•
MOUVEMENT NON
PERMANENT DES LIQUIDES, t35
. W 48
NOT.E
sun LA
THÉORIE DU MOUVEMENT NON PERMANENT DES LIQUIDES
El' sun
1Son applination :à la p.:ropagati:oll ..deS' ernes .des riviéres.
'Par M.
KLElTZv inspecteur
g6néra1 dog ])Cmts etchnussèes.
'(1.) Lorsqu, un cours d'eau -est·en mouvement permanent, sa surface libre conserve ooe
formeinvariable, abstraction faîte des petites ondulations périodiques qu'elle présente ; mais lorsque le cours d'eau est en crue,
sa.surface libre change à chaque instant: il y a alors monvem.ent non per
manent. Pour résoudre lln gr an d nombre de problèmes d'hydraulique, notamment
ceuxque soulèvent les études sur les inondations, la connaissance des principes qui régissent ce mouvement varié est indispensable. La science n'est pas
assez
avancée, à la vé.rité� potu· en donner une théorie
rigou ...reuse dans tous ses détails; ruais une méorie approximative, suffisante pour justifier des formules pratiques, offrirait déjà.
une utilité très-réelle,
uefüt-ce que pour fournir un p oint de départ à. des investigations plus. étendues et plus
exac t e s.
J'ru fait
àce sujet quelques J:echerches dO'nt je viens �
poser sommairement les résultats principaux (*) .
(*) Ces recherches remontent pour la plupart à !'.époque où
j'étais chargé,
comme ingénieur en cher� du service spécial tin ·Rhône. A près .l'inondation de 18S6, nousavons
eut mes ·collaborateur$ et mo1, à traiter un grand nombre de questions sur la propagatlon des crues,.tfnnales des P. el C/t., s•
sêrie,
1• ann., s•cah. hltu.
TOX!> nv. to. --·--
•
•
1
�4
1.lÉMOli\BS ET DOC(JMENIS.(2) Dans un courant liquide quelconque, pourvu que son mouvement soit régulier, on peut conceyoir, à. un in
stant donné, un: faisceau de trajectoires dont les tangentes donnent, en chaque point, 1a direction de la vitesse d' écou
lement. On peut en outre imaginer qu'au même instant, on coupe le courant par une infinité de sections transversales dont les éléments soient sensiblement normaux aux trajec
toires (*).
Com;idérons une tranche ABA�' (Pl. 15, fig. 1) comprise
entre deu:t sections infiniment rapprochées w etw: et prenons dans cette tranche
unélément de volume quelconque, ayant, sw· les sections, des facettes Bw et owt, et dont les facettes longitudinales sont engendrées par des éléments de trajec
toil'es.
Aun instant donné., toutes les forces qui sollicitent cet élément doivent être en équilibre dynamique. Ces fol·ces sont la gravité, les forces moléculaires et la force d'inertie.
Les forces moléculah·es qui agissent sur toutes les molé
cules contenues dans un élément de volume Sv, de forme quelconque, ont une l'ésultante qui est égale et directement opposée à. la résultante des forces duE'S à. la gravité et
à.l'inertie, et qui passe, par conséquent, par le centre de ftgure de l'élément� Les force.s moléculaires peuvent être
sur les eft'ets des endiguements et des réservoirs de retebue, ainsi que le constatent les documents qui ont été fournis à l'adml
nîstratfon pour les études sur les inondations dans le bassin du
• R,htme. Pour cela il fallait avoir au moins des notions générales de }a tMorie du mouvement non permanent des Uquldes.
(•) 11 n'existe pas, en général, une famille de surfaces normales à un faisceau do lignes à. double courbure; mals on peut toujours
disposet• les éléments superficiels des sections dont 11 s'agit,
de
manière que cette condition soit remplie approximativement.
D'ailleurs si un élément tiro est rencontré obliquement par la direction de la
vitesse
V, il suffit d'imaginer que cet él
ément
soit remplacé par sa projection normale à la trajectoire. Celle-. cl faisant un angle " avec Ja normale de l'élément. le filet Ji ..
qui de correspond�nt a pour section droite cos cûl(l), et pour déb
i
ttq:::::
V cos a:8(1) = vôw, la composante de la vitesse suivant la nor- . male de la section étant désignée })ar v,.•
1\IOUVBMBNT NON
P1U\MANENT DES LIQUIDES. 155
r
a )?
portéesà
l'unité superficielle; on les
appellealora forces élastiques.
La résultante des forces- élastiques qui s' exercent sur un élément plan� infiniment petit, mené en un poi
nt
quelconque M du milieu liquide� se décompose en une force normale, ou pressionN,
et en une force tangentielle, ou force de g1issement
T.
On sait que la somme des pressions N (rapportées à l'unité superficielle}
qui
sexercent sur trois éléments orthogonaux menés par le même point est constante, quelle
que
soit l'orientation de cesé
lément
s. Le tiers de cette somme constitue la pressi
on moyenne -P,
au point consid�ré. Je regarde comme positives les fot·ces élastiques appliquées sur un élément plan du cOté des coordonnées positives et dirigées dans le sens de ces eoordonnées. - Dans un liquide soumis
à
des pressions extérieures, commela pression atmosphérique, les pressions in tél'ieu!'es sont par conséquent négatives, et c'est pour cela que la pression moyenne
P
doit être affectée du sign
e -. Cette pression est une fonction qui, à un instant quelconque, a une valeu;-
déte
rminée �n chaque poi
nt
de respace, mais variable d'un pointà
un autre.Par
le point qu
elconqu
e M, menons trois axes coordonnés orthogonaux,
Ms, Mq
etMr,
dont le premier est dirigé suivant1a
tangente de la trajectoire.La
pression moyenne appliquée extérieurement à toutes les facettes de l'élément de volumeov,
donne lieuà
une résultante dont les composantes, rap
p
ortées à l'unité de volume, sont,suivant
lesaxes coordonnés:
•
dP clP dP
- -, - -, - -.
ds dq dr
La densité du liquide étant désignée par
p,
ces f01·ces, rap ..portées à l'unité de masse, sont:
1
dP
tdP
- -
p ds
- , - -p dq
- ,1
dP
- - -
p dr·
•
'
' 1 1 1
106 MtMOlRE�
El.OOC.Ul\fE�TS.
En ret.J:nncbant
ces
mêmes forcesrt;spectivemeDt
des composantes, de
la
résultante de toutes.les forces·
molêculaires, il reste les composantes d'une force que j'appelleforce
moléculaire dynamique.,.
pour indiquer qu'elle n'existe pas dansr
état de repos et qu'elle se produi
t seulement dans l'état de mouvement. Il importe tontefois
de remarquer que, dans ce derni
er \}tat, lapression
moyenn
e n,' estpas
égale
à. 1�
pression. hydrostatique correspondantà r état
de repos
:
ce serait la pression hydrostatique dans unétat d'équilibre
fictif oùr
on ajouterait aux forces eitérieuresles
forces
moléculaires dynamiqueset les fol·ces
d'inertie.Je désigne les composantes de ln force moléculaire dyna.-.
mique ;rapportées
à
l'unité . de masse, par f., .f" " et f
,.,
ensorte
que la. résultante de toutes les fore� moléculaires
aura
pour composantes
(*) :
r
'dP
J:dP
1dP
- p ds + f,
'- p dq + 1'1
�-�dr+(... .
(•) Je J;�nvole
pourde
plus li.mples explie:J.:tions aux§§ 23,S4, 45 et 46 de mon mémoire. du So
mai t86G, ·intitulé : Étude su1· le$(o1·cesmoléculaires dans les liquides en mouventent
(Dunod,
éditeur}.Je
rappellerai q
ue lesforces élastiques Net
1' so n t
exprimées parl
es
formules suiYantes,qui
ont ètétroatées pour
lapremière
fois
par Poisson ou
par Navie
r.,et dont j'al donné
unedémonstra
tion
nouvelle.Si
l'on
considère. un parallélipipède él
émentaire dx, dy� dz, etqu'on
désigne' pa.r tt,
v, wles
composantes de Ia vitesse Vsuivant les
axescoorùonnés, l-es presslons sur les facettes perpendicu
laires
au
x. x, y, �$ont respectivementexprimées pnr:
dtt P dv
P ,dw.
l.'l1=-P+M{lï; N2=- +��dY
N3=- +2edy'Les forces de
glissement perpendiculaires aux œ, !1, z sont expri- ' mées pat':Tr��(�+��) T�=-t(�+�) 1'3=E(�+�)·
L�
coefficjent
t est unefonction qui, en chaque point du liquide,
a une
v
aleur indépendante de
la directiond
es
axescoordonn6s,
mals q
ui varled'un point
à un
autre.•
MOUVEMENT
NON.
PERliAl'mN't DES LIQUID.ES. 107 En considérant la pression moyenne à part, comme je viens dele
faire, on décomposela.
pre
ssion totale qui s'exerce sur un élément plan quelconque, en deux parties:la p
r
es
sion moyenne ·et la pression complémentaire ou dynamique qui n' apparatt que dansf
éta.t demouvement.
Je représente parI.
Iq
et J,., les composantes de la. forced'inertie,
rapportées anssi àl'unité
de masse.Dans le mouvement non permanent, un élément de masse pôv qui parcourt une di
s t
anceds
dans le tempsdt,
pourpasser de la section Cù dans la section. infiniment voisine,
' ·
1 l'
· d ·du d
n acqu1ert pas seu ement accrmssement e VJ.tesse
ds s,
comme �i en chaque. point
la vitesse.
était const�te�mais
encore raccroissement
fe ( v+ � ds) iU que la vitesse a
acquis au bout
du
temps dt
au point rencontré dans lasection ù'aval. Comme
�(� ds) dt est un infiniment petit
du second ordre, l'accélération totale suivant la
trajectoire,
l'apportée à l'unité de temps, est exprimée par:
��+� ds d' dt
.On
a d
on
c:
ou hien par
v.a:;+dt dv dv
Quant aux composantes de la. force d'inertie perpendi
culairement à la trajectoire, ce sont les composantes: de la force centrifuge.. Elles .sont exprimées par :
I =-·- et 11
Rv�
tt
Nous sommes maintenant en mesure
œ
établir l'équation•
'
•
•
..
J\l�MOll\ES El' DOCUMEJ:iTS.
de l'équilibre dynamique des forces auxquelles sont soumis tous
Jes
points matériels de l'élément de volumeSwds.
Le travail de chacune de ces forces se réduit à celui de
sa composante parallèle
à
l'élémentMM'
dela
tangente de la trajectoire passant au point M.Les composantes de la gravité étant désignées par
g, gq et g,.,
la somme des travaux de toutes les forces, pendant le lempsdt,
a pour expt·essîon:
8wds (u -!.�dp
• p 8+f +I
• •) xvdt.
Cette somme doit être nulle. En divisant par
vdt,
et enremplaçant I, par sa valeur indiquée ci·dessus, on a, pour la somme des projections des forces sur MM':
8tt>ds fg Ll
1_!_ �-
pds ft!::.. +v� \dt ds ) + r]=o. 1 (l)
. .
Menons par l'élément M?t1' un plan vertical qui coupe les sections w et
w'
suivant les lignes AllB et A'M'B qui, en chacun de leurs points, rencontrent normalement les trajec
toires.
Si l'on néglige l'action de la force centrifuge, suivant les tangentes de
la
ligneAM,
laquelle est três�minime pow•peu que les rayons de courbure de la trajectoil'e soient grands, on a, en cb.acun des points de cette ligne :
1
dP
gr�--d +fr=o.
p ,.
En désignant par
ô,-
les éléments de longueur mesu1·és sur la ligne.Ai\1,
et par A la pression atmosphérique, on a :�M gltr-. �(P-A) + "'-" M {,.8r = o,
A
p�A
M' M'
� g' 8r' - : (P'- A) + � f 8r' =o.
�A'
r p· "'- Al
rMOUVE�ŒNT �01.'{
PER�fANENT DES
LIQUU>ES.En représentant par y et y' les différences de entre A et
i\f,
et ent1·e A' et1\fl,
on a :�.A.
Mg�s,. =gy et
et par suite :
l!.'
A! ' r.
' r
g ,.or = yy,
mveau •
1 M' �
g(y' -y)-- p (P'-P) + .i:J � · A'' f�Sr'- � � A f,.8r=o.
•
Dans une étude approximative, l'ensemble des deux der
niers termes est négllgeable {*), et l'on peut poser:
g(y'- y)-! p (P'- P)
= o, oubien lj__dP ds s
==pg(y'- y).
Supposons un plan
horizontal situé au-dessus de la sur
face libre du courant, et appelons z les ordonnées des li
gnes de niveau suivant lesquelles les
s
ec
tions w coupentcette surface
( **).
La pente entre les points M et
}1'
sera égaleà :
(z' + y')
-(
z+ y),
(•)
Je donne dans le § 46 de mon mémoire précité, du 3o mat1866, )'expression
exacte des fol'ces
molécuhdres dynamiques rapportées à l'unité de masse. Lorsque les rayons de courbure des trajectoires et des sections sont grands. la force désignée par
fr
se réduit approximativement à la variation, suivant r, de la pres
sion dynamique (excédant de la pression totale sur la pression moyenne), sur un élément plan normal à ln ligue MA, et à la variation, suivant s, de la force de glissement qui s'exerce sur un
élément
plan normal à la trajectoire. On se rend compte, les rayons de courbure étant censés très-gt·ands, que la différence�
M:'f',.ôr- }:M fr'ô1'
peut être négligée.� A.'
A(••) En réalité les lignes qul, sur la surface libre, coupellt nor
malement les trajectoires, ne sont pas rJgoureusement de niveau.
Indépendamment de l'action des forces centrifuges, les réslstanc<'s moléculaires donnent à ces lignes une petite concavité ou une
•
t.4o MËAIOIRES. EX DOCUMENTS.
et. ron a.�
u.ds= g(.i -z) + g(y' -y).
Par conséquent :
1
dP'
,dz
g ds
- - -= g(z
-z) = g- ds ,
• p
ds ds0
°l'élément AA' étant désigné. par ds11•
J:
équation ( 1) peut donc être mise sousla
forme sui·vante, après avoir affecté
f.
du signe-,pour
marquer quer:
est une force résistante :Au lieu
de
l'équilibre dynamique d'un élément. de 'l{Olume infiniment petit
8wds,
considérons maintenant�elui
de la tranche entière comprise entre les sections w et
w'.
Concevons qu'on relie
les.
sections transversales ro du courant par une ligne d'axe qui leur soit normale et sur laquelle les distancess
puissent être mesurées de manièrequ'entre deux sections queY...onques. w1 et (A).!!
le
volume ducourant soit exprimé, avec une. approximation
suffis
ante,Ss,
par l'intégr�le
wds ..
8t
En étendant l'équation (2)
a
tous les. élémentsde,
.filetsliquides infiniltlent petjts dont
se
compose la. u·anchemd��
en représentant la vitesse moyenne dans la section (1) par-u,
et !. f,owds
pargrp(J)ds,
en remarquant d'ailleurs queg dz 7 cls0 a
une valeur constante pour tous les :filets, et en�K�So
petite. convexité suivant les cas. Mais on peut. né&lfget• ici c.atte
légère détormaUan.
--
1
.
)fOUVEMEN:t NON �EBMAN�'J; DES.
UQUIDES. J4l
admettant enfin
que, pour leur ens emb le le
rapport moyen� ne diffère pas sensiblement de runité,
on ob ti e
nt l'équa
tion approximatfve suivante:
d: (dn du )
g di wds
=dt+
·udi wrls. + urrwds (*},
ou
bien:
{3)
A cette équation il faut ajouter celle qui exprime
lacon
ditian de la continuité du liquide�
DaJJsle mouvement p
ermanent, cette condition est. remplie p
ar ee
laseul que. le débit q = wu est. constant. dans toutes les section.s
transversales. Dans
le mouvementnon permanent,
on 1a formule en disant que,
pendantun
temps,àt, la
variationdu volume wd$, compris entre deux sections
infiniment voisi-(*)
Le travail, rapporté à l'unité de temps,. de toutes le� forces moléculaires antres que celles qui corTespondent aux pressions moyennes, est repr
ésenté ici par plJ)'fUds. Il comprend : 1• le travail des forces d e glissement sur les parois entre les sections AB et A.',WI, qu'on peut exprimer comme dans le nrouvement uniforme par x.
(œu + Gu1) uds,
r:ous la réserve que. les coefficients « et 6 aient des valeur& différentes, en .sorte. que la. !oree correspondant à ce travail, par unité super.lici'elle
de
la section w, serait� (œu + Gut)
; :&0 le travail des pressions. d,y.namique.s sur les sec-w .
tions infiniment voiSines) lequel a. pour valeur approximative,
- CJ>U.
� (:a& �)
ds, E étant 1� foll.Ction déj� mentionnée dans une note précédente; s.o le travru1 des forees xnoléonlait•es Intérieures de la tranche (J)ds1 lequel: est approximativement. ·égal. à 3e
(�)
swds.
Je m e réfèl'e, .pour l'explication de ces indications,aux §§ 63 et 6!t de mon mémoire, précité 3Q .maL 1.866 ..
(n),
Il faudrait. à la rigueur, multiplier le premier terme du second. membre ,par un coefficient un. IJeu plus grnnd que l'unité;mais on. peut e n faire abstracUo� dans. une,équat.icw. approXimative.
142 MÉM01R.ES ET DOCUMENTS.
nes, est é
g
al
e àla
différence entre le débit qui entre par l'amont et celui qui soJi par l'aval. Or, la vadation du vo- lumewds
est_ddw dsdt,
et la différence entreles
débits d'a-r .
mont et d'aval est
:! dsdt.
Comme la première quantité doit évidemment être négative lorsquela
seconde est positive, ou réciproquement, on
a :
•
dq dtil
-+-=o.
ds de (4)
J'aurais pu écrire immédiatement
r
équation (5) en suppo4 sant, comme on le fait ordinairement, qu'en un point quel�copque du l
i qu
ide, la pre'Ssion est la même, quelle que soit l'orientation de1'
élément superficiel sur lequel elle s'exerce, que toutes les résistances<p
sont exprimé
es, comme dans'
le mouvement un�
f
orme, par le binôme� (au+ ôu'), que
les filets .tluides sont sensiblement parallèles, et en prenant d'ailleurs pour sections des plans ve1·ticaux. Mais il ne me se.rnblait pas inutile de montrer que
r
exactitude de cette équation (par approximation bien entendu) est indépendante de ces hypothèses (il<).
Quant
à l'équation (4), elle est tellement évidente qu'elle acbî
être posée par tous ceux qui se sont occupés dela
théorie du mouvement varié des Iiquicles (**).
(3) Au lieu d'une Lraoche comprise entre deux sections infiniment voisines, considérons une portion d1;1 courant
li m
ité
epar
deux sections éloignées l'une de l'autre pat· une(*)
Je renvoie pour une Mmonstration détaillée au chapitre X de mon mémoire sur les !orees moléculaires .•
(•*J
M. Dupuit l'a mentionnée dans sesAtudes thé01·iques et � wa
hqUe3
5urfe mO'Uvement
des eauw(ll�
éd1t1on, § 102, page11J9 ) ·
•
MOUVEMENT NON PERMANENT DES LIQUIDES.
145
distance finie. Je
supposerai que l'axe central qui reli
eles sections transversales, et sur le qu e
lsont mesm·ées
lesdistances
s,reste invariable
pend
an
ttoute ]a durée du mo11vement varié
et
que les sections wconservent les mêmes p
os itio
ns, sauf àê
tr
eétendues
ourétrécies suivant que le volume
�wdsdu
courantcroit ou décroit.
Dans cette hypothèse la surface
w d'une section quelconque,
la vitesse d'écoulement
moyenneu
et ledébit q
sont des fonctions de 1a distance s m
es
ur é e
àpartir de la section d'origine wo,
etd
utemps
lcompté
àpartir d'un
instant donné.
En remplaçant,
dansl'équation (4), q par wu, e ll
e peutêtre m
is
e sous laforme:
d'où l'on tire:
,du dw dw
<0.,�-
ds +
uds
- =- -dt
,(!s bis)
d�� u"' dw
udw
U-=--
---
-ds w ds
<udt'
et 1• équation (5) devient:
(5)
On
voit ainsi q u
'ellediffère de l'équation connue
dumou
vement permanent (en
outre
de la.valeur différente de cp) par l'addition du binôme
�(�-?:�) g dt
ttldt
•
qui représente l'influence
du mouvement non permanent sur la valeur de la force d'inertie.
,
Pour la solution de certaines questions, il peut êtn�.
- - - - - -�
-
�44
l!lÉMOinES E.T DOClUMEm'S.commode de remplacer
upar !1.
(1)et <récrire !"équation (5)
comme
il suit:
dz
1(dq ?.q dw)
1qt dw
iiS=g; dë--;;di' -g-;ï 'th +ce·
Les valeurs de q et de
(1)ét-ant données par deux fonctions de s et de t, on peut imaginer quet soit éliminé entre elles et que q soit e.xprimé par une fonction de
wet de
s.dq -
Alors _ddt
wdevient égal à
.d!!!J.
wet l'on
a:-
dt
{5 ter)
Je ne m'arrêterai pas à examiner comment on peut appli
quer les équations précédentes à divers problèmes d'hy
draulique en
substituantaux différentielles des différences finies. J'ai ici principalement en vue l'étude du mouvement de propagation des crues des cours d'eau.
Pour dégager ce travail des complications qui résulte
raient de la division d'une rivière en plusieurs bras ou de ses débordements sur de larges plaines, je supposerai d'a
l:>ord que son
litsoit partout disposé de manière qu'il ne s'x forme qu'un seul courant, et je considérerai une. crue simple qui,. dans une localité quelconque
)1s'élève graduel
lement jusqu'à un maximum unique pour s'abaisser ensuite régulièrement jusqu'à ce que la rivière soit revenue à .son état initial. Au commencement et à la fin de la crue, la rivièreest d'ailleurs censée être· partout en régime perma
nent et avoir le même débit dans toutes les sections trans·
·versales.
Si l'on examine le flot qui constitue cette crue simple dans le sens longitudinal, la pto1ll instantané de ses hau-
•
MOUVEME�T NON l'ERMA�ENT DES
LIQUIDES. lfi5
t
eu'TS
pe
ut ne pas offrir 1a. même Tégu1
arité à ca u
se des largeurs vatiable5 du lit. Par �e motif il est l.Jréferable derep1·
ése n t
er ]a. cr
ue au moyen des débits qui �p
rodui
sent
dans �es diverses sec
t
ion
s transversales. Alors le profil longitudinal des débits instantanés sera régulier -comme
les
courbes qui
d
onn
ent les débitsda n
schaque
lo c
alité
pw·dant toute la durée de la crue.
lmàginons qu'on cons
t
ruis
ela.
surface dont
les ordonnées verticales donnent lesva
leurs
deq
-en fonction de $ et de tdont les valeurs sont po
r
tées sur deux axes
perpendiculaires entre euxt
rac
és sur un plan horizontal.·
Les
sections faites dans œtte surface, parallèlement à l'axe des t,donnent
lesc
our
bes
des débits variables dans une même localité; . cellesqui
son
t parallèles à l'axed
ess
don
nen
t les courbes des dé
bi
ts instantanés dans les diffé ..rentes localités. J'appellerai les premières�
courbes des dé·
bits locautt,
et les sec
ondes
,profils irMtantanès des débits.
On
aura nne représentation très-nette de la. propagation de la crue, soit au moyen des courbes des débits locaux poul
'des localités peu distantes les unes des autres, soit au moyen des profùs
i n
stan
tanés des débits pour des instantsun pen
r
appr
ochés.Lorsqu'on
veut définir la pr
opaga
ti on d'une
cr
ue, on le fait ordinairement en mesu r
ant
l'intervalle de temps qui sépare la px·oduction du maximum de hauteur dansdeux localités situées à
un
e distanceco
nn
ue. On admet d'ailleurs qu'au maximum de hauteur co
lT
es
pon
d le maximum ' du débit local, ensorte qu'on
aurait également la vitessede propagation du d
éb
it maximum de la crue.De pate
ill
es èonstatations sont .aJune uti
lité considérable;mais elles ne suffisent pas à résoudt·e les
qu
es
ti
ons
relatives auxi
nondations.
S'il s'agit, pare
xemple, d'apprécier
l'jnftuence d'une modification apportée aux débits
v
ari
ab l
esqui
se pro
duisent enun
point A de la région supérieure d'un bass
in, sw·le débi
t maximum en un pointB
de la ré-•
lriÉMOIRES ET DOCUMENTS,
gion infédeure, un ou plusieurs affluents existant entre
cesdeux points, il est bien évident qu'il faut connattre comment se propagent les débits antérieurs au maximum en
A,parce que ce sont eux qui concourent à former le débit maximum en
B.Lorsqu, en effet ce dernier maximum
alieu, les débits voisins du maximum en
Ane se sont pas encore propagés jusqu'au point
B.Il est donc nécessaire de considérer le
pbé n Qm
ène de la erne dans son ensemble et de rechercher les vitesses de propa.gation de tous les débits et non pas seu
lement celle du débit maximum.
(IJ) Supposons que sur la surface q = F (s, t) on trace des courbes d'égal débit. Il équation différentielle de ces courbes sera
:dq dq
-d ds +
"7'dt
= o.If cd
(6)
Soit MNP (fig. 5) la projection horizontale de celle de ces courbes qui correspond à un débit quelconque q.
Les courbes 0�1' et
ON'représentent deux cow·bes de débits locaux pour deux valeurs de
sinfiniment rappro
chées s"' et st\; les courbes OM" et ON" représentent deux profils instantanés des débits à deux instants infiniment rap
prochés
l,.et
t,..On voit que le débit q se propage
àla distance s",s" dans un temps tmt,. et que
1avitesse de propagation �on�"
Ill!'est égale
à la valeur de � tirée de l'é qu
at io
n(6).
'
En la désignant par
w,elle a pour expression
:-
dq
w - -
dt
dq'
-da
MOUVEMENT NON PEI\�IANENT DES LlQUIDES. 147 ou, en vertu de l'équation de continuité (4) et de
q
=uro:
dq
-.
wdt�
dt dt
-W = -
dw = «- +
-dw • (?)
dt dt
La vitesse de propagation d'un débit
q
est essentiellement distincte de la vitesse d'écoulement
u
correspondant à ce débit.En
effet,it
ne s�agit pas du transport d'un volume déterminé de molécules de l'amont à l'aval, mais de la production successive drun même débit dans deux loca
lités différentes.
I.�a
vitesse de propagation w dépend de la, variation plus ou moins rapid
e du débit par rapport à celle de la section. Si cette section était invariable, comme dans une conduite forcée, w serait infini,qu
elle que fût la variation du débit. w· est, au contraire, d'autant plus petit que la sect
ion est susceptible des'
accroitre davantage avec le temps. 0Un fait bien constaté par l'expérience, c'est que le flot produit par une crue simple s'affaisse de plus en plus, en s'allongeant, lorsqu'il se propage sur une partie de cours d'eau qui ne reçoit aucun affluent. Ainsi la courbe des
dé-
bits locaux étant représentée par
O�IN (fig. 4 )
pour unelocalité donnée, celle qui appartient à une localité située en aval doit avoir une forme analogue
à.
O'M'N'.En effet, en négligeant les pertes dues à l'évaporation et aux infiltrations, le volume du flot qui constitue la crue dans toute son étendue reste invariable. '
Or,
ce volume est égal à l'excédant de volume qui s'écoule, dans une localité quelconquet depuis que la erue y commence jusqu'à sa fin,en sus du volume qui se serait écoulé sans la ct·ue.
6et excédant de volume est égal à
(tn
'
) (q-CJ0)dt.
t.
..
M�MOJnES ET DOCUftiENTS�
11
est représenté, pour la localité d'amont, par la surface O.M.N, et pour celle d'aval par la surface O'�{'N'. Ces deux surfaces étant équivalentes, le sommet M' est néces
sairement plus bas que le sommet
:M.
On voit d'ailleurs que les surfaces Oi\HO'O et IM:'N'N sont aussi équivalentes;la première indique la différence entre le volume fourn
i
parla. crue
qui
a passé par la. section d'amont pendant le tempstt-tv
etcelui
qui a passé, pendant le même temps, par Ja section ffaval, on bien l'accrOissement que le volume d u cours d'eau a pris entre les deux sections de •
t0
à l, .La seconde repr
és
ente la diminution du volume du COW'S dep
uis le moment t,, oùil atteint
son maximum jusqu'à la fin de la. crue.L'accroissement de volume représenté par la surface
·oMIO'O est ce
q
u'on appelle l'emmagasinement maximum,.entre les deux sections
considérées,
pendant Ja péri
odecroissante de la crue. On. voit. que le débit maJt:imum dans la section d'aval est d'autant plus abaissé que
l
'emmagasinement e.st plus considérable.
Si,.
dans une
localité, on diminue cet emmagasinement par des travaux d'endiguement, on augmente nécessairement le débit
m..·l..:rimum
dans les localités d'aval. Cette conséquence si évidente paraît, avoir passé longtemps inaper
çue; car c'est lors des inondations de
!856
seulement que le danger des èligues insubmersibles a été si
gna
lé.Dès que le débit maximum décr
ot t
d'une quant
ité finie entre deux localités éloignées. l'une de l'autre à unedis
tance 'finie,
il s'ensuit que
les débits maxima, dans deux sections séparées par une ilista.nce infiniment peti
teds,
diffèrent ent
re eux
d'une quantitéinfiniment
petite du même ordre. Si donc on proj
ette sur le même plan deux aourb.es de débits locaux infiniment voisines, (fig,6),
la Tigne M�l', qui joint lew·
s sommets, fait avec l'horizontale un angle fini. Le point:M'
est donc situé en dedans de la courbe d'amont OMI, et il faut" que les distancesml et m'I
soient�IOUVEMENI NON PE.lUtfANE.Nl' DES
LIQUIDES, 149 des quantités finies;
carsi elles étaient infiniment petites,
mMet m'M'
seraientdes infiniment petits du second ordre, ainsi que
mm',tandis que
?tlm- M'm'serait du
troisi
èmed L
!fm-
M'n� .1 .
fi .t .
or 1·e. e
rapport , serruta ors m mmen petit.
mm
En
conséquence,il y
aun intervalle de t
emps fini entre rinstant où sep
rod
ui t le débit
maximum Mt"'et celui qui
c o
r respo
nd
au pointd'intersection 1 d
esdeux
co
urb
es,
c'est-à-dire
à. l
'ins
tant où le débit
estle même dans l�s
deux sections iofmiment rapprochées. A cedernier
instant, ondq
·. dw
C' d .). l''
a
:di = o, et, pat· su1te, dt
= o. est one
4 mstantmarqué
parle temps
tique la surface
w att e i
nt sonmaxi
mum, et la crue sa
plusg
rand e hauteur,
dans lalocalité où la courbe des débits
estreprésentée par
OPMIN.D'où il suit
que, dansune localité quelconque, le maximum dll débit q
précè de le
maximumde la
sec
ti o n w, et
que cesdeux
maxima nepeuvent co ï
nci de
r si laco u
rbe des débits
aun rayon de c o
urb
urefini à s
onsommet. Quant au maxi
mum de
la vitesse moy en
ne
u,il a nécessairement lieu
é . t .
d
.'dq elu +
ant neuremen
au mmmum e q, pmsque dt= w ëfi
dw dq
+
uat, et que dt ne
p�utètre
nu.l(� dt .étant encore po-
sitif)
, q
u'a
ut
ant que � est
néga
ti
f l*).
{�)
On peut se rendre compte approximativement de l'inter- . valle de temps qui sépare les maxima deq et de b>, dans la mèmB localité.SOient MI
(fig. 2),
la partie supérieure de la courbe des débits, et
mi
celle de la. courbe des hauteurs de la crue.Désignons pat• f la. flèche que cette dernière courbe pl·é..c:ente,. à son sommet pour une corde égale à �6, et par L la largeur du plan d'eau à l'instant du maximum des hauteurs 11 de la crue aq-dcssus de l'ètlage. On
peut
admettre que la partiemi
de cette même courbe soit une parabole ayam pour paramètre7,
6' et pout• é(]ua.-�nnalea dea P. et Clc. - MblotnES. ro•n� xtv. 11
•
•
J 5o
MÉMO
IRESET DOCITM'ENTS.
On
peut immédiatement déduire dela. fig. 6
fexpression de la. vitesse de propagation w,. donnée par l'équation (7).En effet , un débit quelconque Pt, met un temps PP' pour se propager à la distance
ds
qui sépare les deux courbes dedébits. Or, la vitesse de propagation w étant la distance à
tlon, en prenant le point i pour" origine des axes du temps t, et de
l'ordonnée z du niveau. de l'eau en contre-bas d'un plan horiZontal mené par le sommet :
t, _- os _
f
.,. ....La décroiSsance du débit maximum estreprésentée.psz-Ia valeur
dq dw dq
que prend
ds
ou- dt,
lorsquedi
= o. Or à l'instant tt. corr.es-pondant au maximum de
q,
la valeur de��
est égala à.Lmultlplié par la tangente de la courbe. des llauteur,s au pointm.
L'expression générale de cette tangente ètant
�
=li�/.
lavaleur au point m. s'obtient en. faisant t = �. On a donc �
d'où. l'on
tire :
J:Lqffl>
-- L'.1.{:&
a�
-- n: '0'
dqnao
� = --=-
2{.
�L • ds •
L& ra. yon de courbure au sommet i de f� .courbe des hauteurs étant égal
à�,
et :lyant pour expression en (onction de ces bau-. 1 (d•Jtr )
tau.rs comptées au-dessus du plan d'étiage-
Th.'
dt1 est négatif , l'équation précédente devient:œ=
•
dq,, ds
d" ft"
r.
dt1
cJ,t!
On voit ainsi que rintervalle de temps qnJ sépa)'e daDs- Je même lieu l'instant du débit maximum de celui où la 'hauteur de la crue atteint sa plus gr�de hauteur, est proport.lonnel à la décroissance par
unité
de distallce, du débit ma-ximumet
au �yon de cour-MOUVEMENT"
NÔN
PElllt.A.Nmq-t Ï>SS LIQUIDES.t5t
laquelle le débit se propage dans l'unité de temps ; il en résulte que la durée de
la
propagation à une distanceds
'
est égale à
� ds. On
a donc PP' ;:;;;:.!.
ds. La distance verti-w w
bute du sommet de la conrbe des hauteUrs dela craéldlvisé. p-ar
la. 1arge'llr du pJa'W d'eau ....
11 est du reste à remarquer que la décroissance du débit
maxi
mum est plus faible,.lor�que ce rayon de courbure a.ugment& ..
Pour fi.xer les idées, je prendrai un exemple.
Supposons une crue qui ait, dans une localité donnée, un débit maximum de 5.ooo mètres cubes par seconde, et qui occupe alors
"Une largeur de 3oo mètres nu plan œea.u.
Admettons que le sommet de la. courbe des hauteurs ait une flèche de o•;2o pour une corde égale à vingt-quatre heures. (Dans la crue extraordinaire du RhOne de t856, les courbes des hauteurs tint présenté, pour une corde. de vingt ... qllAtre heures, une flèche de o"',3o C.t Lyon,. en amont du confluent de la Saône. et de o•, 16 .à Tournon. En aval de cette dernière ville les .flèches ont été bien moindres.)
on aura ainsi• �
et
0!
(ll!. x 3.6oo"}1 (\4fl x5.6oo) ><
� 6 , _ 1. �3
6 ,,f 1
� 4 11: = ü. 00 = �·V20 X • 00 ,2 • u 0_, 0 X uOO 1 20
La décroissance du débit maximum est diflicila à établir, à cause àes incertitudes que présente l'évaluation de ce débit. Sur la. Loire, qui ne reçoit pas d'nftluent de quelque importance
entre
le Bec-d'Allier et l'embouchure du Cher, ce phénomène peut
être
mieux observé que-sur nos autres grands fleuves. On trouve, dans le.Mpport de
M.
Gomoy, sur les études telatives aux. inondations de la Loire(3
c décembre 186o et 28 février 1861), les évaluations cl--après du débit maximum de la. crue de 1856 : ,-
t..O OA tl TÉS.
� Bee·d'AlUer • • • • • • Bt·iarc, .. • •' • . .. , . • .
lesue du val d'O:rlèaDs.
, Tdurs. • .
.
, . • . • • . .'
DWlTS. DISTANCtS.
mèt. çubes. kUomètr�s.
9.� ! 91
' . 8.6G:S
1 92'
"1.281
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6.'110 '
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OJJSll"UV • .\.'.l'l 0�.
.
Entre la Dec·d.'A\liar et Driare il
eûsfe tres·peu diJ Q.igues, ct le
remplis �e
dés pltines s'éstfait ré�u èrerueQ\ e\ complé·
ielli�ot .
1
Pour la crue de 182.&,
la· pflu-torŒ d'e
ce siècle, <fui n'a.' �as'
/
•