• Aucun résultat trouvé

Pierre Raynaud, coordinateur Snes/Fsu régional Pays de Loire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Pierre Raynaud, coordinateur Snes/Fsu régional Pays de Loire"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

Pierre Raynaud, coordinateur Snes/Fsu régional Pays de Loire

Contexte

Contexte national de désengagement de l'état, d'une loi Fillon de renoncement, du passage obligé par la précarité pour les jeunes sur les premiers emplois

Enjeux européens, mondialisé (l'AGCS) l'ouverture au marché de tout ce qui peut générer du profit, dont la formation, la culture, l'emploi…

A/ La FSU face à une "nouvelle donne régionale"

- avec le changement de majorité au conseil régional… Avant, nous n'étions face aux décideurs régionaux que dans les instances ad hoc (CAEN, CCREFP, CESR). Informés de choix déjà ficelés qu'il suffisait de dénoncer...

Nos représentants au CESR faisaient depuis des années, des déclarations de principe, de grande hauteur et qui donc gardaient une certaine validité d'une instance à l'autre, sans effet sur des décisions dont nous n'étions finalement qu'informés en bout de chaîne … Là de nouveaux élus un peu surpris d'être en charge des affaires "concertent" et interpellent les organisations syndicales et d'autres, sur leurs analyses et propositions.

- avec la mise en œuvre de la Loi Raffarin, combattue mais qui s'applique et (2) B/ La FSU "prise à froid" pour plusieurs raisons

1- nous prenions en direct, la mesure du degré de consensus autour de la décentralisation et nous vérifions en direct, des habitudes de travail entre services de la région et services de l'état, dans une philosophie déjà bien installée de la "compétence partagée", combinaison ou combinatoire de la décentralisation et de la déconcentration... Nous découvrions aussi où et comment se prenaient les décisions, pour une large part dans les services. Ce que nous avons appelé le syndrome de Bruxelles…

2 – Notre "culture syndicale nationale" de confrontation avec les seuls ministères de tutelle.

3- Une coordination FSU souvent sans mandat, sur des questions encore en débat embryonnaire (par exemple le rôle des associations complémentaires à l'école ou la question de la filière des formations sanitaires et sociales)… ou qui ne font toujours pas accord fédéral entre syndicats nationaux (par exemple, l'apprentissage public)… ou qui bousculent des certitudes syndicales, par exemple qu'il n'est d'important que les choix de politique nationale quand pourtant des choix régionaux peuvent ou bien les contredire ou bien les démultiplier au local…

3- Un problème d'orientation syndicale : le syndicat doit-il tenir prétendre seul tenir la vérité de l'intérêt général ? En clair les débats, la recherche de points d'équilibres, les alliances de travail, les compromis d'alliance avec d'autres qui ne sont que la prise en compte des rapports de force circonstanciels sont-ils déjà d'inacceptables compromissions ? (cf. contribution dans la revue U&A en 2006)

C/ Sur la question de "l'égalité" en Pays de Loire, quelques constats :

La région PDL (Pays de Loire) : Comme ailleurs, une spécification des parcours en fonction de l'origine sociale mais ici, dans un contexte bien particulier d'un poids réel des systèmes de formation concurrents du public et avec une formation professionnelle dominée par l'apprentissage patronal au moins pour les niveaux V de formation.

- Une académie qui du coup, certes fabrique moins de sortants sans qualification qu'ailleurs mais en privilégiant les formations courtes ; qui va donc plutôt bien jusqu'au niveau IV ( 4ème rang) mais où les études sont plus courtes qu'ailleurs, avec moins d'étudiants à l'université :17ème rang…

- Un taux de chômage des jeunes supérieur au national, une entrée dans l'emploi plus précoce qu'ailleurs (3/4 des jeunes entre 19 à 22 ans contre 2/3 en France)… pour des premiers emplois moins longs, plus fréquemment en intérim :26% contre 20 % en France, plus fréquemment sur des postes d'ouvriers : 50 % contre 37 % en France, et plus fréquemment non qualifiés : 27 % contre 21 % en France… Enfin, pour 26%, des premiers emplois à temps partiels… Un chômage plus fort et une insertion encore plus difficile pour les filles, plus nombreuses diplômées du tertiaire.

- Comme ailleurs, un lien fort entre niveau de formation et entrée dans l'emploi. Sept mois après la sortie de formation, 25% des "sans qualif" ont un emploi contre 85% des diplômés de niveau III. Et comme ailleurs les titulaires du seul bac général ou technologique, recalés du supérieur, se placent désormais moins bien que les titulaires d'un BEP ou CAP…

Le résultat d'une "structure" de formation calée sur la structure sociale.

La Région PDL a connu une orientation politique continuée de "tout apprentissage !". Avec une pratique de définition des formations sur les "pays", à partir des seuls besoins locaux exprimés par les seules entreprises locales dans le contexte d'une économie de main d'œuvre très développée avec un secteur industriel et bâtiment qui représente 29% de l'emploi total contre 23 % en France…

1

(2)

D'autre part la formation combine ici tous les systèmes de formation dit complémentaires, quelque soit leur statut. Au nom de la complémentarité le déséquilibre est entretenu entre apprentissage patronal, MFR, Privé confessionnel aux dépens de la formation professionnelle initiale publique (bien moins développée que dans d'autres régions). Au niveau V L Pro public = 14671 él. / L Pro privé = 8595 / Apprentissage = 29 000. Agri public = 963 / Agri privé = 6200…

Une stratégie du privé-privé, du privé confessionnel et du privé agricole pour tenir des segments de formations professionnelles du tertiaire, du niveau V au BTS (sur-dimensionné) permettant d'une part le subventionnement sur fonds publics mais aussi d'attirer les jeunes filles. Pour les diplômes du secteur sanitaire et social, ils sont loin devant le public qui a toujours eu sur ce secteur, et encore aujourd'hui, une politique malthusienne au moment où les filières de formation professionnelle à ces métiers sont transférées aux régions et où les besoins croissent…

Au niveau du sup' un réseau d'écoles privées d'ingénieurs et un réseau Catholique conséquent qui a bien anticipé les harmonisation européenne des diplômes (accroche des BTS au LMD via la fédération européenne des écoles)...

Au total, une "structure" de formation calée sur la structure sociale qui certes, explique une orientation des jeunes très marquée par l'assignation des places en fonction des inégalités sociales, des inégalités de territoires et des inégalités de genre… et de la combinaison des trois.

Un système qui assure la reproduction de l'identique et fait obstacle à la promotion sociale par les études. Un système qui entretient une demande sociale (effet structurant des structures !) dans le sens du choix

"efficace", "sécurisé" et de proximité ( ce que le CARIF OREF habille de la formule : "désir de territoire")…mais avec le risque d'ossifier les inégalités et "décrocher" des territoires entiers de la région, des dynamiques de promotion des études continuées vers le niveau IV et vers le sup' LMD…

D/ Dans ce contexte, et depuis le changement de "gouvernement régional", La FSU a porté des propositions pour l'éducation et la formation tout en rappelant que c’est à l’état qu’il revient de fixer le cap en matière de politique d’éducation. Mais avec l'idée que les compétences de la région sur la formation professionnelle, la carte des formations, l'apprentissage peuvent soit contribuer à déployer les politiques d'inspiration libérale soit les enrayer, fil conducteur de nos interventions.

Notre orientation : la formation professionnelle ne saurait sérieusement s’envisager indépendamment d’une éducation initiale poussée et effectivement démocratisée. D'où la revendication de mettre de l'égalité, et donc de "développer l'offre de service public", de débusquer les obstacles aux études continuées : coûts, hébergements, transports, inégalités culturelles, offres de formations, information… qui relevaient du champ des compétences régionales ; mettre aussi de la transparence dans l'usage des fonds publics… afficher clairement l'appui sur les services publics pour développer l'éducation, pour promouvoir les études au lycée et les parcours vers le supérieur. Idem sur les formations professionnelles et sur la formation continue.

Changer d'orientation régionale, impliquait de revenir sur la place et le développement de l’apprentissage qui met le plus souvent un terme – et pour longtemps, au parcours de formation. Nous étions ainsi porteurs de deux demandes : une campagne en faveur des études poursuivies de même niveau que celle que la précédente majorité avait engagé en faveur de l'apprentissage ; un observatoire de la scolarité (à partir de la quatrième) et de l'insertion à deux ans après la sortie, impliquant les flux d'élèves du public et du privé et MFR, ceux de l'apprentissage, afin de mesurer ce que chacun apportait aux objectifs de scolarisation, de formation et d'insertion.

- sur l’Information et l’Orientation, sur la Carte des formations, sur l’Education populaire et sur la formation continue et sur la Formation et l’Accompagnement des chômeurs, nous avons produit des contributions fédérales à l'occasion de l'élaboration du SREF et à d'autres occasions avec le président de la commission éducation notamment et celui de la commission formation professionnelle et apprentissage...

Il s'agissait aussi de doter nos représentants au CESR et autres instances de mandats qui ne sortent pas de leurs puissants mais solitaires cerveaux… Sur l’Enseignement supérieur et sur la Filière sanitaire et sociale, nos projets de contributions n'ont pas pu à ce jour être validées par la coordination fédérale…

E/ pour quels résultats ?

- nous avons pesé sur certains points : les compétences régionales ont été clarifiées (par ex. il n'est plus question d'un "service public régional d'éducation" mais d'un "projet éducatif régional" qui affiche son

"concours au développement du service public de l'Education Nationale"). Des objectifs sont affichés. Une dynamique éducative et en faveur de l'égalité est lancée dans "le projet éducatif régional". Sans qu'il soit plus question que la région se substitue à l'Etat quand elle n'y a pas vocation mais sans que soit non plus entamée les velléités de décentralisation continuée et le dessein des grandes régions européennes…

- nous avons sans doute contribué à identifier les enjeux sur l’éducation et sur la formation, enjeux que, pour notre part, nous avions déclinés en cinq points :

2

(3)

Quelle « bonne » contribution régionale à un système éducatif dont le caractère national garantit seul l’unité du système, la laïcité, les objectifs de promotion et l’égalité des droits à l’éducation, la formation et la qualification pour tous. C’est à dire définir cette contribution et interpeller l'état et ses modes de gestion à court terme, des structures comme des personnels…

Quel niveau d’éducation initiale correspond aujourd’hui à l’objectif de culture commune ? Les choix régionaux de carte des formations, d'implantations scolaires, d'aide à la mobilité etc ne sont pas anodins sur ce sujet et le mandat de la FSU est que les baccalauréats (professionnels, technologiques et généraux) doivent servir de référence pour tous, de "socle commun".

Quelle place et quel rôle pour l’enseignement public dans le système de formation et de qualification des jeunes et des adultes, comme outil et levier de mise en œuvre d’une orientation ambitieuse de politique éducative ?...

Les équilibres régionaux entre enseignement initial (général, technologique et professionnel) et apprentissage patronal, et plus généralement, la notion de "complémentarité" doivent être mise en cause quand la concurrence est le plus souvent la règle entre des systèmes relativement cloisonnés qui bénéficient de financements publics mais revendiquent d’abord leur caractère propre…

Quelles réponses aux besoins d'information et d'aide à l'orientation, notamment des chômeurs mais aussi des salariés ?

Des complémentarités mais qui permettent des réponses adaptées à chaque public et à ses besoins spécifiques, en distinguant les publics jeunes scolaires, jeunes adultes en quête d'une insertion, demandeurs d'emploi et salariés en demande de formation tout au long de la vie… Distinguer ce qui relève de l'éducation nationale et de son service public d'information et d'orientation, ce qui relève des missions locales et des services de l'emploi, ce qui relève d'un service public de la formation continue toujours embryonnaire…

Quel lien entre formation et entreprise, donné pour évident sans que soient évalués les effets réels d'une entrée "métiers de proximité" sur les choix d'orientation des familles modestes… Nous contestons aussi la confusion entre pédagogie de l'alternance et apprentissage patronal. Nous dénonçons la promotion de

"l'entreprise formatrice" par la direction régionale de la formation professionnelle et de l'apprentissage… Ce modèle, surtout porté par le MEDEF qui veut faire reconnaître une vocation de l'entreprise à former et socialiser la jeunesse, largement contesté au printemps dans les mobilisation anti-CPE par les lycéens et les étudiants…

E/ Des difficultés et des interrogations…

1- les desseins politiques de la région ne s'affichent pas par champs de compétence mais sont globalement inscrits dans une politique jeunesse. Il faut donc croiser en permanence les mesures prises dans différents domaines, notamment les décisions budgétaires pour tenter d'appréhender les logiques à l'œuvre.

2- Les majorités sont plurielles et les points d'équilibre pas toujours évidents qui ne mettent pas en jeu que les formations politiques mais aussi des décideurs économiques…

3- Il a fallu tenter - et c'est pas achevé, de comprendre où et comment s'élaborent projets et décisions… Et c'est pas simple !

4- Ces questions "régionales" ne sont pas débattues dans les syndicats ni la fédération. Ceux qui s'en mêlent ne partagent pas nécessairement les mêmes approches sans que les syndiqués puissent démocratiquement trancher des orientations en débat. Il y a donc des divergences sur le fond (ex : devons-nous nous mêler de çà ou seulement évaluer, applaudir ou protester du haut de l'Aventin syndical ?)… des différences d'appréciation tactique (comment favoriser des cheminements unitaires ? Et comment concrètement contribuer à des ruptures avec quelque chance de succès c'est à dire aussi à partir des rapports de force réels ?)… Des problèmes vrais de pédagogie syndicale et de formation des militants aux questions et enjeux régionaux…

5- Le CESR est-il si important pour les décideurs régionaux ? Est-ce un outil pour faire avancer nos propositions ? Un outil pour des "alliances de travail" ? Une instance de lissage des consensus et l'occasion de débauche d'énergie perdue ?

6- Quand serons-nous à même d'organiser des manifestations devant le conseil régional pour peser sur la carte des formations etc… ?

Mais surtout le constat que la voix de la FSU est un peu isolée dans un concert politique et syndical plutôt favorable à la décentralisation (à part FO), avec des envies majoritaires des politiques d'aller encore plus loin en matière de formation professionnelle initiale, sur l'information et l'orientation, sur l'enseignement sup' et la recherche, sur l'emploi, le développement économique… avec des définitions extensives du "service public" et tout çà sur fond de désengagement de l'état et de dessein européen des grandes régions…

3

(4)

Au total appréciation sur un vrai risque d'éclatement du SPE et de creusement des inégalités régionales et sur nécessité de coordonner les coordinations ou d'investir une réflexion fédérale sur les politiques régionales…

4

Références

Documents relatifs

Ce n’est pas la démarche qui a été choisie pour la constitution des listes déterminantes des autres groupes, même si la liste des espèces flore ZNIEFF a un peu trop été

Pour éviter des effets de dérangement accentués sur la réserve, et sur le domaine public maritime associé, le CSRPN demande que l’ensemble du système de digue des Rouillères

Le CSRPN fait remarquer que le site de compensation n’est pas encore trouvé, or il s’agit d’une exigence forte de la réglementation en matière de compensation.. Le

Avis sur une demande de dérogation « espèces protégées » concernant les travaux dans un site oenotouristique du château.. de Parnay (49) ;

Le CSRPN fait remarquer que les inventaires ne devraient pas avoir plus de 5 ans, que des habitats herbacés manquent de caractérisation et qu’un effort aurait pu être fait

Ramenés à la population, la région améliore son bilan par rapport à la France métropolitaine entre 2014 et 2015 pour le nombre de tués (+1,5 % en Pays de la Loire contre +2,3 %

552 logements concernés en région par des travaux pour la prévention du risque industriel, dans le cadre des PPRT. 90

Nous proposons qu’un infléchissement soit apporté à ce document allant dans le sens d’une plus grande priorité donnée (financièrement et du point de vue du phasage) aux