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2 Territoires de multiculturalités migratoires

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Texte intégral

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Décembre 2016

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Sommaire

Objectifs du dossier P. 5

Eléments de lecture : les définitions P. 7

Eléments de lecture : les territoires P. 9

Contexte P. 11

Interdépendance entre migration internationale et attractivité nationale p. 13

Interdépendance entre périodes régionales et nationales p. 19

Combien et qui sont-ils ? P. 23

Relative stabilité de la part de la population immigrée dans le temps p. 25 Algérie, le Portugal et la Tunisie, principaux pays de l’immigration p. 27

Vieillissement et féminisation de la population immigrée p. 29

Quel mode de vie et d’activité ? P. 31

Concentration de la population dans les principales agglomérations p. 33

Trois personnes composent en moyenne un ménage type p. 37

Logement : davantage de locataires et un accès inégal à la propriété p. 39 Chômage et sous-emploi : les femmes et les jeunes sont les plus touchés p. 41 Faible qualification / faible accès à l’emploi, un rapport à nuancer p. 45 Concentration des professions intermédiaires et plus dans les villes p. 47

Quelles pratiques linguistiques, religieuses

et situations socio-sanitaires ? Tendances nationales P. 49

Forts écarts dans la maîtrise du français et écarts d’accès à l’emploi p. 51

La maîtrise du français joue sur l’adéquation des emplois p. 55

Cohabitation d’une multiplicité des religiosités, pratiquées ou pas p. 57 L’âge et le niveau de diplôme n’influent pas sur la pratique religieuse contrairement au genre p. 61

L’état de santé des immigrés, une analyse complexe p. 63

Mise en perspectives P. 68

(4)
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La question migratoire est multidimensionnelle, et pour aborder son interface avec les territoires, il faut mieux appréhender les dynamiques et spécificités de ces mouvements.

Objectifs du dossier

A l’heure d’une recrudescence des ten- sions autour de la question migratoire, ce document tente d’apporter une pre- mière approche territoriale de l’immi- gration au sein de l’aire métropolitaine de Lyon, en rendant compte des flux et des multi-culturalités qui les compo- sent, et de la nécessité de développer une articulation entre les anciennes et les nouvelles démographies en cours de constitution.

Dans ce contexte, ce dossier cherche principalement à :

- apporter une nouvelle représentation du territoire, en intégrant la compo- sante internationale de la démogra- phie habitante temporairement ou permanente ;

- aider à la compréhension de la com- position démographique issue des vagues migratoires anciennes et ré- centes souhaitées (économiques, cul- turelles), ou spontanées (études, re- fuge et asile,…) ;

- initier une approche transversale

« espace, migrations et organisation territoriale », au regard des dyna- miques d’attraction pour résider ou transiter vers d’autres lieux en France ou ailleurs.

Cette première analyse du couple mi- gration/territoire révèle les espaces de vie (espaces de « sédentarité » inté- grée, « espaces de circulation ou d’étape», « espaces de transition ») an- ciens et en cours de construction des populations immigrantes.

(6)

Législation pour les personnes nées en France de parents étrangers en 2016 Les personnes nées en France de deux parents étrangers ont le droit à la nationalité française (droit du sol) mais elles sont étrangère à leur naissance. La nationalité française leur sera automatiquement attribuée à 18 ans, sauf si ils la refusent.

Depuis 1998, un jeune mineur de parent étranger est de nationalité étrangère jusqu’à l’âge de 13 ans minimum. De 13 à 15 ans, ses parents peu- vent demander pour lui la nationalité française par anticipation. A 16 ou 17 ans, le mineur peut faire lui-même cette démarche.

Il y a acquisition de la nationalité française lors- que l’on devient Français après la naissance. Il existe trois modes d’acquisition de la nationalité française :

- acquisition de plein droit,

- acquisition par déclaration,

- acquisition par décision de l’autorité publique.

Français

Personne qui réside en France, ou pas.

Elle peut être Française par naissance ou par acquisition (née en France ou à l’étranger). Certains de ces Français par acquisition peuvent disposer d’une double nationalité.

Naturalisé

Personne née étrangère ayant acquis la nationalité française par des dé- marches institutionnelles.

Demandeur d’asile

Une personne qui demande un accueil pour des raisons politiques, essentielle- ment, mais dont la demande est encore en cours d'examen.

L’acquisition de plein droit à la majorité d’un en- fant né en France de deux parents étrangers sous condition de résidence en France de cinq années depuis l’âge de 11 ans.

L’acquisition par déclaration s’obtient à la suite d’événements personnels (mariage ou acquisi- tion anticipée pour les jeunes étrangers nés et résidant en France). Depuis le 30 juin 2016, l’ac- quisition de la nationalité française pours les as- cendants de Français et pour les frères et sœurs de Français est possible.

L’acquisition par décision de l’autorité publique (naturalisation) s’opère par décret du premier mi- nistre sur proposition du ministre chargé des na- turalisations.

Refugié

Selon la Convention de Genève, per- sonne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle, et qui du fait de sa race, de sa religion, de sa natio- nalité, de son appartenance à un groupe social déterminé ou de ses opi- nions politiques craint avec raison d’être persécutée ne pouvant se récla- mer de la protection de ce pays ou, en raison de ladite crainte, ne pouvant y retourner.

« Sans-papiers »

Toute personne étrangère vivant en France sans titre de séjour.

Définitions complémentaires Pour en savoir plus

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Etranger

Personne qui réside en France et ne possède pas la nationalité française, soit qu'elle possède une autre nationali- té (à titre exclusif), soit qu'elle n'en ait aucune (cas des personnes apatrides).

Un étranger n'est pas forcément immi- gré, il peut être né en France (enfants mineurs notamment).

Immigré

Selon la définition adoptée par le Haut conseil à l'Intégration (HCI), est immigrée une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France.

Les personnes nées françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées dans cette catégorie.

Les populations étrangères et immi- grées ne se confondent pas totale- ment : un immigré n'est pas nécessai- rement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France

Eléments de lecture : les définitions

La nationalité est le lien juridique qui relie un individu à un Etat déterminé. La nationalité française peut résulter d’une attribu- tion par filiation, d’une acquisition à la suite d’événements per- sonnels ou d’une décision des autorités françaises. Elle est attri- buée de plein droit à la naissance à l’enfant légitime et naturel dans deux cas : l’un des deux parents au moins est Français (droit du sang) ou l’un des deux parents est né en France lui- même (double droit du sol).

Schéma de la composition des populations immigrées et étrangères résidant en France

L’essentiel des analyses traiteront des populations immigrées. Quand les apports de connaissance compa- rent ces données à d’autres concernant les étrangers et les Français (par naissance, par acquisition nés en France ou hors de France), les précautions de cas seront faites.

(8)

Population :

environ

3,4 millions

d’habitants Nombre de communes :

1 039

Superficie :

13 445 km

2

 Immigrés (2013) :

environ

321 300

personnes, soit 9,6% de la population totale

 Etrangers (2013) : environ

214 500

, soit

plus de 6% de la population totale

AML

Aire métropolitaine lyonnaise

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Eléments de lecture : les territoires

Aire urbaine de Lyon

Population :

environ

2,3 millions

d’habitants Nombre de communes :

512

Superficie :

6 019 km²

 Immigrés (2013) : environ

242 000

, soit

près de 11% de la population totale

 Etrangers (2013) : environ

158 300

, soit

7% de la population totale

AU

L’Aire métropolitaine lyonnaise (AML) est le territoire principal

d’analyse. Dans la partie contextualisation, et dans les autres

parties, en absence des données à cette échelle, seront utilisées

des chiffres concernant l’Aire urbaine de Lyon (AU/ territoire sta-

tistique), voire celles relatives de l’échelle régionale ou natio-

nale.

(10)
(11)

Contexte

(12)

Flux migratoires dans le monde, intracontinentaux et extracontinentaux

Le phénomène migratoire sud-nord est de loin le moins massif dans les dynamiques des flux des personnes dans le monde. Les plus importantes sont intracontinentales. Ces dernières années, des nouveaux flux nord- sud se constituent par des multiples personnes cherchant un avenir économique et social que leurs pays d’origine ne leur fourniraient pas.

(Source : Sopemi, Science Po cartographie)

(13)

Dans les processus migratoires internationaux se mélangent les flux de peuplement, de travail ou de regroupement familial. En Europe comme en France l’accueil des immigrants et des étran- gers est ainsi le fruit de l’attractivité territoriale, des politiques migratoires des pays d’accueil, des logiques et crises politiques et économiques mondiales, des stratégies familiales, etc.

Interdépendance entre migration

internationale et attractivité nationale

Migration, mondialisation et vulnérabilités vont de paire La question migratoire actuelle doit aussi se comprendre au sein d’un mou- vement plus global que l’on appelle la « mondialisation », la « globalisation des échanges ». Cela explique qu’aujour- d’hui les plus qualifiés tendent à migrer davantage, et font des migrants une population multi-composite. Cette po- pulation tendrait à terme à se diversifier en lien avec les vulnérabilités produites ou induites par des crises environne- mentales et écologiques, géopolitiques, politico-économique, etc. en cours et à venir.

Dans ce contexte la place des Etats Unis dans l’accueil le plus grand nombre de migrants mondiaux, suivis par d’autres raison par les Emirats arabes unis. Cependant, si le choix du pays d’immigration s’explique par l’at- tractivité, la proximité géographique les liens historico-culturels ou la connais- sance de la langue, les migrations Sud- Sud ont aujourd’hui dépassé les flux Sud-Nord.. Toutefois on observe néan- moins que les femmes et les plus quali- fiés tendent à migrer vers les pays du Nord.

C’est dans ce contexte que l’apport des immigrés à l’équilibre démographique et au développement économique, les mutations socio-culturelles, l’intégration et les identités multiples des territoires, etc. reste largement débattu.

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Schématisation des flux migratoires et des réfugiés vers l’Europe en 2011 (Source : Espace prépas, n° 140, novembre 2011)

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Cinq types de pays attracteurs d’immigration internationale émergents

Selon l’Ined, en 2010, si l’on rapporte de façon systématique le nombre d’im- migrés à l’effectif de la population, cinq types de pays à fort pourcentage d’im- migrés apparaissent :

- les « pays neufs », dotés d’immenses espaces mais encore faiblement peu- plés : Australie (22%) et Canada (21%) ;

- les « démocraties industrielles occi- dentales », où la proportion d’immi- grés est généralement comprise entre 7% et 16%. Ex. : Autriche (16%), Suède (14%), Espagne (14%), États-Unis (13%), Allemagne (13%), France (11%), Pays-Bas (10%), Royaume-Uni (10%), mais presque autant d’émigrants), Belgique (9%), Italie (7%) ;

- les pays dits de « premier asile », qui reçoivent des flux massifs de réfugiés du fait de conflits dans un pays voi- sin. La Syrie hébergeait ainsi environ un million de réfugiés Irakiens fin 2009 (5% de sa population) ; le Tchad près de 350 000 réfugiés origi- naires du Soudan (3% de sa popula- tion) ;

- les pays peu peuplés mais richement dotés en ressources pétrolières : les immigrés y sont parfois majoritaires.

Ex. : Qatar (86%), Émirats arabes unis (70%), Koweït (69%), Arabie saoudite, Bahreïn, Oman et Brunei avec des taux compris entre 28% et 40% ;

- les très petits territoires, des micro- États souvent dotés d’un statut parti-

La France, un vieux pays d’immigration

La France est un pays constitué de mi- grants venus au XIXe siècle des pays voisins (Belgique, Angleterre, Alle- magne, Suisse)., Après la Première Guerre mondiale, ils viennent de Po- logne, d’Italie, d’Espagne et, après la Seconde Guerre mondiale, du Portugal, du Maghreb, plus récemment, d’Afrique subsaharienne et d’Asie.

Selon l’Institut national des études dé- mographiques (Ined, 2010), dans les années 1950 et 1960, le solde migra- toire était, proportionnellement à la po- pulation, plus élevé en France qu’aux États-Unis du fait des quotas d’entrée.

Depuis 1970, le tendance s’inverse. Le flux d’entrée se réduit en France alors qu’il augmente aux États-Unis, notam- ment dans les années 1990.

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Composition de la population totale en France

Population totale de 65,2 millions

Français (nationalité) : 61,2 millions

Français de naissance et Français par acquisition

nés en France 58,9 millions

Français par acquisition nés hors de France 2,3 millions d’habitants

Etrangers nés hors de France 3,4 millions

Etrangers nés en France

0,6 million

Immigrés Source : La Documentation française, Insee RP 2012

FR

Pour en savoir plus

(17)

En France, accroissement relatif des mobilités migratoires entre 2006 et 2013

Entre début 2006 et début 2014, la po- pulation française (65,8 millions de per- sonnes, hors Mayotte) a augmenté de 2,6 millions de personnes. Le solde mi- gratoire de + 400 000 personnes contri- bue pour 16% à cette hausse. En 2013, il s’élève à + 33 000 personnes (soit une hausse de +112 000 par rapport à 2006). Ce sont 332 000 personnes qui arrivent en France et 299 000 qui en partent (mouvements migratoires des habitants nés en France, des immigrés et de ceux nés Français à l’étranger).

Depuis 2006, les départs vers l’étran- ger des personnes nées en France se sont amplifiés. En revanche, les re- tours, moins nombreux, ont peu varié sur la période. Le solde migratoire est ainsi négatif et a doublé sur la période : estimé à - 20 000 personnes en 2013 contre - 60 000 en 2006. Dans le même temps, le nombre d’entrées d’immigrés a progressé, mais à un rythme plus faible que les sorties du territoire, si bien que le solde migratoire des per- sonnes immigrées, estimé à + 140 000 personnes en 2013, s’inscrit en léger recul par rapport à 2006 (+ 164 000).

Enfin, les flux d’entrées et de sorties des personnes nées Françaises à l’étranger sont plus faibles. Leur solde migratoire s’élève à + 13 000 en 2013.

En

2013

Un

quart

des personnes arrivant en France y est né. Le nombre d’immigrés (70% des entrées) étant de 235 000 personnes.

Retour à l’étranger de

95 000

immigrés (étudiants en fin d’études, départ après contrat finalisé, retours au pays d’origine/retraite) contre

42 000

entrées (+66 000 depuis 2006, et trois fois plus qu’à cette époque) Départ de

197 000

personnes nées en France soit 70% du total de départs Un peu moins de

3,5 millions

de personnes nées en France à l’étranger :

l’augmentation récente des sorties de personnes nées en France renforce la présence française à l’étranger

(18)

Début de la grande industrialisation (minière et métallurgique) et de l’investissement dans le dé- veloppement des chemins de fer, elle repose d’abord sur une main-d’œuvre rurale puis étran- gère. Cette dernière, composée surtout d’une po- pulation masculine, « blanche » et de tradition chrétienne, est attirée par les grandes villes (Lyon, Valence, Saint-Étienne, Roanne et Gre- noble) concernées par l’émergence de la crois- sance urbaine. Mais elle se concentre davantage dans les villes préfectures. La croissance indus- trielle et urbaine explique, qu’entre 1861 et 1911, le nombre d’immigrés dans cette région se mul- tiple par 4 (de moins de 20 000 à près de 80 000). La part des immigrés passe de 0,5% à plus de 2% (en-deçà de la moyenne nationale). A l’échelle régionale, cette population est masculine à 60%. Les premières tentatives d’immigration collective organisée remonteraient à 1908.

De 1914 à 1945, période d’une « croissance sous tension » (guerres et crises économiques), on observe une croissance forte de la population étrangère et un fort développement des indus- tries mécaniques et chimiques (Lyon et Saint- Étienne) puis la multiplication des sites électrochi- miques dans les vallées alpines.

En plus des crises politiques et économiques, des législations xénophobes marquent cette pé- riode, alors que la « main-d’œuvre nationale » ne semble pas suffire aux objectifs de développe- ment. Le territoire est impacté par les guerres. Le repli des industries vers le sud lié à l’occupation du Nord fait de Lyon, Saint-Étienne et Roanne une sorte de « premier arsenal de France ». La main d’œuvre des colonies africaines et asia- tiques est demandée, à laquelle s’ajoutent Espa- gnols, Italiens, Kabyles, Grecs, Albanais, Armé- niens, etc. confortant ainsi cette région comme un « pôle majeur d’immigration » en France. Ain- si à partir de 1931, la proportion de la population étrangère locale dépasse la proportion observée à l’échelle nationale.

Dans les années 190, la France est la destination privilégiée des migrants européens. Les lois (1927) favorisent alors les naturalisations. C’est peut être un impact direct des conventionne- ments conclus par la France avec plusieurs pays européens. En revanche, dès le début des an- nées 1930, les frontières « se ferment » sur fond de crise.

En 1945, le droit du sol revient dans les ordon- nances et de nouvelles règles de séjour s’établis- sent. Cette même année, est créé l’Office natio- nal de l’immigration (ONI) pour assurer le recrute- ment et l’accueil de travailleurs étrangers afin d’accélérer la reconstruction et le rajeunissement démographique. Tous ces éléments offraient la garantie d’un séjour pérenne. Cette politique ex- plique qu’entre 1954 et 1975, la population étran- gère se multiplie par trois.

Le ralentissement économique, observé dès 1974, marque à cette époque le début de l’arrêt de l’immigration, sauf dans le cadre du regroupe- ment familial et des demandes spécifiques d’em- ployeurs. A l’échelle Rhône-Alpes, de forts écarts s’observent à l’époque entre les départements, mais plus atténués que dans les périodes précé- dentes. Le Rhône consolide son attractivité, mais le poids des populations migrantes évolue : lus d’Algériens que d’Italiens, plus de Portugais que d’Espagnols, par exemple.

Dans cette période, le conflit algérien impacte le contrôle spécifique de la migration en prove- nance du pays. En parallèle la diversification en matière d’accueil migratoire et les négociations économiques privilégient des accords avec l’Es- pagne (1961), la Tunisie, le Portugal (1963) et la Yougoslavie (1965). Cela se traduit durant les an- nées 1970 par une migration majoritairement eu- ropéenne

Immigration tempérée

1789-1914 Croissance sous-tension

1914-1945 Nouvelles vagues migratoires 1945-1974

Les cinq principales périodes migratoires régionales et locales

(19)

Interdépendance entre périodes

migratoires régionales et nationales

Cinq grandes périodes migratoires marquent les territoires lyonnais, largement dépendantes des dynamiques régionales et nationales observables depuis 1789. La dernière (celle en cours) interroge à tout point de vue car elle se construit dans un contexte de crises multiples (nationales, européennes et mondiales), dont les flux de réfugiés ne sont qu’une donne.

La quatrième et « dernière période » (de 1975 à 2008) dite d’« enracinement » se comprend au sein de nouvelles législations et de « l’immigra- tion zéro ». C’est aussi une période marquée par l’arrivée de nouvelles populations étrangères, en particulier celles d’ex-Europe de l’Est et de Tur- quie, une augmentation des naturalisations, de nouvelles formes de crises économiques, le dé- clin du salariat industriel, l’augmentation forte du chômage, etc.

Il faut rappeler, qu’en 1986, les conditions de sé- jour se durcissent ainsi que l’accès à la nationali- té française (obligation d’obtenir un visa pour les étrangers hors CEE – loi Pasqua 1993). La fin des années 1990 est toujours marquée adminis- trativement par un fort contrôle des entrées et par la nécessité « d’intégrer » les populations pré- sentes.

En 2005, en France, le nombre d’immigrés d’ori- gine européenne, du Maghreb et « d’autres par- ties du monde » est quasiment équilibré quantita- tivement.

De 1975 à 1999, la proportion d’immigrés s’est stabilisée à 7,4% en France métropolitaine. En région Rhône-Alpes, elle tend à se réduire, tout en restant supérieure à la moyenne nationale.

Après « l’enracinement » des immigrés observé au cours des précédentes périodes, surgissent de plus fortes contraintes pour accéder à la natu- ralisation et au statut de réfugié. De nouvelles vagues d’immigration massive d’origine politique et économique touchent la France, dont cer- taines sont plus liées au transit vers d’autres pays. On redoute aussi l’apparition de migrations d’origine écologique (sécheresses, etc.).

Les contours quantitatifs, socio-économiques, territoriaux ne sont pas encore maîtrisés, et des inquiétudes apparaissent sur l’intégration globale des nouvelles immigrations dans un contexte de crise économique nationale et régionale interne, de populisme et xénophobie croissants. Cela concerne les grands pôles urbains mais aussi les intermédiaires, lieux de concentration des res- sources économiques et sociales.

Comment cela va se manifester dans les années à venir à l’échelle nationale, et quel impact à l’échelle locale et métropolitaine ? Une observa- tion fine pourrait permettre de mieux intégrer ces populations qui forment cette nouvelle démogra- phie.

Enracinement de l’immigration 1975-2007

Transitions migratoires et crises multiples internationale

depuis 2008 Dans le territoire de l’ancienne Région Rhône-Alpes, selon les analyses con- duites par Sylvie Schweitzer et d’autres experts de l’Insee, quatre temps ou vagues migratoires (jusqu’à 2007) ca- ractérisent l’immigration, dont la spéci- ficité aux échelles plus petites reste à approfondir comme c’est le cas de l’aire métropolitaine de Lyon.

Ces temps sont marqués par des stra- tégies économiques et administratives, par l’histoire et le lien culturel de la France avec ses colonies et son ouver- ture au monde, par les faits et les con- jonctures mondiaux (crises, pauvreté, etc.). A ces quatre vagues, une cin- quième peut être ajoutée : celle en cours sous fond de multiples tensions.

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Vagues migratoires historiques pour les origines les plus représentées en France depuis 1951 La période après-guerre marque l’ouverture aux flux des personnes du Maghreb pour appuyer la reconstruction du pays. Jusqu’aux années 1980, ces flux ont été croissants.

(Source : Insee Première, 2016)

Entre les deux guerres les flux migratoires en pro- venance d’Italie et d’Espagne se sont accélérés, afin de satisfaire les besoins en main d’œuvre in- dustrielle et agricole. Les Espagnols se sont majo- ritairement installés dans le sud-ouest de la France pour travailler dans l’agriculture, et dans les dépar- tements industriels (Paris et sa petite couronne, Rhône, Isère, Bouches-du-Rhône). Les Italiens ont immigré dans les zones industrielles de l’est de la France.

Après 1945, le pays se tourne vers l’Algérie, et les autres pays du Maghreb. Ces populations s’y instal- lent principalement en Île-de-France, à Lyon, à Mar- seille ou à Grenoble.

FR

Pour en savoir plus

De nouvelles vagues migratoires européenne voient le jour, suite à la dégradation des conditions écono- miques et politiques des pays du sud de l’Europe.

Ces populations, surtout espagnole et portugaise sont également venues combler les besoins en main d’œuvre.

Fin des années 1960, les immigrés arrivent aussi d’Afrique subsaharienne et se sont très majoritai- rement établis en Île-de-France.

Les vagues migratoires au cours des années 1960 et jusqu’au milieu des années 1980, en provenance d’Asie ont été ponctuelles. Depuis, une diversifica- tion migratoire est visible bien qu’atomisée.

(21)

Flux migratoires dans le temps vers les territoires lyonnais et régionaux

Comme à l’échelle de l’ex-Région Rhône-Alpes, les flux migratoires vers les territoires lyonnais et métropoli- tains épousent globalement les grandes tendances nationales facilitées par dispositifs et décrets, par la propre attractivité des territoires et les stratégies des migrants.

(Source : Acsé, 2008)

(22)
(23)

Combien

et qui sont-ils ?

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Sur l’ancien périmètre du Département du Rhône (incluant l’actuel Métropole de Lyon), entre 1999 et 2013, sont accueillis environ 50 500 immigrés. La part de cette population passe de 9,8% à 11,7% de la population totale de la région Rhône-Alpes.

La région Auvergne-Rhône-Alpes compte 681 000 immigrés en 2012. Leur part dans l’ensemble de la population régionale (8,9% contre 7,6% en 1999) est très proche de celle observée en France métro- politaine (8,8%). 30% des immigrés se concentrent dans le Rhône, et 17%

dans l’Isère.

RA

Début 2013, 5,8 millions d’immigrés vivent sur le territoire français, soit 8,8% de la po- pulation résidant en France. C’est 800 000 de plus qu’en 2004 : ils représentaient alors 8% de la population.

En 2012, la moitié des descendants d’im- migrés sont nés en France de deux pa- rents immigrés.

De 2009 à 2012, le nombre d’entrées d’im- migrés augmente après une période de stabilité (2004-2009). Courant 2012, 230 000 immigrés sont arrivés en France, soit 28 000 de plus qu’en 2004.

En 2008, un immigré sur deux de 18-50 ans devenu Français avait une double nationalité.

FR

En 2013, la population immigrée est d’en- viron 242 000 personnes, soit une aug- mentation de 12% en 14 ans.

85% ont plus de 25 ans (dont presque 33% de 55 ans et plus.

AU

Pour en savoir plus

(25)

Relative stabilité de la part de la population immigrée dans le temps

10% de la population métropolitaine est immigrée en 2013

En 2013, un peu plus de 321 000 per- sonnes immigrées habitent dans l’aire métropolitaine lyonnaise. Elles sont nées à l’étranger, sans posséder la nationalité française. Elle acquièrent la nationalité française après leur arrivée en France (immigré français) ou gar- dent leur origine (immigré étranger).

Cette population représente presque 10% de la population métropolitaine.

Les étrangers représentent 6% de la popu- lation de l’aire métropolitaine lyonnaise soit 214 415 personnes. Une partie est compta- bilisée comme « immigrée » car nés hors de France et une autre comme « étrangers nés en France ».

La part que représentent les immigrés dans la population totale reste relative- ment invariable depuis le début de l’ac- célération des flux migratoires. Ainsi entre 2007 et 2013, cette part reste stable à hauteur de 10%.

L’augmentation du nombre d’immigrés à lier avec l’acquisition de la nationalité

Si la population immigrée a augmenté en termes absolus depuis 1975, cette croissance s’est produite au ralenti, et a même diminué à l’échelle régionale.

Dans le département du Rhône (en y incluant l’actuelle Métropole de Lyon), l’augmentation en presque vingt ans a été de 54 000 personnes (+30 000 de- puis 2006). Cette augmentation est plus faible que la croissance de la po- pulation non immigrée.

Cet accroissement n’est pas dû à une augmentation des flux migratoires mais elle obéit à des raisons de nature admi- nistrative. Ainsi, entre 1990 et 1999 et depuis, l’augmentation du nombre d’im- migrés s’explique davantage par un accroissement du nombre de per- sonnes nées hors de France, devenus Français par acquisition suite à l’ac- complissement des conditions légales.

Cette tendance s’est confirmée à toutes les échelles des analyses.

Un peu plus de 321 000 immigrés sont comptabilisés dans

l’aire métropolitaine lyonnaise en 2013. Ils représentent

10% de la population totale.

(26)

En 2014, près de 106 000 acquisitions de nationalité française sont comptabilisées : - 54% par décret dont 52% par naturalisa-

tion et 2,5% par réintégration, - 24% par déclaration anticipée dont 19%

par le mariage,

- 3% sans formalités ou par d’autre type de déclarations.

En 2006, 40% des immigrés étaient Fran- çais. Ce sont les immigrés d’Italie, d’Es- pagne et d’Asie qui sont les plus nombreux dans cette catégorie. A noter qu’à l’excep- tion des Italiens et des Espagnols, les per- sonnes originaires des autres pays de l’Union européenne demandent peu la na- tionalité française. Les natifs suisses, rou- mains, allemands, anglais, américains, brésiliens et autres étaient de 30% à 70%

arrivés en France depuis 1990.

Depuis 1990, à l’échelle nationale mais aussi régionale, on observe une plus forte pré- sence d’immigrés d’origine allemande, rou- maine, américaine, brésilienne ou anglaise.

FR

En 2012, par pays, l’Algérie est le pays d’origine des immigrés (14%) le plus repré- senté, suivi du Portugal, puis de l’Italie et du Maroc presque à égalité. 44% sont d’origine européenne, et ce taux est plus bas dans le Rhône (30% des 205 000 im- migrés). Dans ce département, les Algé- riens prédominent, mais suivis des Tuni- siens et des Portugais.

RA

Pour en savoir plus

(27)

Plus de 20% d’immigrés d’origine algérienne dans l’aire urbaine de Lyon en 2013

Au sein de l’aire urbaine de Lyon, terri- toire plus restreint que l’aire métropoli- taine lyonnaise et plus important que celui de la Métropole de Lyon, 40% des 242 000 immigrés sont en 2013 origi- naires d’Algérie (22%), du Portugal (9,5%) puis de la Tunisie (8,6%). Cette hiérarchie numérique se maintient dans la Métropole de Lyon : 14%, 6% et 6%

respectivement.

En regroupant les origines géographiques, près de cinq immigrés sur dix soient d’ori- gine africaine (dont Maghreb), environ trois sur dix sont originaires de l’Europe à 27 (mais deux sur dix originaires du Portugal, Italie et Espagne). Ceci est le résultat en grande partie de l’histoire coloniale, des politiques migratoires européennes et inter- nationales, etc.

Dans la Métropole de Lyon, les immigrés (près de 186 600 personnes) sont à :

 43% sont Français par acquisition,

Algérie, Portugal et Tunisie : principaux pays de l’immigration

Les territoires lyonnais se caractérisent par la présence un peu plus marquée d’une immigration maghrébine. Les im- migrés au sein de l’aire urbaine de Lyon sont principale- ment originaires d’Algérie et de la Tunisie. L’importante présence d’immigrés Portugais est également à noter.

Les immigrés au sein de l’aire urbaine de Lyon selon les pays de naissance en 2013

En 2013, seulement 14% des immigrés habitant dans l’aire urbaine de Lyon sont originaires d’autres pays que ceux d’Afrique et d’Europe. Il s’agit de populations issues d’Amérique du Nord et d’Amérique latine, d’Asie et d’Océanie. Leur nombre est supérieur à celui des originaires d’autres pays d’Afrique que les princi- paux pays du Maghreb.

(Source : Insee, RP 2013)

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En 2013, dans l’ancien département du Rhône, la parité absolue hommes-femmes immigrés est dépassée statistiquement au bénéfice des femmes.

La part des femmes de moins de 25 ans dépasse de 1,5 point celle des hommes et celle des 55 ans et plus de 1 point.

Selon l’Observatoire régional de la santé (ORS), en 1999, près de 45 000 étrangers de plus de 65 ans résident dans la région.

RA

En 2008, la part des femmes entre 55 ans et 74 ans est plus faible que celle des hommes, contrairement aux 40-55 ans du fait de l’équilibrage progressif entre sexes des migrants. Mais cette part féminine aug- mente pour les 75 ans et plus, résultat de la mortalité différentielle.

FR

En 2013, la part des femmes dans la popu- lation immigrée atteint 52%. En 2013, les moins de 15 ans sont peu nombreux (4%) au sein de la population immigrée.

AU

Pour en savoir plus

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Faible part de la population immigrée jeune et augmentation des 65 ans et plus

En 2013, les moins de 15 ans sont peu nombreux (4%) au sein de la population immigrée à l’échelle de l’aire métropoli- taine lyonnaise. En effet, les enfants d’im- migrés nés en France ne sont pas des immigrés mais Français. A contrario, les immigrés ont à 34% 55 ans et plus ; 62% ont entre 15 et 54 ans (âge actif).

Les seniors de 65 ans et plus tendent à augmenter surtout au sein des plus anciennes populations migrantes ; il s’agit dans ce cas des hommes.

Cette situation diffère avec les étran- gers, qui tendent à être plus jeunes.

Les moins de 15 ans représentent 15%, soit +11 points par rapport à la population immigrée. La part des 25-54 ans et des 55 ans et plus est plus faible (-2 et -6 points respectivement). Les étrangers en « âge actif » (15-54 ans) sont moins présents (- 6 points).

Le poids des jeunes de 15-24 ans dans le deux types de populations reste toutefois stable, à hauteur de 10% respectivement.

Vieillissement et féminisation de la population immigrée

Malgré l’afflux des jeunes générations la tendance au vieil- lissement est forte ; et la part des femmes dans la popula- tion immigrée dépasse actuellement celle des hommes.

Caractéristiques des populations immigrées et étrangères dans l’aire métropolitaine lyonnaise selon les âges en 2013

En 2013, la part des jeunes de moins de 24 ans, les âges les plus dépendants, oscille entre 14% pour les po- pulations immigrées et 25% pour les populations étrangères. Les immigrés vieillissent.

(Source : Insee, RP 2013)

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Caractéristiques des populations immigrée dans l’aire métropolitaine lyonnaise selon le genre en 2013

La part des femmes au sein de la population immigrée équivaut globalement à celle des hommes pour tous les âges. Le nombre des femmes a augmenté progressivement dans le temps.

(Source : Insee, RP 2013)

Plus de 50% de la population immigrée est de sexe féminin Fait nouveau, la part des femmes (51%) dans la population immigrée dépasse la quasi parité qui s’est instaurée peu à peu dans le temps. Jusque dans les années 1980, la part des femmes au sein de la population immigrée ne dépassait pas 45%. L’aire métropolitaine lyonnaise compte ainsi 156 263 femmes en 2013, soit environ 10 000 personnes de plus que les hommes.

Cette féminisation s’explique, entre autres, depuis le milieu des années 1970, par la facilitation du regroupe- ment familial. Ainsi on observe que la population immigrée arrivant en France après 1975 était en majorité composée de femmes.

La part des femmes dans la population dite étrangère, atteint la parité à 50% en 2013.

Cette féminisation se confirme quelles que soient les classes d’âge. En effet, la part des femmes au sein de toutes les classes d’âge tend à la parité.

(31)

Quels modes de

vie et d’activité ?

(32)

La population immigrée en France atteint 9% de la population totale.

En 2012, 40% des immigrés habitant en France (hors Mayotte) vivent dans l’aire ur- baine de Paris. En 1999, les immigrés étaient deux fois plus nombreux en Ile-de- France qu’au niveau national.

Globalement neuf immigrés sur dix rési- dent dans l’espace des grandes aires urbaines et un dans les couronnes de ces espaces, ou dans les pôles petits et moyens, et très marginalement dans les communes isolées hors influence des pôles.

Parmi les huit immigrés sur neuf habitant les grands pôles urbains, cinq résident en banlieue et trois dans les villes-centres.

En 2013, six immigrés sur dix vivent dans les communes « densément peuplées ».

Il s’agit de villes-centres mais surtout de villes de banlieue où un nombre important de grands ensembles ont été construits au cours des années 1960 et jusqu’au milieu des années 1970.

En 2012-2013, la population immigrée née en Afrique (y compris le Maghreb) est en- core plus urbaine que celle des immigrés

FR

En 1999, la population immigrée représentait en Rhône-Alpes 8,4% de sa population (moyenne nationale 7,4%). Si cette concen- tration se confirme par rapport à 1982, la population immigrée a augmenté moins vite (voire diminué) que la population totale.

Contrairement à ce qui s’est passé en Ile-de- France et en Alsace.

Près de 92 % des immigrés dans cette région résident en 2012 dans l’espace des grandes aires urbaines, et près de 75% dans un grand pôle urbain contre 55% de la population non immigrée.

Ils sont aussi plus présents dans les dépar- tements très urbanisés comme le Rhône (12%) ou l’Isère (9%). Parmi les aires de plus Grande taille, Lyon (11%), Grenoble (11%) et Saint-Étienne (10%) ont une part d’immigrés au-dessus de la moyenne ré- gionale.

RA

nés dans un des pays de l’Union euro- péenne : 95,2% des Africains résident dans l’espace des grandes aires urbaines contre 82,5% des immigrés originaires de l'Union européenne.

Les immigrés nés en Algérie ou en Tunisie résident presque exclusivement dans l

’espace des grandes aires urbaines (respectivement 96,2% et 96,7%).

Entre 2009 et 2013, 43,5% des nouveaux arrivants sont originaires d’Europe (contre 36,7% de l’ensemble des immigrés vivant en France en 2012). Ces nouveaux arri- vants vivent un peu plus fréquemment que l’ensemble des immigrés dans des communes densément peuplés.

En 1968, 84% des étrangers habitaient les unités urbaines (31% pour les Français), contre 16% dans les communes rurales (69% pour les Français). 71% habitaient dans des espaces de plus de 100 000 habi- tants. En 1982, c’est 91% des étrangers qui privilégient les unités urbaines (contre 72%

pour les étrangers).

A chaque période, l’implantation des immi- grés récents est voisine de celle de la popu- lation totale en ce qui concerne le parage rural-urbain.

Pour en savoir plus

(33)

Forte importance du poids des immigrés dans les structures urbaines

La population immigrée (environ 321 300 personnes) représente 9,6%

de la population de l’aire métropolitaine lyonnaise. Ce taux augmente au fur et à mesure de la concentration des popu- lations dans la structure territoriale.

Ainsi dans l’aire urbaine de Lyon, ce taux est de 11% (près de 242 000 per- sonnes) pour augmenter à 13,6% dans la Métropole (environ 186 000 per- sonnes). La seule ville de Lyon compte dans sa population 12,6% d’immigrés (soit un peu plus de 63 000 personnes).

Cette tendance se confirme quant à la population étrangère. Elle passe d’envi- ron 6% (214 400 personnes) au sein de l’aire métropolitaine lyonnaise à 9%

(près de 124 000 personnes) dans la Métropole de Lyon et à 8,4% pour la ville de Lyon, soit un peu plus de 43 300 personnes.

Il est intéressant de noter qu’entre 2007 et 2013, la légère hausse du nombre d’immigrés n’augmente pas la part de ceux-ci dans la population totale. Elle diminue même proportionnellement à l’ensemble de la population.

Le caractère urbain de la population immigrée s’explique par l’effet concentration dans les grands pôles urbains, et en particulier dans celui de Lyon. Cette localisation se dis- tribue inégalement dans l’espace car elle épouse la struc- ture territoriale.

Evolution du nombre et du poids des immigrés par rapport à la population totale entre 2007 et 2013 selon la structure urbaine

Quelle que soit la structure urbaine, le poids de la population immigrée entre 2007 et 2013 reste stable, voire il diminue.

(Source : Insee, RP 2007 et 2013)

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Localisation du nombre d’immigrés dans l’aire métropolitaine lyonnaise en 2012-2013 (Source : Insee, RP)

Le plus grand nombre d’immigrés est largement con- centré dans la Métropole de Lyon et dans les princi- pales villes de la structure métropolitaine. Cela ex- plique le caractère citadin de cette population. Les chefs-lieux des cantons et les petites ou moyennes communes sous influence accueillent aussi cette po- pulation migrante, bien qu’en nombre plus faible. Les communes rurales accueillent un nombre très faible de migrants.

Distribution inégale de la population immigrée dans le territoire

Une très forte majorité de la population immigrée réside dans une commune urbaine. Au sein de celles-ci, elle tend à habiter dans les villes-centres, là où l’offre de logement social ou accessible est la plus développée. La part de cette population immigrée, est faible dans les communes rurales.

Si le degré d’urbanisation est à prendre en compte pour expliquer les disparités territoriales, la situation actuelle est aussi le reflet de l’histoire migratoire.

La population immigrée est ainsi essen- tiellement citadine et très concentrée dans les grandes villes de l’aire métropo- litaine de Lyon, souvent parce qu’une grande partie de cette population est ve- nue pour travailler et a été souvent em- bauchée dans l’industrie, elle-même alors concentrée dans les villes.

Déjà en 1999, les taux d’immigrés les plus élevés (au-delà de 8%, moyenne régionale) concernaient les principales unités ur- baines : Vienne (12%), Lyon (11%) ; Saint- Chamond, Villefranche, Bourgoin et Ville- fontaine (10% respectivement) ; Saint- Etienne (9%) ; Bourg-en-Bresse (7%).

En 2013, sur 79 communes de 50 000 habitants ayant plus de 10% d'immigrés, 4 se localisent dans l’aire métropolitaine

Ce taux est largement dépassé par Vé- nissieux (24%), Villeurbanne (18%), Saint-Etienne (16%), Lyon (12,6%). La part des nés hors d’Europe est respec- tivement de : 20%, 14%, 12% et 9%.

Pour rappel, le taux d’immigrés (personnes nées étrangère à l'étranger, hors leurs des- cendants directs et les personnes issues des DOM) en France métropolitaine est de 9% (dont 5,6% nés hors d’Europe).

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Diverse répartition des populations selon les pays de naissance et motifs de migration

De manière générale, la population immigrée née en Afrique (dont le Maghreb) est relativement plus urbaine que celle originaire des pays de l’Union européenne. Cette dernière tend à être plus dispersée.

En observant les grandes aires ur- baines, dont celle de Lyon, on constate que les immigrés nés en Algérie ou en Tunisie résident presque exclusivement dans l’espace des grandes aires ur- baines. Cela s’explique par le fait que dans l’aire urbaine de Lyon par exemple, cette population migrante se localise dans des communes ayant eu un fort développement industriel ou économique.

Les Marocains, arrivés plus récemment, semblent relativement plus dispersés sur le territoire que les autres ressortissants du Maghreb. Ils habiteraient plus fréquemment que les autres immigrés d’origine maghré- bine dans l’espace des petites ou moyennes aires. L’ensemble des immigrés nés en Asie sont également globalement très concentrés dans l’espace des grandes aires urbaines, dont dans les grandes villes.

Distribution inégale de la part des immigrés dans l’aire métropolitaine lyonnaise en 2012-2013 (Source : Insee, RP)

Au sein de ces territoires, certaines communes peu- vent être considérées comme les plus multicultu- relles du fait de la part importante de populations im- migrées (au-delà de 10%) dans la population totale.

Dans la Métropole de Lyon, ce sont les communes cen- trales et celles de l’Est lyonnais les plus concernées.

Le taux d’immigration va de pair avec le taux d’urba- nisation et d’activité-ressources. On observe ainsi l’important poids des immigrés dans les communes de Roanne, Ambérieu, Givors, Bourgoin-Jallieu, Vienne, Saint-Etienne, Saint Chamond…

La localisation géographique des immigrés récents arrivés conforterait la répartition existante Selon les observations nationales et locales, on note que presque 90% des immigrés entrés en France au cours des cinq dernières années habitent dans l’espace des grandes aires ur- baines, soit autant que l’ensemble des immigrés résidant en France en 2012.

Un tiers (32,1%) des nouveaux arri- vants vivent dans l’aire urbaine de Pa- ris, soit un peu moins que l’ensemble des immigrés (38,2 %). À l’opposé, ils s’installent un peu plus fréquemment dans les aires urbaines de Lyon, Tou- louse, Genève-Annemasse que leurs prédécesseurs. Par ailleurs, ils se ré- partissent autant que ceux arrivés anté- rieurement entre pôles et couronnes des grandes aires urbaines.

(36)

Selon l’Insee, en 2013, la taille moyenne des ménages immigrés est de 2,26.

FR

En 2006, les ménages immigrés composés d’un homme ou d’une femme représen- taient respectivement 5,9% et 6,7%. Les ménages de femmes seules non immi- grées représentaient quant à eux 8,2%.

Les familles monoparentales immigrées représentaient 7,4% (8,9% pour les non- immigrés), les couples sans enfant 24%

et avec deux enfants 49% (taux identique pour les non-immigrés).

RA

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(37)

Trois personnes composent en moyenne un ménage type

En moyenne, un ménage dit « immigré » est composé est d’environ trois personnes. Seulement deux ménages sur dix sont composés de plus de cinq personnes.

80% des ménages se composent de moins de cinq personnes

En 2013, tant à l’échelle de la Métropole de Lyon que de Rhône-Alpes, la taille moyenne des ménages immigrés est de 2,6 contre 2,26 à l’échelle nationale.

Un ménage sur cinq est composé de cinq personnes et plus (20% pour la Région Rhône-Alpes et 23% pour la Métropole). La part des ménages com- posés d’une seule personne oscille entre 14% pour la Région et 16% pour la Métropole.

La part des personnes immigrées seules est plus importante dans la Mé- tropole de Lyon qu’à l’échelle régionale.

La part des ménages de plus de cinq personnes est également plus élevée.

Selon les tendances régionales, la taille des ménages varie beaucoup en fonc- tion de l'âge, de l'ancienneté de l'immi- gration ou de la fécondité. La taille des ménages immigrés européens tend à être plus faible que celle des autres origines.

Comparaison de la taille des ménages immigrés

au sein de la Métropole de Lyon et en Région Rhône-Alpes en 2013

Pour des raisons différentes, les ménages composés d’une personne et ceux de 5 personnes et plus semblent pri- vilégier la densité et la concentration d’une offre de logements sociaux abordables et diversifiés en taille.

(Source : Insee, 2013)

Néanmoins, les natifs du Portugal ont une taille de ménage relativement su- périeure à celle des autres européens, en partie en raison d'une immigration plus récente et d'une fécondité plus forte. En revanche, les ménages d'ori- gine africaine et asiatique sont de grande taille, notamment lorsqu'ils vien- nent du Maghreb et surtout de Turquie.

C’est dans ces ménages que l’on trouve une part importante de ménages composés d’au moins six personnes.

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En 2009, Infos migrations observait qu’en France l’accession à la propriété reste beaucoup moins répandue chez les immi- grés. Par exemple, les ménages dont la personne de référence est arrivée en France ou est devenu majeure en 1978 (présente et majeure depuis 28,5 ans) sont propriétaires de leur logement en 2006 dans 61% des cas chez les Français de naissance, 41% chez les immigrés de toute origine, et 32%chez les immigrés des pays tiers.

En 2011, 69% des femmes nés à l’étran- ger (majoritairement des immigrés), qui ont donné naissance à un enfant, étaient mariées (contre 39% des femmes nés en France. Cela s’expliquait par la culture mais aussi par la législation qui facilitait l’accès aux titres de séjour et naturalisa- tions, voire le regroupement familial.

En 2012, selon l’enquête Emploi de l’Insee, sur l’ensemble des sans domicile fixe observés, 40% étaient des étrangers francophones. Sept sur dix habitaient dans un hôtel de manière non permanente.

Pour rappel, il existe diverses formes d’hébergement des étrangers : Centres d'accueil des demandeurs d'asile (les Ca- da), hébergements collectifs ou studios/

appartements dispersés dans divers im- meubles. Les centres d’accueil et d’orien- tation (CAO) sont ouverts depuis fin octobre 2015 sous la forme de bâtiments en dur, ou des structures modulaires pour accueillir les migrants de Calais. Il existe également les centres de transit,

les centres d’accueil des enfants immigrés, les hébergements d’urgence pour deman- deurs d’asile.

Selon l’Insee, en 2013, la taille moyenne des ménages immigrés est de 2,26.

FR

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Situation des ménages immigrés face au logement

au sein de la Métropole de Lyon et en région Rhône-Alpes en 2013

La part plus importante de propriétaires immigrés à l’échelle régionale peut s’expliquer par un accès plus fa- cile à la propriété en dehors des agglomérations denses où le prix du foncier et des logements est plus élevé.

La surconcentration de l’habitat social collectif dans ces agglomérations explique les taux plus élevés de lo- cataires en HLM. (Source : Insee 2013)

Logement : davantage de locataires et un accès inégal à la propriété

Les ménages immigrés sont plus fréquemment des locataires en immeuble collectif et, surtout, habitent deux fois plus sou- vent en HLM. Très peu de personnes habitent en maison de retraite et d’autres établissements avec services.

Des immigrés majoritairement locataires, dans le parc social Presque sept ménages immigrés sur dix habitant la Métropole de Lyon en 2013 sont locataires, essentiellement dans le parc social pour quatre d’entre eux. Ce taux est inférieur à l’échelle de Rhône-Alpes.

Cette tendance s’explique par l’histoire des premiers flux migratoires, l’importante présence des immigrés dans les grandes agglomérations qui concentrent la plus forte offre de logement social, leurs plus faibles revenus et la plus grande taille des ménages.

Les caractéristiques du parc HLM cor- respondent au profil social et familial de la grande majorité des ménages immi- grés : revenus faibles, familles nom- breuses, par exemple. Une grande par- tie des ménages d'origine maghrébine sont ainsi actuellement les premiers concernés par l'habitat HLM. Cette sur- représentation s’accompagne d’une ten- dance à habiter davantage dans des lo- gements plus petits que dans l'habitat collectif privé.

En 2006, la part des ménages immi- grés locataires en Rhône-Alpes repré- sentaient 54% (contre 56% chez les non-immigrés) ; 30% étaient logés en HLM (contre 20% des non-immigrés).

L’accès à la propriété plus lent selon les caractéristiques des immigrés Seulement trois ménages immigrés sur dix sont propriétaires de leur logement dans la Métropole de Lyon (contre quatre sur dix à l’échelle de Rhône-Alpes). En général, plus la personne de référence est âgée, plus la part de propriétaires est grande. Peu d’évolutions sont visibles à l’échelle rhônalpine. En 2006, la part des ménages immigrés propriétaires était en Rhône-Alpes de 44% (contre 51% pour les non-immigrés).

Peu de ménages habitent des logements dits « non-ordinaires » Seulement 4% des ménages immigrés habitent dans des logements « non or- dinaires » (ex. maisons de retraites, établissements pour personnes handi- capées, habitations mobiles, etc.).

Cette situation est relativement compa- rable aux non immigrés dans les parties denses des territoires.

Les immigrés âgés se trouvent essentiel- lement dans des foyers de travailleurs, où résident surtout les immigrés d'origine maghrébine. A l’échelle régionale, ils ten- dent à se concentrer logiquement là où l’offre se développe, essentiellement dans le Rhône, puis dans l'Isère.

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Selon l’Ined, en 2008, le taux d’emploi des immigrés de 18-50 ans (part des actifs occupés dans l’ensemble de la population) est sans surprise plus élevé chez les hommes (en moyenne 81%) que chez les femmes (en moyenne 72%).

Selon l’origine, les taux d’emploi les plus forts s’observent chez les immigrés d’Es- pagne, d’Italie et du Portugal. Cela s’ex- plique en partie par un effet de structure : les immigrés en provenance de ces pays sont en moyenne plus âgés que les autres.

Pour les hommes, les taux d’emploi les plus faibles s’observent chez les descen- dants d’immigrés, en particulier les des- cendants d’immigrés d’Afrique subsaha- rienne (53%), d’Asie du Sud-Est (60%), du Maroc et Tunisie (61%), de Turquie (67%) et d’Algérie (69%), alors que le ni- veau d’emploi est nettement plus élevé chez les descendants d’immigrés des pays de l’Europe du Sud (Portugal (82%), Es- pagne et Italie (86%)) ou de l’Union euro- péenne (81%) et proche du taux d’emploi de la population majoritaire (81%).

FR

Le taux de chômage des immigrés en 2006 était de 18%.

RA

Pour les femmes, le classement selon l’ori- gine est quelque peu différent : ce sont les immigrées venues de Turquie et leurs des- cendantes qui ont les taux d’emploi les plus bas (un peu plus de 33%). Viennent ensuite les immigrées d’Algérie (48%), du Maroc et Tunisie (49%). Comme chez les hommes, les taux d’emploi les plus élevés s’observent parmi les descendants des immigrés en pro- venance des pays européens (Europe du Sud et UE 27).

En 2014, selon l’Insee 17,2% des immigrés sont au chômage contre 9,9% des Français nés en France. Le taux atteint 20,7% pour les actifs non ressortissants de l’Union euro- péenne.

En 2012, le taux d’activité des immigrés est de 68% contre 72% pour les non- immigrés ; et le taux de chômage (17%) était le double de celui des non-immigrés.

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Chômage et sous-emploi : les femmes et les jeunes sont les plus touchés

Au sein de la population migrante en âge de travailler, les actifs ayant un emploi prédominent et le taux de chômage est de 23%. La probabilité d’être chômeur pour un immigré tend à diminuer s’il habite les grandes villes ou les princi- pales agglomérations, et s’il se trouve être un homme.

40% de la population immigrée de 15 ans et plus sont considérés comme actifs ayant un emploi Selon leur situation par rapport à l’em- ploi, dans la population immigrée de 15 ans et plus (306 414 personnes) prédo- minent les personnes ayant un emploi (43%), suivis des retraités (22%). La part des chômeurs au sein de cette population immigrée en âge de travail- ler est de 13%.

Caractéristiques des personnes immigrées de plus de 15 ans selon leur activité et lieu de résidence en 2013

Dans l’aire métropolitaine lyonnaise, quatre immigrés sur dix sont des actifs ayant un emploi (cinq sur dix dans la ville de Lyon), et deux sur dix sont des retraités ou en pré-retraite.

(Source : Insee 2013)

Les non-actifs étudiants, personnes au foyer, et autres inactifs atteignent 23%, dont 6% sont des élèves, étudiants ou stagiaires non rémunérés.

Plus cette population immigrée en âge de travailler se localise dans les grandes villes, plus le nombre d’immi- grés ayant un emploi et le nombre d’étudiants augmente. Cette tendance s’inverse pour les retraités et les per- sonnes au foyer.

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Taux de chômage des immigrés de 15 ans et plus selon leur âge et localisation géographique en 2013 Les taux de chômage des immigrés selon les âges différent peu selon les échelles territoriales dites métropolitaines, mais les changes de trouver un travail se concentre dans les grandes villes.

(Source : Insee, RP 2013)

Le taux de chômage reste invariable territorialement, mais différent selon l’âge et le genre

A Lyon comme dans la Métropole de Lyon et l’aire métropolitaine lyonnaise, les taux et de chômage et d’activité des immigrés, 23% et 77% respectivement, restent invariables à la localisation rési- dentielle de cette population. Le nombre d’immigrés chômeurs dans l’aire métropolitaine lyonnaise est de 40 000 personnes (dont près de 24 000 dans la Métropole de Lyon, et un peu plus de 8 500 à Lyon).

Pour les femmes actives, tous âges confondus, le taux de chômage s’élève à 27% dans l’aire métropolitaine lyon- naise (+7 points par rapport à celui des hommes), et il est plus faible à Lyon, 24%, avec un plus faible écart avec ce- lui des hommes (+ 3 points).

Selon les âges, le taux de chômage chute de 40% pour les jeunes actifs de 15-24 ans et à 17% pour les 55 ans et plus. Cette diminution est de l’ordre de 2 points pour la ville de Lyon (38% et 15%).

Le taux de chômage des 25-54 ans reste dans la moyenne de trois terri- toires analysés. En ce qui concerne les femmes, le taux de chômage pour celles de 15-24 ans atteint 45% contre 37% pour les hommes. Pour les femmes de 55 ans et plus, le taux de chômage ne diffère que d’un point par rapport à celui des hommes (18% et 17% respectivement).

Ville de Lyon Métropole de Lyon

Aire métropolitaine de Lyon

15 à 24 ans 25 à 54 ans 55 ans ou plus

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Augmentation de l’activité des femmes et accentuation par un « effet agglomération » La population active immigrée se fémi- nise en raison de la féminisation de la population immigrée, du développe- ment des mesures facilitant le regrou- pement familial. Mais si la part des femmes immigrées de 15 ans et plus ayant un emploi augmente en général dans le temps, cette tendance se ren- force si elles habitent des territoires ur- bains denses et plus développés éco- nomiquement. Ainsi 36% des femmes immigrées en âge de travailler ont un emploi à l’échelle de l’aire métropoli- taine de Lyon contre 44% dans la ville de Lyon. En revanche, un fort écart de- meure avec les hommes qui ont un em- ploi à 50% et 51% selon le territoire.

Le taux de chômeurs ne varient ni en fonction du sexe ni de la localisation. Il reste stable à 13% ou 14%.

Taux de chômage des immigrés de 15 ans selon le genre et la localisation géographique en 2013 Les femmes immigrées en âge de travailler restent plus touchées par le chômage.

Le fait d’habiter une grande ville diminué très légèrement ce risque.

(Source : Insee, RP 2013)

Ville de Lyon Métropole de Lyon

Aire métropolitaine de Lyon

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En 2014, l’Insee observe que l’écart d’acti- vité entre immigrés et Français nés en France tient d’abord au diplôme. Les immi- grés sont en moyenne moins qualifiés que les personnes nées en France, pays où le diplôme scolaire compte plus qu’ailleurs pour trouver un emploi. 40% des immigrés de 15 à 64 ans disposent au maximum du brevet des collèges ou du certificat d’études primaires selon l’Insee, contre 26% pour l’ensemble de la population de cet âge vivant en France.

Mais, à niveau de diplôme équivalent, le taux de chômage des immigrés de- meure supérieur. 6,1% des Français nés de parents français titulaires d’un bac sont au chômage, contre 18% des immigrés non ressortissants de l’Union européenne, soit trois fois plus. Pour les titulaires d’une licence et plus, les chiffres sont respective- ment de 4,7% et 14,8% (données 2011).

Selon l’Ined, en 2008, le taux d’emploi des immigrés de 18-50 ans (part des actifs oc- cupés dans l’ensemble de la population) est sans surprise plus élevé chez les hommes (en moyenne 81%) que chez les femmes (en moyenne 72%).

FR

En 2013, selon la Direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale, sur presque 9 000 contrats d’ac- cueil et d’intégration, 55% étaient signés par des immigrés membres de familles françaises. 45% des prestations accompa- gnant les signatures concernaient des bi- lans de compétences et (ou) 28% des ins- criptions en formation linguistique.

RA

Selon l’origine, les taux d’emploi les plus forts s’observent chez les immigrés d’Es- pagne, d’Italie et du Portugal. Cela s’ex- plique en partie par un effet de structure : les immigrés en provenance de ces pays sont en moyenne plus âgés que les autres.

Pour les hommes, les taux d’emploi les plus faibles s’observent chez les descendants d’immigrés, en particulier les descendants d’immigrés d’Afrique subsaharienne (53%), d’Asie du Sud-Est (60%), du Maroc et Tuni- sie (61%), de Turquie (67%) et d’Algérie (69%), alors que le niveau d’emploi est net- tement plus élevé chez les descendants d’immigrés des pays de l’Europe du Sud (Portugal (82%), Espagne et Italie (86%)) ou de l’Union européenne (81 %) et proche du taux d’emploi de la population majoritaire (81%).

Pour les femmes, le classement selon l’ori- gine est quelque peu différent : ce sont les immigrées venues de Turquie et leurs des- cendantes qui ont les taux d’emploi les plus bas (un peu plus de 33%). Viennent ensuite les immigrées d’Algérie (48%), du Maroc et Tunisie (49%). Comme chez les hommes, les taux d’emploi les plus élevés s’observent parmi les descendants des immigrés en pro-

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