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Depuis la mise en place de la réforme LMD, le master de Biologie des micro- organismes a formé des étudiants(e)s qui ont pu se spécialiser en microbiologie ou en virologie. Fort d’une formation à la recherche par la recherche, ce master cessera d’exister comme tel à la rentrée prochaine. Le phénix renaît cependant de ses cendres sous la forme d’un master Sciences du vivant, parcours Virologie (fi gure 1). Cette nouvelle offre de formation comporte des enseignements dis- ciplinaires de virologie sur l’ensemble des règnes du vivant et se voit confortée par des enseignements de biochimie, d’immunologie et de biologie moléculaire de haut niveau proposés par les masters de Biologie et Génétique Moléculaire et d’Immunologie et Infl ammation.
Quatorze étudiants sont accueillis chaque année et chaque promotion se voit parrainée par un biologiste de renom qui participe à la cérémonie de remise de diplômes organisée par la faculté pour l’ensemble de ses masters. Au sein du parcours virologie, les enseignements magistraux, les travaux pratiques et dirigés restent « conventionnels ». La formation à la recherche par la recherche implique également le suivi de conférences proposées par des chercheurs in- vités. Cet exercice est réalisé chaque semaine par des chercheurs d’horizons divers qui présentent leurs approches et résultats, leurs succès mais aussi leurs problèmes. Ces douze à quinze conférences qui s’adressent à la cohorte des étudiants de M1 et de M2 représentent au minimum vingt-cinq interventions distinctes par promotion et attirent également des chercheurs statutaires. Les conférences sont dédiées aux étudiants et ceux-ci doivent les animer en posant des questions à l’orateur. Les unités d’enseignement (UE) comme « Initiation à la démarche scientifi que en virologie 1/2 et Analyse bibliographique sur le sujet de stage S4 » sont davantage axées sur une « auto-formation » à l’analyse et l’interprétation de données scientifi ques. Une telle démarche est progressive au cours des trois semestres successifs. Chaque étudiant de première année est encadré par un groupe d’étudiants de seconde année et par un ou deux membres de l’équipe enseignante afi n de rédiger un rapport bibliographique portant sur un virus. Lors de cet exercice, les étudiants évaluent leurs tuteurs (évaluation par les pairs). Au second semestre, l’étudiant choisit une thématique de virolo- gie et l’explore de manière autonome en restant guidé par un enseignant réfé- rent. Ce second travail sera réinvesti au semestre suivant, où l’étudiant présen- tera oralement son étude dans l’UE Anglais en virologie. Après l’évaluation des rapports bibliographiques, les exposés oraux et les questions sont présentés devant l’ensemble de la promotion ainsi que l’équipe pédagogique. Cette for- mation à la démarche scientifi que est réinvestie pleinement grâce à la rédac- tion d’un court rapport bibliographique présentant la thématique et le sujet de stage qui sera abordé au semestre suivant. Là encore, ce sujet est présenté orale- ment devant l’ensemble de la promotion et suivi de questions. La formation à la présentation par voie d’affi che est abordée par des binômes d’étudiants
Offre de formation en virologie moléculaire, Université de Strasbourg
David Gilmer Université de Strasbourg, CNRS, IBMP UPR 2357, 67000 Strasbourg, France
david.gilmer@ibmp-cnrs.unistra.fr
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Figure 1. Aperçu des quatre semestres constituant l’offre de formation du master Sciences du vivant, parcours Virologie proposé par la Faculté des Sciences de la vie de l’Université de Strasbourg. Les chiffres encadrés correspondent aux crédits européens (ECTS). Les unités d’enseignement dédiées à la virologie sont indiquées en rouge. Les unités d’enseignement communes au parcours de master Biologie et Génétique Moléculaire sont indiquées en bleu. Les unités d’enseignement comportant des travaux pratiques sont précédées d’un diamant vert.
Seuls certains logos des unités accueillant des stagiaires au semestre quatre ont été indiqués.
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qui produisent un poster traitant d’un sujet imposé de virologie ou de biologie moléculaire. Enfi n, l’actualité n’est pas négligée et les étudiants devront traiter d’un sujet relatif à la virologie en effectuant une analyse critique. L’actualité est ici représentée au sens large. Cette actualité peut correspondre d’une part, à un événement relaté dans les média (épidémie…), un roman, un fi lm ou une série incluant des notions de virologie que l’étudiant devra expertiser. D’autre part, l’étudiant peut aussi choisir de « vulgariser » un article scientifi que récent et publié dans une revue prestigieuse, afi n de le rendre accessible « à tous ». Dans certains cas, les étudiants se voient proposer la rédaction d’article ou de point de vue soumis dans la revue Virologie [1].
L’ensemble de ces approches vise à motiver les étudiants à revisiter les concepts de la biologie et de la virologie en émettant des hypothèses, en imaginant des approches expérimentales permettant d’y répondre. Il est ainsi parfois bon de rappeler que ces objectifs de la formation sont nécessaires à toute formation à la recherche dans les règles de l’art.
Liens d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article. David Gilmer assure la responsabilité pédagogique du master de Virologie décrit dans cet article.
Référence
1. Lucie Bellott, Amel Chaïb, Olivier Petitjean, Pauline Rigo, David Gilmer.
Apports et enseignements de la virologie en biologie contemporaine. Virologie 2017 ; 21 : 199-210. doi:10.1684/vir.2017.0710.