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Sujet 4 : «Chacun appelle barbarie ce qui n est pas de son usage». (Montaigne)

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Français 4E — Perret Jordane http://mrfrancais.weebly.com/dissertation.html Version du 18 novembre 2020

Sujet 4 : « Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ». (Montaigne)

L’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 affirme « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux (…) » ; pourtant, malgré ce terme « d’égalité », le jugement interculturel demeure dans notre société.

Du reste, Montaigne, écrivain et humaniste du XVIème siècle, attestait : « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de 5

son usage ». On comprend ici que, même à l’époque de Montaigne, où l’Humanisme se questionnait quant aux droits et aux valeurs de l’Humain, l’homme tendait déjà à trouver immorales les coutumes et les pensées qui lui sont inaccoutumées.

Mais cette tendance est-elle justifiée ? une culture peut-elle être jugée au travers des yeux d’une autre culture ? Nous développerons ce questionnement en expliquant dans un premier temps, qu’un jugement ne peut être objectif puis nous

nuancerons ce propos afin de cerner au mieux les limites de ce questionnement. 10

Premièrement, la formulation d’un jugement à l’encontre d’une chose inconnue n’est pas objective, car nous jugeons naturellement avec nos émotions (celles-ci nous permettent de mettre plus facilement des mots ou des ressentis sur une situation). En effet, un jugement est dit vrai, ou objectif, en philosophie, quand celui-ci correspond à la réalité tangible. Si l’on dit qu’un chat n’a point de poils, et que c’est le cas, ce jugement sera considéré comme vrai. Donc, cette pratique se devrait

être objective et fondée pour correspondre à la réalité ; et ce n’est pas le cas lorsque l’on juge sous le prisme émotionnel. En 15

effet au travers de celui-ci, la « réalité » se voit déformée ; tantôt une émotion minimisera certains faits, tantôt elle en accentuera d’autres. Appuyant ce propos, Sartre, un philosophe français, affirmait : « Une émotion est une transformation du monde »1. Pour illustrer cela, prenons l’exemple des migrations en Suisse au XIXème siècle. Pendant ce siècle, beaucoup d’étrangers furent accueillis dans notre pays. Cependant, une grande partie de la population craignait que ces nouvelles cultures soient

incompétentes dans leur travail, ou pire ; qu’elles prennent tous les emplois aux Suisses. Or, il était évident que ceux-ci allaient 20

donner un véritable « boost » à l’économie du pays ; d’autant plus que la plupart réalisaient les travaux que les Suisses ne

1 LA-PHILOSOPHIE, La philosophie de Sartre,https://la-philosophie.com/philosophie-sartre, page consultée le 22 septembre 2020.

Commenté [RM1]: Le plan annonce déjà les arguments, ce qui est maladroit.

Il devrait être composé de quatre partie :, une partie par argument, sous forme nominale, pour annoncer les thèmes des arguments.

Commenté [RM2]: Iimprécis

Commenté [RM3]: Formulation lourde Commenté [RM4]: Passé simple à éviter

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2 voulaient pas faire (divers chantiers, constructions de barrages, de tunnels, de voies ferrées…). Ainsi, la vérité n’était donc pas prise de manière objective, mais fut fortement déformée par la crainte des Suisses ; ce qui nous prouve qu’effectivement, un jugement peut être très influencé par nos émotions. Relevons cependant que le prisme émotionnel n’est pas le seul facteur

pouvant compromettre un jugement. Il y a également l’influence de notre société, par son enseignement et ses valeurs. 25

Deuxièmement, nous développerons donc qu’il nous est difficile d’être objectif dans une critique de l’inconnu, car nous construisons un jugement en nous basant sur notre propre culture et nos valeurs. Effectivement, le fait d’avoir grandi et été éduqués par une certaine société, en plus de nos parents, impacte notre manière de penser. Véritablement, cette « société mère » nous inculque une seule manière d’appréhender le monde qui nous entoure, comme si l’on possédait des œillères.

Les valeurs étrangères à notre société peuvent alors nous sembler incompréhensibles, voire même inhumaines, car nous 30

n’avons pas tous les outils de compréhension que l’on devrait avoir. En outre, il est intéressant de souligner qu’une valeur rend désirables les êtres qui l’incarnent, car elle est vue comme une sorte d’idéal commun de la société ou d’un groupe de personnes. Ainsi, naturellement, l’homme cherchera à atteindre cet « objectif social ». Il aura donc tendance à être fortement influencé par sa société. Illustrons maintenant ce propos en prenant l’exemple des tueries de masse sur les Indiens d’Amé-

rique, au XVIème siècle, par les colons. On parle d’ailleurs d’ethnocide, soit le fait de détruire l’identité culturelle d’un groupe 35

par la violence. Pour les colons, les Indiens méritaient de mourir, à cause de leur culture, différente par leurs croyances, de celle des envahisseurs. L’un de leurs justificatifs quant à cette action, est le fait que cette culture n’était pas basée sur le christianisme, chose qu’ils ne comprenaient pas. En effet, pour eux, la religion chrétienne devait être la seule manière d’ap- préhender le monde. Ainsi cet acte d’injustice illustre bien qu’un jugement ne peut être objectif quand on l’émet des yeux

d’une autre culture, car nous sommes forcément animés par notre société « modèle ». Mais malgré tout, le jugement peut 40

parfois être objectif, il peut d’ailleurs même être bénéfique à notre fonctionnement, et il est important de ne pas l’omettre.

C’est donc dans un troisième temps que nous prouverons que, même si un jugement peut être subjectif, il peut tout autant être objectif, si on l’émet avec une certaine sagesse et intelligence. En effet, certains parviennent à se détacher de leurs valeurs sociales et de leurs propres émotions, ce qui permet donc un jugement dit objectif et correspondant à la réalité. Du

reste, il existe plusieurs outils pouvant nous aider à avoir un « bon » jugement, tels que : l’acceptation, qui nous rend plus 45

ouverts, la compréhension, qui tue la peur ou l’appréhension, mais aussi l’intérêt, qui nous anime d’une envie de savoir et de

Commenté [RM5]: Formulation maladroite

Commenté [RM6]: Redondant

Commenté [RM7]: Syntaxe pas claire : lequel?

Commenté [RM8]: Relativisme. Formuler de manière impersonnelle : "il est possible de…"

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3 connaitre. De plus, il est logique de dire que l’intérêt amène la compréhension impliquant une certaine acceptation. Par conséquent, ce « cycle » favorise un jugement impartial. De plus, celui-ci peut également être favorisé par la présence de règles, déterminant un schéma universel et clair de pensée à suivre, pour pouvoir fournir une analyse la plus neutre possible.

Par exemple, Claude Lévi-Strauss, célèbre anthropologue, créa un essai, nommé « 

La Pensée sauvage

».

Grâce à une ri- 50

goureuse analyse de la pensée, celui-ci parvint à prouver qu’en réalité, tout ce qui définit nos diverses cultures se base sur un même axe, celui de la connaissance humaine.2 Évidemment, un tel résultat n’aurait pas pu être trouvé si Monsieur Lévi- Strauss ne s’était pas éloigné de ses valeurs sociales, de son éducation et de ses émotions. En somme, il est donc possible, par le biais de règles ou de motivations, ayant pour but de se détacher des influences négatives qui compromettent un

jugement, de fournir un jugement très impartial, mais aussi très utile, comme nous le verrons dans un prochain temps. 55

Enfin, cette pratique peut nous être très bénéfique, car elle nous permet de mieux nous connaitre ; les hommes étant tous égaux, nous ne sommes pas si différents à la base. Ainsi, il est certes sûr que l’on peut être très incompréhensif face à l’étranger. Néanmoins, il est irréfutable que ce rapport avec la différence peut nous permettre de mieux nous connaitre. De ce fait, en tissant des liens, en faisant des parallèles entre une culture A et une culture B et en les comparant, on peut mieux

comprendre les valeurs et les défauts de notre société. En effet, ces réflexions nous offrent l’occasion de nous remettre en 60

question, car elles ont l’avantage de souligner les valeurs que nous avons en plus, ou en moins, par rapport aux autres, et inversement. Du reste, cette affirmation est démontrable si l’on prend l’exemple de Monsieur Louis Dumont, un anthropologue français. Celui-ci était spécialisé dans l’Inde et pour mieux cerner les particularités de la société occidentale dont il fait partie, il fit des analyses comparatives entre la civilisation indienne et la civilisation occidentale, alors très différentes. Par exemple,

la pensée indienne est plutôt basée sur la hiérarchie alors que la pensée occidentale est plus basée sur l’égalité. Ainsi, grâce 65

à ses diverses analyses comparatives, Monsieur Dupont est parvenu à avoir une réflexion plus exhaustive quant aux civilisa- tions indiennes et occidentales, ce qui lui a donc permis de mieux cerner les enjeux de notre culture occidentale.

2 LETEMPS, Les grands livres du XXe siècle ; « La Pensée sauvage », de Claude Lévi-Strauss,https://www.letemps.ch/so- ciete/grands-livres-xxe-siecle-pensee-sauvage-claude-levistrauss, page consultée le 27 Septembre 2020.

Commenté [RM9]: ", ce qui implique… "

Commenté [RM10]: Formulation maladroite

Commenté [RM11]: Tautologie

Commenté [RM12]: Passé simple à éviter

(4)

4 Finalement, le jugement d’une culture par une autre est certes souvent subjectif, non constructif et inutile, à cause de nos émotions, de notre enseignement, de notre société, etc. Il peut également être objectif et constructif, grâce à une certaine

volonté et à différentes règles. Ainsi, l’expression de ce jugement est acceptable, pour autant qu’on soit autant objectif que 70

possible.

Il faudrait donc nuancer le propos de Montaigne pour que celui-ci trouve un sens plus universel. Il est maintenant intéres- sant de se demander ; quels impacts psychologiques un jugement de valeur peut-il avoir sur une personne ou une société ?

75

Bibliographie : 80

• LA-PHILOSOPHIE, La philosophie de Sartre,https://la-philosophie.com/philosophie-sartre, page consultée le 22 septembre 2020.

• LETEMPS, Les grands livres du XXe siècle; «La Pensée sauvage», de Claude Lévi-Strauss, https://www.le-

temps.ch/societe/grands-livres-xxe-siecle-pensee-sauvage-claude-levistrauss, page consultée le 27 Septembre 2020.

85 Commenté [RM13]: Et même bénéfique si on se réfère à

ton dernier argument

Commenté [RM14]: Ne pas parler de l'auteur de la citation ailleurs que dans le §2 de l'introduction

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