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Qualité de vie perçue chez les personnes âgées en institution : liens avec les traits de personnalité et le soutien social perçu

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Qualité de vie perçue chez les personnes âgées en institution :

liens avec les traits de

personnalité et le soutien social perçu

Ramoussin Françoise 14000612

2019-2020

Master 2 Psychologie du Vieillissement Normal et Pathologique

Sous la direction de Mme Potard Catherine

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L’auteur du présent document vous autorise à le partager, reproduire, distribuer et communiquer selon les conditions suivantes :

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Consulter la licence créative commons complète en français : http://creativecommons.org/licences/by-nc-nd/2.0/fr/

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REM ERCI E MEN TS

Au terme de ce travail, je tiens en premier lieu à exprimer ma gratitude à ma professeure encadrante Madame Catherine POTARD, Maître de Conférence en Psychologie de la Santé à l'Université d’Angers, pour son écoute, sa disponibilité, ses nombreux conseils et ses relectures.

Mes remerciements vont aussi à tous les autres professeurs pour leur écoute et leurs conseils.

Je remercie également tous les professionnels de la résidence les Acacias qui m’ont accueilli et apporté toute l’aide dont j’avais besoin.

Enfin, mes remerciements vont à tous les participants pour leurs généreuses contributions.

acc

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ENGAGEMENT DE NON-PLAGIAT

Je, soussignée Ramoussin Françoise

déclare être pleinement consciente que le plagiat de documents ou d’une partie d’un document publiée sur toutes formes de support, y compris l’internet, constitue une violation des droits d’auteur ainsi qu’une fraude caractérisée.

En conséquence, je m’engage à citer toutes les sources que j’ai utilisées pour écrire ce rapport ou mémoire.

signé par l'étudiante le 22 / 05 / 2019

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Sommaire

INTRODUCTION

1. La qualité de vie des personnes âgées et la santé 1.1. La qualité de vie : définitions, modèles et limites

1.2. La qualité de vie des personnes âgées et la santé psychologique et somatique 1.3. La qualité de vie des personnes âgées

2. La qualité de vie des personnes âgées et les ressources personnelles 2.1. La personnalité : Définitions, modèles et limites

2.2. La personnalité et la qualité de vie

3. Le soutien social comme facteur protecteur de la qualité de vie 3.1. Le soutien social : Définitions, modèles et limites

3.2. Le soutien social et la qualité de vie des PA

PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES METHODE

1. Participants

2. Outils

3. Procédure

4. Analyse statistique

RESULTATS DISCUSSION BIBLIOGRAPHIE TABLE DES TABLEAUX LE QUESTIONNAIRE

AUTORISATION DE DIFFUSION EN LIGNE

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Introduction

L’OMS définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». (Organisation mondiale de la santé., 2019).. En d’autres termes, l’OMS définit la santé sur les trois dimensions. Or, ces dernières tendent à décliner avec l’âge. En effet, le vieillissement entraine une diminution des capacités fonctionnelles, cognitives et relationnelles. Néanmoins, les progrès médicaux donnent la possibilité de vivre plus longtemps, même avec une maladie chronique (Watt, & Konnert, 2007).

Monfort et al., (2018) estiment que la croissance de la population âgée entraine une augmentation des demandes de prise en charge ce qui aura comme conséquence une plus grande préoccupation vis-à-vis de la qualité de la prise en charge de ces patients. Celle-ci se définit par la manière dont l’institution réussit à compenser leurs difficultés et ainsi répondre à leurs besoins, en lien direct avec la qualité de vie des résidents (Monfort et al., 2018). Bruchon-Schweitzer et Boujut (2014) ajoutent que dans les années futures, l’évaluation de la qualité de vie (QdV) deviendra systématique car la politique de santé sera préoccupée par des maîtrises budgétaires et une qualité de soins satisfaisante.

De ce fait, l’évaluation de la QdV des personnes âgées (PA) semble avoir une importance centrale au sein de l’institution. C’est pourquoi enrichir les connaissances et recherches dans ce domaine, notamment ses déterminants psychosociaux, est nécessaire pour une meilleure compréhension et proposition de prise en charge. Pour ce faire, la première partie sera consacrée à la définition de cette notion de manière générale, puis le lien qu’elle entretient avec la santé, pour ensuite se centrer sur les spécificités de la QdV des PA. La deuxième et troisième partie portera sur l’implication de deux variables que sont la personnalité et le soutien social, et en quoi elles peuvent être associées et être des déterminants de la QdV.

1. La qualité de vie des personnes âgées et la santé

1.1. La qualité de vie : définitions, modèles et limites

Bruchon-Schweitzer et Boujut (2004) rappellent le contexte d’apparition, la difficile définition, les différents modèles et les limites du concept de Qualité de Vie (QdV). De manière très rapide, ces auteures situent la naissance de cette notion dans les années 1980, dont le but était de répondre aux limites des indicateurs sociaux des années 1960, ceux-ci étant considérés comme étant trop généraux et réducteurs. En effet, ces indicateurs (espérance de vie, niveau d’éducation) avaient pour objectifs d’évaluer les conditions de vie des populations et ainsi d’orienter les politiques de santés publiques. Par la suite, un nouveau besoin est apparu : évaluer les conditions de vie au niveau individuel et subjectif. Ceci explique l’apparition d’indicateurs plus qualitatifs du bien-être dont la QdV.

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La définition de la QdV n’est pas consensuelle, la plus admise étant néanmoins celle proposée par l’OMS (1993).

Elle caractérise la QdV comme : « La perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement. ». C’est donc une conception intégrative de la QdV, adoptant à la fois une approche objective centrée sur des aspects de santé et d’état fonctionnel via des hétéroévaluations, mais aussi une approche subjective qui se caractérise par une auto-évaluation. Il existe d’autres modèles intégratifs de la QdV comme celui de Ventegodt, Merrick et Andersen (2003). Selon eux, l’intégration de plusieurs théories de la QdV est nécessaire pour en faire une évaluation globale. Cette approche se base sur un ensemble de théories dont la QdV subjective (le bien-être, la satisfaction, le bonheur et le sens de la vie), la QdV existentielle (réalisation du potentiel de vie et la satisfaction des besoins) et la QdV objective (liée aux facteurs externes de la vie qui sont dépendants de la culture : revenu, état matrimonial, état de santé, nombre de contacts au quotidien). Ce modèle est en accord avec celui de Schalock (2004) qui propose un pluralisme méthodologique dans l’évaluation de la QdV. Son approche prend en considération trois systèmes autour de l’individu : le microsystème qui comprend des mesures subjectives de la QdV (satisfaction, bonheur), le mésosystème intégrant les mesures objectives de la QdV (état fonctionnel, santé, les rôles sociaux) et enfin le macrosystème qui relève des indicateurs sociaux et qui dépend donc des conditions externes (l’espérance de vie, le standard de vie, le niveau de mortalité).

Dans l’ensemble, ces différents modèles de QdV suggèrent la nécessité d’une approche intégrative dans son évaluation. De plus, selon l’acception de la QdV de l’OMS il existe une interaction entre les différents domaines : physique, psychologique et social. De manière globale, ces différents domaines, qu’ils soient physiques ou psychologiques, sont associés à la santé. En effet, la dimension physique intègre la santé physique, telle que la fatigue ou encore les symptômes. Dans le domaine psychologique, la santé émotionnelle est évaluée à travers les émotions et les affects. Cependant, le nombre de domaines de la QdV est illimité et sera déterminé par les opinions individuelles et culturelles des chercheurs. Par ailleurs, lorsqu’il existe des similitudes, bien souvent, les chercheurs ne justifient pas théoriquement le choix de ces dimensions (Cummuns, 2005). Cummuns (1996) a repéré dans sa méta-analyse, 83 % de domaines similaires dans 32 articles classés en 7 domaines de la QdV « le bien-être matériel, santé, productivité, intimité, sécurité, bien-être communautaire et émotionnel ». Finalement, il semblerait qu’il n’y ait pas de consensus sur le nombre de domaines qui définit la QdV, ce qui expliquerait, en partie, la difficulté à donner une définition univoque de cette notion.

Cummuns (2005), dans le but d’une meilleure définition du concept, propose un modèle conceptuel dynamique de la QdV basé sur un système homéostasique distinguant les variables indicatrices (domaines de la QdV), les variables subjectives, objectives et les variables causales (variables qui influencent la QdV). Plus précisément, Cummuns (2005)

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prend l’exemple du bien-être subjectif comme variable indicatrice de la QdV et la perception du revenu comme variable objective. Si le sujet accorde une importance à une insuffisance de revenus, cette variable devient alors une variable causale, et influencera la satisfaction envers le revenu (indicateurs du bien-être) et diminuera le bien-être subjectif déterminant ainsi le niveau de QdV. La particularité de ce modèle est que les variables indicatrices sont des domaines de la QdV que l’on mesure et qui sont organisés de façon hiérarchique, du général au spécifique. Dans ces conditions, la perception de la QdV dépend de l’équilibre entre différentes variables indicatrices, équilibre déterminé par les variables causales. Autrement dit, si le bien-être subjectif se situe en dessous de sa valeur, il y aura un déséquilibre de l’homéostasie et un risque élevé de dépression. Par conséquent, l’intérêt de cette approche de la QdV est que la mesure des variables indicatrices (domaines fondamentaux) peut être utilisée pour indiquer les aspects de la vie que la personne considère comme étant menaçant pour sa qualité de vie globale. Cependant, cette approche dimensionnelle de la QdV ne fait pas l’unanimité. Selon Taillefer, Dupuis, Roberge, LeMay (2002), définir la QdV en proposant plusieurs dimensions, aura comme conséquence qu’un changement de dimensions, pour s’adapter à la population à étudier, entrainerait un changement de la définition. Pourtant, selon Watt & Konnert. (2007) un des modèles multidimensionnels le plus reconnu, le Being-Belonging-Becoming, est applicable à une large population, des plus jeunes aux plus âgés, et même aux personnes vivant en institution. Cela permet de prouver la pertinence des modèles dimensionnels qui, ici, n’entrainent pas un changement de définition de la QdV.

Outre ces débats sur les modèles multidimensionnels, de manière générale, il semblerait que les définitions de la QdV varient selon l’objectif de recherche (Bruchon-Sweitzer et Boujut., 2014 ; Taillefer et al., 2002). Taillefer et al., (2002) vont encore plus loin et se posent la question d’un meilleur consensus ou non d’un concept plus précis de la QdV : la qualité de vie liée à la santé. Néanmoins ils aboutissent au même constat, seulement 15% des études utilisent un cadre théorique, le modèle théorique le plus abouti. Quant aux définitions de la QdV, plus d’un quart des auteurs ne la définissent pas, et ne distinguent pas les facteurs qui déterminent et ceux qui influencent la QdV. Selon ces auteurs, qui citent Shipper et al., (1996), cela expliquerait que ce concept soit devenu un concept « fourre-tout ».

Finalement, la QdV est une notion complexe, très critiquable sur de nombreux points évoqués précédemment.

Pour autant, la QdV est une notion importante car d’une part, elle permet d’appréhender et de comprendre à un instant T la manière dont le sujet perçoit son existence. D’autre part, cette dernière éclaire sur le vécu de la personne, notamment ce qui contribue ou non à son bien-être. De plus, les définitions de la QdV précisent que l’état de santé est un élément déterminant de la QdV. Ainsi, il est important de s’interroger sur la manière dont la santé impact la QdV.

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1.2. La qualité de vie des personnes âgées et la santé psychologique et somatique

En premier lieu, comme évoqué précédemment, il semblerait que la définition de la QdV et de la santé soit étroitement liée. Effectivement, ces deux concepts sont d’une part associée à la notion de bien-être et d’autre part se définit par 3 dimensions (physique, psychologique et sociale). De plus, un concept précis relie la notion de QdV et de santé, la qualité de vie liée à la santé. Il se définit par la répercussion de l’état de santé sur les autres aspects de la vie.

Plus précisément, ce concept étudie l’impact des limitations physiques (consécutif à une maladie ou à une mauvaise santé par exemple une douleur ou la fatigue) encore du bien-être émotionnel (Haywood, Garrat, Fitzpatrick, 2005).

En effet, de nombreuses études confirment le lien entre les facteurs liés à la santé, comme la limitation fonctionnelle ou encore les limitations des activités quotidiennes, et la QdV (Netuveli, Wiggins, Hildon, Montgomery, Blane et al., 2006 ; Farquhar, 1995). Weber et al., (2014) précisent que la santé physique des PA caractérisée par une morbidité élevée influencerait négativement leur mobilité et réduirait leurs interactions sociales et activités importantes.

Par contraste, l’étude de Watt et Konnert (2007) ne révèle aucun lien entre la santé physique perçue des résidents et la QdV. Néanmoins, ces derniers montrent une corrélation négative entre la douleur et la QdV perçue, autrement dit, plus le sujet âgé présente une plainte douloureuse, moins la QdV est bonne.

Deuxièmement, outre l’influence de la santé somatique sur la QdV, le domaine psychologique a aussi un impact.

En effet, la présence de troubles thymiques, comme la dépression (Netuveli et al., 2006), ou tout simplement le fait d’une tendance aux affects négatifs, paraît avoir une influence sur la perception de la QdV (Netuveli et Blane, 2008 ; Hagberg, Hagberg, Saveman, 2002). L’étude de Wrosch, Bauer et Scheir (2005) montre que la présence des regrets a des effets négatifs sur le bien-être et la santé physique des PA, deux domaines de la QdV selon ces auteurs. Ces derniers concluent que l’effet de l’intensité des regrets sur la santé physique pourrait s’expliquer par la présence de symptômes dépressifs, et donc d’une souffrance psychologique. En somme, il s’avèrerait que le bien-être subjectif, en lien étroit avec la santé, est une variable importante de la QdV. Cependant, certains auteurs tels que Bowling, Banister, Sutton, Evans et Windsor (2002), bien qu’ils aient trouvé un lien entre la santé et la QdV, n’ont pas trouvé de relation significative avec la dépression et l’anxiété.

En somme, il semblerait que la santé ait un rôle déterminant dans la perception de la QdV des PA par l’impact qu’elle peut avoir sur la réalisation des choses importante dans la vie quotidienne. Néanmoins cette vision uniquement centrée sur la santé correspond à un modèle médical de la QdV. C’est pourquoi, afin d’avoir une vision plus intégrative de la QdV en cohérence avec celle de l’OMS, les propos suivants porteront sur les différentes études axées sur la QdV des PA.

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1.3. La qualité de vie des personnes âgées

Dans la littérature, il existe différentes données sur la QdV des personnes âgées. Ces études diffèrent par leur méthode d’évaluation, certaines utilisent des questionnaires, d’autres ont une approche plus qualitative en réalisant des entretiens et posant des questions ouvertes afin de comprendre la manière dont les PA définissent leur QdV.

Certains considèrent que de manière générale, le vieillissement par les différentes pertes qui y sont associé et la probabilité croissante de maladie, est perçu comme une perte de la QdV (Netuveli et al., 2006). Ces derniers ont évalué la QdV des personnes âgées vivant à domicile via le CASP-19 et ont conclu que la QdV diminue à partir de 85 ans. Ces résultats sont confirmés dans l’étude longitudinale de Brett, Dykiert, Starr et Deary (2019) dans laquelle le score de QdV à 79 ans (évalué par le WHOQOL-BREF) était supérieur au score mesuré à 92 ans, à l’exception du domaine social, suggérant ainsi un déclin de la QdV. En accord avec ceci, Hagberg et al., (2002) ont montré que même si la QdV globale des personnes âgées (de 60 à 92 ans) vivant à domicile est bonne, les PA considèrent que leur QdV antérieure était supérieure (56% des PÄ très satisfaites) à celle de maintenant (9% des PA très satisfaites). Ainsi le taux de PA très satisfaites diminue avec le temps. Les études qui utilisent une méthodologie plus qualitative par le biais de questions ouvertes retrouvent des résultats similaires (Farquhar, 1995). Par contraste, Bowling et al., (2002) et Gabriel et Bowling (2004) ont trouvé des résultats inverses et concluent que la majorité des personnes âgées perçoivent leur QdV comme étant bonne. Précisément, dans l’étude de Gabriel et Bowling (2004), 91,3% des PA (entre 65 ans à 80 et plus) ont évalué positivement leur QdV. Quant aux PA institutionnalisées, Conversat-Nigay., et al (2010) révèlent que les résidents ont globalement une perception positive de leur QdV qui repose sur le plaisir (repas, activités). Ainsi, d’après ces données, la nature du lien entre la QdV et l’avancée en âge est divergente. Ces différences de résultats peuvent s’expliquer par les caractéristiques des échantillons (âge, sexe, revenu, capacité fonctionnelle). Il faut également s’intéresser aux facteurs qui déterminent et qui influencent la QdV des PA.

Dans la littérature, comme dit précédemment, la distinction entre les éléments qui définissent et ceux qui influencent la QdV n’est pas toujours établie. Parmi les études faisant cette distinction, Netuveli et al., (2006) ont évalué la QdV des personnes âgées en distinguant les facteurs qui caractérisent la QdV et ceux qui l’influencent. L’échelle utilisée par ces derniers définit la QdV des PA par le contrôle, l’autonomie, la réalisation de soi et le plaisir. Toutefois, Sim, Bartlam et Bernard (2011) remettent en cause l’utilisation de cette échelle, pour cette population. Effectivement, l’échelle définissant l’autonomie par l’absence d’intervention non désirée d’une autre personne, présente une cohérence interne insuffisante. Ces auteurs expliquent ce constat par l’idée que cette notion n’ait pas ce sens pour cette population.

Une autre étude (Bowling et al., 2002) suggère que la QdV serait déterminée par les neuf domaines suivants : comparaison et attentes sociales, variables de personnalité, santé et état fonctionnel, capital social, environnement local, valeurs de santé, et variables socio-économiques (âge, statut social et sexe). Ces auteurs précisent que les variables subjectives sont davantage liées à l’évaluation subjective de la QdV que les variables sociaux-économiques. Les plus

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significatives sont : l’optimisme-pessimisme, la santé et l’état fonctionnel, la perception de la santé, le nombre d’activités sociales, le soutien social, le sentiment de solitude, la qualité de l’environnement local (accessibilité et sécurité), la valeur de santé, et le sexe.

D’autres recherches confirment ces résultats. En effet, plusieurs auteurs (Gabriel, Bowling, 2004 ; Farquhar, 1995 ; Netuveli et Blane, 2008) considèrent que la perception de la QdV des PA serait déterminée par de bonnes relations sociales, le bien-être psychologique, la participation à des activités personnellement significatives, les circonstances matérielles, la santé et l’état fonctionnel. Plus précisément, Farquhar (1995) précise que pour les personnes très âgées (85 ans et plus), la perception négative de la QdV était due à une réduction des contacts sociaux, un sentiment de solitude et d’impuissance, souvent associés au deuil (conjoint, amis, famille). Par comparaison, les réponses des PA jeunes se portaient plus sur la réduction de l’état de santé, les capacités fonctionnelles et les situations matérielles. De plus, selon une étude suédoise, la QdV globale est expliquée à 83% par le bien-être psychologique, l’absence de symptômes psychosomatiques, la qualité de vie actuelle, la perspective de vie, la satisfaction face aux relations significatives (Hagberg et al., 2002). Enfin, Borglin, Edberg, Rahm, Hallberg (2005) considèrent que le noyau de la QdV des PA est composé des éléments suivants : capacité d’adaptation face à des changements et de nouvelles conditions, l’image de soi, l’estime de soi et le sens de l’existence. En outre, selon Farquhar (1995), une mesure de la QdV des PA à domicile devrait inclure : une mesure des contacts sociaux, des activités, du bien-être émotionnel et de la satisfaction de vie, de l’adéquation des circonstances matérielles, de la pertinence de l’environnement, de la santé et des capacités fonctionnelles, de l’âge et de la région.

Ainsi, les facteurs qui soutiennent la QdV sont variables selon les études. Les dimensions les plus fréquemment retrouvées s’avèrent être : les comparaisons et les attentes sociales, les relations sociales, les circonstances matérielles, la santé et l’état fonctionnel ainsi que l’environnement.

Concernant les facteurs influençant la QdV, l’étude de Netuveli et al., (2006) suggère qu’il existe des facteurs personnels et des facteurs contextuels qui sont en lien avec la QdV. Parmi les facteurs personnels, ces auteurs considèrent qu’il y a la satisfaction envers le revenu et l’état de santé en lien avec les limitations fonctionnelles. Monfort et al., (2018) sont en accord avec ceci car ils ont montré que la QdV des PA dépendantes en institution est liée à la perception qu’elles ont de leur autonomie. Cette autonomie étant dépendante des limitations fonctionnelles. Autrement dit la perception que les PA ont de leur autonomie est influencée par les difficultés qu’elles rencontrent mais aussi par la manière dont l’institution répond à leurs difficultés (Monfort et al., 2018). Nous retrouvons ainsi l’implication de l’environnement dans la perception que le sujet a de sa QdV. Cet environnement désigne les facteurs contextuels évoqués par Netuveli et al., (2006) pour qui, ces facteurs sont déterminés par l’interaction avec les amis, les membres de la famille mais aussi les relations de confiance intimes.

D’autres facteurs psychologiques sont impliqués dans la QdV. Selon Netuveli et Blane (2008) la dépression, la démence, la capacité d’adaptation et de résilience sont des facteurs majeurs à prendre en considération dans la QdV des

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PA. Cependant, Bowling et al., (2002), dans leur étude, n’ont trouvé aucun effet significatif de la dépression, de l’anxiété et des revenus sur la QdV.

En résumé, il semblerait que la QdV semble diminuer avec l’âge. Mais comme le montrent ces différentes études, il y a de nos jours encore une grande difficulté à faire la distinction entre les éléments centraux de la QdV et des éléments plus périphériques. En effet les contacts sociaux peuvent être dans une étude un facteur externe (Netuveli et al., 2006) tandis que dans d’autres, c’est un facteur interne (Gabriel, Bowling, 2004 ; Farquhar, 1995 ; Netuveli et Blane, 2008 ; Hagberg et al., 2002). Selon Netuveli et al., (2006) avec l’âge, les PA, n’accordent pas la même importance aux domaines de la QdV. De plus, le sens donné à certains domaines est différent d’une personne à l’autre (Borglin, et al., (2005). Par exemple, la santé peut avoir plusieurs significations : la peur de la mort, la perte, la maladie, la douleur, la peur de l'avenir et la peur de la dépendance.

Au vu de l’implication du concept de QdV dans le domaine de la santé des PA, il semble pertinent d’identifier les ressources et les freins psychosociologiques associés à une bonne QdV. Ceci, dans la perspective de maintenir une vie de qualité le plus longtemps possible. En effet, des études font le lien entre les traits de personnalité et la santé.

Précisément, le Névrosisme serait lié à une mauvaise santé physique, un niveau plus bas de bien-être, ainsi qu’aux tentatives de suicide (Marsch, Hegel, Greene, 2019). Ce constat suggère que des facteurs dispositionnels à l’individu peuvent influencer l’évaluation qu’il fait de sa vie. Effectivement, dans la littérature, différentes études suggèrent que certains traits de personnalité peuvent être des facteurs protecteurs, tels que l’Optimisme sur l’évaluation de la qualité de vie (Zaslavsky et al., 2005) ou encore la Conscience dans l’adoption de comportements relevant de la santé (Glenn, Marks, Susan, Lutgendorf, 1999). Tandis que d’autres, comme le Névrosisme, seront des facteurs de vulnérabilité dans l’adoption de comportements associés à la maladie, mais aussi aux déclins cognitifs (Luchetti al., 2015 ; Curtis, Windsor et Soubelet, 2014). Ces résultats paraissent faire le lien entre certains traits de personnalité, la qualité de vie et la santé.

2. La qualité de vie des personnes âgées et les ressources personnelles

2.1. La personnalité : Définitions, modèles et limites

La personnalité se définit par un ensemble de caractéristiques stables telles que la pensée, les comportements, et les sentiments spécifiques à un individu et qui sont persistant dans le temps et d’une situation à une autre (Kandler, Kornadt, Hagemeyer, 2015). D’après Fontaine (2007) il existe trois différents modèles de personnalité qui se distinguent selon leurs objectifs. Il y a notamment le modèle développemental, dont l’objectif est de déterminer les différents stades de changement de la personnalité au cours de la vie. Le modèle sociocognitif, quant à lui, vise à analyser et comprendre la manière dont l’individu intègre les changements au cours de sa vie dans sa représentation

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qu’il a de lui-même. Enfin le modèle psychométrique factoriel tend à identifier les facteurs de personnalité qui sont universels, stables ou non dans le vieillissement. C’est sur ce dernier modèle que se basera cette étude et dont les pères fondateurs sont Cattel et Eysenck (1967). L’objectif de ces auteurs était d’identifier les traits de personnalité universels.

Ces traits correspondent à des conduites relativement stables permettant de distinguer les individus les uns des autres.

De fait, McCrae et John (1991) déclarent que ces traits correspondent à 5 facteurs présentant une validité convergente et discriminante entre les individus. Ces 5 facteurs étant stables au cours de la vie adulte. Ces auteurs les présentent sous le terme du modèle BIF FIVE.

John et Srivastava (1999) ajoutent que le modèle BIG FIVE ne réduit pas les différences de personnalité à ces 5 traits, mais représente le niveau hiérarchique le plus élevé. Ce modèle ne permet donc pas de faire une description exhaustive de la personnalité. McCrae et John (1991) définissent les 5 facteurs du modèle BIG FIVE, appelés traits de personnalité : Névrosisme, Extraversion, Agréabilité, Conscience et Ouverture. Selon ces auteurs, le Névrosisme (N) représente la tendance à éprouver des émotions négatives telles que l’anxiété, des plaintes, des tensions nerveuses récurrentes, et qui est sensible, instable et préoccupée. L’Extraversion (E) caractérise la tendance à éprouver des émotions positives, l’activité, confiance, énergique, enthousiaste, sociabilité et bavarde. L’Agréabilité (A), quant à elle, est décrite par des caractéristiques telles qu’agréable, indulgent, généreux, chaleureux, sympathique, personne de confiance. La Conscience (C) renvoie à une personne qui est efficace, ordonnée, organisée, fiable, responsable et minutieuse. Ce facteur possède une dimension inhibitrice et une dimension proactive. La première signifie que C permet d’inhiber les comportements impulsifs, la seconde considère que C organise et oriente le comportement. Enfin, l’Ouverture (O) indique une personne qui a une sensibilité artistique, qui est curieuse, imaginative, perspicace, originale et qui a des intérêts variés.

Par ailleurs, les études récentes tendent à nuancer cette vision stable de la personnalité au cours de la vie. Effectivement, Harris, Brett, Johnson & Deary (2016) dans leur étude longitudinale menée sur une période de 63 ans, estiment que seulement deux traits de personnalité (Névrotisme et Conscience) ont une stabilité modérée. Par contraste, Kandler et al., (2015) constatent que le Névrosisme augmente avec l’âge, tandis que l’Extraversion et la Conscience diminuent.

Ces auteurs précisent que ses changements seraient liés à des facteurs génétiques et environnementaux indiquant probablement une tentative d’adaptation avec l’avancée en âge. Par conséquent, malgré l’absence de consensus sur les traits de personnalités qui changent au cours de la vie, ces résultats suggèrent leurs développements et leurs modifications au cours de la vie. Outre cette vision divergente sur la stabilité des traits de personnalité, il est admis que ces derniers définissent l’individu, et en cela, ils influencent les expériences et les comportements du sujet (Brandt et al., 2019).

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2.2. La personnalité et la qualité de vie

En accord avec les définitions précédemment évoquées, les études suivantes permettent d’illustrer et ainsi de comprendre davantage les processus par lesquels les traits de personnalité s’expriment et influencent les comportements. Par exemple selon McCrae et John (1991), le Névrosisme s’explique par des affects négatifs, des plaintes somatiques et une adaptation inefficace. Il semble congruent que chez l’adulte, notamment les PA, ce trait soit corrélé de manière négative avec les comportements liés à la santé (Glenn et al., 1999) et qu’il soit associé à des maladies psychiatriques (Costa et McCrae, 1990). Par ailleurs, Fetvadjiev et He (2019) proposent que les traits de personnalité puissent influencer le bien-être de manière directe ou indirecte par l’intermédiaire du comportement. Cette hypothèse bidirectionnelle est issue de l’étude menée par Soto (2015) auprès d’adolescents stipulant qu’une personne extravertie réagira plus fortement aux événements positifs (effet direct sur le bien-être) et s’engagera davantage dans les relations sociales, créant davantage d’occasions d’avoir des expériences enrichissantes (effet indirect sur le bien- être du soutien social). Ainsi dans leur étude longitudinale auprès de sujets âgés de 14 à 97 ans, Fetvadjiev et He (2019) ont mesuré deux dimensions du bien-être (le bien-être affectif par la présence des affects ; et le bien-être cognitif par l’évaluation de la satisfaction de vie) et ainsi ont conclu que, de manière générale, tous les traits de personnalité prédisaient mieux le bien-être affectif, le bien-être cognitif et l’estime de soi par comparaison aux valeurs (croyances).

Toutefois, la relation inverse était également présente mais moins significative. Cette relation étroite entre la personnalité et la mesure du bien-être chez les PA (étude longitudinale de personnes âgée de 14 à 77 ans) est aussi confirmée par l’étude d’Harris et al, (2016). Plus précisément, Kandler et al., (2015) montrent que chez des personnes âgées (64 à 85 ans), même si le niveau de bien-être n’a pas changé significativement au cours du temps, le bien-être individuel tend à diminuer avec l’augmentation du Névrosisme et la diminution de l’Extraversion, de la Conscience et du contrôle perçu. Ceci indique que les traits de personnalité prédisent le bien-être et non l’inverse.

En plus de ces données sur le lien entre la personnalité et le bien-être qui, comme précisé précédemment, semble être une composante de la QdV, d’autres études font le lien direct entre les traits de personnalité et la QdV des PA.

Hagberg et al., (2002) considèrent que la personnalité est un des facteurs importants qui influencent la manière dont l’individu interprète la QdV à un âge avancé. Selon ces auteurs, la confiance aux autres, l’ascendance, la confiance en ses propres capacités, la stabilité émotionnelle seraient les traits de personnalité qui permettraient d’avoir une meilleure QdV chez les PA vivant à domicile (60 et 92 ans). Ils précisent aussi que deux autres traits de personnalité participent à la QdV : la sociabilité (agréabilité) et les pensées originales (ouverture). Ces deux traits sont différents de ceux précédemment cités car ils sont très dépendants de l’accessibilité aux stimuli externes suivants : être avec les autres et le fait d’avoir des défis ou de faire face à des résolutions de problème. Effectivement, lorsque ces stimuli externes sont limités, comme c’est le cas dans l’avancée en âge, où il y aurait une réduction des relations personnelles et moins d’accès aux défis, ces ressources individuelles sont moins utilisées et se présentent comme associées à une QdV moindre. Selon Weber et al., (2014) l’Ouverture et l’Agréabilité ont un effet protecteur car elles ont un effet positif sur

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la QdV des PA vivant à domicile (âgées en moyenne de 70,4 ans). Un score élevé de QdV, évaluée par le WHOQOL- Bref, était associé à des scores élevés sur les traits d’Ouverture et d’Agréabilité mais n’avait aucun lien avec le Névrosisme, l’Extraversion et la Conscience. Brett et al., (2019) en utilisant la même échelle de QdV ont obtenu des résultats différents. En effet, dans leur échantillon une QdV psychologique élevée était associée à une plus grande stabilité émotionnelle (faible Névrosisme).

Des études récentes établissent une relation entre les facteurs de personnalité et la santé. Marsch et al., (2019) mentionnent différents faits, notamment que certains auteurs tels qu’Israel & Moffitt (2014) suggèrent qu’il faudrait évaluer le style de personnalité afin d’adapter les soins de santé.Goodwin et Friedman (2006) insistent sur le lien entre le Névrosisme et la Conscience qui sont en relation avec un « bon » ou un « mauvais » vieillissement. Ces derniers précisent que le Névrosisme serait associé à un risque élevé de présenter des troubles mentaux et physiques, à l’inverse la Conscience réduirait ce risque. Effectivement, les études sur l’évaluation de la QdV liée à la santé chez les PA vivant à domicile, comme celle de Kempen, Jelicic & Ormel (1997), démontrent une implication modérée du Névrosisme, de la maitrise et de l’auto-efficacité sur la perception subjective de la QdV liée à la santé chez des PA âgées de 57 à 80 atteintes de maladie chronique (respiratoire, appareil locomoteur et autres). En effet, les PA qui ont un niveau élevé de Névrosisme ou un faible sentiment de contrôle déclarent disposer d’un faible niveau de fonctionnement et de bien-être psychologique et de santé mentale. De plus Marsch et al., (2019) précisent que selon Goodwin et Friedman (2006) la Conscience réduirait le risque de développer une maladie, une dépression ; et d’autres ajoutent que ce trait contribue à une meilleure QdV.

Enfin, selon Marsch et al., (2019) des auteurs, tels que Shanahan, Hill, Roberts, Eccles, & Friedman, (2014), supposent qu’il existe des processus sous-jacents reliant ces deux variables, comme des variables modératrices et médiatrices, notamment le comportement lié à la santé. En effet, selon Marsch et al., (2019), les personnes qui détiennent un haut de niveau de Conscience auraient de meilleurs suivis médicaux, et ceci chez les jeunes ou les adultes plus âgés. De plus, d’autres variables, comme les circonstances environnementales, pouvaient intervenir. De ce fait, les parties suivantes seront consacrées aux ressources interpersonnelles de l’individu, définit par le soutien social et son implication dans la perception de la qualité de vie.

3. Le soutien social comme facteur protecteur de la qualité de vie

3.1. Le soutien social : Définitions, modèles et limites

Le concept de soutien social est depuis une vingtaine d’années largement évoqué dans la littérature (Henderson, 1992). Le soutien social peut se définir de manière quantitative (nombre de visite) ou de manière qualitative par le biais des relations de confiance avec la famille et les amis (Watt, Konnert, 2007). Henderson (1992) précise que la construction de ce concept provient des recherches sur les troubles mentaux. Au départ, cette notion a mis l’accent sur

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l’évènement de la petite enfance, puis les événements de la vie pour finalement aujourd’hui s’intéresser à l’environnement social. Effectivement, dans la revue de littérature de Holt-Lunstad, Smith & Layton (2010), la perception du soutien social (ou soutien social perçu) est une mesure fonctionnelle des relations sociales, au côté de la perception de la solitude et du soutien reçu.

Henderson (1992) souligne que dans les années 1980, cinq hypothèses distinctes plus ou moins admises sur le soutien social ont été établies. Premièrement, le soutien social servirait de tampon contre des facteurs de stress ou les adversités, protégeant ainsi du développement de trouble psychologique. Allant dans ce sens, Tajvar, Grundy & Flechter (2017) sont partis de l’hypothèse que le soutien social pourrait agir sur la situation menaçante ou stressante de deux manières : soit il permet d’interpréter la situation menaçante de façon moins intense, la rendant plus gérable, soit le soutien social réduit la réaction émotionnelle négative induite par la situation menaçante. Cependant, même si ces auteurs ont observé une association entre le soutien social et la santé mentale ; ils n’ont pas trouvé d’effet tampon de la disponibilité perçue du soutien social sur la relation entre les limitations fonctionnelles (facteur de stress) et la santé mentale des personnes âgées. Autrement dit, le soutien social ne semble pas réduire l’effet négatif des limitations fonctionnelles sur la santé mentale des PA. Ces auteurs l’expliquent par la présence des troubles psychologiques trop sévères au sein de leur échantillon.

La deuxième hypothèse considère que le soutien social pourrait avoir un effet thérapeutique pour les personnes qui ont développé des symptômes. Catten, White, Bond, & Learmouth (2005), dans leur étude, proposent différentes interventions à des personnes âgées entre 38 et 93 ans qui ont des problèmes de santé mentale, ou récemment endeuillées, dans le but de réduire le sentiment de solitude. Ils ont conclu que c’est l’intervention axée sur des groupes de soutien social qui est la plus efficace pour atténuer la solitude. Ces faits sont confirmés par d’autres études (Golden et al., 2009 ; Schnittger, Wherton, Prendergast, & Lawlor, 2012). Golden et al., (2009) précisent que les PA sont davantage confrontées à des pertes (conjoints, amis, familles), qui réduisent leur réseau de soutien social, et augmentent le risque de faire face à la solitude. Selon eux, le veuvage est donc un facteur de risque important de la solitude. A ce titre, Schnittger et al., (2012) distinguent la solitude émotionnelle qui se traduit par une absence ou une perte de relation d’attachement ; et la solitude sociale qui résulte de l’absence d’un réseau social satisfaisant. Ces auteurs concluent que le soutien social a un effet direct sur la solitude sociale et un effet indirect sur la solitude émotionnelle. Ces liens sembleraient être expliqués par la dépression, le Névrosisme, le stress ressenti et les conditions de vie (vivre seul). Ils précisent que les facteurs impliqués dans le soutien social sont l’extraversion, le fonctionnement exécutif, les chutes antérieures, l’âge et la mobilité (conduire). Cette étude montre donc l’implication des variables biopsychosociales dans le soutien social et la solitude.

La troisième hypothèse propose qu’un faible niveau de soutien social serait associé à une mortalité plus élevée (Holt-Lunstad et al., 2010). Les personnes qui ont des relations sociales satisfaisantes ont une probabilité de survie plus élevée que ceux qui ont des relations sociales faibles ou insuffisantes (50% plus élevées). D’autres hypothèses existent,

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notamment que le manque de soutien social pourrait être pathogène ou encore qu’il favorise le bien-être sans forcément réduire les symptômes psychologiques.

Ces différentes recherches montrent donc le rôle central du soutien social dans la santé . Il faut tout de même préciser que ce concept présente quelques limites décrites par Henderson (1992). Ce dernier précise que l’état de l’humeur de la personne peut influencer l’évaluation qu’elle fait de ses relations sociales. Une autre limite est le fait qu’il est difficile de faire la part des choses entre les effets de personnalité et les effets du soutien social. De ce fait, la qualité ou la quantité des relations peuvent être influencées par les caractéristiques personnelles (capacité à établir des relations sociales mutuellement satisfaisantes) du sujet mais aussi par l’environnement social réel.

Bien que cette notion suscite différentes critiques, de nombreuses études pointent l’association entre le contexte social et le bien-être psychologique. Landau et Litwin (2011) évaluent le soutien social en mesurant le soutien social disponible. Pour ce faire, ils ont demandé aux personnes âgées quelles étaient les personnes importantes pour eux, et à qui ils s’adresseraient pour obtenir différents types de soutien (socialisation, aide pratique, aide financière, conseil, soutien affectif, être un confident, parler de l’Holocauste). L’intérêt de cette méthode est qu’un petit réseau peut néanmoins s'avérer d'un grand soutien, alors qu'un grand réseau pourrait potentiellement être perçu comme n'offrant qu'un soutien minimal. Les résultats de cette étude suggèrent que le soutien social des PA est associé à la santé mentale et à la satisfaction de vie, deux composantes du bien-être selon les auteurs.

Au regard de ces données, il apparait que le soutien social qui permet de lutter contre la solitude, a un impact sur la santé mentale mais aussi sur le bien-être des personnes âgées. Comme évoqué dans les parties précédentes, le bien- être et la santé mentale sont des éléments indispensables de la QdV. Il serait donc intéressant d’examiner le lien entre le soutien social et la QdV, puis d’explorer si le soutien social peut être perçu comme un facteur protecteur permettant de maintenir une vie de qualité.

3.2. Le soutien social et la qualité de vie des PA

Le lien entre la QdV des PA vivant à domicile et le soutien social est bien établi dans la littérature. En effet, selon différentes études précédemment citées, le soutien social est positivement associé à la QdV (Gabriel, Bowling, 2004 ; Farquhar, 1995 ; Netuveli et Blane, 2008). Plus clairement, Farquhar (1995) rapporte que dans les entretiens menés, les éléments qui nuisent ou qui pourraient aggraver la perception de la QdV des PA sont : une réduction des contacts sociaux (décès conjoint, enfants, amis), le sentiment de solitude et la perte. Ici, les contacts sociaux font davantage références aux relations significatives et donc à celles qui apportent du soutien. Kang, Park et Wallace (2018) précisent que la relation entre le soutien social perçu et la QdV des PA s’explique en partie par le sentiment de solitude. Plus précisément, le manque de soutien social perçu aurait pour conséquence un sentiment de solitude, altérant ainsi la QdV.

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D’autres études comme celle de Serap, Ozgul et Necdet (2016) ont conclu que la QdV des PA turques est positivement corrélée au soutien social, cette relation était plus forte pour les PA vivant avec leur conjoint ou leurs enfants. En accord avec ceci, Gabriel et Bowling (2004) considèrent que des ressources sociales efficaces avec la famille ou encore les amis apportent un soutien social émotionnel, affectif et de l’amour. Cependant, dans leur étude, 28,75% des PA ont décrit l’impact négatif de leur relation sur leur QdV. Les relations sociales négatives de ces PA étaient en lien avec des inquiétudes et un sentiment de responsabilité (financière problème de santé, problème familial).

Concernant les personnes vivant en institution, selon Watt et Konnert (2007), l’institutionnalisation est un événement susceptible de réduire les liens sociaux et par conséquent diminuer la QdV. Or selon Thompson et Heller (1990) ce n’est pas le nombre de visites qui est important à prendre en compte mais le soutien émotionnel, c’est-à-dire la présence d’un confident. Ainsi Watt et Konnert (2007) trouvent que 1/3 des résidents n’ont pas de confident, expliquant alors l’évaluation négative de la QdV pour la composante « appartenance sociale » des jeunes résidents. Ces différentes études éclairent sur le rôle du soutien social pour diminuer le risque de solitude et en conséquence maintenir une vie de qualité. En plus de ces domaines, le soutien social est aussi associé aux caractéristiques personnelles de l’individu.

Diverses études citées plus haut font le lien entre le soutien social et les caractéristiques de personnalité suivantes : la Conscience (Glenn et al., 1999) Sociabilité (Hagberg et al., 2002) et l’Extraversion (Schnittger et al., 2012).

Cependant, il apparait que le nombre d’études sur le soutien social des PA est insuffisants, or le vieillissement est une période propice à de nombreux changements. A ce titre, très peu de connaissances existent sur les PA institutionnalisées.

Problématique et hypothèses

Au regard des différentes recherches présentées auparavant, il s’avérerait donc que la qualité de vie des PA soit associée aux variables biopsychosociales suivantes : la santé et l’état fonctionnels, les relations sociales et la personnalité. Ces études soulignent que tous les traits de personnalité sont impliqués dans la perception de la QdV, mais de manière différente. Le Névrosisme serait négativement associé au bien-être ou à la QdV tandis que la Conscience, l’Ouverture, l’Extraversion et la Stabilité Émotionnelle ainsi que l’Agréabilité seraient positivement liées à la QdV (Kempen et al., 1997 ; Kandler et al., 2015 ; Hagberg et al., 2002). Le soutien social est également associé à certains traits de personnalité (Conscience, Extraversion, Sociabilité) et influence la QdV. Par conséquent ces trois variables seraient interreliées. Cependant, très peu d’études ont étudié simultanément la perception de la qualité de vie en relation avec les déterminants personnels et interpersonnels chez les PA en institution. Or, l’institutionnalisation, comme évoqué précédemment, est associée à différentes pertes, notamment à une diminution du réseau social, des capacités fonctionnelles et de la santé.

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L’objectif de cette étude est de déterminer le rôle du soutien social dans la relation entre la personnalité et la qualité de vie chez les personnes âgées. Plus précisément, est-ce une variable modératrice (voir figure 1), c’est-à-dire que le soutien social modère l’effet (le sens et l’intensité) de la relation entre le trait de personnalité et la QdV, ou est-ce une variable médiatrice (voir figure 2), c’est-à-dire que le soutien social expliquerait en partie la relation entre la personnalité et la QdV.

Figure 1 : Le soutien social comme variable modératrice

Figure 2: Le soutien social comme variable médiatrice

De ce fait, il est possible d’avancer l’idée que les personnes âgées perçoivent leur qualité de vie différemment en fonction de leurs traits de personnalité ainsi que de leur perception du soutien social (hypothèse générale 1).

La première hypothèse (H1) serait que plus les PA ont un niveau élevé de Névrosisme plus elles évalueront négativement leur QdV.

La deuxième hypothèse (H2) considère que plus les PA ont un niveau élevé de Conscience, d’Ouverture, d’Extraversion et d’Agréabilité plus elles perçoivent positivement leur QdV.

La troisième hypothèse (H3) suppose que plus les PA sont satisfaites de leur soutien social, plus la QdV est perçue positivement. En parallèle, moins les PA sont satisfaites de leur soutien social, plus leur QdV est perçue négativement.

La dernière hypothèse (H4) avance l’idée qu’un niveau élevé de Névrosisme génère une insatisfaction du soutien social, ce qui provoquerait de manière significative une évaluation négative de la QdV (hypothèse médiatrice du soutien

Soutien social

Qualité de vie Personnalité

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Méthode

1. Participants

Dans cette étude, l’échantillon est composé de 18 personnes âgées de la région du Maine-et-Loire. La moitié des participants vivent à domicile tandis que l’autre est institutionnalisée dans un Ehpad (Établissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). Les personnes de cet échantillon sont âgées de 67 à 99 ans avec une moyenne d’âge de 84 ans (σ=9,0) soit par comparaison entre institution et domicile une moyenne d’âge de 88 ans (σ=9,8) et 80 ans (σ=6,9) pour chaque groupe (p<.05*). Il y a 89 % de femmes (n=16) femmes au total soit pour chaque groupe 8 femmes et 1 homme.

2. Outils

Un questionnaire global a été élaboré à partir de 3 questionnaires différents validés et standardisés en Français.

(Annexe 1). Le premier questionnaire porte sur l’évaluation de la qualité de vie via le WHOQOL-OLD version française en autoévaluation (Leplège, Perret-Guillaume, Ecosse, Hervy, Ankri, & von Steinbüchel, 2013). Ce questionnaire, développé par l’OMS, permet d’évaluer la qualité de vie des personnes âgées de plus de 60 ans. L’étude de Leplège et al., (2013) faite sur une population de 281 sujets âgés en moyenne de 74 ans, confirme les qualités psychométriques de ce questionnaire. Celui-ci évalue la qualité de vie à travers six dimensions réparties en 24 questions, une dimension étant représentée par 4 questions. Par exemple question I3 « Dans quelle mesure ressentez-vous de l’amour dans votre vie ? ». Concernant les différentes dimensions, la dimension « capacité sensorielle » définit le fonctionnement sensoriel et l’impact de l’altération de celui-ci sur la qualité de vie. La deuxième dimension, nommée « autonomie », renvoie à la capacité du sujet à penser par lui-même et à prendre seul les décisions. La troisième dimension, définie sous les termes d’« activités passées, présentes et futures », rend compte de la satisfaction relative à ses réalisations. La quatrième dimension, caractérisée par « l’activité sociale », témoigne des participations aux activités de la vie quotidienne en société. Tandis que la cinquième dimension, définie par « la mort et fin de vie », rend compte des angoisses et peurs associées. Enfin, la dimension « intimité » définit les relations personnelles et intimes. Ainsi, le participant se réfère aux deux dernières semaines, puis il évalue chaque question sur une échelle de Likert qui varie de 1 à 5 (1 correspond à « pas du tout », 2 à « un peu », 3 à « modérément », 4 à « beaucoup » et 5 à « extrêmement »).

Par conséquent, étant donné qu’une dimension est composée de 4 questions, le score de chaque dimension varie de 4 à 20. En somme, les scores des six dimensions combinées donnent un indice global de qualité de vie. Ainsi le score de QdV globale varie de 24 à 120. Un score élevé signifie une perception positive de la QdV.

Le deuxième questionnaire évalue le soutien social perçu à travers le SSQ6 (Social Support Questionnaire de Sarason et al., version abrégée, 1987), adapté en français par Bruchon-Schweitzer, Rascle, Cousson-Gélie, Bidan-

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Fortier, Sifakis & Constant (2003). Cette échelle mesure deux dimensions générales et stables du soutien social perçu que sont la satisfaction et la disponibilité. D’une part, la satisfaction correspond à la perception de l’individu sur l’accord entre le soutien reçu et ses attentes et besoins. D’autre part, la disponibilité renvoie au nombre de personnes que l’individu perçoit comme étant susceptibles de lui apporter une aide en cas de besoin. Selon Bruchon-Schweitzer et al., (2003) cette échelle présente une bonne qualité psychométrique dont une validité de critère, une structure factorielle stable, une consistance interne des échelles et une fidélité test-retest, et permet d’écarter le biais de désirabilité sociale.

Cet outil présente 6 items, pour chaque item le participant fait une liste de toutes les personnes sur lesquelles il peut compter dans la situation décrite avec pour limite 9 personnes (varie entre 0 et 9 personnes). Le nombre de personnes citées correspond au score de disponibilité (score N). Par exemple pour l’item 3 « Qui vous accepte tel que vous êtes c’est-à-dire avec vos bons et mauvais côtés ? ». Puis, le sujet détermine le degré de satisfaction (varie de 1 à 6) à l’égard du soutien de ces personnes. Le degré de satisfaction à l’égard du soutien social apporté par les personnes citées renvoi au score de satisfaction (score S). Ainsi le score N varie de 0 à 54 et le score S varie de 6 à 36. Plus le score est proche de 36, plus le sujet est satisfait du soutien de son entourage.

La dernière échelle utilisée est le questionnaire de personnalité, le Big Five Inventory version française (BFI-Fr, Plaisant, Courtois, Réveillère, Mendelsohn & John, 2010). Ces auteurs confirment les qualités psychométriques de cet outil auprès d’étudiants français. Le BFI-Fr présente 45 items et correspond aux 5 facteurs de personnalité : Extraversion, Agréabilité, Conscience, Névrosisme et Ouverture. A chaque item, le répondant se positionne sur une échelle de Likert en cinq points qui varie de « désapprouve fortement » à « approuve fortement ». Par exemple, pour l’item 3, « je me vois comme quelqu’un qui a tendance à critiquer les autres », si la personne approuve fortement cette affirmation, elle entoure le numéro 5. Concernant la cotation, le score de chaque facteur correspond à la moyenne de la somme des items. Le score élevé d’un facteur signifie que la personne possède les traits auxquels il est associé.

3. Procédure

Le recrutement des personnes âgées en institution a été réalisé en collaboration avec les psychologues. Ces derniers ont énuméré les personnes susceptibles d’intégrer le questionnaire en prenant les critères d’exclusion suivants : présence de sentiment de persécution, présence de dépression sévère, présence de troubles du langage. Par la suite, une visite a été faite auprès de chaque résident. Durant cette première rencontre l’objet de la recherche et son caractère confidentiel ont été présentés. Le résident a le choix de réaliser le questionnaire seul ou en présence de l’évaluateur.

Dans le cas où il choisit de le faire avec l’évaluateur, il lui est proposé de commencer le questionnaire durant cette première rencontre ou plus tard, et dans ce cas, un rendez-vous est fixé. Il est précisé au participant que le questionnaire est assez long. Le temps de passation moyen étant de 45 minutes, il est préférable de le faire en deux temps. Durant la première rencontre, le participant répond au questionnaire qui porte sur son consentement, les données socio-

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démographiques (lieu de vie, sexe, âge statut marital), son humeur actuelle, et enfin sur le soutien social et la personnalité. Par la suite, le deuxième rendez-vous porte sur le questionnaire de qualité de vie.

4. Analyse statistique

Les tests statistiques ont été réalisés sur le logiciel mathématique JASP. Les données sociodémographiques (statut marital, âge) seront analysées à partir des statistiques descriptives. Pour examiner la relation entre la QdV et les traits de personnalité d’un côté (H1 et H2) et la relation entre la QdV et le soutien social de l’autre (H3), une analyse par corrélation est réalisée (Analyse de Spearman). Une régression linéaire multiple permet de répondre à l’hypothèse médiatrice du soutien social (H4).

Résultats

En premier lieu, quatre participants ont été exclus des analyses statistiques. Deux pour cause de troubles démentiels de type mnésique et deux autres qui ont refusé de continuer le questionnaire. Parmi les 18 participants, 44%

sont veufs et 33% sont mariés, avec une moyenne d’âge de 84 ans (σ=9,4). L’âge n’est corrélé à aucune des variables principales (QdV, Soutien social, facteurs de personnalité), néanmoins, la plus révélatrice serait « Activité dans le temps » (rho (16) =-0,4 p<.07). Par ailleurs, l’âge est significativement en relation avec le lieu de vie, permettant ainsi de faire une comparaison de groupe (domicile/institution).

Tableau I: Différence domicile et institution en soutien social, facteurs de personnalité et QdV

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De fait les PA à domicile ont des scores hautement (p<.01**) plus élevés que les PA institutionnalisées (voir tableau 1) dans les catégories suivantes : âge, score de QdV globale, score à « Autonomie » « Activité dans le temps » et

« Intimité ». La différence entre les deux groupes est grande (d de Cohen >1).

Plus précisément, bien que la QdV globale des participants soit modérée (M=71,2 σ=10,8), les PA du domicile qualifient leur QdV (M=77,6 σ=7,7) comme étant meilleure que les PA en institution (M=64,9 σ=10,0).

De même, pour le statut matrimonial (p<.05*), les PA mariées perçoivent leur QdV globale (M=81,2 σ= 6,2) beaucoup plus positivement par comparaison aux PA célibataires (M=58,0 σ = 8,0), en particulier pour le domaine « Activité dans le temps » et « Autonomie ». Enfin, la seule différence importante entre les hommes et les femmes repose sur la dimension « Sensorielle » de la QdV (t (16) =-2,7 p<.05*).

Les analyses de corrélation de Spearman mettent en avant une interrelation entre la perception de QdV, le soutien social perçu et des facteurs de personnalité. Premièrement, la QdV globale est fortement en lien avec cinq de ses dimensions hormis « Sensorielle ». Toutes les dimensions de la QdV sont au moins une fois en jonctions importantes entre elles, excepté pour le domaine « Mort et fin de vie », seulement relié à la QdV globale.

Tableau II : Corrélation entre les six domaines de la QdV en lien avec deux variables du Soutien social les 5 facteurs de personnalité :

Ensuite comme précisé par le tableau ci-dessus (voir Tableau II), la QdV globale est significativement corrélée de manière positive avec deux facteurs de personnalité dont Agréabilité (rho (16) = 0,48 p<.05*) et Conscience (rho (16)

= 0,82 p<.001***). Par ailleurs, Agréabilité (M=4,4 ; σ =0,3) et Conscience (M=3,7 ; σ =0,6) sont les facteurs de personnalité les plus élevés chez les participants. De plus, une analyse plus fine des dimensions de la QdV permet d’identifier que seulement Conscience est corrélé significativement avec 4 dimensions de la QdV que sont

« Autonomie », « Activité dans le temps » (p<.01**), « Mort et fin de vie » et « Intimité » (p<.05*).

Corrélation entre la QdV, le soutien social et les facteurs de personnalité

Spearman's rho 0.015 0.204 0.668 ** 0.121 -0.105 0.524 * 0.318

p-value 0.952 0.417 0.002 0.631 0.679 0.026 0.199

Spearman's rho 0.041 0.372 0.503 * 0.078 -0.271 0.541 * 0.336

p-value 0.873 0.128 0.033 0.758 0.277 0.020 0.173

Spearman's rho 0.224 0.462 0.230 0.214 -0.271 0.286 0.329

p-value 0.373 0.053 0.358 0.395 0.278 0.250 0.182

Spearman's rho 0.376 0.250 0.439 0.036 0.201 0.392 0.476 *

p-value 0.124 0.317 0.069 0.886 0.423 0.108 0.046

Spearman's rho 0.034 0.643 ** 0.694 ** 0.411 0.485 * 0.585 * 0.821 ***

p-value 0.894 0.004 0.001 0.090 0.041 0.011 < .001

Spearman's rho 0.077 -0.330 -0.092 -0.147 0.074 -0.080 -0.201

p-value 0.760 0.182 0.716 0.561 0.770 0.751 0.424

Spearman's rho 0.150 -0.007 -0.055 -0.071 0.079 -0.067 0.014

p-value 0.552 0.977 0.827 0.781 0.755 0.791 0.955

TOTAL QV D1_SENSORIELLE

* p < .05, ** p < .01, *** p < .001 F3_Conscience

F4_NEVROSISME

F5_OUVERTURE F1_EXTRAVERSION Spearman Correlations

F2_AGREABILITE

D2_Autonomie D3_ACTIVITE_T Total SS Dispo

Total SS sft

D4_SOCIALE D5_MORT-FIN D6_INTIMITE

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En plus de ces liens qu’entretient la QdV aux facteurs de personnalité, les données témoignent que la QdV est liée au soutien social. Cependant, ce n’est pas la QdV globale qui est représentative mais ses dimensions. Effectivement,

« Intimité » et « Activité dans le temps » sont corrélées positivement à la disponibilité et la satisfaction du soutien social perçu (p<.05*). Par ailleurs, la disponibilité et la satisfaction du soutien social sont corrélées entre elles (rho (16) = 0,70 p<.001***).

Enfin, seulement Extraversion est corrélée significativement de manière positive avec la satisfaction du soutien social perçu (rho (16) = 0,60 p<.01**). Par ailleurs, Conscience est presque significativement corrélée avec la disponibilité (p=.06) et satisfaction (p=.07), de même pour Agréabilité et satisfaction (p=.07).

Ces diverses corrélations suggèrent une interrelation entre ces 3 variables. Par conséquent, la régression linéaire propose que le meilleur modèle explicatif de la variabilité de la QdV est le suivant : QdV globale = 2,8xExtraversion + 11,0xConscience + 22,2 p< .01* (voir Annexe 2). Ainsi, la variabilité de la QdV globale est expliquée à 50 % par Extraversion (E) et Conscience (C) (F (2,15) = 7,5 p<.0,1**). Autrement dit, un niveau élevé de C et d’E est associé à une bonne perception de la QdV. Lorsque la variable indépendante Age est ajoutée à cette régression linéaire, l'équation devient : QdV globale= 4,6 E+10,1C-Age p<.001***. La QdV globale est expliquée à 66% par la variabilité de E, C et Age. Ainsi, une perception positive de la QdV est expliquée par un niveau élevé de E et de C et le fait d’être plus jeune. Quand la variable dépendante QdV globale est remplacée par ses dimensions, seulement « Autonomie » et « Intimité » arrivent à la même conclusion, c’est-à-dire sont expliquées par E et C.

Discussion

L’objectif principal était d’identifier l’existence d’une relation entre les facteurs de personnalité, le soutien social perçu et la QdV des personnes âgées (PA) en institution et à domicile. Tout d’abord, les résultats suggèrent qu’il n’y a aucun effet significatif direct de l’âge sur la perception de la QdV globale, ce qui est en contradiction avec Netuveli et al., (2006) ; Brett et al. (2019) ; Hagberg et al. (2002) et Farquhar (1995). Cependant, l’analyse par comparaison de groupe domicile et institution va dans le sens de leurs résultats. Effectivement, les PA institutionnalisées (plus âgées que les PA à domicile) évaluent plus négativement leur perception de la QdV globale et également dimensionnelle (« Autonomie », « Intimités » et « activités passées, présentes et futures »). L’âge semble donc avoir un effet indirect sur la QdV des PA. De plus, par contraste avec les résultats de Bret et al. (2002), même le domaine social correspondant ici à l’« Intimité » décline.

Une analyse plus poussée de ces dimensions permet de dire dans un premier temps que, le score faible d’autonomie des PA institutionnalisées semble être en lien avec une plus grande dépendance, qu’elles verbalisent par le fait de ne pas pouvoir « se déplacer seul », et d’avoir une « mobilité réduite ». Deuxièmement, le score faible à l’« Intimité » suggère

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