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L’analyse du positionnement énonciatif dans le discours journalistique : entre engagement et effacement. Cas de la chronique « Pousse avec eux !» et « Point zéro »

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

République algérienne démocratique et populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université Mohamed Seddik Ben yahia /Jijel

Faculté des Lettres et des Langues étrangères Département de Français

N° d’ordre: ……

N° de serie : …….

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de master 2 Option : Sciences du langage

Thème

Présentées par : Sous la direction de :

 BELMILI Fatima. Mme ASSILA Wided

 REKAIK Louiza.

Membres du jury :

Présidente : Mme. GHIMOUZE Manel Examinateur : M. SISSAOUI Abd El Azize Rapporteur : Mme. ASSILA Wided

Année Universitaire : 2017/2018

L’analyse du positionnement énonciatif dans le discours journalistique :

entre engagement et effacement.

Cas de la chronique « Pousse avec eux !» et « Point zéro »

(2)

Remerciements

« Aucun travail ne s'accomplit dans la solitude »

Notre travail n'est devenu une réalité que grâce au soutien de toutes sortes de plusieurs personnes que nous tenons à remercier.

Nos sincères remerciements :

À notre Dieu qui nous a donné la force et le courage pour accomplir ce travail.

À notre Directrice de recherche Mme ASSILA Wided pour tous ce qu’elle nos appris, pour ses lectures, ses conseils, et surtout pour sa sourie qui nous a donné le courage pour continuer.

Nous adressons nos gratitudes aux membres du jury, qui ont eu la patience de lire notre mémoire en détail et de le juger.

Nous remercions également tous les professeurs de l’université de JIJEL « MOHAMED EL-SADDIK BEN YAHIA » qui nous ont formé pendant toutes les 5 ans.

Enfin, nous exprimons nos reconnaissances et nos sympathies à

tous nos collègues et aux autres Directeurs de recherche.

(3)

Dédicace

À Mon père À ma mère À mon fiancé

À toute ma famille et mes amies

Louiza

(4)

Dédicace

À ma mère À mes sœurs À mon cher frère

À toute ma famille et mes amies

Fatima

(5)

Résumé :

L’objectif de ce travail consiste à étudier le positionnement énonciatif dans le discours journalistique et plus particulièrement dans la chronique « POUSSE AVEC EUX ! » de Hakim LAALAM du journal Le Soir d’Algérie et « POINT ZERO » de Chawki AMARI du journal El WATAN. Le discours journalistique est considéré comme un acte d’énonciation spécifique, l’analyse de ce dernier nécessite une prise en charge énonciative du journaliste par rapport à ses énoncés et à la situation d’énonciation.

Donc, il s’agit de relever tous les indices qui marquent la présence ou l’absence du journaliste dans ses articles en nous basant sur les indices par lesquels il s’inscrit ou se désinscrit dans son message. Nous citons les déictiques d’engagement comme : les indices de personne, les indices spatio-temporels, les temps verbaux, la modalisation, et les indices d’effacement tels que : les guillemets, le pronom indéfini « on », les énoncés non embrayés, la polyphonie discursive et l’ironie. Ceci nous permet par la suite de préciser le positionnement du journaliste dans ses articles.

Mots clés : énonciation, subjectivité, discours journalistique, genre de discours, déictiques, engagement énonciatif, effacement énonciatif.

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ةﺮﺧﺎﺴﻟا تارﺎﺒﻌﻟا و تاﻮﺻﻷا ﺪﻌﺑ ﺎﻤﯿﻓ ﺎﻨﻟ ﺢﻤﺴﯾ اﺬھ و .

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،ﻲﻔﺤﺼﻟا

،ﺢﯿﻤﻠﺘﻟا ماﺰﺘﻟﻻا

،ﻲﻔﺴﻌﺘﻟا ﻮﺤﻤﻟا

ﻖﻠﻄﻤﻟا

.

(6)

Abstract:

The aim of this work is to study the positioning of words in the journalistic discourse and more particularly in the column “PUSH WITH THEM!” by Hakim LAALAM from Le Soir d’Algérie newspaper and “POINT ZERO” by Chawki AMARI from El WATAN newspaper. Journalistic discourse is considered to be an act of specific enunciation, the analysis of the latter requires an enunciatively handling of the journalist in relation to his statements and the situation of enunciation.

So, it is a matter of identifying all the clues that mark the presence or the absence of the journalist in his articles by basing on the indices by which the enunciator fits in or out of his message. While focusing on different deictics of engagement such as: person indices, spatial and temporal indices, verb tenses, modalization, as well as erasure indices such as: quotation marks, indefinite pronoun "on", untagged utterances, discursive polyphony and irony. Then, we analyzed the position of the journalist in his articles.

Key words: enunciation, subjectivity, journalistic discourse, types of discours, deictics,

enunciative commitment, enunciative erasure. .

(7)

Table des matières

Introduction générale ... 9

Chapitre 1 : l’énonciation et la subjectivité énonciative... 10

Introduction... 14

I. Définition de l’énonciation ... 14

I.1. Selon Benveniste ... 14

I.2. Selon Catherine Kerbrat-Orecchioni ... 15

II. Les types d’énonciation ... 16

II.1. Selon Benveniste ... 16

II.1.1. l’énonciation historique ... 16

II.1.2. l’énonciation discursive ... 17

II.2. Selon Catherine Kerbrat-Orecchioni ... 17

II.2.1. l’énonciation étendue... 17

II.2.2. l’énonciation restreinte ... 17

III. le rapport entre : énoncé / énonciation / situation d’énonciation ... 17

IV. La subjectivité dans le langage ... 18

IV.1. Selon Benveniste ... 18

IV.2. Selon Kerbrat-Orecchioni ... 18

V. Les marques d’Embrayage ... 19

V.1. Les indices de personnes ... 19

V.1.1. Les pronoms personnels ... 19

V.1.2. Les possessifs « adjectifs » et « pronoms personnels » ... 19

V.2. Les indices d’ostension ... 19

V.2.1. Les déictiques spatiaux ... 20

V.2.2. Les déictiques temporels ... 21

V.3. Les temps verbaux ... 21

V.4. La modalisation ... 21

V.4.1. Les adjectifs subjectifs... 22

V.4.1.1. Les adjectifs affectifs ... 22

V.4.1.2. Les adjectifs évaluatifs... 22

V.4.2. Les verbes subjectifs... 22

V.4.3. Les adverbes subjectifs ... 22

V.4.4. Les types de phrases ... 22

VI. Les marques de désembrayages ... 23

(8)

VI.1. Les guillemets ... 23

VI.2. Le pronom indéfini « on » entre engagement et effacement ... 23

VI.3. Les énoncés non-embrayés... 24

VI.4. La polyphonie discursive ... 24

VI.5. L’ironie... 24

Conclusion ... 24

Chapitre2 : De l’analyse du discours au discours journalistique ... 26

Introduction ... 27

I. Introduction à l’analyse de discours ... 27

I.1. Définition du discours ... 28

I.2. Distinction Texte/Discours ... 28

I.3. Les différentes approches dans le domaine de l’analyse du discours ... 29

I.3.1. L’approche énonciative ... 29

I.3.2. L’approche interactionnelle ... 29

I.3.3. L’approche sociolinguistique ... 30

I.3.4. L’approche pragmatique ... 31

I.3.5. L’approche sémiotique... 31

I.3.6. L’Ecole Française d’analyse de discours ... 32

II. Le discours journalistique ... 33

II.1. Le journalisme ... 33

II.2. Les genres des discours journalistiques ... 33

II.2.1. Les articles de l’information ... 34

 La brève ... 34

 Le filet ... 34

 Le compte rendu ... 34

 Le reportage ... 34

 L’interview ... 34

II.2.2. Les articles de commentaire... 34

 L’éditorial ... 34

 La chronique ... 35

 L’écho ... 35

 La tribune libre ... 35

 Le billet ... 35

II.3. Les caractéristiques du discours journalistique ... 35

(9)

III. Les deux notions de l’engagement et de l’effacement énonciatifs dans le discours

journalistique ... 36

III.1. L’engagement énonciatif ... 36

III.2. L’effacement énonciatif ... 37

Conclusion ... 38

Chapitre 3 : Présentation du corpus, du public et de la grille d’analyse ... 39

Introduction ... 40

I. Définition et caractéristiques de la chronique ... 40

II. Présentation et description de la chronique « Pousse avec eux !» ... 40

III. Présentation et description de la chronique « Point zéro » ... 41

IV. Présentation du chroniqueur Hakim ALAALAM ... 41

V. Présentation du chroniquer Chawki AMARI ... 41

VI. Les raisons du choix du corpus ... 42

VII. Les raisons du choix de la période ... 42

VIII. Présentation de la grille d’analyse ... 42

Conclusion ... 47

Chapitre 4 : L’analyse du positionnement énonciatif dans les deux chroniques « Pousse avec eux ! » et « Point Zéro »... 48

I. Les indices d’engagement et d’effacement énonciatif dans la chronique « Pousse avec eux» de Hakim ALAALAM... 49

I.1. Chronique 1 ... 49

I.2. Chronique 2 ... 53

I.3. Chronique 3 ... 57

I.4. Chronique 4 ... 61

I.5. Chronique 5 ... 65

I.6. Chronique 6 ... 68

II. Les indices d’engagement et d’effacement énonciatif dans la chronique «Point zéro » de Chawki AMARI ... 71

II.1. Chronique 1 ... 71

II.2. Chronique 2 ... 74

II.3. Chronique 3 ... 77

II.4. Chronique 4 ... 80

II.5. Chronique 5 ... 84

II.6. Chronique 6 ... 86

(10)

III. Synthèse des résultats ... 89

Conclusion ... 91

Conclusion générale ... 92

Références bibliographiques ... 95

Annexe 1 (Articles du quotidien Le SOIR D’ALGERIE) ... 99

Annexe 2 (Article du quotidien AL WATAN) ... 106

(11)
(12)

Introduction générale

Le champ de communication médiatique en Algérie est très vaste et morcelé, il se caractérisé par un foisonnement de titres dans l'activité journalistique. Dans la scène médiatique s’émergent plusieurs journaux tel que: Le Soir d'Algérie, El WATAN, L'Expression dz, Le Quotidien, El Moudjahid etc.

En ce qui concerne le discours journalistique qui se caractérise par la pluralité des genres journalistiques, nous nous sommes intéressés à la chronique comme catégorie rédactionnelle du commentaire. Cette dernière pourrait nous aider à réaliser notre étude qui consiste à déterminer le positionnement énonciatif des journalistes dans leurs propos.

Autrement dit, déterminer l’engagement et l’effacement de ce dernier dans son discours.

De ce fait, cette recherche en science du langage sera centrée sur l’étude de positionnement énonciatif dans le discours journalistique, cas de la chronique « Pousse avec eux ! » du quotidiens le « Soir d’Algérie » et la chronique « Point Zéro » du quotidien « El WATAN ». Ces chroniques sont placées en bas de la dernière page du journal et ce définissent par son caractère ironique. Ces chroniques se caractérisent par le traitement des sujets de différents domaines comme : la culture, l’économie, les faits d’actualité et plus particulièrement tout ce qui en relation avec la situation politique du pays.

Nous avons choisi de traiter ce sujet pour deux raisons : d’une part, la situation médiatique en Algérie, et plus précisément la presse écrite, présente un champ vaste d’information qui transmet toutes les actualités de la vie quotidienne, d’autre part, le grand nombre des recherches et ouvrages dans le domaine de la linguistique de l’énonciation qui va nous faciliter l’étude que nous allons mener.

Notre objectif consiste à repérer les traces du journaliste en fonction desquelles nous

déterminons le positionnement de ce dernier et d’analyser les procédés par lesquelles il

marque sa présence ou son absence dans son discours. Pour ce faire nous avons choisi,

comme corpus, les articles écrits par Chawki AMARI « Point Zéro » du quotidien « El

WATAN » et Hakim LAALAM « POUSSE AVEC EUX ! » du journal le « Soir d’Algérie »

appartenant à la période des élections locales en Algérie qui s’étale du 20 Novembre au 26

(pour la chronique « POUSSE AVEC EUX ! ») et jusqu’au 27 Novembre 2017 (pour la

chronique « Point Zéro »). Nous avons changé la période de chaque chronique pour équilibrer

le nombre des articles que nous allons analyser dans notre travail.

(13)

Chaque personne montre la subjectivité dans son énoncé à partir des choix langagiers qu’il opère au sein de ses propos et c’est le même cas pour le travail d’un journaliste. De ce fait, la prise en charge énonciative représente l’engagement de l’auteur dans son énoncé, où il marque sa présence par un ensemble d’indices, comme il peut s’effacer par un ensemble de procédés qui rendent cet effacement possible. C’est à partir de là qu’émerge une question centrale qui est à la base de ce travail :

Comment se positionnent les deux chroniqueurs Chawki AMARI et Hakim LAALAM par rapport à ce qu’ils disent ?

Pour bien répondre à notre question de recherche nous avons posé les sous questions suivantes :

En fonction de quoi le journaliste marque son positionnement dans son discours ?

À travers quels procédés se manifestent les deux chroniqueurs dans leurs discours?

Quels sont les moyens (les unités linguistiques) utilisés pour s’inscrire ou se désinscrire dans leurs propos ?

Pour répondre à notre questionnement, nous émettons les hypothèses suivantes :

 Le journaliste pourrait marquer son positionnement dans son discours par l’engagement ou l’effacement en fonction du thème abordé.

 Il pourrait s’inscrire explicitement ou implicitement en utilisant un ensemble de procédés d’embrayage ou de désembrayage.

 Il pourrait s’inscrire ou désinscrire dans son énoncé en employant des expressions et des unités lexicales tel que: les pronoms personnels, les adjectifs possessifs, les modalisateur, les guillemets, les énoncé non embrayé…

Pour pouvoir analyser notre corpus, nous nous sommes basées sur la théorie énonciative qui consiste à dégager les différents procédés et unités linguistiques par lesquels un locuteur peut s’inscrire dans l’énoncé, explicitement ou implicitement, comme il peut se situer par rapport à son énoncé en l’assumant plus ou moins.

Pour aboutir à nos objectifs, notre travail sera divisé en quatre chapitres qui s’organisent comme ce qui suit :

Le premier chapitre sera consacré aux différentes définitions des concepts clés, en nous basant

sur le concept de l’énonciation et ses types selon Emile BENVENISTE et KERBRAT-

ORECCHIONI , les rapports entre énoncé, énonciation et situation d’énonciation, d’une part,

(14)

et d’autre part, en jetant un coup d’œil sur la subjectivité dans le langage selon BENVENISTE et KERBRAT-ORECCHIONI, puis nous citons les différents indices d’embrayages et de désembrayage qui peuvent nous servir lors de notre analyse.

Le deuxième chapitre sera réservé pour une introduction à l’analyse de discours, le discours journalistique et ses caractéristiques et les deux notions engagement et effacement énonciatif dans le discours journalistique.

Nous consacrerons le troisième chapitre pour la présentation de corpus, des deux chroniqueurs et de la grille d’analyse.

Le dernier chapitre sera consacré à l’analyse de corpus et à la synthèse de différents résultats obtenus.

Notre travail de recherche se termine par une conclusion dans laquelle nous résumerons

les principaux résultats de notre recherche en répondant à notre problématique de départ et en

infirmant ou confirmant nos hypothèses.

(15)
(16)

Introduction

Sous le terme de linguistique de l’énonciation, se regroupe un ensemble de recherches qui s’émergent au début des années soixante avec les réflexions d’Emile BENVENISTE, et qui se prolongent encore actuellement avec des travaux très récents de linguistes tels que : KERBRAT-ORECCHIONI, CULIOLI, Charles BALLY, Michail BAKHTINE. Ces diverses approches et recherches ont un objectif commun celui d’étudier les différents usages et le fonctionnement de la langue.

Dans ce chapitre nous allons définir : la notion fondamentale de notre travail de recherche : l’énonciation, selon Emile BENVENISTE et Catherine KERBRAT- ORECCHIONI, les rapports énoncé /énonciation /situation d’énonciation et les différents types de l’énonciation, ainsi que la subjectivité énonciative et ses diverses marques.

I. Définition de l’énonciation

L’énonciation est définie dans le petit Larousse comme : « Action de produire un énoncé, de dire. Production individuelle d’un énoncé dans des conditions spatio-temporelles précises ».

(Larousse, 2007 :414). Pour préciser davantage, nous examinerons cette notion du point de vue de Benveniste et de celui de KERBRAT-ORECCHIONI :

I.1. Selon BENVENISTE

Emile BENVENISTE, le fondateur de la théorie énonciative, définit l’énonciation dans son ouvrage Problème de linguistique générale 2 comme étant : « … la mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation. » (E.BENVENISTE, 1974 :80).

C’est-à- dire il considère la langue comme un moyen de parole et accorde une grande importance à l’acte d’énonciation dans le langage. Autrement dit, l’énonciation est toute action qui consiste à produire un énoncé, ce dernier peut être un message gestuel, oral ou écrit, dans une situation donnée. « Cette manifestation de l’énonciation, n’est-ce pas simplement la « parole » (…) c’est l’acte même de produire un énoncé et non le texte de l'énoncé qui est notre objet. Cet acte est le fait du locuteur qui mobilise la langue pour son compte. » (Ibid)

Benveniste observe l’énonciation comme une évolution, une dynamique de production des discours. Il favorise l’axe de l’énonciateur en s’intéressant au lien entre le locuteur et la langue : « l’énonciation suppose la conversion individuelle de la langue en discours » (Ibid:81), donc l’acte d’énoncer peut être apparu sous forme de différents aspects, le plus important est celui qui concerne la détermination du cadre formel de sa réalisation.

En parlant d’acte individuel, Benveniste vu le locuteur comme le premier élément

dans les conditions de l’énonciation, il change la langue en discours : «L'acte individuel par

(17)

lequel on utilise la langue introduit d'abord le locuteur comme paramètre dans les conditions nécessaires à renonciation. Avant renonciation, la langue n'est que la possibilité de la langue.

Après l’énonciation, la langue est effectuée en une instance de discours » (Ibid).

C’est Benveniste encore qui met l’accent sur l’existence d’un « appareil formel de l’énonciation » qui englobe les éléments particuliers de l’énonciation (pronoms personnels, localisations spatiales et temporelles). Ainsi, cet appareil formel de l’énonciation est, selon Benveniste, le processus du transition de la langue vers le discours en mettant en évidence l’acte individuel de la production de la langue : « En tant que réalisation individuelle, l’énonciation peut se définir par rapport à la langue, comme un procès de l’appropriation. Le locuteur s’approprie l’appareil formel de la langue et il énonce la position de locuteur par des indices spécifiques, d’une part, et au moyen de procédés accessoires, de l’autre. » (Ibid:82)

I.2. Selon KERBRAT-ORECCHIONI

Par le fait de la complexité de l’énonciation, la linguistique a prend en considération d’autres facteurs qui restreignent l’activité langagière.

KERBRAT-ORECCHIONI propose au terme « énonciation » deux glissements sémantiques :

- Le premier consiste à repérer le produit de l’acte de production. Donc, l’énonciation, dans ce cas, sera l’acte de production d’un énoncé. « … à l’origine l’énonciation s’oppose à l’énoncé comme un acte à son produits, un processus dynamique à son résultat statique » . (KERBRAT- ORECHIONI, 2011:33)

- Dans le second glissement, elle présente l’énonciation comme le fait centré sur celui qui parle, sans ignorer le coté communicationnel qui est fortement présent. Tel qu’elle affirme dans son ouvrage L’Enonciation de la subjectivité dans le langage : « l’énonciation est alors définie comme le mécanisme d’engendrement d’un texte, le surgissement dans l’énoncé du sujet d’énonciation, l’insertion du locuteur au sein de sa parole. » (Ibid: 34)

Catherine KERBRAT-ORECCHIONI a parlé de l’énonciation à partir d’une conversation du schéma de la communication de Jakobson, qui comprend les éléments minimaux à toute analyse de la communication linguistique. Afin d’expliquer la réalité de la communication vivante, elle ajoute les processus spécifiques à l’encodage et au décodage, les capacités linguistiques et paralinguistiques des interlocuteurs, leur compétences idéologiques et culturelles…

Donc, KERBRAT-ORECCHIONI n’a pas ignoré l’importance de schéma de Jakobson,

mais elle perçoit que ses substitutions sont évidemment plus nettes, et dont le concept trop

accueillant peut être d’«énonciation ». Elle appelle plutôt à une linguistique de la « parole »,

autrement dit l’étude de la langue dans son contexte social.

(18)

II.Les types d’énonciation II.1. Selon Benveniste

Pour Benveniste, il existe deux types d’énonciation : l’énonciation historique et l’énonciation discursive.

II.1.1. L’énonciation historique

Elle inclue l’utilisation spécifique de la non personne « il » et l’isolement des personnes de l’énonciation je / tu. Elle se caractérise par l’absence de l’interposition du locuteur dans le récit. Elle implique aussi l’emploie du passé simple comme temps principale ainsi que le plus- que-parfait et l’imparfait qui raconte des évènements qui semblent s’exprimer eux-mêmes.

Benveniste définit la non personne comme : « …le seul mode d’énonciation possible pour les instances de discours qui ne doivent pas renvoyer à elles-mêmes » (E.BENVENISTE I, 1966 :255)

II.1.2. L’énonciation discursive

Ce type d’énonciation se constitue à travers le présent de l’énonciation qui implique une intervention de narrateur. Pour Benveniste le discours s’oppose au récit, il définit le

« discours » comme : « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière. » (Ibid : 242) c’est-à-dire un système d’énonciation caractérisé par des énoncés, oraux ou écrits, qui renvoient à la situation d’énonciation, autrement dit l’utilisation des pronoms personnels je / tu ainsi que le présent et tous les traces linguistiques qui prend son sens en se référant à l’instance d’énonciation.

Donc, l’énonciation « discursive » est le lieu de la comparaison des pronoms personnels

« je » et « tu », alors que l’énonciation « historique » est le lieu de la troisième personne « il ».

Pour BENVENISTE : « (…) L’énonciation historique, aujourd’hui réservée à la langue écrite » (Ibid : 238-239). Alors que, le discours est écrit autant que parlé et dans la pratique on passe de l’un à l’autre instantanément.

II.2. Selon Catherine KERBRAT-ORECCHIONI

KERBRAT-ORECCHIONI distingue également deux types d’énonciation en conflit : l’énonciation «étendue » et l’énonciation « restreinte ».

II.2.1. L’énonciation étendue

La démarche étendue est centrée sur la description des rapports entre l’énoncé et les éléments déterminants du cadre énonciatif, comme l’écrit KERBRAT-ORECCHIONI dans son ouvrage L’énonciation de la subjectivité dans le langage :

« Conçue extensivement, la linguistique de l’énonciation a pour but de décrire les relations

qui tissent entre l’énoncé et les différents éléments constitutifs du cadre énonciatif, à savoir :

(19)

- Les protagonistes du discours (émetteur et destinataire(s)) ; - La situation de communication :

o Circonstances spatio-temporelles ;

o Conditions générales de la production/réception du message : nature du canal, contexte socio-historique, contraintes de l’univers de discours, etc. » (KERBRAT-ORECCHIONI, 2011 : 34-35)

II.2.2.L’énonciation restreinte

Cette approche est instituée sur l’étude des indices ou des traces de l’acte énonciatif laissées par l’énonciateur dans son énoncé. Elle se définit par l’inclusion du l’énonciateur dans son énoncé, cette présence du locuteur dans le discours se manifeste à partir des traces linguistiques explicites et/ou implicites. Dans cette mesure, KERBRAT-ORECCHIONI affirme que : « Dans cette perspective restreinte, nous considérerons comme faits énonciatifs les traces linguistiques de la présence du locuteur au sein de son énoncé, les lieux d’inscription et les modalités d’existence de ce qu’avec Benveniste nous appellerons « La subjectivité dans le langage ». Nous nous intéresserons donc aux seuls unités « subjectives ».

(C.KERBRAT-ORECCHIONI, 2011 : 36)

Il s’agit donc, de dégager les marques, les traces, les éléments linguistiques ou énonciatives indiquant la présence du locuteur au sein de sa parole.

III.Le rapport entre : énoncé / énonciation /situation d’énonciation

Pour Benveniste, si l’énoncé contient à la fois la forme et le contenu de la langue, l’énonciation indique l’acte de produire un énoncé. En fait, l’énoncé est perceptible à travers les unités qui le forment, c'est cet ensemble de mots énoncé par un ou plusieurs parlants, c’est le résultat invariable valide à étudier à tout moment.

Par contre, l’énonciation est définie comme la mise en pratique de la langue qui se disparait derrière le produit final, qui se termine tout au long de la mise en exercice de l’énoncé. Tandis que la situation d’énonciation est le contexte dans lequel un énoncé est produit. Elle est conçue comme un système de circonstances de temps et de lieu, associées à toute production verbale. Elle change selon le caractère identique des protagonistes de la scène énonciative à savoir « sujet énonçant (énonciateur) et sujet destinataire » . (D.MAINGUENEAU et P.CHARAUDEAU, 2002 :227).

Dominique MAINGUENEAU accorde à la situation d’énonciation la définition

suivante : «Tout énoncé, avant d’être ce fragment de langue naturelle que le linguiste s’efforce

d’analyser, est le produit d’un évènement unique, son énonciation, qui suppose un énonciateur, un

destinataire, un moment et un lieu particulier. Cet ensemble d’éléments définit la situation

d’énonciation » (D.MAINGUENEAU, 1986 :1)

(20)

Cela peut dire que la situation d’énonciation englobe un ensemble des renseignements liés à l’énonciateur, à l’énonciataire, au moment et au lieu de l’énonciation. Donc, les trois concepts : énoncés, énonciation et situation d’énonciation sont très reliés. Ainsi, pour obtenir l’énoncé il faut avoir l’acte de l’énonciation et la situation d’énonciation qui donne naissance à l’énoncé au fur et à mesure de son déroulement, celui-là laisse les marques des signes caractéristiques d’une opération qui s’efface en gardant ses traces.

IV.La subjectivité dans le langage

Le langage est définit dans le dictionnaire de Petit LAROUSSE comme : « Faculté propre à l’homme d’exprimer et de communiquer sa pensée au moyen d’un système de signes vocaux ou graphiques. » (2007 :621). Donc, le langage est un instrument, un moyen de communication. C’est grâce au langage que l’homme peut échanger et communiquer avec autrui, et c’est en échangeant qu’il partage ses pensées et ses idées et qu’il laisse sa marque dans ses propos.

Ainsi, tous ce qui marque la présence du locuteur dans son discours est considéré comme subjectivité. Cette dernière est définie dans le Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage comme étant : « La présence du sujet parlant dans son discours ; ainsi la subjectivité du discours se manifeste par les embrayeurs ». (2007 :452)

En effet, toute énonciation inclut une certaine réaction de l’énonciateur par rapport à son propre énoncé. Donc, la subjectivité est l’ensemble des marques que laisse celui qui parle dans son discours, son jugement, son évaluation, son appréciation…

IV.1. Selon BENVENISTE

La notion de subjectivité est apparue principalement avec les réflexions de Benveniste qu’avait au premier lieu une extension philosophique. La subjectivité, entant que notion, indique ce qui a une relation la personnalité du locuteur, à ses émotions, à son aptitude et à ses états de conscience. Benveniste voit dans cette notion «l’unité psychique qui transcende la totalité des expériences vécus qu’elle assemble et qui assure la permanence de la conscience.» (1966: 260). Ainsi, La subjectivité est « la capacité du locuteur à se poser comme sujet » (BENVENISTE, 1966: 263).

IV.2. Selon KERBRAT-ORECCHIONI

Dans son célèbre étude sur la subjectivité dans le langage, KERBRAT-ORECCHIONI,

a inséré des différents éléments que les déictiques, les adjectifs, et les substantifs, les verbes

modaux, les adverbes… KERBRAT-ORECCHIONI a analysé linguistiquement la notion

d’énonciation, apparue comme le lieu d’inscription de la subjectivité dans le langage, elle

donne à cette dernière le nom « subjectivèmes », elle propose cette notion qui définit les unités

linguistiques subjectives : « Il va de soi que toute unité lexicale est, en un sens, subjective, puisque

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les « mots » de la langue ne sont jamais que des symboles substitutifs et interprétatifs des « choses » » (KERBRAT-ORECCHIONI, 2011 :79)

V. Les marques d’embrayages (les déictiques)

« Embrayeurs », « Déictiques » sont deux concepts employés pour indiquer les éléments linguistiques qui n’ont pas de référent hors de leur contexte de production.

Selon MAINGUENEAU, les embrayeurs sont les : « classes d’éléments linguistiques présents dans l’énoncé ont pour rôle de « réfléchir » son énonciation d’intégrer certains aspects du contexte énonciatif » (MAINGUENEAU, 1999 :11). Pour lui, les embrayeurs réfèrent seulement aux marques spatio-temporels et sont donc situées dans la classe des déictiques avec les pronoms personnels : « A coté des personnes il existe d’autre embrayeurs, les déictiques dont la fonction et d’inscrire les énoncés-occurrences dans l’espace et le temps par rapport au point de repère que constitue l’énonciateur » (MAINGUENEAU, 1981 :21)

Donc, ces marques sont employées d’une façon générale pour référer aux acteurs de l’énonciation c’est-à-dire à l’énonciateur ou au destinataire, nommés déictiques subjectifs ou personnels ; soit, aux conditions de l’énonciation : circonstance de lieu (appelés embrayeurs spatiaux ou locatif) ou circonstance de temps (appelés embrayeurs temporels).

V.1. Les indices de personnes

Dans le dictionnaire de linguistique, J.DUBOIS et al définissent la personne comme étant : « une catégorie grammaticale reposant sur la référence aux participant à la communication et à l’énoncé produit ». (2007 : 355)

V.1.1. Les pronoms personnels Benveniste distingue deux types d’indices :

Les déictiques personnels qui construisent des indices de la situation d’énonciation, les pronoms personnels de 1

er

et 2

Eme

personnes ont un usage différent à ceux de la 3

ème

personne.

Donc, « je » et « tu » sont en relation de personnalité, et les pronoms de la 3

ème

personne « il », « elle », « ils », « elles » qui ne contiennent pas cette marque, Benveniste l’appelle la « non-personne », car elle n’appartient pas à la situation d’énonciation. Il la définit comme : « …le seul mode d’énonciation possible pour les instances de discours qui ne doivent pas renvoyer à elles-mêmes » (1966 : 255).

Pour lui, la classe de la personne est un concept principal du verbe. Elle s’abrège dans la forme suivante :

- La première personne (je) qui indique celui qui pare (l’énonciateur).

- La deuxième personne (tu) indiquant celui à qui en s’adresse (l’énonciataire).

- La troisième personne (il) qui signifie celui qui est absent.

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KERBRAT-ORECCHIONI, dans son ouvrage l’énonciation, insère quelques embrayeurs et ajoute quelques observations sur les pronoms personnels dans les travaux de Benveniste. Elle niée l’idée qui considère le « il » comme la nom personne, sauf dans les cas des structures impersonnelles, elle affirme : «’il’ en soi ne désigne spécifiquement ni rien ni personne. Mais si par « en soi » il faut entendre « hors actualisation »[…]alors, il va de même pour le « je » et le « tu ». La seule différence c’est que généralement le pronom « il » a besoin pour recevoir un contenu référentiel précis de détermination contextuelle dont le je et le tu peux faire l’économie » (KERBRAT-ORECCHIONI, 2011 :49)

V.1.2. Les possessifs «adjectifs » et « pronoms personnels »

Comme mon, ton, son, nos, vos, moi, nous, vous, le mien, le tien, le nôtre, le vôtre et le

« on » qui peut prendre différentes valeurs (indéfini, première personne du singulier, première personne du pluriel).

V.2. Les indices d’ostension

Il s’agit des conditions de l’énonciation, à savoir le lieu et le temps de discours. Ces indices n’ont pas de sens que par rapport à l’énonciateur.

V.2.1. Les déictiques spatiaux

Les déictiques de lieu, appelés aussi marques locatifs, sont des lexèmes qui montrent la proximité ou l’éloignement de l’objet par rapport à une présence. Ils admettent de définir où l’énonciation a lieu. Les indices de lieu varient de sens selon la situation d’énonciation.

Or, nous trouvons dans l’énoncé des signes qui indiquent les divers lieux par rapport aux quels se trouve le locuteur, nous discriminons trois catégories d’embrayeurs spatiaux :

 Les présentatifs : en grammaire, un présentatif est un mot ou une expression qui sert à présenter ou poser l’existence d’un élément nouveau dans le discours, comme

« voilà et voici », « il y a, il est, il existe », « c’est, ce sont ». Elles aident à signaler à l’auditeur l’apparition de référents nouveaux.

 Les démonstratifs : montrent un objet se situe dans le lieu où se trouve l’échange. Ce groupe des démonstratifs se répartit en deux classes : celle de déterminants qui servent à monter, indiquer de manière exacte la personne, l’animal ou la chose dont nous parlons ou dont nous avons parlé auparavant (ce, cet, cette, ces…) et celle des pronoms qui permet de désigner une personne ou une chose pour l’isoler à un groupe (ça, ce, celui, celle, ceux, cela, celui-ci, celle-ci…).

 Les éléments adverbiaux : formés d’un groupe d’adverbes et de locuteurs

adverbiaux comme : Ici / là / là-bas. En haut /en bas. A gauche / à droite. Près / loin. Devant

/derrière.

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V.2.2. Les déictiques temporels

Cette classe contient des éléments qui renvoient à la situation dans laquelle l’énoncé est produit. Benveniste considère les trois temps (le passé, le présent, le futur) comme des grandes classes du temps, sur lesquelles se divisent les autres temps à savoir : l’imparfait, le passé composé, le futur antérieur etc. Nous distinguons, ainsi trois moments qui englobent la situation d’énonciation :

- Avant le moment de l’énonciation : hier, avant-hier, la semaine dernière, le mois dernier, l’année dernière, il y a une heure, il y a 3 jours, il y a 3 mois, il y a dix ans…

- Le moment de l’énonciation : en ce moment, aujourd’hui, maintenant, cette année (ci), cette semaine (ci), ce mois-ci, à cette heure (ci)…

- Après le moment de l’énonciation : demain, après demain, la semaine prochaine, le mois prochain, l’année prochaine, dans une heure, dans une semaine, dans un mois, dans deux ans…

V.3. Les temps verbaux

Le passé composé ou l’imparfait sont des temps utilisé pour annoncer des évènements antérieurs, le présent est employé pour raconter des évènements qui renvoient au moment de l’énonciation, alors que le futur simple est mis pour indiquer des évènements postérieurs.

Donc, ces temps verbaux ont une fonction de situer l’énoncé dans sa situation d’énonciation.

V.4. La modalisation

Dans le dictionnaire de Petit LAROUSSE, la modalisation est définit comme étant :

« un ensemble des moyens linguistiques traduisant la relation entre le locuteur et son énoncé » (2007 :697). En linguistique, le concept de modalisation est utilisé pour cerner les indices du locuteur dans son discours. La modalisation est généralement définie en tant que « l’attitude du sujet parlant à l’égard de son interlocuteur, de lui même et de son propre énoncé » (CHARAUDEAU et MAINGUENEAU, 2002 :383). Ainsi, le terme « modalisation » indique les éléments qui expriment une estimation portée sur le contenu de l’énoncé (sincérité, certitude), ou sur l’objet dont nous parlons (évaluation, appréciation, sensation), ainsi que « les modalisateurs » sont les mots ou les locutions qui montrent la relation de l’énonciateur à son énoncé.

V.4.1. Les adjectifs subjectifs

L’adjectif est un mot qui s’ajoute au nom est en accorde une qualification. Les adjectifs

subjectifs sont des outils d’expression par les quelles le locuteur montre sa présence, son

affectivité, sa prise de position par rapport à son énoncé. KERBRAT-ORECCHIONI répartit

les adjectifs subjectifs en adjectifs affectifs et en adjectifs évaluatifs. (KERBRAT-

ORECCHIONI, 2011 : 94).

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V.4.1.1. les adjectifs affectifs

Les notions affectives sont les mots ou les expressions qui expriment une réaction émotive et montrent le sentiment de l’énonciateur par rapport à son énoncé.

V.4.1.2. les adjectifs évaluatifs

Les évaluatifs expriment une évaluation de la part de l’énonciateur qui essaye à donner son discours une subjectivité particulière. Ces expressions évaluatives « impliquent un jugement ou une attitude particulière du sujet de l’énonciation » (Ducrot-Todorov, 1972 :406).

La différence entre ces deux groupes est que les adjectifs affectifs montrent une réaction émotionnelle du sujet (par exemple : un spectacle poignant) alors que les adjectifs évaluatifs portent sur l’objet qu’ils qualifient un jugement de valeur (cet arbre est beau) (KERBRAT- ORECCHIONI, 2011 : 102-103).

V.4.2. Les verbes subjectifs

Sont des verbes d’état, de permission, de volonté, de jugement traduisent la subjectivité et l’implication du locuteur dans son énoncé.

- Les verbes performatifs : déclarer, affirmer, promettre, nommer…

- Les verbes de sentiment : aimer, détester, apprécier, déprécier…

- Les verbes d’opinion : croire, penser, sembler, paraitre…

V.4.3. Les adverbes subjectifs

Ce sont des mots stables capables de changer le sens d’un adjectif, d’un verbe, d’un autre adverbe ou de toute une expression, dans leur utilisation ils expriment une réaction émotive et traduisent les différentes émotions du locuteur. Les adverbes subjectifs expriment la vérité, la sincérité, la fausseté, ou l’incertitude tel que : (personnellement, vraiment, vraisemblablement, surement, certainement, évidement).

V.4.4. Les types de phrases

Appelés aussi modalités d’énonciation, c’est une position énonciative adoptée par le locuteur par rapport son interlocuteur. Ces types son :

- L’assertion : sert à affirmer, déclarer. La phrase assertive se termine par un point simple (.) ou par des points de suspension (…), elle exprime la certitude, la vérité.

- L’interrogation : sert à poser une question ou demander une information. Elle s’achève toujours par un point d’interrogation ( ?).

- L’injonction : est utilisé pou donner un ordre, recommander, exiger, conseiller, souhaiter ou inviter. Elle se termine par un point ou un point d’exclamation (!).

VI.Les marques de désembrayages

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Les indices de désembrayages sont des marques par lesquelles le sujet parlant peut s’effacer dans son propre énoncé, c’est-à-dire le locuteur prend une distance par rapport à ce qu’il dit, il ne prend aucune prise en charge énonciative.

Parmi ces indices nous citons : les guillemets, le pronom indéfini « on », les énoncés non embrayés, la polyphonie discursive et l’ironie.

VI.1. Les guillemets

Les guillemets sont définis dans le Dictionnaire d’Analyse de Discours comme : «une marque typographique qui encadre des séquences verbales pour signaler que ces derniers relèvent de l’antonymie » (MAINGUENEAU et CHARAUDEAU, 2002 :289). Ils sont utilisés pour encadrer une citation ou un discours direct, où l’énonciateur est obligé de les employer parce qu’il rapporte des paroles autres que les siens, comme ils peuvent encadrer un seul mot « Ce type est un « apache » notoire » (MAINGUENEAU, 1999 : 131), ou toute une expression «La « société de consommation » récuse la culture, etc. » (Ibid.)

Ils sont considérés comme des marques d’effacement énonciatif à travers lesquels l’énonciateur efface les marques personnelles de sa présence pour donner l’impression que son énoncé ne lui appartient pas.

VI.2. Le pronom indéfini « on »

Pour MAINGUENEAU le pronom indéfini « on » : « occupe toujours la fonction de sujet ; il ne vari ni en genre ni en nombre et constitue du point de vue morphologique, une troisième personne » (MAINGENEAU, 2007 : 107». Il réfère en même temps, soi à une personne inconnue, soi à plusieurs personnes imprécises. Le pronom indéfini «on», même s’il fait référence à une personne non identifiable il présente une prise en charge énonciative

« mais avec une sorte d’effacement des frontières entre les positions de premier, deuxième et troisième personnes » (Ibid: 108)

VI.3. Les énoncés non-embrayés

Les énoncés non embrayés sont des énoncés « coupé de la situation d’énonciation » (MAINGUENEAU, 2005 : 47-54 ), c’est-à-dire des énoncés qui sont prés hors contexte. À la différence des énoncés embrayés, les énoncés nom embrayés sont dépourvu de toutes marques d’embrayage, il s’agit souvent du récit.

Ces marques peuvent se manifester dans les textes littéraires narratifs au passé simple,

dans des textes scientifiques, dans les articles de dictionnaire, comme ils peuvent se

manifester comme une explication d’un mot ou d’une expression, ou sous forme de

proverbe ou par l’absence des déictiques personnels ainsi que les déictiques spatio-

temporels.

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Les énoncés non embrayés ne peuvent pas être repérés en faisant références à la situation d’énonciation. Ils ont un énonciateur et un co-énonciateur, où ils sont produits en

un moment et un lieu précis, mais ils se présentent comme coupés de la situation d’énonciation, sans relation avec elle.

VI.4. La polyphonie discursive

Pour Oswald DUCROT, la polyphonie consiste à : « montrer comment l’énoncé signal dans son énonciation la superposition de plusieurs voix » (Cité par Jacques Bres et Aleksendra Nowakowska : 103-132), elle marque la présence d’autre voix que celle de l’énonciateur. La polyphonie se manifeste sous forme de discours rapporté qui se caractérise par l’emploie des guillemets et des verbes introductifs.

Partant de la définition de la polyphonie qui fait référence à la pluralité des voix au sein d’un même discours, nous pouvons considérer qu’il ya polyphonie dès que deux voix coexiste dans le même discours, donc c’est le cas de toutes formes de discours rapportés.

VI.5. L’ironie

Dans le Dictionnaire d’Analyse de Discours l’ironie : « consiste à dire le contraire de ce qu’on veut faire comprendre au destinataire » (MAINGUENEAU et CHARAUDEAU, 2002 :330), elle consiste à affirmer le contraire de ce que l’on veut faire comprendre.

L’ironie c’est une figure de style qui se manifeste sous plusieurs formes tel que : l’antiphrase, la métaphore, la litote, comme elle peut se manifester comme une mention sous forme de citation : «par laquelle le locuteur mentionnerait le propos d’un personnage disqualifié qui dirait quelque chose d’ostensiblement par rapport aux contextes » (Ibid : 331)

Conclusion

Pour conclure, nous trouvons que malgré les diverses appellations et les différentes

définitions du concept de l’énonciation, les linguistes l’envisagent comme la pratique

langagière par laquelle l’énonciateur se marque dans son discours selon les choix qu’il fait au

sein des unités linguistique dont il dispose. A partir de ces unités il montre, explicitement ou

implicitement, sa subjectivité ou sa présence.

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(28)

Introduction

Ce chapitre tentera de définir le domaine dans lequel s’inscrit notre recherche, il s’agit de « l’analyse de discours », ses différentes approches, la situation de communication dans le discours médiatique et de montrer le genre dans lequel appartient notre corpus à voir : le

« discours journalistique », ses genres, ses caractéristiques ainsi que les deux notions de l’engagement et de l’effacement énonciatif.

I. Introduction à l’analyse de discours

L’analyse de discours est une nouvelle science apparue dans les années 60. Son objet le discours n’est rien d’autre que le langage lui-même, comme l’affirme Georges-Elia SARFATI dans son ouvrage Éléments d’analyse du discours : « l’apparition d’une discipline spécifique prenant pour objet « le discours », notamment dans l’espace français, est, de façon générale, une réalité qu’il faut interpréter dans le cadre de l’évolution des sciences du langage, notamment depuis la fin des années soixante. » (2005 :6)

Dans le dictionnaire d’Analyse du Discours, cette dernière s’intéresse spécialement à l’étude de l’activité langagière en attachant le texte produit et le lieu social dans lequel il est produit : « on rapporte plutôt l’analyse du discours à la relation entre texte et contexte » (CHARAUDEAU et MAINGUENEAU, 2002 :42).

Le champ de l’analyse du discours est plus vaste et divisé, par exemple, Benveniste s’attache aux phénomènes d’énonciation, Austin et Searle s’intéressent aux actes de langage, Ducrot aux connecteurs, à la présupposition et à la polyphonie. Ainsi, l’objectif de l’analyse de discours est de traduire et d’analyser les discours selon l’identité, du locuteur.

L’analyse du discours pris la nécessité d’étudier le langage dans sa dimension sociale et historique. Il se caractérise par la transdisciplinarité, c’est un courant qui postule différents domaines de recherche. Il est considéré comme un élément moteur du renouvellement de l’étude du langage, comme l’affirme MAINGUENEAU : « son développement implique non seulement une extension de la linguistique, mais aussi une reconfiguration de l’ensemble du savoir » (MAINGUENEAU, 2005 : 65)

D’ailleurs, l’analyse de discours mis l’accent sur l’articulation du langage et de la

situation et sur les pratiques du locuteur qui sont considérées comme un acteur

sociohistorique puissant par le langage : « L’intérêt de l’analyse du discours est

d’appréhender le discours comme articulation de textes et de lieux sociaux. Son objet n’est ni

l’organisation textuelle ni la situation de communication, mais ce qui les noue à travers un

certain dispositif d’énonciation. » (MAINGUENEAU, 2012).

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Dans notre recherche l’énonciateur c’est le journaliste ainsi que d’autres sujets qui se manifestent aussi bien dans le même discours que dans des situations d’énonciation et des genres du discours.

Alors, nous ne pouvons analyser un discours que si nous le considérons selon le genre auquel il appartient. Ainsi, un discours médiatique devra être analysé différemment d’un discours scientifique, politique, juridique ou publicitaire car chacun se caractérise par des traits, des intentions et des objectifs différents.

I.1. Définition de discours

La grande extension du concept « discours » le fait difficile à apercevoir. Soit, il est synonyme de la parole au sens saussurien, soit, il indique un message totalement abordé.

Dans le dictionnaire des sciences du langage, le discours est défini comme étant : « la mise en œuvre effective par le locuteur d’un ensemble de signes socialement institués mis à sa disposition pour l’expression de sa pensée. » (2011 :105)

Dans cette même vision DUBOIS propose les définitions suivantes :

1. « Le discours est le langage mise en action la langue assumé par le sujet parlant.

2. Le discours est une unité égale ou supérieure à la phrase ; il est constitué par une suite formant un message ayant un commencement et une clôture.

3. Dans son acception linguistique moderne, le terme de discours désigne tout énoncé supérieur à la phrase, considéré du point de vue des règles

d’enchainement des suites de phrases.» (DUBOIS et al, 2007 :150)

I.2. Distinction texte / discours

Généralement, nous trompons entre les définitions des deux termes « texte » et

« discours » car nous les envisageons comme synonymes, ou en distinguant l’écrit pour le texte et l’oral pour le discours.

CHARAUDEAU définit le texte, dans le dictionnaire de l’analyse du discours, comme :

« Unité d’usage de la langue dans une situation d’interaction et comme une unité sémantique » (P.CHARAUDEAU ET D.MAINGUENEAU, 2002 : 571). Il met l’accent sur l’aspect formel d’enchainement des mots composants de la phrase. Mais le texte est un tout dans sa structure, quand il est relié à ses circonstances de production sociale, le considéré comme un type discursif.

Donc, le texte est le lieu d’étude de discours installé dans un contexte issu d’un acte d’énonciation. Alors que, le discours est un moyen d’expression dans les divers domaines.

Ainsi, dans le domaine du journalisme, le discours journalistique est une forme particulière

dotée de valeurs spécifiques. Selon Dominique MAINGUENEAU (1989 :18) : « tout discours

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peut être défini comme un ensemble de stratégies d’un sujet dont le produit sera une construction caractérisée par des acteurs, des objets, des propriétés, des évènements sur lesquelles il s’opère».

(Cité par Alpha Ousmane BARRY)

En revanche, pour Jean-Michel Adam :

« Discours= Texte + Condition de production »

« Texte= Discours  Condition de production » (J.M.ADAM, 1990 :23)

Pour lui, le discours est un énoncé marqué par des caractéristiques textuelles, considéré comme un acte de discours achevé dans une situation, toute en prenant en compte le contexte de production. Alors que, le texte, est un objet théorique résultant de l’organisation du contexte réalisée sur l’objet concret (discours).

I.3. Les différentes approches en analyse du discours

Il existe divers méthodes d’analyse de discours du discours, chacune prenant en considération des aspects particuliers de l’objet discours.

I.3.1. L’approche énonciative

Dans l’approche énonciative, l’énonciation est l’acte de production linguistique.

Benveniste considère que le locuteur est présent dans la langue à partir des unités linguistiques (les embrayeurs), lorsque nous cherchons le sens de ces embrayeurs, nous sommes pratiquement attacher à des éléments extralinguistiques, c’est-à-dire à leur référence comme à leur prise en charge par l’énonciateur, autrement dit: le discours à ses conditions de production. L’objectif porté aujourd’hui à l’énonciation s’exprime par l’extension de l’objet même de la linguistique.

Cette méthode prend en considération le contexte de l’énonciation, les caractéristiques des locuteurs, de l’énoncé et de l’énonciation. Les circonstances et la situation de production du message donnent la possibilité aux chercheurs pour faire appel à l’énonciation. En effet, la prise en considération de toutes les manifestations liées aux conditions de production du discours parait nécessaire pour la compréhension de la langue.

L’analyse fait appel à la notion d’énonciation présentée tantôt comme l’émergence du sujet parlant dans l’énoncé, tantôt comme la relation que l’énonciateur entretient par le discours avec l’interlocuteur, tantôt comme l’attitude du sujet par rapport à son énoncé pour examiner selon quelles règles s’instaurent les rapports énonciateur/énonciataire.

I.3.2. L’approche interactionnelle

Cette approche est apparue à Genève (Roulet et al) et à Lyon (KERBRAT-

ORECCHIONI et al) où se présentent essentiellement les analyses conversationnelles. Le

discours est envisagé comme une discussion ou un débat, ce qui permet d’appréhender sa

forme et son fonctionnement.

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Le modèle développé par E. Roulet (1985) et son équipe prend en compte le fonctionnement du discours en établissant des relations entre les différents énoncés et en attachant l’intérêt pour le chercheur, c’est d’approfondir et d’analyser les procédures d’attentes utilisées par les intervenants d’une discussion.

I.3.3. L’approche sociolinguistique :

La sociolinguistique est considérée comme un champ d’investigation qui étudie les variétés des différents usages linguistiques dans une communauté linguistique donnée. Elle est définie dans le dictionnaire de Petit LAROUSSE comme : « Discipline qui étudie les relations entre la langue et les facteurs sociaux. » (2007 :991). Elle s’applique sur les fonctions et les usages du langage dans la société, la maitrise de la langue, les jugements que les communautés portent sur leur(s) langue(s), la planification et la standardisation linguistiques. C’est ainsi que certains chercheurs essayent d’élargir le champ d’investigation de la sociolinguistique. Parmi ces chercheurs, on peut citer LABOV, GUEMPERZ, BOURDIEU…

William LABOV qui a établi une démarche variationniste, cherche à identifier le social dans la production langagière, dont le sujet parlant, en appartenant à une communauté linguistique donnée, fait appel à des variables d’ordre stylistique (les différentes pratiques langagière d’un même locuteur) ou social (les différents usages de différents locuteurs au sein de la communauté).

GUEMPERZ, en établissant la sociolinguistique interactionnelle s’inscrit dans une approche analytique du discours, il confirme que l’explication des activités langagières est devenue possible par un système de croyances et de représentation fondé sur des attentes stéréotypées de régularité entre des situations, des contenus et des structures ou style de messages, c’est ici qu’apparait la nécessité des indices de contextualisation, qui désignent quel type d’activité est en cours, et comment comprendre ce qui est dit, il affirme que :

« Les caractéristiques superficielles de la forme du message constituent l’outil par lequel les locuteurs signalent et les allocutaires interprètent la nature de l’activité en cours, la manière dont le contenu sémantique doit être compris et la manière dont chaque énoncé se rapporte à ce qui précède ou à ce qui suit » (Cité par Robet Nicolai : 85-97).

Ainsi que, Pierre BOURDIEU, en introduisant le concept de « rituels sociaux », se tient à la conception de LABOV, aux situations sociales, tout en introduisant la notion « d’acte de langage » ou « d’acte de parole » et leur relation avec le social. (Alpha, Ousmane, Barry : 26)

I.3.4. L’approche pragmatique

Selon G.SARFATI le concept de pragmatique qualifie un champ d’étude sans

spécification d’objet à privilégier ; l’expression « pragmatique philosophique » montre soit le

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fait que la pragmatique découle de la philosophie, soit les idées de refondation des grandes questions de la philosophie à travers les acquis de la philosophie analytique ; l’expression « pragmatique linguistique » indique l’ensemble des théories étudiée en linguistique. Selon PAVEAU et SARFATI (2003: 208), la pragmatique linguistique désigne: «… l’ensemble des théories élaborées, dans le cadre de la linguistique, à partir de l’intégration des concepts et perspectives de travail de la philosophie du langage ordinaire.». Elle fait l’axe de la relation entre la langue et le monde.

La pragmatique en tant que discipline se constitue de différents courants ce qui la fait difficile à délimiter. La diversité de ces courants fait de cette approche le lieu de confluent disciplinaire et théorique, dont le but est d’arriver à un accord définitoire dans son domaine, ce qui semble difficile à l’obtenir.

Elle peut prendre différentes définitions selon les attentes de différents chercheurs et les courants qu’ils font partie. Donc, on peut tenir trois courants principaux de pensée :

1. La pragmatique apparait comme une partie de la sémiotique ; elle a pour objectif l’étude des usages des signes, c’est-à-dire, les utilisations des singes en contexte où le sens de ces singes se change en fonction des circonstances de leur usage.

2. L’approche pragmatique est aussi attachée à la théorie des actes de parole étudiée par AUSTIN et SEARLE. Elle est considérée comme l’attitude langagière inscrit dans une théorie de l’action.

3. La pragmatique est considérée comme un héritage de la linguistique de l’énonciation développé par BENVENISTE. La pragmatique linguistique définit le sens d’un acte de langage par sa forme et sa fonction énonciative, donne une image du sens basée sur sa fonction communicative.

Malgré les divers perspectives des chercheurs, ils sont réunis autour d’un ensemble de concepts à savoir : « l’acte, le contexte et la performance » (Alpha Ousman BARRY : 30-31).

I.3.5. L’approche sémiotique

L’approche sémiotique est une discipline issue d’un conflit entre deux courants principaux de pensée : La sémiologie née d’un projet de FERDINAND DE SAUSSURE et la sémiotique qui s’est constituée en discipline avec l’œuvre de PIERCE.

Selon SAUSSURE, la sémiologie est « une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale » (F.DE SAUSSURE, 1995 :33) c’est-à-dire la science qui étudie le fonctionnement des signes utilisés volontairement pour déclarer et assurer la compréhension.

La linguistique n’est qu’une branche de cette discipline plus générale. Cette définition de la

sémiologie de SAUSSURE fera l’objet d’une discussion à partir de laquelle naitront deux

tendances : la première englobe ceux qui soutiennent que la sémiologie contient la

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linguistique et la deuxième concerne ceux qui pensent qu’elle n’est qu’une partie de la linguistique.

Pour PIERCE, l’être humain pense par les signes car la seule pensée que nous connaissons est la pensée des signes. Une des caractéristiques de signe est de toujours renvoyer à un autre signe. Or, la pensée elle-même est un signe qui renvoie à une autre pensée. La sémiotique de PIERCE est loin d’être une discipline empirique, ses fondements sont principalement philosophiques.

I.3.6. L’Ecole Française d’analyse de discours

Dans les années soixante, un mouvement fondateur de la pratique française de l’analyse de discours organisé par DUBOIS et SUMPF ouvre le numéro treize de la revue langage intitulé « Analyse de discours », avec la traduction de l’article « Discourse analysis » de HARRIS paru aux États-Unis en 1952.

L’analyse de discours est née du confluent de la linguistique structurale, de la psychanalyse de LACAN et du marxisme d’ALTHUSSER, dont les questionnements (idéologiques) et les objets (théorie du pouvoir, luttes sociales et politiques) sont la base de l’analyse du discours des chercheurs français, héritiers et adaptateurs du modèle fait par HARRIS.

L’analyse du discours française, en se préoccupent, dans uns premier temps, du discours politique avait pour objet les problèmes sociaux, politiques, la question du pouvoir et de l’autorité…et leur résultat sur la production discursive.

Les travaux qui succèdent adapte une grande importance à d’autres facteurs de la politique discursive et sa relation avec la pratique sociale tels que : les travaux de J.P.FANE, A.J.GREIMAS, R.BARTHES, M.FOUCAULT dans lesquels chacun vise des objectives différents, en présupposant des hypothèses dans le domaine en question apparue dans de nombreuses revues, tout en favorisant le discours politique.

II. Le discours journalistique

Le discours journalistique est le genre discursif qui nous intéresse. Il se caractérise par de normes et des règles de fonctionnement dans le but de transmettre un message. Pour CHARAUDEAU, la fonction du discours journalistique ne se limite pas au simple fait de transmettre l’information, selon lui : « Le discours journalistique ne peut se contenter de rapporter des faits et des dits, son rôle est également d’en expliquer le pourquoi et le comment, afin d’éclairer le citoyen » (CHARAUDEAU, 2006).

L’importance de définir le discours de la presse écrite et de le solliciter est ainsi posée

dans le domaine de l’analyse du discours.

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