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Gilles Deleuze Cinéma

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Bergson écrivait Matière et

mémoire en 1896 : c’était

le diagnostic d’une crise

de la psychologie. On

ne pouvait plus opposer

le mouvement comme réalité

physique dans le monde

extérieur, et l’image comme

réalité psychique dans

la conscience. La découverte

bergsonienne d’une image-mouvement,

et plus

profondément d’une image-temps,

garde encore

aujourd’hui une telle

richesse

qu’il n’est pas sûr

qu’on en ait tiré toutes les

conséquences. Malgré la critique

trop sommaire

que Ber gson un

peu plus tard

fera du cinéma, rien

ne peut

empêcher la conjonction de

l’image-mouvement, telle qu’il la

considère, et de

l’image cinématographique. Gilles Deleuze

Cinéma - I. L’image-mouvement, p.7

Coll. « critique », Les Éditions de minuit, 1983.

à voix haute GallimardGilles Deleuze Cinéma

1

© Éditions Gallimard, 2006, pour la présente œuvre.

à voix haute marque déposée.

Conception : Prune Berge / préparation et coordination : Hafida Hachem et Josy Vercken.

Gilles et Fanny Deleuze. Coll. part. Richard Pinhas.

1

à voix haute

Gallimard

Gilles Deleuze Cinéma

« L’intuition de Bergson »

Le 10 janvier 1981, Gilles Deleuze révèle une entreprise qui va durer quatre ans, et dont deux livres témoignent, L’image-mouvement (1983), puis L’image- temps (1985). D’emblée, il déclare que ces cours ne seront pas une histoire du cinéma mais des cours de philosophie. Ainsi il rend hommage à Henri Bergson, véritable fil conducteur de ce travail. Et en grand professeur, Deleuze com- mence par une sorte d’énigme : comment Bergson a-t-il pressenti l’unité de la pensée et du cinéma alors qu’il n’a pas vu le film des frères Lumière ? La date de sa première projection au Café de Paris et celle de la publication de Matière et mémoire le prouvent.

Claire Parnet et Richard Pinhas

Dur ée tot ale du C D : 59 min 58 s

Dur ée des pi ste s :

1 : Introduction

13 min 46 s

2 : L’intuition de Bergson 5

m in 16 s

3 : Le mouvement irréductible

2 m in 54 s

4 : L’espace parcouru (divisible)

3

m in 10 s

5 : La reconstitution du mouvement

5 m in 4 s

6 : Les articulations du mouvement

6

m in 47 s

7 : La rencontre avec le

cinéma 4

m in 57 s

8 : La perception du mouvement

au cinéma 9

m in 15 s

9 : Bergson dans l’histoire de

la pensée du mouvement 8 m in 45 s

REPÈRES

(2)

En fait, les conditions

déterminantes du cinéma sont

les suivantes : non

pas

seulement la photo, mais

la photo instantanée (la

photo de pose appartient

à

l’autre lignée) ; l’équidistance

des instantanés

; le report de cette

équidistance

sur un support qui

constitue le

« film

» (c’est Edison et

Dickson qui perforent

la pellicule)

; un mécanisme d’entraînement

des images (les griffes

de Lu -

mière). C’est en

ce sens que le

cinéma est le système qui repr

oduit le mouve-

ment en fonction du moment

quelconque, c’est-à-dir e en

fonction d’instants

équidistants choisis de façon à donner l’impression de continuité. Gilles Deleuze

Cinéma - I. L’image-mouvement, p.14

Coll. « critique », Les Éditions de minuit, 1983.

à voix haute GallimardGilles Deleuze Cinéma

2

© Éditions Gallimard, 2006, pour la présente œuvre.

à voix haute marque déposée.

Conception : Prune Berge / préparation et coordination : Hafida Hachem et Josy Vercken.

Gilles et Fanny Deleuze. Coll. part. Richard Pinhas.

2

à voix haute

Gallimard

Gilles Deleuze Cinéma

« L’intuition de Bergson »

Dur ée tot ale du C D : 53 min 35 s

Dur ée des pi ste s :

1 : Le mou vem ent en fo nct ion de po ses ou d’

ins tan ts p rivi lég iés 10

min 30 s

2 : Le mou vem ent en fo nct ion d’

ins tan ts q uelc onq ues éq uidi sta nts 4

m in 59 s

3 : Quand commence le cinéma

? 12

min 54 s

4 : Poi nts co mm uns en tre la m éth ode an tiq ue et l a m éth ode m ode rne 10 min 5 s

5 : Bergson et la science moderne

12 min 39 s

6 : Y a-t-il une pensée proprement cinématographique

? 2

m in 26 s

REPÈRES

Gilles Deleuze en cours à l’université de Saint-Denis, 1981-1982. Photo © A. Chartier.

(3)

En fin de compte, c’est en

trois sortes d’images

que les images-mouvement

se divisent quand on

les rapporte à un

centre d’indétermination comme à

une image spéciale :

images-perception, images-action, images-affection.

Et

chacun de nous, l’image

spéciale ou le centr e éventuel, nous ne

sommes rien

d’autre qu’un agencement

des tr ois images, un consolidé

d’images-percep -

tion, d’images-action, d’images-affection. Gilles Deleuze

Cinéma - I. L’image-mouvement, p. 97

Coll. « critique », Les Éditions de minuit, 1983.

à voix haute GallimardGilles Deleuze Cinéma

3

© Éditions Gallimard, 2006, pour la présente œuvre.

à voix haute marque déposée.

Conception : Prune Berge / préparation et coordination : Hafida Hachem et Josy Vercken.

Gilles Deleuze. Coll. part. Richard Pinhas.

3

à voix haute

Gallimard

Gilles Deleuze Cinéma

« De la philosophie au cinéma »

Dur ée tot ale du C D : 51 min

Dur ée des pi ste s :

1 : L’im age -m ouv em ent ra ppo rté e a u c ent re d’in dét erm ina tio n 11

min 2 s

2 : Les tro is typ es d’im age -m ouv em ent : p erc ept ion , a ctio n, a ffe ctio n.

7 m in

3 : Un exe mpl e d

’im age -pe rce ptio n : Lub its ch

« L’

hom me que j’a i tu é » 5 m in 16 s

4 : Un exe mpl e d

’im age -ac tio n : Frit z L ang : l e d ébu t d u p rem ier M abu se 3 m in 36 s

5 : Un exe mpl e d

’im age -af fec tio n : Dre yer « La pas sio n d e J ean ne d’A rc

» 55 s

6 : Genre du film d’après la dominante du type

d’image 8

m in 37 s

7 : Le western et l’image-perception

8 m in 50 s

8 : Le montage perceptif, actif et

affectif 3

m in 23 s

9 : Conclusion 2

m in 16 s

REPÈRES

Avec ces cours, Gilles Deleuze souhaite faire une taxinomie, un essai de classi- fication des images et des signes. Ici, en 1982, il distingue les trois espèces de l’image-mouvement : l’image-action, l’image-perception et l’image-affection.

Il n’aborde pas le cinéma sous son aspect critique, mais il en donne sa vision philosophique. De ce regard naît un nouvel éclairage des films et des cinéastes.

Pour parler du gros plan-visage chez Griffith, il évoque le Traité des passions de Descartes ; ou encore Deleuze arrive à l’étrange conclusion que le western n’est pas un film d’action. Déjà plane un indice, il y a un au-delà de ces trois variétés.

Claire Parnet et Richard Pinhas

(4)

L ’image-affection, c’est le gros plan, et le gros plan, c’est le visage

Eisenstein suggérait que le

gros plan n’était

pas seulement un type

d’image

parmi les autres,

mais donnait une lectur

e affective de tout

le film.

C’est vrai

de l’image-affection : à

la fois c’est un

type d’image et une

composante de tou-

tes les images. Nous

ne sommes pas quittes

pour autant.

En quel sens le

gros

plan est-il identique à

l’image-affection tout entière

? Et pourquoi

le visage

serait-il identique au gr

os plan, puisque celui-ci

semble opér er seulement un

grossissement du

visage, et aussi

de beaucoup d’autres

choses ? Et comment

pourrions-nous dégager , du

visage gr ossi, des pôles capables

de nous guider

dans l’analyse de l’image-affection ? Gilles Deleuze

Cinéma - I. L’image-mouvement, p.

125 Coll. « critique », Les Éditions de minuit, 1983.

à voix haute GallimardGilles Deleuze Cinéma

4

© Éditions Gallimard, 2006, pour la présente œuvre.

à voix haute marque déposée.

Conception : Prune Berge / préparation et coordination : Hafida Hachem et Josy Vercken.

Gilles Deleuze. Coll. part. Richard Pinhas.

4

à voix haute

Gallimard

Gilles Deleuze Cinéma

« De la philosophie au cinéma »

Dur ée tot ale du C D : 55 min 56 s

Dur ée des pi ste s :

1 : Int rod uct ion à l’im age af fec tio n 8

m in 41 s

2 : Deu x a spe cts du gr os pla n 6

m in 23 s

3 : Visa ge et g ros pl an 6

m in 19 s

4 : La visa géi fic atio n 8

m in 9 s

5 :

« Lu lu » de Pa bst 11

min 2 s

6 : Gros plan et metteur en scène : Griffith et Eisenstein 7 m in 43 s

7 : Affection, visage et philosophie.

7

m in 36 s

REPÈRES

Gilles Deleuze en cours à l’université de Saint-denis, 1981-1982.

Photo © A. Chartier.

(5)

Certes, l’image-mouvement n’a pas

seulement des mouvements extensifs

(es-

pace), mais aussi des

mouvements intensifs (lumière)

et des mouvements af

-

fectifs (l’âme). Le temps

comme totalité ouverte et

changeante n’en dépasse

pas moins tous les

mouvements, même les changements

personnels de l’âme

ou mouvements affectifs, bien

qu’il ne puisse s’en

passer. Il est donc saisi dans

une représentation indirecte,

puisqu’il ne peut se

passer des images-mouve-

ment qui l’expriment, mais

dépasse pourtant tous les

mouvements relatifs en

nous forçant à penser

un absolu du mouvement

des corps, un infini

du mou -

vement de la lumière, un sans-fond du mouvement des âmes : le sublime. Gilles Deleuze

Cinéma 2 - L’image-temps, p. 309 Coll. « critique », Les Éditions de minuit, 1985.

à voix haute GallimardGilles Deleuze Cinéma

5

© Éditions Gallimard, 2006, pour la présente œuvre.

à voix haute marque déposée.

Conception : Prune Berge / préparation et coordination : Hafida Hachem et Josy Vercken.

Gilles Deleuze chez lui, rue de Bizerte, 1983. Photo © Hélène Bamberger/Cosmos.

5

à voix haute

Gallimard

Gilles Deleuze Cinéma

« Du cinéma

à la philosophie »

Quelque chose s’est produit. La guerre a laissé le monde dans une impuissance absolue. Les néoréalistes italiens vont exprimer cette crise de l’action et rompre le schème sensori-moteur du cinéma classique. Visconti, Rossellini, Fellini ou Antonioni plongent désormais leurs personnages dans des situations-limites, optiques et sonores. Les mots qu’on emploie habituellement à propos de ces films : «monde réel», «crise sociale», «incommunicabilité», deviennent des idées reçues. L’important pour Deleuze, c’est qu’avec ce «cinéma de voyants» émerge une image-temps directe. Au plus près de ce qu’avait pensé Bergson.

Claire Parnet et Richard Pinhas

Dur ée tot ale du C D : 57 min 25 s

Dur ée des pi ste s :

Les images-mouvement 1 :

2 m in 46 s

Le schème 2 : sensori-moteur

1 m in 48 s

Description organique 3 : de l’image

5 m in 49 s

Les aberrations 4 : du mouvement

6 m in 39 s

Deux cas 5 : - a) Epstein - b) Dreyer 7 m in 2 s

Le 6 : temps subordonné au mouvement

3 m in 32 s

Le 7 : néoréalisme italien

9

m in 50 s

Antonioni, Fellini, 8 : Visconti

4

m in 32 s

Situations optiques 9 : et sonores

pures 4 m in 14 s

10 : Devenir voyant 3

m in 4 s

11 : Le trop beau 8

m in 3 s

REPÈRES

(6)

Le d ern ier ét at à co nsid ére r se rai t le cr ist al e n d éco mpo siti on.

L’

œuv re d e V isc ont i

en tém oig ne.

C ette œ uvr e a at tei nt à sa pe rfe ctio n lo rsq ue Visc ont i a su à la foi s

dist ing uer et fa ire jo uer su iva nt d es r app ort s v arié s q uat re é lém ent s fo nda men tau x

qui le ha nta ien t. E n p rem ier lie u, l e m ond e a rist ocr atiq ue des ric hes , d es a nci ens

ric hes -ar ist ocr ate s : c’e st l ui q ui e st c rist alli n, m ais on dira it u n cr ist al s ynt hét iqu e,

par ce qu’

il e st h ors de l’H ist oire et de la N atu re, hor s d e la cr éat ion di vin e. (

…)

Mai s, e n s eco nd lie u, c es mili eux cr ist alli ns son t in sép ara ble s d

’un pr oce ssu s d e

déc om pos itio n q ui l es m ine du de dan s, e t le s a sso mbr it, les op aci fie.

(…

)

Le tro isiè me élé men t d e V isc ont i, c

’es t l’

Hist oire . C ar, bie n sû r, e lle do ubl e la -

com pos itio n, l

’ac cél ère ou m êm e l’

exp liq ue.

(…

)

Et p uis il y a le qua triè me élé men t, l e p lus im por tan t c hez V isc ont i, p arc e q u’il

ass ure l’u nité et la ci rcu lat ion de s a utre s.

C’e st l

’id ée, ou pl utô t la vél atio n q ue que lqu e c hos e vi ent tro p ta rd.

Gilles Deleuze

Cinéma 2 - L’image-temps, pp.124-126

Coll. « critique », Les Éditions de minuit, 1985.

à voix haute GallimardGilles Deleuze Cinéma

6

© Éditions Gallimard, 2006, pour la présente œuvre.

à voix haute marque déposée.

Conception : Prune Berge / préparation et coordination : Hafida Hachem et Josy Vercken.

Gilles Deleuze chez lui, rue de Bizerte, 1983. Photo © Hélène Bamberger/Cosmos.

6

à voix haute

Gallimard

Gilles Deleuze Cinéma

« Du cinéma

à la philosophie »

Dur ée tot ale du C D : 1 h 2 min 14 s

Dur ée des pi ste s :

1 : La chance du recommencement : Fellini

6 m in 25 s

2 : Le cris tal en com pos itio n : V isc ont i 2 8 m in 53

s le nsib é seH d ue nd aut tar beatiqgra op ocrun e la : tr ristec n dle e a avnel atio vélondoireour m rithist - Le- L’- La- La

3 : La diff ére nci atio n d u te mps

10 m in 17

s n lu nt e rve al nse rist co e c se ns l qui daes âgvèle dese ré ce ui s t qten rec exis di co mps t la ’ese-te , c mag mps t l’i te’es - C- Le

i

4 : Les im age s so uve nir

8 m in 48

s 48 in m 7 is sna Re n à gso Ber De 5 :

s

REPÈRES

Gilles Deleuze en cours à l’université de Saint-Denis, 1981-1983.

Photo A. Chartier.

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