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céréales : offre et anticipations, demande, déséquilibres et prix minimum
Yves Le Roux
To cite this version:
Yves Le Roux. Modélisations économétriques du marché français des céréales : offre et anticipations, demande, déséquilibres et prix minimum. INRA, 508 p., 1991. �hal-02408204�
I,N.R,A,
Sfation d'Economie ef Sociologie Ruroles
7 88æ Thiverual-G rignon (Fronce)
l.N. Fr.A. - [I'dlJhii:s
n i.i1 I lj BlEr-l0Tl'lÉ{11;S 1 S JL::l". 1g$1
Yves LE RO{IX
TOME I
Etudes & Recher:ïr;;i
OOCtllllEt'lTATOtt ÉTOllOi/llE RURALE REl'|tlES
MODEIIIS.{HONS ECONOMETRI$IIES DU MARCIIT FRAI{CAIS DES CEREALESI OFF:RE EÎ âJUrICIPAITONS,
DF.IvIANDE,
DESESUTLIBRES ET PRDC MTNIMUM
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I.E ROITX (T) - EconomeÈric Modelling of the French Cereal Market : Supply and ExpectaÈions, Demand, Disequilibria and uinimum Price. Sérje
"Etudes et RecàercJres" n' 91 .INRÂ - Station d'Economie et Sociologie Rural,es de Grignon, ,fuin J.997, 2 tomes, 508 pages-
250 F.F. T.T"C.
Keywords AGRICULTA&AL ECONOIIICST CEREAL| SllPPLy Ft/Àtcr.roN, DEI4AND FËrd/CTTONI EXPORTATTON MODEL, I^ODELLTNGI ECONOMETRTCSI
DTSEQUTLTBRTI]& MTNTMUM PRrCEI AGGREGATTON OWR
MT CRO.MARKETSI FRANCE.
Thj-s analysis deals with the French cereal importance in t,he national agriculture and involved in the difficulties of the Common
econometric modelling is used.
sector, considering its
because it is widelY Agricultural PolicY. Àn A descript,ion of the main guantitative, historicalr and instituÈional features is pointed out. Ihen, supply and demand are modelled at' an
aggregated level" Supply modelling leads to funct,ions which are derived
from Nerlove's mbdels. Moreover, the effects of the productivity increase and controlled prices are included in the price expectations process. Demand modellj-ng only takes into account the large aggregaùes'
at the primary level of the products. An export model of soft wheat to third. count,ries is estimated, where the actual transaetion is the
mini"mum between export supply and export demand.
Last, the analysis is concerned by models of markets' with nrinimum
price. À priori, these models seem to be appropriate to rePresent national agricultural markets which are characterized by minima prices regulat,ion : under such prices the maxkets are cfeared by public
orgranisms. But there is no evident appropriateness for the French cereal market. So, a diseguilibrium model j-s specified with the
assumption that an unobservable price timit exists. Another approach considers that the market is an aggregation over micro-markets' each of
them being in one of the two possible regimes.
tE ROux (Y) - Modélisations économétriques du marché français des céréa1es : offre et anticipations, denande, déséquiJ-ibres et prix rninimum. série ".Etudes et Recàercàes" D' 9, rNRÀ - station d,Economie et SocioJ.ogie Rural,es de Grignon, Juin 7997, 2 tomes, 508 pages.
250 F.F. T.T.C.
Mots-c7és : ECONOMTE AGRTCOLEI CEREÀ.ÛE
DE DEI4ANDEI EXPORTATTONI DESEQUTLTBKEI PRTX MTNTMUMI F'RÂNCE.
f'oNc?-roN D'CîFHE, FONCTIOU
MODELISATlON, ECONOMETRTEI AGREGATTON DE MTCRQ-MARCHES,
L'analyse porte sur le secteur céréalier franÇais, compt.e-tenu de
f importance qu'il occupe au sein de 1'agriculture nationale, et d.u fait qu'il est largement concerné par les problèmes rencontrés par la Politique Agricore commune. on a recours à une modélisation économétrique sectorielle.
Une description des principaux élément,s quantitatifs, historigues et institulionnels est menée. Puis ii- s'agit de modéliser successivement
l'offre et la denande, à un niveau agrrégé. Les modélisations de I'offre conduisent à la const,ruction de fonct,ions s'inspirant des modèles de
NERlovE. sur cette base, le modèle d'offre est spécifié en intégrant 1'effet des gains de productivité et I'effet des prix réglementaires dans le schéma d'anticipation des prix. Les modélisations de ta d.emande
se 1im:Ltent aux grands agrégats et les appréhendent au niveau du
produit prj-maire. un modère d'export,ation de blé tendre vers les pays tiers où ra quantité échangée est fe minimum de l-'offre et de La demande d'export,ation est estimé.
Enfin, l'analyse porte sur les modèLes de marché soumis à un
prix-plancher. A priori, ces modèfes sembl-ent adaptés aux marchés
agricoles nationaux dont 1'organisation repose sur 1a fixation de prix minima en dessous desquels Les marchés sont régu1és par les organismes
publics. Toutefois, dans le cas du marché françaie d.es céréales, I'adéguation n'est pas inunédiate. Aussi, est, retenue une spécification d'un modèl-e de déséquilibre à prix-plancher où ce prix-pl-ancher est non
observable. Alternativement, une solutj-on est de considérer que le marché est une aqrégation de micro-marchés, chacun d.,entre eux se
trouvant pour la période annuelle considérée dans un des deux régimes.
Ceci- est, Ie texte d'une thèse de Doctorat en Economie
de I'Université de Bourgog'ne, soutenue le 30 nai L991 à
la Faculté de Science Economique de Dijon, devant un
jury présidé par :
Monsieur le Professeur Fiet,ro BAI.ESTRA, des Universités de Genève et de Bourg'ogne,
et, composé par aifleurs de
le Professeur Pierre DAUCE, Chaire de Sciences Economiques de l'Ecole Nationale Supérieure des
Sciences Agrononrigues Àppliquées de Dijon, Ie Prof,esseur Jean-Marie HURIOT, Directeur du
Laboratoire d'Analyse et de Techniques Economiques de llUniversit,é de Bourgogne,
Pierre-Alain JÀYET, Directeur
INRA-Economie, Grignon.
de Recherche,
MM
L
IOME I
TNTRODUCEXON
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
Le marché euroPéen et français dans Ie cadre
commune.
2. Le marché français-
PÀRÎIE II - LES MODELISATIONS DE L,OFI'RE EI DE I'A DEMAI{DE
PARTIE I - CADRE DE I.'ETUDE : LE l.lARCllE DES CEREiAIES
DES CEREALES DANS LE CONTEXÎE PRIX ET MÀRCHE
EUROPEEN.
1'organisation du marché de 1a potit,igue agricole
SPECTFICAÎION ET ESTT}4ATION DES FONCTIONS DE
PRODUCTION CEREALIERE.
Choix d'une méthode d'estimation de la production céréalière.
Spécification et estimation d'un modèle nerlovien de I'offre de céréales.
Quelles anticiPations de Prix ? I,e rôle du risque"
MODELISATION DE I,À DEMANDE DE CEREALES FRÀNCAISES.
Les différentes utilisations des céréales franÇaises.
Estimation des composantes de la demande en céréales.
Estimation en déséguilibre des fonctions d'offre et de demand.e d'exportation de blé tendre.
1"
L 2 3 4
1
2
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CHAPIÎRE 4
CHAPIIRE 5
CONCI,USION ÀI{NEXES
PARtrIE IIX . MODEI.E DU MARCIIE DES CEREAJ.ES
MODELE DE DESEQUII,TBRE SUR UN MARCHE SOUMIS A UN
PRIX.PLANCHER.
Le modèle de base
Cas d'un prix-plancher endogène et non observable.
Modè1e à prix-plancher et ant,icipations de prix.
MODET.E D'AGREGATTON DE MICRO.MARCHES SO(IMIS A UNE
REGULÀÎION DE ÎYPE PRIX.PI,ANCHER.
Spécif icat,ion d'un modèle d'ag'régat,ion de
micro-marchés en déséquilibre.
Agrégation de micro-déséguilibres et prix-plancher.
Est,imation dfun modèle de marché du bfé tendre
comme une agrégation de déséquilibres.
1 2 3
L
2 3
INTRODUCTION
Un des poinÈs de focalisation de la question agricole en Europe port,e
sur les excédents croissants gue dégagent nos agricultures, sous
I'effeÈ des forts gains de productivité et de 1'existence drune
politique agricole commune.
Les céréales, objet stratégigue du commerce international et slzmbole de
civilisation, sont l'une des toutes prernières productions agricoles concernées par cet état de fait.
Mais gue sont les excédents ? Le décideur politique identifie ceux-ci au cott associé au financement de la politigue agricole européenne, gui elfe-même concerne la stabilisation des prix, Ie soutien des revenus
des producteurs, le financement des exportations, les dépenses de
strueture, ... Le terme courannent utilisé d'excédents recouvre en
fait une notion imprécise : ir ne s'agit pas de désigner par là tout ce
qui n'est pas nécessaire à La satisfaction des besoins internes, ni ce
qui correspondrait au concept de déséquilibre dans la théorie
économique.
sans poursuivre sur cette guestion d'ord.re sémantique, la seule
nécessité est de souligner .L'actualj-té du sujet posé, son bien-fondé s'appuyant par exemple sur Itaccroissement, considérable des dépenses
publigues liées au secteur agricole européen et en particulier à cel-ui des céréares. Ainsi, pour ne remonter que jusqu'en 1984, i"e financement
du secteur céréalier européen représentait alors 2 nr-illiards d.'ecus,
tandis qu'il a atteint 4.5 milliards en 1990. parallèlement, les dépenses totales pour 1'agriculture européenne (budget du Fond.s
Européen d'Orientation et de Garantie Agricole) étaient d.e près de 20 mil-liards d'ecus en L984 : elles étaient de 30 mitliards en 1990.
L'acuité de ces problèmes renvoie dans un premier temps à la définition et à ]a maltrise des politigues économiques. CetÈe définition et cette maitrise ne peuvent tendre vers 1'efficacité qu'en contrepartie d'une bonne connaissance du champ auguer ces politiques s,appliquent. La difficulté vient du fait qu'eI1es sont menées à un niveau centralisé et
qu'elles s'appliquent à une entité qui n'est sans doute pas homogène:
c'est à ce niveau que doit être comprise la complexité d'une diversité de situations, de comportements et de structures'
L'observation, l,explication, et 1a représentation des phénomènes cause apportent ainsi un cadre indispensable aux décideurs.
L'objectif fixé d.ans cette étude est d'apporter guelques éléments dans cette voier concernant le secteur céréafier français.
Il est donc de recourir à une rnodélisation économétrique sect'orielle visant à une bonne représentation des tendances structurelles fortes qui sraffirment, et des caractéristigues spécifiques que le champ
d'application révèle.
La structure du secteur représenté est essentieltement constituée d'une
ou de plusieurs of f res d'un bien économ'ique et dt une ou de plusieurs
demandes pour ce bien. 11 stagit donc d'estimer - économétriquement - des formes fonctionnelles pour celles-ci qui intègrent Ie rrieux possibte leurs dét.erminants et les éventuelles spécificités de ceux-ci.
La réponse de l'offre agricole à toute variation de son environnement
constitue un thème central des recherches en écononr:ie agricote. Bien
que cela réponde à une spécificité partagée par d'autres Processus de
production, Ia question des anticipations de prix par l-es producteurs
agricoles a longtemps suscité f intérêt des modélisateurs gui ne se
satisfont pas de 1'hypothèse, Ia plus couramment adoptée' d'anticipations naives. Ce souci vient en écho de Ia caractéristigue de non-simultanéité entre la décision de produire et la fixation du prix sur le marché. loutefois, fes derniers développements - dont ltorigine
remonte tou! de même à près de trente ans - de la théorie économique et des méÈhodes économétriques associées, relatifs à I'hypothèse
d'anticipation rationnelle des prix TMUTH J.F. ' (1951)l n'ont que
timidement pénétré les sphères des économistes agricoles.
en
Qr, Ia prise en compte du maximum d'informat,ion disponible est nécessaire pour obtenir une représentation sat,isfaisante de 1'offre agricole. En part,iculier, I'existence d'une politigue agricole européenne influence le processus décisionnel des producteurs en ce sens qu'elle détermine en part,ie les ant,icipations de prix fuÈurs
qu'ils peuvent former. Ainsi, le volet, de cette potitique constitué par
la fixation de prix rdnima est un éIément d'information pris en compte
par le décideur' de même que 1es conséquences de cette politigue en
mat,ière de stocks, d'écoulement des export.at.ions, ainsi que d'opport,unité relative à produire.
L'existence d'une intervention publigue sur les marchés agricoles ne
doit pas être prise en compte dans notre modélisation par la seufe
influence que cette intervention a sur la formation des anticipations de prix.
El1e joue également un rôle sur la structure même du marché, et sur les
conditions gui le conduisent - ou non - à l'éguilibre. La
représent,ation fidèle de cette caractéristique structurelte des marchés
agricoles ne constj-tue pas un axe prioritaire des travaux de
modélisation en économie agricole. Pourt,ant, Ie champ d'application de
cette discipline se prête particulièrement à la mise en oeuvre des
méthodes économétrigues issues de la théorie du déséquilibre, en
particulier celles concernant les modélisations des marchée à prix-pJ.ancher. Le marché des céréales (mais aussi la plupart des
marchés agricoles) semble a priori pouvoir être correctement expliqué
par ces derniers modèles. La situation est en effet bien cel-le d'un marché où Ia demande peut ne pas être égale à l'offre : si le prix d'équj-Iibre est en-deçà du prix minimum fixé par la C.E.E., l-es
producteurs préfèrent, vendre à ce dernier prix ,. ces transactions sont
"hors-marché" et correspondent à une situation d'excès dtoffre.
La spécification de modèles décrivant de tels marchés induit des
méthodes d'estimation particulières, dans la mesure où e}le conduiÈ à
postuler que l-a forme structurelle du modèle est différente selon le
régime (éguilibre ou excès d'offre' pour Ie marché d'un bien soumis à une régulation de type prix m:Lnimum) d,ans leguet se Èrouve 1e marché
décrit. Ces méthodes d'estimation sont également déternuinées, Par exemple, par le fait de savoir si I'appartenance à te1 ou tel régime est connu, ou si le marché recouvre un ensemble de micro-marchés se
trouvant dans des régimes différents.
La méthodologrie utilisée pour construire cette représentatlon du marché français des céréales s'emploie, de façon privilégiée, à rendre compte
des deux composantes structurelles évoquées précédemment : le schéma de formation des anticipations de prix par les producteurs d'une part, et f intervention publique sur le marché par la fixation de prix minima dt aut,re part.
DanS une première part,ie, une analyse descriptive du marché français deS céréaleS est présentée. L'importance du contexte européen amène à ir."". les grandes lignes de 1'évolution de la production
conununautaj-re, et à préciser les caractéristigues réglementaires (en matière de prix et en matière monétaire) dans lesquelles le marché françaj-s doit s'insérer. La question des prix, leur évolution et leur
comparaison au niveau européen et mondial, fait I'objet d'une attention particulière. Enfin, la production céréalière franÇaise est caractérisée grâce à une étude au niveau régional"
Une deuxième partie concerne les représentations de I'offre et de la
demande. La modélisation de I'offre conduit à tester différents schémas d'anticipations des prix. Le modèle de NERLOVE d'anticipations adaptatives des prix et dtajustement partiel de l'output peut être en
partie rernis en cause, et des schémas d'anticipations intégrant plus
d., information que ce modèle initial - en particulier ]es informations découlant de Ia politique dê régulation des prix - permettent une
représentation plus satisfaisante. Une modélisation indépendante de fa
demande met en évidence I'effet des prix relatifs sur les différentes
demandes externes (ce1le exprimée par les partenaires communautaires et celle des pays tiers) r suf, les différentes demandes internes (se1on
15
gu'elles concernent l'alimentation animale ou 1'aliment,ation humaine),
ainsi que sur les variat,ions de st,ocks.
La troisj-ème partie présente les alternat,ives mét,hodologiquee que lron peut tirer de l'économétrie des modèles de marchés à prix-plancher pour
décrire 1e marché des céréales. Le modèIe de base n'étant pas
exactement, approprié, une première solution est de considérer que le prix-plancher dont la position dét,ermine 1'éguilibre du marché n'est pas une variable directement, observable : des mét,hodes dtestimation part,iculières doivent alors être utilisées. L'alt,ernat,ive à ce modète
de marché à prix-plancher non observable est de considérer gue le marché national est une agrégat,ion de ruicro-marchés se trouvant Eimultanément dans des régimes différents, ce gui permet de
s'affranchir de l'hypothèse simpllficatrice selon laquelle Ie marché aqrégé passe de façon discrèt,e d'un régime à l,autre"
PARTIE I
CÀDRE DE L'ETUDE : LE !,IARCHE DES CEREATES
CIIAPITRE I
PRIX ET I,IÀRCHE DES CEREAIES DA}TS I.E CONIEXTE EUROPEEN
L'analyse porte sur la confrontation des offres et des demandes au
niveau sectoriel du marché français des céréaLes. slle doit s'inscrire dans un cadre spécifique : d'une part parce guril s'agit d'un bien agricole (spécificité du processus de production), d'autre part paxce que ce marché national est sournis à une réglementation publigue depuis cinq décennies, €t à 1'existence d'une politigue européenne de ce
secteur (mais jusqu'à un certain degré de dépendance) depuis une
t,rentaine dt années .
Une descriptj-on de 1'évolution récente du marché européen (production
et degré d'auto-approvj-sionnement) et de la façon dont Ia politique
européenne contraint le marché français - c'est-à-dire res principes et les objectifs de 1'org'anisation commune du marché - permettra dans un
premier temps de caractériser ce cadre spécifique.
une analyse rétrospective plus approfondie sera ensuite consacrée au
seul marché français. E}le portera sur trois composantes principales :
l'équilibre national entre ressources et utilisations, pour chaque
céréa1e ; 1'évorution des prix nationaux (prix à ra production eÈ prix minima garantis) relativement aux environnements européen et mondial ;
la différenciation régionale de la production nationale.
I 1. LE MARCHE EUROPEEN ET L'ORGANISATION DU MARCHE FRÂNCAIS DANS LE CADRE DE LÀ POI.ITIQUE AGRICOI,E COMMUNE (P.A.C.)
1.1. Le marché européen
Les céréales produites et utilisées dans la Communauté Européenne sont principalement Ie bIé tendre et I'orge (60 â de 1a prod.uction céréalière, 13 ? de La surface agricole utiLisée - S.À.U. - ), prod.uits pour lesquels Ia Communauté est exportatrice nette. Ce n'est pas le cas
pour la troisième production céréalière européenne, Ie mais, bien que
celle-ci tende à s'accroLtre: la Communauté en importe toujours des
guant,ités non négliqeables. !a France, quant à elle, est exportatrice nette pour toutes 1es céréales. Principal producteur, elle est Ie principal fournisseur des aut,res Etats-Membres.
Détaillons l'évolution
d' aut,o-approvisionnement principales.
des productions et du
pour chacune de ces trois
degré céréales
De 35 millions de tonnes dans les années L975-L977, la production de
bIé tendre s'est fortement accrue pour atteindre 70 rnill-ions de tonnes
lors des récentes campagnes (voire 73 nilLions de tonnes pour Ia réco1te de 1989) . Cet accroissement est essentiellement dt à l'augmentation des rendements : de 40 quintaux par hectare dans }es années 1975-1977, ils se situent à environ 50 quint,aux par hectare actuellement, bien que r'élargissement de la c.E.E. , particulièrement à 1'Espagne et au PortugaL en 1986, tire cette moyenne vers le bas : l-a croissance de la production européenne de bIé ne s'est pas poursuivie à cause des deux derniers élargissements (cf. graphigue 1.1.), mais en
raison des forts gains de productivité chez les principaux producteurs, en particulier en France. cette évolution permet à la c.E.E. d'être exportatrice netÈe depuis 1978 : elle n'importe plus que 4 ? environ de
ses besoins (blé de qualité spéciale, i.e. boulangère principalement) r
tandis que ses exportations - plus de L0 mill-ions de tonnes par an
depuis 1982-83 - représentent plus d.e 20 ? de la production.
te trend de croissance de Ia production d'orge est beaucoup moins prononcé : la forte croissance des années 1970 (cf. graphique t'2'l srexplique presqu'exclusivement par l',entrée dans la C.E.E. de la Grande Bret.agne et du Danemark (et dans une moindre mesure de 1'Irlande) en Lg73. La Grande Bretagne assurait 25 à 30 t de Ia production européenne (C.E.E. à 9) d'orge et le Danemark environ L5 Z' Depuis cet élargissement, Ia production européenne d'org'e est passée de 30 millions de tonnes dans les années 19?5 à 40 nrillions de t,onnes au début des années 1980, pour se stabiliser aux environs de 50 milLj-ons de t,onnes actuellement. L'entrée de la Grèce, puis de l'Espagne et du
Portugial, n'a contribué à cette croissance gue par une aug1nentation des
surfaces en orge de la c.E"E. , les rendements moyens gui y sont obtenus étant, de loin, les plus faibles de la Conununauté" Toutefois, la production espagnole représente environ 20 * de la production conununautaire, avec un rendement Sguvent inférieur de moitié à la
moyenne européenne.
Le commerce extérieur en orge de Ia C.E-E. a longtemps été faible : fes exportations se sont cePendant accrues après laquelle la Communauté est devenue exportat.rice nette.
actuellement environ 20 * de sa production.
relativement 1911, date à EILe exporte
Enfin, Ia Culture d.u mais est d'apparition beaucoup plus récente dans
la C.E.E. , surtout dans ses frontières d'avant 1981 (C.E.E. à 9, i.e.
sans la Grèce, 1'Espagne et le PortuqaL) . loutefois, ces trois nouveaux
Etats-Menrbres ne comptent Pas pour plus du quart de la production communautairel, tandis gue 1a France en réalise la moitié et I'ItaIie
de 20 à 25 t. Ces deux derniers pays sont ceux qui ont Ie plus entrainé
Ia production de mais en Europe, et ceci dès les années 1960.
L Ceci est vrai bien que La Grèce obtienne .l,es Eendements fes plus
éJ.evés : 92 quintaux par hectare en L986 et 85 en 7989, contte 64 et 69
respectivemenË pour 7a C.E.E. à douze.
Millions de Tonnes
Millions de Tonnes oo
10 bo
bo
bo
to
90
\o a
Graphigue 1.1.
PRODUCTION DE BLE TENDRE dans la CEE
1970 1975 1980
ANNEES DE RECOLTE
19E5
Graphique 1.2.
PRODUCTION D'ORGE dans ta CEE
1965 1990
oo
6o
!Q
to
îrO
\o
1975 t980 ANNEES DE RECOLTE
CEE 1O
CEE 6 CEE 9 CEE I2
CEE 9
CEE 6 CEE 1O CEE 12
o
1965 1970 1985 1990
De L4 millions de tonnes dans les années 1975 (C'E'E' à 91, cette production est passée à plus de 25 rnillions de tonnes dans les années
1gg0 (c.E.E. à 10, puis à 12), jusgu'à 28 nilrions de tonnes en 1988 et 1989 (cf. graphique 1.3"). En 1975, la production Permettait de couvrir
seuLement, la moitié des besoins," actuellementr 1a C'E'E' reste importatrice nette en mais et importe encore plus de 10 3 de ses
besoins (t2 Z pour la camPagne 1988-89)2.
Graphique 1.3.
PRODUCTION DE MAIS dANS IA CEE
Millions de Tonnes âo
,9
$o
\b
\Q
b
CEE 6 CEE 9 CEE 1O
CEE 12
o
1965 1970 1985 1990
2 Ceci tient 1argement aux accords U.S"A. - Espagne qui Petmettent provisoirement l-'entrée de mais américain sans drojts en Espagne " I'es importations espagnoles de mais, en provenance de pays hors c.E.E. , représentent 40 E des inportations en maÏs de 7a c.E.E.
1975 1980
ANNEES DE RECOLTE
Cette position d'importatrj-ce nette pour d'exportatrice nett,e pour le bfé et 1'orge, sensible la C.E.E. au marché mondial3.
le mais, ou celle rendent, naturellement
Dans le cas où erle est importatrice nette, elle doit protéger sa
product,ion afin que celle-ci puisse se développer et tende à satisfaire les besoins internes (et que ceux-ci ne le soient pas par des produits importés concurrents). Dans le cas où I'accroissement de sa production est devenu teL que celle-ci dépasse largement ses besoins, el-le d.oit se
donner les moyens d'écouLer cet, "excédent" sur le marché mondial en
maintênant une compétitivité au moins aussi bonne que celle des
exportations étrangères concurrentes.
A ces objectifs s'ajoutent des exig'ences sociales visant à assurer un
équilibre entxe le maintien de prix intérieurs raisonnables (et stables) pour 1es consonmateurs et Ia garantie de revenus acceptables pour les producteurs. L'organisation du marché des céréa1es, au niveau national puis au niveau européen, doit y répondre. Nous consacrons ce
qui suit à une description de cette politigue européenne, en soulignant 1a forme qutelle revêt, au niveau français.
Toutefois, refativement aux autres grands
3
mojns exposée aux fLuctuat,ions du marché
20 & de sa production de bJé, par exemple,
exportent 40 à 50 &, L'Australie 85 à 90 * 50 e [ct. CHARWT J.P. , (].988) I .
exportateurs, J-a C.E.E. est mondiaJ-. EJle ntexporte que tandis q'ue -les Etats-Unjs en
Le Canada 70 &, 1'Argentine
1 .2. L'org'anisation du marché
Depuis 1936 pour le blé, et à partir de 1940 pour les autres céréales' ]a Franc'e connal.t une organisation du marché visant à Ia régulation des prix et, des quantités (au bénéfice tant des producteurs que des consommatarrt"n). Un des aspects de cette organisatiOn a, de façon quasi-permanente, consisté à prévoir et gélel les diff,érences entle ressgurges et besOins, êtr partant, à tenter de g:arantir aux producteuts et aux consommateurs une iertaine stabilité des prix'
En Lg6Z avec 1'organisation de la politique européenne du secteur des céréales, puis en 1957-1968 avec la mise en place d'un marché européen unique pour les.céréales, les prérogatives en la mat,ière ont pu changer de niveau, mais tes objectifs de régulation n'ont pas été sensiblement modifiés :
assurer un prix, donc un revenu, "acceptables" pour l-es
producteurs t
financer 1'écoulement des produiÈs sur le marché mondial (du moins depuis que la Communauté est excédentaire) I donc maintenir un niveau minimum de Production.
La politique agricole coîïmune en matière de céréales se caractérise essentiellement par deux aspects : 1e régime des prix intérieurs et le régime des échanges extra-cornmunautaires, dont I'application et les incidences dans chacun des Etats-Membres sont nuancées en fonction de
mesures dtordre monétaire.
n Du moins, concernant fes consornmateursI tefLe est J-a voLonté affichée. Si Ja poJitigue de prix garantjs aux producteurs ntexistait paSr Les prix à La consonmation serajent peut-être pJ'us faibfes er'l
moyenne. Toutefois, il est vrai gue dans cette àypotàèse J-e niveau de
Ja production serajt beaucoup pJ.us instabfe (en rajson de la p-lus gtuÀa" incertitude sur 7es prix), et fes consonmateurs auraient aTots à subjr d.e fortes fluctuations de prix.