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What to do in the event of a suspicion of analytical interference during an immunoassay?

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Journal Identification = ABC Article Identification = 1514 Date: February 17, 2020 Time: 12:8 pm

doi:10.1684/abc.2020.1514

70 Pour citer cet article : Lauro C, Corcuff JB, Brossaud J, Georges A. Conduite à tenir devant une suspicion d’interférence analytique lors d’un immunodosage.Ann Biol Clin2020 ; 78(1) : 70-3 doi:10.1684/abc.2020.1514

Biologie au quotidien

Ann Biol Clin 2020 ; 78 (1) : 70-3

Conduite à tenir devant une suspicion

d’interférence analytique lors d’un immunodosage

What to do in the event of a suspicion of analytical interference during an immunoassay?

Cindy Lauro1,2

Jean-Benoît Corcuff1,2,3 Julie Brossaud1,2,3 Agnès Georges1,2

1Service de médecine nucléaire, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France

2Groupe de biologie spécialisée, Société franc¸aise de médecine nucléaire, Paris, France

3Nutrition et neurobiologie intégrée, UMR 1286, Université de Bordeaux, Bordeaux, France

Article rec¸u le 15 octobre 2019, accept ´e le 18 décembre 2019

Résumé. Connaître et identifier les interférences analytiques est pour le bio- logiste médical un enjeu de la prestation de conseil fournie au prescripteur. En effet, ces interférences analytiques ont des conséquences souvent délétères sur la prise en charge des patients. La compréhension de leurs mécanismes et la maîtrise des procédures d’élimination est essentielle pour limiter ces erreurs de prise en charge. Face aux nombreux questionnements des cliniciens en pratique courante, nous proposons un algorithme de prise ne charge d’un échantillon lorsqu’une interférence est suspectée.

Mots clés : anticorps hétérophile, biotine, effet crochet, HAMA, immunodo- sage, interférence

Abstract. Identifying analytical interference is a challenge for the medical bio- logist in providing advice to the prescriber. Indeed, these analytical interferences often have deleterious consequences on the care of patients. Understanding their mechanisms and mastering corrective procedures is essential to limit these management errors. Faced with the many questions from clinicians in current practice, we propose an algorithm for managing a sample when interference is suspected.

Key words: heterophile antibodies, biotin, hook effect, HAMA, immunoassay, interference

Une interférence lors de la mise en œuvre d’un immu- nodosage est définie comme un élément présent dans un prélèvement susceptible de fausser le rendu d’un résultat biologique. Elle peut être d’origine endogène ou exogène, et le résultat peut être surestimé ou sous-estimé en fonction de la technique utilisée [1]. La prévalence exacte des inter- férences est difficilement évaluable. Elle varie en fonction de l’analyte dosé et du type d’interférence, par exemple 4 % pour l’antigène carcino-embryonnaire [2]. Identifier les interférences permet une prise en charge adéquate de l’échantillon, afin de fournir un résultat conforme. Ces interférences sont à différencier des erreurs pré-analytiques (erreurs d’identité, anomalie de conservation) ou des réelles perturbations biologiques, induites par les nouveaux traite- ments d’immunothérapie, par exemple. L’enjeu est donc

de suspecter rapidement la présence d’une interférence, de pouvoir l’identifier mais aussi d’y remédier quand cela est possible. La proposition d’un algorithme de prise en charge d’un échantillon lorsqu’une interférence est suspectée, émane des difficultés auxquelles peuvent être confrontés biologistes et cliniciens. Cet outil vise, pas à pas, à écarter ou affirmer la présence des interférences les plus fréquentes et les mieux documentées. Son utilisation en première inten- tion lors de la suspicion d’une interférence permet d’éviter des explorations inutiles et coûteuses.

Un résultat anormalement élevé ou effondré, aberrant ou discordant avec les antériorités, avec d’autres paramètres du même bilan ou avec le tableau clinico-biologique doit faire évoquer la survenue d’une interférence, après élimination en première intention d’une erreur préanalytique. La réa- lisation d’un nouveau prélèvement permet de s’affranchir de cette dernière : les deux tiers des erreurs de labora- toires surviennent lors de la phase préanalytique (identité de l’échantillon, conformité du tube de prélèvement, tem-

Correspondance :C. Lauro

<cindy.lauro@chu-bordeaux.fr>

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Suspicion d’interférence analytique

pérature et délai d’acheminement et de stockage, vitesse de centrifugation) [3].

Si en dépit d’un processus préanalytique maîtrisé, un résultat reste incohérent, il convient d’éliminer les causes d’interférences les plus classiques. Elles sont à rechercher en fonction de l’examen biologique concerné (figure 1).

L’aspect du sérum est normalement vérifié (manuellement ou par technique automatisée) en première intention et les éléments d’impact (hémolyse, ictère, etc.) sont normale- ment précisés dans les fiches techniques des kits de dosage.

Les réactions croisées les plus fréquentes figurent égale- ment dans ces fiches, mais d’autres plus subtiles peuvent apparaître en cas de pathologies où s’accumulent des méta- bolites (fragments de PTH et insuffisance rénale chronique, précurseurs de stéroïdes et hyperplasie surrénalienne, etc.).

Les fiches techniques devraient aussi mentionner le risque d’interférence dû à la présence de biotine exogène. En cas de suspicion, un nouveau dosage à distance de la prise de biotine ou l’utilisation d’une autre technique n’utilisant pas la liaison biotine-streptavidine sont des méthodes simples de mise en œuvre. Il existe également une méthode d’adsorption qui permet de neutraliser la biotine en excès [4]. D’autres interférences par des thérapeutiques sont pos- sibles. Lors d’un traitement par immunothérapie, on devra rechercher la présence d’un anticorps hétérophile mais la situation est complexe en raison de réelles pathologies auto- immunes pouvant être induites par ces traitements. Enfin, les conséquencesin vitrodes héparines sur les concentra- tions apparentes des hormones thyroïdiennes [5] dépendent de leur concentration sérique, du délai entre injection et dosage des hormones, et de la concentration des triglycé- rides dans le sérum.

L’existence d’un effet crochet (résultat anormalement abaissé) lors d’un dosage par méthodesandwichsera déter- minée par des dilutions successives de l’échantillon jusqu’à l’obtention de résultats linéaires. Cet effet crochet doit être envisagé systématiquement chez des patients porteurs de volumineuses tumeurs pour les dosages de marqueurs tumoraux.

En l’absence d’effet crochet, la présence d’anticorps hété- rophiles ou non spécifiques (augmentant ou diminuant les concentrations apparentes) peut alors être objectivée grâce à l’utilisation de tubes HBT et NABT (Heterophilic et Non-specific antibody blocking tubes)permettant leur neu- tralisation. Ainsi, des résultats modifiés lors d’un redosage après l’incubation du sérum dans ces tubes permettent d’affirmer la présence d’anticorps interférents [6]. Un résul-

tat différent avec une autre technique d’immunodosage pourrait affirmer une interférence. Le dosage des HAMA reste une autre alternative pour la mettre en évidence. Il est à noter qu’un dosage par spectrométrie de masse, s’il est réalisable, ne serait pas soumis à ces interférences.

En l’absence d’interférence par un anticorps hétérophile, la présence éventuelle d’un anticorps anti-analyte doit être envisagée. Lors du dosage de la thyroglobuline, il est indispensable d’associer un dosage des auto-anticorps anti- thyroglobuline. De même, la présence de la « big big prolactin» peut être mise en évidence par précipitation au PEG et/ou par une chromatographie sur gel. Les anticorps anti-analyte sont essentiellement retrouvés dans le sérum de patients présentant une pathologie auto-immune ou dans le sérum de patients traités par insuline, analogue de la GH ou par EPO, par exemple (anticorps anti-insuline, anticorps anti-GH, anticorps anti-érythropoïétine. . .).

Des anomalies quantitatives et qualitatives des protéines de transport peuvent également être à l’origine d’interférences analytiques. Les plus fréquemment impliquées sont : l’albumine, la SHBG, la TBG et la CBG [7] que l’on est parfois amené à doser. D’autres cas plus rares sont décrits : anticorps anti-ruthénium, immunoglobulines monoclonales, etc.

Lorsqu’il est impossible d’expliquer l’incohérence d’un résultat, la réalisation d’un nouveau prélèvement à dis- tance est alors préconisée. Cette démarche permet alors de s’affranchir d’une interférence analytique transitoire.

En cas de suspicion d’interférence, il est indispensable d’inclure le clinicien à la « réflexion biologique » en l’informant des investigations menées au laboratoire ainsi que des délais de rendu du résultat. Certains items de l’algorithme peuvent s’appliquer aux paramètres de l’urgence biologique. Néanmoins, il est parfois nécessaire de réserver le rendu d’un résultat numérique en attente de tests complémentaires plus longs tels que ceux identifiés sur l’algorithme.

La fréquence des résultats biologiques incohérents décrits dans la littérature, et les nombreux questionnements des cliniciens en pratique courante nous ont permis de propo- ser cet arbre décisionnel. Il a pour objectif de répondre le plus rapidement possible et dans un ordre séquentiel à la question : « Y a-t-il une interférence ? ». Il permet- trait de limiter l’errance diagnostique retardant la prise en charge du patient. Il est cependant primordial d’insister sur l’importance du dialogue entre cliniciens et biologistes pour un meilleur service rendu au patient.

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Biologie au quotidien

Nouveau prélèvement Normalisation du résultat ?

Non

Cause évidente ?(réaction croisée, thérapeutique : biotine, immunothérapie, héparine ?)

Explorations ciblées

Dilutions successives

Effet crochet possible ? Ac hétérophile possible ?

(facteur rhumatoïde, HAMA, etc. ?)

Tube HBT

& NABT

Absence d’Ac hétérophile ou d’effet crochet Résultat incohérent : anomalie pré-ou per-analytique

à rechercher (hémolyse, ictère, lipémie…)

Anomalie possible, quantitative ou qualitative : Ac anti-analyte ou protéine

de transport ? Oui

Oui

Non

Résultats linéaires ? Oui

Non

Anomalie pré-analytique sur le prélèvement initial ?

Oui Non

Oui Non Oui

Dosage avec une autre technique

Poursuivre les dilutions Méthode compétitive

Méthode « sandwich »

Dosage Ac anti-analyte ou protéine de transport et/ou recherche d’une

mutation connue

Non Validation du résultat dès l’obtention de 2 résultats linéaires cohérents

Nouveau prélèvement à distance Validation du résultat avec

réserve + commentaires : technique et/ou tube utilisés

Résultat non interprétable ou à interpréter en fonction des résultats des explorations

complémentaires

Figure 1.Algorithme de la conduite à tenir devant une suspicion d’interférence analytique en immunoanalyse.

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Suspicion d’interférence analytique

Liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêts en rapport avec cet article.

Références

1. Tate J, Ward G. Interferences in immunoassay. Clin Biochem Rev 2004 ; 25 : 105-20.

2. Bjerner J, Nustad K, Norum L, Olsen KH, Bormer O. Immunome- tric assay interference: incidence and prevention. Clin Chem2002 ; 48 : 613-21.

3. Massart C.Immunoanalyse de la théorie aux critères de choix en bio- logie clinique. Montpellier : EDP sciences, 2009 : 260.

4. Piketty ML, Prie D, Sedel F, Bernard D, Hercend C, Chanson P,et al.

High-dose biotin therapy leading to false biochemical endocrine profiles:

validation of a simple method to overcome biotin interference. Clin Chem Lab Med2017 ; 55 : 817-25.

5. Stevenson HP, Archbold GP, Johnston P, Young IS, Sheridan B,et al.

Misleading serum free thyroxine results during low molecular weight heparin treatment. Clin Chem1998 ; 44(5) : 1002-7.

6. Koshida S, Asanuma K, Kuribayashi K, Goto M, Tsuji N, Kobayashi D,et al. Prevalence of human anti-mouse antibodies (HAMAs) in routine examinations. Clin Chim Acta2010 ; 411 : 391-4.

7. Schiettecatte J, Anckaert E, Smitz J. Interferences in immunoassays. In:

Norman HL Chiu, ed.Advances in immunoassay technology. Belgium : InTech, 2012 ; 45-62.

Références

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