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Reference
Attitudes des élèves du cycle d'orientation de Genève à l'égard de l'apprentissage de l'allemand
ALLAL, Linda, DAVAUD, Clairette
ALLAL, Linda, DAVAUD, Clairette. Attitudes des élèves du cycle d'orientation de Genève à l'égard de l'apprentissage de l'allemand . Genève : Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 1978, 34 p.
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:32906
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UNIVERSITE DE GENËVE
FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION
ATTITUDES DES ELEVES DU CYCLE D'ORIENTATION DE GENEVE A L'EGARD DE
L'APPRENTISSAGE DE L'ALLEMAND
Linda K. ALLAL Clairette DA VAUD
Cahier No 10
Pour toute correspondance :
Section des Sciences de /'Education UNI Il
1211 GENEVE 4 (Suisse)
ATTITUDES DES ELEVES DU CYCLE D'ORIENTATION DE GENEVE A L'EGARD
DE L'APPRENTISSAGE DE L'ALLEMAND
Rapport présenté au Congrès de la Société Suisse de Recherche en Education
Lucerne, juin 1978
Dans un pays multilingue comme la Suisse, l'apprentis
sage scolaire d'une deuxième langue nationale peut se jus
tifier avant tout par le souci de favoriser les possibilités de contact et de communication entre les différentes com
munautés linguistiques du pays. Pour assurer des échanges équilibrés entre les communautés, il est important que les élèves puissent non seulement acquérir des connaissances minimales d'une deuxième langue nationale, mais aussi - voire surtout - développer des attitudes et des motivations favorisant l'utilisation effective de la langue dans des situations de contact intercommunautaire. En d'autres ter
mes, une politique scolaire fondée sur l'étude obligatoire d'une deuxième langue nationale n'atteindra pa.s son but si l'élève, en acquérant des connaissances de eette langue, ne développe pas le désir de s'en servir comme outil de communication et comme moyen d'établir et d'approfondir des contacts avec les milieux où cette langue est utilisée.
A Genève, l'allemand est une brahche d'étude obliga
toire dès la première année du Cycle d'orientation, école secondaire inférieure qui regroupe pour les trois dernières années de la scolarité obi igatoire (7,
8, 9)
tous les élèves de13
à15
ans. Notre recherche a pour but de préciser 1 es facteurs d'ordre scolaire et d'ordre extra -scolaire qui influen
cent les attitudes des élèves du CO à l'égard
�
l'apprentissage de l'allemand. Les travaux canadiens de R. C. Gard
ner, W.E. Lambert et leurs collègues (Gardner et Lambert,
1959;
Gardner,1960;
Gardner et Lambert,1972;
Clément,Gardner et $mythe,
1976)
ont. fourni certaines bases pour la conception générale de notre recherche et pour la définition des instruments d'enquête
(1)
. S'il ressort des recher-(1)
Une revue des recherches sur le rôle des attitudes dans l'apprentissage d'une deuxième langue est présentée dans Allal, Davaud et Fête-Padlina,1978.
ches canadiennes que certaines dimensions d'attitude peuvent jouer un rôle important dans l'apprentissage sco
laire d'une deuxième langue, leurs résultats montrent aussi que les relations entre les attitudes de l'élève et d'autres variables (aptitudes, résultats scolaires, caractéristiques personnelles et familiales, expériences extra-scolaires) peu
vent varier de façon significative d'une population ou d'un contexte socio-culturel à un autre. Ainsi, dans l 'élobora- . tion de nos instruments d'enquête et dans l'interprétation des résultats, il a fallu tenir compte de certaines particu
larités du contexte local, notamment le caractère interna
tional de Genève et le pourcentage élevé d'enfants étran
gers qui fréquentent le Cycle d'oriéhtation.
Dans cet article, nous présentons un résumé des objec
tifs, des méthodes d'enquête et des résultats de deux pha
ses de recherche. La première enquête, effectuée en 1975-76 auprès de 558 élèves des trois degrés du CO, a déjà fait l'objet d'un rapport détaillé (Allal, Dovaud et Fête-Padlina, 1978). Un rapport sur la deuxième en
quête, réalisée en .1976-77 auprès de 489 élèves du 7e degré, est en préparation.
LES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
La première phase de la recherche avait deux objectifs principaux :
1. l'élaboration et la mise ou point des instruments d'en
quête (questionnaire et échelles d'attitude),
2. l'utilisation des versions épurées de ces instruments pour étudier plusieurs aspects des attitudes des élèves - l'évolution de leurs attitudes à travers les trois an
nées d'étude de l'allemand au CO,
- les effets sur leurs attitudes de facteurs liés à leurs expériences extra-scolaires (nationalité, contacts extra-
scolaires avec l'allemand, expérience linguistique).
Les résultats de cette première phase ont fourni plu
sieurs indications d'une évolution négative des attitudes des élèves entre le 7e et le .9e degré. Ayant constaté notamment qu'une majorité des élèves de 8e et de 9e manifestent des réactions négatives à l'égard des leçons et des devoirs d'allemand, il nous a semblé probable qu'un manque d'adaptation de la méthode d'enseignement en était une cause principale. Lors de cette première enquê
te, tous les élèves du CO étudiaient l'allemand avec la méthode "Wir sprechen deutsch", méthode conçue initiale
ment pour les élèves de la division inférieure de la filiè
re gymnasiale et, de ce fait, mal adaptée aux aptitudes et aux rythmes d'apprentissage d'une bonne pqrtie des . élèves qui fréquentent aujourd'hui le Cycle d'orientation (à cet égard, voir les remarques de Golan, 1974).
L'occasion de mettre sur pied une deuxième phase de recherche centrée sur les effets de la méthode d'enseigne - ment nous a été donnée par l'introduction, dans deux col
lèges du CO, d'une nouvelle méthode, "Vorwtlrts", appli
quée à titre expérimental depuis septembre 1976. Plusieurs aspects de cette méthode rejoignent des hypothèses suggé
rées par notre première enquête. D'une part, étant une méthode très progressive, comprenant de nombrÎuses redon - dances qui facilitent l'assimilation mais comportant en même temps des activités variées, elle devrait pennettre un apprentissage plus aisé et susciter moins de réactions négatives de la part des élèves. D'autre part, partant de situations de communication proches de la vie courante, elle devrait être susceptible d'influencer les motivations des élèves pour l'apprentissage de l'allemand, motivations de type instrumental - l'élève verrait la possibilité d'uti
liser 1 'allemand dans �es situations concrètes - ou motiva
tions de type intégrationniste - l'élève développerait le désir d'approfondir ses contacts avec les peuples gennano-
phones et leur culture.
La deuxième phase de recherche a donc été conçue pour répondre à deux objectifs :
1. étudier les effets sur les attitudes des élèves, de deux méthodes d'enseignement �SD et Vorwêirts), ainsi que les effets d'interaction entre méthode d'enseignement et d'autres facteurs,
2. vérifier, avec un nouvel échantillon d'élèves, la géné
ralisabilité des résultats de la première enquête en ce qui concerne les effets des facteurs extra-scolaires sur les attitudes des élèves.
LE PLAN D'E NQUETE
Nous présentons dans la Table 1 le plan des deux pha
ses d'enquête déjà réalisées, ainsi que le plan des enquê
tes prévues comme suite à la deuxième phase. la premiè
re enquête a porté sur un échantillon de 558 élèves des trois degrés du CO. Afin d'assurer une représentation des deux types de structures qui existent dans les collèges du CO, nous avons choisi les élèves dans deux collèges à structures différentes (un collège "traditionnel" où les élè
ves suivent l'ensemble 'des branches à l'intérieur des dif
férentes sections, un collège "réformé" où l'allemand est enseigné dans des classes à niveaux, alors que d'autres branches sont enseignées en classes hétérogènes ou par cours à option). Dans la deuxième enquête, l'échantillon est constitué de 489 élèves du 7e degré; 243 venant des deux collèges ( un traditionnel, l'autre réformé ) où la méthode Vorwërts est expérimentée; 246 de deux collèges
(un traditionnel, l'autre réformé) où la méthode WSD est toujours utilisée. les troisième et quatrième phases d'en
quête seront effectuées auprès des élèves des 8e et 9e
degrés dans les collèges utilisant la méthode Vorwërts.
Table l : Plan d'enquête
Phase d'enquête 1 (75-76) Il (76-77) Ill (77-78) et IV (78-79) Méthode
d'enseignement Degrés
Effectifs
WSD WSD wërts Vorwarts Vor-
7 8 9 7 7 8 9
157 200 201 246 243 431
Dans chaque phase, nous suivons la même procédure de recuei 1 des données. Les élèves répondent aux instruments d'enquête dans des séances de passation collective organi
sées par classe en dehors des périodes de cours consacrées à l'allemand. Choque séance est assurée par un membre de nos services (CRPP, FPSE). De plus, on obtient du service des fichiers généraux du Déportement de l'instruction publi
que des renseignements sur plusieurs caractéristiques démo
graphiques des élèves: sexe, nationalité, niveau socio-profes
sionnel (NSP) de Io famille.
2 Dons choque enquête, nous avons vérifié par des tests X la représentativité de l'échantillon par rapport aux ca
ractéristiques démographiques .de la population. Ces tests ont révélé une seule différence significative (p <.05) entre les échantillons et les populations correspondantes, à savoir une sous-représentation des élèves étrangers dans la premiè
re enquête (27.1 % de non suisses dans l'échantillon com
paré à 31.0% dans Io population).
LES INSTRUMENTS D'ENQUETE
Quatre instruments ont été élaborés et mis au point dans la première phase de recherche : un questionnaire et trois échelles d'attitude. L'élaboration des instruments s'est basée sur des thèmes suggérés par notre revue de 1 ittérature et sur des observations relatives au contexte genevois.
Le question na ire
Une première série de questions (items à choix multi
ple) se rapporte à deux aspects de la vie extra-scolaire de l'élève :
- son expérience linguistique (notamment, langue(s) par
lée(s) avant l'école primaire et à présent),
- ses contacts (notamment, par des relations familiales et des voyages) avec la langue et la culture suisses alémaniques et allemandes.
De plus, deux questions portent sur les préférences de l'élève face à un choix de deuxième langue à étudièr au CO. L'élève doit indiquer l'ordre de ses préférences si, au début du CO, il pouvait choisir parmi quatre possi
bilités de 11langue 1111 (allemand, anglais, espagnol, ita
lien). li doit fournir ensuite les 11raisons11 de son premier choix.
L'échelle 1 : Attitudes face aux expériences d'apprentis
sage de l'allemand au CO
Les énoncés de cette échelle expriment des réactions positives et négatives à l'égard de l'allemand en tant que branche scolaire.
Exemples :
- J'ai l'impression de faire des progrès en allemand.
- Pendant la leçon d'allemand, je n'aime pas être inter- rogé(e).
Quatre options de réponse sont proposées : Tout à fait d'accord,
Pas tellement d'accord,
Assez d'accord, Pas du tout d'accord.
L'échelle
2
: Motivations pour l'apprentissage de 1 'allemand
Cette échelle comprend deux sous-échelles conçues en fonction des deux types de motivation mis en évidence par les travaux de Gardner et Lambert : motivations de type instrumental (apprendre une langue parce qu'elle est utile pour atteindre un autre but), motivayons de type in
tégrationniste (apprendre une langue pour approfondir des contacts avec une autre culture). Pour chaque sous-échel
le, nous avons essayé d'envisager une série de situations allant des préoccupations immédiates de l'élève à des con
sidérations plus lointaines de caractère hypothétique (voir Table
2).
Table
2
: Structure de l'échelle2
Motivation immédiate ... lointaine ... ).
instrumentale réussir au CO ... trouver un emploi en Suisse
intégrationniste correspondre ... vivre dans un pays de avec un jeune langue allemande de langue
allemande
Les items de chaque sous-échelle sont présentés sous forme d'un choix entre deux options, l'une exprimant une motivation positive� l'outre une absence de motivation po-
sitive.
Exemples
motivation instrumentale :
Pour me perfectionner dans mon métier •..
0 j'aurai suffisamment de possibilités dans les pays de langue française
0 j'aurai beaucoup plus de possibilités si je peux aller dans un pays de langue allemande ou de langue française.
- motivation intégrationniste Je pense que mes parents ...
0 aimeraient que j'aie des amis qui parlent allemand 0 n'ont pas de préférence sur ce sujet.
l'échelle 3 : Attitudes à l'égard de peuples de langue allemande
Cette échelle est composée de deux sous-échelles attitudes à l'égard des Suisses allemands, attitudes à l'égard des Allemands. les items sont formulés uniqu�ent en termes positifs.
Exemples :
les Suisses allemands ont un folklore riche et varié.
les Allemands ont un esprit dynamique.
Cinq options de ·réponse sont proposées : les quatre options de l'échelle 1 plus l'option "pas d'opinion".
la mise au point des instruments
Une première version de chaque instrument a fait l'ob
jet de passations pilotes en petit groupe {de trois ou qua
tre élèves). A partir des informations recueil lies et des discussions avec les élèves, nous avons remanié chaque
Instrument et établi la version expérimentale qui a été utlllMe dans la première enquête. les données de l'enquê
te ont permis la mise au point d'une version épurée de
Tobie 3: Caractéristiques d e s i n s t r ume n t s d ' e nquat e (versions épurées)
In s t r u m e n t
Questionnaire
- Expérience linguistique et contacts avec l'allemand
- P�férence de lan�e Il li étudier au CO
Echelle 1
Attitudes face aux expé
riences d'apprentissage de l'allemand ou CO
Echelle 2 Motivations pour l'apprentissage de l'allemand 2A. Motivations
instrumentales 28. Motivations
intégrot ionn istes
Echelle 3 Attitudes à l'égard de peuples de longue allemande
3A. Suisses allemands 38. Allemands
Items Coefficient
14 items à choix multiple
1 item : 4 longues à ordonner 1 question ouverte : raison(s)
20 items de type Likert,
a l pha
avec 4 options de réponse . 91
20 items à choix forcé entre .81 deux options
- 10 Items .70
- 10 items
19 items de type Likert, avec 5 options de réponse - 10 items
- 9 items
.68
.81 .73 .76 -
chaque instrument (voir Table
3).
L'élimination de chaque échelle des items ayant un taux de non-réponse trop élevé (
)
5% dans chaque degré) ou une corrélation iteméchelle trop basse(<
.40
pour deux degrés) a conduit à des instruments dont les qualités psychométriques (moyenne, écart-type, fidélité estimée par le coefficient alpha de Cronbach, corrélations item-échelle) sont satisfaisantes, voire excellentes dans le cas de l'échelle l.Afin d'étudier la structure interne de l'échelle
2,
nous avons appliqué la technique de l'analyse des corres
pondances, méthode analogue à l'analyse factorielle mais conçue pour des données de type nominal ou ordinal. Les résultats de cette analyse permettent de situer chaque item dans un espace à deux dimensions. Le rangement des items sur l'axe du premier facteur semble montrer une opposition entre des motivations liées à l'apprentissage de l'allemand en tant que branche scolaire et des motications liées à l'utilisation de l'allemand eh tant que véhicule de commu
nication. Ce ré sui tat est intéressant car i 1 suggère que 1 es aspects communicatifs de la langue allemande ne sont pas suffisamment intégrés aux expérien'ces d'apprentissage sco
laire de l'allemand. Le rangement des items sur l'axe du deuxième facteur donne une confirmation assez nette
(16
items sur
20)
de l'attribution préalable des items aux sous-échelles instrumentale et intégrationniste.LES METHODES D'ANALYSE
Nous résumons de façon schématique dans la Table 4 les méthodes d'analyse appliquées dans les deux phases d'enquête.
Pour cet article, nous nous limiterons à la présentation des principaux résultats de ces analyses, regroupés sous
Table 4: Mé t h o d e s d ' a na lys e
N. B. 1 = 1 ère enquête, Il = 2ème enquête
J. Ana lys e d e t abl e a u x de c o n tinge n c e
- analyse descriptive des caractéristiques des échantillons sur Io ball ..
données du questionnaire
- analyse des préférences de deuxième langue b étudier au CO,
.
par degré (1)• par méthode d'enseignement (Il)
• par nationalité (1 et Il)
Il. Analyse de v a r i a n c e m u l t i v a riée facteurs
Le facteur : degré (1) ou méthode d'enseignement (Il) est croisé succU.IV.
ment avec les facteurs :
- structure scolaire : type de collège (Il seulement) - NSP
- �exe
1
facteurs démographiques - nationalité- contacts extra-scolaires avec l'allemand
l
- expédence linguistique variables dépendantes
facteurs construits b partir des données du questionnaire
échelles 1, 2A, 28, 2T, 3A, 38, 3T (1)
échelles 1, 2A, 28, 2T (Il)
Ill. Ana lys e s c orr é l a t i o n n e l l e s
- régression multiple :
prédi cteurs
:
échelles 1, 2T, 3T (1) ·échelles 1, 2T (11)
critère : ordre de préférence pour l'étude de l'allemand (1 et Il) - corrélations simples
:
(1 seulement)échelles 1, 2T, 3T et résultats aux épreuves communes d'allemand
trois rubriques :
1 •
évolution des attitudes des élèves
àtravers les trois degrés du CO,
2.
influence de la méthode d'enseignement sur les atti
tudes des élèves,
3.
effets d'autres facteurs sur les attitudes des élèves.
Sous chaque rubrique, nous présentons les résultats des analyses de variance effectuées sur les scores des élèves aux échelles d'attitude. L'interprétation de ces analyses est facilitée par le fait que les résultats des tests
Fpour les facteurs d'intérêt principal {degré dans la première enquête, méthode dans la deuxième enquête) sont les mêmes dans chaque analyse; de plus, les interactions en
tre ces facteurs et les autres facteurs sont toujours non significatives. Sous les rubriques
1et
2,nous présentons également les analyses des préférences des élèves par rapport au choix de langue
11 àétudier au CO.
L'EVOLUTION DES ATTITUDES
L'évolution des scores sur les échelles d'attitude Les résultats des analyses de variance sont résumés dans la Table 5. Les tests de polynômes orthogonaux sur le facteur degré montrent une évolution significative des moyennes sur les échelles
let
2.Pour l'échelle
l{atti
tudes face aux expériences d'apprentissage scolaire de l'allemand), on constate une nette évolution en
'v :soit une baisse importante des scores entre le 7e et le Be degré, puis une remontée limitée entre le Be et le 9e.
Les motivations pour l1appreF1tissage de l'allemand {échel
le 2) montrent une évolution semblable, mais moins nette.
Les valeurs des coefficients
w2indiquent, toutefois, que le facteur degré n'explique que des pourcentages très
limités de la variation totale des scores d'attitude :
6.0%
dans le cas de l'échelle
l, 2.0%dans le cas de l'échelle
2.Autrement dit, bien qu'il existe une évolu
tion systématique des scores moyens d'un degré
àl'autre, la variation des scores individuels autour de ces moyen·
nes est très grande dans chaque degré. Par ailleurs, no1 analyses montrent que l'évolution des scores sur l'échelle
2
est attribuable surtout aux items de la sous-échelle
2A{motivations de type instrumental), et que les scores sur cette sous-échelle sont assez fortement corrélés avec les scores sur l'échelle
l{r
=.59).
Table 5 : Evolution des scores d'attitude analyse de variance sur le facteur degré
Echelle Moyennes par degré Polynôme 7e Be 9e lin. quad.
1 69.3
58.2
61.7
s s2
45.5
42.3 43. 1 s s3 6
5.
7 63.4 64.2NS NS
-
N.B. S
=effet significatif {p
<. 01)NS
=effet non significatif
Coefficients
UJ 2
.06 .02 .OO
De l'analyse des réponses aux items de l'échelle
1,il ressort que la baisse des scores totaux entre le 7e et le Se degré est due
àun net accroissement des réactions négatives
àl'égard des leçons et des devoirs d'allemand, et
àune baisse d'intérêt et d'effort dans cette branche.
Une majorité d'élèves montre toujours, en 9e, des réac-
tians négatives par rapport aux leçons et aux devoirs d'allemand, mais leur intérêt général pour la branche, de même que leur impression de progrès, ont tendance à augmenter. Cette évolution pourrait être due en partie à des facteurs qui n'ont pas de rapport direct a\<ec l'ensei
gnement de l'allemand (modifications dans la composition de la population d'un degré à l'autre, facteurs psycholo
giques liés à la maturation générale des élèves). Toute
fois, il nous paraît probable - étant donné les réponses aux items .concernant les leçons et les devoirs d'allemand - qu'un manque d'adapta.tion de la méthode d'enseignement en est une cause principale.
L'évolution des préférences de langue Il
La Table 6 présente, pour chacune des quatre langues proposées (espagnol, allemand, italien, anglais), le pour
centage d'élèves qui l'ont choisie en premier. On cons
tate que seulement 31.2% des élèves de 7e choisissent l'allemand en premier, et que ce pourcentage décroît.
progressivement av.ec chaque année d'études au CO (21.5% en Se, 17.4% en 9e). L'anglais est choisi en pre
mier par une majorité croissante d'élèves (de 51.0% en 7e à 70.6% en 9e), l'italien par un pourcentage assez restreint, et l'espagnol par un pourcentage très limité.
En examinant la répartition des choix selon la natio
nalité de l'élève (suisse, non suisse), on constate que le pourcentage d'élèves qui choisissent l'allemand est moins élevé dans la population étrangère que dans la popula
tion suisse. Mais, même parmi les élèves suisses, le choix de l'allemand est nettement minoritaire et décroît-de 37%
en 7e à 20% en 9e.
Les raisons données par les élèves pour leur premier choix de langue ont été regroupées en quatre grandes
Table 6 Evolution des préférences de langue 11 à étudier au CO : % de choix par langue et degré
Langue choisie Degré Total
en premier 7e Be 9e
espagnol 1.3 2.5 1.0 1.6
allemand 31.2 21.5 17.4 22.8
italien 16.6 7.0 10.4 10.9
anglais 51.0 65,0 70.6 63.1
non réponse 0 4.0 0,5 1.6
catégories. On voit dans la Table 7 que la répartition des raisons en catégories a un profil distinct pour chacune des trois langues analysées. Pour l'allemand, les pourcen
tages de réponse par catégorie sont assez équivalents (20-27% dans chaque catégorie). Aucun type de motif ne domine donc pour le choix de l'allemand. Par contre, les raisons données pour le choix de l'anglais sont très nettement liées à des motivations instrumentales : 80.7%
des élèves ·mentionnent un aspect de l'utilité de la lan
gue. Dans le cas de l'italien, deux types de raisons sont souvent mentionnées : les coractéristiques de la langue
(49.2%) et des contacts extra-scolaires avec la langue (42.6%).
La préférence d'une majorité d'élèves pour une autre langue que l'allemand est sans doute liée aux raisons qu'ils ont citées, mais serait due aussi, à notre avis, au développement - à travers des expériences scolaires et extra-scolaires - d'une attitude peu favorable à l'•gaNI
de l'allemand. Autrement dit, pour une certaine propor
tion d'élèves, i 1 s'agissait d'abord. de choisir "autre chose que l'allemand" et ensuite de trouver une raison valable.
Si le choix de l'italien semble correspondre souvent à une motivation précise et fortement ressentie (connaître ou approfondir une langue parlée par son entourage), le choix de l'anglais serait, par contre, moins lié à une motivation personnelle précise qu.'à une image de l'anglais en tant que langue internationale, image qui présente, par ailleurs, un certain réalisme à Genève, où cette lan
gue est très utile.
Table 7 : Raisons données pour le choix d'une langue en premier {pour chaque langue, % d'élèves ayant
mentionné chaque type de raison)
Type de raison donnée Langue choisie en premier allemand pnglais italien Utilité (générale ou spéci-
fique) de la langue 26.8 80.7 27.9 Caractéristiques (aspect
attirant, ex. beauté, ou
facilité) de la langue 1.9.7 37.8 49.2 Contact extra-scolaire
avec la langue (connais- sance préalable, communi-
cation avec l'entourage) 23.6 9.7 42.6
Langue nationale suisse 26.0 0 0
Autres réponses 12.6 4.0 8.2
Non réponse 8.7 4.5 0
N.B. Ayant codé jusqu'à deux raisons par élève, les pour- centages ne totalisent pas à 100%.
L'INFLUENCE DE LA METHODE D'ENSEIGNEMENT
L'effet de la méthode sur les scores d'attitude
On présente, dans la Table 8, les résultats de l'ana
lyse de variance pour le facteur méthode d'enseignement.
Les tests F univa'riés indiquent que les scores sur les deux échelles d'attitude sont en moyenne plus élevés pour la méthode Vorwtlrts que pour la méthode WSD. Si les dif
férences entre les scores moyens sont statistiquement signi
ficatives et assez nettes, surtout dans le cas de l'échelle 1 ' la variation des scores individuels autour des moyennes est néanmoins très grande. Par conséquentz en calculant les valeurs des coefficients w2 ' on trouve que le facteur méthode d'enseignement n'explique qu'un pourcentage de
variance totale très limité : 2.3% pour l'échelle 1, 1.3%
pour l'échelle 2.
Table 8 : Résultats de l'analyse de variance pour le facteur méthode
Echelle Moyenne et écart-type Tests F Coefficien
par méthode w2
WSD Vorwllrts
m 62.52 68.41 univarié :
1 s 18.47 17.86 p < . 0005 .024
m 45.42 47.45 univarié :
2 s 8.66 8.07 p < .0082 .013
step-down:
NS
t
Dans cette analyse, comme dans toutes les analyses de variance de la deuxième phase de recherche nous avons u
:
ilisé la procédure de tests F par étapes (st�
p-downF).
L _ordre d'entrée des variables dépendantes étant spécifié, le modèle teste, à chaque étape, l'effet du facteur sur la variable considérée, une fois enlevée la part de varian
ce systématique déjà prise en compte par la (les) varia
�
le(s) précédente(s). Dans notre analyse, nous avons spécifié un ordre qui nous semblait logique, soit l'échelle 1 puis l'échelle 2. Nous faisons, en effet, l'hypothèse qu1e les réactions des élèves à l'égard de l'apprentissage de l'allemand au CO -réactions qui découlent de leurs ex
périences immédiates - ont une influence sur les motiva
tions pour apprendre cette langue qui se rapportent, en général, à des considérations soit hypothétiques soit plus lointaines. Le F step-down sur l'échelle 2 étan1t non si
gnificatif, nous pouvons donc conclure que la méthode d'enseignement n'a pas d'effet spécifique sur les motiva
tions des élèves après qu'on ait enlevé la part de varian
ce systématique attribuable à l'effet de la méthode sur les réactions des élèves aux expériences d'apprentissage au CO.
Afin de préciser la nature des différences entre les scores moyens sur l'échelle 1, nous avons effectué un test de x2 sur les fréquences des réponses aux options de cha
que item. Nous avons examiné ensuite le pourcentage de réponses positives (cotées 4 ou 5 sur 5) à chaque item pour lequel le X2 était significatif. On constate que les différences significatives (en faveur de Vorwt3rts) concer
nent aussi bien des réactions assez générales à l'égard de l'apprentissage de l'allemand (intérêt général pour l'alle
mand, satisfaction par rapport aux progrès en allemand) que des aspects liés aux leçons et aux devoirs (plaisir de s'exprimer en allemand, participation active en classe,
plaisir ou ennui de faire les devoirs). Ces résultats peu
vent s'expliquer par le fait que la méthode Vor�rts est axée sur des situations de communication auxquelles l'é
lève participe activement et pennet une assimilation plus aisée de la langue grâce à une progression soigneusement étudiée et à des moyens pédagogiques variés.
L'effet de la méthode sur les préférences de langue Il La méthode d'enseignement ne semble pas influencer les préférences des élèves par rapport à un choix de langue 11 a étudier au CO. les répartitions des premiers choix panni les quatre langues proposées sont très proches pour les deux méthodes (voir Table 9). Comme dans la premiè
re enquête, la majorité des élèves auraient préféré étudier l'anglais si le choix leur avait été donné au début du CO. Le pourcentage de choix en faveur de l'allemand est encore moins élevé que chez les élèves du 7e degré dans la première enquête.
Table 9 : Préférence par rapport au choix de la langue 11 au CO : par méthode et par langue
Langue choisie Méthode
en premier WSD Vorw�rts
N % N %
espagnol 19 7.7 13 5.3
allemand 46 18.7 51 21.0
italien 34 13.8 27 11. 1
anglais 147 59.8 152 62.6
non réponse
Quelle que soit la méthode, les élèves du CO gene
vois. ne sont pas convaincus de l'importance d'apprendre l'allemand canme deuxième langue. Si les élèves suisses choisissent davantage l'allemand
(26%
contre 9%d'élèves non suisses), cela ne suffit pas à expliquer le choix majoritaire en faveur de l'anglais, indépendam
ment de la nationalité
(63%
des élèves suisses choisissent l'anglais, contre 5CJ0k d'élèves non suisses). On peut penser qu'une partie des élèves non suisses ont déjà fait l'expérience de l'emploi de l'une des langues proposées, soit dans leur pays d'origine (ceci particulièrement pour l'italien et l'espagnol), soit dans leurs voyages et vacan
ces, ou à travers l'expérience professionnelle de leurs parents (surtout l'anglais). Cependant, même pour les élè�
ves suisses, dans le contexte genevois, l'anglais est peut
être plus utile que l'allemand pour s'assurer un avenir professionnel intéressant ou, si tel n'est pas en effet le cas, c'est l'opinion qui est généralement répandue.
Conclusion
Les données de cette deuxième phase de recherche ont montré qu'après une année d'enseignement de l'alle
mand, la nouvel le méthode Vorwt1rts semble avoir un im
pact favorable sur les réactions des élèves à l'égard de leurs expériences d'apprentissage de l'allemand au CO.
On constate toutefois que, quelle que soit la méthode d'enseignement, la variabilité des scores d'attitude reste très grande. Autrement dit, la méthode a un effet signi
ficatif mais est loin d'être déterminante des attitudes d'un individu. Par ail leurs, même avec la méthode Vor
wdrts, une grande majorité des élèves auraient préféré étudier l'anglais si le choix leur en avait été donné.
Comme les résultats de la première enquête avaient
montré une évolution négative des scores d'attitude entre le 7e et le 9e degré, il sera important de poursuivre la recherche avec les élèves de Se et de 9e degré pour véri
fier si l'impact plus favorable de la méthode Vorwtirts se maintient à travers les trois ans du CO. Des facteurs psy
chologiques d'ordre général,· ainsi que l'introduction pro
gressive de nouvelles difficultés d'apprentissage de l'alle
mand, pourraient contribuer à une baisse des scores d'attl'
tude entre le 7e et le 8e degré, quelle que soit la m'tho
de d'enseignement. On s'intéressera alors à canparer le sens et l'importance de l'évolution des attitudes
avec
laméthode Vorwdrts aux tendances déjà constatées avec la méthode WSD.
LES EFFETS D'AUTRES FACTEURS
Dans cette partie, nous présentons les résultats
dei
analyses de variance pour les six facteurs qui· ont été
croll41,
dans la première phase de recherche, avec le
facteur de
gré et, dans la deuxième phase, avec le facteur
m'thode
d'enseignement. Les résultats des tests F sont résum,1, dans chaque cas, par une table donnant le niveau
de
signification (pour des effets significatifs à p <
.01)
oul'indication NS (pour des effets non significatifs).
la structure scolaire
Le test de l'effet de la structure scolaire {collàge
"traditionnel" collège "réformé"), croisée dans la deu•
xième phase
d
e recherche avec le fadeur méthoded'en
seignement, est non significatif. On peut donc
conclure
que les attitudes des élèves ne diffèrent pas en fonction de la structure du col lège fréquenté.
NSP et sexe
Deux analyses ont porté sur des variables démographi
ques (niveau socio-professionnel de la famille, sexe de l'élève) qui, sans être des variables d'intérêt majeur, peuvent tout de même avoir des effets sur les attitudes de l'élève à l'égard des bronches scolaires, y compris l'allemand.
Table 10 : Résumé des analyses de variance pour les facteurs NSP et sexe
Echelle Facteur NSP Facteur sexe
Phase 1 Phase Il Phase 1 Phase Il
1 NS NS .0122 NS
2 NS NS .0001 .0001
3 NS - NS -
Pour le facteur NSP, il n'y a pas de différences signi
ficatives sur aucune échelle d'attitude, ni dans la premiè
re phase de recherche, ni dons la deuxième . Ainsi, bien que les résultats scolaires corrèlent en général avec le NSP de l'élève, on ne trouve pas de relation semblable au niveau des attitudes à l'égard de l'allemand.
En ce qui concerne le facteur sexe, les résultats des analyses montrent que les filles ont des attitudes plus po
sitives que les garçons sur les échelles 1 et 2 dans Io première phase de recherche1 sur l'échelle 2 seulement dans la deuxième phase. Ce résultat est confonne à l'ob
servation courante que les filles se montrent, en général, plus aptes que les garçons à l'étude scolaire des langues.
La nationalité
Le facteur "nationalité" pouvont recouvrir un ensemble d'influences socio-cu lturel les sur la vie de l'enfant, on pourrait s'attendre à des différences d'attitude à l'égard de l'allemand entre les élèves suisses et les élèves étran
gers. Pour Io plupart des élèves suisses, l'allemand est - comme prévu par le programme - une "deuxième langue nationale". Pour les élèves non suisses, par contre, l'al
lemand est en général une troisième langue et une langue étrangère. On pourrait trouver des attitudes plus négatives chez ces demi ers, soit parce qu'ils rencontrent des diffi
cultés supplémentaires dons l'apprentissage de l'oll�and, soit parce qu!ils voient moins clairement l'intérêt d'ap
prendre cette langue.
Table 11 : Résumé des analyses de variance pour le facteur nationalité
Echelle Phase 1 Phase Il
l NS .0042
2A .0055 NS
2B NS NS
2T NS NS
3A .0016
3B NS.
3T NS
Les résultats des analyses de variance montrent que les différences entre les deux groupes sont finalement assez limit�es. Dans la première phase de recherche, on constate des différences entre les groupes sur deux sous-échelles
(2A
et3A)
mais, dans les deux cas, les écarts entre lesmoyennes sont très restreints
(1
à 2 points). Dans la deuxième phase de recherche, la différence est significative et légèrement plus importante
(5
points) sur ! 'échelle l, mais par contre, sur l'échelle 2, elle n'est pas significative au seuil choisi (p<
.01).
Nos données confirment que le facteur nationalité peut avoir une certaine influence sur les attitudes des élèves mais que, les différences de moyennes n'étant pas très.
élevées, cette influence n'est pas aussi importante qu'on aurait pu le croire. Des analyses supplémentaires montrent que l'évolution négative des attitudes au cours des trois ans du Cycle d'orientation, ainsi que la préférence majo
ritaire des élèves en faveur de l'anglais, ne peuvent pas s'expliquer uniquement par la présence au Cycle d'orien
tation d'une proportion non négligeable d'élèves étrangers, les tendances et les patterns étant les mêmes pour les deux groupes selon le degré et selon la méthode.
L'impact limité de la variable nationalité laisse suppo
ser que la vaste majorité des élèves étrangers tend à s'assimiler à la culture environnante, du moins sur le plan des attitudes à l'égard de l'al1emand. Cette tendance pourrait s'expliquer par le fait que plus de 90% des élè
ves étrangers dans notre échantil Ion se trouvent depuis trois ans ou moins à Genève. Mais il se peut aussi que la présence des élèves de langue étrangère exerce une influence sur la représentation que se font les élèves ge
nevois de l'importance relative des différentes langues, dont une mesure est donnée par Io préférence d'une deu
xième langue à étudier au CO. L'éventail des langues parlées à la maison ou apprises par :les élèves non suisses avant d'entrer à l'école primaire, de même que la variété de leurs expériences linguistiques, soit dans leur pays d'o
rigine, soit dans leurs voyages, soit à travers l'expérience professionnel le de leurs parents, ne sont pas, à notre avis, des éléments sans effet sur les attitudes des élèves suisses,
surtout dans un contexte comme Genève.
Les contacts extra-scolaires avec l'allemand
Les contacts extra-scolaires de l'élève avec la langue et la culture allemandes devraient avoir un impact tràa
direct sur ses attitudes à l'égard de l'apprentissage de l'allemand. Afin d'étudier l'effet de ce facteur, nous avons réparti les élèves en quatre catégories correspondant à différents niveaux de contact :
1.
germanophones: élèves qui ont appris l'allemand(1)
avant d'entrer à l'école primaire et qui le parlent en
core au. sein de leur famille,
2. contacts fréquents : élèves dont l'un des parents (pàre, mère) au moins parle allemand et qui, en plus, ont des occasions d'entendre parler allemand à la maison, 3. contacts limités : élèves qui ont parfois l'occasion
d'entendre parler allemand ou ,qui ont fait un voyage ou une excursion dans un pays de langue allemande, 4. aucun contact : élèves n'ayant aucun contact extra
scolaire avec l'allemand, qu'il s'agisse d'occasions d'entendre parler allemand, ou de voyager dans un pays germanophone.
(1)
Dans cette classification en quatre groupes, le tenne"al lêmand" recouvre le Hochdeutsch et/ou le Schweî
zerdeutsch.
Table
12
Résumé des analyses de variance pour le facteur contacts extra-scolaires avec l'allemandQ) Q) Q)
Moyennes des groupes Tests de polynômes orthog.
...c Cii 0 u ...c
l
2 3 4
linéaire quad. cubiquew Q..
l 1
70.4 66.0 62.5 58.8
p <.0001
NS NSIl
79.8 72.
l65.0 60.6
p<.0001
NS NS2
148.3 45.2 43.3 41.6 p<.0001
NS NSIl
50.7 49.3 46.4 44.4
p<.0001
NS NS3
169.2 66.6 63.8 62.7
p<.0001
NS NSDans les deux phases de recherche
(1),
les tests de polynômes orthogonaux montrent une tendance linéaire très nette sur chaque échelle : les attitudes du groupe 11germa
nophones11 sont les plus favorables, celles des autres grou
pes deviennent progressivement plus défavorables au fur et à mesure que les contacts extra-scolaires avec l'ai le
mand se réduisent (voir Table
12).
les valeurs plus élevées des moyennes dans la deuxième phase s'expliquent par le·fait que l'échantillon se limite aux élèves du 7e degré qui ont, en moyenne, des attitudes plus favorables que les élèves
(1)
Lors d'une première analyse des données de la phase 1 (Allal et al.,1978,
pp.68-71),
une erreur de programmation (inversion des groupes
3
et4)
a conduit à la mise en évidence d'une tendance quadratique. Une nouvelle analyse des données a montré que la tendance dans la première phase, comme dans la deuxième, est clairement linéaire.des trois degrés (échantillon de la première enquête).
Comme nous l'avons constaté dans les analyses précéden
tes pour les facteurs degré et méthode d'enseignement, la variation des scores individuels autour des moyennes des groupes est toujours grande, et les valeurs des coefficients
u.J2
très limités(<.06).
On peut donc conclure que l'effet des contacts exfra-scolaires avec l'allemand est, en moyenne, positif, mais n'a pas un impact déterminant sur les at
titudes de chaque individu.
D'un point de vue pédagogique, nos résultats suggèrent qu'on pourrait favoriser des attitudes plus positive� à l'é
gard de l'apprentissage de l'allemand en intégrant, dans les programmes scolaires, différentes activités (excursions, échanges de classe, voyages d'études) permettant des con
tacts plus approfondis avec la langue, la culture et les peuples allemands et suisse-alémaniques. Des tentatives dans ce sens ont déjà été mises sur pied dans plusieurs collèges et ont rencontré, d'après les comptes-rendus des participants (voir bulletin CO Parents,
1973-1977)
un vifsuccès auprès des élèves.· 11 ne faudrait pas s'attendre, toutefois, à ce que des contacts extrêmement limités
(p.
ex. une seule et brève excursion dans une ville de Suisse alémanique) produisent forcément des attitudes favorables chez tous les élèves. Si, d'après nos résultats, l'effet des contacts limités est, en moyenne, positif, il faut néanmoins être attentif à la possibilité, mise en évi
dence dans des recherches sur les contacts inter-culturels, qu'un premier contact limité avec une autre culture puis
se créer, chez certains individus, des réactions de gêne ou d'antipathie et, par conséquent, des attitudes plus né
gatives que celles qui existaient en l'absence de contacts.
l'expérience linguistique
Cette analyse porte sur l'influence de l'expérience lin-
guistique de l'élève {langues parlées avant de commencer l'apprentissage de l'allemand) sur ses attitudes à l'égard de l'allemand. Nous avons exclu de cette analyse les quelques élèves ayant une "expérience insuffisante du français" pour pouvoir suivre leurs études au CO sans difficulté majeure. les élèves ont été répartis en trois groupes sur la base des langues parlées avant d'entrer à l'école primaire :
1. français s�ulement : élèves ne parlant que français avant d'entrer à l'école primaire,
2. français + allemand : élèves bilingues qui parlaient français et allemand (ou suisse-allemand) avant l'éco
le primaire, ou qui parlaient seulement allemand (suisse-allemand) avant l'école primaire mais qui ont suivi au moins trois ans de scolarité en français, 3. français + autre langue : �lèves bilingues qui parlaient
français et une autre langue que l'allemand avant l'é
cole primaire, ou qui parlaient seulement une autre langue avant l'école primaire mais qui ont suivi au·
moins trois ans de scolarité en français.
Table 13 : Résumé des analyses de variance pour le facteur expérience linguistique
Q) Tests F univariés Comparaisons post hoc des
-Q) Q) "' moyennes des groupes
...r. c
u ...r.
1 & 2 1 & 3 2 & 3
w o..
1 1 p<.0003 NS NS 2>3
Il p<.0001 2 > 1 NS 2>3
2 1 p<.0001 NS NS 2>3
Il p< .0029 2 > 1 NS 2)3
3 1 p<. 0001 2 > 1 NS 2)3
Dans les deux phases de recherche, tous les tests F sont significatifs. les comparaisons post hoc (procédure de Scheffé) montrent que les moyennes du groupe 2 (français + allemand) sont toujours supérieures à celles du groupe 3 (français + autre langue) et dépassent le plus souvent aussi celles du groupe 1 (français seulement). Par contre, les comparaisons des groupes 1 et .3 se révèlent toujours non significatives.
Comme ou pouvait s'y attendre, les élèves qui parlaient déjà allemand avant de commencer l'école ont en gén,ral des attitudes plus favorables que les autres élèves, mais ils ne se distinguent pas toujours des élèves purement fran
cophones. Par ailleurs, on remarque que les élèves du groupe "f rançais + autre langue", pour qui l'allemand (en tant que branche scolaire au CO) est une troisième langue, ne se distinguent pas de façon significative des élèves du groupe "français seulement", pour qui l'allemand n'est qu'une deuxième langue. Ce.s résultats montrent que le fait de devoir aborder une troisième langue au CO a, sur les attitudes de ces élèves, un impact moins négatif qu'on aurait pu le supposer. Ils indiquent aussi que le fait d'avoir déjà acquis deux langues n'a pas d'effet positif sur les attitudes de l'élève face à l'apprentissage d'une nouvelle langue au CO.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Les instruments mis au point dans la première phase de recherche ont permis de montrer que les attitudes des élèves deviennent, en général, plus négatives au cours des trois ans d'étude au CO et que la méthode d'ensei
gnement a une certaine influence sur ces attitudes. Par ailleur;, ils ont permis d'étudier les effets de facteurs extra-scolaires sur les attitudes des élèves à l'égard de
l'apprentissage de l'allemand.
les résultats sont, dans l'ensemble, très cohérents d'une phase de recherche à ! 'autre et contribuent ainsi à une première description d'une situation fort complexe d'ensei
gnement et d'apprentissage. Il ressort de nos analyses que plusieurs facteurs scolaires et extra-scolaires influencent les attitudes des élèves mais qu'aucun n'a un effet déter
minant. la grande variabilité des attitudes observées dans cette recherche est sans doute due à de multiples sources d'influence dont nous n'avons repéré que quelques indica
teurs assez globaux.
Pour fonder une explication satisfaisante des mécanis
mes qui interviennent dans la formation des attitudes, il faudrait disposer de données récoltées par des instruments permettant d'identifier les processus d'apprentissage et d'interaction interpersonnelle - dans le domaine scolaire et extra-scolaire - qui sont à l'origine des attitudes des élèves. Pour cela, des approches méthodologiques nouvelles devraient être développées.
le domaine scolaire
Parmi les facteurs sur lesquels l'institution scolaire a directement prise, la méthode d'enseignement semble constituer· l'une des améliorations pédagogiques le plus facilement manipulables. Mais les résultats montrent que si les élèves étudiant l'allemand avec la méthode Vorwtlrts ont, en moyenne, des réactions plus positives à l'égard de l'apprentissage de l'allemand, ils auraient quand même préféré étudier l'anglais au CO, en justifiant leur choix par la plus grande utilité de cette langue. Il faudrait donc reposer la question actuellement discutée de commencer l'étude de l'allemand à l'école primaire en mettant l'ac
cent sur des objectifs du domaine socio-affectif, en dé
veloppant l'aspect "compétence de communication" et en
réduisant l'aspect formel et grammatical de l'allemand.
On pourrait essayer également de favoriser les attitudes positives et les motivations de type intégrationniste en développant les possibilités d'échange entre élèves au sein du pays.
Cependant, si la méthode d'enseignement n'a qu'un effet limité sur les mesures d'attitude dont nous disposons, il faut noter aussi que les remarques libres des élèves à la fin du questionnaire portent en grande partie sur des aspects scolaires, en particulier sur le maître, sur les devoirs ou la notation. Il y a donc d'autres problèmes liés aux modalités d'enseignement, auxquels il sera né
cessaire de trouver une solution.
En élaborant une procédure d'observation des activi
tés et des interactions maître - élève dans les classes d'allemand, on parviendrait peut-être à identifier les · processus d'apprentissage et d'enseignement qui sont dé
terminants dans la formation des attitudes. De plus, il serait utile de conduire des entretiens avec les maîtres et les élèves afin de préciser leurs réactions respectives aux événements vécus ensemble (entretiens par la techni
que de "reconstruction stimulée" lors du visionnement de films vidéo pris en classe, par exemple). Un des buts de ce type d'étude serait d'identifier les formes d'action pédagogique qui ont un impact positif sur les attitudes des élèves et qui sont suffisamment indépendantes des caractéristiques personnel les du maître pour être intégrées dans une nouvelle approc�e méthodologique de l'ensei
gnement de cette branche.
le domaine extra-scolaire
Nos analyses montrent que les attitudes des élèves sont assez nettement influencées par leurs contacts extra-
scolaires avec la langue et la culture allemandes et alémaniques et, dans une moindre mesure, par certains facteurs démographiques (sexe, nationalité) . Ces résultats ne permettent pas, toutefois, de fournir une explication de la formation des attitudes des élèves. Pour cela, il faudrait préciser les processus d'interaction sociale - au sein de la famille et dans le milieu environnant - qui ont une influence déterminante sur les attitudes des élèves avant et pendant leur apprentissage scolaire de l'allemand. L'observation directe de ces processus sur le terrain étant difficile à réaliser, on aurait probable
ment recours soit à des procédures utilisées en psycholo
gie sociale pour l'étude expérimentale des interactions en petits groupes, soit (ou en complément) à des procé
dures d'entretien approfondi avec les élèves et, éven
tuellement, avec leurs parents. Ces procédures auraient pour but d'identifier les représentations sociales - rela
tives à la langue et à la culture allemandes - qui sont véhiculées dans les différents milieux extra-scolaires des élèves et de mettre en évidence les mécanismes psycho
logiques et sociaux qui interviennent dans la formation de ces représentations.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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GARDNER, R. C. Motivational variable in second-language leaming. Ph. D. Thesis, McGill University, 1960.
GARDNER, R.C. et LAMBERT, W.E. "Motivational varia
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GOLAN, A. "L'enseignement de l'allemand au Cycle
•d'orientation" in CO Parents, 1974, no 44, 6-9.
TABLE DES MATI ERES
Les objectifs de l a recherche Le pla n d'enquêt e
Les i ns t r uments d'enq uêt e Le questlOl'lnaire
L'échelle 1 L'échelle 2 L'échelle 3
La mise a u point des Instruments Les métho d es d ' a n a lyse
L ' é v o l u t i on des a t t i t udes
L'év oluti on des scores sur les échelles d ' a tti tude L'éva lutiOl'I des préf6rences de l angue Il
L'in fluence de l a méth o d e d ' ens e ignement L'effet de la méthode sur les scores d ' a t titude L'effet de la méthode sur les préffrences de longue Il ConclusiOl'I
Les eff ets d'a u t r es f a cteurs La structure scolaire
NSP et sexe La nationa lité
Les cont acts extra-scolaires a vec l' a llemand L'expérience linguistique
Conc l usi ons e t perspe ctives Le danaine scol aire
Le danaine extr a-scoloire Référen ces bibli ographi q u es
2
6
7 8
JO 12
14 17
19 20 21
22 23 25 27
29 30 31
33