HAL Id: jpa-00206575
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Submitted on 1 Jan 1967
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Calcul de la spallation de 12C et 16O par des protons de 70 à 200 MeV
Marcelle Épherre, Élie Gradsztajn
To cite this version:
Marcelle Épherre, Élie Gradsztajn. Calcul de la spallation de 12C et 16O par des protons de 70 à 200 MeV. Journal de Physique, 1967, 28 (10), pp.745-751. �10.1051/jphys:019670028010074500�.
�jpa-00206575�
CALCUL DE LA SPALLATION DE 12C ET 16O PAR DES PROTONS DE 70 A 200 MeV
Par MARCELLE
ÉPHERRE
etÉLIE GRADSZTAJN,
Institut de Physique Nucléaire, B.P. I, 9I-Orsay.
Résumé. - Le modèle en deux
étapes
de Serber est utilisé pour calculer les sections efficaces deproduction
desisotopes
stables et radioactifs des éléments C, B, Be, Li, He dans 12C et O, N, C, B, Be, Li, He dans 16O par des protons de 70 à 200 MeV.La cascade est calculée par la méthode de Monte-Carlo et la
désintégration
des noyaux résiduels par celle du « break up »(modèle statistique
deFermi).
Abstract. 2014 The absolute cross sections for the
production
of stable and radioactive iso-topes
ofastrophysical
interest are calculatedusing
thetwo-step
Serber model. Thespallation
réactions involved are induced on 16O and 12C
by
70 to 200 MeV protons. The cascade calcula- tions areperformed
as usual,including
thepossibility
ofejecting alpha particles.
The disinte-gration
of the excited residual nuclei leftby
the cascade is calculatedby
the Fermi statistical model(the
"breakup" model).
The results of these calculations aredisplayed
in Tables II, III and IV.LE JOURNAL DE PHYSIQUE
Introduction. - Outre l’intérêt
qui
s’attache du seulpoint
de vue de laphysique
nucleaire a la connais-sance des sections efficaces de
spallation
des noyaux16gers
par desprotons,
les taux deproduction,
àmoyenne
energie,
desisotopes
delithium, beryllium,
bore
(Li, Be, B)
dans lecarbone, Fazote
etl’oxyg6ne,
constituent un element essentiel dans deux domaines de
l’astrophysique :
1’6tude de lanucléosynthèse
deselements
legers [1, 2, 3, 4]
et leprobl6me
del’origine
des rayons
cosmiques. Or,
en raison degrandes
diffi-cult6s
experimentales,
le taux deproduction
de cer-tains
isotopes
stables ou a vie treslongue
tels que9Be, loBe, loB, 11B,
n’a pu encore etre mesure(1), c’est pour- quoi
nous avons mis aupoint
une methode de calculsusceptible
de fournir des valeurs assezprecises
pour etre utilisees aux fins citeesplus
haut.Le calcul des sections efficaces relatives de formation de
Li, Be,
B dans 12C a etepublie
anterieurement[5].
Dans le
present article,
nousdeveloppons
une modifi-cation de cette methode
qui
permet de determiner les sections efficaces absolues despallation
des noyaux 12Cet 160 par des protons
d’energie
variant de 70 à 200 MeV.(1)
Noteajoutie
suyjpyeuve.
-Apres
1’envoi de ce manus-crit a la redaction du
Journal
dePhysique,
de nouveauxresultats
expérimentaux
concernant la formation delithium,
beryllium
et bore dansl’oxyg6ne
A 156 MeV ontete obtenus par F. Yiou et al.
[47].
Ils ont ete inclusdans les tableaux II, III et IV et
reperes
par une croix, x.Il est a noter que dans cette
experience
c’est ’OB + 10Cet 11B + 11C
qui
sont mesures,apr6s
la décroissance ioc ---+ ioB et HC ---+ 11B.Principe
du calcul. - Le calcul decrit le processus de reaction en deuxetapes
de Serber :1)
La « cascade » au cours delaquelle
le proton incident provoque une serie de chocs entre les nucleons du noyaucible;
certains sontejectes,
d’autresn’ayant
pas une
energie cinetique
suffisante pour franchir la barri6re depotentiel
contribuent a exciter le noyau residuel.2)
Ladésintégration
du noyau residuel - le « break up ».L’energie
concentree dans le noyau residuel le fait eclater enfragments
de masseplus
faible.Si
Nj
est le nombre denoyaux j
formeslorsque Np
protons incidents ontfrappe Np
noyaux cibles etNt
en sont ressortis sans provoquer dereaction,
lasection efficace de
production
de cenoyau j
s’ecrit :cri. 6tant la section efficace
inelastique
totale.Nous
appellerons
noyaux residuels - affectés d’un indice i - les noyaux excitesproduits
par lacascade;
et noyaux finals - affectes d’un
indice j
- les noyaux resultant de 1’ensemble des deuxetapes.
Un calcul du
type
« Monte-Carlo »reproduit
lapremiere etape.
Le noyau estrepresente
par unpuits
de
potentiel rectangulaire
danslequel
les nucleonssont assimiles a un gaz de Fermi
d6g6n6r6.
Un certainnombre de resultats
experimentaux [6
a10]
dans lesnoyaux
legers s’interpretant
aisement en utilisant des mod6les ouapparaissent explicitement
des sous-structures oc et
deutons,
nous avonsassign6
aux nu-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019670028010074500
746
cleons en mouvement dans le noyau des
probabili-
tes
Pa
etPd
de collision avecrespectivement
une sous-structure a et une sous-structure deuton. Nous avons
donne a
Pa
etPd
successivement les valeurs0,1, 0,2, 0,4
et les différentes combinaisonscorrespondantes;
lemeilleur accord avec les sections efficaces
exp6rimen-
tales est obtenu en
prenant Prx
=Pd
=0,2,
cequi
semble raisonnable
compte
tenu des resultatsexperi-
mentaux cites
plus
haut.Le detail du calcul de cascade a ete
d6velopp6
ailleurs
[11, 2].
Il donne la distribution en6nergie
d’excitation de tous les noyaux résiduels.
Chaque
tranche
d’energie
delargeur
dEcontient ni
dE noyauxr6siduels.
Si
Pj(E, i)
est laprobabilite
deproduction
d’unnoyau j
pardésintégration
d’un noyau id’energie E,
le nombre de
noyaux j
form6s apartir
d’un noyau is’exprime
par :ou
Emax
est1’energie
maximum duspectre
donne par le calcul de cascade.Alors
La deuxi6me
phase
du calcul permet de d6termi-ner
Pj(E, i).
On consid6re toutes les voiespossibles
dedesintegration
dechaque
noyau residuelexcite,
parexemple
pour le 10B :Et
Pj(E, i) peut s’exprimer
en fonction dupoids statistique Wk
dechaque
voie k.En
effet, WKIE Wk
est laprobabilité
ded6sint6gra-
?
tion par la voie k et
nj(k)
est le nombre denoyaux j produits
dans lavoie k.
On calcule alors le
poids statistique
d’une voie dedésintégration
oii nparticules
sansspin
sontformées,
suivant Fermi
[12] :
p est
la densite des 6tats finals pour uneenergie
totale E
(p
estquelquefois appel6
« facteur dephase »)
et comme il est connu :
ou
d3 Pi d3 Xi
est l’element de volume de1’espace
desphases.
Vest le volume de normalisation et Q le volume d’interaction ou est concentree1’energie
E.Apr6s Fermi, Lepore
et Stuart[13]
ont calcul6 lefacteur de
phase
dans le cas non relativiste et obtenu1’expression :
ou le volume d’interaction est
pris egal
au volumenucleaire du noyau residuel :
Mj
eth
sont la masse et lespin
de laparticule finale;
n est le nombre de
particules
emises dans la voie kconsid6r6e; g
le nombre de groupes deg
particules ns identiques (11 ns !
rendcompte
_
8=1
de l’indiscernabilit6 de
particules identiques) ;
T est
1’energie cinetique disponible
dans le« break up » : :
E
1’energie
d’excitation du noyauresiduel;
Q
le bilan6nerg6tique
de la voie consideree.Une voie k sera autorisee si E -
(Qk
+Ck)
>0, C,k
6tant1’6nergie
coulombienne entre les noyauxTABLEAU I
PARAMETRES UTILISES POUR LE CALCUL DES SECTIONS EFFICACES
TABLEAU II
SECTIONS EFFICACES
(en mb)
DES PRODUITS DE LA REACTION 12C + pTABLEAU II
(suite)
748
TABLEAU III
SECTIONS EFFICACES
(en mb)
DES PRODUITS DE LA REACTION 16O + pfinals. Un noyau
residuel,
dont1’energie
d’excitationest telle que pour toutes les voies de
désintégration
E -
(Q
+C)
restenegatif,
estcompte
comme noyau final.Pour calculer
1’energie
derepulsion coulombienne,
on suppose les noyaux finals
repartis r6guli6rement
ala surface du noyau residuel et
separes
les uns desautres par une distance
a 6tant calcul6 a
partir
de considerationsg6om6triques.
I E
concernant lesparticules
de la voie k.j j’
Les noyaux de masse
A > 6 pouvant
etre formesFIG. 1. - Section efficace
in6lastique expérimentale
de la reaction 12C + p en fonction de
1’energie
desprotons.
TABLEAU III
(suite)
x Voir note
ajoutee
surépreuve,
p. 745.dans un 6tat excite de
temps
de vie suffisammentlong (> 10-19s)
- etats lies - sont consideres commeparticules
finales.Exemple :
lOB - 6Li + 2d.6Li
poss6de
un niveau lie a3,56
MeV. 11 y aura donc deux voiespossibles
dedesintegration
du lOB en 6Li et d :Rdsultats et discussion. - Les sections efficaces ont ete calcul6es pour 10 000
protons
incidents avec lesparam6tres indiques
dans le tableau I. Les tableaux IIet III donnent les sections efficaces calculees et l’on
peut
les comparer avec les valeursexperimentales
actuellement connues. L’accord est bon en
g6n6ral,
sauf pour
quelques
casparticuliers
ou le rapport entre la valeur calculee et la valeurexperimentale peut
atteindre la valeur 3.La reaction
(p, pn),
comme on le voit pour 12Cet
160,
ne semble paspouvoir
etre decrite par un processus en deuxetapes.
Il est bien connu que les valeurs calculees en utilisant dans le calcul de cascadeun
puits
depotentiel
carr6 sonttoujours
tres inferieuresaux valeurs
exp6rimentales.
Pourcorriger
cedesaccord,
un modele de noyau a bord diffus a ete
propose [15].
750
TABLEAU IV
VARIATION DES VALEURS DES SECTIONS EFFICACES
(en mb)
CALCULEES SUIVANT LE TYPE DE CASCADE CONSIDERE
* Voir r6f.
[17].
Cascade avecpuits
depotentiel
a bord diffus, r6flexion et refraction des nucleons à la surface du noyau.** Voir r6f.
[16].
Puits depotentiel
a bord diffus. Sans r6flexion ni refraction.*** Ce travail : Puits cane :
Pa
= 0,2 ;Pd
= 0,2.x Voir note
ajout6e
surépreuve.
Nous avons utilise deux variantes de ce
mod6le,
l’unetenant
compte
du bord diffus seulement[16],
1’autreincluant de
plus
la r6flexion et la refraction des nucleons a la surface du noyau[17].
Ces calculs de cascade suivis du « break up » donnent effectivementun tres bon accord avec
1’experience
en cequi
concerneles reactions
simples (avec
emission de trois nucleonsau
plus) (tableau IV),
mais on constate que les valeurs calcul6es pour toutes les autres reactions s’ecartent considérablement des valeursexperimentales.
On voitque la
cascade joue
ici un role essentiel. 11 serait interessant d’observeregalement
cet effet pour les calculsd’evaporation.
Nos r6sultats semblent montrer que, dans le cas des reactions
complexes
ou1’energie
d’excitationpeut
atteindre1’energie
totale de liaison du noyauresiduel,
1’element dominant est le facteur de
phase,
facteurqui
intervient
egalement
dans les calculsd’evapora-
tion
[18, 19]
ou lesparticules
sont 6mises successive-ment et non simultan6ment comme dans le cas du
« break up ». Ceci
pourrait expliquer
le succ6s desdeux m6thodes.
Nous remercions
Françoise
Yiou etFrançoise Beck,
ainsi que R. Bernas et H. Reeves pour leur collabo- ration et de fructueuses
discussions; J.-P. Cohen,
Z. Fraenkel pour nous avoir
communique
leurs r6sul-tats de
cascade; l’équipe
desop6rateurs
de 1’UNI-VAC 1107
d’Orsay
pour leur assistance aimable etefficace.
Manuscrit reçu le 23 mars 1967.
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