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[Lettre de M. Mathias Morhardt adressée au Journal de Genève à propos de la "Femme accroupie" de Rodin]

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Mme de Rias se ré ta b lit avec une prom ptitude qui faisait h o n n eu r à son tem péram ent, et elle se m ontra bien­ t ô t sur le boulevard dans toute sa gloire m aternelle, escortée d ’une nourrice provençale dont la coiffure bizarre et les yeux noira éveillaient l’attention profane des passants. — Lionel au rait vivem ent désiré que sa iemmo n o u rrît elle même leu r fils; mais m adam e Fitz Gérald, au nom de la santé et de la beauté de sa fille, avait opposé à ce désir quelques-uns de ces précieux argum ents fém inins

auxquels Iss hom m es n ’ont rien à ré ­ pondre, attendu q u ’ils n ’en savent pas davantage. — Il se félicita, au reste, de voir que la jeune m ère s’oc­ cupait de son enfant avec une sollici­ tude passionnée ; m ais il vit en môme tem ps avec regret que cette occupa­ tion laissait à m adam e de Riaz des loisirs considérables. Il n ’était pas te­ nu, à la vérité, d’en re m p lir tous les vides; il put môme c o n tin u » pendant le jo u r sa vie aoeoutumée ; car il n ’est pas d’usage que les m aris accom pa­ gnent leurs femmes dans leurs visites ou dans leu rs prom enades do la jour­ née, et à cet égard il cru t faire plaisir à sa femm e en lui laissant son in d é ­ pendance, comme il se faisait plaisir à lui-m êm e en gard an t la sienne. Il n ’en était m alheureusem ent pas de môme des soirées : ni la bienséance, ni la prudence ne lui perm ettaient de souffrir que m adam e de Rias courût les bals et les spectacles sans son m a­ ri, et une vive recrudescence de goût pour ces sortes de distractions s’était naturellem ent m anifestée chez la jeu­ ne femme après de longs m ois de ré ­ clusion et d'abstinence qu'elle venait de su b ir.

L'hiver parisien se trouvait ôtre cet­ te année-là particulièrem ent brillant, et Lionel s’estim ait heureux quand la môme n u it no lui offrait p ai trois ou

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Genève, 43 ju in

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Une grosse question est à l ’ordre du jo ur qui risque de ressusciter la fa­ meuse épopée du L u trin à propos de la Femme accroupie de Rodin. Nous ne songeons pas à prend re parti dans ce débat qui dépasse notre incom pé

| faire des cheveux, tandis qu’il s’en était dispensé en coiffant le crâne de sa statue d’un m orceau de cuir, de parchem in ou de nous ne savons pas bien quoi..La com m ission exprim a à M. M orhardt le désir d’obtenir cette statuette en bronze et dem anda com ­ bien cela coûterait. M. M orhardt ré ­ pondit que M. R odin ne d em anderait _______ _______________ ______ __ I comme p rix que les frais du coulage tence. Mais un correspondant a désïré en b1,0026. Mais M. M orhardt ajoutait

i i _ I / " Y l i n n m m n n l n n i a n n t t a n i n i i m d n m f t

prendre, dans nos colonnes, la dé fense du point de vue de la com m is­ sion du musée R ath. Nous lui lais­ sons donc la parole.

« On se souvient peut-être q u ’il y a environ d ix -h u it mois, M. M athias M orhardt, publioiste d’origine gene­ voise, établi à P aris, obtint de p ou ­ voir vider deux des salles du musée R ath pour y exposer des œuvres de deux peintres, MM. Puvis de Chavan- pos. Eug. C arrière et d’un sculpteur,

que pour obtenir cette statuette in ti­ tulée le Poète, il fallait — condition absolue — encore accepter une statue intitulée ta Femme accroupie et faire les frais du coulage en bronze de cette statue. Le prix indiqué pour les deux coulages était m odique.

Le Conseil adm in istratif de la Ville cru t pouvoir accepter l’arrang em en t. Mais le fondeur dem anda bientôt une avance de 1000 francs, puis une autre et enfin un solde, de telle façon que

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quatre fêtes successives ; m ais sa lemme avait certainem ent droit à qualaues com pensations, et, quoique oruellem ent détourné p ar cette fièvre m ondaine de ses habitudes et de ses travaux, M. de Rias, p ar afieotion et par justice, se résignait avea une bon­ ne grâce au m oins apparente : c’était, il l’espérait, une crise passagère à traverser ; — peut être aussi se flat­ tait-il au fond de son cœ ur que la Providence, qui l’avait secouru l’hiver précédent avec ta n t de bienveilianoe, lui viendrait encore en aide dans cette épreuve nouvelle.

Un m atin, en effet, vers la fin du déjeuner, sa femme, qui avait été pendant tout le repas rem arquable­ m ent sobre et rêveuse, se couvrit tout à coup le visage des deux m ains, et fondit en larm es.

— Ah 1 mon Dieu, m a chère enfant, q u ’est ce qu’il y a don c? s’écria M. de Rias en courant à elle.

— Rien, dit-elle

à

travers ses pleurs : ce n ’est r ie n ... je voudrais voir ma m è re ...

— Mais, enfin, qu’avez-vous?qu’est- ce qui vous arrive ?

— R ien... envoyez chercher ma m ère, je vous prie.

Au môme in stan t, m adam e Fitz- Gérald, attirée sans doute rue V an­ neau par quelque vague p ressenti­

m ent, faisait son entrée dans la salle à m anger. Sa fille, sans lui laisser le tem ps de s’étonner, l'en tra ln a aussitôt dans le salon voisin où Lionel, le mo­ m ent d’après, pu t entendre confusé­ m ent un duo de m urm ures plaintifs et de sanglots étouffés.

La situation était pénible pour M. de Rias ; il leva légèrem ent les ép au ­ les, allum a un cigare et se m it à p a r­ courir un journal d’un œil distrait, en attendant l’issue de la conférence.

Au bout d’une dem i-heure, qui lui sembla longue, la porte se rouvrit, et m adam e Fitz-Gérald re p aru t seule, les yeux rouges et le teint enflam m é ; elle prom it à sa fille de venir la voir dans la journée, puis elle ferm a la porte, et, passant devant son gendre en se drap an t dans ses fourrures :

—■ Vous pourriez, lui dit-elle, vous dispenser de tu e r m a fille I

Après quoi, elle sortit m ajestueu­ sem ent.

M. de Rias, en des conjectures si délicates, m ontra une fois de plus qu ’il avait l ’esprit et le cœ ur d’un ga­ lant hom m e. Après avoir vaincu, non sans effort, les révoltes in tim es de sa fierté, il entra chez sa femme, qui était encore tout éplorée : il lui parla le langage d ’une raison à la fois te n ­ dre et enjouée, la gronda un peu, l'em brassa beaucoup, et finit par lui

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M. Gustave Rodin. A oette occasion, il ln prix payé fu t plus du double de ce fit des conférences à l’Aula pour exal-1 qui avait été fixé dans l’origine, te r le génie de ces trois artistes fran-

ÇîiS.

On cru t un peu à Genève, vu les agissem ents de M. M orhardt, que c’était un agent bien rétribué de ré ­ clam es artistiqu es. Nous sommes en position de dire q u ’il n ’en est rien. M. M orhardt est un hom m e d’une obli­ geance modèle, parfaitem ent désinté­ ressé, toujours prêt à rend re des ser­ vices à a u tru i. Il en a même, comme publieiste, ren d u à la m unicipalité de Genève.

Quoi q u ’il en soit, à la suite de l’exposition dont nous venons de p a r­ ler, il s’est passé certains faits, assez diversem ent appréciés, et dont la grande presse parisienne a, depuis quelques jours, entrepris de s’occu­ per.

On a pu lire en tre autres dans le

Journal det Débats du 5 ju in l’article

suivant :

« La villa de Genève, dont sn eennatt la sympathie pour l’art et les artistes fran­ çais lut, il y a quelques mois, vivement reconnaissante à l’un de ses fils, notre confrère M. Mathias Morhardt, da lui avoir fait connaître par des conféreness et, su r­ tout, par une exposition de leurs œuvrss, MM. Puvis de Chavannes, Engène Carriè re, Rodin. Nos compatriotes furent en chantés de l’aceueil qui leur fat fait ; M. Rodin en fut si touché qu’il erut devoir offrir au Musée Rath une de ses œuvres le Masque de l’homme au nés cassé. Les commissaires du musée asceptèrent ee présent avec joie. Ils firent plus que l’sn- cepter, ils en sollicitèrent un second. Et M. Rodin les autorisa à faire reproduire en bronze le Poète de sa fameuse porte de l’Eafor. Il n’en fallut pas davantage pour que, dans leur enthousiasme, les membres ue la commission du Musée Rath sollici­ tassent du m tilre un troisième don. M. Rodin, qui a le cœur exoellent, leur don­ na volontiers un autre bronza, la Muse tragique, du monument à Victor Hugo.

Or, cette Mute tragique est, paralt-il, une muse obscène. Personne, à Paris, ne s’en était aperçu. Les commissaires du Musée Rath ne l’avaient pas soupçonné ds vantsge. Mais le directeur, M. Théodore de Saussure, plus perspicace, découvrit la chose au premier coup d’œil. 11 déoréta j aussitôt que la Muse équivoque serait ' soustraite aux timides regsrds du publio genevois et,emporté par son zèle pudique, confondit dans la même proscription tous les bronzes de Rodin. L’innflensif Poêle lui parut graveleux, et 11 démêla des In­ tentions perverses dans l’étrange faciès de VHcmme au nez cassé. M. de Saussure décida donc que les « trolsœ uvresseraient indéfiniment reléguées dans les sous-sol du Musée. » C’est du moins l’étonnante histoire que nous conte M. P.-P. Plan dans le dernier numéro de la Plume. Les commissaires du musée de Genève sont assez disposés à la trouver mauvaise. Mais telle est l’autorité de M. de Saussure que la munisipallté n'osera sans doute pas écouter les protestations de MM. Puvis de Chavanne, Jean-Paul-Laurens, Carrière, Edouard Rod, Besnard, Charles Morice, de Niederhauiern-Rodo, Baud-Bovy, etc., qui, tous, proclament que la Muse tragi- gue« est nn pur chef-d’œavre. »

Cet article renferm e au tan t d’in ­ exactitudes que de phrases. Ce qui est vrai, c'est que M. M orhardt, oflrit de la p a rt de M. Rodin,

à

la ville de Genève, pendant l'E xposition,l’homme

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persuad er q u ’elle était une petite p e r­ sonne assurém ent digne de pitié, m ais en somme fort aim ée et passa­ blem ent heureuse. M adame Fitz- Gérald, qu and elle revint vers le m ilieu du jour, les trouva tous deux su r un canapé, la m ain dans la m ain, so u rian t au jeune Louis P atrice, qui faisait de la gym nastique prim aire su r le tapis.

— Vous ne sauriez im aginer, ma chère, dit gaiem ent Lionel à sa fem ­ m e, com bien votre m ère a été dure

)our moi ce m atin I

— Mon Dieu, m on am i, dit m adam e Fitz-Gérald, un peu apaisée par la scène de fam ille qui frappait ses re ­ gards, je vous dem ande m ille fois pard o n ... J'a i eu to rt, j'en conviens... m ais vraim ent il y a de cesohoses qui n ’ont pas de n o m . S i vous vouliez aire de ma fille une couveuse, il fal- a i t l e d i r e ... On prévient dans ces cas là... Au reste, il p arait que ça lui convtent; ainsi, je n ’ai plus rien à dire.

— Ça ne me convient pas, m am an, dit m adam e de Rias ; m ais je me fais une raison I

— Eh bien, m a fille, si tu te fais une raison, c’est parfait.

Lionel ne cru t pas avoir acheté trop cher au p rix de cet orage, si léger d'ailleurs, la période nouvelle de r e ­

au nez cassé. C'est une œuvre exécutée

il y a déjà 30 ans, dans laquelle on rem arque du talent, maia qui est d 'u n aspect peu agréable. Quoi qu’en dise l'article que nous venons de citer, ce m asque fut de suite placé dans les galeries du musée R ath.

La com m ission du dit m usée jugea alors & propos d 'acheter une œuvre de M. R odin. Ce scu lp teu r n'avait guère exposé que des ébauches et des pièces de sculptures incom plètes. La com m ission rem arq u a le p lâtre d'une statu ette à peu près com plète, à laquelle cependant l’artiste au rait pu

Au com m encem ent de cette année, M. M orhardt annonça que la fonte était faite et que les deux bronzes allaient arriver à Genève.

Il dem andait qu’on leur p ré p arâ t un accueil solennel. Le m usée serait ferm é pendant un jour au public. Oo y installerait convenablem ent les tro is œuvres si généreusem ent données à la ville de Genève m oyennant 3900 francs. P uis les autorités, la presse, et des personnes qu 'in d iq u erait M< M crhardt seraient invitées à venir voir ces cadeaux avant la masse de la population.

On com prend que c'était trop con­ traire à nos m œ urs et usages p o u r pouvoir ôtre accordé.

La statu ette Le poète, u n e fois dé* ballée, "ne plu t pas beaucoup. Elle sa présentait m oins bien en bronze q u 'en plâtre, m ais on s’occupa de suite de la placer dans le m usée où elle se trouve avec Y Homme au n»z caseé déjà depuis plusieurs mois.

Quant à la Femme accroupie, q u 'on nous d it m aintenant être une m uBe,

la müse tragique pour le monument de

Victor Hugo, la déception qu'elle occa­

sionna fut grande parm i les m em bres de la com m ission. On appela diverses personnes pour la voir, y com pris les m eilleurs artistes de la ville, afin d'avoir leur opinion à son sujet. Or, sauf trois ou qu atre exceptions, tous déclarèrent que c'était quelque chose d ’inform e, de m al bâti, mal modeléi repoussant, ridicule, en un m ot u n objet qui m éritait à peine le titre d'œuvre d’a rt et qui ne pouvait abso­ lum ent pas pren dre place dans les ga­ leries du musée. Quoiqu’en dise l'a r ­ ticle oité plus h au t, la question de dé­ cence et de pudicité n ’en tra nullem en t en ligne de com pte. C’est uniquom eot au point de vue artistiq u e que l’objet paraissait inadm issible. La com m is­ sion, convoquée p our prendre une dé­ cision à son sujet, vota sans hésitaticn que le bronze en question devait res­ ter indéfinim ent dans le sous-sol du musée.

Là, de nom breuses personnes vin­ re n t le voir et furent parfaitem ent de l’avis de la com m issien du m usée. Ce­ pendant, comme aucun journal n ’avait été n an ti de cette affaire, on se de­ m andait ce que pouvait être le m ysté­ rieux objet, renferm é dans un en tre­ pôt, que beaucoup de personnes avaient pu se faire m ontrer, m ais q u ’on n ’a­ m enait pas au grand jo u r. L’idée fu t form ulée que se refuser à exposer une œuvre d’un artiste de la répu tation de M. R odin devait être une offense im ­ m éritée. Quelques-uns de ceux* qui l’avaient vue estim aient, au co ntraire, que c’était ren d re service à l’artiste que de ne pas m ontrer de lui une ébauche, laissée inachevée ju stem ent dans sa plus m auvaise phase, peu-être même rebutée p ar lui et coulée en bronze à son insu. Quoi qu ’il on soit, u n m em bre de la com m ission du Mu­ sée provoqua une nouvelle séance p o ur faire taire les bru its qui couraient. Dans cette séance, la com m ission, re ­

pos, de calm e et de vie intérieu re que cette m atinée sem blait devoir in a u ­ g u re r pour son ménage.

Il voyait déjà se développer devant lui une série de mois paisibles et confortables dans un séduisant ta ­ bleau, dont la chaise longue de sa femm e occupait le centre. — C’était un m irage trom peur. Il ne tard a pas à reconnaître que les m eilleurs expé­ dients s’usent, et que les m êm es cau­ ses n ’ont pas toujours les mômes ef­ fets. La santé générale de m adam e de Rias s’était tellem ent fortifiée depuis l’année précédente, q u ’elle pu t cette fois-ci en dérober fort longtem ps au public l’altération accidentelle. A force de discrétion et d ’héroïsm e, elle continua de suivre le m ouvem ent m ondain pendant le reste de l’hiver passa l’été à Trouville su r l’avis d ’un médecin com plaisant, et n ’adopta le régim e de la chaise longue q u ’à la dernière extrém ité, c’est-à dire pen­ dant quinze jours. Bref, sans hum eur, sans bouderie, et môme avec un sorte d ’allégresse, elle p aru t s’appliquer à dém ontrer aux gens que l’on ne ga­ gnait pas g ra n d ’ehose à certain cal­ culs machiavéliques.

M. do Rias, tout en trouvant sa femme très spirituelle, tom ba dès [ce m om ent dans un état m oral voisin du découragem ent. Une charm ante petite

venant su r sa décision prim itive, vota, p ar S voix contre 3, que la femme ac­

croupie serait exposée dans les gale­

ries. Mais le8 5 m em bres qui avaient form é la m ajorité l’avaient fait p ar des m otifs divers. Nous savons q u ’au m oins deux d’entre eux sont plus que jam ais d ’opinion que oette statue est une ab erratio n d’esprit et une in ­ sanité im présentable ; m ais ils croient q u ’il faut absolum ent la m ettre sous les yeux du publio afin que celui-ci se prononoe à son endroit. Et dans leur idée son jugem ent ne saurait être dou­ teux.

fille lui était née, à la vérité ; m ais l’accroissem ent de sa jeune famille, les soins réclam és par ces deux en ­ fants, auraient-ils pour effet de c a l­ m er la fougue m ondaine de leu r m ère et de la fixer à son foyer ? Il l’espé­ ra it à peine, et il avait raison. M ada­ me de Rias donna à ses devoirs m a­ ternels le tem ps q u ’ils exigeaient ; m ais elle n ’en poursuivit pas moins avec beaucoup d ’en train ce genre de vie qui était le seul dont elle eût la notion, et qui lui sem blait parfaite­ m ent correct et irréprochable.

Lionel essaya du moins quelques palliatifs. Il im posa certaines re s tric ­ tions, et, pour les faire accepter sans m urm ure, il eut l’adresse de s’assurer la com plicité de sa belle-m ère. C’était à l’occasion d’une de ces ventes de charité où des femmes du monde se divertissent à tenir, au bénéfice des pauvres, de petites boutiques élégan­ tes, achalandées par leurs beaux yeux. Madame de Rias, invitée à figu­ re r parm i ces gracieuses m archandes, sollicitait l’agrém ent de son m ari.

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