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Variations chez le Fusarium oxysporum f. cubense agent causal de la maladie de Panama du bananier

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(1)

VARIATION S

CHEZ

LE FUSARIUM OXYSPORUM F . CUBENS E

(Agent causal de la maladie de Panama du bananier)

COMPORTEMENT

DES LIGNÉES ISSUES DES DIFFÉRENTS ORGANE S

DE MULTIPLICATIO N

pa r

J . C . FOLLIN (*)

E. LAVILLE (**)

Institut de Recherches Institut Françai s

du coton et des textiles exotiques . de Recherches Fruitières Outre-Mer . Ce travail a été réalisé en 196 5

aux laboratoires de Biologie Expérimentale de la Faculté des Sciences d'Orsay (Service de Cryptogamie) .

UARI .12IONS CHEZ LE F1'SARILM OXYSPORU M

F . CIJ131?NSF (AGEAT CAUSALDE LA MALADI F DE PAS.411.4 DU BANANIER) .

Comportement des lignées

issues des différents organes de multiplication . J. C. For,r.IN (IRCT) et L . LAVILLE. (IFAC )

Fruits, vol. 21,n o 6, juin 1966, p . 261 à 268 .

Résumé . — Des variations importantes, concernant la virulenc e et les caractères morphologiques habituellement attribuées aux souches

du Fusariuni oxvsporunn f . cubense de la maladie de Panana d u Bananier, sont obtenues en cultures pures .

Ces variations apparaissent dans les diverses lignées d ' une mêm e souche entretenue par repiquages successifs des organes de multipli -cation : conidies, clamydospores, fragments d'hyphes .

Les modalités de ces modifications diffèrent notablement de celle s habituellement reconnues pour ce parasite. Des états instables et ré-versibles sont observés .

L'incidence de ces phénomènes sur la classification des espèces d u genre Fusarium est évoquée .

INTRODUCTIO N

Variations chez les espèces du genre Fusarium . phologiques et physiologiques, y compris la virulence , caractères normalement utilisés en taxonomie . Les membres de ce groupe de champignons ont la De nombreux auteurs (1, 2,3, 4, 5, 6, 7, 8, 9,10,ri) s e

faculté de varier largement dans leurs caractères mor- sont appliqués à l'étude de ces variations . En généra l (*) J . C . FoLLIN, phytopathologiste de 1'I . R . C . T . a participéa

la réalisation de ce travail au cours de son année de spécialisation à

l'O . R . S. T . O . M . (**) F . LAViLLZ ., Service de Phytopathologie de l'I . F . A . C .

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Fruits

Vol . 21, n o 6, 1966

ils procèdent à l 'examen de différentes cultures obte-nues à partir de plusieurs dizaines de microconidie s produites par une culture initiale et semées isolément . Ils comparent en fait, le plus souvent, des culture s issues de microconidies soeurs, et observent un certai n nombre de variations portant sur des caractères macroscopiques, tels que l 'importance du mycéliu m aérien, la pigmentation, la présence ou l'absence d e sclérotes etc . . . et sur des caractères microscopiques tel s que les dimensions des spores, la présence de chlamy -dospores terminales ou intercalaires etc . . .

Ainsi Dimock (1937) réalise plusieurs centaines d e cultures par semis de conidies ou d ' ascospores uniques , et obtient une grande variété de phénotypes, à partir d' une souche d 'Hypomyces ipomoae (Fusarium

solani) .

De même Oswald (1942) obtient de nombreu x variants par repiquage d 'ascospores uniques du

Gib-berella saubinetii .

Dans le cas d 'espèces pathogènes, les variants son t en général moins virulents que les souches parentales , mais ce n 'est pas toujours systématiquement le cas .

Il est d 'autre part courant d 'observer des réversion s vers le type parental, lorsqu'on utilise le repiquag e par semis massif ou par conidies uniques .

De plus, des variations morphologiques appa-raissent dans les cultures sous l 'influence des condi-tions ambiantes de température, de milieu nutritif, et d 'éclairement (12) .

Enfin plusieurs auteurs ont montré que ces variant s existaient dans les sols à l 'état naturel, et qu 'ils n'étaient pas par conséquent, typiques des souche s entretenues en culture pure (13) .

Variations chez le Fusarium oxysporum f. cubense. Les différents isolements du Fusarium oxysporum f . cubense recueillis dans la nature, des sols ou des plantes malades, ou issus de repiquages en cultur e pure, ont été finalement répartis (Waite et Stover) (14 ) en quatre cultivars principaux . Pour des raisons d e commodité, on a en quelque sorte fixé des limites au x variations du Fusarium oxysporum f . cubense .

Ces quatre cultivars sont dénommés : « Sporodo-chial », « Cottony Alba », « Ropy » et « Slimy Pionno-tal D .

La forme « Sporodochial s est isolée en général des tissus de bananier envahis et est considérée usuellemen t comme une forme « sauvage » .

Cottony Alba» n 'est que rarement obtenue à parti r des tissus malades . Il en est de même pour la form e

Ropy » .

« Slimy Pionnotal » ne se rencontre pratiquemen t jamais dans la nature, mais est souvent observé dan s les souches anciennement isolées .

Des formes intermédiaires entre ces quatre culti-vars ont été décrites (Stover) (14) et rendent compt e du passage progressif d'un cultivar à l'autre .

On obtient donc la série suivante :

« Cottony Alba » –* « Sporodochial »

« Sporodo -chial + Patch mutations» ( r ) --->- «Ropy » –s. « Ropy + Slimy Pionnotal » —* « Slimy Pionnotal

Ajoutons que ces différents phénotypes ne préjugen t pas de la virulence de ces souches vis-à-vis du bananier , et jusqu'ici les efforts entrepris pour rattacher à un e forme déterminée le caractère de virulence, se son t avérés vains .

MATERIEL

ET MÉTHOD E

La souche du Fusarium oxysporum f . cubense utilisée , nous a été remise par le laboratoire du Professeu r Snyder (Berkeley — U . S . A .) . Elle était considéré e comme très virulente vis-à-vis du Bananier Gro s Michel .

Cette souche a été cultivée sur milieu gélosé Pomm e de terre (P D A) à 25 0 C . Elle présentait au début de l' expérience le phénotype «Sporodochial + Patch

muta-tions » .

Pour observer l'apparition des variations, nou s avons entretenu cette souche, par repiquages régu-liers de ses différents organes de multiplication . Les lignées correspondant à chaque organe avaient

pour origine une culture issue d 'une unique micro-conidie .

Ainsi une première lignée a été maintenue seule -ment par microconidies uniques ,

une deuxième lignée, par macroconidies uniques , une troisième lignée par chlamydospores uniques , une quatrième lignée par fragments d 'hyphes âgés de 4o p. à 6o p, de long,

et la cinquième lignée par les extrémités en crois-sance d 'hyphes jeunes (voir schéma n° 1) .

(r) Le phénotype Sporodochial Patch mutations, présente e n plus du caractère Sporodochial type, des touffes de mycélium violet, éparses dans le thalle .

(3)

La fréquence de ces repiquages était de quatre jour s pour la lignée entretenue par les extrémités d'hvphes

jeunes et d'environ 20jours pour les autres lignées . Dix cultures étaient constituées à chaque repiquag e et l'une d'elles, au hasard, était utilisée pour fourni r les organes de propagation du repiquage suivant .

Nous avons réalisé plus de26transferts pour la ligné e des hyphes jeunes, et environ 6 à 7 pour les autre s lignées, durant presque trois mois .

Des colorations à l'hématoxvline ferrique, aprè s fixation de matériel frais à l'acide acétique, nous on t permis de préciser la composition nucléaire des diffé-rents organes utilisés .

Ainsi :

Les microconidies ne possèdent qu'un seul noyau , issu de la mitose de l'unique noyau du conidiophore .

Les macroconidies sont formées de plusieurs cellules , de 5 à 7, chacune d'elles ne possède qu'un noyau, e t

ceux-ci ont une origine commune puisqu'issus auss i de la mitose de l'unique noyau du conidiophore .

Les chlamvdospores ont un ou plusieurs noyau x selon leur origine (macroconidies ou hyphes) .

Les extrémités des hyphes jeunes possèdent e n général de six à dix noyaux, parfois plus, avec un e moyenne de 7 .

Les fragments d'hyphes âgés possèdent le plus sou -vent de 2 à 4 noyaux par article .

Les observations ont porté sur les caractères mor-phologiques, macroscopiques et microscopiques, de s

SCHEMANi I Microconidie (souche origine)

etc. ..

Caractéristiques des quatre cultivars prinicipau .r

(d'après \VAITE et STOVER) (14) .

C ITLTIyARS

SPOR011OCHIAl - COTTONY ALI3 A

CARACTÈRE S

Sporodochies présentes, absentes érigées ou submergées

Pionnotes présentes rarement présentes ou absentes

Mycélium aérien abondant très abondant , et floconneux fin et cotonneux

ROP Y absente s présente s très abondant , épais, visqueu x et souvent érig é souvent fortement pigmenté SLIJIY PIONNOTA L absente s présente s et abondantes rare et écras é souven t fortement pigmenté couleur variable du blan c

au rose ou violet blanc ou rose pâle

absent s stables de la coloni e Sclérote s Mutations ( 1 ) présent s en quantité variabl e

certains clones stable s d'autres instables , mutant vers Ropy et Slimy Pionnotal

(r) Les termes e mutations » et mutants a utilisés par les auteurs 1e etSTOre R indiquent en fait l ' ins tabilité phénotypique du cultivar considéré .

absent s souvent hautement instable s mutant vers Slimy Pionnotal absent s stable s

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cultures pures, ainsi que sur un test positif ou négati f de virulence .

Pour les caractères morphologiques, nous avons uti-lisé la distinction en quatre cultivars auxquels s'ajou-tent les phénotypes intermédiaires de transition . Nou s avons ajouté un phénotype apparu régulièrement a u cours de l 'expérience, que nous considérons comm e différent du phénotype «Slimy Pionnotal », et que nou s avons nommé a Ras » (ou « Shorn ») . Les cultures

pré-sentant ce phénotype, ont un mycélium aérien extrê-mement ras, clairsemé, court, peu visqueux, léger , blanc, et la vitesse de croissance des thalles est trè s faible .

Pour le test de virulence, nous avons utilisé de jeune s bananiers âgés d' un mois environ, issus de graine s de Musa balbisiana ou de Musa aczmainata, inoculé s par une culture de la souche à tester, âgée de troi s semaines, et développée sur un milieu à base de sable

et de semoule de maïs (Stover) (15) .

Le parasite est facilement décelé dans les jeune s plantes, si l 'infection est positive, par observatio n directe du bulbe sectionné en minces fragments . Le s colorations brun rouge qu'il provoque dans les vais seaux sont très typiques, et le champignon est aisé -ment réisolé des zones envahies .

RÉSULTAT S

1) VARIATIONS

PHÉNOTYPIQUE S

Nous allons examiner successivement les variation s phénotypiques apparues dans les différentes lignée s en tenant compte plus particulièrement du montent d e

différenciation, au cours de la croissance du thalle, d e

l'organe utilisé pour les repiquages successifs, plutô t que du nombre même de repiquages .

Ceci nous conduit à distinguer les organes que nou s qualifierons de a jeunes », extrémités d 'hyphes en

croissance et microconidies (en général différenciée s très tôt sur des zones en croissance du thalle) par rapport aux organes « âgés » tels que les macroconi-dies (formées plus tardivement ou sur des zones plu s âgées) les chlamvdospores, et les fragments mycéliens âgés .

Comportement de la lignée entretenue par extré-mités d'hyphes en croissance .

Nous avons pu observer que jusqu 'à environ 5ojours

après le début de l' expérience, les cultures successives présentaient toutes le phénotype oSporodochial + Patc h mutations », identique à celui de la souche originelle . Puis nous avons noté que les cultures de la dizain e de transferts suivants, tout en maintenant le phéno-type initial, présentaient une croissance légèremen t plus lente, et qu'une pigmentation brun clair diffusait dans le substrat gélosé .

Ces cultures présentaient quelques-uns des caractère s de sénescence habituellement observés chez les champi -gnons (Marcou) (16), (links) (17), (Chevaugeon) (18) . On note en particulier l'aspect boursouflé et vacuo-lise des hvphes, les ramifications nombreuses des apex

et une pigmentation brune diffusant dans le milie u gélosé . De plus ces cultures ne forment pratiquemen t pas de chlamvdospores .

Ceux-ci sont toutefois peu accusés et ne masquent pas le phénotype aSporodochial + Patch mutations »

des cultures de cette lignée .

Ces caractères ont d 'ailleurs disparus au cours des derniers repiquages dont les cultures présentaien t

toujours le phénotype initial .

Le phénotype initial s'est donc bien maintenu tou t au long de cette lignée .

D ' autre part nous avons effectué en fin d 'expérience , des semis massifs sur milieu neuf, de toutes les cul-tures que nous avions obtenues . L'âge de ces culcul-tures variait donc de 4 jours pour les dernières à 120 jours

environ pour celles des premiers transferts .

Nous avons pu observer que l'ensemble des cultures dont l'âge était compris entre 25 jours et go jours

redonnaient toutes par semis massif des thalles à phé-notype « Slimy Pionnotal » . Par contre les cultures le s plus anciennes, âgées de 120 à 90 jours redonnent de s

thalles à phénotype « Ropy + Slimy Pionnotal Enfin les cultures plus jeunes (moins de 25 jours) n e

donnent naissance par semis massifs qu 'à des thalle s de phénotype initial .

En résumé, les repiquages effectués uniquement à l'aide d 'extrémités d 'hyphes, ont permis de maintenir le phénotype de la souche sauvage initiale, bien qu e soient apparus vers les 5o e jours quelques caractère s de sénescence, disparus parla suite .

Mais ces cultures possédaient encore la faculté de s e modifier, vers le phénotype « Slimy pionnotal », d u moins pour les plus âgées d 'entre elles, lorsque les semis massifs étaient utilisés pour le repiquage .

(5)

Comportement de la lignée entretenue par mi-croconidies .

Dans cette lignée nous avons aussi noté que les

cul-tures

de différents transferts successifs conservaien t toutes correctement le phénotype initial pendan t toute la durée de l'expérience . Mais les caractères d e sénescence, apparus faiblement dans la lignée de s hyphes jeunes, étaient nettement plus fréquents e t plus marqués dans les thalles de cette lignée .

Par contre les thalles obtenus par semis massif d e toutes les cultures de la lignée, en fin d'expérience ,

présentaient divers phénotypes, allant de «

Ropy

+

Slimy

Pionnotal » à «

Slimy

Pionnotal », pour les

cul-tures

issues des premiers repiquages, mais de phéno-type initial pour le dernier.

Ainsi, comme dans le cas de la lignée des hyphe s jeunes, les microconidies sont capables de mainteni r le phénotype initial, mais les cultures auxquelles elle s donnent naissance conservent, si elles sont âgées, l a possibilité de varier vers les phénotypes «

Ropy

» et «

Slimy

Pionnota l

Comportement de la lignée entretenue par ma-croconidies .

Dans cette lignée, les cultures du deuxième trans-fert ont toutes présenté le phénotype de la souche ini-tiale, mais dès le 6oejour le pourcentage des thalles à

phénotype « Sporodochial + Patch mutations » n 'a

cessé de diminuer, pour disparaître totalement en fi n d'expérience, au profit des phénotypes « Ropv» et pui s

Slimy

pionnotal » et « RasD ,

Quelques symptômes (le sénescence se sont mani-festés sur plusieurs cultures vers le 50e jour .

Par semis massif de toutes les cultures de cett e lignée, seuls les phénotypes sRopy +

Slimy

pionnotal » et «

Slimy

pionnotal » ont pu être observés . Même le s semis massifs des dernières cultures n'ont pu donne r naissance à des thalles « Sporodochial 4-

patch

muta-tions

» .

Il semble donc que les repiquages réalisés unique-ment par macroconidies ne permettent pas de mainte-nir très longtemps le phénotype initial, et même le s semis massifs ne conduisent pas nécessairement ver s cette forme .

Comportement de la lignée entretenue par frag-ments d'hyphes âgés .

Dès le deuxième transfert, les cultures de cett e lignée ont toutes présenté le phénotype «

Ropy

+

Slimy

pionnotal D . En fin d'expérience les thalles étaient d e

type « Ras » .

Par semis massif, les cultures de la lignée ont toute s fourni des thalles à phénotype « Ropv +

Slimy

pion-notal », mais jamais le phénotype originel .

Des fragments d'hyphes âgés, ne peuvent

mainte-nir le phénotype initial, et il ne semble guère possible de le réobtenir par semis massif .

Les caractères de la sénescence ont marqué plusieur s cultures vers le

64e

jour de l'expérience .

Comportement de la lignée entretenue par chla-mydospores .

Les cultures du deuxième transfert sont d'emblé e très hétérogènes et si quelquesunes présentent le phé -notype initial, les autres sont soit «

Ropy

» soit «

Slimy

pionnotal » .

Cette hétérogénéité se maintient dans les repiquage s suivants, le phénotype initial étant toujours présent , mais n'intéresse que très peu de cultures . Le phéno-type «

Slimy

pionnotal » domine . Quelques symp-tômes de sénescence sont visibles dès le .loe jour . A l a

fin de l'expérience par contre, seul le phénotype « Ras »

se manifeste, accompagné des caractères plus marqués de sénescence .

Les semis massifs de toutes les cultures de cett e lignée ont donné naissance, le plus souvent à des thalles

Slimy

pionnotal », parfois «

Ropy

», et une fois a u phénotype originel .

L'hétérogénéité de cette lignée semble comparable à celle observée dans la lignée des macroconidies .

2) VARIATIONS DE LA VIRULENCE ( 1 ) .

Les résultats concernant la virulence ont été extrê-mement hétérogènes, aussi aucune ligne générale su r la variation de ce caractère ne peut être dégagée à l'issue de ces essais, contrairement à la variation de s

caractères morphologiques .

En effet, si par exemple, une culture obtenue a u huitième transfert de la lignée entretenue

par

extré-mités d'hyphes jeunes, s'est révélée peu virulente, pa r

contre deux autres cultures, appartenant l'une au

14erepiquage (et issue de celle utilisée au 8etransfert) ,

l'autre au 20 e repiquage (et issue de celle utilisée au

14e transfert) se sont révélées aussi virulentes que l a

souche originelle .

(I) Nous désignons par a virulence »> la manifestation du pouvoi r pathogène d' une souche, dans les conditions déterminées de l'expé-rience .

(6)

SCHEMA N,2

Durée de Phénotypes l'expérience Sporodochial

+ patch Ropy

Ropy

+Slimy Slimy Ras (en jours) mutations Pionnotal Pionnota l

-0 OO origin e J0 --60 -90 O • fin nn re Coutportemennt de

la

ligné e entretenue par les extrémités d'hyphes jeunes . SCHEMAN.3 SCHEMA N: Durée de l'expérience (en jours) Phénotypes Sporodochia l patch mutations

Ropy +SlimyRopy Pionnotal Slimy Pionnolal Ra s 0 origine 30 0 60 O O —L hfi O --O O

Comportement de la liguée entretenue par macroconidies . SCHEMA M5 Durée de l'expérience (en jours) Phénotype s Sporodochia l + patch mutations Ropy Ropy Slimy Pionnotal Slimy Pionnotal Ras — 0 origine 30 C~) 60 -90 lin 790 O Sporodochia l * patch mutation s O Ropy Ropy +Slimy

Pionnotal PionnotalSlimy Ra s O Phénotypes Durée de l'expérience .0 origine (en jours) 9 0 60 30 fin 120

Comportement de la lignée entretenue par nneroeonidies .

SCHEMAN; 6 Durée de l'expérienc e (en jours) 0 Phénotypes Sporodochia l * patch mutations Ropy Ropy *Slimy Pionnolal Slimy Pionnotal Ras origine 30 O a O _ O 60 90 - Q n ----~-- .~ ._. _- -- ~ -- O — ~--- ~ --~ Î ----~---~ — — L On . . _ . Î Î _

-Comportementde lalignée entretenuepar chlam}dospores .

Colnportemeitt de la lignée entretenue par fragments d'hyphes agé . .

De même une culture du 3 e transfert de la ligné e entretenue par chlamvdospores s ' est montrée plu s virulente qu 'une autre, du 2e transfert, dont elle était issue .

On observe aussi la même hétérogénéité dans le s lignées entretenues par macroconidies, microconidie s et par hyphes âgés .

Ajoutons qu 'une culture très sénescente a été uti-lisée comme inoculum, et il a été possible d 'en observe r la faible virulence .

Il ne semble pas possible de relier directement l e caractère de virulence à un phénotype précis .

Il ne semble pas non plus que certains organes d e multiplication soient plus spécialement aptes à trans -mettre et à conserver, à son degré initial, le caractère de virulence .

(7)

pure du Fusarium oxysporum f . cubense est mélangé e à la terre du pot d 'un jeune bananier pour l'inoculer , il n 'est plus possible d'en observer les variations . Mai s elles se produisent inévitablement car, très fréquem-ment les phénotypes des souches réisolées des jeune s plantes infectées, différaient notablement des phéno-types des souches introduites au début de l' expérience . Parfois les souches les plus dégradées (« Slimy pion -notal » ou « Ras »), inoculées, sont retrouvées dans l e bananier sous forme « Sporodochial » . Cette réversion n ' est pas toujours totale, et une inoculation réalisée

avec une souche de phénotype « Slimy pionnotal », a permis de réisoler de la plante une culture de phéno-type « Ropy » .

De même la culture très sénescente utilisée dans ce s expériences, n 'a pu être retrouvée telle quelle dans l a plante et le phénotype de la culture réisolée des zone s nécrosées était très proche de celui de « Ras » .

Il est bien évident que le sol doit jouer un rôle dan s la sélection de ces variants, mais il ne faut pas écarter a priori l 'action que la plante elle-même peut avoir sur cette sélection .

DISCUSSIO N

En ce qui concerne les variations phénotypiques, si l'on compare globalement ces résultats à ceux obtenus pa r Jinks

(Id)

sur l'Aspergillus, on constate certaines différences . En effet cet auteur a pu observer un grand nombre d e variants phénotypiques dans la descendance de la lignée entretenue par hyphes jeunes, peu de variants dans cell e obtenue par microconidies et pratiquement aucun par ascospores .

La faible variabilité observée par transfert de microconidies est conforme à celle que nous avons remarquée ave c le Fusarium oxysporum f . cubense . Par contre, les nombreux variants obtenus des transferts successifs d'hyphe s jeunes chez l'Aspergillus, et la stabilité très nettement marquée chez le Fusarium, entretenu par la même méthode , nous donnent à penser que les mécanismes de variation pourraient ne pas être les mêmes chez les deux organisme s étudiés . Jinks a montré en effet que chez l 'Aspergillus l'apparition de ces variants pouvait être attribuée en grand e partie au cytoplasme . Il n'est pas exclu que cette partie de la cellule ne joue un rôle notable dans l ' apparition de s variations phénotypiques survenue chez le .Fusarium oxysporstm f. cubense mais il n 'est pas possible pour le momen t de les différencier des modifications intervenues au niveau nucléaire . En effet l'extrême rareté des anastomoses, e t l'absence de sexualité chez ce champignon demeurent les facteurs limitants les plus importants pour une meilleur e compréhension de ces phénomènes .

Par contre, les observations de Gibson et Griffin (20) sur le Nectria stenospora, semblent indiquer que certaine s variations phénotypiques observées chez ce champignon, ne sont pas contrôlées par un ou plusieurs gènes, mai s seraient sous la dépendance du cytoplasme .

Quoiq u 'il en soit, cette expérience de multiplication d'un organisme à l 'aide de ses différents organes, semble mettre nettement en évidence, l'importance que l'« âge » de la « bouture » utilisée fait peser sur le maintien du phénotype ori -ginel considéré en taxonomie comme représentatif de l'espèce .

Compte tenu du fait que généralement la détermination d 'une espèce appartenant au genre Fusarium, isolée dan s la nature, à partir d'un sol ou d 'une plante, ne peut intervenir pratiquement qu 'à l ' issue du 2e ou du 3e transfer t (purification par isolement monospore, choix d'un milieu nutritif convenable) la question se pose de savoir si le s classifications actuellement en usage, nous offrent une possibilité de détermination réelle .

En effet, rappelons brièvement que si le Genre Fusarium a été créé par LINK en 1809, ce n 'est qu'en 1935 que \VOLLENWEBER et REINKING au terme des travaux commencés dès 1910 (APPEL et \VOLLENW'EBER) et poursuivis ensuite (\V 'oLLENWEBERet REINKING, 1924), (\\OLLENWEBER, 1931) ont présenté une classification cohérente d u

Genre Fusarium .

Depuis cette date, de nombreux auteurs se sont efforcés d 'adapter cette classification mais n'en ont pas fonda -mentalement modifié l 'essence, même s 'ils l 'ont parfois rendue plus aisément utilisable (CARRERA, 1939 et 1954, PADWICK, 1940, GILMAN,1945, MILLER, 1946,BILAI, 1955,GORDON,1956 et 196o) .

Seuls,SNYDER et HANSEN (1940 et années suivantes) après avoir mis en évidence la vale ur relative de la classifi-cation de\V'OLLENWEBER, ont tenté de définir le genre Ftsariunz en tenant compte de l 'existence de cette variabi-lité phénotypique propre à chaque espèce et en se fondant cependant sur le caractère de virulence pour distingue r les espèces .

Mais nos observations nous permettent de penser que même ce caractère (virulence) ne permet pas toujours d e fonder valablement une détermination .

Pour conclure il semble bien évident que l 'existence même de ces variations, quels q u' en soient les déterminismes , entraîne la révision vers une conception plus dynamique et en continuelle évolution, de la définition de l'espèce qu e l'on s 'attache trop souvent à « fixer » (comme si le ( vivant » pouvait être « fixé ») dans des limites et par des critères, peut-être pratiques, mais souvent trop étroits, et par là même rapidement erronés .

(8)

268 — Fruits -- Vol . 21, n o 6, 1966 13113L10GRAPHI ] (4 ) (5 ) (7 ) (8 ) (9 )

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