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Et si la recherche scientifique ne pouvait pas être neutre ?

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Academic year: 2022

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Appel à propositions - Colloque "Et si la recherche scientifique ne pouvait pas être neutre?", ACFAS 11 et 12 mai 2017, Montréal

Colloque organisé par l'Association science et bien commun Date limite pour soumettre une proposition: 10 février 2017

Dans le régime contemporain de production des savoirs, le modèle dominant (positiviste réaliste) de la science prend pour acquis qu'elle vise l’étude objective de la réalité en s'appuyant, notamment, sur l’application rigoureuse de la méthode ou démarche

« scientifique ». Cette dernière éviterait que des personnes ou des contextes influencent les résultats de recherche, ce qui leur permettraient d'être généralisables et universels. La neutralité du processus de recherche et des scientifiques serait dont nécessaire pour garantir la scientificité - et donc la vérité - d'une connaissance. Bien que dominante ou tenue pour acquise dans la plupart des sciences, cette vision est vivement contestée par les études sociales des sciences ou l’histoire des sciences, mais aussi par les études féministes et post-coloniales. Ces critiques de la possibilité de la science neutre estiment plutôt que les faits et les théories scientifiques sont construits et influencés par le contexte social, culturel ou politique dans lequel travaillent les scientifiques, ainsi que par les conditions matérielles de leur travail. La reconnaissance de l'ancrage social de la science rend impensable, pour ces critiques, l'idée même de neutralité, de point de vue se situant hors de tout point de vue.

Bien qu'ancien, ce débat nous semble toujours d'actualité et très éclairant pour comprendre différents controverses et débats publics. Nous proposons quatre axes de réflexion : épistémologique, politique, éthique et sociétal.

* L'axe épistémologique posera la question de la neutralité dans le travail cognitif de fabrication des connaissances et dans la conception de la vérité qui circule en science.

* L'axe politique discutera de l'injonction de neutralité faite aux scientifiques dont les travaux touchent à des enjeux politiques majeurs qui les invitent à prendre parti.

* L'axe éthique interrogera l'idée subversive que « la doctrine de la neutralité sert avant tout à la science à s'exonérer de toute responsabilité face à ses effets » (Toulouse 2001).

* L'axe sociétal réfléchira à l'influence des rapports sociaux et des idéologies économiques sur le développement des sciences, des objets de recherche et des politiques scientifiques.

Ce colloque permettra d'actualiser un débat ancien sur ce qui fonde la scientificité de la science contemporaine et, par voie de conséquence, sur ce qui peut justifier les fonds publics qui lui sont accordés, sur son capital symbolique et son prestige. La neutralité est- elle un pilier indispensable de cette scientificité? Les critiques qui en sont faites nuisent- elles à la crédibilité de la science ou, au contraire, ouvrent-elles sur d'autres piliers

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possibles? Quels sont les avantages et les risques liés au rejet de l'injonction de neutralité par les scientifiques? Ce débat n'est pas souvent abordé dans les cours de méthodologie ou les réflexions de métascience, comme s'il était clos pour les tenants de chacune des deux positions : soit la neutralité est une condition de la science si évidente qu'elle n'est jamais réfléchie, soit elle est un mirage dont il faut se débarrasser, mais au profit de quoi?

Relancer un dialogue entre les tenants de ces postures pour voir ce qui les rapproche ou les sépare dans le contexte actuel permettra de comprendre d'une manière différente et peut-être plus éclairante certaines controverses, par exemple sur la place de l'éthique dans la formation à la recherche, sur le militantisme des scientifiques ou sur les priorités des politiques scientifiques ou encore, sur le débat tout récent concernant la "post-vérité". Que penser de l'absence de la posture critique du positivisme réaliste dans certaines formations à la recherche doctorale? Le militantisme exclut-il la possibilité de créer des connaissances pertinentes et importantes? L'injonction de neutralité favorise-t-elle la qualité de la science produite ou le silence des scientifiques face au déploiement des politiques scientifiques néolibérales? Les tables rondes et présentations de notre colloque exploreront ces enjeux à travers différentes disciplines et domaines d'études.

Afin de favoriser la dimension de débat de notre colloque, nous voulons explorer des formats autres qu'une succession de communications monologiques. Nous allons privilégier le format "table ronde" présentant plusieurs positions contrastées sur un thème et plusieurs disciplines. Nous proposerons aux participants de travailler ensemble avant le colloque afin d'identifier leurs points de désaccord et d'accord. Nous proposerons aussi un atelier permettant d'analyser en profondeur des controverses du point de vue de la neutralité, ainsi que des relectures de textes classiques sur la neutralité de la recherche scientifique (pour ou contre).

Échéancier :

Jusqu'au 20 février 2017 : réception des propositions de table ronde et de communication dans le formulaire à l’adresse suivante :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfyFAm5Jhp2szruZsu3tvuh- 9lWt2l2dhX7pfTpWkxuuayKDA/viewform

1er mars : Avis aux auteurs et auteures 3 mars : programme final envoyé à l'ACFAS

11 et 12 mai 2017 : colloque au 85e congrès de l’ACFAS à Montréal, Québec, Canada Responsables du colloque et de la programmation : Florence Piron (Université Laval), Mélissa Lieutenant-Gosselin (Université Laval) et Laurence Brière (Université du Québec à Montréal).

Aucun financement des participants et participantes n'est prévu pour le moment.

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Pour plus d'information, écrire à info@scienceetbiencommun.org

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