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Texte intégral

(1)

4. •••

NATIONS UNIES INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

ET DE PLANIFICATION D A K A R.

REPRODUCTION/05-82

EXTRAIT DE

..

"WORLD HUNGER ABC-CLIO (pp xviii-xxiii)"

NICOLE BALL

FEVRIER 1982.

(2)

' '

···-.Ï.:

., .. . : ~ . :

1 ~

. - .\ ' '

REPRODUCTION/05-82

Page 1,

·- ' . .!, .

E;x:trai t .de Nicole. BalJa , .. world,. Hungei'

. ,._ 1' .. ,, · .. ' J f. . - ·. _., ... ,. : .. ~ ·.. ' ! ' .: ; . ;

·ABC-Clio, pp. xvii-xxiii

·.' ·'

•. !

PREF AèE · . . ;

8

. .

.... _,

.-. :·,· .. :·:"

L'inclusion de cette bibliographie sur la faim, dans le monde dans la Série dè·s_

bibli~thè: ques

wÀR/PEACE .

(G~'etre/paix)

publiée par ABt-Ciio ~onsacre .la· -re~dnnaissance du fait q~e 1~ faim et le ~~:~8

- ' . .. . .

:tiével.opp~~-ent' sorit 'a~·s foriaes de violence êt des .sou:r~~s . .de confl.i.t~ •

.

.

- - . N-icole 'Bell, qui a c~Iifec~tionné .cet inst~~e~t

de'

val eu~ remarq~~ble pour

las chercheurs, ouvra~e qui est le premier du genre, {•a sous titré, Guid.e ·p-our le èônnai~sance des· dinù~ns-ions éco1nomig~e~ et po'nt:ig~es.

Cet

ouv~'age

est· eri soi un progrès dans la re:chèrche. En fait,

· jusq~ -,à

récemment, la faim était en générai considérée c~~e

un

prob_~ème

technique, susC'eptible d''

êt~e

résoiu

pa~

des

moye~s

techniqu:es, ·ou tout

l . •' ' .

au plus comnfe ~ri' détraq~ement temporai~e

d

1un système éco~o~i..que mondial essentiellement viable. Bal{,'·

;d~n~

.. s-o'n.

J.~tro~~U:titi:on gén~r&:l,e co~e-

,

- . ,-.. . ' ·, . .. .' ._' ·..... t ' - ·.... . . . - .'

l'intitulé de

ses

sous pariTes, dirige le lec-teur sur les· études qui traitent de

i~

faim comme

ét~nt foncti~:ri de~

la

pa-~vr~té.

et. la

pa.~vr .eté

.t t:: 1 .'"!. '

colnme étant fonction des st-ructures de pouvoir foncière~ent inéquitables existant au sein des nations e.t entre. elles. Elle 8 .efféctu.é'

c~ette

·

'tâèhe. avec

~U:tant

de conpétence que pour la

coÙ.e~te

des

matéri~u::x·

de

r~férence- q~i: sont très "expl.lëites- ~t i l ~st

don" c

inutile pour nous de réexposer dans cette préface ses 'coriclu'si~ns qui sont

,; -

pleinement fohdé~s.

·-.• ~-··-···· t•··· ··~·

· . Bell nous fournit ·.aùs~Bi- un :outil important pou_r l''.an_aly~è 'des

. . . '. - . : .. ,. : . '.. . .··: '. . . ~ ~ . 1 . . ~ ~ , . : ··~ .

f_aç<>.ns dont l'affectation d~ pouvoir .ip,.;fl\le: :sur

Ta

r.eche.,rche :elle même.

' .

Une bibliographie. n 1 est pas simplement un instrument, commode pour le

le~te'Rr ~ori -~pé~iali s~

.et ell:e

n' éc~no·m·i s~ .

pas

~iix~pi·~~~~t~ :~~-, \e;~s

. . . . ~ . . . . .

au.11 chercheurs dans les bibliothèques. Elle représente aussi_, en

' l ' ' 1 ••

p~rticuiiè"r dans le' 'ca"s présent' . unë contribution

à

1'8 soé_iologiè de la

(3)

REPRODUCTION/05-8.2 Page 2.

connaissance - un document de compilation des perspeètives dans

leiniue1les les cherch~·u~s et. de~· -in~ti tutions ont considéré une des ;questions

' '. ~ J

les-plus importantes·de leur épo·que .. Si nous €'P.sayons d1nno.lyser cette bibliographie en la considérant comme uné· fin en soi - parce qu 1 elle

se concentre non pas sur la pauvreté et la faim comme la plupart des ouvrages qui y sont cités, maie eur ce,qui en a été d i t - nous pouvons poser quelques questions qui débouchëift"'

' sur

une réflexion critique

. iJ

sa1ne.

.

La première questio~ est la suiv,ant~ qui pa~le ? en d'autres

' .. . l f \ . .. .. ' •• ' \ , ,

termes, qui est en mesure de publier des livres, ,des monographies,, des

·, : : \ "' : ' ' ' 1 : - : •• ~.\ - - '

articles scientifiques sur les différents aspects de la faim dans l.e

'm~nde ~t

du

s~us .

développement .. ?

B ien . qu~;B alla.

ait ;ris .le.soin ô.'inclure dans

son'· ci~vrage

des sources et ,des

.auteur· ~

.du ti,ers

m~~de

.. (ce qui est

r~re

dans le genre b.ihliographique): elle s.era

c~~ endant

la.

premi~re

à

. . . ' . .

.

•' .

r·e·~o·rin·fi·ft't'e· .. ~üë-

c ' · è\Ix ·..q,ü· · pû.bliënt· · · ' sont

"sur·t:~\it:

dèï:i•

·o·c·~fdenta'û·x~ .. AîJ:trement

. . . . . ,. ' .

dit, certains gr'o~pes ont le p~uvoir de fe.ir

7

e_ conna.ître leurs .po~~ts de vue. l~a.is quelles qu'aient pu êtr~ les épre:uves de l~~r vie pers~nnelle,

il est certain qu'ils n'o!it pas connu la faim chronique. pe mêJ:!le qu~, à

•" ' ' ': . J '

la Conférence Mondiale de l'Alimentation ,. de 197lJ: - ou 1 à la Conférence

-- ' . .

.

Mondiale sur la Réforme Agraire et le D·éveloppement Rural de 1979.9: les

. . : . - ··-

paysans du tiers monde n1~taient pas représentés, ~e mê~e on ne trouvera

.. : . . ·. :-~ ... .

pas dans ces pa.g.es un exposé par les gens qui souf:f_ren~ .. , de la faim de leur expérience directe et. pénible .Bien q.u 1 il ne soit. pas peut être nécessaire

.,,

d1avoir soi même connu la privation physique et sociale pour en tre.iter dans un

o~vrage, :Ù

faut cependant noter que les

ouvr ~ges

cités ici

procèdent d'une sorte particulière de connaissance extérieure et que

. . :

. .

nombre de personnes. ay~o.y reçu une formation universitaire, du niveau

du doctorat fréquemment, sont, à tous égards, partie d'une minorité privilég:

C'ost 1 'approche adopté,e par Pierre ·Sei tz, à qui. j 1 exprime ma reconnaissanc( dans "Silent Violence, Famine and Ineaualtty", étude sur les différents

~bints de •ue s~r l1iné.alité'au sein~des nati~ns et entre eli~s,

.notamme~t sur ceux .. de personnes ·en·mesure d'institutionnaliser. la violence contre-les pauvres et de les priver de leur droit à la.

· · nourri ture. · ·- · '~ ~ .-!

l.

(4)

REPRODU~_~IQN/05~82 Page

3.

Elles _ne sont évide.mment pas9 de ce .f~it9 prédestinées. .à adopt_~r le

·, : ·, .. .- . . . . ' . . . . . .. ; . ~: . . : . .. . .'· . : . "' . . .

pointe de vue. c.lnacté_ristique __ du groupe auq;!l.el e,l,le.s appartiennen'Cit_-mais

., . .·· .. . ·. ! .. · :. . ' . ... _ . •. . . . . - -·. •·' . .

s_tatisti~ue~ent p_arlant9 il est probable qu'ils; p13:rtag.ent ses prév:en~~ons

. ,' · - ·- -- . .

in!-l"llectuelles et de plasse et qu'ils. ignore:r;1t c_er_1;ains problèmes9 .Ron.

; ·. . . - :: . . . . . ' : . . ·. . . . --· ·-.. ;

pas par pur.e malveill~nce. mais parce que c~~ problèine.s ~§! le\l.:r para~ss_ent

~. . . ' . : ... b . -_, . . : . . . . '-~ . . _:".:,:.' . -.. _. ~ - . . ] ' ,_. \,. . .j : • • .,

peut ~trepas dignes d'intér~t o~- leurs resten~ entièrement caché~~· Les

; ·· . . ;, ' - . . . ' ,·. . ' . . . . . ' : .• . :)"! . -. :"· .• . ·.. - . . :

a~teurs non~oc.cidentaux n' ~chap:pent p.as à .. ces. préventio:ps9 surtout

. : . . . . . ·. . -. ~~ ~ :: ·:. ·:. . . : . ~; ' .-. . . ..· . . . ·. . ..

lorsqu'ils. ont été formé• en contexte oc~idental.

.. \ -. ( ··; ... r:·: .. _.:· :_, .,.·_

1 Ces remarques paraî~ront pe~t être plus_ t~ndées avec la deuxièm~ .. ~uestion : De 9uoi - ou. ~.e. qui .... p,arJent ces aute~·rs ? L' obj(:lt de la plupart des ouvrages s1:1.r le "développeme~t" est plus l;i.mité que ne

. ··.

le .

suggère cette bibliographie abondante. Ain.si par eJÇel!J.ple9 :j,.l est remarquable que9 dans la l i t térature dominée par les hommes9 on néglige les prol;>~è~es spécifiques des femmes du tiers ,monde (voi~ sependant les èntr,ées

- ?76

à 830); 1'-~?se~coo:: d' ir1.térêt ,pour les connn~ssences agricoles des paysans par opposition à celles des "experts scien~ifi_ques" repré$ente

~ . . . ' . . .

un autre exemple de cette lii!litation _des sujets • . La. pro~o~t.ip,n _de le recherche consacrée à 1' étude des pouvoirs et des groupeJ~, .sa:n§l pouvoi r est une c~use d'inquiétude, .. encore plus grave. C~ choix du st..jeJ. est en gé~éral dçrt~b_lé ~-~un manque d 1 inp6rêt _pour _l,e s oc te,~ ,d~ s rie ,Ile f?,\ e~~

des pui•san~s ~u sei~ de cette même sQc~~té~ La ~~cberch~ axée -e~clusiye-

ment :~ur les·- _.Y~c~_itnes de la faim p],ut_ôt_.que sur leu;rs _rapp_ort~ .a;v~c

1~

s

pu_ïs. ,s~n ~~ :,

(

~u~i

veau local9 _national .t:!t

int ,~rnB;-i:~opa,l) pe~met

de

~asquer ,l~s raisons fonda~entales du non ac_çès des pauyres,a ux livres •. Cette po~arisation permet .d'expliquer le succès de -l 'école dont la thè~e

~ • ' 1 • • '

est -"le s~rl.le1J.plement9 cause d,e ~~ fei~''• A cet éga:r;d9 si Balla avait

..

voulu pré .. . ; ·' sent el;' .. ·. . une bibliographie exhaustive

.

. . 9 i l lu.i. . aura.:i . t fallu environ un tiers _des pages du présent volume) • .En mettant Garrément le problèl)l~

d~ 1~ f~~~

$Ur le

d~s(au s~ns ~ropre

colll:Dle au sens figuré) -des

pe r; son~ es

.. :; . ·:···· \ : ' . . . . ·. . .. . .. . . ·' . . . . . . .

fai~(l:nt ,dea enfants9 1~ rech~:J:rç_he a détour-né 1.' attentio,n du fait que .

1 .• -

les "nantis" sont responsables de ll!- situatio~ des :'non

.-.ant:i.s"g

et elle

~ écar t ' ainsi la n'cessité de transformations des aménage~ents actuels

(5)

REPRODUCTION/05-82 Page 4,.

du pouvoir. L'e fait que la littérature consacré-e à des them~s qui sont

mieux ~arginaux, dans

i•

explication, des causÏe:s fondâm-ent:ai'es de la pauvreté,

· .. b-eaucoup plus que êlan's la· lutte contre ces ce:uses,: étouffe. aus~i' le :débat académique et public et crée

la

coniusion dans'i•esprit_

du' . ~rand ip~b'it~.

Et ~ependant', ·malgr~ ces exemples flagrant·s. d;attitudes tèndancieuses . ou d'oeillères chez le che!!cheurs, nous serons ~enés encore à croire, · par une proportion significati~e de l 1 esÛ>bli.ssement acad.~niique, que les sciences sociales sont· object:fires,

ou

dans le jarg.on commercial~ sont

"exemptes de jugements de valeur", que le spécialiste des sciences sociales est un expert impartial et .. politiquement neutre.

ri

semble qu 1 une paraphrase d'Orw~ll s'impose ici : tous les spécialis~es des sciences sociales sont ...

neutres, mais

its

sont plus neutres à l'égard de certains groupes sociaux qu'à l'égard d'autret~.

Troisième question : Quels ·buts la recherche sert-ell·e et les buts de qui ? .A un· niveau qui n'est pas aussi terre à terre 'qu'on pourrait l'imaginer à première vue, là recherche sert les intérêts' des gens qui publient. Nous tous qui ·figuron's dans la liste contenue dan's ces pages, nous devons vivre avec cette vérité génante que nous tir'ons' au 'moins une partie de notre subsistance de 11 existence de la souffrance· d.:~'autrui ? Les ouvrages que nous publions ·et leur inclusion 'dans un catalogue comme celui ci nous permettent d'acquérir re:Venu et prestige et d'accéder à un échélon plus élevé dans notre car~i~re.· C~ci eri soi devrait nous amener à sentir que no·ùs deveirons en quelque sorte rendre compte aux :P'ays et aux populations-du tiers monde qui ont fourni 'le matériau de notre recherche, ou du· moins à nël's collègues des. trois continents'' pauvres. Ce n'est malheureu- sement"pas souvent le ces. En

1979,

par exemple; une publication massive

·. s-fir les pays sahé1iems; 'produite par une équipe d'une université prestigieuse des Etats Unis, 'n' a-0ait pas étè mise à la disposition de chercheurs de

Haute Vol ta. Ce n 1 est pas là simplement un manque de courtoisie ·académique, mais une'preuve des prioi-ités~et des loyautés.sociales et politiques du groupe dé eherbheurs le plus important.

(6)

REPRODtTCTION/05-:-82 Page

5.

Quels sont les buts de la recherche et de façon plus générale9 à qui les intellectuels doivent-ils rendre compte ? De même que la plupart dès travaui d.ans

1~·

d:oiD:aine des ·èCierices

physique~

è't riS:turelles servent

· fï'nalement la product:fori, de mênie la science· soCiale contribue finaleme~t

~au COn:ti•ô:le

·· soCiai· . :.:

. :-..

.J. :ta ·r-e ch~rche est une production iritÙlectuelle ~i comme toti.tes lès' ~nÙres so>rtes de produc'tion7 eÜé d~i t . ê'fre .. ré~unérée. L 1 Etat ou les ·or:~·ânismés 'ill:ternatioriau'~ et les g·;ari..des fon·dations cfu{;financ~nt la reche~cli~' (mt '1eU:r .propre-'vi.si.on économique et p~li tiqùe d'e ce 'qu 1 est

la 'sociét'é ia~â·l·e~·

' s:i'

1' ori se pl~ce dàns cette perspective il · était hors

. . .• f ,. ·. ' • ·. . . - .. . . i . . .

de . questi·on. que .· (comme le déclare Ball dans son introduction) l·es fonda- tions parràinaiit la recherche ·:sur le·~ VF..E ~t le~ botariiste·s qu'·elles employaient choisissent

de

s'attaquer au pr;blème de ia

mis:~ au

point

de variétés à rendement élevé "tenant compte des intérêts des paysans"

plutôt que de variétés ~de · seinenc es "tEmant cri~pt~ êles inté'rêt s des

propriétai·r~~

fonciers" qtii .sont d'ailleurs' d'evenues la base de la

::i~v olu~

ti on (verte)· semenc.es-engi-ai

s•<·

(pa~sage s:ouligné

par inoi).

cette. ré~olution était en:

' fait

une' s'oiU:tion a·~ rempla~e~~nt'd.e là r éfo,rme. agraire 9

qui impl,{q~e

urie'

redi stributio~ du p~uvoir ; elle;,~ coristi t~é un

, . ~ . . . . . ' . . . : . ' . . . . : . . r . ~ . , ; (.~ . J , ,

moyen 'd'accroissement dè la produc-tion ali nient airé qui n' imp'Iiquai t pas · un

ren"erse:m~n.t d.~~ - i~tér~ts

assis (elle a

·~·gaiement p~r~is d'assur'ê~·

des recettes accrues aux firmes occidentales. -f~~rni~sacl les in'puts industriels. Pour les initiateurs de la recherche, les choix qu'ils àvaieb.t faits 9 étaient cepe~dant. logiq~es ; il est probable 'qu'ils

n'ont Jriême pas .imagi~é, et encore m~ins s~rie~sement envisagé,' la poss~bilité

de : mettr~

au

' pol~t d~s variét~s

en fonctï'on des

irité~êt's

des paysans .• ·.

Les ·

d'éfénse~rs

. àcad·émiqués . de ··la

~ évolution ve~te' ·~

et

l.is

étaient· l'égion

. ..

s.e . sont rarement .préocc~pés de se poser les questions s~ivantes' :

· '~Production pa~ qui

?

·.et pour • qui ? " ·; or ces questions' reçoivent

aét~ellement d~~ rép6n~es,

·comme

é~~inple

celle de.

i

1Inde qui

disp~se

d·~

r~serve appr:éèi~ble.'de céréale~·; en partie p~rce que 'la popul~tion est trop-pau:trre your Tés achete~ • . !'

... ·

·' .''

... ... · ;:_;·.

(7)

REPRODUCTION/05~82 Page

6.

La .. connaissance coûte de l'argent. et l'argent n'est pas jeté eux

f!nlt~es par ceux. qui en disposent. Ce .n'est pas hesar~ si t outes nos biblio- thèques sont pleines d'études sur les affamés et les pauvres du tiers ,, . monde.

En termes cyniques mais réalistes, on peut dire que plus on en sait sur ceux qui, en désespoir de cause, deviennent insoumis etdan~er, meilleurs seront les instruments permettant .. de les contrôler. La recher.che peut également, .a dessein ou non, servir. des intérêts purement. coll!IIler.ciaux. No1,1s c.raignons par exempl.e que la vogue actuelle des études sur le "technologie appropriée" ne devienne un moyen d 1 introduire de nouveaux. produits créa~eurs de dép~ndence

dans des sociétés où les revenus. sont ,insuffisants pour. ], 1 achat de biens .

. .

coûteux néc~ssi tant .un.e technologie sophistiqué~. mais q1.1i peuven;t c.ontribuer à leur propre niveau aux intérêts des sociétés. occidentales.

Enf:i,~, les spécialistes des sci~nces ,sociales peuvent également jouer le rôle de promoteurs d'idéologie~ par~iculières et. contribuer à la création d'un climat dan~ lequel les ~tratégi;~s 9,e déyeloppement conçues par les puissants pourraient être maintenues sans obstacle ou critique (l'entrée 4.7 suffira comme exemple). Les intéllectuels, comme l' écrit No am Chomsky sont. de s. "experts de la légi ti~ation" e.t du .conditionnement

des concepts,. si bi.en que ceu~-ci se vendront, même si l'~mballage cache de la camelote ou une marchandise.détériorée.

Dans la littérature.du développement et de la lutte contre le faim,

çm trouve esse:p.t~el.lement trois.paradigmes ou modèles. Le premier est le modèle de "la croissance/ruissellement", décrit de .façon plus complète par

~ . ~ .

Ball, qui tend à l'accroissement du produit na~ional brut .,par l'industrialisa- t . 1on e t 1 a concen t ra t. 1on sur 1 es e '1, emen t s d e 1 a soc1. ~ ' t ' .. e suppos~' e "'"t e .re 1 .es plus "modernes'.' et avoir le plus "d'esprit d 'entreprise'·' (par opposition les paysans ·.pauvres· . . sont "arriérés" . ou "tr~.di tion.nels"' bien qu 1 il ne s.oit plus de

.. . ...

mode de le dire). La richesse accumulée de aes "éli.tes modernisantes" bénéfi-

. :_ ·. .. ., . ' .

ciera finalement aussi aux défavorisés. Ce mod~le encourage l'i,mportation de capital étranger et de technologie (ainsi que l'implantation de sociétés multinationales) et il suppose que le processus de développement.dans le

~.

tiers monde imitera nécessairement celui qui a caractérisé les pays occidentaux

(8)

REPRODUCTION/05-82 Page

7.

actuellement industrialisés. Le contr~le économique et social est concen- t~~ entre les mai'ns des''classes qui jouent le .rôle de "moteurs de la

croissarice".-·ce pal"tidigme présuppose-·11·hatmonie :harmonie au·niveaù , .. · natiortel(les élites voudront' d'une -certaine manière partager leurs

avantages atrec leurs compatrio-tes plus pauvr·es? envers lesqueLs ils ont ,.

une attittide--·essentiellement': biemieillant6) 9 hàrmonie au niveau interna-.• .tional9 que l'on appelle également :"interdépendance":·(le système mondial ·

acttiel est avàntageux pour toutes les nations qui doivent commercer

· confoï'm~mént 'àu-·princip-e de ."l-'avantage comparatif")• A la suite_ de son échec total et 'généralement reconnu; . ce·'m6dèle est c&nsidéré aujourd 1 hui ..

comme devant être'nécessairement reformùlé. Cette reformulation·a été entrepri,~e màis elle demeure largement réthorique~ ·Les nouveaux· mots clés sont des he~dins essentiels 'et 'la participation-~· mais ·d-éfinis par des. ·. · experts originaires9 pour· la plupart~ des pays ·développés. Les non-r1:mtis ne' sOn:t -ni consultés sur leurs besoü1s ni autorisés à participer au point de-pouvoir demander des transformations · structurelles radical~s des· struc- tures de distribution du-revenu et du pouvoir existantes.

Le ·second modèle est 'ba~é sur ia "théorie de la dépendanèeu ·selon· ·=,

laquelle il existe un centre (les pays riches9 les Etats ·unis ·:étant le centre du centre) et une périphérie (le tiers monde)? le premier ayant consta~ent exploité la seconde pendant l'époque coloniale. Le développement a donc pour. objet de corriger ce ,déséquilihr.-e ,passé·: et

··l!,ctuel en r:ecourant à des mesures résumées dans ,la st;ratégj.e du nouv~l

ordre économique internat ional (NOEI) g prix équitables et s+ables pour .les mat-ières premières- q.u ti~rs m.onde9 libre accès des biens industriels

aux mar chés du,Nord? contrôle pa r l1Etat de.s pratiques des sociétés multina- tionales? allégement de l•-~ette9 etc. Ce modèle repose également sur une

·• c hyp

1

~thè se . d' interdépendan.ce globale mais. insi_ste sur la nécessité d 1 ajuste-

ments profonds du système mondial de façon à ce que toutes _les nations putssent en tirer profit et réalis~r cette mutuali ,d1intér~ts qui n'existe pas encore. C'est là la plate :forme-· à partir· de laquelle la quasi totalité des goÙvernements du tiers monde. {Je-groupe dit des ?7) dtacute dans le cadre de négociations internationales.

(9)

REPRODUCTION/05-82 Page 8.

Le. troisième modèle ne nie pas la nécessité d'un NOEI, ma~.s i l

, . •

essaye d1-.eJ::!.richir ce con.:cept par une analyse des classes .• . ;Le .monde .n'·est pas divisé tout .simplemel1.t en nations r.iches/pu:iJss~ntes et nat.ions pa,uvre-s/

relativement .. impuissantes :. tous les peys, y compri~ -l.es. paJiis .riçhes, . sont cara.,ç.térisés par 11 e:x;;i stence d 1 une_ cl~s.se _dominante. et d'unE! . clar;1se dom-inée (chacune couw~ant évidemment ... ses propres subdJ vi;aions). L.e NOEI est une solution incomplète .aux prob.lèmes de la faim et . du: sous développ-ement ·parce que: !lian, Ge ga- rantit que les pauvres ;ne b.énéficieront. pn.s que marginalement· de· 11 nc•croi sseoent <

recette;s nationales. Dans le troisième modèle, le développement ne, tend pep seulement à. l'établissement d'une égalité. plus .grande entre le·s état s, mais à la réalis.ation d'un niveau de vie de<c.ent et. à la. reconnaissance d'une

li

certaine digllité à tous les êtres humain.s. Co:dtrai}'emen~ au pr.emier modèle,

.. - ... --~ .......... -1 .. ~ ... -~.-... ~ .. ' •) .J •• ••.

cette ~p:Proche suppose non pas l'harmonie mais l \3 conflit. Les élites du tiers mond~ ne renoncent pas .à leurs privilèges sans lutter et en attendant ils empêcheront ;l,e ruissellement à la base de tous avantages substantiels.

Les nations riches continueront à exploiter les nations pauvres, mais l es élites des pays industrialisés accorderont également leur appui à leurs contreparties du tiers monde de sorte que cette exploitation pourra se poursuivre commodément.

Les gens qui oeuvrent et écrivent sur la base de ce troisième modèle sont convainc~s (souvent en raison de leur expérience sur le t~rrain dans lès pays sous développés) de la rationalité des propositions suivante·s

( 1) Le Développement ( stratégiés9 pr-ojets~·innovations, etc.) qui profite aUX'Clàsses OU aux nationales moins favorisées

·ne sera pas· agréable aux claêses ou aux nati ons dominantes à moins que leui-s intér êts ne é;oient adéq-.étement servis.

·~ · (2) . 'Le développement( ••• ) qui ne profite qu'aux pauvr es sera ignoré, sapé ou supprimé d'une autre ·façon par les

puissants.

. ·'

(10)

, J ;

J

. . .

REPROD(JÇT!ON/05-82 ..

. , ...

Page

9.

(3) Le développement ( ••• ) qui sert les intérêts des élites tout en étant nuisible aux p~uvres sera cependant mis en oeuvre et s_i néc.essaire e.ntre.ten:u. par le viol~nce,.t~t

. que :r;1 1 interviendra pas de transformation. re.dic.ale. dans

... ;·

l' :~q~i .libre

de.s force.s socüües et. poli tiques.,g/

. .' -~ '

Les défenseurs du troisième modèle (sur lesquels Nivole Bàlls attire fréquemment l'attention du lecteur) voient .une issue pour le tiers

:mo'~dê non pas dans une intégratio~ plus grande des pays moins développés

dàh~· Ïe .. système mondial . ~~i s dans une plus grande indép~~d~~c~ ~( ~~t~t~l;)

-

uti'lisetion totale des ressource~ humaines et•mat~rielles - ava~t le reé6urs ~ 11aide extérieur~, et une redistribution radicalement nouvelle du pouvoir. Ce sont là les seuls moyens pour ces pays de mettre un ternie à la fai~ et à la misèr~~ ~tes besoins essentiels oui, mais d~finis par les

·communautés concernéé~' ·;.·· pas tant la perticipatio~ que les pleins pouvoirs -

la

ëè.pacité de contrôler"'

ie:S

décisions qui affécterit le plus leur vie.

La recherche peut elle contribuer, d'une certaine façon, à 11 4mergence et à la réalisation du troisième 'modè"ie (pout leq"?el me préfé- rence est évident'e) ~ Ceux qui étudient le dévèloppèment, eff~ctuertt des ' recherches et écrifè'rlt. sùr ce sujet, doivent prendr·e en considération "les

. . . ' . ~ ; .

.

' . .... ~ .

besoins des moins .naritis, êt ils doivent leur· rendre compte du travail qu'ils effectuent~ Les cherobeùrs .qui' consfdèrent c·etté responsabilité colnme -~n'

) . ... ' . . . : , .

imperatif ·intellectuel et moral, peuvent commencer par aborder le·ma.teriau

pr6sent~ ici en ~tant pr&ts à faire jouer leur sens critiqu~ et en se posant le genre de questions que ~ous avons ~bauch~es ici : l'~tud~ eritre t-elle

· d.ans. le cad,re de "pens~e traditionnelle" ou essaye-t-elle d'adopter une

pe_~èpective . opp.osée ou impopulaire ? Comment se si tue -t-elle par rapport

Y

Cf.· une analyse similaire dans Barbara Chasin et Richard Frankc, 11Science - v;s • . Ethies", Science for People, Juillet 1975.

(11)

REPRODUCTION/05-82 Page 10.

aux trois m'odèlBs décrits ci-dessus'9 c'est-à-dire par rapport au pouvoir?

Présume-t-elle l'harmonie et est-elle effectuée dans le vide social et politique ?.Cet ouvrag.e.pourrait-il contribuer·à-T'a'ccroissenent des connaissances - et donc de la capacité de manipulat:ion- des élit es nationales ou internationales ?

Le lecteur9 et surtout 1 1 écrivain9. ne doivent pas .oublier que les chercheurs se ~it:l!ent9 eux ~ussi9 quelque part dans.;ta structure de pouvoir. Leur ouvrage peut être utilisé par les riches contre les pauvres9 mais

peut-on aussi espérer9 dans le sens contraire ? Pourquoi ne pas tourne~

nos regards vers ceux qui détiennent le contrôle9; pour donner une idée plus claire de leurs activités à ceux. sur les Tiea desquels ils influent ? C 1 est pourquoi là une tâche diffi'c'iie;· car les--nsntia sont moins vulné_rabl es 'à 11examen·--'"scientifique-·que ceux qui n'ont d'autre choix que de se laisser

étudier 9 ils nous faut accepter ceci comme un défi.

La masse de recherche citée ici représente un noml:n~e .incalc~~~ble

d'heures /Hommes ou femmes consacrées à l'étude des différents aspect s de la faim dans le monde et pendant que tous nous écrivi9llS9 le nombre absolu et relatif d'affamés et de miwéreux s'est considérablement accruo I l est temps de nous demander pourquoi9 en tant que cherch~urs9 nous continuons à traiter de la IJauvreté et.nous voulons et nous appliquons à transformer le contenu des bibliographies futures en engins et instruments explosifs de libérations.

Traduit de Susan Geora Institut transnational

·-.~~r~ s 9. France

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