A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
R. C AIROLI
M. L EDOUX
Une topologie fine associée au produit de deux processus markoviens
Annales de l’I. H. P., section B, tome 20, n
o4 (1984), p. 299-307
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Une topologie fine associée
auproduit
de deux processus markoviens
R. CAIROLI et M. LEDOUX
Département de mathématiques, École polytechnique fédérale, 1015 Lausanne Département de mathématiques, Université Louis Pasteur, 67084 Strasbourg
Ann. Inst. Henri Poincaré,
Vol. 20, n° 4, 1984, p. 299-307. Probabilités et Statistiques
RÉSUMÉ. - On associe une
topologie
fine à unproduit
de deux pro-cessus markoviens et on démontre que cette
topologie
est la moins fine rendant continues les fonctionsp-biexcessives.
ABSTRACT. - We associate a fine
topology
to theproduct
of two Mar-kov Processes and show that this
topology
is the coarsestmaking
everyp-biexcessive
function continuous.La
topologie
fine déterminée par un processus markovienpeut
être caractérisée de lafaçon
suivante : elle est latopologie
la moins fine rendantcontinues les fonctions
p-excessives
de ce processus. Dans cette note,nous nous proposons d’associer une
topologie
fine à un processus bimar-kovien,
de manière à conserver la caractérisationprécédente, lorsque
lesfonctions
p-biexcessives
se substituent aux fonctionsp-excessives.
Lestemps
d’entrée du processus dans la théorieclassique
serontremplacés
ici par les
temps
d’entrée lelong
des chemins aléatoires croissants. Les notions de chemin aléatoire croissant et detemps
d’entrée dans un ensemble lelong
d’un tel chemin ont été introduites par J. B. Walsh[1 ] [2] ] [3 ], qui
en a fait usage dans l’étude d’un
problème
de Dirichlet pour fonctions bi-surharmoniques
et pour établir l’existence de limites fines à la frontièreAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Probabilités et Statistiques - Vol. 20, 0246-0203 9 /$2,90/~) Gauthier-Villars
299
300 R. CAIROLI ET M. LEDOUX
distinguée
d’unbicylindre.
Plusrécemment,
G. Mazziotto arepris
cesnotions dans une série de travaux consacrés à l’étude des processus bimar- koviens et du
problème
d’arrêtoptimal
pour processus àparamètre
bidi-mensionnel
[~] ] [5].
Soit
P)
un espaceprobabilisé complet
muni d’une filtrationcomplète,
continue à droite et satisfaisant à(F4)
de[6 ].
L’ensemble des
paramètres (~ + ,
dont les éléments sontdésignés par s, t,
...et ont pour coordonnées
(si , S2), (t 1, t2), ... ,
est ici et dans toute la suiteconsidéré comme muni de l’ordre
partiel
s t défini par la relation s i ti et s2 t2.Rappelons
pour commencerquelques
notions de base. Unpoint
d’arrêt Test une variable aléatoire à valeurs dans
R2+ ~ { ~ }
telleque { T ~ t }
est élément de
~
pour tout t A toutpoint
d’arrêt T est associée latribu des événements antérieurs à
T,
notée Un chemin aléatoire crois-sant est une famille Z =
(Zu,
depoints
d’arrêt telle queZo
= 0et u --~
Zu
est uneapplication
p. s. croissante et continue. Cette famillepeut
êtreparamétrée
de sorte que pour tout u deI~ +
lescomposantes zt
et
Zû
deZu
vérifient la relationzt
+Zû -
u. Par lasuite,
tout chemin aléatoire croissant serasupposé
muni de cetteparamétrisation.
L’ensembledes chemins aléatoires croissants sera
désigné par ~.
Toutpoint
d’arrêt Test
porté
par un chemin aléatoirecroissant,
cequi
veut direqu’il
existe un Zde ~ et un
temps
d’arrêt T de la filtration unidimensionnelle u E[R+)
tels que T =
Z~
p. s.sur { T
oo~..
C’est
grâce
à la notion de chemin aléatoire croissant que le théorème d’arrêt de Doob a pu être étendu par J. B. Walsh[3 ] aux surmartingales
à
paramètre
bidimensionnel : toutesurmartingale positive
t Elimite croissante de
surmartingales positives
et continues àdroite,
vérifie le théorème d’arrêt de Doob parpoints d’arrêt ;
enparti- culier,
pour tout chemin aléatoire croissantZ, (Xzu’
MeIF~ + )
est une sur-martingale ordinaire ;
cettesurmartingale
est continue àdroite, puisqu’elle
est la limite croissante de
surmartingales
ordinaires continues à droite( [7 ],
VI. Théorème
1. 8).
Nous allons sous peu
préciser
la notion de processus bimarkovien[4 ] [5 ] :
grosso modo il
s’agit
d’unproduit
de deux processus markoviens ordinaires.Notre
objectif
étant de montrer l’existence d’unetopologie
fine liée de manière naturelle au processus bimarkovien que nous nous donnerons et à ses fonctionsp-biexcessives,
nous ne nous attarderons pas à chercher leshypothèses
lesplus larges
assurant la validité de nos énoncés. Il va sans dire que celles que nous ferons seront vérifiées dans le cas du processusAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Probabilités et Statistiques
301
TOPOLOGIE FINE ASSOCIÉE AU PRODUIT DE DEUX PROCESSUS MARKOVIENS
bibrownien. Nous
adopterons
laterminologie
habituelle de[8] pour
lesprocessus markoviens et celle de
[4 ] [9]
pour les processus bimarkoviens.Pour i = 1 et
2,
soitX~ _ Xtt,
un processus standard desemi-groupe
de transition(P!,),
à valeurs dans un espaceEi
localementcompact
métrisable. Nous supposerons que la résolvante de(PL)
est fortement fellérienne. Posons x
x ~ 2, X;2)’
x ~ 2, Px==Pll
x où~-2).
La collectionX=(Q, ff, Xt, fft, Px)
est, pardéfinition,
le processus bimarkovienproduit
deX1
etX2.
Ce processus est à valeurs dans
E = E x E2,
considéré comme muni de latopologie produit,
a poursemi-groupe
xP;2)
et pour résol-vante
(Up) = (Uil
xU;2)’
où p =(pl, p2).
Dans cequi suit,
nous pren-drons
toujours
pi = p 2 = p et écrironsUp
pourU p, p .
Dorénavant p
désignera
un réel strictementpositif.
Une fonction boré- liennepositive f
sur E est ditep-biexcessive si,
pourchaque
X2 deE2,
lafonction/(., x2)
surE~
estp-excessive
relativement àX~
et, pourchaque
xide la
fonction f(x1,.)
surE2
estp-excessive
relativement àX2.
A noter que toute fonction
p-biexcessive f
est la limite d’une suite crois- sante de fonctionsp-biexcessives
bornées etcontinues,
et estdonc,
enparti- culier,
semi-continue inférieurement. Eneffet, d’après [4 ], proposition 2.2.11, fest
limite croissante d’une suite dep-potentiels p-biexcessifs Up gn
de fonc-tions gn boréliennes bornées et
Upgn
est continu pour tout n,puisque (Up)
est fortement fellérienne
[8].
La
propriété
de Markov montre aisément quesi f est
unefonction p-bi-
excessive telle
que f(x)
oo, alors est une sur-martingale
sousPx . D’après
cequi précède,
cettesurmartingale
est la limited’une suite croissante de
surmartingales
continues. Commedéjà noté,
pour tout chemin aléatoire croissant
Z,
u+ )
est alors unesurmartingale
ordinaire continue à droite sousPx .
Nous allons maintenant extraire des travaux de G. Mazziotto un résul-
tat
(proposition
4 .1. 2 de[4 ]) qui
constituera un pasimportant
versl’objec-
tif que nous nous sommes fixé.
’
Si Z est un chemin aléatoire croissant et A un sous-ensemble de
E,
nousposerons
et
PROPOSITION. - Soit
f
unefonction
semi-continueinf’érieurement
et bor-Vol. 20, n° 4-1984.
302 R. CAIROLI ET M. LEDOUX
née sur E. Pour toute loi
Px, l’enveloppe
de Snell J associée au processus(e -
1 + ~~~f(Xt),
t E(1~ + )
est lasurmartingale définie
paroù r est la
plus petite fonction p-biexcessive majorant f
En outre, la relation suivante estsatisfaite
pour tout x de E :Démonstration. L’existence de r ainsi que l’assertion concernant l’enve-
loppe
de Snell J sont établies dans laproposition
4 .1. 2 de[4 ].
La démonstra-tion de la dernière
partie
de laproposition
estanalogue
à celle de la pro-position
2 . 2 . 3 de[5 ].
Fixons unpoint x
de E etopérons
sous la loiPx.
Désignons
par Y le processus t ELI~ + )
et par Jl’enveloppe
de Snell du processus o~. Sur
l’ensemble ~ Y
> 0~,
J > J >Y,
doncJ > Y
partout
et J > J(aux
ensembles mincesprès [10]).
Comme tri-vialement J
J,
nous en concluons que J = J(aux
ensembles mincesprès).
La relation
de
laproposition qu’il
nous reste à démontrer devient alorsoù de même que ci-dessous
J 00’
estposé égal
à 0. Par définition deJ,
S
parcourant
l’ensemble despoints
d’arrêt. Considérons un telpoint
d’arrêt
S ;
il estporté
par un chemin aléatoire croissant Z. Définissons alorsT est un
point
d’arrêtsupérieur
ouégal
à il vérine en outre clairementAinsi
Il s’ensuit que
l’inégalité
inverse étantévidente,
laproposition
est démontrée.En
appliquant
cetteproposition
à l’indicatrice d’un ouvert, nous obtenonsle corollaire suivant. ’
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Probabilités et Statistiques
303 TOPOLOGIE FINE ASSOCIÉE AU PRODUIT DE DEUX PROCESSUS MARKOVIENS
COROLLAIRE. - Pour tout sous-ensemble ouvert G de
E, la fonction ~G
sur
E, définie
par estp-biexcessive.
Démonstration. r
désignant
laplus petite
fonctionp-biexcessive majo-
rant
IG, d’après
laproposition précédente,
pour tout x de ED’autre
part,
r étantégale
à 1 surG,
par la continuité à droitePx-p.
s. del’application
u - = 1Px-p.
s.sur ( La
oo},
pour tout xde E. Il s’ensuit que r et donc que
D~
estp-biexcessive.
Nous en venons à
présent
àl’objet
de cette note.Intuitivement,
un ensemble A sera ouvert pour latopologie
que nous allons définir si le processusX, partant
d’unpoint
deA,
reste un instant dans A lelong
detout chemin aléatoire croissant. Mais la définition que nous
suggérons
assurera, en
plus,
une uniformité parrapport
aux chemins.De
façon précise,
un sous-ensemble borélien A de E sera ditfinement
ouvert
si,
pour tout x dansA,
il existe un ensemble fermé(pour
latopologie initiale)
F tel que x E F c A etNous
appellerons topologie fine
latopologie
définie sur E par les ensembles finement ouverts. Cetteterminologie
estjustifiée,
car toute réuniond’ensembles finement ouverts est évidemment un ensemble finement ouvert, E est finement ouvert et l’intersection de deux ensembles fine- ment ouverts A et A’ est un ensemble finement ouvert, comme nous allons le voir : par
définition,
si x est unpoint
de A nA’,
il existe des fermés F et F’pour tout Z de et tout n >_ no ;
compte
tenu del’égalité 03C4ZF’c,
_ _ . _ _ _ . ,
pour tout Z de ~ et tout n > no, ce
qui
prouve l’assertion.Cette
topologie
estplus
fine que leproduit
destopologies
fines associées àXl
etX2.
Nous allons voirqu’elle
est aussiplus
fine que latopologie F
dont les ouverts sont les ensembles A
ayant
lapropriété
suivante : pourVol. 20, n° 4-1984.
304 R. CAIROLI ET M. LEDOUX
tout x dans
A,
presque toutes lestrajectoires
issues de x mettent untemps
bidimensionnelpositif
àquitter A ; plus précisément,
A est ouvert pour latopologie F,
si pour toutpoint
x deA,
il existe un borélien B tel que x ~ B ~ Aet
Px {
6B >0 ~
=1,
oùNous n’entrerons pas dans des considérations détaillées
ayant rapport
à cettedéfinition,
sinon pour dire que ça est untemps
d’arrêt de la filtra- tioncomplétée
de u E parrapport
à la famille deprobabilités P,(. )
=parcourant
l’ensemble desprobabilités
surE,
etque si x est un
point
de B tel quePx {
6B >0 }
=1,
il existe uncompact
Ktel que Cela entraîne que tout ouvert A
pour la
topologie F
est finement ouvert, car si x est dans A et K est uncompact
tel que x E K ~ A etPx {
6K >0 }
=1,
alorspuisque {03C4ZKc > 1 n}
=3 03C3K> 1 n}
pour tout Z de,
étant donné queXZu ~
K siZ1u, Z2u
TK, donc siZ1u
+Z2u
== M TK. Le lecteur pourraégalement
se convaincre de lacomparabilité
des deuxtopologies
en consta-tant
qu’un
borélien B est ouvert pour latopologie ~
si et seulement si B= {03A8pBc 1 p2},
où est la « réduite » définie par.
puis
en démontrant que estp-biexcessive
et enappliquant
le théorème ci-dessous.Notons,
en outre,qu’une
fonction boréliennef
sur E est continue pourla
topologie fi
si et seulementsi,
pour tout x dansE, Px-p.
s.Les fonctions
p-biexcessives n’ayant
pas, engénéral,
cettepropriété
derégularité
sur lestrajectoires, compte
tenu du théorèmesuivant,
latopo-
logie
fine est strictementplus
fine que latopologie
~.Voici maintenant le résultat annoncé.
THÉORÈME. - La
topologie fine
est latopologie
la moinsfine qui
rendeAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Probabilités et Statistiques
305 TOPOLOGIE FINE ASSOCIÉE AU PRODUIT DE DEUX PROCESSUS MARKOVIENS
continues les
fonctions p-biexcessives (pour
un réel pstrictement positif fixé).
Démonstration. Notons
~~
latopologie
la moins fine rendant continues les fonctionsp-biexcessives
et montrons d’abordque lib
estplus
fine que latopologie
fine. A ceteffet,
considérons unvoisinage
fin A d’unpoint
x de E.Par
définition,
il existe un ensemble fermé F tel que x E F c: A etPosons U
= { 1 } ;
U est ouvert dansfi b,
en vertu ducorollaire,
et U ci
F,
car si =0 }
= 1 et parconséquent
= 1.Pour démontrer notre
première assertion,
il reste à établir que x est unpoint
de U.Or,
pour tout chemin aléatoire croissant Z et toutentier n,
Par le choix de
F,
il est alors clair que 1 et donc x e U.Pour démontrer la
partie réciproque,
il suffira d’établir que les fonc- tionsp-biexcessives
sont semi-continuessupérieurement
pour latopologie fine,
étant donnéqu’elles
sont semi-continues inférieurement pour latopo- logie
initiale. Nous aurons besoin du lemme suivant dont la démonstrationest
rejetée
à la fin de celle-ci.LEMME. - Si
f est une fonction p-biexcessive bornée,
pour tout x dans Eet tout réel 8 >
0,
Ce lemme
admis,
considérons une fonctionp-biexcessive f Quitte
à lacomposer avec la fonction u -~ 1 -
(cf. [8],
p.75),
nous pouvons supposerf
bornée. Montrons alors que pour toutréel a,
l’ensembleA
== {f 2 }
est finement ouvert. Soit x tel quef (x)
a ; il existe unréel 8 > 0 tel que
f(x)
a - 38. Notons Fl’ensemble {f
a -~ } ;
F est
fermé, car f est
semi-continue inférieurement. Il est clair par ailleursVol. 20, n° 4-1984.
306 R. CAIROLI ET M. LEDOUX
que x E F c A. En outre, pour tout chemin aléatoire croissant Z et tout entier n tel que
8)
> a -28,
n
D’après
lelemme,
il s’ensuit queet donc A est finement ouvert, ce
qui
achève la démonstration du théorème.Démontrons à
présent
le lemme. Pour tout chemin aléatoire croissantZ,
est une
surmartingale
continue à droite etnulle en 0 sous
Px.
Pour tout 8 >0,
nous avonsdonc,
en vertu del’inéga-
lité maximale de
Doob,
n
D’après
le théorème d’arrêt parpoints
d’arrêtappliqué
à la sous-martin-gale ((e - p~t 1 + t ~a f(Xt ) -‘f’(x)) -,
t Ep~ + ),
le second membre del’inégalité
est
majoré
parl’espérance
.qui
tend vers 0quand n
tend versl’infini,
car le processus( f(Xu,u),
u E(~ + )
est continu à
droite,
du faitque f est 2p-excessive
pour le processus marko- vien desemi-groupe (Pu,u) (cf. [9]).
RÉFÉRENCES
[1] J. B. WALSH, Probability and a Dirichlet problem for multiply superharmonic functions.
Thèse, chap. VIII, University of Illinois, 1966.
[2] J. B. WALSH, Probability and a Dirichlet problem for multiply superharmonic func- tions. Ann. Inst. Fourier, t. 18, 1968, p. 221-279.
[3] J. B. WALSH, Optional increasing paths. Lecture Notes in Math., t. 863, 1981, p. 172-201, Springer, Berlin.
[4] G. MAZZIOTTO, Processus bimarkoviens et arrêt optimal sur R2+. Thèse, Université de Paris
6,
1982.[5] G. MAZZIOTTO, Optimal stopping of bi-Markov processes. Preprint, 1983.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Probabilités et Statistiques
TOPOLOGIE FINE ASSOCIÉE AU PRODUIT DE DEUX PROCESSUS MARKOVIENS 307
[6] R. CAIROLI et J. B. WALSH, Stochastic integrals in the plane. Acta Math., t. 134, p. 111-183, 1975.
[7] C. DELLACHERIE et P. A. MEYER, Probabilités et potentiel, t. 2. Hermann, Paris, 1980.
[8] R. M. BLUMENTHAL et R. K. GETOOR, Markov processes and potential theory. Academic Press, New York, 1968.
[9] R. CAIROLI, Produits de semi-groupes de transition et produits de processus. Publ.
Inst. Stat. Paris, t. 15, 1966, p. 311-384.
[10] R. CAIROLI, Enveloppe de Snell d’un processus à paramètre bidimensionnel. Ann.
Inst. H. Poincaré, t. 18, 1982, p. 47-54.
(Manuscrit reçu le 17 janvier 1984)