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Introduction aux problèmes de l'urbanisation en Afrique Tropicale: première partie rapport

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(1)

Distr.

BEST HEISTS

sem/ueb/a.p/1 13 mars 1962

Original : FRiNCAIS

CYCLE D!BTUDBS SUE L'URBANISATION EN AFRIQUE

Organise par la Commission economique pour l'^frique en cooperation avec le Departement des affaires

economiques et sociales de 1*Organisation des

Nations Unies, 1'Organisation Internationale du

travail, 1'Organisation des Nations Unies pour

I1education, la science et la culture, et

I1Organisation mondiale de la sante

Addis-A"beba, 25 avril - 5

INTRODUCTION AUX PROBLEMS DE L'tJEBANISATIOE EN APRIQUE TROPICALE

Premiere partie : rapport

( prepare par le Secretariat de la

Commission economique pour 1 Li.friq.ue )

62 - 618

(2)

sem/hhb/af/1

TABL3 DES MTIERES

1. CROISaANCE UHBAINE ,

2. TYPES BE .■iOUVEi.JINTS D'URBANISATION Struotures economiques . ... . Conditions sociales ,

3. TYP3S DE CONFIGURATIONS UHRalNES - Ports de mer < .. =, Villee de l'interieur, type A

Villes de 1'interieur, type B ,.•*..•••

4. POPULATION .. t , e... t ...

Migrations «.. . L t ,

Concentration metropolitaine 5. CHaKGEi^BBTS JM BESOINS . .

Services publics , .. t.

Alimentation ... ...

Logeraent „ ..

6. KIVEaUX DE VIE . ...

Salaire s ,.

Prix ... t . . ,. ,

7. DETRIMLISATION

Famille ...=

Condition de la femme *.

8. ACCULTURATION ,

Enseignement .,.,...,.., Classes sociales

9. ADMINISTRATION ..UKICIPaLE

Fonctionnement interne . „....

Relations avec le gouvernement central 10. PEOBLEKES POSES PAR L'BRBAKISATION DE

L'AFRIQUE TROPICALE

11. RBFSREHCBS '

Page 1

3 3 6 6 7 9 10

11 13 15 20 20 22 24 29 29 32 33 35 36

38 40 42

43 44 47

49

(3)

URBANISATION Population in centers over 5.000 inhabitants Population dans Ics centres de plus de 5.000 habitants

m 4 - 7%

7 - I O % 10 - 1 3 % I 3 - 16 % 16 - 19 % + 19%

(4)

1. CROISSANCS

A partir du dix-neuvierne siecle, les centres historiques d'^frique se virent depasses par des agglomerations de type nouved.u, creations isolees

d'abord comme celle de Khartoum par les 3gyptiens et la renaissance de Zanzibar avec les Arabes de __as.cate, mouvement plus general ensuite» et . surtout dote de moyens plus puissants, avec le partage du continent, par , les. _Aiissances coloniales, en 1885. JIais en depit des ori^ines presque centenaires de ce nouvement urbain, ce n'est qu'apres la seconde guerre mondiale qu'on a vu cert:ines capitcles coloniales grandir demesurement et constituer le problarae qu'elles prasentent actuellement aux nouveaux etats independants d'Afrique.A l'instar des autres creations ooloniales, cet essor urbain a ete une manifestation d'economie "projetee", rendue possible par des investissements.massifs qui posent aujourd'hui une , question de rentabilite»

ilalgre le caractere souvent rudimentaire des recensements africains, il est possible de determiner certaines tendances fondj,menta,les de ces communautes urbaines dont la premiere est ■la"crOlBSance""rL:pide. Ce

taux de croissance, pour les 28 villes depassant aujourd'hui les 100 000 ha

bitants, a ete de l?ordrede 4 pour cent pour la periode 1931 - 1948 et de

5 pour cent pour 1948 - i960, avec de forteb variations regionales durant

la seconde periode, qui a vu le taux de croissance depasser les 8 pour cent en Afrique occidentale (xligeria non comprise) et centrale Le™cas de la

Nigeria doit etre tr.;.ite a part, vu qu'enraison des ori^ines anoiennes de la vie urbaine dans ce pays, 1'immigration vers des aetropoles comme Lagos et Kano se fait dans une large mesure aux depens d'autres villes.

KSme ainsi, la population des villes de plus de 20 000 habitants y est

passee de 6, 7 pour cent de la population totale en 1931> a 9,6 pour cent' en 1952 - 1953 (18 pour cent dans celles de plus de 5,000 habitants).

Cette augmentation est du r;:eme ordre que celle observee en Angleterre durant les vinot premieres annees du dix-neuvieme siecle, c'est-a-dire a la veille

mgm^ de la reVo'lution industrielle (40). II faudra malheureuseuent attendre

les'resultats durecensement prevu pour 1962 avant de savoir si le mouvement s'est accelere.

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SEM/UEB/AP/1

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Au point de vue du developoenient, il faut retenir que toute population peut etre considered cohime un investistsement et que, comme tout investissement, celui-ci a un aspect negatif, represents par la population inactive. En ville, les outils de 1'agriculture de subsistance ne servent plus a grand chose, et les travailleurs urbains doivent

recevoir les moyens de travailler non seulement pour se suffire a eux—

me*mes, mais aussi pour entretenir les enfants, invalides, ch6meurs me*me«

3n d'autres iviots ( et nous verrons que la situation dans les villes deineure semblable a bien d'autres aspects), l'accroissement de la

population urbaine, c'est 1'augmentation obligatoire de la production du secteur secondaire, industriel surtout, ou du seoteur tertiaire de l'economiej gouvernemental ou commercial, o'est—a—dire le dilemme entre 1'amelioration du niyeau de Tie et la catastrophe.

PROGBES.DE 28 VILLES

ayant defjasse* les 100.000 habitants en 1960

AFRIQUE OCCIDENTaLE

(Dakar, Abidjan, Conakry, Bamako Accra, Kumasi, Se dondi-Iukoradi)

1931 - 203.800

1948 - 551.300= + 6,03 1°

1960 -1.393.800= + 8,03 $>

- AFRIQUECEETMLE

(Douala, Leopoldville, Luanda,

Slisabethville, Salisbury, Bulawayo,

Lourerigo-LIarques) 1931 - 218.700

1948 - 529.400= + 5,33 % . 1960 -1,440.800= + 8,70^' *"

MGERIA ■

(Lagos, Ibadan, Kano, Oshogbo, Ogboraosho, Ife, Iwo )

1931 - 826.700

1952-53 -1.292.300= + 2,15 $

AFRIQPE ORIEMTALE

(Addis-Abeba, Khart oum-Omdourinan,

Nairobi, ii»mbasa, Dar-es-Salaam,

Mogadiscio, Tananarive)

1931 - 369.900

1948 -1.054.100= + 6,35 $>

1960 -1.617.900= + 3,63 f>

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SEM/UEB/AF/1 Page 3

2. TYPEo'DE vJOITVE.JarTS D'URBaNISaTION

La structure economique des villes d'Afrique varie suivant

la maniere dont leurs diverses fonctions se continent : commerce, transports, Industrie, administration et aussi d'apres leurs dimensions. Cette combinai- son es.t liee au mode de production et a la densite de la population. Le ca- ractere de la vie urbaine et les problemss qu'elle pose varient suivant que l'on se trouve en pays agricole et relativement peuple ou en region miniere, dont lee tr-;.vailleurs sont recrutes au loin. La production, me*me agricole., presente une grande importance comme facteur d'urbanisation, des qu'elle est commercialises. Les cultures commercidJes attaohent la fttmille rurale au cen tre urbain ou elles ecpulent ces cultures et achetent en retour des.obgets manufactures, Ces objets, dans 1'esprit des ruraux, sont associes aux yilles

et la place proissante qu'ils preiinent dans leur vie y accrolt en mSme temps

I1importance du facteur monetaire. La migration au moins temporaire vers la,, ville peut etre indispensable a 1"acquisition du salaire qui leur permettra . .

d'aoquerir des objets manufactures ou, plus simplement, de payer l'impfit

requis par une autorite siegeant en ville*

D'une fagon generale^l'essor urbain repond a la necessite d'assurer 1'exportation de grandes cultures, par des services co-mmerciaux et de trans ports appropries (arachides pour Dakarj arachides, huile de palme et cacao pour Lagos, etc.) . Les industries ont fait surgir des ilots habites au mi

lieu de deserts ou quasi-deserts ( Katanga et Copperbelt, Rand d'Afrique du

Sud) mais industrialisation et urbanisation ne sont pas liees l'une a l'autre aussi etroitement que dans le monde occidental a 1'occarsion de la revolution industrielle du dix-neuvifcirte siecle. En fait, ces divers

facteurs en Afrique sont reparfis d'une maniere regionale et les divers types de structures urbaines prodominent de l'a mSxae manicre.

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sem/ueb/ap/1

Page 4

En Afrique occidentale, la densite generale est relativement elevee,

1'agriculture est reine et la population salariee represents une proportion

tres faible du total. Les salaries" tendent k~ se inasser■ s-ur----l-ar c&te, -ma-is-■"•'

m^rae-rdans ,1a zone cQtiere, une forte proportion des citadins consists en ' '

non-salar'ies, surtout commercants et artisans. C'est que l'econoaie agricole reclame aes ports pour l'exportation des grandes cultures. On a ecrit que 1 fac-"

croisseraent rapide des exportations, depuis une trentaine d'annees, s'est ":

accompagne d'une expansion correspondante de ces centres. La, correspondence neanmoins est malaisee a verifier'et beaucoup plus douteuse qu'on seinble

souvent le croire ■ Les manufactures suivent le niouvement d'autant plus fide- :!

lernen-t qu'elles ont souvent pour objet la transformation de certains produits

agricoles (huilerie de Dakar) mais 1'industrie est, de facon g^n4rale, extra-

ordinalreraent peu developpee. ' ■

LeVvilles de 1'interieur sont, en Afrique occidentale, surtout des

noeuds de communication et Centres commerciaux neces;aires a la commerciali sation fles gfandes cultures'(ibadan, Ka.no, en Nigeria, Bamako, au Mali) • ■ ■ ■

En de tels "oas-, ;il: exist1©' generalement une relation plus etroite ehtre la ville et la population rurale voisine que dans les ports. Ibadan est beau- coup plus nettement une ville youfob;, que Lagos :et Kano ( en depit de la presence d'une turbulente1 minbrite habitant le "Sabon Gari", o'est-a~dire

la "ville neuve") r&pete en plus -grand la structure traditionnelle des villes

du Soudan central et occidental, deja observee par Barth, il y a p"lus d'un siecle. " ' ■ :

En Afrique oentrale, par contre, la densite generale est beaucoup plus faible et les salaries en constituent une ,.lus grosse part, surtout au Cong«

(Leopoldville) dont nous excluons a ce point de vue l'extremite Katangaise,

qui s'apparente trop a l'^frique australe. Dans cette region, les entreprises etrangeres occupent une proportion relativement considerable de la main-d'oeuvre.

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s- Be plaigneni en fait de n'en ±Jae trouver asaez, sans recouyir neanmoins a due rec.rutements tres lointains. Jusqu'a une .ep.qgue T5uti' recente, 1'Indus trie miniere semblait devoir Stre restreinte au Katanga, de sorte que les grandee villes.aotuellement existantes dans oette region se rapproohent par

leur type des villes d'Afrique occidentale. La aussi, o'est 1'agriculture

<jui les fait vivre, indirectement au inoins, en perraettant l'essor des services de transport et d'exportation, des industries alimentaires et du commerce dit

" 6.e traite". . . .

L'Afrique australe se distingue de 1'Afrique centrale par 1'importance de l'industrie iuiniere' et de 1'element europeen. Les mines et les reoruteaents a :«echelle internationale ont ete la base de son urbanisation, mais les

vr£.ies villes ( a distiuguer" des simples camps miniers) ont ete lentes a se developper, le cas de Johannesburg et nt lie aux conditions,tres partioulieres de cjroiseance de l'Afrique du Sud, hors de l'^frique tropicale*Le climat et la faible densite de la population locale aidant, les plantations etrangeres ont pris^da^cette regitfh une importance suffisante pour permettre l'essor d'agglomerations qui sont des villes-marches en m^roe temps que des oapitales

(&.lisbury) ou des noeuds de communication 0ulawayo). .

En Afriaue orientals, du Tanganyika au Soudan, la densite de population es, faible et les ressources minerales peU abondantes. Aussi le taux d»urba- nisation y est-il generalement peu eleve, avec dans presqtte chaque pays une

capitale qui laisse loin derriere elle tous les autres; centres urbains. Nai robi et Khartoum ont prospere grace a des developpements, agriooles exception- nels (les "White High lands" dans le premier cas, la "Djazira" dans le se- coia:)': Dans leur population, ce qui caracterise cette. region, c'est l'impor- tanceV remontant a des millenaires, de 1'element asiatique, attire par les perspectives oommerciales, et souvent fixe ensuite par des liens politiques, iis'lepremier sieole de notre ere, l'anonyme auteur du "Periple de la Mer ISythxee" pouvait ecrire comment les Arabes du Yemen et.de 1'Hadramaout

fr^qientaient cette c6te et l'avaient soumise en protectorat du plus puissant

de leurs propres rois.

(9)

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. Les conditions aooiales varient de ville en ville, :suivant les techni

ques, la gradation etfcnlque • des metiers, le r6le des etrangers, le deta-

., chem.ent du milieu rural et autres facteurs influencant la structure des col-

lectivites. Cependant, il y a si peu de temps que l'econoraie urbaine s'est deyeloppee. et . que la division du travail a ete e"labore*e» le niveau des com

petences., est encore si bas, qu'on retroave ei.core partout certains traits

communs de structure socio-economique, specialement la supremaiie de certains

groupes ethniques, etrangers ou afric^ins, qui oocupent les postes" de com-

man'de et restent socid:lement separ^s dee masses Cej^i^^yp^en^ partout la desintegration de la fatnille elargie, de l'autorite paterneller de la soli- darite' famiiiale; La familie deviendrait non seulement moins stable mais aussi plus isolee, ses raernbres laisses a eux-mgmes chercheraient alors des cadres de eubeiitution' lies aux metiers, a la religion,. aux recreations,..

Ces observations sont peut-Stre entachees d'ethnocentrisme*

En'lVigeria du Nordj le taux de divorce diiiunue ayec l'elevation du niveau tie vie (20"). A'Aoorkj les feembres des mi&orites reesferent leurs liens ' tribaux et fa'miliaux (89) S.Cbmliaire-Sylvain, travaillant succe&sivem&nt a

Leopoldville, La^os" et Addis-Lbeba, a constate de grandee differences entre

■ ' ces villes ©t en meme. temps un fil conducteur : la situation urbaine de la :famille de^iend^ partout de ce qu'elle etait dans le" railieuVorTgine, celui-ci

n1 etant di'ailleuxs pas necessairen^jat rural.

3." TYPES DE';CONFIGUfiATIOHS UEBAlIffiS- ' ... . ..■

Vues ^enerales ' -■'■": . ... _;■■ ■.- ;

A premiere vue, les villes semblent grandir d'une maniere si particu-

liere't- chacune d'elles qu'on se demands si leurs configurations indivl^uelles ont quelque choSe de commun entre-elles, De fait, les gtres humains,. on qu'ils 'soient, tendant a se grouper suivant certains princ.lpes universels tend

une autorite quelconque preside a la -creation-raisonnee d^une ville, ou d'un quartie'r de ville, le" plan en dander s'iiapose preeque touoou37S etr.conune. une ' tslle creation dSlibSreeest sbuvent liee '& une entreprise coloniale, la ville

ainsi dessinee est dite de type "colonial" ou "americain"... En Afrique ,tropi-

cale, Saint Louis, Freetown et 1-ort Louis naquirent de cette fa^n des le

dix-huitieme siecle. En dehors de cette intervention d'une autorite consoien-

te,les centres urbains tendent a dessiner des toiles d'araignee, dont le

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centre est une; place d'ou rayonnent les chaussees qui menent a l'exterieur.

AinSi se trouve concretise sur le terrain le fait qu'une ville ne peut pas se concevoir isolee, que ses habitants ne peuvent pas survivre sans tin"re-

i -

seau de routes assurant leurs.communications avec 1'exterieur. La situation de la ville est ainsi oomparable a celle du ooeur humain alimente par le oanal des arteres et des veines.

En Afrique-tropical©, la difficulty d'entretenir des routes a contri- bue a la difficulty d'entretenir la vie urbaine, et 1'importance des routes maritimes delate aux yeux, car beaucoup de villes sont des ports de mer, ce qui montre a quel point leurs habitants vivent du commerce avec 1'outre-mer.

II ne faut rien exagerer cependant, car sur 28 villes de plus de 100.000 habitants, 15 sont situees a 1'interieur des terres. Parmi ces dernieres, 3 sont des port fluviaux et 12 des carrefours purement terrestres. Le chemin de fer a joue un role decisif dans 1'essor de ces villes et malgre l'im—

portance croissante des autres moyene de transport, le rail determine encore les traits essentiels de leur configuration.

La ou le plan d'une ville s'eloigne des modeles du dander ou de la toile d'araignee, dispose en fpnetion des communication avec l'exterieur, on doit s'attendre a voir exister des obstacles majeurs, d'ordre physique le plus souvent (par exemple, les rives d'une ile, si la ville a cbmmenoe dans

une lie), parfois aussi d'ordre politique et sooial (par exemple, la segre

gation entre groupes ethniques, qui jmpSche la ville d'avoir un centre com—

mun a tous ses habitants) ,

de mer

Les premiers postes du commerce exterieur en v.frique, tant asiatique qu1 europeen, ont ete des lies proches du continent considerees. coiame favorables a la oreation de ports-. Deux d'entre—elles seulement, Lagos e;t Mombasa, .ont encore de l'importance aujourd'hui, mais parmi les nouveaux ports, leur con figuration est rappelee rar celle d'Abidjan.

La, configuration de Lagos reste dominee par le f^it essentie.l que 1'cn e^- .parti d'une lie, e'est-a-dire que le terrain etait difficile a trouver Le

vieux-Lagos, celui du dix-neuvieme.siecle, est divise en.trois par;iesqui correspondent au premier .etablisse.uent des principaux groupes de la xJOpulaticn:

1 Le noyau original, qui remonte au seizieme siecle, avec ses uaisons groupees en cercles plutSt qu'en rues, autour des palais des c^efs

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ssm/urb/af/i

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et plus particulierement de l'oba ("roi")o Depuis ses debuts, il est

peuple surtout de Ycroubas mais compte aussi &e nombreux Haoussas,

■ 2. le quartier "bresilien", fonde a l'Est du premier par des Africains- revenus du Bresil et. de Sierra leone, ^u milieu du siecle dernier, et qui attire maintenant les Ibos et autres immigrants de la Nigeria

= orientale, : .

3. la c6te meridionale de 1'ile, mise en-valeur par des Europeens, divisee

. en quartier du port et du commerce, au nord-ouest, et en quartier des institutions gouvernementales et culturelles, au sud-Ouest. Le chemin de fer: favorisa 1'expansion, vers 1900, <iu premier faubourg continental, tandis que la politique de segregation raciale, instauree par Lord Lugard en 19H> aboutissait a la creation d'une reserve pour blancsa Ikoyi^a l'est du Vieux-Lagos. On remarquera qu'en Afrique occidentale ce sont les blancs qui se sont cantonn.es dans des quartiers speciaux, tandis qu'au sud de l'Equ teur, ils ont applique la segregation en prooedant de la maniere opposee, o'est-a-dire-en fixant des limites a l'habitat afri- oain plutot qu'au leur*

Apres la premiere guerre mondiale, le gouvernement ohercha.a deconges—

tionner le Vieux-Lagos en creant le faubourg residentiel de Yaba, au nord d'Ebute netta, mais ce n'est que vers 195^ Q^e Lagos prit un aspect reellement nouveau, par 1'action tres discutae d'une regie qui oompleta 1'amenagement d'une zone centrale, portuaire et industrielle, et de faubourgs residentiels aux extremites nord, sud—ouest et est de 1'agglomeration.

:, Les preSl3ul£les» plus facilement que les iles, ont permis a des ports de devenir des villes importantes : Dakar, Luanda, Cape Town, Durban, par exemple.

La position exceptionnelie de la presqu'ile du Cap Vert, a l'extremite occi—

dentale du continent africain et meme de I'^ncien ..onde, doraine 1'histoire et la configuration de Dakar. Un premier etablisse^ient dans l'lle de Goree ayant ete sacrifie au profit de Saint—Louis,les Fi*anc,ais ne rei;ournerent qu'avec

hesitation dans ces parages ou un gouverneur aux vues larges dressa en 1862 le da-

mier d'une ville toutemoderne, avec un port tourne vers le continent, c'est—

a—dire tres sur, et un quartier residentiel sur lfc "Plateau" de la presqu'fle.

Grand centre charbonnier de la navigation a vapeur, Dakar neanmoins progressa lentement, meme apres 1'etablisseu.ent du cherain de fer et la'constitution de 1'Afrique Occidentale Fran9aise,en raison de la concurrence de Eufisque et de Saint—Louis. Le conui.erce, suivi de 1'industrie des araohides, s'y con—

oentra apres la premiere guerre mondiale et les immigrants, Ouolofs eri majo- rite, s'entasserent dans la "i.edina", un bas-fond situe en retrait du port.

(12)

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Ici encore, la creation d'une metropole multi-fonctionnelle suivit la seconde guerre mondiales mais le terrain fut utilise avec plus de mesure qu'ail- leurs. Les quartiers anciens se developperent en hauteur, tandis qu'une mise . en valeur tree methodique se poursuivait dans la moitie nord—ouest de la pre.s-.

qu'Jle (rangee de quartiers raenant u un nouvel aerodrome, de luxe sur la o6te a bon marche dans 1'interieur) et dans l'isthme qui relie la presqu'ile au continent, cet isthme se couvrant de petites agglomerations industrielles,

Villes de l'Interieur -Type A^ . . ■

Les .villes -. filles de fleuve sont, chase remarquable, aussi rares en,- . Afrique tropicals que noobreuses dans les autres continents. Leopoldville et Khartoum - Omdurman seules sont de premiere \mportanoe qupiquJ.il existe plu- sieurs agglomerations fluviales moins.gxandes : Brazzaville, Bamako, etc.

Leopoldville est nee d'une "cite" africaine et d'un groupe de magasins et

at,eliers qui grandirent autour de 1'embarcadere d'ou Stanley, en 1881, langa

le premier bateau a vapeur qui ait navigue en Afrique- centr^le Cette, partie : , de la ville,; connue sous le nom de Kintambo ou "Leo^II", continua de mener

sa vie. propre a titre de oapitale pro/vinciale. ^ huit kilometres de distance, 1'agglomeration de Kinshasa, ou "Leo-Est", prit son es&or vers 1912> compcr- tant les memes trois divisions principales que la premiere, mais a plus grande echelle. L'espace intermediaire, baptise Kalina, fut designe des 1922 comme siege du gouvernement central, mais il est reste ^resque desert jus- qu'apres la seconde guerre mondiale, ot aujourd'hui encore une bonne partie en est occupee ±jar le camp militaire qui joua un si grand r6le dans les eve- nements de i960. L'annee 1952 peut etre regardee comme decisive, paroe qu'elle Tit la creation d'une regie qui multiplia des "cites" sur les terrains vaoants au sud de la ville. Jusqu'au dernier moment, l'autorite beige chercha a main—

tenir le principe de la segregation raoiale en canalisant 1'expansion de la population blanche vers la partie est des nouveaux terrains mais deux ilots d'ouvriers et commerjants europeens s'etaolirent neanmoins en dehprs de oe

plan, ...

au sud de l'Equateur, Nairobi, Elisabethville, Salisbury, representent un sous-type different d'agglomeration,en raison de 1'importance dans leur

develo^pement de 1'element non ..ifricain. Debutant avec un atelier de chemin de fer, Nairobi ne fut proclamee oapitale qu'avec hesitation, l'idee etant

qu'elle servirait de marohe aux planteurs a etablir dans les "Plateaux des "blancs"

(13)

-"ft»*^^

SBM/UHB/AP/1

Page 10

Des le debut, Is petit com erce y fut domine par les Indiens, montes de uombasa, le grand port medieval, qui demeura une ville plus importance que Nairobi jusque vers 1940, Le terrain ne manquant pas, 1'agglomeration se developpa avec un luxe remarquable. Les blancs se repandirent vers 1'ouest dans des domaines batis sur le raodele de 1'.-.ngleterre rurale mais peu compa tibles avec les necessites de la vie urbaine, tandis qu'un quartier indien

grandis^ait au nord de la gare et du centre commercial. II n'y avait qu'un

tout, petit quartier africain, vers 1'est, les hommes..:^dul.t-es eta/nt se.uls... ■ bienvehus'en ville et- genera-lenient loges dans les dependances des proprie-

taires";non-africains- ' ■ ■ ■■ . , . ■

-■iPaprss-^uerre, en-depit d'une traiii-'tion- differente, vit d1a"bord Eairobi-

bondir -d;'une- maniere- semblable ., celle des :.utres metropoles afrioaines. Le ' iiiu-iyiau, en 1951 >-interrompit bru'talement ce uouvemeni' et amena l'expulsicn dfune bonne partie des habitants originaires :de la'tribu voisine des A-Kikuyu- ,

mais lareprise a ete rapide1 et-Nairobi compte des aujourd'hui les 250.000 '

habitants pr^vus ^our 1970.' Ce type de developpement, caracteri-se par. 1'im portance de I1 element -non axricain,- "{il ne s'agit pas seulement d'une ques- ' tionde1 ndmbrea) se retrouve ailleurs dans les plateaux situes au sud de l'Equateur^^par exempli a Salisbury et Elisabethville.' Ddns- le second oas,

il est accompagne d'un phenomene de developpement minier qui presente ses caracteristiques propres. " ■■ ■ .

Villes de l'interieurt Type B,

-i.u nord du 6eme degre de latitude, la zone s'etendant jusqu'au Sahara, traversant toute lMfrique, a ete durant des millenaires le theatre favori de

1'urbanisation purement africaine Encore aujourd'hui, elle compte des agglo merations tres originales C'est, d'un cote, Ibadan, (la plus grande ville

entre le Caire et Johannesburg avec les autros agglomerations Yoroubas dans

ses environs immediate et, plua'au nord, Kan ct les autros ancienne's villes

en bordure du Sahara. Do l'autre cote, o'est Addis-Abeba et Omdourman, qui

conserve son originalite en face de 1'occidentale Khartoum.

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SEB0JRB/AF/1

Pago 11

Les plus recentes de ces villes (ibadan, Oddourmah, Addis-Abe"ba)

ont grancli. en communautes distinctes, groupees autour des residences dee chefs ou des marches en cercles fermes plutdt qu'en rues, Leura configurations font le desespoir des urbanistes ocoidentaux et nuisent

a IHntSgration de 1 'ensemble, mai's elle^ ont aussi une grande valeur

sociale, c'ar1 chacuh vivant dans sa communauteY l'impression d!isolement qui caracterise les villes occidontales se trouve evitee. Les urbanistes

ont dessin^ a travers ces agglomerations de majestueuses arteres qiii

r^pbnderit mkl aux besoins reels des habitants, S'ils ont reussi a faciiiter la-circulation automobile (en des agglomerations ou l!automobile demeure

"un^luie resei've aux'provil^gies, dont une forte proportion d!etrangers), efi're^&n'tjhe,:il; n'a^guere ste possiMe de faire naitre dan*3 ces villes de'^ritaLtifes ccntroS d*affaires o^v toutss les activite"s principales

s& trotiveraient conebntress oommo e'est le cas dans les villes des Etats-Unis.' ; .

Les villos anoionhes coniao Katio, pr^sentent un aspect different, re"sul-tat d!une len^e'evoluiicn pours'lvie au cours des sieoles et sem-

blalsle': dans'-ses episodes 'corjne dann ses resultats a ceux des villas m^di4vales^d'(Europo. Cesont cies villes deesinees en toiles "d^araignee

-par les masses dc pa3fsfinQ et commer^ants qui se frayercnt des chausse'as

"Vers le raarche central, tandia quo :.cd residents se groupaient dans les iritervalles de CQ3 chiusseesj le long de ruellos pratiquement ferm^oe a la circulation- On '■■--^-rquera copondant quo lo commerce seul n'aurait pas suffi a" transformor des marches en grandes villesj cette transforma-

4&o*i a e*€ leT fait'1 dHndustries commo le cuir dit "Marocain", qui vient enhre'ali?tet'da Knno. iios historiens sovietiques ont de'montre' que le

: peiaent des; villes europeennGs au Moycn-i^e avait egaleraent dependu de 1!artissnat plut8t que du commerce.

4. POP^X^ION ' - ■ " ' ■ " '

En :observant le processus d'urbsnisation dans leB pays oocidentaui|

oonstatl :1'apparition de nouveaux comportemonts sociaux affeotant

^, la nuptialite et la mcralites qui consistent d!une maniere

(15)

Page 12

generale dans une forte diminution du taux de ces trois fe.cteurs demogra- phiques, et plus particulierement du sous-faoteur de la mortality infantile.

En Afrique .tropicale, la situation demeure, pour le moment, difference-La natalite semble §tre en fait plus forte encore dans les villes qu»a la oampagne, av^c des taux depassant 4 pour cent, gonfles, il eat vrai, 2ar

la .proppr,tlon indue d'adultes en age de procreer et par la presence :de , .

meres paysannes. venues accoucher dans les h6pitaux des villes. La mortality par oontre;,; a fortement diminue, trmbant souyent a la moitie de la natality maie si le taux general est desormaia comparable ^a celui de l»Qcoident> la baisse,-£u ;taux; ds natalite n'-a suivi que de loin c^lle de la mortality.

L'eleyatipp du niveau de vie, les solas medioaux et, surtout, la diffusion de la connaisGance de 1^'^hio ont automatiquemeni; permis de sauver ,des ■ vies mais la restriction d3s naissancse n'eat venue qu»a la suite d»une lente evolutipn qui n.'est pas encore ontiereoent expliqu6e, las faoteurs socio-^conomiques y 6taat ooabiaSs aux facteurs psychologiques.

L'espritost frappe en premier lieu par 1'existence de faoteurs traditionnels favcrisant la natalite. Le olsn ne se survit que par les enfants, il marie jeunes ses fenures ot il leur inspire un desir ardent de procreer. La fecondite en milieu coutuiaier otait cependant plut8t faiblo, elle^ne depassait. gahro - pour autant qu'cn puisse l»apprecier - le taux de 35 pour cent. C'est que la:coutume apportait aussi des fteins a la natality dont le plus effect!? consistait a ^epa^er mari et femme pendant deux «li,

trois u^apres chaque naiseanoe. ■ ,. , ■• ,:

:$uel effot l'uplpEnifla-bicn.-ost-ollo appel^e a exeroer sur oette .-. r.- Sit^-?n ? Lc £reia .Qoutunisr de la sSp^ation ect affecte par un ensemble de facteurs oCl la.predioi. .ion ohretienne se -.trouye melee a la preeehoe to lait en P;ou,4re, permcttant lo ravitaillement dp plusieurs enfants a la fois.

La structure urbainc en ollo-nSme semble devoir agir oncore >lu3:^fficacement

detruieant (appar-enunont) 1 ^difico social du clan et faisant de l*homme un

travailleu^. BOU.S conteat- individuel oblige de compte- ses sous. Be plus,

la surviyance >, plua apparents du clan QSt:.un paraftl^l-eme qui exerce ua«-o

pression inwrss_k celle du passo » los "fr^3s» do clan tiennent beauooup:

(16)

Page j.3

plus a, leur part du oal^iro de la victime qu'a I'honneur desormais gratuit de compter de nombreux neveux et cousins. Ces considerations

perraettent de prevoir la baisse de la natalite dans les villes d'Afrique

tropicale mais a condition de se garder de deux illusions. La premiere est d'attendre.cette "baisse dans l'immediat, ou me"me dans un avenir: assez

rapproche. La seconde illusion est de croire a 1'inevitabilite d!une

identification absolue entre 1'Afrique tropicale et 1'Occident. La nata lity, en fin de compte, depend avant tout des femmes et celles-ci ont reussi de maniere remarquable a, maintenir leurs traditions, tout, en s!adaptant de maniere encore plus remarquable a de nouvelles conditions de vie, .11 faut. done prevoir au moins a titre de possibilite que leur attitude a cet egard puisse deraeurer differente de celle des femmes

occidentales. :

A Lagos, la situation deraographicLue paralt singulierement arohaique sur la base de 1'apparente stabilisation de la population avec 118 hommes ,

pour 100 femmes en 1950. A Leopoldville, la population africaine a aug ments a un rythme encore plus rapide que celle.de Lagos, surtout au cours . des deux dern^eres decennies, et cet aocroissement a ete accompagne de profonds changements deraograpliiques, .quoique la proportion des iiorames par rapport aux femmes se soit maintenue entre I7O/IOO et 200/100 depu:Ls 1937- C'est la population enfantine surtout qui a au.gm.on.te, decuplant de 1940 a 1955j avec une population.adulte seulement sextuplee. On peut done conclure a la stabilisation des habitantsde la ville, et surtout des families, he taux des naissances, cependant, est monte do 3?4 pour cent en 195O,a 5 pour cent en 195.5* tandis que celui de la mortalite . ...

infantile baissait de 19>6 pour cent a 14 pour cent au cours des mSmes annees, et celui des deces de 12,1 pour cent a 9,8 pour m cent de 195.2. a. ...

1955-

Migrations

En Afrique, plus que partout ailleurs , les migrations jouent un r6le essentiel dans la vie tant rurale qu'urbaine, L'expansion des villes est due a 1'exode rural plus qu'a 1'accroissement naturel, malgre 1'importance de celui-ci, II n!est pas souvent possible d'obtenir des chiffres au sujet

(17)

-~>££&$&&2^*^JIV-^*>>-*^i*£&Mfo!tltM*^^ ■-*■*

sem/ueb/af/i

Page 14

de cette immigration, mai's un indioe en est fourni par les pyramides d'&ges. En effet l'exode rural consiste rarement en families voyageant au completv II en resulte pour les centres urbaine a forte immigration re"oente uhe proportion anormale d'adultes jeunes, surtout des horomes,

tandis <iue la claae© d*age de 15 a 20 ans, c!est-a-dire iamediatement avant 1'age caracteristique de l'exode rural, est anormalement reduite

par rapport a ses voisines de la pyramide.

Pour Lagos, il n!existe aucune source de renseignements sur la duree du sSjotir en -ville maie la proportion des habitants n^s dans la ville est tomb^e de 42 pour Cent en 1931j & 36 poiir cent en I95O et les recensements ihdiquent un taux d!accroissement bien au-dessus de la difference entre mortalite et natalite, atteignant un maximum annuel de 5,8 pour cent en 1901-1910, compare a 1,3 pour cent pour les trent©

annees ^rec^aelsWsj et 2,9 pour cent pour les trente annees suivantes.

Au oours des demieres annees, les immigrants venaient surtout de la Nigeria orientale, ou 11 pour cent de la population de 1950 etait

n&%, oontre % pour cent de oelle de 1931. Les Ibos de Nigeria orientale etaierit la seule tribu a. emigrer a Lagos en nombre appreciable, apres les Yoroubaa qui viennent non settlement des environs de Lagos mais d!un peu partout en Higeria. Ce flux de 1 Element Ibb contraste avec le declin de I1 immigration Haoussa, et ce changement a d'importantes

consequences socio-eoonomiques, car les Ibos sont Chretiens a concur

rence de 95 pour cent et instruits (pas plus de 19,4 pour cent dUllettres).

Les Haoussas au oontraire sont musulmans (93 pour cent) et g^n^ralement

illettr^s (66t2 pour cont).

(18)

Page 15

En dej£t du taux Sieve" d© natalite, la population' de L<§opoldville

a augment :surtout par immigration. De 1945 & 1955, lea arrivees sU-

leverent en moyenne a25.000;par an, et les departs a,5.000. En 1955, 25,9 pour cent d'habitants seulement etaient no's dans la ville, dont les huit dixieraes etaient des enfants de moins de quinze ans. Par oon- tre, 38,4 pour cent avaient moins de cinq ans de residence. Les deux , tiers de la population proviennent de la province m8me de Leopoldville peuple"e en majorite" de Bakongos.Les territoires voisins de 1'Angola et de l^ancienne Ifrique Equatoriale Prangaise ne font que renforoer cet Element Bakongo, de sorte qu'en fait 1'agglomeration est nettement domine© par ce groupe ethnique, caraoterise" par le regime familial matrilineal et par 1'existence de contacts - -beaucoup trop faoilement -

oubli^s - avec les Europ^ena depuis 1482.

Le contraste entre Bakongo et "Bangala" (nom de trifcu atusivement donn^ en ville a tous les non-Bakongo) est frappant mais il n'existe guere de statistique pour le verifier. On peut citer l'enqugte sur les

travailleurs ind^pendants, effectuee en 1954, qui a r^vele que oeux-oi constituaient.3,6 pour cent de la population originaire de l'Equateur et seulement 1,83 pour oent des habitants originaires de la

province de Leopoldville? Le recul graduel des. Bangalas a ruine" les espoirs fondes sur eux par les autorites et missionnaires "beiges qui avaient impose" leur"langue"% T'armee et esperaient la voir reconna-tre oomme langue nationals de tout le Congo et plus

particulierement de toute la communaute urbaine de Leopoldville, qui aurait ainsi aoquis un oaraotere inter-tribal.

Concentration' metfopolitaine

Comme le probleme general du sous-developpement, oelui de ^ur

banisation de l'Afrique, consider^ sous ses aspects SoonomiqueS, est

une question de misere et de faim, de masses humaines en quSte de leur

subsistance. Plus encore que "sous-developpeesM, ces eoonomies sont

(19)

Page 16

"desaa:ticulees" pu "de"sequilibrees". .11 y a desequilibre entre la croissanoe de la population et oelle de la production ou de l

desequilibre dans les investissements, desequilibre aussi entre les grandes viljes et les pays dans leur ensemble. Si la situation n'est pas encore claire au point de vue de la fe"condite, la mortalite est oertai.nement plus, basse dans les grandes villes. Lfequipement sani- taire et culturel y esi; meilleur, les taux de scolarite, de consomma- ,tion d'electricite, de revenu individuel, etc. - chaque fois qu'on,

peut les mesurer - sfy revSlent plus sieve's. Bnfants et femmes y sont plus libros, sinon plus heureux.., De^ classes sociales emergent et la prise ;de conscience politique est telle que l'.on peut dire que les villes ont entrains l.!£grique entiSre sur la voie de l'ind^pendance.

La resistance sooiale a la mise en valeur est moins grande en villef le comportement moins rigide offrant a la croissanoe, economique la plasticite des structures qu'elle exige. . ■■.-.. :

Dans ces conditions, les principales villes deviennent inevita—

"blement des p&les de developpement autour desquelfl ^voluent les regions

enVironnantes^ sinon des pays entiers. On y constate deja la presence d'activites en ndmbre considerable, dont 1'industrie n'est jamais absents, ce qui oblige a choisir entre les politiques d'utilisation du maximum de main-d'oeuvre capital-saving investment ou du

maximum de'capital labour-saving investment . . Celle-oi: parait logique

car la main dl'oeuvre est certainement moins difficile a fr'buver'que

le capital, nlais elie pose des problemes de rendement, logement, etc. ";

Ces activites urbaines montrent comment les insuffisances habi- tuelles aux economies sous-developpees diminuent ayec l'essor des villes, surtout des grandes villes. Les debouches y sont moins

inadequats, les facteurs reels de production (eau, eleotricite,

(20)

sem/uhb/af/i 17

combustible, etc.) moin,s couteux, la main-d(oeuvre - surtout lamain- d'oeuvre quaiifiee - y est plus abondante et la capaoite d'entreprise

moins limitee. Souvent 1'entrepreneur trouve 1'.electricity a raeilleure compte en ville. Quand I1agglomeration est en m©me temps un port, ell© dispose de facilites particulieres pour I1importation de matiSres a travailler et pour 1(exportation du surplus de sa production.

Ln Afrique tropicale, la question de dimension eet importante, car plus la ville est grand©, plus le cout des faoteurs de production

diminue. L'eau, 1'electricite, les combustibles, eto. peuveht Stre fournis a meilleur oompte, 'les articles importes (automobiles, par exemple) peuvent Stre utilises dans des conditions de rendement mell—

leures paroe que plus proohes de oelles qui prevalent dans leurs pays:

de production.' Les salaires sont plus eleves dans leB grand©s villesj- j mais la main-d1oeuvre y revient souvent meilleur mareke, paroe que les envixonn&ments economique, culturel et social y sont plus favorables a la production. La formation technique y est plus poussee, le tra- vailleur s'y familiarise plus facilement avec une langue europeenne

et avec 1'.esprit qui caracterise la societe moderne, sp^cialement son rythme^ de vie, plus rapid© ©t plus rainutieusement regie quo celui du

village

En mem© temps qu'elle l'expose aux influences nouvelles, la grande ville libere le nouveau-venu des contraintes de la societe tradition—

nelle. Ici, aependant, nous aperoevons une limit© a son influence.

Souvent, le nouveau-venu demeure psychologiquement attache a des cou-

■■-tt '■ - - ■-'■■■ ' - '•■'''■■■

tumes que l'economie urbaine n'etaye plus et qu'aucun© autorite locale n© sanotionne. Me"me dans les metropoles les plus detachees de la tra dition, d'anciens prejuges remontent parfois a la surface, et un

contremaitre, par example, eprouve soudain des difficultes a se faire

respecter d'un manoeuvre qui 1© regarde comme son esclav© en vertu de la ooutume.

(21)

sbm/urb/af/i

Page 18

Quoi qu'il en soit de ce probleme social, beauooup de grandes

villes d'Afrique 1;r:opicale se s'onttailleune'place respectable dans

le monde'economique. Souvent me"me, I1analyse fait constater que des capitalesau prestigious statut por.itique sont avanttout des centres d'affaires, oil l'Etat n'est intervenu qu1eh second lieu. Tel est le lV cas de Lagos, qui contri'bue au produit national de la Nigeria pour une part certaihement superieure (les statistiques font de*faut) au 1 pour ~':

cent.de la population ,&u pays que cette agglomeration represente.

Lagcxs :ne consomme pas raoins ■ de 46 pour cent de 1'electricite produite.

en Nigeria pour les Qpnsommateurs commerciaux et dndustriels et 50 .-,■.:

pour cent ijout :les particulars. Slle enragistre 38 pour cent des

licences del-ivroos ows autan-ofeilistes, 56 pour Gent de3 appels tele-

phoniques. Bile OQmp-fe* .&i*ft«L X^tols. sur 19>:r^t publie quatre quoti-

diens.sur 20, 18 -,-v:Lres ■p^riodiques stir 19, etc. Quand.au Gommerce exterieur, le trafic ©anipulo a Lagos, represente (l959);#^ 67 -pour cent

des exportations et 53 pour cont ujs importations de la Higeriai. II y

a eu reaction en cha^.ne, «1( oxisiionce d'un,port entrain-ant d!un:.'C6tS

celle d1 ateliers d-ive-rs -et finaleraont cLg veritables usinee, de 1'ay/trs cote celle dcD nagasins, d( ontreprises de cons true ti on,' &e facility de toutss sortes eyi.gees par une population sans cesse croia—

sante et plus prospere. La theorie des offets induits de lflndustria- tv lisatipn, neanmoins, se voit raoins claireraent confirmee qu'a Le.opoldville car le parado::e de Lago^, o'est la reticenoo du capital devant les ma-

gnifiques perspectives d'industrialir.atioii qui lui sont offertes. (67)

Leopoldyille, avec 2 l/Z pour cent de la population de I'ex-Congo

beige, a contribus en 1957> 7 pour cent do son produit national,au- qucl 1© reste de la province ajoutait 20 rour cent, alors que le Katanga y intervsnait a concurrsneo de 34 pour cent., Plus de la moitie du produit national cLu.Congo proysnait done de ces deux seules pro vinces, et 1'economie nationalc apparaissait comme asee sur deux p6les

de developpomcnt. Dans le derail, la part des deux metropoles peut Stre

appreciee gj:g,ca av.x chiffr3E indicues au tableau ci-aprSs (104) i

(22)

SEM/UHB/AF/1

Page 19 ■;■,■■■

Tableau

iv:.L.;v ■:.:.:. Leopoldville Elisabethville He ate du Congo '-'■

$> population"..-.;-..;.."..-■;. 2,5 :: ■ 1 :" z' 96,5 :

Hotels 13 20 . 239

Cinemas 15 7 66

Quotidiens 2 3 ; 2

Periodiques 31 15 74

Entreprises batiment 92 120 , 351 . .

n construction

me" tall. 23 13 3-1 ■

Fabriques onaussures ... 4 2 2

Brasseries 3 1 . *

Cafes-tavernes 320 152 433

En matiSre de transport, la politique beige avait favorise"

Leopoldville en im^osant I1exportation par n^oie nationale" de la moi- tie des produits du Katanga. Ainsi les ports jumeles de Leopoldville (fluvial) et debjatadi etaient-iIs arrives a suivre immediatement Mombasa, le plus grand port d'Afri.que equatoriale., Bn 1959; 1© trafio du port de Lerpoldville s'est elev^ a 1.739-3OO tonnes de marchandises,

et oelui de Matadi a 1.388.000 tonnes. . .

Le oas de Dakar est delioat a traiter, en raison de 1'eclatement de la federation dont elle fut longtemps la metropole. A l!heure ac-

tuelle, la presqu'lle du Cap Vert (o'est-a-dire Dakar et ses environs)

ne compte que 9 pour oent de la population active du Senegal, mais ceH 9 pour cent englobent 70 pour cent des travailleurs du commerce .et^de l'industrie et plus de 50 pour cent du personnel des autres activities du secteur moderne : transports, services, administration. Le secteur ter- tiaire (Etat, commerce) est hypertrophie, avec plus des deux-tiers de

la population, active, quoique la presqu'ile retienne 80 pour cent des effec- tifs industriels de la republique et consomme 95 pour cent de l'electricite.

D'une raanilre generale, les ports-capitales comme Abidjan, Accra,

Luanda, occupent des positions economiquement semblables a cellos de

Lagos et Dakar. II en va autrement de oertaines capitales de l'interieur.

Nairobi et Salisbury sont de grandes agglomerations industrielles,

mais elles ont, oomme Leopoldville, a compter avec des rivales s

(23)

Page 20

le port de-Mombft&af-pour- l'une,-le-noeud ferroviaire-de.3ulawcyo pour ...

la seconded Gepen^ant, &ans- ekaque ^oas-i le 'Couple des deux villes prin—

oipales domihe la situation aussi oompletement que'la metropole-unique

dans le oas des ports. . . ...

5» CHANG^MSNT IE BESOINS . . ....

Services publics

Un point fondamental a retenir dans toute etude- urbaine est que si les besoins de l'homme ne changent pas dans leur essence, les moyens, de les satisfaire different radicalement suivant qu'il habite en brous-

se ou dans une grande ville., .avec une situation intermediaire de petite ville, plus proche de la premiere, que de la seconde. Plus la ville est . grande, plus il devieht difficile, sinon impossible, (la chose reste malheureusementi possible,, mais. a quel prix) de boire lTeau de la

riviere, de. marcher de; la.residence au lieu du travail, de raoasser

a terra, le bois necessaire a la cuisine ©t % la construction d'une

case, de cultiver les plantes et d'elever les an|.maux necessaires a 1'alimentation, etp. Le malheur de beaucoup de villes d'Afrique tro- picale est, en fait, qu'on s'est acharne beaucoup trop longtemps a y

prolonger ces aspects typiques de la vie.rurale, tandis que dans le monde

en general, on s'est.habitue a mesurer le progres des villes au progres de leurs services publics et de leurs industries, spe"cialement de

I1alimentation et du

Lagos, a cet egard, presente des contrastes dans un tableau ge

neral plus favorable-que celui de la plupart des agglomerations afri-

cainee. Le probleme.de 1'eau a commence a s'y faire sentir aveo acuite

des 1898 et 1:!introduction d'une installation jugee trop ooQteuee y

a provoque de-s. emeutes. en 1914- Durant la seconde guerre; mondiale, la

consommatxon.pfer .t§te .tomba a 18 gallons (81 litres) par jour, mais

elle eet remontee depuis a. 25 et les tiravaux d1 extension se poursuivent,

(24)

Page 21

de BQpte qu'on peut dire que la situation n'est pas mauvaise. II faut remarquer que dans ley ports, los bescins ds la navigation passent au premier plan, de sorto qu'a Lagos, comme a febasa, le service de 1'eau eohappe a la municipalite. Pour l'electricite, Lagos vient en

tSte a un point de vue important : celui de la consommation africaine.

La consommation depuis 1935 a ete tres semblablo a cello de Leopoldville, raais la part des etrangers et de 1*Industrie dans cette consommation y est beauotmp plus faible que dona la capitale congolaise, Le nombre

des autobua (en.voie do rachat par la municipal!te depuis 1958) «* la

longueur des voies macadamisees y sont inf^rieurs a ceux de Leopoldville mais neanmoins respectables pour une oapi-talc africaing et surtout en proportion de ce qui exists dans le reste de la Nigeria. Quant aux nombres

des passagers ^ras-.eportfi^ils sont presqus identiques dans lea deux

agglomerations. Le prix du progrSs - bien entendu - Be compte en accidents d'autos : 240 a Lagos pour le premier trimestre 1948, 1.200 pour le

mfime trimestre en 1961.

. Les anciens territoires frangaia 39. dietingusnt par une grande unite de politique, en ce domaine, comme en beauooup d1autres. Depuis.

1946, une Caisse Centrale finance des organismeB d'JStat ou mixtes dans le domains du credit, du batiment, de l'eleotricite, etc. L'eau,

besoiii crucial, a fait l'objet d'un eflort touchant 93 centres urbains d'Afrique. Le volume d'eau distribue par habitant est monte a Dakar, de 95-litres par jour (21 gallons) en 1945 a 135 (30 gallons) en 1959*

II atteignait en 1956, 125 litres a Conakry, 65 a Abidjan et 60 a ..

Bamako. L!amelioration du niveau de vie s'est ezprims non seulement eh volume mais aussi dans la part croissante de la consommation indivi- duelle, comparee a celle des tornes-fonteinos. A Dakar, celles-rci ne oomptent plus que pour 23,83 pour cent du debit et a Bamako pour 41,17 pour cent, alors que la proportion de 75 pour cent etait de regie a la

fin de.-la tguexre. '

A Nairobi, comme dans la plupart des villes d'obedience britannique, les services publics restent abandonnes a 1-initiative privee sauf celui de l'eau, assure par un grand noirbre do ^unioipalites. La ville a commence

par racheter en 1922, pour la modeste scirime de h 20.006 ($ 100,000)

(25)

Page 22

un reservoir abeoluia^nt insuffioant ccnotmit par 1g chemin de fer.

De gros travaux ont ete accomplis en diverse3 occasions depui.s 1931

mais iis sont toujours rest.es en dsca des beGoins et la consommation. ■ tomba de 20 gallons (90 litres) par habitant en -If'38 h. 9 seulement en 1945) avant de remcnter a 25 p-i -947 -et rodescendrG a 14 e& i960.

■ La consommation d'eloctricite a axteint en i960 lo chiffre de 226 -.-. .

millions de kilowatts, soit 900 pax- habitant (contre 300 a Lagos ou a Leopbldville), dont 234 de conservation domestique;"Les autobus ;, r

ont transports :25 millions ds ..p&csager-Li, Qo.it 100 voyages annuele ,;.■-.

par habitant (oonti-o 105 «Tit-iron a Lagos ou a Leopoldville, 63 k\; . Mombasa ot 73 a, Daj?-os-Salam). ■--... . ..

Alimentation ' ■■-■'.:.'

Eraile Zola a pu decrire Pari:* cc;:imo un raonstre ail ventre insa- ! tiable. Les grander villas d1 Ai'^riquo elles aussi 'ont';dss exigences '■■■'■

alimentaires qui meritovii do rstor.ir I1 Attention, d1 autant plus qu1 elles

se precentcnt sous des aepcotc axtrOne^ent varids et souvent inatftendus.

La question du r'iv:L vri.lTcncr."fc a &?g :l jper^uesionc infiniesj touehant '"'"■

aux doinaincs Ids plus divh-vs : pc-rAilatloiij scn^e^ commerce,. Industrie, acculturatio:!, etc. 'L-'opiiiion1 generalp a co sujot repose sur quelques idees dont Ice plus popula^roe remontGn'u t\ Adan Smith. Slles peuvent s'exprimor pax den eqtiaticr.r firapliLfees»■ tc-llfs quo : surplus de production agricole » raVitaillor^nt po^ir Ie&- villes.s ou un citadin. . de plus » v.:l ■produo^our do vivres on moinr.3 ou encoro dans le prinoipe q"ue la part tU -I1 a".:.mor.t^tion deoro*t avoo 1'amelioration du niveau

de vie. ■■•.■■. . . ;,-,.■:

SnAfriqu3: trcpi'c;ale? les circoastaticseB- locales modifient la situa tion alimentairs. L'oxods rural G!est procaiit sans verification de l'exis-

tenco d'un surplus de production- ot^e-veriXicc-tion paraissant d'autant moins neco-ssairo quo lrhomr.3 cui pai~ta.it. laissait eouvent au village une femme-qui etait la veritable producer: os aigricol-e du menage, etla. part de l'alirintation dans Ion deptnr.es pout o-ugmenter avee -le niveau de vie,

■si;celui-ci inpliquo la'Substitution d1 aliments i^.porte^s aux produits locaux.

(26)

sem/ueb/af/1

Page 23

L'augmentation de la'population urbaine n'a pas jusqu'ioi oree de famines semblables a celles qui frappent peri.oOiouement certaines

metropoles d'Asie, Wen ©lus nombreuses qua les grandes villes d* Afrio.ua tropicals. Dans un continent generalement sous-alimente, leur existence.

presente. ies problemes, mais ceux-ci sont d'ordre qualitatif. plutdt que quantitatif. II faut tout d1abord repeter qu'un essor vraiment equilibre des centres urbaina. reclame une production agrioole plus eievee, faisant des campagnes un marche plus interessant pour les produits des villes. Mais l»inverse n'est pas automatiquement vrai, les. villes ne constituent pas necessairement un marche pour les vivres des paysans,,-ceux-oi pouvant avoir interet a porter leurs efforts vers

les cultures industriellos-

D'une fa?on generale, on constate en Afrique une tendance a pre- ferer une alimentation de plus en plus occidentals dans ses elements- La chose est en contradiction avec la g6ograpbie et les ressouroes naturelles mais elle se justifie physiologiquement aussi bien que pc-ohologiquement. A travail egal et meme identique, il faut non seu- lenient salaire egal mais encore noiirriture egale, et egale non seule- ment en quantite mais aussi en qualite et variete. L'importance de la revolution deja accomplie dar.s ce dcaaine merits d'etre appreciee a sa juste valeur. Dans les anciens territoires francais d'Afrique, par exemple, les importations de farino ont passe de 7-000 tonnes en 1913, a 115.000 en 1956, et a 150."000, c'ffit-^-dire plus de vingt fois plus en I960 (8C). C1 est que lo salarie urbain veut manger du pain et I1 on oonstate une correspondance etroite cntre 1'augmentation de la oonsom- mation de pain et celle des satires, Cos exigenceB sont justifies, oar les coreales indigfenee ne fournissent pas une nourriture aussi

nutritive que le :?::~?.c:v:.-, .

''''"■' Le besoin do viands augmonte egaloment et il est presque aussi difficile a satisfairo par les respourees locales que cslui du pain.

Les regions cStieres, "^roeaux de la plupart des grandes villes, sont

presque toutes improves a I'elevags. Cost pourquoi l'on voit "main-tenant

des avions voler en eventail5 portant la viande de la region du Tchad

(27)

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jusqu'a IrfSopoldville et Accra. II va sans dire que c'est la un moyen de transport ooCteux, mais coux qui ne peuvent pas s'offrir un tel luxe achetent de plus en plus de la viande salee, frigorifiee ou en conserves* D1autre part, la situation cotieTe de beaucoup de villes pousse logiquement a la consommation du poisson. Depuis une quinaaine

d!annees, cette question a retenu 1'attention et la pe"che industrielle s'est developpe"e, surtout a Dakar, ou l'on oonstate cependant que l!ouvrier senegalais prefere la morue salee ou la sardine venue de

mers lointaines au thon pe"che en vue du Cap Vert.

L'essentiel est que si les villes ne sont pas necessairement prdtes

a manger oes produits, elles constituent en tout cas des centres

prepares a les transformer en articles du commerce international.

Logoment

Dans une grande ville moderne, le ohangement de besoins en logement est si importt^it que 1*habitation tend a devenir le trait le plus

caracteristique du niveau de vie. C'est par la peut-^trs que la revolution industrielle a marque le monde occidental de sa plus profonde empreinte.

Ceci ne s'est pas fait sans peine, et lorsquTon evoque les miseTes du dix-neuvieme siicle europeen ou americain, c'est en rappelant ses taudis. Les estomacs vides, les miseres morales sont plus facilement

oublies. C'est qu'il est plus difficile de tricher avec le logement

qufaveo tout autre element du probldme social.

Outre 1'apparition de nouveaux types de logement, la revolution industrielle a provoque dans le monde occidental 1*apparition d'un syste"me nouveau de segregation urbaine. Les quartiers anciens des

grandes villes europeennee rappelent encore le temps ou vivaient c6te a c6te

le noble dans son palais, le bourgeois dans sa maison et le pauvre dans

sa masuxe mais leurs quartiers nouveaux, comme oeux des villes americaines,

sont beaucoup plu-5 differencies. "Le faubourg - ecrit Lewis Mumford - fut

un moyen r^arisa^niTO de passer de I1 autre c&te : laissant 1'organisme urbain lui-m§me dans l

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Un pass£ semblable a pet- egard a celui des villes europeennes

survit encore dans .les villes d'Afrique les plus anciennes ou les plus rebelles aux influences occidentales. I"badan, Kdno, le Vieux-Lagos meme melent encore riches et pauvres en de noabreux quartiers et il y a lieu de tenir compte de cette, tendance corome .d'un element impor-

tant de la culture locale, refletant un etat d'esprit que certains plans d1elimination des taudis ont heurte avec des consequences de- sastreuses. Cesquartiers anciens ne se distinguent pas seulement par leurs taudis, raais aussi par un certain genre de vie, impliquant une grande solidarity entre voisins de niveaux sociaux differents aveo, notamment, au point de vue economique, des echanges de services impor-

tants. II s'agit, oependant, d'un cas partioulier, car la question des quartiers. anciens ne se pose que dans un petit nomtre de grandes villes d'Afrique. Dans.la plupart d'entre elles, la question du ■

logement n'est, qu'une question de "batir des demeures en -nontbre s:uffi'- sant pour les nouveaux venus qui ne oessent d,1 affluer en ville,

question simple en apparence et qui pourtant n'a ete nulle part resolue de maniere satisfaisante- De gros efforts ont ete partout

accomplis pour araeliorer les conditions du logament. Dans "beaucoup de villes, on a cree des organismes speoiaux a cet effet., la plupart du

temps des regies, munies de moyens et de pouvoirs etemdus. On constate cependant que la situation reste critique, le point essentiel semtle

§tre que le logement exige des salaires beaucoup p^us,.eleves que oeux

qui ont actuellement cours en Afrique tropical.e, sauf decouverte

revolutionnaire a accomplir dans ce domaine.r

A Lagos, le problSme du logement est domine par le |ait que le Vieux-Lagos est une lie qui ne peut guere etre agrandie, quoiqu'elle

I1ait ete un peu par des drainages. L1essence m^me de la vie tradi- ,

tionnelle est frappee quand on d^truit les palais des chefs .- "batis

sur le plan des maisons romaines, avec "atrium" et "compluvium" -

et les demeures de leurs fideles, disposees autour des palais en cer-

oles formes plut6t qu'en rues. Ce qui subsiste du vieux ^agos est .

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plain de charme et l!on ne peut quo souhaiter qu! II en subsiste

jours quelque chose. II etait cependant difficile de resister a la

froide realite de.s chiffres qui indiquaient 1! existence de 3.930 loge- ments pour 28.518 habitants, en I87I, et seulement 12.930 pour 126,000 en 1931. Une epiddmie de peste aidant, le gouvernement crea en 1929

une regie autonome, qui s'attaqua imraediatement au foyer me"me de la

peste, soit un territoire de 150 acres, peuple de 30.000 habitants*

Les clameurs des habitants neanmoins imposSrent l!arr6t des travaux au tiers du prpjet (34).

Apres..la. guerre mondiale, le Board fut remis au travail, et il

mit en valeur trois faubourgs ; Suru-Lere, Apapa et Ikoyi. Suru-Lere,

oonsiste en.quatre complexes coraportant respectivement.les deux pre

miers ; 987 maisons baties au prix moyen de h 633 (S 1.772) et louees 25 shillings ($ 3,5°) P^^ chambre, grace a un subside de 23 shillings le troisidme : 1.300 raaiaons baties au prix moyen de h 733 ($.2,052) et louees 16 shillings 6 pence ($ 2,3l), grace a un subside de 33 shillings

reserve aux travailleurs gagnant moins de h 33O par an, le quatriSme :

670 parcelles de 40 pieds sur 100, vendues la plupart & h 280 ohacune.

L'oeuvre du Board couvre peut-e"tre 10 pour cent des besoins de Lagos, On peut en juger en comparant au chiffre de 3.645: maisons baties

par lui en dix ans, celui de 4<853 autorisations de batir accordees au

cours du dernier lustre. De plus, on lui reproche de traiter les me- nages en entites isolees, de sort© que dans les nouveaux quartiers, ils se trouvent desempares au milieu d'inconnus, situation familiSre dans le monde occidental mais exa9ptionnelle et eminemment deplaisante en milieu africain, m§me urbain- On constate enfin la perspective d'un

problSme politico-social du fait qu'une bonne partie du Vieux-Lagps

est en train de passer en des mains etrang^res., les habitants..indigenes

n'ayant pas les moyens de racheter leurs proprietes agrandies,.©t

amenagees aux conditions, fixees. par le Board (lQ4)*

A Lepoldyille, comme dans la plupart des grandes villes coloniales

dlAfrique, le problSme du logement est essentiellement financier,

lea conditions geographiques ne presentant pas d1obstacles invinoibles

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et le terrain existant en abondance. Jusque vers 1945? on peut dire q,ue .Leopoldvill6 n'avait pas dc problerae serieux en matiere de logement. Deux Moite3 in&igSnss"* familierement connues sous le .nora de "belgeo", avaient ete baties par les Oongolais eu

sur 8.000 paroelles do vingt metres sur vingt—cinq allouees par le gouvernement. La seconde guerre mondiale, malheureusement, fit passer

la population de cos "cites" de 40.000 k 80.000 habitants et, en 1945>

les Congolais prirent I1initiative d'etemcLra leur habitat en occupant de force les tcrres eituees au sud de Kinshasa..En 1952, I1"Office des

Cites africainos*' (O.C.A.) fut cree en w-o do batir systematiguement

des satellites dans les cinq principally centres urbains de l'Afrique beige. De 1952 a I960, lf0o0»A- a oonstruit ainsi a Leopoldville cinq

"cites" se chargeant on m£;::e tomj-s des travr.iix publics (rues, 4gou"ts, etc. ) necessaires a. leur bonne marcho* Chaoune des "cites" constituait

durpoint do "."-:-^ ■'■o-*r:".c>:^ *.*r. "'".■ri'co.viLcniv-'-zrr.t do la precodente,- l*oeuvre de la regie culminr.nt a Lombo-Sst, "cite" de 4*433 logements batis

au prix moyen de.94-751 francs (S 1^895) et. dotes d'une infrastructure qui fai^cf/; niont-ar a 131-477 francs ($ 2.629) lo cout reel de chaque habitation (^-l)f

L'O.C.A. a rencontro un plein succ&s siir deux points au moins : changer ooiapl8tenioii"j-la physionoraie generale de 1* agglomeration1 d!une mani§re satisfaiaarrte 3-u poi;>.t de viie technique, demontrer que 1'habitant congolais de Leopoldville pouvaii; s'adapter asses faciljment a des

types de logements nouvoaux pour lui..Avant 1952, presque toutes les

"cases" etaient des constructions isulees ot sane etage. L'O.C*A. a^:

reussi a faire accepter non soulenent les msisons accolees mais m6me,.

les immeubles a appartements.. Ceci dit du point de vue technique, ±1' faut ajouter quo 1' oeuvrc..:de IX regie .* suscita d'importantes cri tiques d! ordre socio-econo^iqua e *: mSme politique. Le problSme du .logeraent a Lecpoldville n'a.pas ete resolu, l'O.C.A. n'etant pas par-,

veriu a batir assez rapidqment pour Satisfaire les besoins d'une po^ ; pulation en Croissanca rapids. Dq fait, les conditions dans les

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anoiennes "oites" ont empire, puisqu'en 1960, elles comptaient 245*000

habitants (sur 1,930 heotares) au lieu de 222.000 en 1952, l'O.C.A.

logeant 135*000 personnes sur 1.023 hectares, D'autre part, les habi tants des nouvelles "cites" sont loin d'etre ^atisfaits de leur sort.

A la charge deja lourde represented par les loyers, il faut a^outer oelle des transports publics et le manque a, gagner que represente pour les femmes l'eloignenient du marche oentral de la ville. C'est

d'ailleurs dans cet eloignement du centre que reside la contradiction la plus evidente des principes qui ont inspire 1'oeuvre de la regie.

D!un c8te, on a voulu faire comme en Europe ou en Amerique, de 1'autre on a rejete le plus loin possible du centre la population indigene, o!est-4,—dire qui n'a pas les moyens de mener la vie de faubourg oarao—

teristiqcte des classes aisees du monde occidental (l.04»

Dans les villes de l'anoienne Afrique francaise, le systeme de la lobation-svente prevaut et I1 existence de la Caisse Centrale a permisj de creer des societes immobiliere mixtes, A Dakar; 2f000 logements ont ete ainsi ba"tis en 1951-1957? au prix moyen de 700.000 franos CFA

($ 4.000) et 600 en I958, au prix moyen de 1.500,000 franos ($8,500'),

presque tous en une seule agglomeration situee au nord de l'ancienne

"Medina"• Ces ohiffres restant tres en—dessous de ceux de 1'immigra tion, I1initiative privee a multiplie les experiences dont la plus sensationnelle fut oelle des "maisons-ballons", extraordinairement eoonomique mais peu appreciees par la population afrioaine*

A Nairobi, 1'essor du batimentj comme d'autres traits oaraoteristi—

ques de cette ville, reflete I1importance de la population europeenne et, dans une moindre mesure, indienne, Les edifices construits de 1950

a 1960 sont evalues a. £ 60 millions (S 168 millions) et la valeur taxa ble des proprietes est passee de £ 2S8 millions ($7^84) en 1944 & 21,5 en 1951 ($60,2) et a 70 ($ 191) en 1960. La munioipalite possede un

systeme etendu de residences pour Africains, evaluees en 1956 a £ 1.828.000 ($ 5»184»OOO) groupees en "domaines" proches du chemin de fer. La plupart

d'entre eux, neanmoins, sont loges tant bien que mal dans les dependanoes des maisons de leurs maltres.

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VIE

Sal air eg.

Le travail est une notion dont la coiaplexite echappe faoilement a

l'o"bseryateirr non avert! (70). II t, des z...>ports techniques et dos aspeots

sooiaux r.ui sont en realite inseparables. Karl Marx a montre comment le moulin a "brae appe.lait le uuserain et la machine a vapeur le oapi—

talisrae indusirielo Lepuis lora- les techniques ont eVolue au point

qua L. Wirth a pu su^gerer que les conditionnements multiples des milieux tres evoluus au point de vue technique oreaient un genre de vie special*

le genre do vie urbain. L'homo rustiot;.s-s dans un tel milieu, tend a disp-r-'aStre cais so:i passe laisse dee traces sensibles dans le probleme du travail tel cu'il ce presenta dans les pays a faire "deooller" 1 la composition^ la nature et la distribution de la main—d!oeuvre influent sur le rythjne.O'i travail; Ii.3 irondementj la productivite? les attitudes syndicaleoj la vie en dehorn do 1'atelier?, L'environnement a une im

portance papitaXe; tant po-jj? le tru.^ailleur, dont 1'existence est oondi-

tionnee par le oliiaatj l'ha'-it^ty 1soqvipooient de sa ville, ses ressouroes en logementy transport::., d5straotions^ etcCJ .que pour l'entreprise^ qui opere danp vi\ corr.plexe locnlif;e 0"'i eile imprime sa marque* Dans certains

oas, cette marquo est .si forto nue la ville n'apparalt plus que- oomme une annexe de. 1' indua-tr-ie locale*

. A notre point, de vue^ oe oui inporte le plusj e'est le niveau de vie, e'ect—a—dlrc le result at humainj la nesixro de 1 !eff icacite de 1'en—

treprise au- point do vug social* En Afrique? ce niveau de vie est parti—

culiereraent deli cat v,. aie surer car il faut utiliser des techniques

d'appreoiation occidentaler: danc; uii milieu ou les valeurs ne sont pas les monies, cu la-vie est vug nous un a,utro angle, moins rationaliste et mate- rialiste qu'e.n Occident. Te plus, les moyennes sont en Afrique plus

eloigncos encore d3s realitC-n qu'en Occident3 En fr.it on perd son temps en usant de moyennes en&Lobant a la fcis Africains et etrangersj des que oeux—oi sont en no^tre auf^isar.t pour f airc pencher la balance aveo leurs gros

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ffous arrivons ainsi au point le plus oaracteristique du probleme du travail en Afrique tropioale, la disparite des salaires entre Africains et etrangers, disparite dont on accuse souvent le "colonialisme" mais qui existe en dehors des colonies. Cette disparite ethnique des revenus, quelle que soit sa justification, a des consequences innonbrables, imps- sant des genres de vie different et se perpetuant par le raisonnement qu'un genre de vie inferieur appelle un salaire inferieur. Elle se complique d'une dls*a-it6 entre prix et salaires locaux plus grande que oelle qui existe ailleurs, opposant non seulement les citadins aux

ruraux, mais mSme les habitants des grandes villas ou des ports importants

a, ceux des petits centres urbains.

Vu cette situation, les travailleurs urbains sont moins privileges qu'il ne paralt a ceux que le mirage des hauts salaires pousse vers les metropolis. A Lagos, le salaire moyen du manoeuvre est plus eleve que partout ailleurs en Mgeria (c 6/8/- $ 19,40 par mois en 1959) mais la difference n'est grande qu'avec la province int^rieure du ETord (4,5 centre 6,5 dans 1'Ouest et l'Est), :js plus, la difference est renversee pour l'ouvrier qualifie, sauf. dans 1'Quest, e'est^a-dire autour de Lagos

(£12/2/- $ 34?16 de salaire moyen, oontre 12/7 dans le Nord, 13/6 dans l'Est *t 10/8 dans l'Ouest). D'autre part, il faut tenir compte de la

hausse £eS prix, qui affecte particulierement l'ouvrier non specialise, ' A Accra, on a caloule que la manoeuvre a subi du fait de 1'inflation des reductions de son niveau de vie allant jusqu'au tiers en 1941, 1945 et 19^

Son salaii-e de 1958 et 1959 s'elevait a 5/6 - $0,77 par Jour, avec un index des salaires de 367 et un index des prix de 358 par rapport a 1939 (15).

Au sud de l'Equateur, conformement a une pratique paternaliste, la

remuneration est generalement divisee en salaire proprement dit et ln-

demnite^-payees parfois en nature, Au Congo Beige au moment de l'inde-

pendance, les salaires avaient ete regulierement augmentSs depuis une

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