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Variant Omicron : L'urgence de vacciner TOUTE la planète

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La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

#447 - Lundi 6 Décembre 2021

FINANCEMENTS L’ONU aura besoin de 41 milliards de dollars d’aide d’urgence en 2022

L’UE veut mobiliser 300 milliards d’euros d’aide au développement

Monde Afrique

Variant Omicron : L'urgence de vacciner TOUTE la planète

Défense : Face aux mercenaires russes, l'Europe menace de retirer sa mission en RCA et conditionne son aide au Mali

Covid-19

La Chine promet de soutenir

l'Afrique sans lui "imposer

sa volonté"

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L

a trop faible vaccina- tion d’une partie de la planète est-elle la cause de l’émergence de nouveaux variants, poten- tiellement plus dangereux que l’hégémonique Delta? Les vac- cins sont-ils l’arme fatale pour en finir un jour avec cette pan- démie aux multiples épisodes?

Autant de questions qui se posent et se reposent depuis l’apparition du variant Omicron qui inquiète le monde entier.

Toutes les pistes ne se résu- ment pas à une vaccination insuffisante. Les experts du Conseil scientifique français, chargé d’aider le gouvernement sur la crise sanitaire, jugent ainsi probable qu’Omicron soit apparu chez une personne im- munodéprimée.

Le variant serait l’héritier d’une longue lignée de muta- tions, accumulées lors d’une infection “chronique” par le Sars-COV2, chez une personne atteinte d’un déficit immuni- taire sévère.

Mais, quelle que soit son origine, ce variant “se répan-

Nouveau variant Omicron : L'urgence de vacciner toute la planète

dra d’autant moins vite que la population autour est immuni- sée”, souligne Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique

français et épidémiologiste à l’Institut Pasteur.

Or, en Afrique du Sud, seul le quart de la population est vaccinée. Et, plus largement,

“on peut imaginer qu’une multiplication du virus lors d’épidémies incontrôlées offre autant d’opportunités pour l’émergence de variants”.

Les pays du monde entier ont, en tout cas, entamé une

course contre la montre pour limiter sa propagation, certains fermant leurs frontières. Mais pour plusieurs chercheurs, ces

mesures font l’impasse sur le coeur du problème: l’inégalité vaccinale.

“Electrochoc”

“Si vous êtes inquiets du risque (lié) à Omicron, faites- vous vacciner si vous ne l’êtes pas déjà (...) Les interdictions de voyager ne changeront rien.

Les vaccins et l’équité mondia-

le pour la santé, si”, estime la virologue américaine Angela Rasmussen.

“J’aimerais que cette nouvelle inquiétude serve d’électrochoc pour que la communauté inter- nationale réalise l’importance de vacciner la population à l’échelle mondiale”, avance de son côté Arnaud Fontanet. Car

“la planète ne sera sûre que quand on aura atteint une cou- verture immunitaire globale qui limitera considérablement la circulation et les opportunités d’émergence de variants”.

La question de l’inégalité d’accès aux vaccins entre pays riches et pauvres, régulièrement soulevée par l’OMS, devient de plus en plus criante.

Lundi, le président du Con- seil scientifique français Jean- François Delfraissy a appelé à

“ne pas opposer la vaccination avec un rappel dans les pays du Nord et la vaccination dans les pays du Sud”. “Il faut l’un et l’autre”, a-t-il insisté.

Mi-novembre, le mécanisme international Covax a franchi L’émergence du variant Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, rappelle l’urgence d’une vaccination à l’échelle mondiale, seule à même de permettre une couverture immunitaire globale pour contrôler l’épidémie.

Xinhua

Vaccination à Naplouse, en Palestine

“S

eul un plan de vac- cination mondial peut mettre fin à une pandémie mondiale et à une situation injuste et im- morale”, a affirmé mardi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui milite depuis des mois pour une réponse coordonnée et égali- taire de la communauté inter- nationale.

“Malgré le développement de vaccins efficaces en un

Le chef de l'ONU réclame à nouveau un

"plan de vaccination mondial"

temps record, il y a eu plus de décès en 2021 qu’en 2020”

et “la pandémie continue de faire des ravages, dans les pays développés et les pays en déve- loppement”, a relevé le chef de l’ONU en ouverture d’une réunion annuelle, tenue vir- tuellement, des ministres des Affaires étrangères du Groupe des 77 et de la Chine.

“Chaque personne, partout dans le monde, doit avoir accès aux vaccins, aux tests et aux

traitements contre le Covid-19”, a insisté Antonio Guterres.

“L’ensemble du système des Nations unies soutient la stratégie de vaccination contre le Covid-19 définie par l’Organi- sation mondiale de la santé (OMS), dont l’objectif est de vacciner 40% de la population de chaque pays d’ici la fin de cette année et 70% d’ici le mi- lieu de l’année prochaine”, a-t-il précisé.

Selon l’ONU, seuls 12 pays à

revenus moyens, 27 à revenus supérieurs et 71 pays à très haut niveau de revenus ont atteint la barre des 40% de personnes vaccinées. Aucun pays classé dans la catégorie à faible revenu n’a atteint ce seuil.

Au 25 novembre, 3,2 mil- liards de personnes ont été complètement vaccinées et 4,15 milliards ont reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid, selon l’ONU.

AFP

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4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 447 - Lundi 6 Décembre 2021

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T E M P S F O R T S

I

l y aura une “baisse si- gnificative” de l’efficacité des vaccins actuels face au variant Omicron et il faudra plusieurs mois pour en élaborer un nouveau, juge Stéphane Bancel, dirigeant de Moderna, dans un entretien au Financial Times publié mardi.

“Tous les scientifiques à qui j’ai parlé (...) disent ‘Cela ne va pas le faire’”.

M. Bancel a expliqué que les chercheurs étaient inquiets car 32 des 50 mutations trou- vées dans le variant Omicron se trouvent dans la protéine spike, clef d’entrée du virus dans l’organisme.

Selon lui, le vaccin actuel n’aura pas “le même niveau d’efficacité que celui que nous avions contre le variant Delta”.

Moderna a annoncé son in- tention de développer une dose de rappel spécifique.

Pfizer “assez confiant”

Le directeur du laboratoire a estimé que son entreprise était en mesure de fournir entre 2 et 3 milliards de doses en 2022, mais qu’il serait dangereux d’orienter toute la production vers un vaccin spécifique au variant Omicron alors que d’au- tres souches du virus circulent

Omicron : Les vaccins actuellement disponibles sont-ils efficaces ?

toujours.

Chez Pfizer, on se dit au contraire “assez confiant” dans le vaccin distribué actuellement,

“car nous sommes parvenus au bon dosage dès le début”.

Toutefois, et comme la plu- part des autres laboratoires, Pfizer a commencé à travailler sur une nouvelle version de son vaccin, ciblant plus spécifique- ment Omicron au cas où les vaccins actuels ne seraient pas suffisamment efficaces.

“Il y a encore beaucoup d’in- connues” autour du nouveau variant, a relevé lundi dans un entretien sur la chaîne améri- caine CNBC le patron de Pfizer, Albert Bourla. “Nous saurons l’essentiel de ce qu’il y a à savoir d’ici quelques semaines”.

Il faut notamment d’abord mener des tests pour évaluer l’efficacité des vaccins actuels contre Omicron.

Mais “si le vaccin (actuel) protège moins et que nous avons besoin de créer un nouveau vac- cin, nous avons commencé à travailler dessus vendredi (26 novembre), nous avons fait

notre premier modèle d’ADN, qui est la première étape du développement d’un nouveau vaccin”, a expliqué M. Bourla.

Les laboratoires sur le pied de guerre Pfizer a déjà créé par le passé deux nouvelles versions de son vaccin en moins de cent jours, contre les variants Delta et Bêta, qui n’ont finalement pas été utilisées. Au besoin, “en 95 jours, nous aurons le nouveau vaccin” contre Omicron, a assu- ré le dirigeant.

Johnson & Johnson se dit lui aussi “confiant” dans la réponse immunitaire à son vaccin actuel

à une seule dose face aux divers variants, selon Mathai Mam- men, en charge de la recherche chez Janssen, la filiale de J&J développant le vaccin.

Mais J&J pourra “rapide- ment” engager des essais clini- ques s’il le faut, a-t-il ajouté. Le groupe est “en train de travailler sur un vaccin plus spécifique à Omicron, qu’il développera au besoin”.

AstraZeneca a annoncé qu’il

“menait déjà des recherches dans les endroits où le variant a été identifié”.

La Russie a elle aussi signalé qu’elle était en train de déve- lopper une nouvelle version du Spoutnik V.

Dans le “cas improbable où une modification serait nécessaire”, la Russie serait prête à “fournir des centaines de millions de doses de rappel contre le variant Omicron pour le marché international d’ici le 20 février”, selon le Fonds souverain russe, qui a financé la conception du sérum.

Le Spoutnik V est utilisé par plusieurs dizaines de pays et sa fiabilité a été validée par la prestigieuse revue médicale The Lancet. Mais, pour l’heure, il n’a été homologué ni par l’OMS, ni par les autorités médicales de l’UE et des Etats-Unis.

Xinhua

Le siège d’AstraZeneca à Luton, au Royaume-Uni

Le patron du laboratoire pharmaceutique Moderna a émis des doutes sur l’efficacité des vaccins existants contre le variant Omicron du coronavirus, tandis qu’au contraire ses concurrents affichent leur optimisme.

la barre des 500 millions de doses de vaccin anti Covid-19 distribuées dans 144 pays et territoires. Beaucoup moins que prévu.

Ce mécanisme de finance- ment international, fondé notamment par l’Alliance du vaccin et l’OMS, est censé per- mettre à 92 Etats et territoires défavorisés de recevoir gratuite- ment des vaccins financés par

des nations plus prospères.

Le président chinois Xi Jin- ping a promis lundi un milliard de doses de vaccins anti-Covid à l’Afrique, sous la forme de dons ou de soutien à la production locale.

Des dons de vaccins trop “ponctuels”

Dans un communiqué com- mun, l’Union africaine, le Cen- tre africain de contrôle et de prévention des maladies et

Covax ont souhaité une amélio- ration de la qualité des dons.

“La majorité des dons à ce jour ont été ponctuels, fournis avec peu de préavis et de courte durée de conservation. Cela a rendu extrêmement difficile pour les pays de planifier des campagnes de vaccination et d’augmenter la capacité d’ab- sorption”, ont-ils alerté.

Une faiblesse soulignée aussi par Arnaud Fontanet: “Si on veut vacciner la population mondiale, il n’y a pas qu’un

problème de doses, cela va bien au-delà”. “Ce sont des organisa- tions de système de soin fragiles qu’il faut aider, et un travail de persuasion à engager auprès de certaines populations”.

Selon un récent rapport de la Banque mondiale, ce sont en fait 50 milliards de dollars qu’il faudrait mettre sur la table. Un investissement rentable car

“l’émergence de nouveaux vari- ants peut, elle, déstabiliser nos sociétés et nos économies”, juge M. Fontanet. Isabelle Tourné, AFP

Urgence

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Covid-19

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E

n Afrique du Sud, où les cas de coronavi- rus se multiplient avec le nouveau variant, un pic d’infections parmi les enfants a été signalé vendredi par les autorités de santé sans pouvoir dire si Omicron les touche da- vantage.

Pour les admissions à l’hôpi- tal, “nous enregistrons une augmentation assez forte dans toutes les tranches d’âge, et par- ticulièrement parmi les moins de 5 ans”, a déclaré le Dr Was- sila Jassat, spécialiste en santé publique de l’Institut national sud-africain pour les maladies

L'Afrique du Sud enregistre un pic d'infections chez les enfants

contagieuses (NICD).

“L’incidence chez les moins de 5 ans est maintenant la deu- xième plus élevée, juste derrière les plus de 60 ans”, a-t-elle pré- cisé lors d’un point presse.

Le nombre de cas positifs augmente aussi parmi les 10-14 ans dans ce pays à la démogra- phie particulièrement jeune, comme en Afrique en général.

Un tiers de la population sud- africaine a moins de 18 ans.

Propagation en hausse Les scientifiques avancent plusieurs raisons possibles. Les moins de 12 ans ne sont pas éligibles au vaccin en Afrique

du Sud, et il est possible que si les enfants ne sont pas vaccinés et les parents non plus, toute la famille soit contaminée, selon le Dr Jassat.

Dans la province du Gauteng, poumon de l’Afrique du Sud avec la métropole économique de Johannesburg et la capitale administrative Pretoria, le vi- rus se propage plus vite qu’à n’importe quel autre moment de la pandémie, a en outre souligné la cheffe de la santé publique du NICD Michelle Groome.

“Des données préliminaires suggèrent qu’Omicron est plus contagieux” a-t-elle dit.

La veille, des scientifiques sud-africains ont rapporté que

la possibilité d’attraper le Co- vid-19, en dépit d’anticorps issus d’une première infection, était trois fois supérieure avec Omicron, comparé au variant Delta ou Bêta.

Bien que les patients pré- sentent généralement des symptômes plus légers, Mme Groome estime que les cas les plus sévères ne sont attendus que dans les quinze prochains jours.

Jeudi, l’Afrique du Sud a enregistré 11.535 nouveaux cas, principalement dans le Gauteng. Ce sont cinq fois plus de cas que la semaine précé- dente.

AFP

Omicron : Trois premiers cas au Sénégal

L

e Sénégal a détec- té ses trois pre- miers cas du vari- ant Omicron du coronavirus chez des voya- geurs qui s’apprêtaient à quitter le pays.

Un premier cas a été détecté vendredi chez un homme de 58 ans arrivé au Sénégal le 22 novembre par un vol en prove- nance d’un pays de la sous- région, selon un communiqué publié samedi par l’Institut de recherche en santé, de surveil- lance épidémiologique et de formation (Iressef).

L’homme avait été vacciné le 13 avril avec AstraZeneca et le 25 juin avec Pfizer, a précisé l’institut.

300 personnes réunies

“Il a séjourné à Dakar dans un hôtel de la place et a partici- pé à une manifestation qui a re- groupé près de 300 personnes de plusieurs nationalités. La manifestation s’est déroulée du 24 au 25 novembre”, poursuit le communiqué.

L’institut précise que le cas a été isolé en quarantaine et suivi dans un centre spécialisé. “A la

date du samedi 4 décembre, il ne présente aucun symptôme”, ajoute l’institut.

L’Institut Pasteur de Dakar a de son côté annoncé dimanche avoir identifié deux autres cas d’infection au variant Omi- cron.

L’un d’eux est un homme de 28 ans prélevé le 23 novembre à Dakar et en partance pour un autre pays d’Afrique de l’Ouest.

L’autre est une femme de 29 ans qui se trouvait dans un hôtel de Dakar et qui se rendait en Afrique australe.

Avant le Sénégal, le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, le

Ghana et le Botswana ont an- noncé leurs premiers cas de ce variant découvert fin novembre en Afrique du Sud.

Le Sénégal a enregistré au total 74.024 cas de Covid-19 et 1.186 décès depuis le début de la pandémie.

Le gouvernement a lancé une campagne de vaccination en février, mais le taux de vac- cination est faible en raison notamment des réticences des populations.

Jusqu’ici, 1.328.633 per- sonnes ont été vaccinées sur une population d’environ 17 millions d’habitants.

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6 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 447 - Lundi 6 Décembre 2021

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L

e président chi- nois Xi Jinping a promis lundi 29 novembre un milliard de doses de vac- cin anti-Covid à l’Afrique, sous la forme de dons ou de soutien à la production locale.

“Dans le cadre de la lutte contre le Covid, la Chine fournira à l’Afrique un milliard de doses de vaccins supplémentaires, dont 600 millions sous forme de dons et 400 millions sous d’autres formes comme la mise en place d’unités de production de vaccins”, a-t-il annoncé dans une intervention à distance lors du Forum de coopération Chine- Afrique (Focac).

Le président chinois promet à l'Afrique un milliard de doses de vaccin

Des projets de production de vaccins sur le continent sont déjà devenus réalité, en Egypte, ou sont en gestation, au Sénégal par exemple. La Chine a par ail- leurs livré plus de 160 millions de doses de vaccins à l’Afrique, a dit le vice-ministre chinois du Commerce Ren Hongbin, dont une bonne part sous la forme de dons.

“Nous devons poursuivre la lutte solidaire contre le Co- vid. Nous devons accorder la priorité à la protection de nos populations et combler le fossé vaccinal”, a déclaré le président chinois, faisant référence au sévère retard de vaccination observé en Afrique.

La conférence est organisée alors que les pays africains

s’emploient à relancer leurs économies durement touchées par la pandémie. Les organi- sateurs comptent pour y

parvenir sur une coopération renforcée avec la Chine, pre- mier partenaire commercial du continent.

T E M P S F O R T S

Xinhua

Des vaccins contre le Covid offerts par la Chine, sur le tarmac de l’aéroport de Kigali

L

e Niger a réception- né fin novembre près d’un million de doses de vaccins contre le Covid-19, portant à plus de trois millions le nombre de doses offertes depuis mars à ce pays par la com- munauté internationale, a annoncé jeudi l’Unicef à Niamey.

“Entre le 21 et le 29 novembre, Niamey a reçu 496.800 doses de vaccins Johnson & Johnson de la Belgique, 168.000 doses du même type de vaccin des Etats- Unis et 254.400 d’AstraZeneca”

via le programme Covax destiné

Le Niger a reçu plus de trois millions de doses de vaccins depuis mars

à fournir des vaccins aux pays à faible revenu, a précisé l’Unicef dans un communiqué.

“Ces dernières arrivées por- tent le nombre total de doses de vaccins arrivées au Niger (...) à plus de trois millions”, selon l’Unicef.

4% de la population entièrement vaccinée Depuis début novembre, les autorités nigériennes si- gnalent une augmentation du nombre de personnes “testées positives à la Covid-19” dans la capitale Niamey et dans les régions d’Agadez (nord), Zinder

(centre-sud), Tahoua (ouest) et Dosso (sud-ouest).

Le Niger s’est fixé pour ob- jectif de vacciner “30% de la population d’ici décembre”, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Mais la campagne de vacci- nation lancée fin mars attire peu de monde dans ce pays de plus de 20 millions d’habitants.

Le 3 novembre, le gouverne- ment nigérien avait indiqué qu’un total de 718.206 per- sonnes avaient reçu une pre- mière dose, soit un taux de couverture de 7,04%, et que 410.101 personnes étaient com- plètement vaccinées, soit 4,02%

de la population.

Bien que le Niger soit re- lativement peu touché par l’épi- démie de coronavirus, avec 7.028 cas dont 260 décès selon un bilan officiel, les autorités avaient pris dès l’apparition des premiers cas en mars 2020 des mesures drastiques pour stop- per sa propagation: fermeture des frontières, couvre-feu, fer- meture des lieux de culte et des écoles, isolement de Niamey du reste du pays.

Ces mesures, qui avaient généré des émeutes à Niamey, avaient été progressivement levées, mais un état d’urgence reste en vigueur.

Covid-19

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S

elon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au 29 novem- bre, 142.913 person- nes, sur une population to- tale de près de 90 millions d’habitants en RDC, ont reçu au moins une dose (0,16%), 56.167 sont complètement vaccinées (0,06%).

Début mars, la réception de 1,7 million de doses d’Astra- Zeneca via le mécanisme Co- vax, mis en place pour fournir des vaccins aux pays pauvres, avait pourtant été saluée et médiatisée.

Mais juste après, plusieurs pays européens annonçaient la suspension de leurs campagnes de vaccination avec ce sérum britannique, soupçonné d’avoir provoqué de rares mais graves problèmes sanguins.

Rumeurs

A Kinshasa, les autorités re- portaient à mi-avril le début de la vaccination avec l’AstraZeneca, seul vaccin disponible à cette époque dans le pays. Et dans le même temps, les rumeurs inondaient les réseaux sociaux, affirmant que le vaccin rendait stérile, qu’il s’agissait d’utiliser les Africains comme “cobayes”

ou même de les tuer avec ce supposé remède au coronavi- rus, perçu comme une “maladie de Blancs” importée au Congo par des voyageurs.

Le coup de grâce est venu du président lui-même, Fé- lix Tshisekedi, qui s’est mon- tré très méfiant à l’égard de l’AstraZeneca et l’a fait savoir.

“Je crois avoir eu raison de ne pas me faire vacciner... J’avais des doutes”, dira-t-il, assurant attendre d’autres vaccins pour

En RDC, le vaccin ne fait pas recette

sauter le pas.

Le démarrage de la vacci- nation a été tellement timide qu’il s’est vite avéré que les 1,7 million de doses, d’une durée de vie de quatre mois, allaient atteindre leur date de péremp- tion.

Le mécanisme Covax a donc dû trouver en urgence d’autres pays africains plus réceptifs à l’AstraZeneca, vers lesquels 1,4 million de doses ont été expédiées, raconte le Dr Gen- eviève Begkoyian, responsable santé de l’Unicef en RDC.

Le temps de trouver d’autres vaccins, très demandés par des pays qui, eux, vaccinaient beaucoup, une pénurie a suivi, pendant plus d’un mois, jusqu’à l’arrivée de stocks de différents vaccins. C’est alors, mi-sep- tembre, que Félix Tshisekedi a reçu sa première dose devant les médias officiels.

Depuis quelques semaines, le président, manche de che- mise relevée, apparaît sur des affiches en train de recevoir sa piqûre avec ce message: “Je me suis fait vacciner, faites comme moi”.

“C’est normal, le président montre l’exemple”, commente sur un parking un jeune laveur de voitures, qui ne s’est “pas encore” fait vacciner. La plupart des passants interrogés disent la même chose. Ce n’est pas un

“non” catégorique, mais ils at- tendent de voir...

“Le Covid n’existe pas”

L’épouse d’Emmanuel, of- ficier de police judiciaire de 62 ans, s’est faite vacciner en France, où elle travaille.

Le vaccin ne l’a pas rendue malade, mais son mari n’est

pas convaincu. “Il se raconte que les vaccins en Europe ne sont pas les mêmes qu’ici...”, explique-t-il.

Fabrice, lui, étudiant en architecture de 21 ans, se fera vacciner car il a “des projets de

voyage au Canada”. Sans cette obligation, il ne se ferait pas vacciner. “Parce que d’après moi, le Covid n’existe pas”, lance-t-il, affirmant ne connaî- tre personne qui l’ait attrapé.

Peu nombreux par rapport à la moyenne mondiale, il y a pourtant eu en RDC des cas et des morts avérés - 58.306 cas confirmés, 1.107 décès - sans qu’on soit très sûr du nombre exact de personnes touchées, puisque selon l’OMS, six infec- tions par le Covid-19 sur sept ne sont pas détectées en Afrique.

Mais rien qui ait donné une impression de déferlante mor- telle.

“La maladie qui tue le plus en RDC, c’est la malaria”, avec quelque 20.000 morts par an,

souligne le Dr Begkoyian. De plus, quand le Covid-19 est ar- rivé, le pays était aussi confron- té à Ebola, à la rougeole - 6.000 enfants sont morts de rougeole en 2019 en RDC - à la fièvre jaune, à la polio, au choléra,

sans parler de la malnutrition et de la pauvreté en général.

Ces derniers temps, un frémissement est perçu dans certaines villes, des spots sont diffusés dans les médias, un vaccinodrome a été installé à Kinshasa. Mais on est encore loin du compte.

Le pays dispose actuellement de plus d’un million de doses de différents vaccins encore en stock, qui ne demandent qu’à être distribuées au fin fond des 26 provinces. Seules 11 d’entre elles ont reçu quelque 900.000 doses. Le défi est de taille pour convaincre et vacciner très vite, si l’on veut éviter d’avoir à céder ou jeter encore une fois par mil- liers des vaccins périmés.

Annie Thomas, AFP

Xinhua

Réception à Kinshasa d’un lot de vaccins anti-Covid offert par la Chine

Entre méfiance jusqu’au sommet de l’Etat et autres priorités, les piqûres de vaccin anti-Covid n’ont pas fait recette jusqu’à présent en République démocratique du Congo (RDC), pays parmi les moins vaccinés au monde et, assez paradoxalement, plutôt épargné par la pandémie.

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8 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 447 - Lundi 6 Décembre 2021

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S

ur le parking de l’église située dans un quartier riche de Lagos, la capi- tale économique du Nigeria, des fidèles en habit du dimanche forment une longue queue dans l’attente de recevoir leur première injection de vac- cin contre le Covid-19.

Redoutant un pic de conta- minations durant la période de Noël, où un grand nombre de Nigérians de la diaspora reviennent au pays et avec l’apparition de premiers cas du variant Omicron, le pays le plus peuplé d’Afrique se tourne vers les chefs religieux, les églises et les mosquées pour lancer une campagne de vaccination de masse.

Depuis le début de la pan- démie il y a presque deux ans, le Nigeria a quasiment échappé au coronavirus qui a ravagé les systèmes de santé en Europe et ailleurs comptabilisant officiel- lement moins de 215.000 cas pour un pays de 210 millions d’habitants (avec toutefois un nombre de tests réalisés très insuffisant).

2% de la population vaccinée

Le pays n’a jusqu’ici vacciné que 3,5 millions de personnes, soit moins de 2% de la popula- tion, bien loin de l’objectif du gouvernement de vacciner 112 millions de personnes d’ici fin 2022.

Au Nigeria, où la religion oc- cupe une place prépondérante, les églises et les mosquées servent désormais une double cause, la gloire de Dieu et la

Pour vacciner en masse, le Nigeria se tourne vers les églises et les mosquées

vaccination.

“Les mosquées et les églises accueillent de grandes foules.

C’est à la fois un moyen de ré- duire les risques et d’accéder à plus de personnes”, explique le Dr Atinuke Onayiga, présente à l’église d’Ikoyi.

Car l’implication des chefs religieux dans des campagnes de vaccination de masse au Nigeria a déjà fait ses preuves dans le passé. C’est notamment grâce à ces relais que le gouver- nement avait finalement réussi en 2020 à éradiquer la polio du pays.

La méfiance envers les auto- rités et les vaccins est forte au Nigeria, où la mort en 1996 de 11 enfants après des essais de traitement menés par le géant pharmaceutique Pfizer contre la méningite a laissé des traces.

De l’autre côté du lagon, sur la partie continentale de Lagos, la prière du vendredi à la mos- quée d’Alausa est aussi devenue jour de vaccination.

Dans la cour, une équipe de médecins et d’infirmières at- tendent des fidèles, devant des dizaines de chaises en plastique blanc, à la sortie de la prière.

“J’avais peur de me faire vac- ciner, mais comme notre imam nous l’a conseillé, et que je vois

de mes yeux les autres se faire piquer sans avoir de problèmes, j’ai changé d’avis”, confie une vendeuse âgée de 45 ans, qui vient de recevoir sa première dose d’AstraZeneca.

“Je ne veux pas non plus rater une éventuelle opportunité professionnelle parce que je ne serais pas vaccinée”, ajoute cette femme, dont un voile violet en- toure le visage.

Afin d’accélérer les vaccina- tions, les employés du gouver- nement fédéral doivent désor- mais présenter une preuve de vaccination ou un test Covid avant d’entrer dans les bâti- ments administratifs.

Mercredi, à l’extérieur de certains bâtiments fédéraux

d’Abuja, des dizaines de travail- leurs ont été refoulés en raison de l’application des nouvelles règles. Certains ont été dirigés vers des centres de vaccina- tion.

“Je ne suis pas malade. Je ne vais pas faire de test”, souffle un fonctionnaire. “Ils veulent nous forcer à prendre une injection.

Pourquoi?”

Scepticisme

“L’absence de vaccination constituera un terrain fertile pour le développement de mu- tations du virus, ce qui mena- cera à son tour les progrès déjà enregistrés”, a affirmé le respon- sable national des in-cidents au Nigeria, Mukhtar Muhammed.

Le Nigeria a reçu environ 30 millions de doses, et 60 millions d’autres sont en route.

Selon le directeur national de l’Unicef, Peter Hawkins, 2,5 mil- lions de doses d’AstraZeneca doivent être utilisées avant décembre, tandis que d’autres vaccins ont une durée de con- servation plus longue, ce qui complique la livraison sur le terrain.

A la mosquée d’Alausa, les dizaines de chaises devant les infirmières ont été prises d’as- saut. Mais pour certains fidèles, des inquiétudes demeurent.

“Je doute encore, pour être sincère. Certains disent qu’il a des effets négatifs sur la san- té”, avoue un ingénieur de 53 ans. “Si j’étais convaincu, je demanderais à toute ma fa- mille de le prendre. Mais je ne le suis pas vraiment. Je vais y réfléchir”.

Xinhua

Vaccination contre le Covid au Nigeria

Les prières et les chants s’envolent vers les cieux dans l’église Baptiste d’Ikoyi, laissant place au pasteur qui finit son prêche d’une façon un peu particulière ce dimanche de novembre: “Faites le bon choix, faites-vous vac- ciner”.

Covid-19

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L

a décision a été adop- tée par consensus après trois jours d’une réunion exception- nelle de l’Assemblée mondiale de la santé, organe décision- nel suprême de l’OMS qui rassemble l’ensemble de ses membres.

“L’adoption de cette décision est un motif de célébration et d’espoir”, s’est réjoui le direc- teur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. La gestion du Covid-19 a montré les limites de ce que l’OMS a le droit et les moyens de faire.

“Transformer notre architecture sanitaire

mondiale”

Le texte était proposé par plusieurs dizaines de pays, dont ceux de l’Union européenne et les Etats-Unis.

Bien que n’étant pas sur la liste des pays ayant soumis le texte, la Chine a fait part pen- dant les débats de sa volonté de négocier un accord.

“Nous devons transformer notre architecture sanitaire mondiale, afin que la com- munauté internationale puisse répondre aux futures pandé- mies de manière collective, efficace et immédiate”, a réagi l’ambassadrice de l’UE, Lotte Knudsen, après l’adoption du texte.

Les Etats-Unis, dans un

Lancement de longues négociations pour mieux armer l'OMS

communiqué envoyé par leur mission à Genève, ont appelé les pays à “travailler ensemble pour faire progresser la sécurité sanitaire et rendre le système de santé mondial plus fort et plus réactif”.

Désormais, les membres de l’OMS vont devoir plancher sur l’élaboration de ce cadre juridique et décider si cet ins- trument international sera contraignant - à l’instar d’un traité - ou pas. Certains pays, dont les Etats-Unis, ont déjà fait part de leur réticence à l’idée d’un instrument contraignant.

La proposition de “traité international sur les pandé- mies” - soutenue par le Dr Tedros - avait été présentée fin mars dans une tribune signée par les dirigeants de pays ré- partis sur les cinq continents, dont le président français Em- manuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson et les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa et chilien Sebastian Pinera.

“Bien sûr, la route est encore longue”, a reconnu mercredi le Dr Tedros, “il existe encore des divergences d’opinions sur ce que pourrait ou devrait contenir un nouvel accord”.

Le projet d’accord prévoit dans un premier temps la créa- tion d’“un organe intergou- vernemental” en vue de rédiger et de négocier “une convention,

un accord ou un autre instru- ment international de l’OMS sur la prévention, la prépara- tion et la riposte face aux pan- démies”.

Un rapport intermédiaire est attendu pour mai 2023, suivi de conclusions en mai 2024.

Renforcer l’OMS Depuis l’apparition des pre- miers cas de Covid-19, l’OMS a dénoncé à plusieurs reprises le manque de partage des échan- tillons et des données sur les premiers cas de Covid, et elle assiste, impuissante, aux iné- galités d’accès aux vaccins entre pays riches et pauvres.

Pour beaucoup, le futur ins- trument international sur les pandémies doit permettre de renforcer l’OMS, tant au niveau de son financement que de ses

capacités d’action.

“Une des attentes vis-à-vis de ce traité est de pouvoir améliorer la capacité de l’OMS à suivre et évaluer la situa- tion dans les pays: le pouvoir d’enquête de l’OMS”, a confié une source diplomatique fran- çaise.

Il permettrait “d’obtenir des avancées importantes sur le renforcement de l’accès équi- table aux produits de santé, mais aussi de disposer de sys- tèmes de santé qui ont pu être renforcés pour constituer une première ligne de défense ef- ficace face aux pandémies”.

Le chef de l’OMS a égale- ment réclamé ces derniers mois la mise en place d’un système collectif d’évaluation inter- étatique, comme il en existe à l’ONU en matière de droits humains.

Les pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), aux prises depuis deux ans avec le Covid-19, ont lancé mercredi un processus de négociation en vue d’un accord international, et peut-être un futur traité, pour mieux combattre les pandémies.

Xinhua

Le siège de l’OMS, à Genève

Tous nos articles sur le Covid-19 depuis janvier 2020

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10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 447 - Lundi 6 Décembre 2021

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L

e nombre de mi- grants interna- tionaux a aug- menté légèrement en 2020, malgré l’impact brutal de la pandémie de Covid-19 sur les déplace- ments et les nombreuses fermetures de frontières, a indiqué l’ONU mercredi.

Le nombre de migrants in- ternationaux a représenté 3,6%

de la population mondiale l’année dernière pour attein- dre 281 millions de personnes, explique l’Organisation inter- nationale pour les migrations (OIM) dans son rapport annuel sur les flux migratoires.

200 millions de migrants de plus qu’en 1970 C’est une petite hausse par rapport à 2019, quand les 272 millions de migrants interna- tionaux représentaient 3,5% de la population mondiale. Mais ce sont presque 200 millions de personnes de plus qu’en 1970, quand on comptait seule-

Davantage de migrations malgré la pandémie de Covid-19

ment 84 millions de migrants internationaux soit 2,3% de la population mondiale, a rappelé l’OIM.

Toutefois, l’agence souligne que deux millions de personnes de plus auraient entrepris une migration internationale si la pandémie n’était pas venue bouleverser les liaisons inter- nationales mais aussi le fonc- tionnement même des pays d’accueil et leur économie.

Pour la seule année 2020, quelque 108.000 restrictions aux voyages ont été introduites et le nombre de passagers aériens a chuté de 60% à seule-

ment 1,8 milliard contre 4,5 milliards l’année précédente.

Le Covid “a changé le monde sans aucun doute et touche à

tous les aspects des migrations”, note Marie McAuliffe, l’auteure du rapport. “Cela a clairement eu un impact sur les migrations et certainement un impact né- gatif sur la mobilité”.

Hausse du nombre de déplacés internes Mais si les migrations inter- nationales ont été ralenties, une série de conflits, de violences et de catastrophes naturelles

ont fait bondir le nombre de personnes déplacées internes.

L’année dernière, 40,5 millions de personnes ont ainsi été nou-

vellement déplacées.

“Nous sommes les témoins d’un phénomène paradoxal qui ne s’était jamais produit auparavant dans l’histoire de l’humanité”, a affirmé le direc- teur général de l’OIM Antonio Vitorino. “Pendant que des milliards de personnes ont litté- ralement été clouées chez elles par le Covid-19, des dizaines de millions d’autres ont été dé- placées dans leur propre pays”, a-t-il relevé.

T E M P S F O R T S T E M P S F O R T S T E M P S F O R T S

Monde

D

eux migrants ont péri vendredi lorsqu’un hors- bord a chaviré près de l’île grecque de Kos, ont annoncé les garde-côtes grecs.

Les corps d’une femme et d’un homme ont été repêchés et trois hommes ont été secourus après le chavirage, dû “à de fortes vagues et un mauvais pilotage”, selon les garde-côtes, qui n’ont pas précisé leurs nationalités.

Le samedi précédent, le gouvernement grec a ouvert de nou- veaux camps pour les migrants, sur Kos et l’île voisine voisine de Leros, dans un contexte de crainte d’une nouvelle vague de migra- tions à cause de la crise en Afghanistan.

Ces camps sont entourés de clôtures de barbelés, équipés de

Grèce : Deux morts dans le naufrage d'un bateau de migrants

caméras de surveillance, de scanners à rayon X et de portes ma- gnétiques fermées la nuit.

Ils ont également l’eau courante, des toilettes et une meilleure sé- curités - choses qui étaient absentes des précédentes installations.

L’Union européenne a donné 276 millions d’euros pour les camps.

Les organisations humanitaires ont exprimé leurs inquiétudes à propos de ces nouveaux camps, estimant que les mouvements des personnes ne devaient pas être entravés.

Selon les dernières estimations de l’ONU, quelque 96.000 réfugiés et demandeurs d’asile se trouvent actuellement en Grèce.

AFP

OIM/Archives

Des migrants au Mexique

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I

l faudra à l’ONU au moins 41 milliards de dollars d’aide d’urgence en 2022 pour secourir 183 mil- lions de personnes parmi les plus vulnérables, dans un monde ravagé par le Covid-19, les conflits et le changement climatique.

Au total, a expliqué jeu- di le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), 274 millions de personnes devraient avoir besoin d’une aide d’urgence l’an prochain, un bond de 17%

par rapport à une année 2021 déjà record.

Cela représente une per- sonne sur 29 dans le monde.

Jamais le nombre de per- sonnes ayant besoin d’aide “n’a été aussi élevé”, a souligné Mar- tin Griffiths, le sous-secrétaire général de l’ONU aux affaires humanitaires, au cours d’un point de presse à Genève.

Selon lui, fournir de l’aide à autant de gens “ne peut pas durer, et pourtant il faut que ça dure”.

Changement climatique, Covid

Là où 41 milliards de dollars seront nécessaires l’an prochain pour aider les personnes très vulnérables à travers 63 pays, il en fallait 35 milliards cette année et moitié moins il y a quatre ans.

Le rapport annuel d’OCHA dresse un long catalogue de cette misère, où l’Afghanistan, l’Ethiopie et la Birmanie fig- urent en bonne place au côté du changement climatique.

L'ONU aura besoin de 41 milliards de dollars d'aide d'urgence en 2022

Sans oublier la crise du Covid-19, qui entrera en début d’année prochaine dans sa troi- sième année et a déjà fait plus de cinq millions de morts offi- ciellement, probablement deux à trois fois plus selon l’OMS.

Le Covid-19 a jeté 20 millions de personnes dans l’extrême pauvreté au cours de l’année écoulée, note le rapport.

La pandémie a aussi plongé nombre de systèmes de santé dans le chaos, avec un effet délétère sur la lutte contre d’autres fléaux comme le VIH, la tuberculose ou le paludis- me. Cette année, 23 millions d’enfants n’ont pas pu recevoir les vaccins de base.

Dans le même temps, le réchauffement climatique et son cortège de catastrophes na- turelles pourrait contraindre 216 millions de personnes à trouver refuge ailleurs dans leur propre pays d’ici 2050.

C’est le changement clima- tique toujours qui fait de la famine “une possibilité aussi réelle que terrifiante pour 45

millions de personnes dans 43 pays”, met en garde le rap- port.

“Sans une action durable et immédiate, 2022 pourrait s’avérer catastrophique” dans un monde où 811 millions de

personnes sont déjà mal nour- ries, avertit le texte.

L’Afghanistan, de son côté, combine des décennies de conflit, avec une sécheresse catastrophique et une économie en chute libre depuis l’arrivée des talibans au pouvoir en août.

Le spectre de la famine Les deux tiers de la popula- tion ont besoin d’aide, et neuf millions de personnes sont au bord de la famine. L’ONU demande 4,5 milliards pour 22 millions d’Afghans l’année prochaine.

Le Yémen et la Syrie, où la guerre dure depuis des années, ont aussi besoin d’aide mais les besoins de l’Ethiopie sont par- ticulièrement criants, depuis

l’offensive lancée par Addis- Abeba contre le Tigré.

Cette guerre brutale, qui dure depuis plus d’un an, a provoqué le déplacement de millions de personnes.

Selon le rapport d’OCHA, 26

millions de personnes dépen- dent de l’aide humanitaire dans ce pays de la corne de l’Afrique et 400.000 sont en passe de sombrer dans la famine.

Pour Martin Griffiths, l’Ethiopie présente peut-être la

“situation la plus inquiétante”, même s’il s’empresse d’ajouter qu’existent bien d’autres situa- tion gravissimes à travers le monde.

Mais M. Griffiths a aussi tenu à souligner les réussites de l’aide humanitaire, qui permet de limiter les catas- trophes.

L’an passé, OCHA a ainsi fourni de l’aide à 107 millions de personnes, 70% de celles que l’organisation souhaitait atteindre, dont un demi-million d’habitants au Soudan du Sud sauvés de la famine.

Unicef/Archives

Un jeune Syrien dans un camp de déplacés près d’Idleb

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12 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 447 - Lundi 6 Décembre 2021

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L

e projet, baptisé Glo- bal Gateway (Portail mondial), rassem- blera des ressources de l’UE, des 27 Etats membres, des institutions financières eu- ropéennes et des institutions nationales de développement, ainsi que des investissements du secteur privé, est-il précisé dans une communication de la Commission.

“Les investissements dans le numérique, la santé, le climat, les secteurs de l’énergie et des transports, ainsi que l’éducation et la recherche, seront une priorité”, souligne le docu- ment, évoquant notamment des réseaux de fibre optique, de nouvelles infrastructures de transports et des réseaux d’é- nergie propre.

“Un haut niveau de transparence”

Le projet européen, perçu comme une alternative à la stra- tégie chinoise des “Nouvelles routes de la soie”, se présente comme un modèle de respect des droits humains.

“Nous voulons des projets qui soient mis en oeuvre avec un haut niveau de transparence, de bonne gouvernance et de qualité”, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors

L'UE veut mobiliser 300 milliards d'euros d'aide au développement d'ici 2027

d’une conférence de presse.

Pékin avait lancé en 2013 sa stratégie mondiale d’inves- tissement des “Nouvelles routes de la soie”, projet phare du président Xi Jinping. Officiel- lement appelé “la Ceinture et la Route”, il vise à développer les infrastructures terrestres et maritimes pour mieux relier la Chine à l’Asie, l’Europe et l’Afrique.

La Chine y a déjà engagé près de 140 milliards de dollars d’investissements, selon ses données officielles.

Les Occidentaux y voient un outil d’influence de la Chine sur les pays pauvres. Ils reprochent à Pékin d’inciter les pays émer- gents au surendettement, cri- tiquent des appels d’offres non transparents, soupçonnent des pratiques de corruption et dénoncent le non respect des droits humains, sociaux et envi- ronnementaux.

“Concurrencer la Chine”

“Global Gateway est la répon- se de l’UE aux Nouvelles routes de la soie”, a commenté sur Twitter l’eurodéputée conserva- trice autrichienne Angelika Winzig.

“La Chine est un partenaire, mais aussi un concurrent. La stratégie Global Gateway nous permettra de concurrencer la

Chine là où c’est nécessaire, (...) tout en oeuvrant pour l’autono- mie stratégique de l’UE”, a réagi l’eurodéputé polonais Radek Sikorski.

Ce spécialiste des questions de défense et de politique inter-

nationale estime que l’UE avait

“besoin de cet instrument dans sa boîte à outils géopolitique”

alors que Bruxelles entend af- firmer davantage son influence dans les affaires du monde.

Global Gateway “est un nou- veau signe de la détermination nouvelle de l’Union européenne à s’imposer comme un acteur économique, politique, un jour militaire, de la scène interna- tionale”, a juge pour sa part l’eurodéputé Bernard Guetta (groupe Renew), membre de la Commission des Affaires étran-

gères au Parlement européen.

La stratégie européenne présentée mercredi s’articule avec un plan des pays du G7 présenté en juin lors du sommet de Cornouailles (Royaume- Uni).

Dans son discours sur l’état de l’Union, le 15 septembre, Ursula von der Leyen avait annoncé le lancement de ce

“Global Gateway”.

“Nous sommes très bons pour financer des routes. Mais cela n’a pas de sens que l’Europe construise une route parfaite entre une mine de cuivre sous propriété chinoise et un port également sous propriété chi- noise. Nous devons nous mon- trer plus intelligents pour ces types d’investissements”, avait- elle déclaré.

T E M P S F O R T S T E M P S F O R T S T E M P S F O R T S

Monde

Xinhua

Ursula von der Leyen

Bruxelles a présenté mercredi une stratégie pour mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros de fonds publics et privés d’ici à 2027 dans des projets d’infrastructures à travers le monde, un projet perçu comme une réponse à l’influence chinoise.

Les offres d’emploi

à l’ONU à l’UE dans les ONG

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L

a crise économique et humanitaire en Af- ghanistan “s’aggrave”

et “il faut (y) répondre pour sauver des vies” menacées par la pauvreté et la famine, souligne le Programme des Na- tions unies pour le développe- ment (PNUD) dans son rapport intitulé “Perspectives socio- économiques de l’Afghanistan 2021-2022”.

Le travail des femmes est “vital”

L’économie du pays, le plus pauvre d’Asie, était déjà minée par la guerre et les sécheresses.

Puis le retrait des Occidentaux et la prise de pouvoir des talibans, en août, a brusquement privé le gouvernement de sa principale ressource: l’aide internationale qui représentait 40% de son PIB et finançait 80% de son budget.

Ce à quoi s’ajoutent les sanc- tions économiques occidentales prises contre les talibans.

Le PNUD souligne notam-

Afghanistan : Sans le travail des femmes, la crise s'aggravera

ment les conséquences poten- tielles des restrictions imposées au travail des femmes par les talibans, qui n’ont autorisé qu’une partie des femmes fonc- tionnaires, celles exerçant dans l’éducation et la santé, à repren-

dre le travail.

“Le travail des femmes cons- titue 20% de l’emploi total, et reste vital pour atténuer la catastrophe économique en Afghanistan”, a expliqué la directrice du PNUD en Asie, Kanni Wignaraja.

Le PNUD estime ainsi que sans l’emploi féminin, le Produit

intérieur brut (PIB) de l’Afgha- nistan se contracterait “de 3 à 5%”, soit une perte de richesse de 600 millions à 1 milliard de dollars.

Le dommage “dépendra de l’ampleur des limitations im-

posées”, note-t-il. Une chose pour l’heure difficile à évaluer car les talibans restent flous sur le sujet, assurant qu’ils préciseront les règles exactes ultérieurement.

S’y ajoute une perte en consommation - les femmes qui ne travaillent plus n’ont plus de salaire et ne peuvent

plus acheter autant qu’avant pour nourrir ou équiper leurs foyers - qui pourrait atteindre 500 mil-lions de dollars par an, selon le PNUD. Or “le pays ne peut pas se permettre de capituler sur ce point” au vu des sombres prévisions écono- miques qui l’attendent, insiste Mme Wignaraja.

En conséquence, “toutes les femmes et tous les hommes capables de travailler devraient retourner au travail et y don- ner le meilleur pour atténuer le choc économique immédiat et bâtir un futur pour le pays”, ajoute-t-elle.

Mme Wignaraja juge égale- ment crucial que les jeunes Af- ghanes continuent à aller au col- lège et au lycée - où les talibans ont interrompu les cours pour les filles - pour qu’elles puissent elles-mêmes gagner de quoi vivre en devenant “médecins, infirmières, professeures, in- génieures, fonctionnaires ou cheffes d’entreprise...”.

AFP

PAM

Une femme reçoit des rations alimentaires près de Hérat, en Afghanistan

Priver les femmes de travail en Afghanistan enfoncera encore plus le pays dans la crise économique, a prévenu l’ONU dans un rapport publié mercredi.

L

e Pakistan a proposé d’accueillir en décembre un sommet de l’Organisation de coopération is- lamique (OCI) destiné à apporter une réponse à la crise humanitaire qui frappe l’Afghanistan, a annoncé son ministre des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi.

“Nous devons accroître nos efforts collectifs pour soulager les besoins humanitaires des Afghans”, a-t-il déclaré dans un com- muniqué publié lundi 29 novembre.

L’initiative de ce sommet revient à l’Arabie saoudite, et le Pakis- tan a proposé de l’accueillir le 17 décembre.

Le Pakistan prêt à accueillir un sommet sur l'Afghanistan

Les Nations unies ont averti que l’Afghanistan était au seuil d’une des pires crises humanitaires au monde et M. Qureshi a esti- mé que l’OCI devait “s’impliquer pour aider nos frères afghans”.

L’OCI rassemble 57 pays et ce sommet pourrait donc être le plus important rassemblement international consacré à l’Afghanistan depuis la prise de pouvoir des talibans à la mi-août.

L’ONU a averti que 23 millions d’Afghans, sur une population de 38 millions, seraient cet hiver menacés de famine.

La communauté internationale cherche des mécanismes pour faire parvenir de l’aide directement aux Afghans dans le besoin sans passer par le gouvernement taliban, qu’aucun pays n’a encore officiellement reconnu.

(14)

14 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT N° 447 - Lundi 6 Décembre 2021

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Le camp de réfugiés syriens de Kilis, en Turquie (Archives)

L’

Union euro-

péenne a an- noncé jeudi à Ankara le déblocage de 325 millions d’euros pour l’extension d’un programme d’aide aux réfugiés en Turquie, sur une enveloppe de 3 mil- liards d’euros annoncée en juin.

Financé depuis cinq ans par l’UE, un “programme d’ur- gence” permet à plus de 1,5 million de réfugiés vivant en Turquie de bénéficier d’une aide mensuelle pour leurs besoins essentiels.

Le montant de l’aide est de 155 livres turques (10 euros) par mois et par personne, complé- tée, en fonction de la taille de la famille bénéficiaire, par des bonus trimestriels.

“Cette aide est précieuse pour des centaines de milliers de familles, dont beaucoup ont été touchées durement par la pandémie de coronavirus”, a

L'UE débloque 325 millions d'euros pour les réfugiés en Turquie

déclaré le commissaire euro- péen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, en visite à Ankara jeudi, selon un com- muniqué.

Extension du programme jusqu’en 2023 Le déblocage de ces fonds permet l’extension du program- me d’aide jusqu’en 2023. Cette somme fait partie de l’enveloppe de 3 milliards d’euros en faveur des réfugiés en Turquie annon- cée à l’issue du Conseil euro- péen en juin dernier.

535 millions d’euros avaient déjà été débloqués pour pour- suivre les actions de l’UE en Turquie au cours de l’année 2021.

Le programme d’aide est mis en place en coopération avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) et le Croissant-Rouge turc.

“Ce soutien permettra aux familles d’avoir un toit pour

leurs enfants, de se nourrir et de les aider à traverser des moments difficiles”, a souligné Kerem Kinik, président du Croissant-Rouge turc.

La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, en majorité des Syriens.

En mars 2016, l’UE et la Turquie avaient signé un ac- cord controversé pour stop- per l’afflux de migrants vers

l’UE prévoyant le renvoi des

“migrants irréguliers” des îles grecques vers la Turquie.

Les Européens s’étaient en- gagés en échange à “réinstaller”

dans l’UE des Syriens restés dans les camps de réfugiés en Turquie et à verser deux tranch- es de 3 milliards d’euros pour aider la Turquie dans l’accueil des réfugiés.

AFP

T E M P S F O R T S T E M P S F O R T S T E M P S F O R T S

Monde

U

ne soixantaine d’ONG, dont Amnesty Interna- tional et Human Rights Watch, ont réclamé jeudi à l’ONU de créer au plus vite un mécanisme d’enquête international sur les crimes présumés com- mis pendant la guerre au Yémen afin qu’ils ne restent pas impunis.

“Les souffrances déjà infligées aux civils au Yémen exigent cette mesure pour lutter contre l’impunité dans le conflit et envoyer un avertissement clair aux auteurs au sein de toutes les parties qu’ils seront tenus pour responsables de crimes de guerre et d’autres violations graves du droit international humanitaire et des droits humains”, soulignent ces ONG dans un appel aux 193 membres de l’ONU.

“Il est temps d’agir”

“Le peuple yéménite a besoin de justice. Et la justice commence

Yémen : Des ONG réclament un mécanisme d'enquête à l'ONU

par les enquêtes et la mise en cause des responsabilités. Il est temps d’agir”, ajoutent-elles.

Pour ces associations, il s’agit de réunir des preuves avant qu’elles ne disparaissent, à l’image des mécanismes onusiens qui ont été créés dans le passé pour la Syrie ou la Birmanie.

La création d’un mécanisme vise aussi à combler un vide depuis le non-renouvellement en octobre à Genève du groupe d’experts de l’ONU sur le Yémen, créé en 2017 par le Conseil des droits de l’homme, afin d’enquêter sur les violations des droits humains commises par toutes les parties au conflit.

Des ONG ont accusé l’Arabie saoudite d’avoir tout fait pour obtenir l’arrêt du travail de ce groupe d’experts.

Le conflit, qui oppose depuis 2014 les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, aux autorités yéménites appuyées par une coalition arabe créée en 2015 et dirigée par l’Arabie saoudite, a déplacé des millions de Yéménites.

Selon l’ONU, la guerre aura causé la mort de 377.000 personnes, victimes directes et indirectes, d’ici fin 2021.

(15)

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A

u moins 27.000 enfants de jiha- distes présumés, détenus dans le camp d’Al-Hol dans le nord-est de la Syrie, sont exposés à des conditions

“épouvantables” et “po- tentiellement mortelles et inhumaines”, a alerté mardi Amnesty Interna- tional, qui demande leur rapatriement.

Ces mineurs originaires de plus de 60 pays sont privés ar- bitrairement de liberté avec des moyens de subsistance limités, soumis à des restrictions de déplacements au sein-même du camp, dans un climat de violence omniprésente, selon l’ONG.

“Ils sont livrés à la misère, aux traumatismes et à la mort”, résume Diana Semaan, cher- cheuse sur la Syrie à Amnesty International.

“Les gouvernements doivent cesser de piétiner leurs obli- gations relatives aux droits humains et respecter le droit de ces enfants à la vie, à la

Syrie : Amnesty demande de rapatrier des milliers d'enfants détenus

survie et au développement et organiser rapidement et à titre de priorité leur rapatriement”, souligne-t-elle.

“Centres de réadaptation”

Depuis la chute en mars 2019 du groupe Etat islamique (EI), des dizaines de milliers de personnes sont détenues dans le camp d’Al-Hol, majori- tairement des femmes et des enfants, “affiliées à des degrés divers à l’EI” ou, pour des mil- liers d’autres, bloquées dans le camp parce qu’elles fuyaient le conflit, selon l’ONG.

Le camp d’Al-Hol est contrô- lé par la police kurde des As- sayech.

La zone, baptisée “l’Annexe”, héberge les femmes et les en- fants non originaires d’Irak ou de Syrie. Là, des garçons sont retirés, dès l’âge de 12 ans, de

“façon arbitraire” à leur mère ou aux personnes qui pren- nent soin d’eux “uniquement sur la base de soupçons d’une potentielle ‘radicalisation’”, assure Amnesty sur la foi de témoignages.

“On ne sait pas exactement ce qui se passe alors dans ce que les Kurdes appellent des

‘centres de réadaptation’ sauf qu’il y a un vrai souci d’accès

aux besoins essentiels (nour- riture, eau, aide médicale)”, précise Lynn Maalouf, direc- trice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord d’Amnesty.

L’ONG interpelle aussi sur l’“urgente” question de leur retour.

Certains Syriens reçoivent la permission de quitter le camp de manière permanente, un sésame qu’ils ne saisissent pas forcément de peur de retourner

dans des zones contrôlées par le gouvernement syrien, par crainte de rentrer sans leurs proches masculins détenus ou disparus ou à cause des coûts

élevés du transport.

Quant aux enfants irakiens ou ressortissants de pays tiers,

“le rapatriement est la seule chance de quitter le camp”, insiste Amnesty.

En 2021, l’Irak a entamé un lent processus de rapatrie- ment.

Pour les autres pays, il se fait au cas par cas, à l’instar de la France très réticente au retour de ses ressortissants (80 femmes et 200 enfants).

Unicef/Archives

Des réfugiés dans le camp d’Al-Hol, en Syrie

L

es courbes des infections au VIH ne baissent pas assez rapidement pour atteindre l’objectif d’une éradication de la maladie d’ici à 2030, a mis en garde lundi 29 no- vembre l’organisation de l’ONU chargée de la lutte contre le Sida, Onusida.

Le rapport d’Onusida rap- pelle avoir proposé l’an dernier de nouveaux objectifs pour

Le Sida "est toujours une urgence"

2025, notamment un accès à des options de prévention appropriées (préservatifs, mé- dicaments...) pour 95% des personnes à risque et margi- nalisées.

Ce, afin de “se mettre sur la bonne voie pour atteindre l’objectif mondial de mettre fin au Sida d’ici à 2030”.

Mais les “actions convenues ne sont pas menées à la vitesse et à l’échelle requises”, regrette le rapport. “Et les courbes des infections au VIH ne reculent

pas assez vite”.

“Nous progressons, mais pas assez vite”, juge Winnie Byanyima, directrice exécutive d’Onusida.

“Deux pandémies qui se percutent”

“Les dirigeants doivent re- connaître que la pandémie de Sida est toujours une urgence.

Si nous n’agissons pas assez vite, nous aurons un problème plus difficile, plus coûteux à

essayer de résoudre et plus de morts”, a-t-elle ajouté.

D’autant que les systèmes de soin dans le monde ont été et sont toujours mis à rude épreuve par l’épidémie de coro- navirus.

Le rythme du dépistage du VIH a diminué presque uni- formément dans le monde, en raison de cette pandémie de Covid-19, ajoute l’ONU.

“Les inégalités sont le mo- teur de la pandémie de VIH et

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