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[Compte rendu de :] Politik und Gelehrsamkeit in der Zeit der Han: die Alttext/Neutext-Kontroverse / Hans van Ess

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[Compte rendu de :] Politik und Gelehrsamkeit in der Zeit der Han: die Alttext/Neutext-Kontroverse / Hans van Ess

ZUFFEREY, Nicolas

ZUFFEREY, Nicolas. [Compte rendu de :] Politik und Gelehrsamkeit in der Zeit der Han: die Alttext/Neutext-Kontroverse / Hans van Ess. Etudes chinoises, 1997, vol. 16.1, p. 145-153

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:83809

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religion impériaJe, Michael Loewe montre à chaque fois comment le pouvoir impérial se construit et se pense. Il procède à partir des documents, semblant vouloir réduire au minimum les interventions de concepts extérieurs pour laisser, par une juxtaposition érudite, parler les sources. Cette méthode a un double avantage : elle donne au lecteur une vision complète et enrichissante des faits exposés, car ceux-ci ne sont pas tronqués ou simplifiés pour les nécessités d'une démonstration plus générale ; par ailleurs, une telle méthode évite de projeter des modèles théoriques forgés dans des traditions de pensée et pour des réalités fort éloignées de celles qu'étudie 1 'historien de la Chine ancienne. Cependant, en s'attardant ici davantage sur la description des faits, 1' auteur insiste moins sur les enjeux politiques, religieux ou sociaux qui conditionnent le fait historique. Ce recueil demeure toutefois une mine de connaissances sur des aspects variés de la société des Han, savamment présentées par l'un de ses plus éminents spécialistes.

Marianne Bujard EFEO, Taipei

Hans van Ess, Politik und Gelehrsamkeit in der Zeit der Han. Die Alttextl Neutext-Kontroverse (Politique et lettres à 1 'époque Han. La controverse entre textes anciens et textes modernes), Wiesbaden, Harrassowitz, 1993.

338 pages

Cet ouvrage est 1 'aboutissement d'une recherche de doctorat réalisée sous la direction du professeur Hans Stumpfeldt (Université de Hambourg). Il traite, sous un angle nouveau, de la querelle entre tenants des Classiques en écriture nouvelle (jinwen) et tenants des Classiques en écriture ancienne ( guwen) durant la dynastie Han. Rappelons que sous les Han coexistent

Arbuckle pourrait à ce titre figurer dans la bibliographie : Restoring Dong Zhongshu (BC. 195-115 ). An Experiment in Historical and Philosophical Reconstruction, Ph.D., University of British Columbia, 1991.

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des textes en écriture ancienne, datant de 1 'époque des Royaumes combat- tants, et des éditions en écriture moderne, copiées ou transcrites de mémoire sous les Han. Aux différences textuelles entre les versions correspondent des oppositions doctrinaires ou idéologiques entre défenseurs de l'une ou del' autre des deux traditions, oppositions interprétées de diverses manières à 1 'époque moderne.

C'est surtout à partir de la fin du XIXe siècle que ces problèmes d'interprétation prennent de 1' importance et donnent lieu à des polémiques.

Pour 1 'essentiel, on peut distinguer les opinions suivantes sur ce sujet (pour les détails, cf. 1' introduction de Hans vans Ess, p. 1-7) :

- Kang Youwei (1858-1927) accusa le lettré Liu Xin (32 avant J.-C.-23 après J.-C.) d'avoir forgé de toutes pièces certains des textes en écriture ancienne, textes qui se seraient peu à peu imposés, au détriment de la traditionjinwen. Ce travail de faussaire, synonyme selon Kang Youwei de trahison par rapport au confucianisme originel représenté sous les Han par les textes jinwen, aurait entraîné la Chine dans un long déclin.

- Au xxe siècle, les historiens Gu Jiegang, Hu Shi et Feng Youlan renversèrent la perspective constatant que le Suishu (chap. 32) associait les lettrés jinwen aux recueils de prédiction (chen wei) en vogue sous les Han, ils discréditèrent cette tradition « superstitieuse » au profit de la tradition guwen, qualifiée au contraire de « rationaliste », de « scientifique », de

« matérialiste». Cette interprétation fut à la base de la plupart des travaux sur la question jusqu'à aujourd'hui, que ce soit en Chine ou en Occident.

- Dans un article de 1939, le sinologue japonais Shigezawa Toshirô suggéra que 1 'opposition entre tenants du jinwen et tenants du guwen sous les Han avait moins été d'ordre philosophique que d'ordre politique, ou idéologique : c'est cette dernière position que reprend et développe Hans van Ess dans son étude.

Pour être complet, signalons que l'on peut identifier une quatrième position. Alors que toutes les interprétations insistent sur un conflit irréductible entre le courant jinwen et le courant guwen, quelques auteurs s'attachèrent à réduire cette opposition : selon Qian Mu, par exemple, la querelle sur les Classiques avait été moins virulente sous les Han qu'elle ne le fut au début du xxe siècle. Michael Nylan, dans une étude récente (T'oung Pao, 80, p. 83-145), développe à l'extrême cette position: pour

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lui, la controverse jinwen/ guwen sous les Han est une invention des modernes.

Hans van Ess développe la thèse de Shigezawa Toshirô en se basant sur un commentaire comparatif des Classiques, le Wujing yiyi (Opinions divergentes sur les Classiques), rédigé par Xu Shen (ca. 55-140), auteur par ailleurs du Shuowen jiezi. Le Wu jing yi yi fu perdu à la fin des Tang ou sous les Song, mais il avait été cité dans de nombreux textes et encyclo- pédies, et Chen Shouqi, sous les Qing, en rédigea une reconstruction (conservée dans le Huang Qing jingjie). C'est de cette compilation dont se sert Hans van Ess dans son étude, qui se divise en deux parties principales:

- Une excellente présentation de l'arrière-plan culturel et politique Han (chap. 2) : dans une centaine de pages à la fois claires et érudites, Hans van Ess présente les systèmes d'éducation et de recrutement sous les Han, 1 'histoire des Classiques, leur statut, les lignées de transmission (avec d'excellents tableaux), les différents types de commentaires et, bien entendu, le développement de la querelle entre tenants du jinwen et tenants du guwen.

- Dans le chap. 3, en s'appuyant sur le Wujing yiyi, l'auteur montre les rapports entre 1 'oppositionjinwen/ guwen et les problèmes politiques précis de l'époque. C'est là bien entendu le cœur de l'ouvrage.

Le Wujing yiyi est un recueil de citations arrangées par thèmes. Pour chaque thème, à des citations tirées de textes jinwen ( Ouyang shangshu, Xiaojing, etc.) répondent des citations de textes guwen (Zuoshuan, Zhouguan, Shangshu). Ces citations sont suivies dans la plupart des cas d'une prise de position de Xu Shen, puis, dans la mesure où elle est disponible, de l'opinion de Zheng Xuan ( 127-200) : Zheng Xuan, en effet, rédigea une réfutation du Wujing yiyi (le Bo Xu Shen Wujing yiyi), qui, assez vite, ne forma plus qu'un avec le Wujing yiyi lui-même. Notons qu'alors que Xu Shen se rallie le plus souvent à la position guwen, Zheng Xuan défend pour sa part les idéesjinwen, ce qui va quelque peu à l'encontre des idées reçues. Les thèmes abordés dans le Wujing yiyi sont très divers, mais il s'agit le plus souvent de sujets liés à 1 'étiquette de la Cour, aux rites, aux sacrifices impériaux, parfois à 1 'administration, aux impôts, etc.

Ni les citations tirées des Classiques ni les commentaires de Xu Shen et de Zheng Xuan, à de rares exceptions près, ne relient les thèmes envisagés à des circonstances politiques précises : 1 'énorme travail de Hans van Ess a

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donc été, en co11ationnant d'autres sources Han, de relier des préoccupations apparemment très académiques à des problèmes politiques aigus et concrets de l'époque.

Donnons un exemple. À quel âge un souverain doit-il porter la coiffe virile ( guan ), synonyme de passage à 1 'âge adulte ? Les textes jinwen prônent 1 'âge de vingt ans, les textes guwen celui de douze ans. Apparemment, il s'agit là d'une question pour le moins secondaire, d'un simple problème d'étiquette. Mais Hans van Ess montre que cette question eut une importance politique considérable dans le cadre de la succession de 1 'empereur Zhangdi (r. 76-88) : celui-ci, peu avant sa mort, avait accepté la suggestion de 1 'un de ses conseillers, Cao B ao, de ramener 1' âge de la prise de la coiffe virile de vingt ans à douze ans. Lorsqu'il mourut, son fils et successeur, 1 'empereur Hedi (r. 88-1 06), n'avait que neuf ans. Dou Xian, le puissant régent, ne bénéficia dès lors plus que de trois ans de régence, au lieu de onze ans selon 1 'étiquette voulue par la tradition jinwen : la décision de 1 'empereur Zhangdi équivalait donc à une sanction contre le clan Dou, jugé trop puissant.

. Hans van Ess examine dix autres cas de ce type dans son étude : à chaque fois, c'est 1 'occasion de remarquables exposés sur différents sujets touchant à la culture, aux rites, à 1 'éducation ou à 1 'administration sous les Han.

Pour ce qui est de l'opposition entre traditionjinwen et tradition guwen, il parvient aux conclusions suivantes (cf. chap. 4) :

- Les querelles entre tenants du jinwen et tenants du guwen sont de nature politique: à l'époque Han comme plus tard à l'époque de Kang Youwei, les interprétations des Classiques répondent à des besoins idéologiques et non pas à des préoccupations philosophiques, philologiques ou « scienti- fiques ». Les catégories philosophiques sont donc inadaptées pour caractériser l'un ou l'autre des deux courants. En réalité, pour comprendre ces querelles sur les Classiques, que ce soit sous les Han ou au xxe siècle, il importe surtout de connaître 1 'arrière-plan historique et politique des époques en question: en d'autres termes, en Chine ancienne comme au xxe siècle, on ne peut prendre à la lettre bon nombre d'œuvres, idées ou démarches apparemment philosophiques.

- Les tenants des versions guwen prônent un État fort, puissant, expansionniste. Ils recommandent un retour aux institutions Qin (dans la

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mesure où celles-ci ont été abandonnées). Ils sont proches des simples fonctionnaires (li), voire des militaires, soucieux avant tout de pratique administrative et d'efficacité. Au contraire, les lettrés jinwen représentent une vision plus morale de 1 'État. Ils se déclarent hostiles à une politique expansionniste, à des cultes dispendieux, qui représentent un surcroît d'impôts pour le peuple. Leur modèle, c'est la dynastie Zhou, idéalisée.

Les lettrés jinwen représentent plutôt l'aristocratie, les familles riches, les docteurs des Classiques.

- L'auteur qualifie les tenants du guwen de« modernistes» et les tenants du jinwen de « réformistes » (reprenant ainsi, en inversant les rôles, les étiquettes utilisées par Michael Loewe). Dans sa conclusion, il n'est d'ailleurs pas loin de rapprocher les lettrés guwen du légisme et les lettrés jinwen du confucianisme.

Le but principal de Hans van Ess dans son étude est de montrer l'importance de la politique, de la politique concrète, derrière des diver- gences à première vue secondaires, de nature philosophique ou simplement philologique. À ce titre, 1 'entreprise est une réussite, et les quelques remarques qui suivent sont moins des critiques que des réserves, elles visent moins à remettre en question le modèle qu'à le retoucher, à le nuancer quelque peu :

- La dynastie Han a duré plus de quatre siècles, avec des fractures importantes, une interruption de lignée, un déplacement de capitale, des guerres, des déplacements de population, des changements de mode, des révolutions techniques. Quatre cents ans, c'est long, surtout dans une civilisation prémoderne, où les générations n'ont pour l'essentiel qu'une mémoire orale de celles qui les précèdent. Est-il tout à fait légitime de supposer, comme le fait implicitement Hans van Ess, une opposition permanente entre deux idéologies stables durant quatre siècles ?

- Au cours de tous ces siècles, les étiquettes n'ont-elles pas pu changer de sens ? Qian Mu ne suggère-t-il pas que le mot guwen, par exemple, ne signifiait pas tout à fait la même chose au début et à la fin de la dynastie ? Dans le même ordre d'idées, on se demandera s'il n'aurait pas convenu de s'interroger sur des différences possibles de sens entre des expressions comme guwenljinwen, guxueljinxue, gushuo/jinshuo, que l'auteur traduit indifféremment par Alttext/Neutext. Dans les histoires dynastiques on trouve

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plutôt les expressions guxue/jinxue (parfois sous la forme gujinxue) ; dans le Wujing yiyi, la forme la plus fréquente est gushuoljinshuo, etc. Tous ces mots sont généralement considérés comme synonymes, mais Michael Nylan, dans 1 'étude mentionnée ci-dessus, suggère de possibles différences entre eux.

- Si l'étude de Hans van Ess prouve que des divergences d'ordre politique pesèrent très certainement sur les interprétations des Classiques, s'il est même possible qu'à certains moments de l'histoire Han ces querelles furent le principal enjeu des discussions sur les textes, il convient de ne pas oublier qu'au départ les différentes versions des textes jinwen ou guwen existaient en elles-mêmes, éditions plus ou moins archaïques de textes anciens, et non pas en tant que réservoirs de citations pour des factions politiques rivales. Les différences entre les versions des textes correspondent sur certains points, certes importants, à des divergences idéologiques, mais cela n'épuise pas le champ des différences entre ces versions: variantes graphiques, variantes régionales (cf. les différentes versions du Shijing), lignées de transmission différentes, etc. End' autres termes, l'auteur paraît parfois trop rédUcteur : 1 'opposition jinwenl guwen recoupe de multiples facettes politiques, idéologiques, certes, mais aussi philologiques et techniques.

- Michael Nylan estime qu'il n'y a pour ainsi dire pas eu de querelle entre les courants jinwen et guwen sous les Han. À notre sens, la présente étude (que Michael Nylan mentionne, mais sans véritablement la prendre en compte) prouve le contraire de manière convaincante. Mais peut-être Hans van Ess, à la suite de la plupart des historiens du xxe siècle, force-t-il un peu cet antagonisme. Après tout, bon nombre de conflits d'ordre politique (la plupart sans doute) sont réglés sous les Han indépendamment des Classiques, c'est-à-dire hors de 1 'opposition jinwen/ guwen. Et si cette querelle fut si importante sous les Han, comment expliquer la relative discrétion des sources à ce sujet? Peut-être la réalité se trouve-t-elle entre les deux positions, du côté de Qian Mu, qui ne nie pas la réalité des dissensions, mais souligne qu'elles ne furent probablement pas si importantes qu'on 1' a estimé à 1 'époque moderne. Rappelons par ailleurs que, dans bien des domaines, l'époque Han tend au syncrétisme et que ce syncrétisme se retrouve aussi dans les interprétations des Classiques : les

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auteurs ne s'opposent pas toujours radicalement, beaucoup connaissent à la fois les versions j{nwen et les versions guwen des textes.

- L'ouvrage est une véritable thèse, pionnière, quelque peu provocante : il est donc compréhensible que les traits y soient tranchés, les oppositions bien claires. Mais l'interprétation est peut-être trop parfaite, trop ronde, les clivages un peu nets, un peu définitifs. Pour les quatre siècles de l'histoire des Han nous disposons en définitive de fort peu de textes : une certaine prudence aurait donc été de mise; à l'occasion (cf. par exemple, p. 290), Hans van Ess souligne lui-même que les sources ne sont pas suffisantes, ou admet que les situations étaient souvent complexes. Peut-être faut-il aller plus loin et accepter que sur un certain nombre de sujets, par exemple sur cette question du jinwen et du guwen, les données nous manquent, et nous manqueront peut-être définitivement, pour nous faire une image tout à fait précise de la réalité.

Au chapitre des détails, nous ferons encore les quelques remarques suivantes:

- Hans van Ess note (p. 113) que plusieurs reconstructions du Wujing yiyi furent proposées sous les Qing. On aurait aimé en apprendre plus sur ces compilations, savoir lesquelles existent encore, connaître ce qui les sépare, leur fiabilité par rapport aux sources. Ces reconstructions obéissaient-elles, elles aussi, à des préoccupations idéologiques ? En quoi consiste le commentaire de Chen Shouqi ?

- L'auteur veut voir (p. 281) dans le Huainanzi un recueil avant la lettre de thèses guwen, c'est-à-dire prônant un gouvernement central fort: c'est Jà une idée relativement neuve, et il aurait pu mentionner que plusieurs interprètes modernes considèrent à 1 'inverse le Huainanzi comme la réaction d'un potentat local à 1 'autoritarisme de plus en plus grand du pouvoir central dans les affaires des royaumes.

- Hans van Ess rapproche le guwen des simples fonctionnaires (p. 284), tout en insistant sur le fait que les lettrés guwen étaient souvent des érudits qui ne se spécialisaient pas dans un seul Classique (p. 67). Ce rapprochement est difficile à comprendre, si 1 'on se souvient par exemple des critiques de Wang Chong, qui dans plusieurs passages du Lunheng reproche aux li de ne rien comprendre aux Classiques. De manière générale, d'ailleurs, la position de Wang Chang par rapport à ces querelles sur les Classiques est

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pour le moins difficile à saisir, et Hans van Ess a peut-être tort de le rapprocher de la tradition guwen (cf. note 16, p. 284).

Nous exprimerons enfin les quelques regrets suivants, de nature plus technique:

- Le Wujing yiyi consiste en un recueil de citations, que Hans van Ess commente longuement ; mais ce faisant, il les sépare les unes des autres, et comme il cite par ailleurs abondamment d'autres textes, le lecteur éprouve parfois des difficultés à rendre à César ce qui appartient à César, à se représenter concrètement en quoi consiste le Wujing yiyi. On aurait pu souhaiter que les passages de ce texte soient mieux identifiés ou que, à titre d'exemple au moins, il nous soit proposé la traduction suivie d'un passage, avec d'un seul tenant les citations jinwen et guwen, les jugements de Xu Shen et de Zheng Xuan, et le commentaire de Chen Shouqi.

-Le Wujing yiyi n'est pas une œuvre très facile à trouver: il aurait été utile de joindre tout ou partie du texte chinois en annexe.

- En annexe figure un index très complet des caractères chinois. Mais dans le corps de son étude, Hans van Ess ne donne pas toujours les équivalents chinois (en transcription) d'expressions importantes, ce qui est parfois gênant: c'est par exemple le cas pour les mots Alttext/Neutext, dont on ne sait jamais à quelle forme chinoise ils correspondent. On regrettera aussi que les titres officiels ne soient le plus souvent donnés qu'en allemand (cf. par exemple, p. 11, 113), de mêmè que certains titres d'ouvrages (p. 3).

- Enfin, pour en terminer avec les mesquineries, nous regretterons le prix très élevé de l'ouvrage (environ 600 FF si nos renseignements sont corrects ! ).

Ces quelques réserves ne doivent pas occulter le principal: l'étude de Hans van Ess est tout à fait remarquable, et exemplaire à bien des égards.

Elle fournit des clés très importantes pour comprendre les controverses sur les Classiques, que ce soit sous les Han ou au

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siècle ; plus fondamen- talement, elle nous rappelle que la pensée chinoise ne saurait être comprise indépendamment de tout contexte, que les circonstances politiques, les réalités concrètes, ne sont jamais très éloignées : à ce titre, 1 'ouvrage peut se lire comme une véritable méthode pour interpréter, ou réinterpréter, des pans entiers de la pensée chinoise.

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Avec ses exposés précis et érudits sur une multitude de sujets touchant à la culture, à 1 'éducation, à la pensée, aux rites, à 1 'administration, cette étude nous paraît l'un des meilleurs ouvrages jamais produits sur la dynastie Han : elle sera désormais un passage obligé pour tout étudiant sérieux des Classiques et pour tout spécialiste de cette dynastie.

Signalons pour terminer qu'une autre étude de Hans van Ess, «The Old Text/New Text Controversy. Has the 20th Century got it wrong? »(T'aung Pao, 80, p. 146-170), reprend quelques-unes des idées et conclusions de Politik und Gelehrsamkeit in der Zeit der Han.

Nicolas Zufferey Université de Genève, Genève

Valérie Niquet, Deux commentaires de Sun Zi, Préface d'Alain J oxe, Paris, Économica et Institut de stratégie comparée, 1994

On connaît l'importance du Traité d'Art militaire de Sun Wu, ou Sun Zi, auteur de 1 'Antiquité, que ce court texte de treize chapitres a rendu à jamais célèbre dans l'histoire de Chine. Valérie Niquet en avait déjà donné une traduction, intitulée L'Art de la guerre, chez le même éditeur, en 1988. On connaît moins, en Occident, les commentaires chinois à cet ouvrage. Valérie Niquet a publié en 1994la traduction de deux d'entre eux, de Cao Cao et Li Quan. Le nom du premier, aussi connu des Chinois que peuvent l'être des Français ceux de du Guesclin ou de Vauban, a été immortalisé par un très célèbre roman historique, La chronique des Trois Royaumes. Cao Cao (155- 220 de notre ère) constitue en effet 1' un des premiers exemples des nombreux généraux lettrés dont les campagnes, les poèmes et les hauts faits sont autant de vivants exemples de la façon particulière à la Chine de ne pas établir de barrière entre le civil et le militaire. Le second est Li Quan (618-707), lettré qui vivait au début de la glorieuse époque des Tang. Le premier fut un chef militaire et un chef d'État (même si son État n'est pas reconnu légitimement par l'histoire), ce qui veut dire, à la chinoise, un éducateur de son peuple. Le second n'a pas assumé autant de responsabilités, il n'a pas

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