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Le socialisme à la découpe.

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-00609389

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Submitted on 13 Sep 2016

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Gregory Hû, Blaise Magnin, Thomas Marty

To cite this version:

Gregory Hû, Blaise Magnin, Thomas Marty. Le socialisme à la découpe. : Retour sur le découpage ter-

ritorial des circonscriptions électorales législatives au parti socialiste depuis 1905. Cahiers de RECITS,

2010, pp.259 - 277. �hal-00609389�

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,E SOCIALISME g LA DmCOUPE 2ETOUR SUR LE DmCOUPAGE TERRITORIAL DES CIRCONSCRIPTIONS mLECTORALES LmGISLATIVES AU PARTI SOCIALISTE DEPUIS

'REGORY (}

"LAISE -AGNIN 4HOMAS -ARTY

D

ANSLAPLUPARTDESDOCUMENTSAUTOBIOGRAPHIQUES

d’élus socialis- tes disponibles depuis le début du

XXe

siècle, la remémoration des trajectoires électorales tend à maximiser l’importance de la connaissance locale. D’hier à aujourd’hui, quand il s’agit en effet de décrire les réalités économiques et sociales qui sont les raisons explicatives de la représentation électorale, leur localisation prime. L’élu socialiste, comme incarnation d’un territoire qui correspond à une circonscription adminis- WUDWLYHHWRXpOHFWRUDOHSDUDvWGRQFXQHÀJXUHODUJHPHQWUHoXHHWFRQQXH Par ailleurs, la documentation électorale (professions de foi, réunions et meetings) tend à laisser penser qu’un candidat socialiste à la députation ne diffère en rien des candidats d’autres marques idéologiques dans sa PDQLqUHGHODLVVHUDFFURLUHTX·LOLQFDUQHMXVWHPHQWXQWHUULWRLUHVSpFLÀTXH tout autant, si ce n’est plus, qu’une idéologie aux contours arrêtés.

Un modeste candidat, épris de théorie socialiste dans sa façon de V·DGUHVVHU j © VHV ª pOHFWHXUV DIÀUPH DLQVL HQ ORUV G·XQH UpXQLRQ pOHFWRUDOHGDQVODWURLVLqPHFLUFRQVFULSWLRQGH1DQF\©YRXVrWHVGDQV FHWWHFLUFRQVFULSWLRQpOHFWHXUVRXYULHUVVXU6LYRXVVDYLH]

tout ce que je sais et que je n’ose pas dire, vous voteriez tous pour moi

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socialiste[s]

1

ª&HWDSSHOjGHVFRQVLGpUDWLRQVORFDOHVQHFRQVWLWXHHQULHQ XQUHJLVWUHPLOLWDQWVSpFLÀTXHDXGpEXWGX

XXe

siècle mais semble avoir tou- jours constitué un des argumentaires du socialisme électoral notamment GDQVODIDoRQGRQWOHVFDQGLGDWVFKHUFKHQWjV·LGHQWLÀHUj©OHXUªSHXSOH Quelques décennies après, quand le journaliste Claude Estier, compagnon GHURXWHGH)UDQoRLV0LWWHUUDQGDXPRPHQWGXFRQJUqVG·eSLQD\pYRTXH son parachutage dans le 18

e

DUURQGLVVHPHQWGH3DULVHQWUHHW il invoque un terroir socialiste qui semble fonctionnellement équivalent à celui du début du

XXe

VLqFOH©(QGL[DQVMHPHVXLVODUJHPHQWLGHQWLÀp jFHWDUURQGLVVHPHQWRXQVRQGDJH62)5(6P·DDSSULVUpFHPPHQWTXH j’avais l’une des meilleurs “cotes de popularité” des élus parisiens dans OHXUVFLUFRQVFULSWLRQV«1RXVVRPPHVELHQORLQLFLGHVJUDQGVGpEDWV idéologiques… mais la vie des Français, ce sont d’abord des problèmes très concrets et le rôle d’un élu, d’un élu socialiste en particulier, est de les aider à les résoudre.

ª

­O·RSSRVpGHFHVSURFHVVXVTXHO·RQSRXUUDLWTXDOLÀHUGHFHQWULIXJHVOH parti a développé – et il présente en cela une particularité dans la constance et l’ampleur de ses propositions – une expertise sur l’élargissement néces- saire de toutes les circonscriptions électorales existantes, que celui-ci passe par la départementalisation, la régionalisation ou la nationalisation des frontières du vote

3

. Comment saisir dès lors les inscriptions spatiales dans lesquelles se projettent les candidats eux-mêmes et à travers lesquelles ils entraînent leurs électorats ? À la lumière de ces quelques mises en perspec- tive, on se rend aisément compte que l’approche juridique et politique clas- sique des découpages électoraux, c’est-à-dire la réponse à la question « à TXHOVLQWpUrWVFRUUHVSRQGWHOOHRXWHOOHIURQWLqUHGHFLUFRQVFULSWLRQ"ªHVW relativement illusoire. En effet, chaque parti, et le parti socialiste en parti- culier de par sa longévité, est animé de mouvements et de représentations contradictoires selon l’échelle spatiale invoquée à tel ou tel stade de la com- pétition politique, à tel ou tel moment de son histoire électorale

.

!RCHIVES DmPARTEMENTALES -EURTHEET-OSELLE - RAPPORT DU COMMISSAIRE DE POLICE DE .ANCY AU PRm FET AVRIL

#LAUDE %STIER,A PLUME AU POING 0ARIS 3TOCK P

#ETTE TENDANCE g L´mLARGISSEMENT ¦ RmGIONAL § JOUE ENCORE DANS LES REPRmSENTATIONS ENTRETENUES PAR LE PARTI SOCIALISTE COMME LE PROUVE PAR EXEMPLE L´IDmE DE CIRCONSCRIPTIONS g CHEVAL SUR DEUX DmPARTEMENTS IMAGINmE PAR LE DmPUTm DE 0ARIS #HRISTOPHE #ARESCHE DANS LE DmBAT SUR LE DmCOUPAGE mLECTORAL DE *OURNAL /F½CIEL !SSEMBLmE NATIONALE #OMPTE RENDU INTmGRAL DESmANCE DU JEUDI NOVEMBRE VENDREDI NO VEMBRE N€ P

0OUR UNE VUE D´ENSEMBLE DE CETTE HYPOTHnSEcf 4HOMAS -ARTY ¦ ,ES MODES DE SCRUTIN § DANS !NTONIN #O HEN"ERNARD ,ACROIX ET 0HILIPPE 2IUTORT DIR .OUVEAU MANUEL DE SCIENCE POLITIQUE0ARIS,A $mCOUVERTE P

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3/#)!,)3-% %4 $)342)"54)/. 30!4)!,%

$%3 #!.$)$!452%3 !58 ,b')3,!4)6%3

/HVRFLDOLVPHVHFRQVWUXLWjO·RULJLQHFRPPHXQHG\QDPLTXHSROLWLTXH ancrée dans des terroirs

. Il existe donc à l’état naissant dans une forme de division géographique qui est largement contrainte par le cadre légal lui-même du scrutin uninominal d’arrondissement à deux tours. Sous la III

e

République, il ne se produit aucun découpage préélectoral massif mais, paradoxalement, le régime est traversé par de très grandes controverses sur la réforme électorale, notamment du point de vue de l’organisation des candidatures aux élections législatives (introduction de la représentation proportionnelle). En tant que parti naissant, cherchant donc le meilleur mode de régulation interne de ses pratiques électorales, le parti socialiste participe pleinement, jusque dans les années 1930 au moins, à cet impor- tant effort qui impliquera en 1919 un élargissement de la circonscription électorale de l’arrondissement au niveau du département, puis une rétrac- WDWLRQGHFHPRXYHPHQWGqVODORLpOHFWRUDOHGH

,A PRODUCTION PARTISANE DES FRONTInRES CIRCONSCRIPTIONNELLES

$YDQW OD 3UHPLqUH *XHUUH PRQGLDOH OD FRQVWUXFWLRQ GH OpJLWLPLWpV proprement socialistes au sein des circonscriptions d’arrondissement in- fra-départementales tient essentiellement aux liens entre l’organisation interne en fédérations départementales (articulées autour de sections et comités) et l’organisation externe qui vise à répandre dans toutes les par- ties d’un département une présence électorale

. Les élections cantonales, les élections d’arrondissement et bien entendu les élections législatives (el- les-mêmes se déroulant au niveau de l’arrondissement) offrent une série d’échelons géographiques intermédiaires que le militantisme interne n’a pas prévu ou n’a pas su réguler – et paradoxalement, il en est de même à l’échelle municipale, qui est pourtant le cadre privilégié de l’implantation des sections socialistes

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. Très vite, ces circonscriptions administratives, HWRXpOHFWRUDOHVSHUPHWWHQWGHFRQTXpULUXQHIpGpUDWLRQHQFRQWRXUQDQW

'ILLES #ANDAR ET #HRISTOPHE 0ROCHASSON ¦ ,E SOCIALISME g LA CONQUoTE DES TERROIRS § DANS,E MOUVEMENT SOCIAL JUILLETSEPTEMBRE P

)L S´AGIT DE LA MOTION DmFENDUE PAR -ARCEL #ACHIN AU CONGRnS DE #HhLONS EN

#´EST AINSI QUE 2mMI ,EFEBVRE A PU MONTRER L´EMPRISE HISTORIQUE DE L´INSTITUTION MUNICIPALE SUR LES SECTIONS QUI mTAIENT CENSmES LA CONTRxLER 0RIS PAR LEUR RxLE LES MAIRES SOCIALISTES APPARAsTRONT DnS L´ENTREDEUXGUERRES COMME LES mLUS NOTABILISmS D´UN TERRITOIRE PLUTxT QUE D´UN PARTI ,ES RESSOURCES PUBLIQUES ET PARAPUBLIQUES QU´ILS CONTRxLENT LEUR PERMETTENT DE S´AUTONOMISER DE L´APPAREIL PARTISAN TOUT EN S´EN ASSURANT LA MAsTRISE

%N RETOUR LE PARTI S´INSTITUTIONNALISE JUSQU´g APPARAsTRE COMME UNE ANNEXE CLIENTmLISmE ET UNE COURROIE DE TRANSMISSION DE LA MAIRIE6OIR 2mMI ,EFEBVRE ¦ ,E SOCIALISME FRANlAIS SOLUBLE DANS L´INSTITUTION MUNICIPALE

&ORME PARTISANE ET EMPRISE INSTITUTIONNELLE 2OUBAIX § DANS2EVUE FRANlAISE DE SCIENCE POLITIQUE P

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le maillage délicat des sections locales, du moins en lui servant de point d’appui. Toutes les techniques d’occupation de l’espace électoral (du can- didat le plus indigène au plus parachuté) paraissent ainsi mues par des objectifs primaires ou secondaires de création, de contrôle ou de prise de contrôle, des fédérations socialistes départementales. Il s’ensuit une forme GH VXUHQFKqUH SDUWLVDQH GDQV OD PDQLqUH GH V·LGHQWLÀHU DX[ FDGUHV JpR- JUDSKLTXHV HW GpPRJUDSKLTXHV GH O·DUURQGLVVHPHQW FHWWH ÀFWLRQ DGPL- QLVWUDWLYHSRXYDQWGpVRUPDLVVHUYLUjMXVWLÀHUO·RULHQWDWLRQVRFLDOLVWHGHV programmes politiques proposés aux électeurs.

Immédiatement après la réunion des chapelles du socialisme (guesdis- WHMDXUpVLVWHHWYDLOODQWLVWHQRWDPPHQWGDQVOHFDGUHGHOD6),2SDUWLXQL- ÀpHQXQPRGHVWHMRXUQDOLVWHVRFLDOLVWHGX3DVGH&DODLVV·LQWHUURJH DLQVL©&RPELHQGHWHPSpUDPHQWVSROLWLTXHVGLIIpUHQWVV·pFKHORQQHQWGH- puis la banlieue de Douai qui jouxte Arras jusqu’au littoral maritime de la Manche ? Comment établir pour chacune des quatre grandes catégories de l’opinion réactionnaire, républicaine, radicale et socialiste, actuellement représentées dans la députation du Pas-de-Calais, une base d’opération VXIÀVDQWH GDQV FKDTXH UpJLRQ /HV VRFLDOLVWHV « IRUWLÀpV GDQV OH SD\V minier (…) trouveront-ils un concours dans les arrondissements d’Arras, GH6DLQW3RO0RQWUHXLOHW6DLQW2PHU"

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ª/DG\QDPLTXHGHODUHSUpVHQ- tation électorale génère dès lors au sein des élus, des candidats ou même des simples militants du parti socialiste en général, des visions assez par- cellisées. Ces dernières sont d’ailleurs renforcées par la relative stabilité, MXVTX·DX[pOHFWLRQVGHDXPRLQVGHO·DUURQGLVVHPHQWFRPPHFDGUH de la députation. Si comme on l’observera plus tard, le redécoupage au ni- veau départemental existe à l’époque comme alternative (car débattue au parlement par exemple), il faut toutefois considérer la nécessité de « faire DYHFªTXLLPSRVHDX[VRFLDOLVWHVGHOD%HOOHeSRTXHGHFDQGLGDWHUjXQ niveau infra-départemental. Le découpage des circonscriptions adopté en GHPHXUHHQHIIHWTXDVLLQWDFWMXVTX·HQPrPHVLFKDTXHYHLOOH G·pOHFWLRQVOpJLVODWLYHVHVWPDUTXpHVDXIHQSDUODPRGLÀFDWLRQPDU- ginale de quelques circonscriptions

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.

,O HVW GLIÀFLOH HQ GHKRUV G·XQ GpQRPEUHPHQW SOXV V\VWpPDWLTXH GH mesurer l’étendue exacte de la vision localiste de l’acte de candidature lui-même. Toutefois, sa seule existence comme instrument de conquête GHIpGpUDWLRQVVRFLDOLVWHVVXIÀWjHQVRXOLJQHUO·LPSRUWDQFH6XUWRXWHOOH envahit largement le discours électoral lui-même tel qu’il est adressé aux électeurs quelle que soit la légitimité de la candidature en question. En

,E "OULONNAIS *OURNAL DU 0ASDE#ALAIS OCCIDENTAL ;"IBLIOTHnQUE .ATIONALE DE &RANCE */ DmCEMBRE ="ERNARD 'AUDILLnRE!TLAS HISTORIQUE DES CIRCONSCRIPTIONS mLECTORALES FRANlAISES 0ARIS $ROZ P

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6HLQHHW2LVH SDU H[HPSOH WRXMRXUV DX[ pOHFWLRQV GH OH FDQGLGDW /RXLV'XEUHXLOKVHFUpWDLUHJpQpUDOGXSDUWLVRFLDOLVWHGHjSRV- sède toute la légitimité nationale (en tant que principal animateur du parti XQLÀpSRXUUpGLJHUXQHSURIHVVLRQGHIRLTXLGHIDLWV·DUWLFXOHDXWRXUGH UHYHQGLFDWLRQV G·RUGUH JpQpUDO HW QDWLRQDO 7RXWHIRLV OD ÀQ GH VRQ WH[WH FRPSRUWHXQSDUDJUDSKHLQWLWXOp©3RXUODUpJLRQªTXLLQGLTXHTXHO·HQ- semble du discours programmatique n’a d’autre fonction que de servir à la SpQpWUDWLRQGXVRFLDOLVPHDXVHLQPrPHGHODFLUFRQVFULSWLRQ©7UDYDLOOHU au développement des voies de communication (…) et toutes les mesures qui contribueront à accroître l’activité économique, par suite le bien-être des salariés, cultivateurs, petits commerçants de la circonscription

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ª2Q DXUDLWWRUWDORUVGHUpGXLUHFHWWHYLVLRQ©HQGHGDQVªjXQHUKpWRULTXHGHOD proximité, tant elle vise au contraire à élargir l’assise économique locale du VRFLDOLVPHpOHFWRUDO'DQVOD+DXWH6DYRLHXQFDQGLGDWVRFLDOLVWHSUpWHQG ainsi que sa propre biographie le rend mieux à même d’être le représentant GHODFLUFRQVFULSWLRQGDQVODTXHOOHLOVHSUpVHQWH©/HVFRPLWpVVRFLDOLVWHV GHO·DUURQGLVVHPHQWG·$QQHF\RQWSHQVpTXHSRXUUHSUpVHQWHUXQDUURQ- dissement dont le corps électoral est formé en grande majorité de petits FRPPHUoDQWVGHSD\VDQVHWGHVDODULpVLOQHIDOODLWSOXVIDLUHDSSHOjGHV représentants de la bourgeoisie qui ne connaît les peines et misères des Pe- WLWVTXHSRXUHQDYRLUHQWHQGXSDUOHURXSRXUHQDYRLUSURÀWpPDLVTX·DX contraire il était nécessaire qu’un travailleur salarié fût le porte-parole des travailleurs républicains

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ª&HVRQWELHQOjWUqVH[SOLFLWHPHQWOHVDSSUp- hensions des hiérarchies sociales de l’arrondissement, telles qu’elles sont perçues par les structures militantes internes à une fraction de la fédération GH+DXWH6DYRLHTXLIRQGHQWODORFDOLVDWLRQGXVRFLDOLVPHpOHFWRUDO

Ce n’est ni plus ni moins que le concept même de circonscription élec- torale qui semble ici s’imposer aux militants socialistes. Pris dans l’étau du comité et du département, deux variables internes, la mobilisation mi- litante innerve en fait un double échelon intermédiaire qui n’avait pas été SODQLÀpFRPPHLQVWUXPHQWGHGpYHORSSHPHQWGXVRFLDOLVPHO·pOHFWLRQ FRPPH PR\HQ FRQVWDQW GH PLOLWHU OD FLUFRQVFULSWLRQ G·DUURQGLVVHPHQW FRPPH FDGUH SULYLOpJLp SRXU OH IDLUH HW \ LQFDUQHU DX VHQV SUHPLHU GX terme, les idées socialistes.

!RCHIVES DmPARTEMENTALES DES 9VELINES 3EINEET/ISE - mLECTIONS LmGISLATIVES DE ECIRCONSCRIP TION DE #ORBEIL PROFESSION DE FOI DE ,OUIS $UBREUILH 0RmCISONS QUE , $UBREUILH INFATIGABLE CHEVILLE OUVRInRE DU PARTI ENTRE ET NE PARVIENDRA JAMAIS g SE FAIRE mLIRE DmPUTm MALGRm PLUSIEURS ¦ PARACHUTAGES § SUCCESSIFS

!RCHIVES DmPARTEMENTALES DE (AUTE3AVOIE - mLECTIONS LmGISLATIVES DE PROFESSION DE FOI DE ¦ 'A STON "RUN #OMPTABLE TRmSORIER DE LA BOURSE DU TRAVAIL CONSEIL MUNICIPAL D´!NNECY §

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,E SOCIALISME DmCOUPm L´EXPmRIENCE DE

Le scrutin uninominal d’arrondissement est donc une réalité acceptée DXVHLQPrPHGXSDUWLGqVDYDQWOD3UHPLqUH*XHUUHPRQGLDOHFHTXLUH- ODWLYLVHO·HIIHWGHUXSWXUHLQGXLWVXUFHSRLQWSDUO·DGKpVLRQGHOD6),2GH

*X\ 0ROOHW HQ DX UpWDEOLVVHPHQW GH FH PRGH GH VFUXWLQ HW GH VRQ corollaire en termes de découpage des circonscriptions. Par-delà les jeux d’alliances et de positionnements du parti socialiste vis-à-vis des institu- tions et du pouvoir majoritaire entre le début du

XXe

siècle et l’élection de François Mitterrand, l’accord pratique qui lie le socialisme local aux circonscriptions électorales existantes suit une tendance liée très naturel- lement à la rationalisation de l’ensemble des opérations afférentes aux campagnes électorales législatives. Dans le cadre du scrutin uninominal G·DUURQGLVVHPHQWDYDQWOHVRFLDOLVPHQ·DXUDjDIIURQWHUTX·XQVHXO JUDQGGpFRXSDJHpOHFWRUDO&HOXLFLDOLHXHQORUVGXUpWDEOLVVHPHQW de ce mode de scrutin uninominal (qui avait été remplacé aux élections GHHWSDUXQVFUXWLQGpSDUWHPHQWDOPL[WHF·HVWjGLUHjODIRLV majoritaire et proportionnel). Il consiste principalement en une adapta- WLRQGHVFLUFRQVFULSWLRQVGHO·DYDQWJXHUUHDXUHJDUGGHGHX[SURFHVVXV O·DSSDULWLRQGXSDUWLFRPPXQLVWHGHSXLVHWODUpIRUPHDGPLQLVWUD- WLYH GH TXL SRXU GHV UDLVRQV pFRQRPLTXHV D VXSSULPp XQ FHUWDLQ nombre d’arrondissements et donc de sous-préfectures. Le résultat obtenu par le gouvernement radical en termes de redécoupage tient compte de FHWDQFUDJHORFDOJUDQGLVVDQWGHOD6),2,OHVWPrPHSRVVLEOHGHPHVX- rer assez exactement pour un certain nombre de départements le chemin parcouru en comparant les résultats d’un projet de découpage inabouti en 1907 (dans le cadre de la refonte du mode de scrutin lui-même) avec celui, HIIHFWLIGHDSSOLTXpDX[pOHFWLRQVGH

0ROJET INABOUTI DE DmCOUPAGE $mCOUPAGE EFFECTIF EN

(AUTE-ARNE

(AUTE3AVOIE

#REUSE

-EUSE

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,OIRE

3EINEET/ISE

'IRONDE

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4ABLEAU ) 0OURCENTAGE DES VOIX SOCIALISTES DmPLACmES PAR RAPPORT g L´ENSEMBLE DES VOIX SOCIALISTES EN ET

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3OURCES ARCHIVES DmPARTEMENTALES DE LA #REUSE - 'IRONDE - ¯ ,OIRE - -ARNE - (AUTE-ARNE - -EUSE - (AUTE3AVOIE - 3EINEET/ISE 9VELINES - 0OUR LE DmCOUPAGE DE LES DONNmES SONT COMPLmTmES PAR L´OUVRAGE DE 'EORGES ,ACHAPELLEbLECTIONS LmGISLATIVES AVRIL RmSULTATS OF½CIELS 0ARIS ' 2OUSTAN ,E NIVEAU DES SUFFRAGES EXPRIMmS RETENU EST ANTmRIEUR POUR LE PROJET DE SOIT LES mLECTIONS LmGISLATIVES DE MAIS POSTmRIEUR POUR SOIT LES mLECTIONS LmGISLATIVES DE 0OUR LA MmTHODOLOGIE ET DES RmSULTATS PLUS COMPLETS ON SE PERMET DE RENVOYER g 4HOMAS -ARTY ¦ $E L´ESPACE mLECTORAL g SON ±DmCOUPAGE² DIFFmRENCIATION ET CATmGORISATION DES CIRCONSCRIPTIONS LmGISLATIVES EN &RANCE AU Dm BUT DU88ESInCLE § DANS%SPACE 0OPULATION 3OCImTmS ¯ g PARAsTRE

3OURCES VOIR LA NOTE PRmCmDENTE

3ULQFLSHGHOHFWXUH les voix socialistes déplacées par le projet de dé- FRXSDJHGHUHSUpVHQWHQWGHVVXIIUDJHVH[SULPpVHQ+DXWH6D- YRLHDX[pOHFWLRQVOpJLVODWLYHVGH

&HVQHXIVGpSDUWHPHQWVVXIÀVHQWjUHSUpVHQWHUXQFHUWDLQQRPEUHGH W\SHG·LPSODQWDWLRQVVRFLDOLVWHV

réussies tant sur le plan des fédérations elles-mêmes que des scores électoraux correspondants, soit en milieu ru- ral (en Creuse par exemple

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), soit en milieu plus industriel (dans la Seine- HW2LVH

2QREVHUYHTXHOHWUDYDLOGHUHGpFRXSDJHGHVFLUFRQVFULSWLRQV réalisé par les préfets et les équipes ministérielles radicales (mais à vingt DQVG·LQWHUYDOOHHVWV\VWpPDWLTXHPHQWPRLQVLPSRUWDQWHQTX·LOQH l’était en 1907, même si les objectifs d’après-guerre n’ont plus rien à voir DYHF FHX[ G·DYDQW (Q HIIHW DXWDQW OH PRXYHPHQW GH YLVDLW j transformer radicalement le mode de scrutin (avec des circonscriptions dé- SDUWHPHQWDOHVYRLUHUpJLRQDOHVDXWDQWFHOXLGHQHYLVDLWÀQDOHPHQW TX·jXQUHWRXUjODQRUPDOHF·HVWjGLUHXQUHÁX[YHUVOHPRGHGHVFUXWLQ XQLQRPLQDOGHVDQQpHV6LOHSURMHWGHGpFRXSDJHGHWRX-

*ACQUES 'IRAUTet aliiDIR ,´IMPLANTATION DU SOCIALISME EN &RANCE AU88ESInCLE PARTIS RmSEAUX MOBILISATION 0ARIS 0UBLICATIONS DE LA 3ORBONNE

'EORGES $AUGER!UX ORIGINES DU &RONT POPULAIRE DANS LA #REUSE #ONTRIBUTION g UNE ETHNOHISTOIRE DES COMPOR TEMENTS POLITIQUES'UmRET 3OCImTmS DES SCIENCES NATURELLES ET ARCHmOLOGIQUES DE LA #REUSE

6OIR PAR EXEMPLE !NNIE &OURCAUT"OBIGNY BANLIEUE ROUGE 0ARIS 0RESSES DE LA &.30

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FKHHQPR\HQQH

SUqVGHGHO·HQVHPEOHGHVVXIIUDJHVVRFLDOLVWHVGHV GpSDUWHPHQWVFRQFHUQpVFHVHXLOHVWLQIpULHXUGHSRLQWVHQ/HV ORFDOLVDWLRQV GX VRFLDOLVPH DSSDUDLVVHQW DLQVL SOXV LPPXDEOHV O·RPQL- présence des candidats socialistes, ainsi que l’existence de quelques « bas- WLRQVªLQWHUGLVHQWGpVRUPDLVWRXWGpFRXSDJHG·XQHFHUWDLQHDPSOHXUTXL YLVHUDLWHWLVROHUDLWODVHXOH6),2/DPLVHHQWUHSDUHQWKqVHVGHODFDUWHGHV FLUFRQVFULSWLRQVG·DUURQGLVVHPHQWVHQWUHHWSXLVTX·XQPRGHGH VFUXWLQGpSDUWHPHQWDOHVWLQWURGXLWSRXUOHVpOHFWLRQVGHHWIDLW GRQFTXHOD6),2Q·HVWSUpVHQWHVXUO·LQWpJUDOLWpGHVFLUFRQVFULSWLRQVTXH très tardivement. D’ailleurs, malgré sa modestie d’ensemble, le redécou- SDJHGHDIIHFWHHQUpDOLWpXQHPDVVHpOHFWRUDOHSOXVLPSRUWDQWHGX SRLQWGHYXHGHVYRL[VRFLDOLVWHVWUDQVIpUpHVTXLUHSUpVHQWHQWGH l’ensemble des suffrages exprimés parmi les huit départements étudiés en FRQWUHHQ

,A CONCESSION D´UNE EXPERTISE DU ¦ DmCOUPAGE § PAR LE HAUT

Ce paradoxe d’un découpage initialement de moins grande ampleur PDLVDX[HIIHWVÀQDX[SOXVDFFHQWXpVWLHQWHVVHQWLHOOHPHQWjODGpSDUWH- mentalisation et à la nationalisation de la vie électorale socialiste

1RQ seulement la progression en termes de résultats crée des interdépendan- FHVOHGpVLVWHPHQWG·XQUDGLFDORXG·XQFRPPXQLVWHHVWPRQQD\pSDUHX[

contre une action inverse), mais encore l’évolution du cadre légal lui-mê- me induit une telle évolution des représentations spatiales, par l’introduc- tion en 1919 d’un scrutin mixte (majoritaire et proportionnel) impliquant l’adoption d’un scrutin de liste départemental.

La rationalisation des entreprises locales de conquête des voix aux lé- gislatives se fait en interne et peut être suivie à travers la mobilisation électorale elle-même (et les paradiscours qu’elle suscite). Le mouvement d’élargissement géographique et démographique des frontières de sollici- tation des votes apparaît alors non pas comme l’image inverse de cette ra- tionalisation localiste, mais comme son excroissance et son prolongement chez des militants plus en délicatesse avec la réussite électorale (que ce soit conjoncturellement ou plus durablement)

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. Il trouve d’ailleurs son origi-

,ES MOYENNES mVOQUmES NE SONT PAS PONDmRmES DmMOGRAPHIQUEMENT

3UR CES PROCESSUS VOIR -ICHEL /FFERLm ¦ ,E NOMBRE DE VOIX bLECTEURS PARTIS ET mLECTORAT SOCIALISTES g LA ½N DU

8)8ESInCLE EN &RANCE § DANS!CTES DE LA 2ECHERCHE EN 3CIENCES 3OCIALES P

3UR L´IN¾UENCE DES DmFAITES RmCURRENTES DE CANDIDATS INVESTIS PAR AILLEURS DANS LE COMMENTAIRE mLECTORAL ON SE PERMET DE RENVOYER g 4HOMAS -ARTY ET !NTOINE 3CHWARTZ ¦ ª BONNE DISTANCE !CTIVITmS INTELLECTUELLES EXPmRIENCES POLITIQUES ET ½GURES DE L´±mLECTEUR PROFANE²½N8)8EDmBUT88ESInCLE §DANS 3TmPHANIE7OJCIK ET 4HOMAS &ROMENTIN DIR ,E PROFANE EN POLITIQUE COMPmTENCES ET ENGAGEMENT DU CITOYEN 0ARIS ,´(ARMATTAN COLL ¦ ,OGIQUES POLITIQUES § P

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QHGDQVODPrPHYRORQWpGHFXPXOHUEpQpÀFHPLOLWDQWHWSURÀWpOHFWRUDO 3RXUMXVWLÀHUO·LQWURGXFWLRQG·XQPRGHGHVFUXWLQSURSRUWLRQQHOTXLSDVVH nécessairement par l’organisation de candidatures de listes départemen- talisées, le grand militant du socialisme agrarien Adéodat Compère-Morel LQGLTXHDLQVLGqV©«4XDQGGDQVXQHFLUFRQVFULSWLRQGRQQpHOD victoire semble devoir être le fruit d’un travail de longue haleine et pré- cédé de toute une besogne d’organisation et de propagande persévérante, on ne pense pas plus à cette circonscription que si elle n’était pas de ce PRQGH«1RXVYRXOLRQVGLUHSDUOjTX·XQHFDPSDJQHpOHFWRUDOHYDODLW autant – si ce n’est davantage – par l’éducation socialiste qu’elle nous don- nait la possibilité de faire et par le recrutement que cette éducation nous assurait, que par les succès qu’elle nous permettait d’espérer

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ª

(QUpDOLWpOD6),2GpYHORSSHGXUDQWFHWWHSpULRGHGHIRUPDWLRQGHVRQ action électorale un point de vue très précis quant au niveau géographique qu’il serait pertinent d’adopter comme cadre des circonscriptions électora- les législatives. Jean Jaurès développe en particulier le concept d’utilisation interdépartementale des restes

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dans le cadre d’un scrutin proportionnel, c’est-à-dire la réunion (pour répartition) d’une partie des voix au niveau territorial et donc démographique du regroupement des vingt-sept cours d’appel

. Le parti socialiste tentait en fait, plus généralement, d’en venir à un échelon régional pour monter d’un cran dans la mobilisation électo- rale. Au sein même du parti, Jaurès est contesté sur ce point qui revient à acter l’existence de très grandes circonscriptions venant s’ajouter à l’éche- lon départemental. Ainsi, son camarade de la fédération de la Seine, Ar- WKXU*URXVVLHUOHJUDQGVSpFLDOLVWHSDUOHPHQWDLUHGHODTXHVWLRQGXPRGH de scrutin législatif, formule dans un débat au sein de la Commission du VXIIUDJHXQLYHUVHOOHVUHPDUTXHVVXLYDQWHV©«LOIDXWVHERUQHUjGHV FLUFRQVFULSWLRQVUpJLRQDOHVUHVWUHLQWHVHWpFDUWHUOHV\VWqPHGHO·XWLOLVDWLRQ nationale des restes (…) si l’on adoptait l’utilisation régionale des restes, LOGHPHXUHUDLWHQWHQGXTXHODTXHVWLRQGHODÀ[DWLRQGHVUpJLRQVG·RUGUH essentiellement politique, serait-examinée ultérieurement

ª

!DmODAT #OMPnRE-OREL ¦ *E VOTE LA 20 § DANS,´(UMANITm OCTOBRE

#HAQUE MODE DE SCRUTIN PROPORTIONNEL GmNnRE EN EFFET UNE PARTIE DE VOIX NON UTILISmES EN PREMInRE INTEN TION APPELmE LES RESTES mLECTORAUX ET RmPARTIE SOIT DANS LE CADRE D´UN NOUVEAU CALCUL SOIT DANS LE CADRE D´UN SECOND TOUR

)L EXISTAIT DONC EN VINGTSEPT COURS D´APPEL UN NIVEAU PLUS AGRmGm QU´ACTUELLEMENT DONC /N NOTERA mGA LEMENT QU´g PARTIR DE LA RmFORME DE LA CARTE JUDICIAIRE A PRmCmDm CELLE DE LA CARTE mLECTORALE LmGISLATIVE PUIS TERRITORIALE

!RCHIVES NATIONALES#OMMISSION DU SUFFRAGE UNIVERSEL LmGISLATURE # JANVIER

(11)

!02È3 ,! $b4%.4)/. $% &)%&3 b,%#4/2!58

#/--% b,!2')33%-%.4 $%3 2%33/52#%3 30!4)!,%3 ,A DmPARTEMENTALISATION mLECTORALE AU PARTI SOCIALISTE D´HIER g AUJOURD´HUI

2QSHXWGLUHTXHOHVUHIXVUpSpWpVGHVJRXYHUQHPHQWVUDGLFDX[G·DS- pliquer toute proportionnelle vont condamner, ainsi que l’expérience ra- WpHGHWRXWHRUJDQLVDWLRQGXUDEOHG·XQVFUXWLQGHOLVWHGpSDUWH- PHQWDOPDMRULWDLUHHWRXSURSRUWLRQQHO0DLVFHWWHUpDOLWpLQWHUSDUWLVDQH et transhistorique ne préjuge pas de la réalité partisane et située, des fa- oRQVGHPHQHUFDPSDJQH$LQVLjOD6),2ODYLVLRQG·XQHSUDWLTXH©VX- SUDFLUFRQVFULSWLRQQHOOHªYDV·LQVFULUHFRPPHUHJLVWUHFRPSOpPHQWDLUHGH FHOXLHQJHQGUpSDUODSUDWLTXH©LQIUDPDQGDWDLUHª&HWWHÀJXUHLQDXJXUpH DYDQWOD3UHPLqUH*XHUUHPRQGLDOHYDWURXYHUjVHGpYHORSSHUDXJUpGHV FRQMRQFWXUHVpOHFWRUDOHVHWLQVWLWXWLRQQHOOHVMXVTX·HQ/HVFRQGLWLRQV de transformation des espaces départementaux, notamment la réunion des espaces industriels dispersés dans différents arrondissements, ont ODUJHPHQWLQÁXHQFpTXHOTXHVXQVGHVVXFFqVGXUDEOHVGXVRFLDOLVPHDX

XXe

VLqFOH/HVGHX[SDUHQWKqVHVGHHWGHOD,9

e

République, ins- taurant des votes pleinement départementaux, permettent par exemple à OD6D{QHHW/RLUHGHEDVFXOHUGXUDGLFDOLVPHTXLEpQpÀFLHGHVDUURQGLV- sements séparés en différentes circonscriptions électorales) au socialisme TXLEpQpÀFLHTXDQWjOXLGHO·pFKHORQGpSDUWHPHQWDOHWGHO·DVVHPEODJH GHVGLIIpUHQWHVFRQFHQWUDWLRQVLQGXVWULHOOHVGX&UHXVRWGH%ODQ]\RXGH Charolles. Le cas de la Saône-et-Loire montre même un certain effet d’em- boîtement entre ces phases de départementalisation (qui impliquent un VHFRQGEDVFXOHPHQWYHUVOHFRPPXQLVPHDSUqVHWODG\QDPLTXHSR- OLWLTXHPrPHGX)URQWSRSXODLUHTXLPDOJUpXQ©UHWRXUªGXVFUXWLQXQL- nominal d’arrondissement permet « un élargissement de l’espace électoral socialiste aux régions rurales

ª.

Il est délicat de considérer que le socialisme électoral s’est développé dans cet entre-deux, entre les deux règnes du scrutin uninominal d’arron- GLVVHPHQWO·DYDQWHWO·DSUqVSDUODJUkFHGHO·HIIHWGHGpSDUWH- PHQWDOLVDWLRQGHODYLHpOHFWRUDOH2QSHXWWRXWHIRLVVXSSRVHUTX·LOV·HVWDJL là d’un effet de levier, touchant à la fois les résultats tendanciels (jusqu’aux VFRUHVLPSRVDQWVGHO·pOHFWLRQGHFRPPHOHVWUDMHFWRLUHVLQGLYLGXHO- les. Roland Dumas, jeune avocat limousin en quête de politique, choisit ainsi – après hésitation – la bannière socialiste (en l’occurrence celle de

!NNIE "LETON2UGET ¦ #OMPORTEMENTS ET ESPACES mLECTORAUX L´EXEMPLE DU DmPARTEMENT DE 3AxNEET,OIRE § DANS4ERRITOIRES CONTEMPORAINS ¯ #AHIERS DE L´)(# P

(12)

O·8'65GH)UDQoRLV0LWWHUUDQGHWSURÀWHG·XQHSUHPLqUHFDPSDJQHPH- QpHVXUWRXWOHGpSDUWHPHQWGHOD+DXWH9LHQQHHQSRXUO·HPSRUWHU HWGHYHQLUGpSXWp/HGRXEOH©KDVDUGªGHOLHXHWGHFRQMRQFWXUHGHYLHQW un élément plus structurant d’un rapport au territoire électoral quand, en 5'XPDVUHIXVHGHVHUHSUpVHQWHUGDQVOHFDGUHGXUHWRXUDXVFUXWLQ XQLQRPLQDOLQIUDGpSDUWHPHQWDO©HQSOXVOHVFUXWLQG·DUURQGLVVHPHQW à deux tours ne facilitait pas la tâche des députés de fraîche date

ª&HW exemple prouve la force des représentations associées aux espaces ima- ginaires (le département comme centre de force des alliances) une fois la réalité infra-départementale redevenue la norme légale de candidature.

$X[PDUJHVGHOD6),2jO·8'65DX36$ODFULWLTXHGHO·RPQLSRWHQFH des candidatures parcellisées du scrutin uninominal est un discours lar- JHPHQWUHoX/DVXUYLHGHOD6),2HOOHPrPHHVWOLpHjVRQDGKpVLRQjOD FRQVWLWXWLRQPDLVDXVVLjO·RUGRQQDQFHGXRFWREUHTXLUpWDEOLWOH VFUXWLQXQLQRPLQDOGpEDSWLVp©G·DUURQGLVVHPHQWª*X\0ROOHWPHPEUH GXJRXYHUQHPHQWGXJpQpUDOGH*DXOOHDGRXEHFHQRXYHDXGpFRXSDJH des circonscriptions électorales législatives

qui, pour n’être plus enserré dans l’étau de la division administrative de l’arrondissement, n’en demeu- re pas moins marqué par un certain nombre d’inégalités démographiques.

Le Conseil d’État note à son propos qu’aucune consultation partisane ne l’a précédé puisqu’il a été entièrement tracé par les préfets et le gouver- QHPHQWGH*DXOOH

. Il reste toutefois que le parti socialiste a en quelque sorte introduit un échelon localiste supplémentaire, celui du département, venant s’ajouter – au moins dans les représentations – à l’arrondissement, alors qu’il prétendait faire de ce changement d’échelle un élargissement de l’horizon électoral. Il se pourrait bien que cette situation de fait corres- ponde aussi à l’existence d’une représentation élargie au plan national, portée par exemple par le parti communiste qui est favorable, notamment DXWRXU GH j XQH SURSRUWLRQQHOOH LQWpJUDOH F·HVWjGLUH VHORQ une seule circonscription nationale

.

/DUHIRQGDWLRQGXSDUWLVRFLDOLVWHORUVGXFRQJUqVG·eSLQD\GHIXW présentée comme une rupture avec les pratiques les plus électoralistes de OD6),2FRPPHXQUHQRXYHOOHPHQWGHVRQSHUVRQQHOGLULJHDQWQRWDELOLVp

2OLAND $UMAS,E ½L ET LA PELOTE -mMOIRES 0ARIS 0LON P 3ELON LES INDICATIONS DONNmES PAR "ERNARD 'AUDILLnRE!TLAS¨OP CIT P

¦ !VIS DU #ONSEIL D´bTAT DU OCTOBRE § #OMMISSION DES ARCHIVES CONSTITUTIONNELLES DE LA 6E2mPUBLIQUE

!RCHIVES CONSTITUTIONNELLES DE LA 6E2mPUBLIQUE 6OLUME OCTOBRE ¯ NOVEMBRE 0ARIS ,A $OCU MENTATION &RANlAISE

/N TROUVERA UN BON CONDENSm DES CRITIQUES COMMUNISTES CONTRE L´ADHmSION SOCIALISTE g LA LOGIQUE MAJORITAIRE Y COMPRIS DANS LA PERSPECTIVE DU SCRUTIN PROPORTIONNEL DmPARTEMENTAL DE DANS L´OUVRAGE DE DEUX JOURNALISTES COMMUNISTES *EAN0AUL *OUARY ET !RNAUD 3PIRE,E COUP D´bTAT CONTINUE -ITTERRAND ET LES INSTITU TIONS 0ARIS -ESSIDORbDITIONS SOCIALES ,´OUVRAGE EST CONTEMPORAIN DE L´ADOPTION DE LA LOI mLECTORALE DE MARS QUI RmTABLIT LE DmPARTEMENT COMME CIRCONSCRIPTION mLECTORALE POUR LES LmGISLATIVES MAIS AUSSI POUR LES TOUTES NOUVELLES mLECTIONS RmGIONALES

(13)

et fut accompagnée par une forte idéologisation de l’offre politique so- cialiste ainsi que par une effervescence militante certaine (création d’un grand nombre de sections et de groupes socialistes d’entreprises, liens re- noués avec différentes fractions du mouvement social

). Pourtant, dès les élections municipales de 1977, très favorables au PS, semblent réapparaître les structures partisanes telles qu’elles se sont constituées historiquement – lesquelles consacrent l’autonomie de grands élus contrôlant leur fédéra- tion et les postes électifs dans leur département. Dans le même temps, ce mouvement de conquête du pouvoir favorisa un renouvellement des éli- tes partisanes qui, au niveau national, comme au niveau local, se recrutè- rent désormais davantage parmi les experts politico-administratifs (hauts fonctionnaires et collaborateurs d’élus notamment) que dans les réseaux PLOLWDQWVDVVRFLDWLIVRXV\QGLFDX[6LELHQTX·jWRXVOHVpFKHORQVGXSDUWL les dirigeants et responsables socialistes semblent tout entiers tournés vers une conquête professionnalisée de positions électives

. De ce fait, leurs rapports aux circonscriptions qui délimitent les territoires et agrègent les populations qu’ils représentent semblent surdéterminés, d’une part, par la structure et l’histoire de l’appareil partisan, et d’autre part, par les exi- gences de la compétition électorale. Lesquelles se jouent essentiellement au niveau fédéral (et donc départemental) – où se décident les investitures pour tous les scrutins, comme le contrôle du parti.

$mTENTION D´UNE CIRCONSCRIPTION LmGISLATIVE ET CONSTRUCTION D´UN LEADERSHIP POLITIQUE SOUS LA 6

E

2mPUBLIQUE

La détention d’un mandat de député permet à son titulaire de construi- UHHWRXG·pWHQGUHVRQUpVHDXGHÀGpOLWpVDXVHLQHWHQGHKRUVGHVRQSDUWL Les ressources liées au mandat de député offrent à celui-ci l’occasion de se poser en interlocuteur indispensable à tous les élus de sa circonscrip- WLRQ$LQVLFHWDQFLHQGpSXWppOXGXUDQWDQVV·HVWFRQVWUXLWFHUWDLQHV OR\DXWpVDXSUqVGHVpOXVGHVDFLUFRQVFULSWLRQHQGLVWULEXDQWOHVELHQVjVD GLVSRVLWLRQUpVHUYHSDUOHPHQWDLUHHWHQRULHQWDQWO·DFWLRQSXEOLTXH©,O existe un domaine qui s’appelle les réserves parlementaires et où on peut donner un coup de main à telle ou telle commune et j’en ai donné plus à des communes de droite qu’à des communes de gauche ! Et puis à certains moments, il faut aider, pour maintenir telle ou telle structure administra- WLYHXQWULEXQDORXXQFROOqJHRXQ·LPSRUWHTXRL2QHVWWRXVGHUULqUH

(mLnNE (ATZFELD ¦ 5NE RmVOLUTION CULTURELLE DU PARTI SOCIALISTE DANS LES ANNmES § DANS6INGTInME SInCLE 2EVUE D´HISTOIRE P

6OIR 2mMI ,EFEBVRE &RmDmRIC 3AWICKI,A SOCImTm DES SOCIALISTES ,E 03 AUJOURD´HUI bDITIONS DU #ROQUANT "ELLE COMBEEN"AUGES

(14)

là !

ª/·RFFXSDWLRQGHFHWWHSRVLWLRQLQVWLWXWLRQQHOOHLQFLWHDORUVQRPEUH G·pOXVORFDX[jVHUDSSURFKHUGXGpSXWpYRLUHGHVRQSDUWLDÀQGHEp- QpÀFLHU GH VHV VXEVLGHV RX GH VRQ VRXWLHQ GDQV OD FRQGXLWH GH O·DFWLRQ publique. Sur la circonscription du littoral dunkerquois, Albert Denvers, GpSXWpVRFLDOLVWHGHjSRXYDLWDJUpJHUDXWRXUGHVDSHUVRQQH la grande majorité des maires des communes divers-droite de sa circons- FULSWLRQ©'RQFTXHOTXHVYLOOHVVRFLDOLVWHVSDVQRPEUHXVHVHWXQHQYL- ronnement de maires semi-ruraux, semi-urbains, puisque l’agglomération dunkerquoise est constituée d’un tissu urbain dense, semi-urbain et rural.

'RQFVXUO·DLUHR$OEHUW'HQYHUVUD\RQQDLWF·pWDLHQWGHVPXQLFLSDOLWpV

“Denversistes”, modérées divers-droites qui avait tendance à voter pour la droite lors des présidentielles, sauf Albert Denvers qui passait toujours KDXWODPDLQORUVGHVOpJLVODWLYHVRXFDQWRQDOHV6DXIHQjO·pSRTXHGX grand chambardement, il a gagné de peu contre un candidat député qui n’était pas du secteur

30

ª

Le niveau de concurrence politique diminue, accroissant d’autant la domination politique du député sur sa circonscription et, dans un second temps, de l’entreprise partisane dont il est membre. Dans cette même cir- conscription, une vingtaine d’années après, on constate que le parti socia- OLVWH D HPSRUWp OD JUDQGH PDMRULWp GHV PXQLFLSDOLWpV © /D SDUWLFXODULWp c’est que quand Albert Denvers a commencé sa croisade pour mettre en SODFHOHVRFLDOLVPHVXUFHWHUULWRLUHF·HVWTX·LOQ·\DYDLWTXH*UDYHOLQHVTXL pWDLWYUDLPHQWVRFLDOLVWHHWSXLVDXVVL&RXGHNHUTXH%UDQFKH<DYDLW6DLQW Pol qui était rouge, communiste. Et tout le reste, c’était la droite et puis des PRGpUpVGLYHUVGURLWHdDF·HVWG·DFFRUG"'HQYHUVHVWDUULYpHWSXLV DFRQVWLWXpXQHSROLWLTXHHQWDQWTXHGpSXWp>@$YDQW'HQYHUVLO\DYDLW rien de rose. Denvers a réussi à nous mettre en piste et tout est devenu rose

31

. »$XPR\HQGHO·HQWUHSULVHSDUWLVDQHLOSHXWDORUVVXVFLWHUIDYRULVHU voire entraver certaines candidatures aux élections municipales ou canto- nales sur sa circonscription qui devient ainsi cet échelon intermédiaire de la mobilisation militante et partisane envisagée dès le début du

XXe

siècle.

$LQVLFHSUpWHQGDQWjODIRQFWLRQPD\RUDOHDXVHLQGHVDFRPPXQHFKHI lieu de canton, se doit de rechercher le soutien du député socialiste pour la SURFKDLQHFRPSpWLWLRQpOHFWRUDOH©,PDJLQRQVGDQVVL[RXGDQVVHSWDQV je me présente. Il est hors de question que je laisse le PC [être tête de liste].

0DLV0LFKHO>SUpQRPPRGLÀpGpSXWpPDLUHVRFLDOLVWH@YDYHQLUPHYRLU

%NTRETIEN AVEC UN ANCIEN DmPUTm SOCIALISTE DU .ORD ET ERSEPTEMBRE 0ARFOIS LES IDENTITmS DES PERSONNALITmS POLITIQUES AVEC LESQUELLES DES ENTRETIENS ONT mTm EFFECTUmS NE SERONT PAS PRmCI SmES DANS CE TEXTE QUE CE SOIT g LEUR DEMANDE ETOU POUR DES RAISONS DE NARRATION DE TRAJECTOIRES QUI PEUVENT LA PLUPART DU TEMPS SE RmSUMER AUX PROPRImTmS GmNmRALES ¯ NON PRIVATIVES ¯ DES INDIVIDUS CONCERNmS %NTRETIEN AVEC UN CONSEILLER GmNmRAL SOCIALISTE FmVRIER

%NTRETIEN AVEC UN CONSEILLER GmNmRAL SOCIALISTE FmVRIER

(15)

HQPHGLVDQW´LOIDXWDEVROXPHQWTXH;>FRPPXQHGHKDELWDQWVFKHI lieu de canton] soit PC pour le bien de l’ensemble”. Alors bien évidem- ment, je serai obligé de tenir compte de l’ensemble

ª2EWHQLUO·DFFRUGGX député, c’est donc augmenter ses chances d’une part d’avoir l’investiture du PS et d’autre part de gagner la compétition électorale à venir. Ainsi, outre qu’il est en mesure d’agréger la grande majorité des élus locaux de VDFLUFRQVFULSWLRQDXWRXUGHVDSHUVRQQHHWRXGHVRQSDUWLOHGpSXWpDS- paraît également comme un élément incontournable pour la carrière poli- tique d’un nouvel entrant sur la scène politique locale.

2UOHUHGpFRXSDJHHQGpSRVVpGDQWOHGpSXWpGHFHUWDLQHVFRPPXQHV voire de certains cantons, vient remettre en cause la domination politique de ce dernier sur la circonscription. Le député perd certains de ses soutiens WDQGLVTXHGDQVOHPrPHWHPSVLOVHYRLWDGMRLQGUHGHVpOXVORFDX[SHXÀ- délisés et dont par ailleurs les carrières politiques lui ont jusqu’alors échap- Sp/DSRVVLELOLWpG·XQFRQÁLWHQWUHOHGpSXWpHWFHVQRXYHDX[pOXVORFDX[

devient d’autant plus grand et accroît le risque d’une défaite électorale du député sortant

33

$ÀQGHSDUHUjODSHUWHGHVDFLUFRQVFULSWLRQOHGpSXWp en vient à politiser l’élection en mettant en avant son étiquette partisane.

De même, une fois l’élection passée, le député sortant battu attribue cette défaite au seul redécoupage. Ainsi, cette ancienne députée recherche les causes de son échec lors des législatives de 1988 dans le découpage réalisé SDU&KDUOHV3DVTXDHQ©3DVTXDDYDLWUpLQVWDXUpOHVFUXWLQGHOLVWH

HW O·DGYHUVDLUH TXH M·DYDLV YDLQFX 0 ' VXU ; >FRPPXQH GH KD- ELWDQWVPpWURSROH OLOORLVH@ D UHJDJQp OHV pOHFWLRQV SDUFH TX·HQWUHWHPSV Pasqua avait remodelé la circonscription et avait rajouté tout le centre de Lille sur la circonscription. C’était une petite circonscription, je dois le re- connaître, donc c’était logique de l’étendre, mais comme par hasard c’était sur le centre de Lille qu’on l’a étendue. Donc là j’ai été battue

ª3RXUWDQW ce redécoupage Pasqua n’a pas empêché les victoires ultérieures d’un can- GLGDWVRFLDOLVWHHQHWDXVHLQGHFHWWHPrPHFLUFRQVFULSWLRQ

%NTRETIEN AVEC UN SECRmTAIRE DE SECTION COMMUNE DE HABITANTSCHEFLIEU DE CANTON JUIN #´EST CE QUE VEUT SIGNI½ER CE DmPUTm COMMUNISTE LORSQU´IL EXPLIQUE ¦ 3I EN ON N´AVAIT PAS CHARCUTm MA

88)))ECIRCONSCRIPTION JE PENSE QUE L´ON AURAIT GARDm LE SInGE *´AI ANS DE VIE MILITANTE DANS L´AUTRE 88)))E ET ICI QUELQUES MOIS %T CE QUI M´A LE PLUS BLESSm C´EST QUE CE DmCOUPAGE S´EST FAIT g LA ½N D´UN MANDAT *´AI VmCU lA TRnS MAL ET JE DIRAIS QUE DANS CETTE CIRCONSCRIPTION JE ME SENS MOINS g L´AISE QUE DANS LA VRAIE 88)))E§.

¦ *EAN *AROSZ N´EST PAS CANDIDAT §,A 3AMBRe AVRIL

,´ENQUoTmE FAIT ICI UNE ERREUR FACTUELLE PUISQUE #HARLES 0ASQUA A RmINSTAURm LE SCRUTIN UNINOMINAL %NTRETIEN AVEC UNE ANCIENNE DmPUTmE NOVEMBRE

(16)

5NE CENTRALISATION DE L´EXPERTISE PAR LES GRANDS mLUS

L’appel à une expertise propre du découpage des circonscriptions re- OqYH GRQF HQ SDUWLH GH O·LQVWLWXWLRQQDOLVDWLRQ GDQV O·DSUqV GH O·HQ- semble des présupposés territoriaux induits par les périodes antérieures.

La sociologie du personnel militant socialiste appelé à gérer les questions pOHFWRUDOHV DX VHLQ GH FHUWDLQHV IpGpUDWLRQV SDU H[HPSOH OH 1RUG 3DULV et le Bas-Rhin) traduit cette ambivalence de ressources à la fois générales (une proximité avec les appareils décisionnels et l’expertise publique) et particulières (car plus ou moins liées à un investissement dans le jeu lo- cal). Les différents secrétaires fédéraux en charge des élections qui se sont VXFFpGpDXVHLQGHODIpGpUDWLRQGX1RUGGHFRQJUqVGH%RXUJHQ

%UHVVHjFRQJUqVGH5HLPVVHFDUDFWpULVHQWjODIRLVSDUOHW\SHGH ressources politiques qu’ils détiennent, partisanes et peu territorialisées, par leur position de sujétion à l’égard d’un grand élu, et par leur profes- sion d’universitaire qui les incline à une interprétation experte de la carte pOHFWRUDOH'HjOHVHFUpWDLUHIpGpUDODX[pOHFWLRQVHVW%HUQDUG )ULPDW1pHQVDFDUULqUHSROLWLTXHGpEXWHj9LOOHQHXYHG·$VFTHQ tant qu’adjoint au maire, mandat qu’il exerce de 1977 à 1989. Il est élu en DXFRQVHLOUpJLRQDOGRQWLORFFXSHODYLFHSUpVLGHQFHMXVTX·HQ En 1989, des tensions au sein de la section de Villeneuve-d’Ascq à propos de la constitution de la liste des municipales vont le contraindre à quitter FHWWHVHFWLRQ/DIpGpUDWLRQGX3DUWLVRFLDOLVWHGX1RUGOXLSURSRVHDORUV d’être la tête de liste à Valenciennes. Un élu du secteur revient sur ce pa- UDFKXWDJHTXLDOLHXSHXDYDQWOHVPXQLFLSDOHVGH©0DLVVDYLOOHVD véritable ville, c’est Marcq-en-Barœul. Il est arrivé dans le valenciennois SDUFHTX·LOpWDLWpOXDYDQWj9LOOHQHXYHG·$VFTHWTX·LO\DHXXQSUREOqPH à Villeneuve-d’Ascq, et donc ils l’ont mis à Valenciennes

37

. »1pDQPRLQV EDWWXHQHWHQHWGRQFFRQVHLOOHUPXQLFLSDOG·RSSRVLWLRQj9D- OHQFLHQQHVLOGpFLGHGHGpPLVVLRQQHUGHVRQPDQGDWHQ2XWUHFHV mandats locaux, il dispose également de mandats nationaux puisqu’il est GpSXWpHXURSpHQGHjHWVpQDWHXUGHSXLV3DUDOOqOHPHQWj FHVDFWLYLWpVSROLWLTXHVGHjGDWHGHVDUHWUDLWHLOHVWPDvWUHGH conférences au sein de différentes universités lilloises. Lui succède Marc 'ROH]VHFUpWDLUHIpGpUDODX[pOHFWLRQVGHj1pHQLOGpEXWH en politique en 1978, lorsqu’il devient l’assistant parlementaire de Bernard 'HURVLHUO·DFWXHOSUpVLGHQWGXFRQVHLOJpQpUDOGX1RUGHWGHSXLV

,A SOCIOGRAPHIE DES SECRmTAIRES FmDmRAUX CHARGmS DES mLECTIONS AU SEIN DES &mDmRATIONS DU .ORD DE 0ARIS ET DU "AS2HIN A mTm RmALISmE g PARTIR D´ENTRETIENS ET DU TRAITEMENT D´ARCHIVES NON CLASSmES DISPONIBLES AU SInGE DE CES TROIS FmDmRATIONS

%NTRETIEN AVEC UN ADJOINT AU MAIRE D´UNE COMMUNE DE HABITANTS ET SECRmTAIRE DE SECTION ERJUILLET

(17)

1998) et député de l’agglomération lilloise (depuis 1978). Battu en 1983, HWDX[pOHFWLRQVPXQLFLSDOHVj'RXDLLOHVWGpVLJQpFRPPH FDQGLGDWHQSXLVpOXGHjFRQVHLOOHUUpJLRQDOGX1RUG3DV GH&DODLV (Q LO VH SUpVHQWH GDQV OD ;9,,

e

circonscription (Douai).

Élu en 1988, battu en 1993, il est réélu député dans cette même circons- FULSWLRQHQHW(QRXWUHDSUqVDYRLUpWpVHFUpWDLUHIpGpUDO chargé des élections, il accède en 1997 au poste de Premier secrétaire fédé- UDOIRQFWLRQTX·LOFRQVHUYHMXVTX·HQ2XWUHVHVDFWLYLWpVSROLWLTXHVLO fut, tout comme Bernard Frimat, maître de conférences, mais à l’université d’Artois. Pour succéder à Marc Dolez en 1997, la fédération désigne Mar- WLQH)LOOHXOQpHHQTXLHVWUHFRQGXLWHjFHWWHIRQFWLRQMXVTX·HQ Présente sur la liste des municipales à Lille en 1989 en position non éligi- EOHHOOHDFFqGHSDUODVXLWHDXFRQVHLOPXQLFLSDOG·DERUGHQFRPPH FRQVHLOOqUHPXQLFLSDOHSXLVHQHWFRPPHDGMRLQWHDXPDLUH(Q HOOHHVWpOXHFRQVHLOOqUHUpJLRQDOHGX1RUG3DVGH&DODLVFHTXLOXL SHUPHWG·DFFpGHUjODYLFHSUpVLGHQFHGHFHWWHLQVWLWXWLRQ(QpOXH sur le canton du Vieux-Lille, elle démissionne du conseil régional et de- YLHQWYLFHSUpVLGHQWHGXFRQVHLOJpQpUDOGX1RUG­O·RULJLQHLQJpQLHXUGH UHFKHUFKHDX&156HOOHHVWDFWXHOOHPHQWHQVHLJQDQWHHWFKHUFKHXVHHQVR- ciologie à l’École d’architecture de Lille. Le successeur de Martine Filleul DXVHFUpWDULDWIpGpUDOFKDUJpGHVpOHFWLRQVHVW3DWULFN.DQQHU&HOXLFLIXW successivement secrétaire de la section de Lille-centre (dont Pierre Mau- UR\HVWO·XQGHVPHPEUHVHPEOpPDWLTXHVHWGHSXLVVHFUpWDLUHGX FRPLWpGHYLOOHTXLUpXQLWOHVGL[VHFWLRQVOLOORLVHVUHJURXSDQWHQYLURQ GHVHIIHFWLIVGHODIpGpUDWLRQGX1RUGeOXDXFRQVHLOPXQLFLSDOGH/LOOH en 1989, il occupe depuis cette date la fonction d’adjoint au maire. Depuis 1998, il est élu conseiller général dans le canton de Lille-sud-ouest et de- YLHQWYLFHSUpVLGHQWGXFRQVHLOJpQpUDO(QÀQDGPLQLVWUDWHXUWHUULWRULDOj la mairie de Lille dans les années 1980-1990, il est actuellement chargé de cours à l’université de Lille 3. Les trajectoires de ces différents secrétaires fédéraux chargés des élections nous renseignent doublement. D’une part, on constate que leurs ressources politiques sont moins attachées à un ter- ritoire qu’à une entreprise partisane. Ainsi, leurs premiers ou principaux mandats électifs ont été obtenus à la faveur de leur placement en posi- tion éligible sur une liste (régionale, européenne, sénatoriale, municipale), dans lequel les instances partisanes jouent un rôle déterminant. Dès lors, pris dans des logiques partisanes structurant leurs carrières politiques, leurs prises de position apparaissent d’autant plus liées à celles de la fédé- ration, dominée par les élus de l’agglomération lilloise

38

et notamment par

,ES SECTIONS DE L´AGGLOMmRATION LILLOISE REPRmSENTENT ENTRE ET ENTRE ET DES EFFECTIFS MILI TANTS DE LA FmDmRATION

(18)

OHSUHPLHUG·HQWUHHX[OHPDLUHHWSUpVLGHQWGHOD&RPPXQDXWpXUEDLQH GH /LOOH 3LHUUH 0DXUR\ SXLV 0DUWLQH$XEU\ '·DXWUH SDUW RQ FRQVWDWH pJDOHPHQWTXHWRXVRFFXSHQWXQHIRQFWLRQDXVHLQGHO·XQLYHUVLWpPDvWUH de conférences, chargé de cours, etc. Ces dispositions universitaires favo- risent alors l’expression d’une expertise c’est-à-dire un rapport aux enjeux électoraux à la fois emprunt de distance et de professionnalisme.

(QFRPSDUDLVRQDYHFODIpGpUDWLRQGX1RUGOHVHFUpWDLUHIpGpUDOFKDUJp des élections au sein de la fédération de Paris n’existe que depuis peu de WHPSV (Q HIIHW GH j RQ QH FRPSWH DXFXQ VHFUpWDLUH IpGpUDO chargé des élections à la fédération de Paris. Le premier à occuper ce poste GHjHVW-pU{PH&RXPHW1pHQLOIXWGHODÀQGHVDQQpHV j O·XQ GHV GHX[ SHUPDQHQWV GH OD IpGpUDWLRQ DX PRPHQW R

-HDQ0DULH/H*XHQHQpWDLWOH3UHPLHUVHFUpWDLUH'HjLOHVW élu conseiller de Paris et premier adjoint au maire du 13

e

arrondissement, DYDQWG·HQGHYHQLUHQOHPDLUH/H

e

arrondissement correspond

grosso modo aux limites de la circonscription législative de Jean-Marie

/H*XHQ(QRXWUHFHGHUQLHUHVWOHOHDGHUGHO·XQHGHVGHX[VHFWLRQVGX 13

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arrondissement (la plus importante en nombre d’adhérents) ce qui lui SHUPHWGHWHQLUOHVLQYHVWLWXUHVDXVHLQGHO·DUURQGLVVHPHQW©6L'HODQRs GLW´OHFLHOHVWEOHXµHWTXHPRLMHGLV´OHFLHOHVWJULVµHWTXHTXHOTXHV PpODQFKRQLVWHVGLVHQW´OHFLHOHVWMDXQHµPDVHFWLRQQHGLUDFHUWDLQHPHQW SDV´OHFLHOHVWMDXQHµQL´OHFLHOHVWEOHXµQL´EOHXJULVµPDLVHOOHGLUD

“gris tout court”. Si après, par contre, j’accepte un peu de bleu alors, oui, ma section pourra accepter un peu de bleu

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ª&RQWU{ODQWOHVLQYHVWLWX- UHV-HDQ0DULH/H*XHQDSSDUDvWHQPHVXUHG·LPSRVHU-pU{PH&RXPHWDX sein de sa section et de la fédération. L’accès de ce dernier au secrétariat fédéral chargé des élections résulte alors moins de la force de son implan- tation territoriale au sein d’un arrondissement que d’une proximité entre- WHQXHDYHFXQpOXGRQWLOHVWIXWO·DX[LOLDLUH3DUDLOOHXUV-pU{PH&RXPHW présente la caractéristique d’avoir été l’un des deux permanents de la fé- dération de Paris ; or, de par les tâches qui lui incombent, le permanent accède aux coulisses de la vie politique parisienne. Disposant d’une vue SOXVJOREDOHGHVUDSSRUWVLQWHUHWLQWUDSDUWLVDQVVRQDQDO\VHGHODFDUWH électorale se fait alors plus professionnelle.

Au sein de la fédération du Bas-Rhin, nous n’avons pas été en mesure de retrouver l’ensemble des noms des secrétaires fédéraux chargés des élections de 1983 à nos jours du fait de l’absence d’une politique d’archi- YDJHSDUODIpGpUDWLRQ1pDQPRLQVSDUPLOHVGRFXPHQWVUHWURXYpVGHX[

QRPVDSSDUDLVVHQW/HSUHPLHU-HDQ2HKOHUIXWVHFUpWDLUHFKDUJpGHVpOHF- WLRQVGHj²WRXWDXPRLQV1pHQHWVHUUXULHUGHSURIHVVLRQ

%NTRETIEN AVEC *EAN-ARIE ,E 'UEN JUIN

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puis CFDT, ainsi qu’à l’Action catholique ouvrière. En 1971, il entre au parti socialiste et se retrouve sur la liste lors des élections municipales de 1971 et 1977. En 1983, il prend la tête de la liste socialiste à Strasbourg.

Battu, il devient conseiller municipal d’opposition. Quelques temps aupa- ravant, en 1979, il est élu conseiller général de Strasbourg, puis, la même DQQpHGpSXWpHXURSpHQ(QLOPHWÀQjSUqVGHWUHQWHDQVG·DEVHQFH de représentation socialiste bas-rhinoise au sein de l’Assemblée nationale HQ UHPSRUWDQW OD GHX[LqPH FLUFRQVFULSWLRQ GX %DV5KLQ 5ppOX HQ avec Catherine Trautmann, il est de nouveau en 1988 le seul député so- FLDOLVWHGXGpSDUWHPHQW3XLVGHjLOHVWpOXDGMRLQWVRFLDOLVWHj ODPDLULHGH6WUDVERXUJ,OÀJXUHSDUPLOHVUHIRQGDWHXUVGHODIpGpUDWLRQ EDVUKLQRLVH TX·LO GLULJH G·DLOOHXUV GH j $\DQW FRQQX OD IRUWH emprise des partis de droite au sein de ce département, il se montre très DWWDFKpDX©WUDYDLOGHWHUUDLQª©0RLM·DLSOXW{WD[pOHWUDYDLOVXUla pré-

sence sur le terrain

ÈWUHSUpVHQWGDQVOHVFDQWRQVDYHFGHVJHQVTXLIRQW du travail sur leur lieu de vie et de construire le parti socialiste à partir de la présence sur le terrain. Le rêve est formidable… le rêve est formidable.

Les jeunes, ils aiment bien le débat mais l’engagement sur le terrain…

$SUqVRQSHXWSHXWrWUHXQSHXSURÀWHUTXDQGRQHVWXQSHXSUpVHQW SURÀWHUGHO·LPSODQWDWLRQVXUOHWHUUDLQSDUFHTXHHQIDFHLO\DTXHOTXH chose. […] Mais c’est pas la façon dont on se chamaille encore aujourd’hui TX·RQYDJDJQHU1HSDVRXEOLHUOHWUDYDLOGHWHUUDLQ

ª'HSDUVRQQLYHDX de diplôme, les modalités de son accès à l’arène politique et son rapport à la compétition électorale, il apparaît alors moins comme un expert que doté de savoirs appris dans et par la pratique militante. Un de ces succes- VHXUVjFHSRVWHHVW2OLYLHU%LW]QpHQHWHQFKDUJHGHFHVHFUpWDULDW IpGpUDOGHSXLV8QHIRLVVHVpWXGHVWHUPLQpHVLOHQWUHDXVHUYLFHGH GLIIpUHQWVpOXVDVVLVWDQWGXJURXSH36DXFRQVHLOUpJLRQDOG·$OVDFHG·$U- mand Jung, député du Bas-Rhin, membre du cabinet de Jean-Marie Bockel j0XOKRXVHDVVLVWDQWGH5RODQG5LHVVpQDWHXUGX%DV5KLQ(QLO est élu adjoint au maire de Strasbourg et remporte l’un des cantons stras- bourgeois. Très investi dans le parti, il fut secrétaire de différentes sections strasbourgeoises (dont celle de Roland Ries) et l’un des animateurs du FRXUDQW1RXYHDXSDUWLVRFLDOLVWHHQWUHHW(QÀQWLWXODLUHG·XQ DEA, il a commencé une thèse en droit qu’il n’a jamais terminée. Sa trajec- toire met en évidence le caractère très prononcé de sa professionnalisation SROLWLTXH'·DLOOHXUVOXLPrPHFRQVWDWDLW©,OQHW·DSDVpFKDSSpTXHFH qui a été un engagement personnel et militant est devenu depuis cinq ou

3OULIGNm PAR NOUS

%NTRETIEN AVEC *EAN /EHLER JUIN

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six ans mon métier. Quand tu es collaborateur politique à tes débuts, ce n’est plus seulement ton engagement militant perso, c’est les déjeuners, c’est le matin on fait de la politique, le midi on fait de la politique et le soir RQIDLWHQFRUHGHODSROLWLTXHjWLWUHPLOLWDQW,OQ·\DSOXVGHIURQWLqUHGH césure tellement entre militantisme et activité professionnelle. Moi-même parfois je ne sais plus quelle casquette j’ai sur la tête. Tu vois ce que je veux dire (rires). La casquette professionnelle, pour moi ça va au-delà, de par mon job, ça va au-delà du simple militantisme et de l’engagement profes- sionnel

ª$LQVLRQSHXWFRQVWDWHUOHVHIIHWVGHVDSRVLWLRQG·DX[LOLDLUHGH différents élus socialistes sur son rapport au parti, au militantisme, mais aussi aux territoires politiques qu’il envisage sous un angle professionnel.

En outre, assistant et secrétaire de la section de Roland Ries durant quatre ans, il est d’autant plus disposé à défendre les intérêts de celui qui est de- SXLVPDLUHGH6WUDVERXUJ

L’étude des différents secrétaires fédéraux chargés des élections au sein GHV IpGpUDWLRQV GX %DV5KLQ GH 3DULV HW GX 1RUG QRXV UHQVHLJQHQW VXU la professionnalisation des carrières des cadres des instances partisanes, H[FHSWLRQIDLWHGH-HDQ2HKOHU&HWWHSURIHVVLRQQDOLVDWLRQLQGXLWDORUVXQ rapport d’expertise à la carte électorale, d’autant plus marqué au sein de ODIpGpUDWLRQGX1RUGTXHVHVVHFUpWDLUHVIpGpUDX[VRQWpJDOHPHQWGHVXQL- versitaires. Par ailleurs, la professionnalisation de leurs carrières accroît l’emprise des élus d’agglomération de grande taille (donc en mesure de professionnaliser nombre de militants) sur ces cadres fédéraux qui sont ou qui ont été leurs assistants. Ces derniers sont alors d’autant plus enclins jGpIHQGUHOHVSRVLWLRQVGHVJUDQGVpOXV$XÀQDOHWPDOJUpO·RSSRVLWLRQ entre le regard assez indifférencié du début du

XXe

siècle et le souci du local actuel, on remarquera qu’une convergence est possible au niveau de la départementalisation des ressources électorales. Si celle-ci se faisait hier depuis l’échelon interne fédéral, générant de fait une faible attention aux circonscriptions infra-départementales, elle devient aujourd’hui plus un enjeu d’élus, articulé autour d’un souci constant de l’équilibre desdites cir- conscriptions. Il va de soi que la technique même du découpage électoral devient moins un enjeu de lutte idéologique qu’un instrument de négocia- tion interpartisan. L’attitude du parti socialiste au cours du processus de GpFRXSDJHDPRUFpSDUODFRPPLVVLRQ*XpQDHQHWFO{WSDUOHVGpEDWV SDUOHPHQWDLUHVGHO·DXWRPQHKLYHUODLVVHDLQVLjSHQVHUTXHOHV présupposés territoriaux (départementalisation des ressources électorales, articulation des circonscriptions…) acquis au cours d’un siècle d’histoire partisane sont désormais routiniers parce que standardisés, standardisés parce que routiniers.

%NTRETIEN AVEC /LIVIER "ITZ MARS

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