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Une économique politique particulière pour les pays en voie de développement

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Texte intégral

(1)

A

-

'~t

) NATIONS UNIES INSTITUT AFRICAIN

~

7 SEP. 1971

IDEP/REPRODUCTION/255 DE ùEVELOPP~~ENT ECONOMIQUE

ET DE FLAlHFI CATION ]1 .• ~Jf.A

B.

UNE ECONOMIE POLITIQUE PARTICULIERE POUR LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT (Remarques d'introduction à un séminaire)

par

Prof. Dr. F. MANSOUR

·'·

JUILLET 1971

(2)

1.

IDEP /REPRODUCTION/ 255 Page 1

UNE ECONO~ITE POLITIQUE PARTICULIERE POUR LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEIIIENT (Remarques d'introduction à un séminaire)

"Ce n'est que pendant l'été 1968 qu'il a été porté à la

"connaissance del'auteur du présent document qu'une telle question

-

.,

. 1 ..--:

1

,

"faisait l'objet de discussions parmi certains spécialistes marxistes.

"Il est convaincu que la plupart des économistes des pays en voie de

"développement ne sont pas au courant de ce débat. Les seuls documents

"dont il a pu disposer sur ce sujet ont été le document du Prof •

-... , .. -·--·. -... . .

"Tulpanow intitulé "Grund probleme der Politischen.Okonomie der

"EntwicklungsH:inder" et celui du Prof. Dr. J. L. Schmidt intitulé

" "Warum benëtigcn wir eine Poli tische ëkonomie der EntwicklungsHinder

"und Welches sind ihre Aufgaben ?" Malheureusement l'auteur n'a pu

"obtenir qu'un résumé, en arabe, de ces deux documents et il a été

"averti par les amis qui lui avaient rendu ce service que le résumé

"et la traduction ne pouvaient être considérés que comme étant appro-

"ximatifs et parfois même équivoques.

Il Compte tenu de ces limitations, le présent document ne peut

"prétendre offrir qu'une série de remarques suggérées par les èocu-

"ments auxquels l'auteur a pu avoir accès. L'auteur nourrit l'espoir

"de présenter une formulation plus définitive dans un document ulté-

"rieur, après avoir pris plus sérieusement connaissance des documents

"traitant de ce sujet et du sujet connexe de la "voie non capitaliste' .

"du développement". Il espère égal ement que, pour cette même raison

"toutes les erreurs que l'auteur pourrait avoir faites en présentant ou '

"en interprétant les vues des Professeurs Tulpanow et Schmidt seront

"excusées".

(3)

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>.

I

1. Tl·· ne ·peut gtxèrè y avoir de ·do·ute que le développE)ment socio- -économique des anciens pays coloniaux et dépendants présente de

. . . . .. ,;. .

.

.. .. . ...

nombreux caractères spécifiques. Jusqu'à très récemment, et pendant de nombreuses années, ces pays ont été soumis à la domination impéria- liste, ce qui a affecté leur développement de différentes façons.

Dans certaines directions ce développement a été arrêté (quelquefois même il a rétrogradé), dans d'autres il a été dévié, dans d'autres encore il a été artificielle-ment encouragé. Il en est résulté, en général, non seulement un retard économique, mais aussi une structure socio-économique particulière qui, bien qu'appartenant sur le plan mondial au système capitaliste mondial dont olle est un prolongement, n' est pas en elle-même capitaliste, si l'on considère chaque pays en

~' mais est un agrégat de secteurs appartenant à deux ou trois formations socio-économiques, quelquefois même plus - ces secteurs .. ne coexistent pas de la même façon que dans l es périodes de transi-

tion, mais l'agrégat est modelé d'une façon artificiellG spéciale et est stabilisé dans une certaine mesure par la domination tant politi- que qu' économique de l ' impérialisme.

2. ~ais avec le retrait de cette domination- processus révolu- tionnaire continu qui s'accélère avec l'accroissement de la puissance du monde socialiste et des victoires remportées par le mouvement de libération nationale qui l'accomp~gne - trois caractères fondamentaux apparaissent qui affectent surtouF le cours du développement des pays nouvellement libérés. Ces caractères sont :

a. Le niveau extrêmement bas auquel se situent l os forces de production (et le niveau de vie peu élevé qui en résulte) dans ces pa;ys. Ce caractère r evêt une importance spéciale pour le cours du dévelop- pement de ces pays, non seulement en comparaison, mais également

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' l' -

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,.

/

par rapport au niveau élevé atteint par ses forces ou au taux élevé auq_uel elles croissent dans les pays capitalistes ou socialistes.

Nous reviendrons plus tard sur les implications de cette comparaison.

b b. La structure socio-économique "particulière" que ces pays ont reçu en legs de la période de la domination impérialiste.

c. Et surtout, le fait que leur développement actuel se situe à une époque qui, au niveau mondial, se caractérise essentiellement par le passage du capitalisme au socialisme.

3.

Il est évident que ayant des bases historiques différentes, du point de vue tant de leur structure interne que des conditions externes qui les entourent, on ne peut pas s'attendre à ce que ces pays suivent un cours de développement qui ne soit qu'une simple répétition du cours que les pays capitalistes hautement développés

~ maintenant - poursuivaient il y a deux ou trois siècles, alors que leurs foroes dp production se situaient à un niveau de développement comparable. L'histoire ne se répète pas, car chaque développement majeur s'il intervient à une échelle mondiale, représente le point de départ d'un autre développement. Cette remarque est fondée sur la thèse

marxiste-léniniste bien connue- et dont la validité a été historique- ment prouvée- selon laquelle l'époque do la transition vers le socia- lisme, les pays appartenant à des systèmes socio-économiques pré-capi- talistes ou dotés d'une structure capitaliste embryonnaire ne doivent pas nécessairement passer par l'une ou toutos los phases du capitalisme avant de parveni~ au socialisme. Cette remarque s'applique également à de nombreux égards au développement contemporain dans les pays nouvellement libérés dont on ne peut pas encore dire qu'ils se sont engagés dans une voie de construction socialiste. Pour ne citer qu'un exemple : pour des raisons tant internes qu'externes (l'échelle

extrêmement grande de la production moderne, la structure socio- -économique particulière héritée de la période de la domination impé- rialiste, le danger permanent de revenir une fois encore à l'état de

j

(5)

.

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" ....

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dépendance économique et én même temps 1' impossibilit'ê' d'' éxploi ter d'autres pays), l es processus d'accumulation primitive et capitaliste dans l es pays nouvellement libérés ne peuvent pas prendre la même forme ou les mêmes dimensions qu'au début de 1' apparition du capi- talisme. D'où 1 'existence dans la quasi-totalité de ces p1ys, que l'idéologie dominante y soit franchement anti-capitaliste ou non - d'un vaste secteur public dont la fonction principale, d'un point de vue objectif, est d'assurer l'accumulation nécessitée par le niveau. actuel des techniques de production moderhes.

4• Les caractères particuliers dont sont dotés au départ l es

~ays nouvellement libérés et les caractéristiques que présentent l eur développement justifieraient donc et nécessiteraient même une étude spéciale. C'est donc dans cette mesure que nous admettons la nécessité de cette étude spéciale. C'est une chose, cependant, de p~rler de chapitres ou même d' études spécialisées sur l'évolution socio-écono- mique des pays en voie de développement mais, à notre avis, c'est une toute autre chose de parler d' U..'le "éconor;ü e poli tique spéciale applicabl e aux pays en voie de développement" qui coexist erait avec l'économie politique capitaliste et l'économie politique socialiste. La différence n'est pas une différence simplem8nt verbale ou une différence de technologi e. Cette différence n' est pas non plus atté- nuée même lorsque les défenseurs du second point de vue s' efforcr.:mt

d' ex~liquer avec soin que cette économie politique spécial~ n'implique pas l'existence d'un mode de production spécial ·dans les pays en

voie de développement, que cette économi e politique est simplement une application de l'économie politique marxiste~léniniste aux pays Ïnsuffisamment développés dans la conjoncture spécial e que constitue la phase actuelle de l'histoire mondiale. Car, malgré ces dénégations formes, l'argument avancé en faveur d'une "Economie Politique Spéciale applicable aux Pays en voio de Développement" qui coexisterait avec

1

-.

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-

(6)

1

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Page

5

,,

"l '·Economi e Poli tique Capitaliste" et "l'Economie Poli tique Socialiste" ' aboutirait aux résultats qui sont maintenant r efusés. Ce r.' ost pas

là~ non plus~ notre seule r emarque en ce qui conc::;::'ne la f8.ç.on :ior.t

.lél., 9.1-1:estion et ses r éponses sont formulées. En fai t toutos nos re:;;a_~-­

ques à ce sujet peuvent être formulées très:. fg,cils;menj;_ en se réf2rr.nt

.. . . .. . .. . -·' --. . .. . - ··-·· .. -. . ... ~. -,. . -

au pa:rEl.g:r:aJ?.~e. cé'Lrac_tér~stique suivant tiré. d,~ 9,o.cuf4ent du Prof.

Tulpanow~

"De nouvel les conditions historiqu~susci t ent d<:~ u:).~l.vdles ..

l oi s de développement. Dans ia grande majorit é des c~~' L;s anci.-:ms. pays coloniaux ot dépendants - que nous pouvons r'~groupcr sous l e t er me de pays en voie do développement -appc.:.rt i cmnent au systè:::.e

capitaliste mondial. Ils sont plus ou moins soumis aux lois en vigue~

dans ce système. Toutefois, daniil le cadre d•; l 'économi e r:Jondiale~-~

subissent égal ement l'influence grandissante du système socialiste.

La portée de la règl e o.bsolue du monopole et de sus lois en est d'autant plus réduite. Les pays en voie de développement et é~alement les pays qui sont maint enus dans l es différentes formes de dépendance économique et poli tique do 1 '.impérialisme occupent, comme i l a été expliqué dans l e programme du P.C.U.S., une place spéciale dans le système de l'éco- nomie capitaliste mondial e. On ne peut cependant pas en dire autant des colonies. Elles ont une possibilité réelle de rompre avec l ' impéria- lisme --et l e capitalisme. A rm--certain stade, les pays en _voie de déve-· lo;gperaent-peuvent, en participant à la division int ernational e du travail et en devenant ainsi rm él ément de 1·économi e mbndia~~

maintenir -àun niveau intermédiaire entre les systèmes capitaliste et

socialiste et former un secteur spécial de l 'économi e mondiale, sec- t eur qui n'est pas encore socialiste mais qui n' est pas capitaliste.

(7)

.. '

,

'

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Certains pays en voie de développement ont déja démarré leur dévelop- pement non capitaliste. De ces· p,;,,ys qui indJrectement suivent cette vpie, on ne peut plus dire qu'ils occupent une place spéciale dans le système capitaliste mondial, mais plutôt qu'ils occupent une place spéciale dans ~e système socialiste mondial. C'est donc qu'on peut imaginer aujourd'hui la montée et le -renforcement du socialisr,!e non plus comme une union des pays où le socialisme s'est complètement établi (où l'Etat prend la forme d'une dictature du prolétariat ou du gouvernement du peuple qui en résulte) mais comme un système -~05~~.!_~­

liste mondial pouvant également englober des membres qui ne sont pas pleinement socialistes ou q_ui le sont à-moitié".

(Les phrases soulignées l'ont été par nous).

II·

5. · · Le

ëhoix· du paragraphe ci-dessus n' e.st pas particuli èrement sélectif: la plupart des hypothèses de base et des courants de pensée contenus dans ce paragraphe se retrouvent tout au long des deux docu- ments ci t és ci-dessus. On peut résumer ces hypothèses et ces courants comme suit :

A. Dans les pays nouvellement libérés, le développement est

·esse!ùiëllement fonction du caractère d'époque de transi t i on - à

·T'échelle ïnO"ndîaTe-._

de

1' époque-pr.§sente transition du capitalisme

·- · ·-a:ii so-èiâlis-rrïè

·:.:-- ë-t

"il "ëst" d.:lrectement lié à ce fait. En un certain

.. ... sëns· ,

"noUs-·s-erons· ·d ïaccord. avec cette vue, mais pas si elle implique

·qùë le fàëteur· ·déè:l.sif .. affectant le développement des ·pays nouvelle-

ment libérés-est le f'act€;tir externe, -que

ce

facteur soit 1' infl1.·en~r: c'_,_,_

monde impérialiste ou du monde socialiste'l et c' est surtout dar:s Gu

dernier sens que cette constatation a été en fait utilisée.

(8)

1 '

IDEP/REPRODUCTION/255 Page

7

Il convient de mentionner que le Prof. Tulpanow écrit, par exemple, de façon précise que la période, le rythme et la voie effec- tivement empruntée en vue de répondre à la question historique Qui

•• • oO '' 00 • • ' -0' ~ ' 0 0' 0 ' '' ' H

et Pour Qui à 11 échelle mondiale, ne dépend pas s ~ulement des rapports

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de classe existant dans les pays capitalistes pleinement .développés, ,-

n~. nécessairement de la corréla ti on de. forces entre les systèmes

. ·····-·· ·--· ·· .. .. .. .. ... -- .

sr)cialiste et impérialiste, mais que cette question,. devra être résolue

. ----.... .. . •' ··-· - - - .. . .... -.. . ....

p2.:' la participation active des peuples des pays nouvellement libérés da:'ls lesquels un combat a lieu pour le choix de la voie générale de développement. Il écrit également que la nécessité de consacrer un chapitre distinct de l'économie politique à l'analyse des problèmes sociaux et politiques des pays en voie de développement à côté des deux autres sur le capitalisme et le socialisme est dictée par trois facteurs qui sont les suivants

1 - la place de ces pays dans l'économie mondiale~ notamment la nature de leurs rapports avec les pays impérialistes et socialistes.

2. Les caractéristiques spéciales du processus de reproduction dans ces pays et les rapports de production en resultant~

3.

Les conditions spéciales en ce qui concerne leur structure des des classes et ' la lutte sociale. On peut trouver dans l'analyse du Professeur Schmidt des idées semblables, que nous pouvons défi- nir comme étant des epinions à facteurs multiples en ce sens qu'au moins elles ne précisent pas parmi les nombreux facteurs affectant le développement quel est celui qui est essentiel.

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ID~P/REPRODL.JCTION/255 Page 8

' ---,-- ,.. ::: •r···, ':~\.'~·t.c ~-~·:: .

. -., N,éa;omoi~_fê,, on,,acquiert-1 'imp:feef~liori-n?tte que cette augmen-

T·,· ~ '

tatien a tendance à considérer l'é~olution de la lutte entre les

- - ~ n - -·~c-~· _i\ .

deux systèmes ::~ondiaUX''COI'i!me le-·factéur 'essentiel inflU€lngant le

dé veloJ?.p~me~t

.i-nter!l'e·. dea

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'libérés.:

LCet~t~~ -:ïmpression

+··.·. .,,....,_. o..' ,,-._.,_,- . :, ., . . 'T ., . ":'"" , -. ., -.• "". ·-. ..:. . ' ,

est p~o~duit€l. parr~des dé"C'J:a:r·èitiéns te'll'es- que "les pays e~ v.p.ie de

, :

·:_"-'7.:-, ·-· . -- .-.. . ·. l . . ~)· :r;·: ,._ . l

déyelpppe!ll.fmt, ,}'n par]ti~paht ~ la'· divis1on internationa;I.e du travail

~~ l; \ ./:' : ' ~ _ ... ') .--. , 1 "T" T 'l

et en devenant ainsi un élément· de- 1' économie mondiale, ~peuv.ent. se

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maintE;mi:r à un niveau intermédiair-e entre :-les-syst~mes capitaliste et socialiste et forme

un:

secteur spécial de l'économie mondiale" et que, certains d'entre eux en suivant cette voie (-c•es-à-dire en participant à la division internationale du travail) peuvent même devenir un élément du système socialiste mondial même avant d'être pld nement socialiste.

Ce serait trop long de suivre paragraphe par paragraphe, les ramifications et l es conséquences qu'implique ce point de vue. Un

corollaire mérite toutGfois une attention spéciale, c'est le fait de présenter la question-du développement qui confronte les peuples de cos pays comme un "Problème do ·choix" entre les deux systèmes. Ainsi il est écrit - et c'est juste un exemple parmi tant d'autres, èt pas seulement parmi ceux ,9.,1fi.

;figUP ~n:_t -~ dans·-

1ès ;d:eJ:ic"·'clocumen.ts ci tés ici

- --que '" jà'mais a~~;,t, dans 1' histoire de 1' humanité, le problème du

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choix de la voie du dév:eloP,:p:elnj~nt n'a ét·e 'pose aux pays moins évolués

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sous la forme actuelle, car- actuellem'ertt, ., 'àuic yeux d~' 1'

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:~ •'\ liste à sà dernière .. pl:!ase et l~~autre communiste à·sa prenrière phase •

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peuples et à leurs dirigeants -les ·deüx s'yètèmes opposés s•of'fr'ent, avec tout l eur contenu non seUli:fme:n:t de' s:V'kt~m-es écono-

·miques, mais également de modes de vie, de pensée, de politique, de culture et d'idéologie . . • D'autre part ces peuples sont en mesure et en état d'entrer dans le système capitaliste mn .. dial ou dans l e

. ).

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1

IDEP /REPR ODUCTI .. ON

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Page

9

système socialiste mondial". Nous discuterons ultérieuroment des implications de cette forme de présenta ti on du problème qui _confrbnte 2.es peuples des pays nouvellem-:mt libérés. Il suffit de dire pour , l'instant que si l'on tente de résumer de façon sommaire l'argument en faveur d'une économie poli tique spécüüe, on pourrait lc-J pré;;;;ent,Jr comme suit "notre époque~ époque de transition entre le capitalisme et le socialisme, entraîne de nouvelles lois du développ•3ment social et les peuples des pays nouvellemEmt libérés devront choisir à la lumière de la lutte que se livrent les systèmes; la principale tâche de l'économie politique nouvelle - ou spécial e - consiste à dégager la voie pour ces peuples a.f~n qu'ils puissent fairG le meilleur choix".

B.

Le seconde impression que l'on tire de la lecture des ouvrages traitant de ce sujet, et en l'absence de données complètes et exactes on ne peut parler que d'impressions générales - est que l'on considère maintenant et que l'on considèrera les pays nouvellement libérés comme un ensemble homogène formant un tout cohérent, et suivant la même voie

et obeissant aux mêmes lois, et l'on pourrait presque ajouter toujours en même tem.E,s. Cette impression se forme malgré les affirmations nettes en ce qui concerne l'hétérogénéité du tiers monde et les différentes distinctions et différenciations établies entre les pays formant le tiers monde. Ce n'est pas simplement que l'idée d'un secteur du monde situé à un niveau intermédiaire entre les secteurs capitaliste et socialiste du monde, implique une telle homogénéité ou plutôt une telle unité cohérente. Après tout, cette implication n' existerait paH si l'on considérait ce sectc-;ur comme cons ti tuant un stade transitoire~

l es diÎférents pays du secteur se trouvant à différontos ph,l.S es d0 ce stade. Mais c' ost just:::.:ment cette interprétat~on qui est, à son tour, explicit0ment r Gjetée dans los ouvrages et implicitement niée par 1' idée d'une "'Economie Poli tiquo Spôcialo pour les Pays en voiG de Développement". Car si ce soctt:ur ne constituait qu'un stado tran-·

sitoire, son analyse- plutôt que de faire l'objet d'une brancho

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(11)

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spéciale de 11 Economie Poli tique - ressortirait natur d lem<:mt de le, partie de 1':8conomie Politique qui traite du modu de t.cansitior:. du capitalisme au socialisme. En outre, une science, ou unG branche spéciale d'une science, n0 peut pas traiter de·ce qui est transitoire dans un phénomène, m3-is seulement dans ce qui, dans ce ph6non:ène, a un certain degré de permanence et elle essaie ensuite de dégager les lois de son mouvement. D'autre part, une science ne peut traiter que>

de ce qui est commun aux différents cas qui constituent un phanomène, et non de ce qui, est spécifique à chacun d' eux. Et, aprè!'l tout,

l ' idée de considérer l e tiers monde comme un ensemble cohérent ~ifié,, ·

j' ' '

avec ses propres lois spéciales mais uniformes de mouvement, es~

inhérente à la conception selon laquelle la lutte entre les deux systèmes mondiaux est le facteur essentiel affectant le développe- ment du dit tiers monde, car si cette lutte - et son issue - est l e facteur essentiel, la différence relative entre les pays constitUénlt

c.e .. dLt .. tier.s monde .. n~aura qu'une importance Glineurcr. Nous préeentorons

plus tar.d. la .. critique. la plus fondamentale- de ce point de vue. Pour .le . m.o.me.nt, i l nous faut. s-eulement noter que lé: fait de considérer

le "tiers monde" comme un ensemble cohércJnt créé souvent - même occasionnellement dans l es ouvrages économiques socialistes - des faux pro,blèmes ot de faux calculs tels que, par exemple: quelle est la quanti té d'investissement nécessaire pour .:§lever le r everm moyen des pays en voie de dév0loppemont au niveau actuel de celui des pays hautGment développés ou combien d'années faudra-t-il à tous ces pays pour atteindre ce niveau - en supposant un certain taux d'invvstis- sementï ces calculs n'ont un sens - s ' i l s on ont un - que si l'on suppose que ces pays se maintiendront au même niveEm d' organisation socio-économique et que, en tout cas, ils évolueront tous deux dans le m0mo sens et à la même cadence.

(12)

-

.-

IDEP/REPRODUCTION/255 Page 11

c.

La troisième impression principale -Qui.est en soi un corol- laire de la deuxième que l'on tire de la lecture des ouvrages dispo- nibles est que la voie non-capitaliste du développement est la voie

~ue tous les pays nouvellement libérés sont voués à emprunter, s'ils ve1J.lent évoluer vers ou atteindre le socialisme, avec comme conclusion

~_omitante, quelquefois explicitée -que la voie non-capitaliste du

dave~oppement est l'objectif immédiat oue devraient se fixer les forces progressistes dans tous les pa;ys nouvellement libérés. Cette impression résulte en particulier de la tendance à définir l'objet principal de la

"Nouvelle Brariëhe del'Economie Politique" comme portant sur les différents aspects du développement non-capitaliste.

En outre, on a l'impression- peut être mal fondée cette voie non capitaliste du développement est considérée

que naturel- lement non pas comme une période de transition vers le socialisme, mais comme une colonisation imperceptible du tiers monde qui, avec l'issue continuellement plus victorieuse de la lutte entre les deux systèmes, non seulement s'intensifie de façon continue, mais s'étend.

La question de la voie non capitaliste du développement est toute- fois beaucoup trop vaste pour entrer dans le ~adre étroit du présent document.

/ '

(13)

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III

6. Tout-es les Ternc;.rques qui précèdent sont basées -sur l'idée de l'existence-des deux systèmes mondiaux ot d'une action-de ces deux

-·-·-systèmes sur le développement interne des pays nouvellement libérés

dans quel sens ·cette a-ction peut-elle être considérée comme décisive ('Jt dans quel sens -ne lo peut-elle pas. Il est aussi bien maintenant d'envisager pour un moment l'idée d'un système mondial et de ses implications. Comme il est bien connu, ce terme a d'abord trouvé une application avec l'apparition du système capitaliste mondial et avec sa consolidation en système impérialiste. Le capitalisme, en dévelop- pant les forces productives dans une mesure gigantesque, a non seule- ment établi entre toutes les parties du globe différents liens écono- miques basés sur une certaine forme de division internationale du travail, mais, en se transformant à sa maturité en impérialisme, il a établi un système cohérent de hiérarchie englobant le monde entier, dans le cadre duquel quelques pays capitalistes avancés ont exploité économiquement le reste du monde et l'ont dominé politiquement.

Afin de préserver leur hégémonie tout en poursuivant cependant leurs

exploitations, ces pays avancés ou plutôt leurs classes dirigeantes

ont dû faire deux choses apparemment, mais pas vraiment contradic- toires. D'une part, ils ont dû apporter certains changements dans certains secteurs de l'économie des pays dominés, dans certains de leurs rapports sociaux ou dans leur superstructure, changements qui sont nécessaires au mode d'exploitation capitaliste-impérialiste-

changements tels que l'introduction de certains aspec-ts de la technique moderne (transports, banques, etc ••• ) l' expropriation des paysans de leurs terres afin de créér un secteur capitaliste, ou l'introduction dans la superstructure d'un cadre juridique adapté à l'exploitation capitaliste mais superposée aux rapports sociaux dont le contenu est de façon pré-éminente, pré-capitaliste. D'~utro pnrt, par leur action

(14)

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·cette mesure~ mesure qui n' •3st pas négli{seable9 qu'on p~1.1.t dire qu'à tine étape définie du développement mondial, pendant lFL péricdo d.o

l'hégémonie de l'impérialisme, le monde formait une uni~ un phéno- mène où à certains égards, la frontière entre les ,facteurs ext'"'rnes , et internes ont disparu et où le capitalisme ot los lois capitalistes du développement jouaient le rôle essentiel. JY";ais, ct c'est imp6rtant, / il faut notc:r que le système de l'impérialisme qui faisait du monde entier une seule unité était un système tant politique qu'économique~

en ce sens que les rapports entre les pays impérialistes et les

autres -n'étaient pas simplement des rapports économiques et lorsqu'ils étaient poli tiques ils n'étaient pas basés sur l'égalité et le res pc; ct de la souveraineté.

8.

Avec la victoire du socialisme, puis l'établissement du système socialiste mondial et l'impulsion et le soutien puissant

,.

qu'ils ont accordé au mouvement de libération nationale, la domination politique de l ' impérialisme est entrain d' êtra b<"'layée dans tous los pays. Bien que cela n'implique pas la fin de l' exploitation économi- que impérialiste ou la disparition totale de l'influence des lois de développement capitalistes qui en émanent, cela a entraîné un change- ment qualitatif dans les pays nouvellement libérés. Leur dâveloppe- ment global n' est plus fonction du dév0loppement du système impéria- liste mondial, mais il devient, une fois encore, fonction de la struc- ture interne de ces pays, bien qu'intervenant dans un nouveau contexte ,

mondial. C'est donc, en termes brefs et succints, que leur dévelop- pement obéit non à de nouvelles lois- que·l'on doit encore découvrir dans une branche spéciale de l'économie politique - résultant de la lutte entre les doux systèmes mondiaux, mais aux mêmes anciennes lois de développement social: la loi de la correspondance nécessaire entre les rapports de production et l es forces de pl-oduction, la loi de le~

révolution, moyen n8cGssaire pour· passer d'une forrüa ti on socio-éooro- mique à une autre, et les lo-is spécifiques établies du point de vue

(15)

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/

IDEP/REPRODU-èTIDN/255 411t t

Page .14

théorique et historique, relatives au passage au socialisme (sur ces points voir et comparer avec la partie IV de ce document).

9.

Sans aucun doute l'établissement, l'affermissement et les succès du système socialiste mondial n'ont pas seulement eu pour

résultat d'aider les anciens pays coloniaux et dépendants à se libérer de la domination impérialiste et de leur permettre ainsi une fois

encore - avec leure propres ressources internes - d'affronter et de contrôler leur propre destinée. Soit par la force de l'exemple soit à travers les différentes formes de soutien économique, politique et, +orsque nécessaire, militaire, le système socialiste mondial exerce une influence considérable sur le choix de la voie adoptée par les pays en voie de développement et sur la .vitesse à laquelle ils s'ache- minent sur cette voie. L~ problème toutefois est que cette influence ou cette poussée est exercée à l'extérieur et dans un sens autre que celui de l'influence du camp impérialiste, cette dernière n'était p~s en fait, à une certaine pé~iode historique (heureusement passée

.:.a~ntenant), le facteur clécisif déterminant. En d'autres termes,

l 'analogie entre l' effet passé du système impérialiste mondial et l' effet actuel du système socialiste.mondial dans la détermination du cours du développement dans le tiers mondJ serait une fausse analo- gie, et ce pour l es raisons suivantes :

(1) La domination politique d'autres pays - é tait comme nous l'avons vu - un élément essentiel du système impérialiste alors que cet

élément est, par nature et par nécessité, totalement absent de la formation du système socialiste mondial, qui poursuit une politique de r espect scrupuleux de la nouvelle souveraineté des pays nouvel- lement libérés.

(16)

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(2) Différence fondamentale entre les lois du développement capitaliste et les lois du développement socialiste. Car, alors que les premières (comme toutes les lois capitalistes) pouvaient opérer dans le passé, indépendamment de la volonté des peuples assujettis, et sans leur participation active et seulement en tant que prolonge- ment du système des pays capitalistes dominateurs, les lois socialistes ne peuvent pas opérer hors du système socialiste et ne constituent pas· un prolongement de son influence (soit morale, soit économique), car·

elles présupposent la participation active et consciente des peuples' concernés, y compris/évidemment, mais pas seulement, celle de leur~

cadres et de leurs dirigeants.

(3) De même, et c'est le corollaire de la deuxième r aison, des rapports sociaux capitalistes pouvaient progressivement apparaître dans·une formation pré-capitaliste, soit autonome, soit en tant que prolongement l'ordre social d'un pays capitaliste dominant, alors Qlle des rapports socialistes ne peuvent pas apparaître de cette même façon progressivement dans une formation sociale pré-socialiste par suite, par exemple, d'une coopération et de rapports économiques accrus avec le système socialiste mondial.

10. Les distinctions faites dans les paragraphes précédants ne sont ~as question de pédanterie, car de ces distinctions dépend lG fait de savoir si l'on peut accepter, par exemple, les thèses selon lesquelles en participant de façon plus considérable à l'économie internationale, les pays en voie de développement "peuvent se main- tenir à un niveau intermédiaire entre les systèmes capitaliste et socialiste et constituer un secteur qui n'est pas encor e socialiste Œais qui n'est plus capitaliste" ou les thèsas selon l esquelles le système socialiste mondial peut compter des membres qui ne sont pas encore pleinement socialistes, ou les thèses selon lesquelles les victoires du système socialiste mondial ou ses rapports économiques

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peuvent ensoi en trainer l'apparition d'éléments "socialistes" au s<ü-,1

des économies des pays en voie de développement. D'autre part et

surtout, de c~s distinctions dépend la réponse à la ques·~ion de s.:~vc.:.::..'

si l es mesures si nom1:œeuses - t::ùl.;;;:; que le, natün:1J.:_t:a.~·;_.)cl C!"; 2_,_1.

pseu ~o-pla:r!i~"ica tion

de déveL)PJ;ement qui no sn1l.t pas a,c:surés. les coü.l.\.t J.oY'.S 0fo'GOlltic~.1.us

au démarrage d' U.'lle trm:.sfon::a tio'1 sociAli-ste, sot~t v:rp.i.rPen t des éJ ~~-- ments socialistes ou ne sont que do simples forr~s vi des de t0u~

contenu socialiste, des imit~tions des syst~rea sn~ialiF~cs, ~t ~~

.. -· . ·- m·ieux:--des· t-ransplantat-ions,· ~ous· l ' influenc(~ ete· j_~,_fféroo-'c'.');3 J,.r·r·.:: 3 :_'/ i::

écon0miqtiee et soo-iales, · à --des fins de cons tl~uctio:tr et C::.e ·Jcr:<H>.!.idat:.i.on de l'indépendance nationale-. Les-implications de ·nEm·-différt-mts points de vue n'entrent pas dans le cadre du présent document, 'nais d'un poinj;

de vue historique plus large, on ne peut· s'empêcher è.e r emarc;uer que si l'on accepte le point do vue selon lequel l e socialisme peut appa- raître par "extension progressive" par suite de l'influence rayonnante du système socialiste mondial comme substitution au passage au socia- lisme par la r8volution, on peut espérer voir, dans l' avcni:<:"9 u-.1 s;;s- tème socialiste mondial beauco1.1p plus vaste que lo s~ystème a.c·~v .. .::l !!'0,is

avec tant de nouveaux venus anémiques - malgré tout l'attirail Je l'organisation socialiste- qu'il sera vide de tout co~tenu socialiste car, comme l'a fait r emarquer Gleezerman : "Ce sont les pays où les rapports sociaux désuets ont été balayés de façon plus brutale qui se sont assurés un taux de développement plus grand, .:::!lors que le melin- tien de ces rapports et l eu:>.· adapta tian aux nouvollos conditions ont été cause de retard pour d'autresn.

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IV

11. Bien que l'époque actuelle soit essentiellement une période · de transition, à 1' échelle mondiale, du capitalisme vers le' ·eocialisme et que cette caractéristique soit déterminée par la lutte entre les deux forces mondiales antagonistes - le capitalisme mondial et le socialisme mendiai - ce sont les contradictions internes et la corré- lation des forces se frayant une voie dans le pays donné qui façonnent et déterminent le cours du développement dans chaque pays particulier, la lutte à 1' échelle mondiale - entre les deux principales forces

· mondiales . jouant ·le rôle très. important, mais rôl~ de sou ti en seule- ment, d''uri .facteur externe. Présentée ainsi, br~talement, il est doutelix que cette opinion soit contestée. Cependant, de nombreux ouvrages récents sur les pays en voie de développement - ) ,, . • .. ·lorsqu'ils n'abordent pas directement ce problème - semblent sou.te._~ir ou du moins avancer implicitement le point de vue opposé. On ne peut en che-rcher -la raison simplement dans 1' optimis_m_e qui avait .Préva,lu à la suite d'une certaine évolution de quelq~es p~ys nouvellement libérés qui semblaient, de.f.açon si inat_tel:l_d:u.e, emprunt~r ~~ _voie Cl~·~ sem- blait socialiste; ce phénomène .. a tro_:u.yé_fé3,cilelllent f!O_?: explication dans 1' influence et. la force cr.oissante du ~ys~_è!Ile socialiste mondial et l'attrait exercé par le système sqci~liste sur les peuples du

"Tiers Monde" - cette explication est vraie, mais ne suffit pas.

A notre avis, la principale raison à cette tendance est donn~e par un proclème théorique qui n'a pas été complètement résolu. Ce problème

est celui de la diffusion du socialisme dàns les pays où les forces de production sont si manifestement faibles et où les rapports capi- talistes ne se sont que très médiocrement ou pas du tout développés.

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Il semble que ce problème ne peut pas être expliqué en se référant à la loi fondamentale de la correspondance entre les rapports de production et les forces de production et à la façon dont cette cor-

rosp~ndance nécessaire se manifeste et entraîne la naissance d'une société socialiste; il faut donc chercher une autre explication (dont le contenu et la technique d'analyse sont assez éloignés de ceux de la première partie de tout manuel sur le matérialisme historique) dans "l'influence suprême du système socialiste mondial et dans les caractères de l'époque actuelle".

12. Cependant il n'est pas nécessaire qu'il existe une dichoto- mie semblablè entrè la première partie (Les lois :fondamentales du matérialisme historique) et, c;iisons la troisième ou la ,quatrième partie (le passage des pays,peu évolués au socialisme) si par forces productives on -~~tend non pq.s l es forces p;oducti ves REELLES existant déjq. dans tout pays donné (a.ussi peu évolué soi t-il), mais, dans le contexte de la conjoncture mondiale moderne, le niveau atteint par les forces productives (on aimerait pouvoir dire précisément les tech- niques de production) ailleurs dans leur forme normalement LA PLUS

DEVELOPPEE et, donc, si on entend par forces productives le niveau EVENTUEL que peuvent atteindre - ici encore è~ns le contexte de la conjoncture mondiale - l es forces de production dans tout pays donné.

Dans cette optique, on peut très facilement voir comment les rapports effectifs de production prévalant dans n'importe quel pays en voie de développement finissent par constituer un obstacle majeur au dévelop- pement des forces productives de ce pays. On peut ~galement aussi facilement s'apercevoir non seulement que le socialisme est le seul moyen de résoudre éventuellement cette contradiction; mais on peut voir également - et cela revient au même - que le socialisme est

devenu la solution historiquement nécessaire en ce sens que dans ces ··

pays indépendamment des niveaux atteints tant par les forces de

production que par les rapports de production dans ces pays, il existe des forces sociales qui sont capables de produire cette solution et

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qui l'entraineront en fin de compte sans avoir à attenQT'€ qu'un8 formation socio-économique intt::.rmédiaire, le capitalis;·Je, S8 se;it développé, ait mûri et soit tombé en décadence.

13. La conclusion contenue dans la dernière phrase n'apporte rien de nouveau. C'est une application des thèses N~rxistes-Léninis­

tes généralement admises qui envisagent, pour certaines socj_étés, d<.:.n&

certaines oondi tiens données, la possibilité d.1 éviter 1mo ou plusiet<.r~>

forma tiens socio-économiques et, dans la conjoncture '!iondialrc; moderne d'éviter notamment le capitalisme. L'exposé du Professeur Schmidt implique par exemple que "la vo:le non capitaliste du développement est une voie de développement aboutissant au socialisme ••• ot le choü:

éventuel de cette -voie ne dépend pas des nh-eaux de développe,nent ê.o la structure socio-économique du pays donnéy mais do la corr-élation entre les forces anti et pro-capitalistes". Selon nous, le fait qui a été particulièrement souligné dans le paragraphe précédent, rend ce phénomène plus conforme aux lois fondamentales du matérialisme historique et dialectique, notamment aux lois relatives au rôle

décisif des contradictions internes et à la correspondance 21-écessaire entre les rapports et les forces de production, et ce par un élargis- sement spécial du sens du terme "forces de production", qui perHJet t~1y inclure, dans certaines circonstances historiquGs, non souleru:mt .~oe forces de production effectives mais également les forces de proci'J.C- tion latentes.

14. A notre avis, cet éle.rgisser:1ent est à la fois légitime et nécessaire. Il est légitime parce que, dans ce monde rr:odm·ne c:_ui est

le nôtre - monde où los moyens de commun ica ti ons sont devcnu..s si efficaces qu'ils amènent mêmo dans les foyers très pauvres des P'"WS moins évolués, des images de la vie existant Jans d'autres pays ou d.e

la vie menée par d'autr es classes dans leur propre pays qu'ils

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n'auraient pas imagin~es pouvoir existe:;r~ mond6 oii l es t <:;cbt.:iruus -Le production peuvent en soi1 c; est-à-dire si toutc~s l es c::cutr as G:zj_g"-'llG(.B

sont satisfaites, être si facilement transplantées d'un pays à UJl autre~ monde où ces techniques, dans l'esprit des hommas, sont si directement et évidemment liées à la possibilité d'une vie meilleure dans un t el monde moderne, ces force~ de product~_on, l::ès t echniqu.s de production notamment, cornmo nous 1' avons s:::.·,J.liF;-::ré

:r

Ll'S haut, p:.;;T-- dent l eur caractère l ocal restreignant l eur ,:,pplic,:;.tion :-:.ux soci ét is '"t aux pa;y-s dans lesquel s elles sont l es plus dév<cÜoppèss ou Rppliq~_lées

et acquièrent une force qui pourrait être plus pv.issc:.nte (du fait de - leur action sur l es esprits et les int2r8ts humains) lorsqu' ,:_,lles soDt absentes que lorsqu' elles existent déja, sous forrr:e d'usines o·ü

fonctionnent, assurent dé jo. du travail, d'un<:: éèscumule. ti on - plus cu moins effective - qui contribue déja à une sorte d'o.,bondance, de bouches qui sont nourries, et d'estomacs qui. so:c.t plus ou moins

rC~.ssasiés. Evidemment i l faut étudier avec plus de détail qu'on ne peut le faire dans ce document comment ces forces de production absentes, ont, du fait même de leur ·absence, un effet si puissant en

ce qui concerne 1' orienta tian et le progrès du développement soci.:::.l dans les pays peu évolués. Il suffit, pour le moment, de dire qu'une t elle étudE> devrait commencer par une analyse objective dGs tec:}mic~u :-S

modernes de production et de leur nature, notamment leur indépcnd2.n-·

ce et leurs exigences; elle soulignerait davantage l os bssoins d'ac- cumulation que les si~ples faits de l'exploitation et elle définirait les forces qui entraineront l 'apparition du nouveau système comme étant les classes qui non seulement sont exploitées et lésées péir l e présent état des choses mais sont également cel les. qui peuvGnt, se préoccupent et veulent lo plus - du fait do l eur n<.1ture cême et de leur place dans le processus de production - assurer 1' e~ccumula ti on nécessaire et l'utiliser de la façon la plus rationnelle.

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15. Quelle que soit l'importance de ces thèmes (qui feront peut-' -être l'objet d'un prochain document) il est plus important, pour les fins immédiates du présent document) d'expliquer la nécessité d'une telle procédure, d'une telle analyse par l'élGrgissement du sens du terme '"forces de production" et un rattachement dirèct de ce t erme aux lois fondamentales du matérialisme dialectique et historique. Cette explication est nécessaire, pensons-nous, parce que sans ce genre de

"rapport" Lnmédia t et sous le couvert d'une "Economie Poli tique Spé- ciale" ou d'une "Nouvelle Branche de l'Economie Politique" -qui doit encore découvrir les nouvelles lois régissant le développement social dans le Tiers Monde sans se sentir en quelque sorte obligée de les relier directement et graduellement aux anciennes lois établies et générales de ce développement - on peut tout ou rien dire ou décou- vrir. En particulier, on pourrait dire que les pays sont à un carre- four et doivent choisir entre deux voies de développement éventuelles donc logiquement possibles - au lieu de mener une lutte des classes et de se laisser en mêrne temps entraîner sur les voies de la néces- sité historique. L'étude scientifique des contradictions internes en lutte au sein de chaque pays particulier pourrait être amenée à céder à un optimisme général en ce qui concerne la conversion globale des différentes forces sociales au socialisme qui est supposé être une des marques de l'époque de transition mondiale vers le socialisme.

Et- ce n'est pas là le fait le moins importan t - on pourrait parfois prendre la forme pour le contenu. D'autre part, sans s'attacher aussi fermement aux l~~s fondaoentales du développement social, l es nouvel- les théories multi-facteurs pourraient par inadvertance proliférer et celles-ci élèveraient ce qui n'est pas essentiel,par exemple les ressources naturelles, l'accroissement démographique ou les caractères culturels ou historiques spéciaux (qui, aussi importants soient-ils, ne sont jamais le facteur déterminant) au niveau de l'essentiel.

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reàc·Ù~m1aires

et opportunistes des pays en voie de développement et des pays impérialistes pourraient avoir une excuse supplémentaire et un prétexte pour rele.ver la bannière croulante des destinées spéciales

des pays du tiers monde et d~s nouvelles fo:Pmations socio-économiques.

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