• Aucun résultat trouvé

Attitudes des élèves du cycle d'orientation de Genève à l'égard de l'apprentissage de l'allemand

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Attitudes des élèves du cycle d'orientation de Genève à l'égard de l'apprentissage de l'allemand"

Copied!
21
0
0

Texte intégral

(1)

Book

Reference

Attitudes des élèves du cycle d'orientation de Genève à l'égard de l'apprentissage de l'allemand

ALLAL, Linda, DAVAUD, Clairette

ALLAL, Linda, DAVAUD, Clairette. Attitudes des élèves du cycle d'orientation de Genève à l'égard de l'apprentissage de l'allemand . Genève : Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 1978, 34 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:32906

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

(2)

UNIVERSITE DE GENËVE

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION

ATTITUDES DES ELEVES DU CYCLE D'ORIENTATION DE GENEVE A L'EGARD DE

L'APPRENTISSAGE DE L'ALLEMAND

Linda K. ALLAL Clairette DA VAUD

Cahier No 10

Pour toute correspondance :

Section des Sciences de /'Education UNI Il

1211 GENEVE 4 (Suisse)

(3)

ATTITUDES DES ELEVES DU CYCLE D'ORIENTATION DE GENEVE A L'EGARD

DE L'APPRENTISSAGE DE L'ALLEMAND

Rapport présenté au Congrès de la Société Suisse de Recherche en Education

Lucerne, juin 1978

(4)

Dans un pays multilingue comme la Suisse, l'apprentis­

sage scolaire d'une deuxième langue nationale peut se jus­

tifier avant tout par le souci de favoriser les possibilités de contact et de communication entre les différentes com­

munautés linguistiques du pays. Pour assurer des échanges équilibrés entre les communautés, il est important que les élèves puissent non seulement acquérir des connaissances minimales d'une deuxième langue nationale, mais aussi - voire surtout - développer des attitudes et des motivations favorisant l'utilisation effective de la langue dans des situations de contact intercommunautaire. En d'autres ter­

mes, une politique scolaire fondée sur l'étude obligatoire d'une deuxième langue nationale n'atteindra pa.s son but si l'élève, en acquérant des connaissances de eette langue, ne développe pas le désir de s'en servir comme outil de communication et comme moyen d'établir et d'approfondir des contacts avec les milieux où cette langue est utilisée.

A Genève, l'allemand est une brahche d'étude obliga­

toire dès la première année du Cycle d'orientation, école secondaire inférieure qui regroupe pour les trois dernières années de la scolarité obi igatoire (7,

8, 9)

tous les élèves de

13

à

15

ans. Notre recherche a pour but de préciser 1 es fac­

teurs d'ordre scolaire et d'ordre extra -scolaire qui influen­

cent les attitudes des élèves du CO à l'égard

l'appren­

tissage de l'allemand. Les travaux canadiens de R. C. Gard­

ner, W.E. Lambert et leurs collègues (Gardner et Lambert,

1959;

Gardner,

1960;

Gardner et Lambert,

1972;

Clément,

Gardner et $mythe,

1976)

ont. fourni certaines bases pour la conception générale de notre recherche et pour la défi­

nition des instruments d'enquête

(1)

. S'il ressort des recher-

(1)

Une revue des recherches sur le rôle des attitudes dans l'apprentissage d'une deuxième langue est présentée dans Allal, Davaud et Fête-Padlina,

1978.

(5)

ches canadiennes que certaines dimensions d'attitude peuvent jouer un rôle important dans l'apprentissage sco­

laire d'une deuxième langue, leurs résultats montrent aussi que les relations entre les attitudes de l'élève et d'autres variables (aptitudes, résultats scolaires, caractéristiques personnelles et familiales, expériences extra-scolaires) peu­

vent varier de façon significative d'une population ou d'un contexte socio-culturel à un autre. Ainsi, dans l 'élobora- . tion de nos instruments d'enquête et dans l'interprétation des résultats, il a fallu tenir compte de certaines particu­

larités du contexte local, notamment le caractère interna­

tional de Genève et le pourcentage élevé d'enfants étran­

gers qui fréquentent le Cycle d'oriéhtation.

Dans cet article, nous présentons un résumé des objec­

tifs, des méthodes d'enquête et des résultats de deux pha­

ses de recherche. La première enquête, effectuée en 1975-76 auprès de 558 élèves des trois degrés du CO, a déjà fait l'objet d'un rapport détaillé (Allal, Dovaud et Fête-Padlina, 1978). Un rapport sur la deuxième en­

quête, réalisée en .1976-77 auprès de 489 élèves du 7e degré, est en préparation.

LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

La première phase de la recherche avait deux objectifs principaux :

1. l'élaboration et la mise ou point des instruments d'en­

quête (questionnaire et échelles d'attitude),

2. l'utilisation des versions épurées de ces instruments pour étudier plusieurs aspects des attitudes des élèves - l'évolution de leurs attitudes à travers les trois an­

nées d'étude de l'allemand au CO,

- les effets sur leurs attitudes de facteurs liés à leurs expériences extra-scolaires (nationalité, contacts extra-

scolaires avec l'allemand, expérience linguistique).

Les résultats de cette première phase ont fourni plu­

sieurs indications d'une évolution négative des attitudes des élèves entre le 7e et le .9e degré. Ayant constaté notamment qu'une majorité des élèves de 8e et de 9e manifestent des réactions négatives à l'égard des leçons et des devoirs d'allemand, il nous a semblé probable qu'un manque d'adaptation de la méthode d'enseignement en était une cause principale. Lors de cette première enquê­

te, tous les élèves du CO étudiaient l'allemand avec la méthode "Wir sprechen deutsch", méthode conçue initiale­

ment pour les élèves de la division inférieure de la filiè­

re gymnasiale et, de ce fait, mal adaptée aux aptitudes et aux rythmes d'apprentissage d'une bonne pqrtie des . élèves qui fréquentent aujourd'hui le Cycle d'orientation (à cet égard, voir les remarques de Golan, 1974).

L'occasion de mettre sur pied une deuxième phase de recherche centrée sur les effets de la méthode d'enseigne - ment nous a été donnée par l'introduction, dans deux col­

lèges du CO, d'une nouvelle méthode, "Vorwtlrts", appli­

quée à titre expérimental depuis septembre 1976. Plusieurs aspects de cette méthode rejoignent des hypothèses suggé­

rées par notre première enquête. D'une part, étant une méthode très progressive, comprenant de nombrÎuses redon - dances qui facilitent l'assimilation mais comportant en même temps des activités variées, elle devrait pennettre un apprentissage plus aisé et susciter moins de réactions négatives de la part des élèves. D'autre part, partant de situations de communication proches de la vie courante, elle devrait être susceptible d'influencer les motivations des élèves pour l'apprentissage de l'allemand, motivations de type instrumental - l'élève verrait la possibilité d'uti­

liser 1 'allemand dans �es situations concrètes - ou motiva­

tions de type intégrationniste - l'élève développerait le désir d'approfondir ses contacts avec les peuples gennano-

(6)

phones et leur culture.

La deuxième phase de recherche a donc été conçue pour répondre à deux objectifs :

1. étudier les effets sur les attitudes des élèves, de deux méthodes d'enseignement �SD et Vorwêirts), ainsi que les effets d'interaction entre méthode d'enseignement et d'autres facteurs,

2. vérifier, avec un nouvel échantillon d'élèves, la géné­

ralisabilité des résultats de la première enquête en ce qui concerne les effets des facteurs extra-scolaires sur les attitudes des élèves.

LE PLAN D'E NQUETE

Nous présentons dans la Table 1 le plan des deux pha­

ses d'enquête déjà réalisées, ainsi que le plan des enquê­

tes prévues comme suite à la deuxième phase. la premiè­

re enquête a porté sur un échantillon de 558 élèves des trois degrés du CO. Afin d'assurer une représentation des deux types de structures qui existent dans les collèges du CO, nous avons choisi les élèves dans deux collèges à structures différentes (un collège "traditionnel" où les élè­

ves suivent l'ensemble 'des branches à l'intérieur des dif­

férentes sections, un collège "réformé" où l'allemand est enseigné dans des classes à niveaux, alors que d'autres branches sont enseignées en classes hétérogènes ou par cours à option). Dans la deuxième enquête, l'échantillon est constitué de 489 élèves du 7e degré; 243 venant des deux collèges ( un traditionnel, l'autre réformé ) où la méthode Vorwërts est expérimentée; 246 de deux collèges

(un traditionnel, l'autre réformé) où la méthode WSD est toujours utilisée. les troisième et quatrième phases d'en­

quête seront effectuées auprès des élèves des 8e et 9e

degrés dans les collèges utilisant la méthode Vorwërts.

Table l : Plan d'enquête

Phase d'enquête 1 (75-76) Il (76-77) Ill (77-78) et IV (78-79) Méthode

d'enseignement Degrés

Effectifs

WSD WSD wërts Vorwarts Vor-

7 8 9 7 7 8 9

157 200 201 246 243 431

Dans chaque phase, nous suivons la même procédure de recuei 1 des données. Les élèves répondent aux instruments d'enquête dans des séances de passation collective organi­

sées par classe en dehors des périodes de cours consacrées à l'allemand. Choque séance est assurée par un membre de nos services (CRPP, FPSE). De plus, on obtient du service des fichiers généraux du Déportement de l'instruction publi­

que des renseignements sur plusieurs caractéristiques démo­

graphiques des élèves: sexe, nationalité, niveau socio-profes­

sionnel (NSP) de Io famille.

2 Dons choque enquête, nous avons vérifié par des tests X la représentativité de l'échantillon par rapport aux ca­

ractéristiques démographiques .de la population. Ces tests ont révélé une seule différence significative (p <.05) entre les échantillons et les populations correspondantes, à savoir une sous-représentation des élèves étrangers dans la premiè­

re enquête (27.1 % de non suisses dans l'échantillon com­

paré à 31.0% dans Io population).

(7)

LES INSTRUMENTS D'ENQUETE

Quatre instruments ont été élaborés et mis au point dans la première phase de recherche : un questionnaire et trois échelles d'attitude. L'élaboration des instruments s'est basée sur des thèmes suggérés par notre revue de 1 ittérature et sur des observations relatives au contexte genevois.

Le question na ire

Une première série de questions (items à choix multi­

ple) se rapporte à deux aspects de la vie extra-scolaire de l'élève :

- son expérience linguistique (notamment, langue(s) par­

lée(s) avant l'école primaire et à présent),

- ses contacts (notamment, par des relations familiales et des voyages) avec la langue et la culture suisses alémaniques et allemandes.

De plus, deux questions portent sur les préférences de l'élève face à un choix de deuxième langue à étudièr au CO. L'élève doit indiquer l'ordre de ses préférences si, au début du CO, il pouvait choisir parmi quatre possi­

bilités de 11langue 1111 (allemand, anglais, espagnol, ita­

lien). li doit fournir ensuite les 11raisons11 de son premier choix.

L'échelle 1 : Attitudes face aux expériences d'apprentis­

sage de l'allemand au CO

Les énoncés de cette échelle expriment des réactions positives et négatives à l'égard de l'allemand en tant que branche scolaire.

Exemples :

- J'ai l'impression de faire des progrès en allemand.

- Pendant la leçon d'allemand, je n'aime pas être inter- rogé(e).

Quatre options de réponse sont proposées : Tout à fait d'accord,

Pas tellement d'accord,

Assez d'accord, Pas du tout d'accord.

L'échelle

2

: Motivations pour l'apprentissage de 1 'alle­

mand

Cette échelle comprend deux sous-échelles conçues en fonction des deux types de motivation mis en évidence par les travaux de Gardner et Lambert : motivations de type instrumental (apprendre une langue parce qu'elle est utile pour atteindre un autre but), motivayons de type in­

tégrationniste (apprendre une langue pour approfondir des contacts avec une autre culture). Pour chaque sous-échel­

le, nous avons essayé d'envisager une série de situations allant des préoccupations immédiates de l'élève à des con­

sidérations plus lointaines de caractère hypothétique (voir Table

2).

Table

2

: Structure de l'échelle

2

Motivation immédiate ... lointaine ... ).

instrumentale réussir au CO ... trouver un emploi en Suisse

intégrationniste correspondre ... vivre dans un pays de avec un jeune langue allemande de langue

allemande

Les items de chaque sous-échelle sont présentés sous forme d'un choix entre deux options, l'une exprimant une motivation positive� l'outre une absence de motivation po-

(8)

sitive.

Exemples

motivation instrumentale :

Pour me perfectionner dans mon métier ..

0 j'aurai suffisamment de possibilités dans les pays de langue française

0 j'aurai beaucoup plus de possibilités si je peux aller dans un pays de langue allemande ou de langue française.

- motivation intégrationniste Je pense que mes parents ...

0 aimeraient que j'aie des amis qui parlent allemand 0 n'ont pas de préférence sur ce sujet.

l'échelle 3 : Attitudes à l'égard de peuples de langue allemande

Cette échelle est composée de deux sous-échelles attitudes à l'égard des Suisses allemands, attitudes à l'égard des Allemands. les items sont formulés uniqu�ent en termes positifs.

Exemples :

les Suisses allemands ont un folklore riche et varié.

les Allemands ont un esprit dynamique.

Cinq options de ·réponse sont proposées : les quatre options de l'échelle 1 plus l'option "pas d'opinion".

la mise au point des instruments

Une première version de chaque instrument a fait l'ob­

jet de passations pilotes en petit groupe {de trois ou qua­

tre élèves). A partir des informations recueil lies et des discussions avec les élèves, nous avons remanié chaque

Instrument et établi la version expérimentale qui a été utlllMe dans la première enquête. les données de l'enquê­

te ont permis la mise au point d'une version épurée de

Tobie 3: Caractéristiques d e s i n s t r ume n t s d ' e nquat e (versions épurées)

In s t r u m e n t

Questionnaire

- Expérience linguistique et contacts avec l'allemand

- P�férence de lan�e Il li étudier au CO

Echelle 1

Attitudes face aux expé­

riences d'apprentissage de l'allemand ou CO

Echelle 2 Motivations pour l'apprentissage de l'allemand 2A. Motivations

instrumentales 28. Motivations

intégrot ionn istes

Echelle 3 Attitudes à l'égard de peuples de longue allemande

3A. Suisses allemands 38. Allemands

Items Coefficient

14 items à choix multiple

1 item : 4 longues à ordonner 1 question ouverte : raison(s)

20 items de type Likert,

a l pha

avec 4 options de réponse . 91

20 items à choix forcé entre .81 deux options

- 10 Items .70

- 10 items

19 items de type Likert, avec 5 options de réponse - 10 items

- 9 items

.68

.81 .73 .76 -

(9)

chaque instrument (voir Table

3).

L'élimination de chaque échelle des items ayant un taux de non-réponse trop éle­

vé (

)

5% dans chaque degré) ou une corrélation item­

échelle trop basse(<

.40

pour deux degrés) a conduit à des instruments dont les qualités psychométriques (moyenne, écart-type, fidélité estimée par le coefficient alpha de Cronbach, corrélations item-échelle) sont satisfaisantes, voire excellentes dans le cas de l'échelle l.

Afin d'étudier la structure interne de l'échelle

2,

nous avons appliqué la technique de l'analyse des corres­

pondances, méthode analogue à l'analyse factorielle mais conçue pour des données de type nominal ou ordinal. Les résultats de cette analyse permettent de situer chaque item dans un espace à deux dimensions. Le rangement des items sur l'axe du premier facteur semble montrer une opposition entre des motivations liées à l'apprentissage de l'allemand en tant que branche scolaire et des motications liées à l'utilisation de l'allemand eh tant que véhicule de commu­

nication. Ce ré sui tat est intéressant car i 1 suggère que 1 es aspects communicatifs de la langue allemande ne sont pas suffisamment intégrés aux expérien'ces d'apprentissage sco­

laire de l'allemand. Le rangement des items sur l'axe du deuxième facteur donne une confirmation assez nette

(16

items sur

20)

de l'attribution préalable des items aux sous-échelles instrumentale et intégrationniste.

LES METHODES D'ANALYSE

Nous résumons de façon schématique dans la Table 4 les méthodes d'analyse appliquées dans les deux phases d'enquête.

Pour cet article, nous nous limiterons à la présentation des principaux résultats de ces analyses, regroupés sous

Table 4: Mé t h o d e s d ' a na lys e

N. B. 1 = 1 ère enquête, Il = 2ème enquête

J. Ana lys e d e t abl e a u x de c o n tinge n c e

- analyse descriptive des caractéristiques des échantillons sur Io ball ..

données du questionnaire

- analyse des préférences de deuxième langue b étudier au CO,

.

par degré (1)

par méthode d'enseignement (Il)

par nationalité (1 et Il)

Il. Analyse de v a r i a n c e m u l t i v a riée facteurs

Le facteur : degré (1) ou méthode d'enseignement (Il) est croisé succU.IV.­

ment avec les facteurs :

- structure scolaire : type de collège (Il seulement) - NSP

- �exe

1

facteurs démographiques - nationalité

- contacts extra-scolaires avec l'allemand

l

- expédence linguistique variables dépendantes

facteurs construits b partir des données du questionnaire

échelles 1, 2A, 28, 2T, 3A, 38, 3T (1)

échelles 1, 2A, 28, 2T (Il)

Ill. Ana lys e s c orr é l a t i o n n e l l e s

- régression multiple :

prédi cteurs

:

échelles 1, 2T, 3T (1) ·

échelles 1, 2T (11)

critère : ordre de préférence pour l'étude de l'allemand (1 et Il) - corrélations simples

:

(1 seulement)

échelles 1, 2T, 3T et résultats aux épreuves communes d'allemand

(10)

trois rubriques :

1

évolution des attitudes des élèves

à

travers les trois degrés du CO,

2.

influence de la méthode d'enseignement sur les atti­

tudes des élèves,

3.

effets d'autres facteurs sur les attitudes des élèves.

Sous chaque rubrique, nous présentons les résultats des analyses de variance effectuées sur les scores des élèves aux échelles d'attitude. L'interprétation de ces analyses est facilitée par le fait que les résultats des tests

F

pour les facteurs d'intérêt principal {degré dans la première enquête, méthode dans la deuxième enquête) sont les mêmes dans chaque analyse; de plus, les interactions en­

tre ces facteurs et les autres facteurs sont toujours non significatives. Sous les rubriques

1

et

2,

nous présentons également les analyses des préférences des élèves par rapport au choix de langue

11 à

étudier au CO.

L'EVOLUTION DES ATTITUDES

L'évolution des scores sur les échelles d'attitude Les résultats des analyses de variance sont résumés dans la Table 5. Les tests de polynômes orthogonaux sur le facteur degré montrent une évolution significative des moyennes sur les échelles

l

et

2.

Pour l'échelle

l

{atti­

tudes face aux expériences d'apprentissage scolaire de l'allemand), on constate une nette évolution en

'v :

soit une baisse importante des scores entre le 7e et le Be degré, puis une remontée limitée entre le Be et le 9e.

Les motivations pour l1appreF1tissage de l'allemand {échel­

le 2) montrent une évolution semblable, mais moins nette.

Les valeurs des coefficients

w2

indiquent, toutefois, que le facteur degré n'explique que des pourcentages très

limités de la variation totale des scores d'attitude :

6.0%

dans le cas de l'échelle

l, 2.0%

dans le cas de l'échelle

2.

Autrement dit, bien qu'il existe une évolu­

tion systématique des scores moyens d'un degré

à

l'autre, la variation des scores individuels autour de ces moyen·

nes est très grande dans chaque degré. Par ailleurs, no1 analyses montrent que l'évolution des scores sur l'échelle

2

est attribuable surtout aux items de la sous-échelle

2A

{motivations de type instrumental), et que les scores sur cette sous-échelle sont assez fortement corrélés avec les scores sur l'échelle

l

{r

=

.59).

Table 5 : Evolution des scores d'attitude analyse de variance sur le facteur degré

Echelle Moyennes par degré Polynôme 7e Be 9e lin. quad.

1 69.3

58.2

61

.7

s s

2

45.5

42.3 43. 1 s s

3 6

5.

7 63.4 64.2

NS NS

-

N.B. S

=

effet significatif {p

<. 01)

NS

=

effet non significatif

Coefficients

UJ 2

.06 .02 .OO

De l'analyse des réponses aux items de l'échelle

1,

il ressort que la baisse des scores totaux entre le 7e et le Se degré est due

à

un net accroissement des réactions négatives

à

l'égard des leçons et des devoirs d'allemand, et

à

une baisse d'intérêt et d'effort dans cette branche.

Une majorité d'élèves montre toujours, en 9e, des réac-

(11)

tians négatives par rapport aux leçons et aux devoirs d'allemand, mais leur intérêt général pour la branche, de même que leur impression de progrès, ont tendance à augmenter. Cette évolution pourrait être due en partie à des facteurs qui n'ont pas de rapport direct a\<ec l'ensei­

gnement de l'allemand (modifications dans la composition de la population d'un degré à l'autre, facteurs psycholo­

giques liés à la maturation générale des élèves). Toute­

fois, il nous paraît probable - étant donné les réponses aux items .concernant les leçons et les devoirs d'allemand - qu'un manque d'adapta.tion de la méthode d'enseignement en est une cause principale.

L'évolution des préférences de langue Il

La Table 6 présente, pour chacune des quatre langues proposées (espagnol, allemand, italien, anglais), le pour­

centage d'élèves qui l'ont choisie en premier. On cons­

tate que seulement 31.2% des élèves de 7e choisissent l'allemand en premier, et que ce pourcentage décroît.

progressivement av.ec chaque année d'études au CO (21.5% en Se, 17.4% en 9e). L'anglais est choisi en pre­

mier par une majorité croissante d'élèves (de 51.0% en 7e à 70.6% en 9e), l'italien par un pourcentage assez restreint, et l'espagnol par un pourcentage très limité.

En examinant la répartition des choix selon la natio­

nalité de l'élève (suisse, non suisse), on constate que le pourcentage d'élèves qui choisissent l'allemand est moins élevé dans la population étrangère que dans la popula­

tion suisse. Mais, même parmi les élèves suisses, le choix de l'allemand est nettement minoritaire et décroît-de 37%

en 7e à 20% en 9e.

Les raisons données par les élèves pour leur premier choix de langue ont été regroupées en quatre grandes

Table 6 Evolution des préférences de langue 11 à étudier au CO : % de choix par langue et degré

Langue choisie Degré Total

en premier 7e Be 9e

espagnol 1.3 2.5 1.0 1.6

allemand 31.2 21.5 17.4 22.8

italien 16.6 7.0 10.4 10.9

anglais 51.0 65,0 70.6 63.1

non réponse 0 4.0 0,5 1.6

catégories. On voit dans la Table 7 que la répartition des raisons en catégories a un profil distinct pour chacune des trois langues analysées. Pour l'allemand, les pourcen­

tages de réponse par catégorie sont assez équivalents (20-27% dans chaque catégorie). Aucun type de motif ne domine donc pour le choix de l'allemand. Par contre, les raisons données pour le choix de l'anglais sont très nettement liées à des motivations instrumentales : 80.7%

des élèves ·mentionnent un aspect de l'utilité de la lan­

gue. Dans le cas de l'italien, deux types de raisons sont souvent mentionnées : les coractéristiques de la langue

(49.2%) et des contacts extra-scolaires avec la langue (42.6%).

La préférence d'une majorité d'élèves pour une autre langue que l'allemand est sans doute liée aux raisons qu'ils ont citées, mais serait due aussi, à notre avis, au développement - à travers des expériences scolaires et extra-scolaires - d'une attitude peu favorable à l'•gaNI

(12)

de l'allemand. Autrement dit, pour une certaine propor­

tion d'élèves, i 1 s'agissait d'abord. de choisir "autre chose que l'allemand" et ensuite de trouver une raison valable.

Si le choix de l'italien semble correspondre souvent à une motivation précise et fortement ressentie (connaître ou approfondir une langue parlée par son entourage), le choix de l'anglais serait, par contre, moins lié à une motivation personnelle précise qu.'à une image de l'anglais en tant que langue internationale, image qui présente, par ailleurs, un certain réalisme à Genève, où cette lan­

gue est très utile.

Table 7 : Raisons données pour le choix d'une langue en premier {pour chaque langue, % d'élèves ayant

mentionné chaque type de raison)

Type de raison donnée Langue choisie en premier allemand pnglais italien Utilité (générale ou spéci-

fique) de la langue 26.8 80.7 27.9 Caractéristiques (aspect

attirant, ex. beauté, ou

facilité) de la langue 1.9.7 37.8 49.2 Contact extra-scolaire

avec la langue (connais- sance préalable, communi-

cation avec l'entourage) 23.6 9.7 42.6

Langue nationale suisse 26.0 0 0

Autres réponses 12.6 4.0 8.2

Non réponse 8.7 4.5 0

N.B. Ayant codé jusqu'à deux raisons par élève, les pour- centages ne totalisent pas à 100%.

L'INFLUENCE DE LA METHODE D'ENSEIGNEMENT

L'effet de la méthode sur les scores d'attitude

On présente, dans la Table 8, les résultats de l'ana­

lyse de variance pour le facteur méthode d'enseignement.

Les tests F univa'riés indiquent que les scores sur les deux échelles d'attitude sont en moyenne plus élevés pour la méthode Vorwtlrts que pour la méthode WSD. Si les dif­

férences entre les scores moyens sont statistiquement signi­

ficatives et assez nettes, surtout dans le cas de l'échelle 1 ' la variation des scores individuels autour des moyennes est néanmoins très grande. Par conséquentz en calculant les valeurs des coefficients w2 ' on trouve que le facteur méthode d'enseignement n'explique qu'un pourcentage de

variance totale très limité : 2.3% pour l'échelle 1, 1.3%

pour l'échelle 2.

Table 8 : Résultats de l'analyse de variance pour le facteur méthode

Echelle Moyenne et écart-type Tests F Coefficien

par méthode w2

WSD Vorwllrts

m 62.52 68.41 univarié :

1 s 18.47 17.86 p < . 0005 .024

m 45.42 47.45 univarié :

2 s 8.66 8.07 p < .0082 .013

step-down:

NS

t

(13)

Dans cette analyse, comme dans toutes les analyses de variance de la deuxième phase de recherche nous avons u

:

ilisé la procédure de tests F par étapes (st

p-down

F).

L _ordre d'entrée des variables dépendantes étant spécifié, le modèle teste, à chaque étape, l'effet du facteur sur la variable considérée, une fois enlevée la part de varian­

ce systématique déjà prise en compte par la (les) varia­

le(s) précédente(s). Dans notre analyse, nous avons spéci­

fié un ordre qui nous semblait logique, soit l'échelle 1 puis l'échelle 2. Nous faisons, en effet, l'hypothèse qu1e les réactions des élèves à l'égard de l'apprentissage de l'allemand au CO -réactions qui découlent de leurs ex­

périences immédiates - ont une influence sur les motiva­

tions pour apprendre cette langue qui se rapportent, en général, à des considérations soit hypothétiques soit plus lointaines. Le F step-down sur l'échelle 2 étan1t non si­

gnificatif, nous pouvons donc conclure que la méthode d'enseignement n'a pas d'effet spécifique sur les motiva­

tions des élèves après qu'on ait enlevé la part de varian­

ce systématique attribuable à l'effet de la méthode sur les réactions des élèves aux expériences d'apprentissage au CO.

Afin de préciser la nature des différences entre les scores moyens sur l'échelle 1, nous avons effectué un test de x2 sur les fréquences des réponses aux options de cha­

que item. Nous avons examiné ensuite le pourcentage de réponses positives (cotées 4 ou 5 sur 5) à chaque item pour lequel le X2 était significatif. On constate que les différences significatives (en faveur de Vorwt3rts) concer­

nent aussi bien des réactions assez générales à l'égard de l'apprentissage de l'allemand (intérêt général pour l'alle­

mand, satisfaction par rapport aux progrès en allemand) que des aspects liés aux leçons et aux devoirs (plaisir de s'exprimer en allemand, participation active en classe,

plaisir ou ennui de faire les devoirs). Ces résultats peu­

vent s'expliquer par le fait que la méthode Vor�rts est axée sur des situations de communication auxquelles l'é­

lève participe activement et pennet une assimilation plus aisée de la langue grâce à une progression soigneusement étudiée et à des moyens pédagogiques variés.

L'effet de la méthode sur les préférences de langue Il La méthode d'enseignement ne semble pas influencer les préférences des élèves par rapport à un choix de langue 11 a étudier au CO. les répartitions des premiers choix panni les quatre langues proposées sont très proches pour les deux méthodes (voir Table 9). Comme dans la premiè­

re enquête, la majorité des élèves auraient préféré étudier l'anglais si le choix leur avait été donné au début du CO. Le pourcentage de choix en faveur de l'allemand est encore moins élevé que chez les élèves du 7e degré dans la première enquête.

Table 9 : Préférence par rapport au choix de la langue 11 au CO : par méthode et par langue

Langue choisie Méthode

en premier WSD Vorw�rts

N % N %

espagnol 19 7.7 13 5.3

allemand 46 18.7 51 21.0

italien 34 13.8 27 11. 1

anglais 147 59.8 152 62.6

non réponse

(14)

Quelle que soit la méthode, les élèves du CO gene­

vois. ne sont pas convaincus de l'importance d'apprendre l'allemand canme deuxième langue. Si les élèves suisses choisissent davantage l'allemand

(26%

contre 9%

d'élèves non suisses), cela ne suffit pas à expliquer le choix majoritaire en faveur de l'anglais, indépendam­

ment de la nationalité

(63%

des élèves suisses choisissent l'anglais, contre 5CJ0k d'élèves non suisses). On peut pen­

ser qu'une partie des élèves non suisses ont déjà fait l'expérience de l'emploi de l'une des langues proposées, soit dans leur pays d'origine (ceci particulièrement pour l'italien et l'espagnol), soit dans leurs voyages et vacan­

ces, ou à travers l'expérience professionnelle de leurs parents (surtout l'anglais). Cependant, même pour les élè�

ves suisses, dans le contexte genevois, l'anglais est peut­

être plus utile que l'allemand pour s'assurer un avenir professionnel intéressant ou, si tel n'est pas en effet le cas, c'est l'opinion qui est généralement répandue.

Conclusion

Les données de cette deuxième phase de recherche ont montré qu'après une année d'enseignement de l'alle­

mand, la nouvel le méthode Vorwt1rts semble avoir un im­

pact favorable sur les réactions des élèves à l'égard de leurs expériences d'apprentissage de l'allemand au CO.

On constate toutefois que, quelle que soit la méthode d'enseignement, la variabilité des scores d'attitude reste très grande. Autrement dit, la méthode a un effet signi­

ficatif mais est loin d'être déterminante des attitudes d'un individu. Par ail leurs, même avec la méthode Vor­

wdrts, une grande majorité des élèves auraient préféré étudier l'anglais si le choix leur en avait été donné.

Comme les résultats de la première enquête avaient

montré une évolution négative des scores d'attitude entre le 7e et le 9e degré, il sera important de poursuivre la recherche avec les élèves de Se et de 9e degré pour véri­

fier si l'impact plus favorable de la méthode Vorwtirts se maintient à travers les trois ans du CO. Des facteurs psy­

chologiques d'ordre général,· ainsi que l'introduction pro­

gressive de nouvelles difficultés d'apprentissage de l'alle­

mand, pourraient contribuer à une baisse des scores d'attl'­

tude entre le 7e et le 8e degré, quelle que soit la m'tho­

de d'enseignement. On s'intéressera alors à canparer le sens et l'importance de l'évolution des attitudes

avec

la

méthode Vorwdrts aux tendances déjà constatées avec la méthode WSD.

LES EFFETS D'AUTRES FACTEURS

Dans cette partie, nous présentons les résultats

dei

ana­

lyses de variance pour les six facteurs qui· ont été

croll41,

dans la première phase de recherche, avec le

facteur de­

gré et, dans la deuxième phase, avec le facteur

m'thode

d'enseignement. Les résultats des tests F sont résum,1, dans chaque cas, par une table donnant le niveau

de

si­

gnification (pour des effets significatifs à p <

.01)

ou

l'indication NS (pour des effets non significatifs).

la structure scolaire

Le test de l'effet de la structure scolaire {collàge

"traditionnel" collège "réformé"), croisée dans la deu•

xième phase

d

e recherche avec le fadeur méthode

d'en­

seignement, est non significatif. On peut donc

conclure

que les attitudes des élèves ne diffèrent pas en fonction de la structure du col lège fréquenté.

(15)

NSP et sexe

Deux analyses ont porté sur des variables démographi­

ques (niveau socio-professionnel de la famille, sexe de l'élève) qui, sans être des variables d'intérêt majeur, peuvent tout de même avoir des effets sur les attitudes de l'élève à l'égard des bronches scolaires, y compris l'allemand.

Table 10 : Résumé des analyses de variance pour les facteurs NSP et sexe

Echelle Facteur NSP Facteur sexe

Phase 1 Phase Il Phase 1 Phase Il

1 NS NS .0122 NS

2 NS NS .0001 .0001

3 NS - NS -

Pour le facteur NSP, il n'y a pas de différences signi­

ficatives sur aucune échelle d'attitude, ni dans la premiè­

re phase de recherche, ni dons la deuxième . Ainsi, bien que les résultats scolaires corrèlent en général avec le NSP de l'élève, on ne trouve pas de relation semblable au niveau des attitudes à l'égard de l'allemand.

En ce qui concerne le facteur sexe, les résultats des analyses montrent que les filles ont des attitudes plus po­

sitives que les garçons sur les échelles 1 et 2 dans Io première phase de recherche1 sur l'échelle 2 seulement dans la deuxième phase. Ce résultat est confonne à l'ob­

servation courante que les filles se montrent, en général, plus aptes que les garçons à l'étude scolaire des langues.

La nationalité

Le facteur "nationalité" pouvont recouvrir un ensemble d'influences socio-cu lturel les sur la vie de l'enfant, on pourrait s'attendre à des différences d'attitude à l'égard de l'allemand entre les élèves suisses et les élèves étran­

gers. Pour Io plupart des élèves suisses, l'allemand est - comme prévu par le programme - une "deuxième langue nationale". Pour les élèves non suisses, par contre, l'al­

lemand est en général une troisième langue et une langue étrangère. On pourrait trouver des attitudes plus négatives chez ces demi ers, soit parce qu'ils rencontrent des diffi­

cultés supplémentaires dons l'apprentissage de l'oll�and, soit parce qu!ils voient moins clairement l'intérêt d'ap­

prendre cette langue.

Table 11 : Résumé des analyses de variance pour le facteur nationalité

Echelle Phase 1 Phase Il

l NS .0042

2A .0055 NS

2B NS NS

2T NS NS

3A .0016

3B NS.

3T NS

Les résultats des analyses de variance montrent que les différences entre les deux groupes sont finalement assez limit�es. Dans la première phase de recherche, on constate des différences entre les groupes sur deux sous-échelles

(2A

et

3A)

mais, dans les deux cas, les écarts entre les

(16)

moyennes sont très restreints

(1

à 2 points). Dans la deu­

xième phase de recherche, la différence est significative et légèrement plus importante

(5

points) sur ! 'échelle l, mais par contre, sur l'échelle 2, elle n'est pas significati­

ve au seuil choisi (p<

.01).

Nos données confirment que le facteur nationalité peut avoir une certaine influence sur les attitudes des élèves mais que, les différences de moyennes n'étant pas très.

élevées, cette influence n'est pas aussi importante qu'on aurait pu le croire. Des analyses supplémentaires montrent que l'évolution négative des attitudes au cours des trois ans du Cycle d'orientation, ainsi que la préférence majo­

ritaire des élèves en faveur de l'anglais, ne peuvent pas s'expliquer uniquement par la présence au Cycle d'orien­

tation d'une proportion non négligeable d'élèves étrangers, les tendances et les patterns étant les mêmes pour les deux groupes selon le degré et selon la méthode.

L'impact limité de la variable nationalité laisse suppo­

ser que la vaste majorité des élèves étrangers tend à s'assimiler à la culture environnante, du moins sur le plan des attitudes à l'égard de l'al1emand. Cette tendance pourrait s'expliquer par le fait que plus de 90% des élè­

ves étrangers dans notre échantil Ion se trouvent depuis trois ans ou moins à Genève. Mais il se peut aussi que la présence des élèves de langue étrangère exerce une influence sur la représentation que se font les élèves ge­

nevois de l'importance relative des différentes langues, dont une mesure est donnée par Io préférence d'une deu­

xième langue à étudier au CO. L'éventail des langues parlées à la maison ou apprises par :les élèves non suisses avant d'entrer à l'école primaire, de même que la variété de leurs expériences linguistiques, soit dans leur pays d'o­

rigine, soit dans leurs voyages, soit à travers l'expérience professionnel le de leurs parents, ne sont pas, à notre avis, des éléments sans effet sur les attitudes des élèves suisses,

surtout dans un contexte comme Genève.

Les contacts extra-scolaires avec l'allemand

Les contacts extra-scolaires de l'élève avec la langue et la culture allemandes devraient avoir un impact tràa

direct sur ses attitudes à l'égard de l'apprentissage de l'allemand. Afin d'étudier l'effet de ce facteur, nous avons réparti les élèves en quatre catégories correspondant à différents niveaux de contact :

1.

germanophones: élèves qui ont appris l'allemand

(1)

avant d'entrer à l'école primaire et qui le parlent en­

core au. sein de leur famille,

2. contacts fréquents : élèves dont l'un des parents (pàre, mère) au moins parle allemand et qui, en plus, ont des occasions d'entendre parler allemand à la maison, 3. contacts limités : élèves qui ont parfois l'occasion

d'entendre parler allemand ou ,qui ont fait un voyage ou une excursion dans un pays de langue allemande, 4. aucun contact : élèves n'ayant aucun contact extra­

scolaire avec l'allemand, qu'il s'agisse d'occasions d'entendre parler allemand, ou de voyager dans un pays germanophone.

(1)

Dans cette classification en quatre groupes, le tenne

"al lêmand" recouvre le Hochdeutsch et/ou le Schweî­

zerdeutsch.

(17)

Table

12

Résumé des analyses de variance pour le facteur contacts extra-scolaires avec l'allemand

Q) Q) Q)

Moyennes des groupes Tests de polynômes orthog.

...c Cii 0 u ...c

l

2 3 4

linéaire quad. cubique

w Q..

l 1

70.4 66.0 62.5 58.8

p <.

0001

NS NS

Il

79.8 72.

l

65.0 60.6

p<.00

01

NS NS

2

1

48.3 45.2 43.3 41.6 p<.0001

NS NS

Il

50.7 49.3 46.4 44.4

p<.

0001

NS NS

3

1

69.2 66.6 63.8 62.7

p<.

0001

NS NS

Dans les deux phases de recherche

(1),

les tests de po­

lynômes orthogonaux montrent une tendance linéaire très nette sur chaque échelle : les attitudes du groupe 11germa­

nophones11 sont les plus favorables, celles des autres grou­

pes deviennent progressivement plus défavorables au fur et à mesure que les contacts extra-scolaires avec l'ai le­

mand se réduisent (voir Table

12).

les valeurs plus élevées des moyennes dans la deuxième phase s'expliquent par le·

fait que l'échantillon se limite aux élèves du 7e degré qui ont, en moyenne, des attitudes plus favorables que les élèves

(1)

Lors d'une première analyse des données de la phase 1 (Allal et al.,

1978,

pp.

68-71),

une erreur de program­

mation (inversion des groupes

3

et

4)

a conduit à la mise en évidence d'une tendance quadratique. Une nouvelle analyse des données a montré que la tendance dans la première phase, comme dans la deuxième, est clairement linéaire.

des trois degrés (échantillon de la première enquête).

Comme nous l'avons constaté dans les analyses précéden­

tes pour les facteurs degré et méthode d'enseignement, la variation des scores individuels autour des moyennes des groupes est toujours grande, et les valeurs des coefficients

u.J2

très limités

(<.06).

On peut donc conclure que l'effet des contacts exfra-scolaires avec l'allemand est, en moyen­

ne, positif, mais n'a pas un impact déterminant sur les at­

titudes de chaque individu.

D'un point de vue pédagogique, nos résultats suggèrent qu'on pourrait favoriser des attitudes plus positive� à l'é­

gard de l'apprentissage de l'allemand en intégrant, dans les programmes scolaires, différentes activités (excursions, échanges de classe, voyages d'études) permettant des con­

tacts plus approfondis avec la langue, la culture et les peuples allemands et suisse-alémaniques. Des tentatives dans ce sens ont déjà été mises sur pied dans plusieurs collèges et ont rencontré, d'après les comptes-rendus des participants (voir bulletin CO Parents,

1973-1977)

un vif

succès auprès des élèves.· 11 ne faudrait pas s'attendre, toutefois, à ce que des contacts extrêmement limités

(p.

ex. une seule et brève excursion dans une ville de Suisse alémanique) produisent forcément des attitudes fa­

vorables chez tous les élèves. Si, d'après nos résultats, l'effet des contacts limités est, en moyenne, positif, il faut néanmoins être attentif à la possibilité, mise en évi­

dence dans des recherches sur les contacts inter-culturels, qu'un premier contact limité avec une autre culture puis­

se créer, chez certains individus, des réactions de gêne ou d'antipathie et, par conséquent, des attitudes plus né­

gatives que celles qui existaient en l'absence de contacts.

l'expérience linguistique

Cette analyse porte sur l'influence de l'expérience lin-

(18)

guistique de l'élève {langues parlées avant de commencer l'apprentissage de l'allemand) sur ses attitudes à l'égard de l'allemand. Nous avons exclu de cette analyse les quelques élèves ayant une "expérience insuffisante du français" pour pouvoir suivre leurs études au CO sans difficulté majeure. les élèves ont été répartis en trois groupes sur la base des langues parlées avant d'entrer à l'école primaire :

1. français s�ulement : élèves ne parlant que français avant d'entrer à l'école primaire,

2. français + allemand : élèves bilingues qui parlaient français et allemand (ou suisse-allemand) avant l'éco­

le primaire, ou qui parlaient seulement allemand (suisse-allemand) avant l'école primaire mais qui ont suivi au moins trois ans de scolarité en français, 3. français + autre langue : �lèves bilingues qui parlaient

français et une autre langue que l'allemand avant l'é­

cole primaire, ou qui parlaient seulement une autre langue avant l'école primaire mais qui ont suivi au·

moins trois ans de scolarité en français.

Table 13 : Résumé des analyses de variance pour le facteur expérience linguistique

Q) Tests F univariés Comparaisons post hoc des

-Q) Q) "' moyennes des groupes

...r. c

u ...r.

1 & 2 1 & 3 2 & 3

w o..

1 1 p<.0003 NS NS 2>3

Il p<.0001 2 > 1 NS 2>3

2 1 p<.0001 NS NS 2>3

Il p< .0029 2 > 1 NS 2)3

3 1 p<. 0001 2 > 1 NS 2)3

Dans les deux phases de recherche, tous les tests F sont significatifs. les comparaisons post hoc (procédure de Scheffé) montrent que les moyennes du groupe 2 (français + allemand) sont toujours supérieures à celles du groupe 3 (français + autre langue) et dépassent le plus souvent aussi celles du groupe 1 (français seulement). Par contre, les comparaisons des groupes 1 et .3 se révèlent toujours non significatives.

Comme ou pouvait s'y attendre, les élèves qui parlaient déjà allemand avant de commencer l'école ont en gén,ral des attitudes plus favorables que les autres élèves, mais ils ne se distinguent pas toujours des élèves purement fran­

cophones. Par ailleurs, on remarque que les élèves du groupe "f rançais + autre langue", pour qui l'allemand (en tant que branche scolaire au CO) est une troisième langue, ne se distinguent pas de façon significative des élèves du groupe "français seulement", pour qui l'allemand n'est qu'une deuxième langue. Ce.s résultats montrent que le fait de devoir aborder une troisième langue au CO a, sur les attitudes de ces élèves, un impact moins négatif qu'on aurait pu le supposer. Ils indiquent aussi que le fait d'avoir déjà acquis deux langues n'a pas d'effet positif sur les attitudes de l'élève face à l'apprentissage d'une nouvelle langue au CO.

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Les instruments mis au point dans la première phase de recherche ont permis de montrer que les attitudes des élèves deviennent, en général, plus négatives au cours des trois ans d'étude au CO et que la méthode d'ensei­

gnement a une certaine influence sur ces attitudes. Par ailleur;, ils ont permis d'étudier les effets de facteurs extra-scolaires sur les attitudes des élèves à l'égard de

(19)

l'apprentissage de l'allemand.

les résultats sont, dans l'ensemble, très cohérents d'une phase de recherche à ! 'autre et contribuent ainsi à une première description d'une situation fort complexe d'ensei­

gnement et d'apprentissage. Il ressort de nos analyses que plusieurs facteurs scolaires et extra-scolaires influencent les attitudes des élèves mais qu'aucun n'a un effet déter­

minant. la grande variabilité des attitudes observées dans cette recherche est sans doute due à de multiples sources d'influence dont nous n'avons repéré que quelques indica­

teurs assez globaux.

Pour fonder une explication satisfaisante des mécanis­

mes qui interviennent dans la formation des attitudes, il faudrait disposer de données récoltées par des instruments permettant d'identifier les processus d'apprentissage et d'interaction interpersonnelle - dans le domaine scolaire et extra-scolaire - qui sont à l'origine des attitudes des élèves. Pour cela, des approches méthodologiques nouvelles devraient être développées.

le domaine scolaire

Parmi les facteurs sur lesquels l'institution scolaire a directement prise, la méthode d'enseignement semble constituer· l'une des améliorations pédagogiques le plus facilement manipulables. Mais les résultats montrent que si les élèves étudiant l'allemand avec la méthode Vorwtlrts ont, en moyenne, des réactions plus positives à l'égard de l'apprentissage de l'allemand, ils auraient quand même préféré étudier l'anglais au CO, en justifiant leur choix par la plus grande utilité de cette langue. Il faudrait donc reposer la question actuellement discutée de commencer l'étude de l'allemand à l'école primaire en mettant l'ac­

cent sur des objectifs du domaine socio-affectif, en dé­

veloppant l'aspect "compétence de communication" et en

réduisant l'aspect formel et grammatical de l'allemand.

On pourrait essayer également de favoriser les attitudes positives et les motivations de type intégrationniste en développant les possibilités d'échange entre élèves au sein du pays.

Cependant, si la méthode d'enseignement n'a qu'un effet limité sur les mesures d'attitude dont nous disposons, il faut noter aussi que les remarques libres des élèves à la fin du questionnaire portent en grande partie sur des aspects scolaires, en particulier sur le maître, sur les devoirs ou la notation. Il y a donc d'autres problèmes liés aux modalités d'enseignement, auxquels il sera né­

cessaire de trouver une solution.

En élaborant une procédure d'observation des activi­

tés et des interactions maître - élève dans les classes d'allemand, on parviendrait peut-être à identifier les · processus d'apprentissage et d'enseignement qui sont dé­

terminants dans la formation des attitudes. De plus, il serait utile de conduire des entretiens avec les maîtres et les élèves afin de préciser leurs réactions respectives aux événements vécus ensemble (entretiens par la techni­

que de "reconstruction stimulée" lors du visionnement de films vidéo pris en classe, par exemple). Un des buts de ce type d'étude serait d'identifier les formes d'action pédagogique qui ont un impact positif sur les attitudes des élèves et qui sont suffisamment indépendantes des caractéristiques personnel les du maître pour être intégrées dans une nouvelle approc�e méthodologique de l'ensei­

gnement de cette branche.

le domaine extra-scolaire

Nos analyses montrent que les attitudes des élèves sont assez nettement influencées par leurs contacts extra-

(20)

scolaires avec la langue et la culture allemandes et alémaniques et, dans une moindre mesure, par certains facteurs démographiques (sexe, nationalité) . Ces résultats ne permettent pas, toutefois, de fournir une explication de la formation des attitudes des élèves. Pour cela, il faudrait préciser les processus d'interaction sociale - au sein de la famille et dans le milieu environnant - qui ont une influence déterminante sur les attitudes des élèves avant et pendant leur apprentissage scolaire de l'allemand. L'observation directe de ces processus sur le terrain étant difficile à réaliser, on aurait probable­

ment recours soit à des procédures utilisées en psycholo­

gie sociale pour l'étude expérimentale des interactions en petits groupes, soit (ou en complément) à des procé­

dures d'entretien approfondi avec les élèves et, éven­

tuellement, avec leurs parents. Ces procédures auraient pour but d'identifier les représentations sociales - rela­

tives à la langue et à la culture allemandes - qui sont véhiculées dans les différents milieux extra-scolaires des élèves et de mettre en évidence les mécanismes psycho­

logiques et sociaux qui interviennent dans la formation de ces représentations.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ALLAL, L.K., DAVAUD, C. et FETE-PADLINA, A.

Attitudes à l'égard de l'a rentissage de l'allemand:

Enquête auprès des élèves des trois degrés du Cyc e d'orientation. Genève, Cycle d'orientation de l 1 Enseignement secondaire, 1978.

CLEMENT, R., GARDNER, R. C. et SMYTHE, P.C.

"Motivational variables in second language acqui­

sition : A study-of Francophones learning English11 in University of Western Ontario, Department of Psychology, Research Bulletin, No 351, 1976.

CO Parents (Bulletin du Cycle d'orientation), Genève,

·1973-1977; articles concernant les échanges de

classe et les voyages d'études, dans les numéros 42, 48, 49, 51, 59, 62, 63, 67 et 68.

GARDNER, R. C. Motivational variable in second-language leaming. Ph. D. Thesis, McGill University, 1960.

GARDNER, R.C. et LAMBERT, W.E. "Motivational varia­

bles in second-language acquisition" in Canadian Journal of Psychology� 1959,

Q,

266-272.

GARDNER, R.C. et LAMBERT, W.E. Attitudes and motiva­

tions in second-language leaming. Rowley (Mass.), Newbury House, 1972.

GOLAN, A. "L'enseignement de l'allemand au Cycle

•d'orientation" in CO Parents, 1974, no 44, 6-9.

(21)

TABLE DES MATI ERES

Les objectifs de l a recherche Le pla n d'enquêt e

Les i ns t r uments d'enq uêt e Le questlOl'lnaire

L'échelle 1 L'échelle 2 L'échelle 3

La mise a u point des Instruments Les métho d es d ' a n a lyse

L ' é v o l u t i on des a t t i t udes

L'év oluti on des scores sur les échelles d ' a tti tude L'éva lutiOl'I des préf6rences de l angue Il

L'in fluence de l a méth o d e d ' ens e ignement L'effet de la méthode sur les scores d ' a t titude L'effet de la méthode sur les préffrences de longue Il ConclusiOl'I

Les eff ets d'a u t r es f a cteurs La structure scolaire

NSP et sexe La nationa lité

Les cont acts extra-scolaires a vec l' a llemand L'expérience linguistique

Conc l usi ons e t perspe ctives Le danaine scol aire

Le danaine extr a-scoloire Référen ces bibli ographi q u es

2

6

7 8

JO 12

14 17

19 20 21

22 23 25 27

29 30 31

33

Références

Documents relatifs

Solberg et Olweus (2003), mettent en évidence plusieurs facteurs qui peuvent expliquer la variabilité observée dans les taux de prévalence : (a) les sources de données qui peuvent

&#34;dominé&#34;, comme nous supposons que cela est le cas pour les élèves redoublants, développent un soi basé sur des caractéristiques groupales (collectives et non personnelles)

Pour ce qui est du troisième test (le test de copie n°2), il a été créé par mes soins, en me basant sur la difficulté et la longueur du texte du test de copie n°1, afin qu’il

Or, les résultats montrent que les attitudes sont plus positives dans l’ORI lorsque le questionnaire parle de l’inclusion d’un élève ayant un TDAH tandis

Dans notre présent travail de mémoire de maîtrise, nous nous intéresserons à connaître les attitudes de parents d’élèves tout venant vis-à-vis de la situation

Pour documenter les interactions entre élèves (7-8 ans) lors de travail dyadique en classe, un dispositif d'intervention articule trois composantes : des séquences didactiques

Pour documenter les interactions entre élèves (7-8 ans) lors de travail dyadique en classe, un dispositif d'intervention articule trois composantes : des séquences didactiques

Cela dit, l’intelligence étant considérée comme la « capacité d’apprendre » (Beckmann, 2006), les tests dits « statiques » (QI) ne s’avèrent pas efficaces pour