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Imagerie de la polyarthrite rhumatoïde et de la spondyloarthrite

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34 | La Lettre du Rhumatologue • N° 428 - janvier 2017

ACTUALITÉS À L’ACR 2016

Figure 1. Répartition des lésions érosives radiographiques dans les PR séropositives (FR+/ACPA+) et séronégatives.

Imagerie

de la polyarthrite rhumatoïde et de la spondyloarthrite

Imaging in rheumatoid arthritis and spondyloarthritis

Damien Loeuille*

* Service de rhumatologie, CHRU de Nancy.

Différences radiographiques entre PR séropositives et PR séronégatives ?

On distingue globalement les polyarthrites rhuma- toïdes (PR) séropositives des PR séronégatives par la présence de facteurs génétiques prédisposants pour les PR séropositives (épitope partagé), l’association avec le tabac, un âge de début de la maladie plus précoce et une meilleure réponse aux traitements par rituximab et abatacept. Une étude réalisée en 1983 par Burns et Calin a montré des différences radiographiques entre les polyarthrites séro positives et séronégatives. Classiquement, les polyarthrites séropositives présentent plus d’érosions que les polyarthrites séronégatives. Ces érosions sont géné- ralement plus symétriques et présentent moins de

scléroses juxta-articulaires, d’apposition osseuse et de fusion au niveau du carpe (fi gure 1) .

L’objectif de ce travail était d’évaluer les caracté- ristiques radiographiques des PR séropositives en termes de localisation des érosions (Gadeholt, 933) . Au total, 54 patients ayant une polyarthrite sévère et séronégative (ACPA [Anti-Citrullinated Peptide Auto antibodies] −/facteur rhumatoïde [FR] −) ont été comparées à 54 patients ayant une PR séropositive (ACPA+/FR+). L’analyse radiographique a été évaluée par une lecture en aveugle des données cliniques selon le score de Sharp modifi é par Van der Heijde.

Une analyse complémentaire radiographique de différentes articulations a été réalisée sur les arti- culations interphalangiennes proximales (IPP) et métacarpophalangiennes (MCP), les poignets et les pieds. Dans cette population, le score total de Sharp est plus élevé pour les PR séropositives que pour les PR séronégatives. La plus grande différence est observée pour la MCP 2 (1,3 ± 1,6 versus 0,3 ± 0,5) et la MTP 5 (2,1 ± − 1,5 versus 0,4 ± − 0,9) [p < 0,0001]. L’évaluation compartiment par compar timent montre des différences signifi ca- tives pour les poignets et les pieds, alors qu’il n’existe pas de différence signifi cative des érosions pour les IPP et les MCP. Le site le plus fréquemment érodé dans les PR séronégatives est celui du poignet. Dans les PR séropositives, on observe une prédilection des érosions sur les MCP 2 et MTP 5, suggérant un mécanisme de stress mécanique chez ces patients.

Lésions articulaires

ou abarticulaires responsables du dérouillage matinal ?

Le dérouillage matinal a longtemps été reconnu comme un paramètre clinique pertinent faisant partie des critères ACR 1981 de rémission et des

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La Lettre du Rhumatologue • N° 428 - janvier 2017 | 35

Figure 3. Prévalence des synovites et ténosynovites DP+/articulation.

Figure 2. Diagramme patient pour le dérouillage matinal (durée et intensité).

» Quel est l’intérêt de réaliser une IRM des sacro-iliaques : 1/ en cas d’uvéite antérieure chronique isolée ? 2/ en cas de spondyloarthrite périphérique de moins de 3 mois ?

» Existe-t-il des lésions structurales infracliniques dans le psoriasis unguéal avec onycholyse ?

» Quels sont les paramètres qui permettent de prédire l’absence de lésions structurales rachidiennes dans les spondyloarthrites ?

» Quel est l’intérêt de l’échographie dans le diagnostic de la maladie de Horton ?

IRM

Échographie HR-pQCT Radiographie

Highlights

» Erosion patterns in sero- positive and seronegative rheumatoid arthritis.

» Severity and improvement of morning stiffness indepen- dently associates with teno- synovitis in patients with rheumatoid arthritis.

» Intramuscular versus ultra- sound guided peritendinous glucocorticoid injection for tenosynovitis in patients with rheumatoid arthritis.

» Positive sacroiliac joint MRI in asymptomatic patients with recurrent acute anterior uveitis.

» The prevalence of infl amma- tory and structural lesions on MRI of the sacroiliac joints in patients with very early peri- pheral spondyloarthritis.

» Distal interphalangeal joint erosions assessed by HR-pQCT in patients with psoriatic ony- cholysis.

» What predicts absence of spinal damage in patients with spondyloarthritis after prolonged follow-up?

» Interest of ultrasound for the diagnosis of Horton’s disease.

Keywords

Rheumatoid arthritis Spondyloarthritis Horton

Psoriatic arthritis MRI

Ultrasound HR-pQCT Radiograph critères ACR 1987 de classification de la poly-

arthrite rhumatoïde. Plusieurs études ont montré que le dérouillage matinal a des conséquences importantes dans la vie quotidienne du patient. Le dérouillage matinal est un des éléments cliniques qui conditionne la prise en charge thérapeutique.

Il a pourtant disparu des critères de classifi cation ACR-EULAR 2010 et des critères ACR-EULAR de rémission, et il ne constitue pas un des éléments du SDAI (Simple Disease Activity Index) ou du DAS (Disease Activity Score) . Bien que le dérouillage matinal soit un paramètre clinique indiscutable des maladies infl ammatoires, il s’améliore avec l’acti-

vité, ce qui rend son évaluation plus diffi cile pour en déterminer la durée et l’intensité d’un malade à un autre. L’absence d’éléments comparateurs externes a limité son utilisation et sa pertinence.

L’analyse de la sévérité et la durée du dérouillage matinal par rapport à un comparateur externe tel que l’échographie constitue un point fort de cette étude (Kobayashi Y, 1975) . Le but de cette dernière était d’évaluer l’asso ciation entre le dérouillage matinal (intensité et durée) et l’inflammation synoviale ou téno synoviale échographique des mains. Soixante-seize patients atteints de PR suivis consécutivement en rhumatologie et répon- dant aux critères ACR-EULAR 2010 ont été inclus.

Les critères d’exclusion étaient notamment une corticothérapie supérieure à 10 mg par jour de prednisolone. La durée et l’intensité du dérouil- lage matinal étaient représentées sous la forme d’un diagramme qui tenait compte du lever et du coucher du patient (figure 2) . Il est donc possible, sur un diagramme, de déterminer la durée d’évolu- tion par quartile au cours de la journée. L’examen échographique des synovites en mode Doppler puissance (DP) a été réalisé sur les articulations MCP, IPP, et les poignets ; celui des ténosynovites, sur le versant dorsal (tendons extenseurs radiaux, extenseurs communs et extenseurs ulnaires du carpe) et sur le versant palmaire (tendons fléchis- seurs de I à V).

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ACTUALITÉS À L’ACR 2016

Imagerie de la polyarthrite rhumatoïde et de la spondyloarthrite

Les caractéristiques de la maladie sont classiques : 84 % des PR sont séropositives, 20 % des patients sont sous traitement biologique. Le score DAS28 médian est de 3,1 (extrêmes : 2,1-4,2) et le SDAI médian de 12,8 (extrêmes : 7,0-20,6). Sur la figure 3, p. 35 est présentée la prévalence des syno- vites DP+ qui prédominent aux poignets et aux articulations MCP 2. Pour les ténosynovites DP+, on observe une atteinte préférentielle des tendons extenseurs. Les nombres d’articulations doulou- reuses (NAD) et d’articu lations gonflées (NAG) sont davantage corrélés aux synovites DP+ et, à un moindre degré, aux ténosynovites DP+. Concer- nant la durée ou l’inten sité du dérouillage matinal, il existe une corré lation statistiquement significative plus importante pour les ténosynovites DP+ que pour les synovites DP+.

Traitement d’une ténosynovite de PR : injection intramusculaire ou infiltration échoguidée ?

Les ténosynovites sont fréquentes au cours de la PR, et associées à un retentissement algofonctionnel important ainsi qu’à la progression structurale (éro- sions) dans la polyarthrite débutante. Aucune étude n’avait jusqu’à présent évalué l’efficacité des traite- ments corticoïdes locaux ou généraux au cours des téno synovites. Le but de cette étude était donc de comparer l’efficacité d’une injection intra musculaire et d’une infiltration échoguidée dans la gaine téno synoviale à 2, 4 et 12 semaines (Ammitzbøll- Danielsen M, 1973). Cinquante patients atteints de PR présentant au moins une ténosynovite clinique et échographique ont été randomisés en 2 groupes : le groupe recevant 14 mg (2 ml) de bétaméthasone en intramusculaire ainsi qu’une infiltration locale sous échographie de sérum salé de moins de 3 gaines synoviales et le groupe bénéficiant d’une infiltration sous échographie de la ténosynovite de moins de 1 ml de bétaméthasone par gaine (n ≤ 2), associé à une injection intramusculaire de 2 ml de sérum salé.

Les patients inclus devaient avoir au moins 18 ans et présenter des ténosynovites à la main ou à la cheville à l’examen clinique et échographique selon la défi- nition OMERACT (Outcome Measures in Rheumato- logy). Les critères d’exclusion étaient un traitement de fond conventionnel ou biologique instauré au cours des 6 dernières semaines, un changement de traitement de fond biologique ou conventionnel dans les 6 dernières semaines, une corticothérapie initiée dans les 6 dernières semaines. Le critère

principal était la proportion de sujets atteignant dans chaque groupe la définition échographique de ténosynovites en rémission sur une échelle en mode B ≤ 1 et un Doppler = 0 à 4 semaines. Les critères de jugement secondaires étaient la propor- tion de sujets dans chaque groupe atteignant la défi- nition de ténosynovites échographiques en rémission à 2 et 12 semaines. Sont également collectés les données cliniques d’activité et les scores de recueil par les patients aux différents temps.

Sur le critère de jugement principal, les résultats montrent une différence significative du score de ténosynovites entre les 2 groupes à 4 et 12 semaines, que ce soit en mode B ou en mode DP. La différence significative entre les 2 groupes est atteinte pour les évaluations échographiques en mode B, en mode DP ou en nombre de pixels. Concernant l’évaluation clinique (échelle visuelle analogique [EVA] douleur et handicap de la ténosynovite), une différence signi- ficative entre les 2 groupes, en faveur du groupe échoguidé, est également constatée. La dose totale des glucocorticoïdes est de 14 mg par patient dans le groupe injection intramusculaire contre 5,6 mg dans le groupe infiltration échoguidée. La tolérance des traitements est satisfaisante, et l’on note l’absence de rupture tendineuse au cours du suivi.

Y a-t-il un intérêt à réaliser une IRM des sacro-iliaques en cas d’uvéite antérieure isolée ?

Il s’agit d’une étude ayant pour but de montrer l’asso ciation entre la présence d’une uvéite anté- rieure récidivante sans symptomatologie rachidienne et la présence d’une sacro-iliite inflammatoire et/ ou structurale à l’IRM. Cinquante patients souffrant d’uvéite antérieure récidivante ont été recrutés consécutivement pour cette étude (Oliveira T, 1297).

Aucun ne bénéficiait d’un suivi rhumatologique. Une comparaison à un groupe témoin sans uvéite ayant bénéficié d’une IRM des articulations sacro-iliaques a été réalisée. Parmi les 50 patients, 20 souffraient de lombalgie inflammatoire selon les critères ASAS (Assessment of Ankylosing Spondylitis), 6 de lom- balgie mécanique, et 23 ne présentaient aucune rachialgie. Aucune différence concernant les carac- téristiques démographiques n’était observée entre les 3 groupes, qui étaient similaires en termes d’âge, de sexe, d’origine ethnique, d’ancienneté et de début de l’uvéite ainsi que d’épisodes récidivants de cette maladie. Le HLA-B27 était positif dans 48 % des cas. Onze des 20 patients (55 %) appartenant

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patients avaient une sacro-iliite inflammatoire. Dans le groupe uvéite antérieure sans rachialgie récidi- vante uniquement, 37,5 % des patients avaient soit des lésions inflammatoires, soit des lésions struc- turales. Les lésions inflammatoires dans le groupe uvéite + spondyloarthrite axiale et le groupe uvéite isolée étaient identiques sur le plan de l’intensité et de la sévérité. Le meilleur critère de sensibilité et de spécificité était défini par une IRM positive sur l’œdème osseux ≥ 3 (92 %/94 %).

Faut-il réaliser une IRM

des sacro-iliaques devant une spondyloarthrite périphérique de moins de 3 mois ?

L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence des lésions inflammatoires et structu- rales à l’IRM des articulations sacro-iliaques chez les patients atteints de spondyloarthrite (SpA) périphérique de moins de 3 mois (Varkas G, 1295).

Les données obtenues proviennent des études en double aveugle de l’étude CRESPA sur 60 patients pour lesquels une SpA périphérique de moins de 3 mois avait été diagnostiquée. Ce diagnostic a été établi sur la présence d’une arthrite périphérique, d’une enthésite périphérique ou d’une dactylite associée à la présence d’une des caractéristiques suivantes : uvéite antérieure, psoriasis, maladie inflammatoire chronique de l’intestin, arthrite réactionnelle, présence de HLA-B27. La présence d’une sacro-iliite inflammatoire ou structurale n’était pas connue ni nécessaire pour établir le diag- nostic de SpA périphérique. Indépendamment, la présence d’une sacro-iliite a été évaluée selon les critères ASAS et la sévérité appréciée par le score de SPARCC (SpondyloArthritis Research Consortium of Canada). Si des IRM ont été réalisées sur d’autres sites articulaires, ces dernières ont été évaluées sur la présence de lésions inflammatoires (capsulites, enthésites). L’évaluation structurale des articula- tions sacro-iliaques a été effectuée en fonction de la présence d’une sclérose sous-chondrale, d’érosions, de métaplasie graisseuse juxta-articulaire et d’anky- lose. En présence d’une IRM du pelvis, la hanche été évaluée selon la présence ou non d’un épanchement ou d’un œdème.

Cette étude montre que 7 des 60 patients ont rap- porté dans le passé des douleurs inflammatoires rachidiennes avec un score moyen EVA douleur de

2/10. Trente-cinq pour cent des patients (21/60) pré- sentaient un œdème des articulations sacro-iliaques répondant aux critères ASAS avec un score SPARCC médian de 8 (2,0-37,0). Seuls 3 des 27 patients pré- sentant une sacro-iliite inflammatoire souffraient de lombalgie inflammatoire. Ainsi, plus de 86 % des patients (10/21) présentant une sacro-iliite inflammatoire à l’IRM n’avaient aucun symptôme rachidien. Concernant les lésions structurales, 8/60 (13,3 %) patients présentaient des lésions érosives bilatérales. L’EVA douleur rachidienne des patients ayant une sacro-iliite était de 2 contre 1 pour ceux n’ayant pas de sacro-iliite à l’IRM (différence non significative). La présence de lésions inflamma- toires sur un autre site était avérée chez 5 des 21 (23,8 %) patients ayant une IRM des sacro-iliaques contre 10,3 % (4/39) des patients n’en ayant pas.

Aucun patient ne présentait une enthésite des pro- cessus épineux de la cinquième vertèbre lombaire, des crêtes iliaques, des épines iliaques antéro- supérieures ou du pubis. Ils n’avaient pas non plus de lésions de la cage thoracique.

Existe-t-il des lésions structurales infracliniques dans le psoriasis unguéal ?

Le psoriasis atteint 3 % de la population générale et un tiers des patients développeront un rhuma- tisme psoriasique dans les 12 ans. Le rhumatisme psoriasique a un impact important tant sur le plan psychologique que sur la qualité de vie. Vingt pour cent des rhumatismes psoriasiques sont compliqués par une destruction articulaire sévère. Quarante- sept pour cent des formes polyarticulaires péri- phériques peuvent être détruites 2 ans après le début du rhuma tisme. Le psoriasis précède le rhuma tisme dans 84 % des cas. Classiquement, 30 % des patients souffrant de psoriasis présen- teront un rhumatisme psoriasique à 12 ans. Les facteurs classiquement associés sont l’atteinte au cuir chevelu (OR = 3,76 ; IC95 : 2,09-8,74), l’atteinte du sillon interfessier (OR = 1,96 ; IC95 : 1,07-3,59) et l’atteinte unguéale (OR = 2,83 ; IC95 : 1,88-6,12).

L’onycholyse est le seul facteur de l’atteinte unguéale associé au rhumatisme psoriasique avec un OR = 2,8 (IC95 : 1,34-5,85). Selon D. Mac Gonagle, il existe un continuum entre la matrice de l’ongle et les structures articulaires (capsulaires et tendi- neuses par l’extenseur du doigt), expliquant l’atteinte simultanée de ces structures anatomiques.

L’enthésite dans le rhumatisme psoria sique a ainsi

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ACTUALITÉS À L’ACR 2016

Figure 4. Enthèse : tendons extenseurs, matrice unguéale.

Figure 5. Morphologie des érosions au HR-pQCT en cas d’onycholyse sans rhumatisme psoriasique et en cas de rhuma tisme psoriasique.

Imagerie de la polyarthrite rhumatoïde et de la spondyloarthrite

pour conséquence l’altération de la matrice cartila- gineuse, mais également l’infl ammation des struc- tures articulaires de voisinage (interphalangiennes distales) responsable de synovites et d’érosions (fi gure 4) . Le but de l’étude (Villani AP, 937) était de déterminer les caractéristiques et la prévalence des érosions par HR-pQCT (High Resolution peri- pheral Quantitative Computed Tomography) ainsi que la relation avec l’onycholyse. Pour cette étude, 4 groupes de patients ont été évalués : un groupe contrôle, un groupe de patients avec psoriasis sans atteinte unguéale, un groupe avec onycholyse sans autre dystrophie unguéale et sans rhumatisme, et un dernier groupe avec un rhuma tisme psoria- sique de forme périphérique distale évocatrice de rhuma tisme psoriasique. L’examen a été réalisé sur un scanner de type HR-pQCT sur la phalange distale. L’évaluation en 3D comprend des images avec une résolution isotrope de 82 μm. Trois cent coupes de la dernière phalange sont obtenues sur

les deuxième et quatrième doigts. Les données quantitatives osseuses sont le volume osseux, la densité minérale osseuse corticale et trabéculaire, l’épaisseur corticale et trabéculaire.

Sur les 80 patients, 16 sont dans le groupe contrôle, 18 dans le groupe psoriasis cutané sans atteinte unguéale, 28 dans le groupe onycholyse sans rhuma- tisme psoriasique et 25 dans le groupe rhuma tisme psoriasique avec atteinte distale. L’âge est statis- tiquement plus élevé dans le groupe rhuma tisme psoriasique, et l’existence d’une dactylite est sta- tistiquement plus fréquente. Trente-deux pour cent des patients atteints de rhuma tisme psoriasique sont sous anti-TNF et 32 % sous DMARD (Disease- Modifying AntiRheumatic Drug) . Le HR-pQCT permet de caractériser la forme des érosions en U, en V ou en Ω (figure 5) . La prévalence des érosions est statisti quement plus élevée dans les groupes rhuma- tisme psoriasique et onycholyse que dans les autres groupes. La prévalence des érosions dans les groupes rhumatisme psoriasique, onycholyse et psoriasis est respectivement de 86 %, 72 % et 11 %.

Les formes d’érosions les plus fréquemment rencontrées sont en Ω . Aucun changement des paramètres osseux statistiquement significatif n’a été relevé. Concernant la présence de syndesmo- phytes, les auteurs observent une tendance à une augmentation dans les groupes rhumatisme psoria- sique et onycholyse.

Le “gras” magnétique

des sacro-iliaques : un facteur de sévérité structurale

rachidienne dans les SpA ?

L’IRM des sacro-iliaques permet d’évaluer structura- lement l’infl ation graisseuse, la présence d’érosions, d’un tissu graisseux appelé “backfi ll” et d’ankylose.

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Figure 6. Deux exemples de SpA aux profi ls de progression rachidienne différents en fonction de la présence ou non d’une métaplasie graisseuse des articulations sacro-iliaques à l’IRM.

Le backfi ll est un tissu de comblement de l’interligne articulaire en hypersignal T1 et en hyposignal T2 sur les séquences avec suppression du signal de la graisse. L’infl ation graisseuse et le backfi ll sont des éléments clés dans le développement de l’ankylose des articulations sacro-iliaques. Le but de cette étude était de déterminer si la métaplasie graisseuse et le backfi ll des articulations sacro- iliaques permet- traient d’identifi er un phénotype des “progresseurs”

sur l’atteinte structurale rachidienne dans les SpA précoces ( Maksymowych W, 3158) . Maksymowych et al. s’appuient sur 2 exemples démonstratifs. Le premier est celui d’un patient présentant des lésions graisseuses des articulations sacro-iliaques et qui développe à 2 ans des ponts osseux rachidiens.

Le second exemple est celui d’un patient dont la sacro-iliaque érodée à l’IRM, sans métaplasie grais- seuse, ne développe pas de lésion structurale rachi- dienne 29 ans après les débuts des symptômes. Les articula tions sacro-iliaques sont évaluées selon le score SPARCC structural (évaluation des érosions, de la métaplasie graisseuse, du backfi ll et de l’anky- lose) [fi gure 6] .

L’évaluation des articulations sacro-iliaques est effectuée sur le segment synovial de l’articulation jusqu’à la dernière coupe transitionnelle entre la partie ligamentaire et sous-chondrale. La population est issue de différentes cohortes canadiennes. Les données cliniques et démographiques suivantes ont été recueillies : protéine C réactive (CRP) [tous les 6 mois pendant 3 ans], évaluation des traitements (anti-TNF), bilan radiographique (tous les 2 ans) et IRM des articulations sacro-iliaques (tous les 3 ans puis tous les 3 à 6 mois en cas d’introduction d’un traitement anti-TNF). L’évaluation de la progression structurale est réalisée par le mSASSS (modifi ed Stoke Ankylosing Spondylitis Spinal Score) tous les 2 ans. Les lésions infl ammatoires et structurales sont évaluées par 2 lecteurs utilisant les scores SPARCC.

Les patients avec ou sans lésion structurale rachi- dienne sont appariés sur l’âge, la durée des symp- tômes et leur intensité.

La population totale est de 123 patients, 81 patients présentant des lésions rachidiennes et 42 n’en présentant aucune. Les “progresseurs” sont carac- térisés par un niveau de CRP et des scores IRM struc- turaux plus élevés sur la métaplasie graisseuse, le backfi ll et l’ankylose. Il n’existe pas de différence statistiquement signifi cative entre les 2 groupes concernant l’inflammation en IRM des articula- tions sacro-iliaques. Sur le plan clinique, le sexe masculin, l’ASDAS (Ankylosing Spondylitis Disease Activity Score) et la CRP constituent les facteurs

de progression avec régression logistique. Concer- nant les données IRM, la métaplasie graisseuse, les érosions, le backfi ll et l’ankylose constituent des éléments de progression structurale rachidienne en analyse univariée. Seuls les scores graisseux et d’ankylose ≥ 2 restent signifi catifs en analyse avec régression logistique. Certaines limites sont à signaler dans ce travail. Il s’agit d’une étude obser- vationnelle dans laquelle de multiples ajustements ont été réalisés.

Intérêt de l’échographie

dans le diagnostic de la maladie de Horton

L’échographie permet d’évaluer morphologique- ment les artères temporales en mettant en évi- dence les signes morphologiques suivants : signe

“du halo” et signe “de la compression”. Ces lésions sont actuellement bien connues et présentent d’excellentes reproductibilités interlecteurs avec un kappa de 0,8 pour le signe du halo des artères temporales, faciales ou encore axillaires, et de 0,9 pour le signe de compression (Chrysidis S, 3197) . L’amélioration des techniques échographiques, notamment en termes de résolution, permet de mesurer avec précision l’épaisseur intima-média et d’établir les seuils de référence à partir desquels les artères temporales, faciales ou axillaires sont consi- dérées comme pathologiques. Dans cette étude, les valeurs des mesures de l’épaisseur intima- média échographique évaluée dans une population de 40 patients atteints de maladie de Horton ont été

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ACTUALITÉS À L’ACR 2016

Imagerie de la polyarthrite rhumatoïde et de la spondyloarthrite

comparées à celles d’un groupe contrôle apparié sur le sexe et l’âge (Schäfer V, 857). Le diagnostic est clinique et/ou sur biopsie de l’artère temporale.

Les examens ont été réalisés par 2 rhumatologues expérimentés. Les mesures ont été effectuées 24 heures après la première visite. Les évalua- tions des artères temporales et frontales ont été menées bilatéralement à l’aide de sondes hautes fréquences de 10 à 22 MHz. L’évaluation des artères axillaires a été conduite à l’aide d’une sonde de 18 MHz. Les mesures de l’épaisseur intima- média échographique ont été effectuées sur plus de

800 sites et comparées à celles obtenues dans le groupe témoin. Des analyses de sensibilité et de spécificité de type ROC ont permis de déterminer un seuil optimal.

Au total, un seuil de 0,4 mm peut être retenu pour l’artère temporale superficielle et de 0,34 pour les artères pariétales et frontales. Pour l’artère axillaire, la valeur seuil de l’épaisseur intima- média est de 1 mm. La sensibilité et la spécificité sont de 87,5 % au minimum, avec une spécificité de 100 % selon les artères considérées pour le diagnostic

d’artérite. ■

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en rapport avec cet article.

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