R UDOLF W ILLE
Sur la fusion des contextes individuels
Mathématiques et sciences humaines, tome 85 (1984), p. 57-71
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SUR LA FUSION DES CONTEXTES INDIVIDUELS
Rudolf
WILLE*
1. CONTEXTES ET TREILLIS DE CONCEPTS
Une
façon générale
pourreprésenter
des faits consiste à établir des corres-pondances
entreobjets
et attributs. On en dérive des conceptsqui
ont unestructure hiérarchisée par la relation
sous-concept/sur-concept.
Cette cons-truction peut être formalisée dans le
langage
ensembliste par les définitions suivantes(cf.
Wille[9]) :
on ditqu’un triplet (G,M,I)
est un contexte, où Get M sont des ensembles et I une relation entre G et M ; les éléments de G
(resp.
deM) s’appelleront objets -
resp.attributs,
etgIm
sera lu"l’objet
g a l’attribut m". Pour tout A e G et B ç G, on définit A’ : = {m t M
1 gIm
pour tout g EA},
B’ : =
{g
EG ~ 1 gIm
pour tout m E B}.On
appelle
alors unepaire (A,B) concept
du contexte(G,M,I)
si A ç G, B c M, A’ = B et B’ = A ; c’est-à-dire que A -resp. B - peuvent être entendus commeZ’extens2on -
resp. la compréhension -
déterminant le concept. Notonsl’ensemble de tous les concepts de
(G,M,I). Enfin,
la hiérarchie des concepts est donné parpour et
(A2,B2)
de~(G,M,I),
cequ’on
litII(AIIIB1)
est unsous-concept
du
sur-concept (A 2’ B 2 )".
L’ordre ~ constitue un treilliscomplet
sur~(G,M,I)
qui
estbaptisé
treillis deconcepts (aussi
treillis de Galois par Barbut[2])
et noté
~(G,M,I).
* L’auteur a bénéficié de
l’hospitalité
du Centre deMathématique
Sociale del’E.H.E.S.S.
(Paris)
lors de l’élaboration de ce travail. Sonséjour
a étéfinancé par l’Office Allemand
d’Echanges
Universitaires(DAAD).
Il tient àremercier
spécialement
M. Vincent Duquennequi
l’a assisté dans la rédaction définitive de ce travail.Dans ce texte, on discutera comment divers contextes
(G ,M ,I )
s s s(s
ES)
qui
décrivent descompréhensions individuelles,
peuvent être fusionnés raison- nablement. Ces contextes peuventreprésenter,
parexemple,
les résultats d’unquestionnaire.
Que seront lesobjets
et les attributs du contexte fusionné ?Bien
qu’un objet puisse
être commun àplusieurs
contextes, son appartenanceaux différents contextes individuels le divise en différents
objets
individuels.Donc, pour le contexte
fusionné,
on choisira U Gs
x
{s}
comme l’ensemble dessES s
objets
et de même UM
x {s} comme l’ensemble des attributs. Laquestion
sES
essentielle reste comment construire la relation I entre ces
objets
et cesattributs individuels.
La détermination de I sera
dépendante
de la structure fondamentale dérivée des contextes, à savoir les treillis de concepts,(G
-,M
s s s,I ) (s E S).
Onpourra reconnaître les contextes dans les treillis de concepts par des
applications qui
ont lapropriété :
(v.
Théorème1.2)
On supposera
Gr = G
etM - M
pour toutepaire
r,sE S ;
dans le cas où onn’aurait pas ces
égalités,
onélargirait
les contextes à( sES S sES s s
UG ,
UM ,I )
(s E S).
Pourfusionner,
l’idée suivante est essentielle : pour toutobjet
g -resp. attribut m -, les concepts
a s g
-resp.a s m - (s
E S) composeront un concept du contexte fusionné décrit par ag : =(a s g) s -
resp. am : = *On
regardera
le treillis de concepts du contexte fusionné comme le sous-treilliscomplet
Tengendré
par ces éléments ag et am dans leproduit
direct formé par les -,1)(s E S).
De cettemanière,
la relation I estdéterminée,
maiss s s
il faudra travailler pour l’obtenir
explicitement.
Notons certaines
propriétés
de la fusion. Tout treillis4 (G
- sM
s,1 )
spourra être retrouvé comme une
image homomorphe
de T où les éléments ag -resp. am -
correspondent
auxobjets -
resp. attributs - de(G s ,M s ,1 s ).
T est leplus petit
treillis avec cettepropriété.
Lorsque les contextes individuels sontégaux,
T estisomorphe
à tout£ (GS51msllis)
--(s
E S). Par contre, si T est les s s
produit
directentier,
les contextes individuels sontcomplètement indépendants.
Avant
d’analyser
leproduit
sous-direct T, onrappellera
des résultatsfondamentaux concernant le treillis de concepts pour faciliter
l’approche
desparagraphes
ultérieurs.Premièrement,
onrépétera
sans démonstration desrésultats sur la
correspondance
de Galois associée à un contexte (CF. Birkhoff[41
Barbut et
Monjardet [3]).
PROPOSITION l.l.
Pour un contexte on a
Rappelons qu’un
sous-ensemble D d’un treilliscomplet
T estsupremum-dense (infimum-dense)
siT = (V XIX -
D }xix
ç D } .Le théorème suivant se trouve en substance dans Banaschewski
[1]
et Schmidt[6] ;
il sera formulé dans les termes de Wille[9].
THEOREME 1.2.
Soit
(G,M,I)
un contexte. Alors est un treilliscomplet
ayant ses infimums et supremums décrits parRéciproquement,
pour un treilliscomplet
T, on a T # si et seulement si il existe desapplications y :
G ~ T et p : M ~ T telles queyG est
supremum-dense
dans T, pM est infimum-dense dans T, etgIm
~ yg # PM pour toutgEG
et mEM.Démonstration. Il est clair que ; est un ordre sur Soient
(A.,B.)
J J EA cause de la
proposition 1.1.,
pour tout kEJ. Donc
pour
tout j EJ
Cela vérifie
l’égalité
pourl’infimum ;
pour le supremum, même démonstration.Soit alors (P un
isomorphisme
de~6- (G,M,I)
sur un treilliscomplet
T. On définitdes
applications
y : G + T et p : M + T par yg :=1p((g)", {g}’)
pour toutgEG
et ~m : = (p({m}’ , {m}")
pour tout m E M. Comme A =Ufg}" -
resp.gEA
pour tout est
supremum-dense
dans T -resp. pM est infimum-dense dans T-. De
plus,
Inversement,
soit T un treilliscomplet
et soient y : G -~ I et p : M -~ T desapplications
ayant lespropriétés
désirées. On définit uneapplication
de
àÉ(G,M,I)
dans T par1P(A,B) : =
V y A pour tout(A,B)
EIl est clair que cp est isotone. Pour X E T, on définit YX : =
X}, pml.
Comme yG estsupremum-dense
dans T et pM est infimum-dense dans T, Vy{ g
E X} = X = 11~ {m E Donc, en vertu del’équivalence gIm
b ygjvm, YX est un concept de(G,M, I)
X pour tout X E T.Evidemment, (A,B) ~Y
pour(A,B)
E~(G,M,I) ;
commeyg VyA ~ pm entraine
glm,
on a de même(A,B) = Y
Deplus, Y
est isotone. On peut donc résumer en disant que cp est unisomorphisme
de~ (G M I)
sur Tet cp
1 = ’Y.2. CONSTRUCTION DE PRODUIT SOUS-DIRECT
Le résultat de base est que si l’on se donne les
images
d’une famille degénérateurs
d’unproduit
sous-direct par leursprojections,
sur les facteurson peut construire ce
produit
sous-direct. Pour discuter cetteconstruction,
il convient de définir la notion de P-treillis
complet.
Soit P un ensembleordonné,
avec certains supremums et certains infimumsdistingués,
et soit aune
application
isotone de P dans un treilliscomplet
Tqui
respecte lesopérations distinguées.
Si T estengendré
par aP, lapaire (T,a) s’appellera
un P-treillis
complet.
Soient(Tl,al)
etT2,a2)
des P-treilliscomplets,
unmorphisme complet (p
deTl
1 dansT2
est unP-morphisme si cp al - a2. (Tl,al)
et
(T2,a2)
sontisomorphes si west
unisomorphisme
entreT1
etT2 (cf.
Wille
[7]).
soit 1:11
une classe de treilliscomplets
tellequ’il
existe un ensemblede
représentants
des classesisomorphes. -C
P dénotera la classe(catégorie)
des P-treillis
complets
dont le treillis estdans C (et
desP-morphismes
entre ces P-treillis
complets).
Pour(T,a)
E(T,a)
est la classe des PP-treillis
dans À isomorphes
à(T,a).
P dénotera l’ensemble de tous les~ P P
(T,a)
avec(T,a)
_ P E existe unP-morphisme
de(Tj,aj)
1 1 dans(T ,a ),
2 2on définira
N
PROPOSITION 2.1.
(o~ P, ~)
est un ensemble ordonné.Démonstration. Il est clair que la
relation g
est réflexive et transitive.Soient des
P-morphismes.
On définit 1 contient l’ensemble
et S est évidemment un sous-treillis
complet
deTlxT?
Comme
Tl
estengendré
parDonc est
également antisymétrique.
THEOREME 2.2.
Soit
éifermé
pourl’opération
deproduit
sous-direct indicé par l’ensemble I.Pour
(T,a)
et(T.,a.) (i
EI) de cCp’
les conditions suivantes sontéquivalentes:
i i P
(i)
Il existe unisomorphisme (p
de T sur unproduit
sous-direct desTi (i
EI)
avec cpap -
(aiP) iEI
pour tout p E P.__ ,..,
(ii)
est le supremum des(T. a.)
1 1(i
EI)
dans( , ) .
P((iii) (T,a)
est unproduit
des(T.,a.)
i 1(i
EI)
dans lacatégorie £p.)
CD P*Démonstration.
(i) + (ii) :
SoitTT.
laprojection
duproduit
direct desT.
.
J
.
1
(i
EI)
sur T.. J AlorsJ
est unP-morphisme
de(T,a)
dans(T . ,a . ) ,
J J et(T,a)
estun
majorant
commun des(T.,a.)
i 1(i
EI).
Soit(U,fl)
un autremajorant
commun ;il y a donc des
P-morphismes Y.
1de dans(T.,a.) (i
EI).
On définitS : =
T 1 ’y iu
pour Pour et(u,t 2 )
deS, on a nécessairement
t 1
=t2 car 7r.(pt- pour
tout i E I ;S est donc une
application
U ~ T, et c’est deplus
unP-morphisme
de dans(T,a)
parcequ’il
contient l’ensemble E P} etqu’il
est un sous-treillis
complet
de UxT. La condition(ii)
est donc vérifiée.(ii) ~ (i) :
Soit U le sous-treillisengendré
par les éléments(aiP)iEI
dans leproduit
~ direct desT.
i(i
EI)
et soitap : = (aip)iEI
i i I pour p E P.Comme
(U,S)
est unmajorant
commun des(i
E1),
il existe unP-morphisme
1. 1
Y de dans
(T,a).
Pourchaque P-morphisme G’.
i i ide(T,a)
dans(T.,a.) (i E I), 4jap = a.p = 7jflp (p
EP) implique
que 7r. pour tout i E I. D’où1 1 1 1 1.
Y est un
isomorphisme,
et il suffit de1-1
cequi
achève ladémonstration.
Ce théorème clarifie la nature d’un
produit
sous-direct en le caractérisantcomme une "fusion minimale" des
facteurs,
mais n’aide pas à le construire effectivement. Il estgénéralement
très couteux del’engendrer
dans leproduit
direct par les
opérations
supremum et infimum(comme
d’ailleurs toutegénération
de
sous-treillis.par
les deuxopérations.
On vadévelopper
une méthode pourpouvoir l’engendrer
avec une seule des deuxopérations (cf.
Wille[8]).
PROPOSITION 2.3. Soient
Tl
etT2
des treilliscomplets. Lorsque
T est un A-morphisme surjectif
deT1
I sur1T2e
il lui est associé unV-morphisme injectif
T deT
dansT
par T : = AT-1
y(y
ET ) .
Démonstration.
Puisque,
pour tout y ET2,
on a y, 1 est uneapplication injective
deT2
dans Pour X çTl,
il on a Ensuite etTTTX - TX
(x
ETl) impliquent TVTX - TVTITX i VTTX.
Donc
TVTX - VTTX,
et T est unV-morphisme.
On
appelle
une famille demorphismes complets
Ti: T -~Ti (i E 1)
entre treilliscomplets séparante
si toutepaire
x + y de T, il existe i E I avec iTiy.
1Rappelons qu’un
sous-ensemble D estsupremum-dense
dans un treilliscomplet
Tsi T = D}.
PROPOSITION 2.4.
Soit
T. :
i T -T.
1(i E I)
une familleséparante
demorphismes complets
entretreillis
complets ;
alors l’ensembleG(Tili
i -iEI) : -
E T et i EIlB{D}
est
supremum-dense
dans T.Démonstration. Soit x E T tel que x 4 E I}. Il existe alors
m i -
j
E I avec avec T.x *J iX
J"i i
E E 1} = Il =V{T.T.T.xli j-i i
E E 1} = Il = T.xJ ix (car (car
T.T.T.=J J 1 J
T. etetx, pour tout x E
T) ,
cequi
est une contradiction.Donc x = E Il pour tout x E T.
-i 1
Pour un
produit sous-direct,
la famille desprojections
est évidemmentséparante,
et la
proposition
2.4. en décrit alors un ensemblesupremum-dense.
Si l’on sedonne les
facteurs,
que faut-il se donner deplus
pour construire cet ensemblesupremum-dense
et donc leproduit
sous-direct ? Du faitqu’un isomorphisme (p
de T surun
produit
’ sous-direct desT.T
i i(i E I)
est défini par wx : =(Tix) iEI
IEI(x ET),
on montrera
qu’il
suffit de connaitre lesV-morphismes T.T.
J deT.T
i dansT.T
j(i,j
EI).
Pour lescaractériser,
il faut examiner la construction d’unproduit
sous-direct par une famille
quelconque
deV-morphismes
entre ses facteurs.Soient
T.
i(i
EI)
des treilliscomplets
et soientT.. :
J1T.
i-Tj
J(i,j
EI)
V-morphismes
satisfaisant les conditions suivantes :(1) T..
est l’identité pour tout i E I.11
(2) ki*
1 pour touttriplet i, j ,k E
I.J J 1
PROPOSITION 2.5. J1 E
I) : =
J1J
ET.
1 et i E estsupremum-dense
dans leproduit
sous-directS(ï..ji,j
J1 EI)
desT.(i
1 EI)
engendré
par EI).
J1 Démonstration. Comme
Tiix -
x pour tout i E I et xE Ti,
la fermeture de11 " 1
G(T..li,j
J1 EI)
par A et V dans leproduit
direct des T. 1(i
EI)
est unproduit
sous-direct. Soit
T.
i laprojection
de S J1 EI)
surT.
1(i É I) ,
etsoit
T i
--1 leV-morphisme
deTi
1 dansS(T.. li,j
J 1 EI)
défini parT i X : =
-1 J 1 J(x ET.) .
1 Notons queT i Tit4t
-1 1 pour tout t E G(T.. /i,j
J1E T)
etT . T . x -
i-i x pourtout x
E Ti,
i cequi
s’obtient(respectivement)
par -i i J JTiTlkx
-i 1 =(T’kx)’EI a cause de (2) et
parTiTix =
J 1 1 J J J 1-1 1 J 1 J 11
à cause de
(1).
SoientE (r
ER)
des sous-ensembles deE I).
r J1
Montrons que A
VE est
aussi le supremum d’un sous-ensemble deG(Tjili,j E I).
rER ~ J 1
Il est clair que
ce
qui
achève la démonstration.PROPOSITION 2.6.
Soit
T i
laprojection
deDémonstration. Soit En vertu de la
proposition 2.5.,
il existe K ~ I et une famille
THEOREME 2.7. Soient
T. :
i :(T,a) - (T.,a.)
i(i
EI)
desP-morphismes
entre des1
P-treillis
complets.
Si(T,a)
est le supremum des(i
EI),
alorsi 1
T. T.
est leplus grand
desV-morphismes 6 : Ti
1 T. J tels que 1 a.pJ pour tout p E P(i,j
EI).
Démonstration. Soit
L..
J 1 l’ensemble de tous lesV-morphismes 6
deT.
i dans T.Jtels que ’ a.p pour tout p E P
(i,j
EI).
Comme T.T.a.p = T.T.T.ap1 J " ~ j -i i j -i i
T.ap = a.p
(p
EP),
on aT.T. ~ L...
Il existe uneplus grande application
J J J -i J 1
1 1
ji..
J dansY- ji
donnée parMontrons d’abord que la famille satisfait les conditions
(1)
etJ 1,J
(2).
Soit S. : = {x ET. 16..x =
x}(i E I).
Comme L.. contient l’identitéi i 11 11
de
T.,
on a6..x g
x pour tout x E T. ; enparticulier G..a.p =
a.p(p
EP).
i 11 i 11 i 1
Pour cette raison S.. Pour S. contient VX et AX car é..VX =
11 - i i 11
VX et AX = AX.
Alors,
S. est un sous-treilliscomplet
11 11 11 ~ ~ i "
de
T.
i et, parcequ’il
contient un ensemble degénérateurs
deT.,
1 on a doncS. =
1T. ;
1 c’est-à-dire que(1)
est satisfaite J J -Lk.’
K1-(2)
sevérifie immédiatement. En vertu des
propositions
2.5. et2.6.,
cela caractérise leproduit
sous-direct E I) desT. (i
E1)
et, pour lesprojections
J1 1
b. de E I) sur T.
(i
EI) ,
on aG.. = 6.6. (i,j
E I) . Construisons1 J 1 i ’ J 1 J -1
une
application injective
de E I dans T avec s = pourJ 1 i 1
tout s soit Ys :
On obtient
donc
Alors,
pourl’isomorphisme 1P
défini parT contient S comme sous-treillis
complet. Mais,
pour toutdonc (puP 9-S. Pour cette raison T - S et
(p
1 = Y. Comme,
d’après
laproposition
pour toutOn peut résumer la méthode pour
engendrer
leproduit
sous-direct avec seulement le supremum(dualement
avecl’infimum) :
si(Ti,ai)
sont des P-treilliscomplets,
i 1
. déterminer
r ..
comme leplus grand
desV-morphismes
1pour tout
. former l’ensemble
.
engendrer
T : et définir a : P ~ T parpour tout p E P.
est un P-treillis
complet,
et(T,a)
est le supremum des est-à-dire que T estl’unique produit
sous-direct desT.i
1engendré
par aP.On illustrera cette méthode par un
exemple
avec deux{1,2,3,4} -
treillis :3. FUSION DES CONTEXTES
Pour
fusionner,
on peut supposerqu’on
a des contextesr : =
s(G.M.I )
s(s
ES)
(v. paragraphe 1).
Ondéfinit,
pour éviter desambiguités,
pour tout pour tout
Soit P : = G U M, et soient a
s g : =
pour g E G eta m : =
s pour m E M(s E S) . Alors, ((r ),
- sa )
s(s E S)
sontdes P-treillis
complets
en vertu du théorème 1.2.D’après
le théorème2.2.,
on peut les fusionner par le supremum en un P-treillis
complet (T,a).
Onconstruira maintenant un contexte dont le treillis de concepts est
isomorphe
à T. Pour cela on utilisera les
V-morphismes 9 sr : .(r ) -
sr - r -(r )
s(r,s
ES)
analogues
à ceux discutés auparagraphe 2,
oùG sr
est leplus grand
desV-morphismes 6 (r )
- r2Î(r )
- savec 6 a p $
sr ra p
s pour tout p E P. Pour toutepaire
r,s E S, on définit une relationIrs
entreGx{r}
etMx{s}
parComme ë
est l’identité dess
Alors,
le contextefusionné
desrs(s E S),
noté est letriplet
(G
x S, M x S, UIrs) ;
deplus,
pour tout g E G, on pose ag concept de- -,
avec l’extension E S~" et, pour tout m E M, on pose am
concept de avec la
compréhension f (m, s) 1 s E S l "
.THEOREME 3.1.
est un P-treillis
complet qui
est unreprésentant
du su-premum des si
Tr
est leP-morphisme
deDémonstration. Soit T le
produit
sous-direct des(r )
- s(s
ES)
construitpar la famille
( )
ES comme dans leparagraphe
2. On définitsr
r,sES
Comme
a m
= V{a
pour tout m E M,l’image
de y estsupremum-dense
dans T
d’après
laproposition
2.5. T pourra aussi être construit dualement par desA-morphismes 6sr (r,s
ES)
cequi
définiral’application
p : M x S - T avec =
(d sr etrm)
ES dontl’image
est infimum-densedans T. Si l’on prouve
(g,r) 1 (m,s) y(g,r) p(m,s),
on aura unisomorphisme Y
de T suren vertu du théorème
implique
immédiatementPar
contre, É sr a r g 4 a s m entraine,
à cause dela
proposition 2.6.,
et en notant6 n
laprojection
de T suron en déduit pour tout
Alors, l’isomorphisme Y
faitcorrespondre
auxgénérateurs
deT des
générateurs
de à ; enparticulier,
pour tout g E G resp. am pour tout m E M. Cela achève la démonstration de la
première
assertion du théorème. CommueLe théorème
justifie
le terme de contexte fusionné. Mais il pourra être incommode de travailler avec cette définition. Il faut une méthode pour déterminer la relationl rs
sans avoir à connaitre les treillis de concepts .(r )
- r et(r
-).
s Pour cela onanalysera
la connexiongénérale
entre lesV-resp. A-morphismes
- 1 1 dans(G2,M2,I2)
2 2 2 et les relationsI ç
G1x M2*
Onappellera
I une liaison de(Gl,ml,i1)
vers(G2,M2,I2) lorsque
pour tout g E
Gil {m
EM |gIm}
est unecompréhension
de(G ,M ,I )
et, ’ pourtout m E
M2’ {g
E est une extension de On utilisera lesabréviations
A2 : =
{m EM2IgIm
pour tout g E A}(A ç GI)
et1 )
1
B : - { g
EG I gIm
1 pour tout m E B}(B ç
-FI ).
2PROPOSITION 3.2. Pour I ç
GlX M2,
les conditions suivantes sontéquivalentes : (i)
1 est une liaison de(ii) L’application °1
définie par pour toutest un
V-morphisme
depour tout
(iii) L’application 61
définie par pour tout est unA-morphisme
depour tout m E
Démonstration. parce que les
sont des
compréhensions
de doncComme 6r
estisotone,
alors
A,
ç 1 pour tout k E K et,d’après
laproposition 1.1.,
,Comme 1
est une extension de
d’où m On obtient donc
c’est-à-dire
que 61
est unV-morphisme
deSoit g E
G1 ;
il est clair que{g} 112
S{gl2.
Pour m E{gl2,
l’extension1.
( donc m E (g}112
et l’on a bien (g}112
= (2
fm} 1
contient{g}11,
donc m E{g} 112
, et l’on a bien{g} 112
={9} . 2
que est une
compréhension
de pour tout g EGI.
° Soit m EM 2°
En utilisant { on déduit
donc
(ml
est une extension de(i)
b(iii)
se montre dualement.PROPOSITION 3.3.
Les liaisons de vers
(G2,M2,I2)
sont stables pour l’intersection.Démonstration.
est une
compréhension
de(G2,M2,I2)
car l’intersection descompréhensions
est aussi une
compréhension. Dualement,
pour mest une extension de
Il).
THEOREME 3.4. Soit le contexte fusionné des contextes
Alors,
pour tout spour toute
paire
r,s E S,Irs
est laplus petite
des liaisons I desatisfaisant la condition suivante :
Démonstration. La
première
assertion est évidente. Soit r,s E S, etsoit 3
l’intersection de toutes les liaisons I de(G
x{r},
M x{r}, I )
rr vers(G
x{s},
M x{s}, I )
satisfaisant la condition(*). D’après
laproposition
ss
3.3., 3
est aussi uneliaison, qui
satisfait(*).
En vertu de laproposition 3.2.,
un
V-morphisme Éde À(1 )
- dans(r )
est donné par6(A,B) = (C,D) :
= br - s
Comme
glsm implique (g,r) D (m,s)
à cause de(*),@on
a s g.
Pour m E M, on a(g,r) D (m,s)
pour tout g E à cause de(*),
d’oùa
m.
On a doncprouvé
Enconséquence,
pour tout g E G,r s sr
de la
proposition 3.2., Irs
est une liaison de(G
x{r},
il x{r}, Irr)
vers
(G
x{s},
M x{s}, Iss).
On vérifie aisément queIrs
satisfait(*).
Donc rs ce
qui
" achève ladémonstration.
,Finalement,
on illustrera la fusion des contextes par unexemple simple.
Imaginons
que lesparticipants
d’uncolloque
soientinterrogés
sur leurspréférences
quant auxlangues,
et quel’on ait
obtenu lesréponses
suivantes :On pourra les
représenter
par les contextes suivants(des
échelles deGuttman) :
En utilisant la caractérisation du théorème
3.4.,
on déduit aisément lecontexte fusionné :
Le treillis de concepts du contexte fusionné a le
diagramme
de Hassesuivant :
Dans le
diagramme,
les marques encercléesindiquent
lesgénérateurs
ap(p
EP) ;
les autres marques dénotent lesimages
resp. desobjets (g,r)
resp. des attributs(m,s).
LesP-morphismes Tr
pourront être déterminés aisément en vertu deségalités ar = Tra.
Du treillis de concepts,on peut tirer
l’interprétation
que lesparticipants
voient leslangues
formantune échelle non-orientée :
Français - Anglais -
AllemandCela rend visible une
parenté
entre la fusion des contextes individuels etla méthode
"unfolding" (cf.
Coombs[5])
que nous discuterons ailleurs.Enfin, lorsqu’on
veutanalyser
si un contexte donné est la fusion d’autres contextes,on peut utiliser la méthode de
décomposition
sous-directe décrite dans Wille[10].
BIBLIOGRAPHIE
[1]
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undErweiterungen
vonQuasi-Ordnungen",
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