fait la promotion ?

Démonstrations, manifestations dans les marchés ; relations avec des pâtissiers (exemple des essais de transformation du lait de chèvre).

François CASABIANCA : la Zone est-elle classée en Agriculture Biologique ? Est-ce un objectif pour le GDA ?

Pour cette approche et pour ce territoire du GDA, il y a « à boire et à manger ». Au départ, la Zone est

« naturellement Bio ». Cela ne va rien nous ajouter !

Jouad CHATINI (Maroc) : Si l’agriculture Bio était demandée sur la Zone, l’application réglementaire serait-elle possible ?

Oui. Mais cette question est liée aux Consommateurs ; cela n’apporterait pas de valeur ajoutée aux produits du GDA.

François CASABIANCA: l’Indication Géographique est-elle un enjeu pour le GDA ?

Cette orientation est un engagement collectif. Dans le cas actuel, l’agriculture individuelle ne gagne rien. La zone actuelle est peu importante … il faudrait donc l’étendre. À noter que la conversion en biologique et la certification laissent l’agriculteur seul, alors que les indications géographiques sont le résultat d’une organisation collective, qui permet un meilleur apport de force dans les négociations de la commercialisation.

Pour en savoir plus

I-2.2- Intervention d’Hugues VERNIER.

Le présentateur, responsable de l’agriculture dans la Communauté de Communes Val de Drôme France, a pris le parti d’investiguer l’activité d’une Collectivité Territoriale : La Communauté de Communes du Val de Drôme, et d’en expliciter la posture et les actions, au travers de son projet de territoire en matière agricole et de Développement Durable. On peut retenir la définition qu’Hugues VERNIER donne du développement local: « c’est donner de la cohérence aux intervenants dans et pour le territoire, autour des enjeux de santé, d’environnement, d’énergie et de climat, sociaux et économiques ». Dans ce schéma, l’agriculture est portée par les élus d’une façon plus large que celle des Chambres d’Agriculture. Sont privilégiés les circuits courts, les plans alimentaires des collectivités territoriales, les indicateurs de qualité, et la transformation locale, pour le maintien de la plus-value sur le territoire.

En dehors de la note qui sera fournie par Hugues VERNIER, il a exprimé son sujet de la façon suivante :

- Organisation territoriale des trois Communautés de Communes - Concept BioVallée ; - Historique (35 ans) d’intercommunalité ;

- Importance de la politique agricole, de ses enjeux, de ses relations avec les autres politiques publiques portées par Val de Drôme, dans le cadre d’une stratégie de développement territorial local ;

- Importance de la diversité des productions agricoles, qui génère des orientations pour se démarquer de l’agriculture industrielle, un soutien à la diversification et aux spécificités locales ;

- Perspectives : conforter la place de BioVallée en tant que leader français en Agriculture Biologique (avec 35 % d’agriculteurs certifiés Biologiques) et tendre vers un mode de production à la fois limité en intrant et intégrateur par une approche plus globale prenant en compte les trois piliers du Développement Durable (social, économie, environnement) ;

- Actions concrètes de la Communauté de Communes : encourager la production, les conversions, l’installation en agriculture Biologique et la Formation des acteurs, favoriser la transformation et la commercialisation des produits, développer la consommation et l’approvisionnement local, favoriser la Recherche et l’Innovation.

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Au travers de sa présentation, Hugues VERNIER, nous a fait toucher du doigt, la posture originale d’une Collectivité Locale, engagée dans un soutien actif et organisé à l’activité agricole de son territoire. Le parti retenu par la Communauté de Communes a été celui de responsabiliser les acteurs agricoles et d’intervenir par l’interface publique sur l’ensemble de la chaine de production, de valorisation et de commercialisation, par des dispositifs d’appui, de mise en cohérence et de liaison entre toutes les instances locales et nationales de la chaine concerné par le terroir agricole de la Communauté de Communes. Cette posture a pris son origine sur le territoire, il y a déjà plusieurs années, avec l’arrivée des néo-ruraux. L’élu territorial a une vision plus large que celle de l’agriculteur.

Un exemple, l’émergence d’une niche sur les plantes aromatiques portée par des néo-ruraux a conduit l’Oréal à situer son centre de recherche français dans la vallée !

Les questions de la Salle :

Serge MIQUEL : La politique publique menée par la Communauté de Communes du Val de Drôme en matière d’agriculture territoriale est très originale, dans sa conception, son organisation et ses actions.

BIOVALLEE intervient-il directement sur certaines opérations et quel est le budget consacré à cette démarche d’agriculture de terroir ?

C’est relativement peu, 450 000 €, dont 150 000 € des ressources des Collectivités, le reste en

cofinancements divers. Mais il faut y ajouter un important travail technique et humain d’accompagnement quotidien auprès de tous les acteurs de la filière…

Pour en savoir plus

I-2.3- Intervention d’Amor BAYOULI et d’Hanen MAHROUG.

Après avoir pris le parti de rappeler la législation tunisienne depuis les lois de 1999 sur les AOC et les produits certifiés bio, les Marques Collectives, et l’Écolabel Tunisien, Amor BAYOULI, Consultant international Gérant du Cabinet Hydro-Agro-Conseils, a décrit les trois programmes d’actions internationaux, permettant de valoriser les produits du terroir portés par des bailleurs AFD/ GIZ/

Coopération Suisse, avec des objectifs d’exportation vers l’Europe essentiellement. Cela n’a pas eu que des résultats remarquables ; l’intervenant en a tiré une typologie et développé une approche innovante basée sur l’élaboration d’un Plan de Développement Local Intégré (PDLI). Il présente alors le cas d’un projet, en montagne, qui souffre de la sécheresse, de risques sismiques, et de pollution des eaux karstiques par le village. Le village a pu avancer grâce à une maitrise par l’association villageoise, dans une approche participative et avec la promotion de l’entrepreneuriat.

Cette méthodologie a par la suite de son exposé, été appliquée au cas du village Sened Djebel (Tunisie), dont le plan de développement a été présenté par Hanen MAHROUG, Ingénieure agronome INAT responsable du développement dans le Cabinet Hydro-Agro-Conseils, avec ses 3 objectifs : tout d’abord l’amélioration des infrastructures; puis celui de la production agricole et des activités génératrices de revenu, dont l’écotourisme, et le développement des signes de qualité; et pour finir le renforcement des capacités villageoises, dans les organisations de base.

En dehors de la note qui sera fournie par Amor BAYOULI et Hanen MAHROUG, ils ont exprimé leur sujet de la façon suivante :

- Présentation des trois projets internationaux :

Programme Action Indications Géographiques (PA-IG) : AFD

Projet d’Accès aux Marchés des Produits Agroalimentaires et de Terroir (PAMPAT): Secrétariat d’État Suisse à l’Économie (SECO)

Promotion de l’Agriculture Durable et du Développement Rural (PAD) : BMZ/GIZ - Points forts, points faibles et leçons à en tirer ;

- Développement du concept de « Plan de Développement Local Intégré » (PDLI) ; - Application au village de Sened Djebel ;

- La méthodologie a consisté à analyser le contexte local : climatique, population, économie, agriculture … et à formuler une approche (renforcement des capacités, maîtrise d’ouvrage locale,

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approche filière, valorisation des ressources locales …) et ce, d’une manière intégrée et en bonne articulation avec le PDLI lui-même ;

- Les intervenants concluent sur cet exemple en encourageant la promotion des signes de qualité des produits de terroir, intégrée et bien articulée avec un programme de développement local, surtout dans les zones difficiles où les bases de développement local font encore défaut.

Les questions de la Salle :

Jean-Louis JANIN : Comment prenez-vous en compte la lutte contre les inondations ?

Le problème principal est circonscrit aux berges des oueds, au droit des villages. Notre travail consiste à consolider les berges.

Dominique CAIROL: Avez-vous reçu des retours de l’AFD, suite à vos « critiques » ?

Non. L’étude de cas en question était facile, car elle portait sur des territoires peu étendus, avec des bassins de production bien aménagés, pour des produits phares bénéficiant d’une grande notoriété à l’échelle nationale.

Question: Je n’ai pas compris les liens entre l’étude de cas et les signes de qualité présents au départ.

Les signes de qualité, ont été de façon différente mis en exergue dans trois projets internationaux, avec selon les cas des avantages et des inconvénients. L’identification des limites de ces trois applications a permis de constituer un autre modèle de stratégie locale, plus global et mieux adapté, pour porter et valoriser des signes de qualité pertinents, au travers de la démarche du Plan de Développement Local Intégré » (PDLI).

Pour en savoir plus

I-2.4- Intervention de Malika SOUAF.

La conférencière, enseignante chercheuse et directrice du laboratoire MAPES (Management des performances des organisations de l’économie sociale) de l’université d’Agadir, a dans un premier temps, pour le cas du Maroc, décrit l’ensemble des produits du terroir susceptibles d’être labellisés sur six régions.

Puis Malika SOUAF a axé son intervention sur le cas pilote de l’Huile d’Argan, dans le Région du Souss Massa, en explicitant les différentes étapes relationnelles, réglementaires et humaines, qui ont fait évoluer l’approche du produit Argan, dans un ensemble à la fois de haut niveau, plus institutionnalisé, mais, dans lequel la place de la Femme au sein de l’économie sociale et solidaire y trouve désormais toute sa place.

En dehors de la note qui sera fournie par Malika SOUAF, elle a exprimé son sujet de la façon suivante :

- Grande variété des produits de terroir (animaux, végétaux, transformés) au Maroc, dans 6 Régions.

Son exposé se focalise sur l’Arganier, l’huile d’Argan, une expérience Pilote, en sept phases : situation conflictuelle entre les villageois et les Eaux et Forêts, exode rural liée à la sècheresse, amorce d’une approche développement local, le mouvement coopératif des années 2000, l’institutionnalisation (INDH 2005, le Plan Maroc Vert 2008) ;

- Les résultats obtenus, notamment la Femme leadership féminin, avec les Associations de développement ;

- La valeur ajoutée du Plan Maroc Vert : lutte contre la pauvreté, sécurité alimentaire, stabilité sociale, mise à niveau des Coopératives …

- Création de Labels, ce qui suppose une connaissance de ce que souhaite le consommateur ; - Stratégie pour revaloriser les Produits du Terroir, avec l’ensemble des acteurs.

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- Et actuellement existe une association pour l’Indication Géographique Protégée Huile d’Argane.

Cependant la clientèle locale n’est pas sensible à l’IGP, la référence au bio est plus importante. Et souvent on achète son huile à quelqu’un qui connait quelqu’un… Mais les grosses coopératives de femmes vendent à des sociétés en de grandes quantités.

Les questions de la salle :

Dominique CAYROL : la situation présentée montre une baisse de production. Comment solutionner la capacité de production ? Peut-on délocaliser l’Arganier de son terroir ?

Aujourd’hui il y a peu de stockage et le processus de production est qualitativement maîtrisé. Les dégradations résultant de la relation chèvre / arganier, n’existent plus, affirme l’intervenante.

L’IGP Argane (avec un e, pour se spécifier, argan est un terme de marketing, déjà pris) apporte une protection. Toutefois l’huile d’Argan peut être fabriquée ailleurs que sur la région du Souss Massa.

Pour en savoir plus

I-2.5- Intervention d’Olivier NASLES.

En préalable de son intervention, Olivier NASLES, Président du syndicat national de l’agriculture biologique de l’INAOQ (Institut national de l'origine et de la qualité), précise que le concept de

« signes de qualité », devrait plutôt être celui « d’identité ».

L’IGP protège l’identité du produit, un nom ; l’IG évite que les mots « s’évadent » (ex. camembert, brie).

L’IG est créateur de valeur ; l’IG c’est avoir une capacité, un passeport pour aller à l’étranger, ou en dehors de sa zone de production où les consommateurs n’ont guère besoin d’une protection pour apprécier un produit local !

Le conférencier nous fait part que la supervision de la contrefaçon est exercée en France par l’INAO, qui consacre 1,5 M€/an pour des actions juridiques d’usurpation de nom.

Pour être attractif, le nom associé à l’IG doit-être simple (facilement traduisible en anglais), le goût du produit quant à lui, bien caractéristique, et la stratégie de promotion de l’IGP bien arrêtée.

Il souligne la différence entre l’Indication Géographique (IG, ou IGP) qui porte sur un territoire assez largement délimité, alors que l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) porte sur des parcelles, et en exclut certaines donc.

En termes de recommandations, M. Olivier NASLES précise trois points :

- Repenser en France, la promotion de la marque collective, à partir d’une véritable action publique, - Partir, dès le départ, de l’écoute des consommateurs,

- S’assurer de la capacité à répondre à la demande internationale, et donc intégrer les « metteurs en marché » dans le processus collectif,

- Répartir la valeur ajoutée, sur l’ensemble de la chaîne.

En dehors de la note qui sera fournie par Olivier NASLES, il a exprimé son sujet de la façon suivante :

- Utilités des IG : outil de protection avec l’appui des pouvoirs publics, crée de la valeur ajoutée, protège contre les usurpateurs ;

- Le cadre réglementaire national et européen, reconnue par l’UE;

- Les institutions gestionnaires des IG en France et les missions de l’INAO ; - Les caractéristiques d’une Indication Géographique ;

- Comment faire et choisir une IGP.

Pour en savoir plus

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I-2.6- Intervention de Nora BENRACHOU.

Nora BENRACHOU, Maitresse de conférences à l’université Chadli Bendjedid d’El Tarf, rappelle toutes les propriétés et valeur nutritionnelles, curatives et les effets bénéfiques pour la santé, apportés par l’aliment : l’huile d’olive.

Néanmoins, elle souligne le manque de connaissance rencontré en Algérie sur l’huile d’olive et ce malgré l’importance de l’oliveraie (420.000 ha), les riches variétés et les nécessaires exigences de qualité pour accéder aux marchés internationaux.

Pour approfondir la question de la caractérisation variétale des huiles d’olive, elle a investigué six cultivars algériens.

L’un des objectifs, serait de créer pour l’huile d’olive, une Appellation d’Origine Contrôlée AOC.

Elle recommande une stricte prise en considération de la filière, aussi bien au stade de la culture, qu’au cours de la mise en œuvre des olives.

C’est à ces conditions que l’Algérie pourra promouvoir l’oléiculture et se positionner sur le marché mondial.

En dehors de la note qui sera fournie par Nora BENRACHOU, elle a exprimé son sujet de la façon suivante :

o Caractérisation variétale des huiles d'olive de six cultivars algériens (Azeradj, Blanquette, Bouricha, Chemlal, Limli, Sigoise) par la détermination de leurs compositions en acides gras et création d’un "morphotype" pour chaque cultivar ;

o Facteurs influençant l’huile d’olive ;

o Extraction et composition en acides gras des six huiles d’olive vierges ;

o Analyses complètes des huiles et démonstration de leurs différences et particularités qualitatives.

NOTE : Nora BENRACHOU vient de publier un ouvrage du les variétés algériennes d’huile d’olive, sur les caractéristiques des huiles d’olives et quelques cultivars d’Algérie

Les questions de la salle :

Derradji ZUOINI fait une remarque en tant que géologue sur la relation entre la culture de l’olivier et la nature des sols: Par exemple à Gafsa, on a introduit l’olivier, alors que c’était historiquement la culture du palmier ; idem à Marrakech. Il faut respecter l’aire naturelle d’un produit. En effet, l’aire naturelle de l’olivier, correspond à un terrain acide. Il n’y a donc pas que la variété qui fait la qualité.

Réponse Saad SEDDIK : À Gafsa, les oliviers sont là depuis longtemps

Réponse Nora BENRACHOU : On peut constater la différence de goût des olives (exemple l’acidité). Mais plusieurs autres facteurs influent (pédologie …).

Réponse Olivier NASLES : Il y a des oliviers partout ; il faut considérer l’IG.

Un intervenant marocain : On assiste à un changement de certaines variétés de l’huile marocaine.

Aujourd’hui, les producteurs se sont mis au standard. On perd les saveurs traditionnelles.

A une question de Said CHATIBI, Nora BENRACHOU répond sur les oliviers mal entretenus, que des primes sont offertes en Algérie aux jeunes pour le travail d’entretien…

Pour en savoir plus

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