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Morbi-mortalité de la résection

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ARTICLE ORIGINAL

Morbi-mortalité de la résection

trans-urétrale de la prostate par courant monopolaire chez les patients âgés de 75 ans et plus

Morbi-mortality of transurethral resection of the prostate in patients aged 75 and over

P.-L. Evrard

, P. Mongiat-Artus , F. Desgrandchamps

Serviceurologie,hôpitalSaint-Louis,1,avenueClaude-Velfaux,75010Paris,France

Rec¸ule23mai2016 ;acceptéle27f´evrier2017 DisponiblesurInternetle1avril2017

MOTSCLÉS

Hypertrophiebénigne delaprostate; Résection

trans-urétraledela prostate;

Complications; Uro-gériatrie

Résumé

Introduction.—Larésectiontrans-urétraledelaprostateparcourantmonopolaireestundes traitementschirurgicauxrecommandésdel’hypertrophiebénignedeprostate.L’objectifdece travailestd’évaluerlescomplicationspostopératoiresenutilisantuneclassificationstandardi- sée.

Matérieletméthodes.—Nousavonsinclustouslespatientsâgésd’aumoins75anslejourde lachirurgieentrele1erjanvier2008etle31décembre2013.Lereportingdescomplicationsa étéeffectuéeàpartirdelaclassificationClavien-Dindo.

Résultats.—Centsoixante-seizepatientsontétéinclusdanscetteétude.Untotalde47,2%des patientsontprésentéaumoins1complication.Lamajoritédespatients(79,5%)ontprésenté descomplicationsgrade1ou2selonlaclassificationClavien-Dindo.Unpatientestdécédéà j27postopératoire.Laplupartdescomplicationsétaiturologiques(55%).UnscoredeCharlson élevéetuntauxd’hémoglobinepréopératoirebasontétéidentifiéscommefacteurderisque decomplication.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:p.l.evrard@wanadoo.fr(P.-L.Evrard).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2017.02.005

1166-7087/©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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Conclusion.—LaRTUPmonopolaireest suivied’unemorbiditéimportantechez lespatients âgés,supérieureàlapopulationgénérale.

Niveaudepreuve.— 4.

©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Benignprostatic hyperplasia;

Transurethral

resectionofprostate;

Complications;

Uro-geriatrics

Summary

Introduction.—Monopolartransurethral resection ofthe prostate is oneof standardsurgi- caltreatment ofbenign prostatichyperplasia. Theobjective ofthisstudy was to evaluate earlypostoperativecomplicationsinpatientsaged75yearsoldandmoreusingastandardized classification.

Materialandmethods.—Weincludedallpatientsagedatleast75onthedayofsurgerybetween 1January 2008and31December2013.Thereportingofcomplicationswascarriedfromthe Clavien-Dindoclassification.

Results.—Onehundredandseventy-sixpatientswereincludedinthisstudy.Atotalof47.2%of patientsexperiencedatleastonecomplication.Themajorityofpatients(79.5%)hadcompli- cationsgrade1or2accordingtoClavien-Dindoclassification.Onepatientdiedpostoperatively atday27. Mostcomplicationswereurological(55%). Ahigh Charlsonscoreandlowplasma hemoglobinlevelshavebeenidentifiedasariskfactorforcomplications.

Conclusion.—Monopolartransurethralresectionoftheprostateisfollowedbysignificantmor- bidityinolderpatients,higherthaninthegeneralpopulation.

Levelofevidence.—4.

©2017ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Larésectiontrans-urétraledelaprostate(RTUP)parcourant monopolaireestundestraitementschirurgicauxrecomman- déslorsquecelui-ciestindiqué[1].Parailleurs,ilexisteun vieillissementglobal dela population mondiale, plus par- ticulièrementdanslespaysdéveloppésetnoussommeset seronsamenésàopérerrégulièrementdespatientsâgés.Les complicationsdelaRTUP sontbienconnuesdanslapopu- lationgénérale [2]maisrarementévaluéchezlespatients âgés,bienqu’aucuneétuden’aitrapportéquel’âgeestun facteurderisquedecomplicationaprèsRTUP.

L’objectif de cette étude est d’évaluer de manière rétrospectivelescomplicationspostopératoiresdelaRTUP chez les patients âgésde 75 ans et plus en utilisant une classificationstandardisée.

Matériel et méthodes

Nousavonsinclusdans notreétudedemanièrerétrospec- tivetouslespatientshospitaliséspouruneRTUPentrele1er janvier2008etle31décembre2013.Lespatientsdevaient être âgésd’aumoins75 ansle jourdel’intervention chi- rurgicale.Cesinterventionsontétéréaliséespardifférents chirurgiens(chefsdeclinique,praticienhospitalier,profes- seurdesuniversité-praticienhospitalier).

Lescritèresdenon-inclusionétaientlessuivants:anté- cédentdetraitementdecancerdelaprostateautrequela surveillanceactive;antécédentdechirurgieurétrale;motif

d’hospitalisationautrequelapriseenchargedel’adénome ouhospitalisationnonprogrammée;photovaporisationdela prostateourésectiondelaprostateaveccourantbipolaire.

Lespatientsprésentant aumoinsl’undecescinq critères nepouvaientêtreinclusdansl’étude.

Une fiche standardisée spécifique (Annexe 1) a été conc¸ue afin de permettre le recueil des données. Celle- ci comportait 8 chapitres incluant au total 198 items.

S’agissant des complications, nous avons distingué les complicationssurvenuesdurantl’hospitalisationdescompli- cationssurvenuesaprèsl’hospitalisationetjusqu’àj30post- opératoire.L’évaluationdelagravitédechaquecomplica- tionaétéeffectuéeselonlaclassificationdeClavien-Dindo [3]. Devant des signes cliniques évocateurs, le diagnostic d’infectionurinaireétaitretenuencasd’ECBUpositifavec leucocyturie>104 leucocytes/mL et bactériurie:>103 ufc [4].

Les variables quantitatives ont été caractérisées, en fonction de leur distribution,par leur moyenne (±écart- type) ou par leur médiane [distance interquartile]. Les variables qualitatives ont été résumées par des pourcen- tages. Les analyses comparatives entre groupes ont été effectuéesenutilisant letest duChi2oule test exactde Fischer(enfonctiondescritèresdevalidité)pourlesvaria- blesqualitativesetletestdeStudentouletestderangde Wilcoxon(enfonctiondescritèresdevalidité)pourlesvaria- blesquantitatives.Unevaleurdepinférieureà0,05était considéréecommesignificative.

Nous avons de plus effectué une recherche des fac- teursderisquede complicationsaprèsRTUP.Une analyse

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univariéea été réaliséesuivie d’une analysemultivariée.

Toutes les variables préopératoires ont été incluses dans l’analyse univariée. Nous avons inclus dans le modèle multivariétoutes les variablesdont le degré de significa- tion était égal ou inférieur à 0,20. L’analyse multivariée a été conduite selon la méthode d’élimination progres- sive:laprocéduredémarreenestimantlesparamètresdu modèlecomplet incluant toutes les variables explicatives sélectionnées après l’analyse univariée. À chaque étape, itérativement, la variable associée au degré de significa- tionleplus élevéestéliminée dumodèle, sicette valeur estsupérieureàunseuilfixéa priori(ici0,05).Laprocé- dures’arrêtelorsque lesvariablesrestant dansle modèle onttoutesundegrédesignificationinférieurauseuil.

Lesanalysesstatistiquesontétéconduitesaveclelogiciel R(http://www.R-project.org/).

Résultats

Centsoixante-seizepatients ontété inclusdans l’analyse.

L’âgemoyenétaitde80,4 ans(±3,9)etl’âge médiande 79ans(78—83).Autotal,51,7%despatientsétaientâgés de75à79ans,31,3%de80à84ans,15,9%de85à89ans etenfin1,1%de90ansetplus.Lescaractéristiquespréopé- ratoiresdenotre populationd’étudesont rapportéesdans leTableau1.

L’indication du traitement chirurgical était principale- mentdessymptômesdubasappareilurinairechez52,1%et unerétentionvésicale(aiguëouchronique)chez44,3%,ces 2indicationspouvantêtreretenueschezunmêmepatient.

De plus, 45 (25,6 %) patients ont eu un geste complé- mentaire associé (RTV, biopsies de prostate, lithotripsie endo-vésicale,hernieinguinale,posthectomie...).

Concernant les suites postopératoires, l’ablation de la sondevésicaleaétéréaliséechez175patientsdecegroupe, unseulpatientayantgardélasondevésicaleduranttoute la durée deson hospitalisationet étant décédéà j27 en postopératoire.Celle-ciaété réaliséeàj1chez 8(4,6%) patients, àj2 chez 123 (70,3 %)patients et à j3 chez36 (20,5%)patients.L’ablationdelasondevésicaleaétéréa- liséechezles8autrespatientsentrej4etj23.Nousavons considéréquel’ablationdelasondevésicaleaprèsj2cor- respondaità unprolongementdu sondage(etdonc àune complication de grade 1). Ainsi, 74,9 % des patients ont bénéficiéd’uneablationdelasondevésicale≤j2et25,1% onteuunprolongementdeleursondagevésical.Aufinal, unereprise mictionnelle a été permisechez 144(82,3 %) patientsetunerétentionaiguë d’urinesobservéechez31 (17,7%)patients.

La duréed’hospitalisation correspondau nombretotal denuitspasséesàl’hôpital(incluantlanuitpréopératoire) enrapportavecl’interventionquinousintéresse.Ainsi,la duréemoyenne d’hospitalisationétaitde 5,5jours (±4,0) etlamédianede 4jours [3—6].Enconsidérant j0 comme lejourde l’intervention,lamédianedujour desortie en postopératoireétait j3[j2—j4] ;29,1 % des patients sont sortisavantj3,38,3%despatientssontsortisàj3et32,6% aprèsj3.

Concernantlemodedesortie,168(95,5%)patientssont retournésàleurlieudevieinitial,6(3,4%)patientsontété transférésdansunautre service, cettedifférencen’étant

Tableau1 Caractéristiquesgénéralesdespatients.

Variables Pourcentageou

moyenne

(±écart-type)ou médiane

(interquartile) Antécédentscardiaques 119(70,8%) Antécédentsvasculaires 14(8,3%) Antécédentsthromboemboliques 9(5,4%) Antécédentsneurologiques 28(16,7%) Antécédentsnéphrologiques 53(30,3%) Antécédentsendocriniens 75(44,6%) Antécédentspneumologiques 36(21,4%) Antécédentsgastro-intestinaux 24(14,3%)

Cancerssolides 40(23,8%)

Hémopathiesmalignes 7(4,2%) Antécédentsinfectieux 0(0%)

ScoredeCharlson 2(0—3)

IMC 24,9(±3,7)

ScoreASA1 21(12,9%)

ScoreASA2 99(60,7%)

ScoreASA3 43(26,4%)

ScoreNYHA1 38(57,6%)

ScoreNYHA2 19(28,8%)

ScoreNYHA3 8(12,1%)

ScoreNYHA4 1(1,5%)

Hémoglobinémie 13,1g/dL(±1,9)

Ecbupréopératoirepositif 36,3%

RPM+ 25,4%

Sondeàdemeure 39,2%

Cathétersus-pubien 4,1%

AntécédentRAU 53,2%

passignificativeetenfin,2(1,1%)patientsdugroupeRTUP ontnécessitéuneconvalescencedansunétablissementspé- cialisé.

Levolumeréséquédetissuprostatiqueétaitenmoyenne de17g(±13)etlevolumemédiande14g(8,0—24,5).Un adénocarcinomeprostatiqueaétéretrouvéchez35(19,9%) patients,dont3avaientundiagnosticdetumeurprostatique connu.

Surles176patients denotrepopulation d’étudeayant étéopérésd’une RTUP,97(55,1%)onteudessuitesopé- ratoiressimpleset79(44,9%) ontprésentéau moinsune complication.

Parmilespatients ayanteudes suitescompliquées, 43 (54,4 %) n’ont présenté qu’une seule complication et 36 (45,6%)enonteuaumoins2.

Concernantledélaidesurvenuedecescomplications,56 (70,9%)patientsontprésentédescomplicationssurvenues pendant l’hospitalisation,11(13,9%)patientsdes compli- cationstardivessurvenuesaprèsl’hospitalisationetjusqu’à j30postopératoireet12(15,2%)patientsdescomplications survenuespendantpuisaprèsl’hospitalisation.

Concernantlagravité,lescomplicationssontrapportées selon la classification de Clavien-Dindo et regroupées en 2catégories:lescomplicationsditesmineures,c’est-à-dire classées 1 ou 2 et les complications dites majeures,

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Tableau2 Distribution du nombrede complications postopératoires chezles patients ayant présentéau moins une complicationpostopératoireaprèsRTUP.

Nombredecomplications Nombredepatients(n=79) Patientsaveccomplication(%)

1 43 54,4

2 23 29,1

3 9 11,4

4 3 3,8

5 1 1,3

Tableau3 Complicationspostopératoiresdelarésectiontrans-urétraledeprostate.

Catégories Complication Nombre Clavien-Dindo

1 2 3 4 5

Génito-urinaire Insuffisancerénale 1 1

Caillotagevésical 21 13 8

Hématuriepersistante 17 15 2

Rétentionaiguëd’urines 30 30

Douleursmictionnelles 1 1

Rétentionpersistante 6 6

Infectieux Fièvreindéterminée 6 6

Infectionurinaire 9 7 2

Pneumopathie 2 1 1

Pleuro-pneumopathie 1 1

Cardiaque SCA 1 1

HTA 1 1

ICA/OAP 3 1 2

Pulmonaire Détresserespiratoireaiguë 1 1

Hématologique Anémieavectransfusion 18 18

Thrombopénie 1 1

Neurologique Malaise 1 1

AVC/AIT 1 1

ConfusionouDST 1 1

Gastro-intestinale Vomissements 1 1

Métabolique TURPsyndrome 6 6

Endocrinienne Décompensationdiabétique 4 4

Chirurgicale Fausseroute 1 1

Total 134 76 32 11 14 1

c’est-à-direclassées3,4ou5. Ainsi,62 (78,5%)patients n’ont présentéque descomplications mineures, 3(3,8 %) patientsn’ontprésentéquedescomplicationsmajeureset 14(17,7%)patientsontprésentéàlafoisdescomplications mineuresetdescomplicationsmajeures.

Au total, 134 complications ont été rapportées chez 79 patients. Parmi ces complications, 100 sont apparues précocementet34sont apparuestardivement.Lenombre total de complications par patient est rapporté dans le Tableau 2. L’ensemble des complications sont rapportées dansleTableau3.

Un patient (0,6 %) est décédé dans le groupe RTUP.

Il s’agissait d’un patient âgé de 78 ans, présentant de lourdsantécédentscardiaquesainsiqu’un diabètedetype 2 compliqué. Il a présenté à j0 un syndrome coronarien aigu ayant nécessité une prise en charge en unité de soinscontinus(grade4).Ilaparla suiteprésentéunépi- sode d’insuffisance cardiaque aiguë ainsi qu’un accident vasculaire cérébral (AVC). Il est finalement décédé à

j27 d’une pneumopathie d’inhalation, secondaire à des troublesdeladéglutitionenrapportavecl’AVC.

Enfin,unerecherche desfacteurs derisquedecompli- cation a été réalisée. Une analyse prédictive univariée a été réalisée, incluant l’ensemble des variables préopéra- toires,afinderechercherleurassociationaveclasurvenue decomplications aprèsRTUP. Au seuil de 20 %, 11 varia- bles sont retenues comme associées avec la survenue de complications,dont4significativesauseuilde5%:letrai- tementparanti-vitamineK(p=0,012),lescoredeCharlson (p=0,017),lescoreASA(p=0,025),l’hémoglobinémiepré- opératoire(p=0,012).

Une analyse multivariée a ensuite été réalisée et n’a retenuquedeuxdes11facteursintroduitsdanslemodèle.

Nous avons observé de fac¸on simultanée une association positiveaveclescoredeCharlson,lerisquedecomplications augmentantaveclavaleurduscoredeCharlson(OR=1,27, IC95%=1,02—1,52,p=0,03), etune association négative avec le taux d’hémoglobine préopératoire, le risque de

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Tableau4 Complicationsprécocesdelarésectiontrans-urétraledeprostatedanslalittérature.

Étude[référence] Nombre

totalde patients

Nombrede patientsavec complication

Patientsavec complication (%)

Décès(%) Nombretotal decomplica- tions

Munteneretal.,2006[3] 1014 92 9 0(0) 102

Reichetal.,2008[5] 9197 11 11(0,1)

Hongetal.,2011[6] 1878 109

Mamoulakisetal.,2011[7] 198 31 15,7 1(0,5) 44

Lukacsetal.,2012[8] 68 27 39,7 0(0) 37

Mandaletal.,2013[9] 722 145 20 3(0,4) 244

DeNunzioetal.,2013[10] 141 27 18,1 0(0) 24

complications diminuant avec la valeur de l’hémoglobine (OR=0,82,IC95%=0,68—0,99,p=0,04).

Discussion

Untotalde44,9%despatientsdenotreétudeontprésenté unecomplicationpostopératoire,cequiapparaîtsupérieur à ce qui est rapporté dans la population générale dans des étudesrécentes (Tableau 4) [5—11].Dix-huit (10,2%) patients ont bénéficié d’une transfusion de culots globu- laires en postopératoire, ce qui apparaît supérieur à ce quiestgénéralementrapportédanslapopulationgénérale (autourde3%,[6,7,9,11,12]).Cecipeutêtreenpartieexpli- quéparlepourcentageélevédepatientsprésentantuntaux d’hémoglobinebasàl’entrée:19,2%despatientsavaient untauxd’hémoglobinecomprisentre10et12g/dLet6,9% untauxinférieurà10g/dL.Deplus,laprésencedecomor- biditéscardiaques(environ70%despatientsdel’étude)et lamauvaisetoléranced’uneanémiechezlespatientsâgés sont2élémentspouvant expliquerletauxélevédetrans- fusion,lesseuils detransfusionétantplus élevésdansces situationsquedanslapopulationgénérale.

Le pourcentage d’infections urinaires était de 5,1 %.

Ce pourcentage apparaît supérieur à ceux observés dans la littérature [6—11]. Concernant la gestion des ecbu préopératoire, celle-ci était standardisée. En cas d’ecbu positif, une antibiothérapie adaptée était débutée 48h avant l’intervention. En cas de sonde à demeure, celle- ci était changée la veille de l’intervention, après une antibiothérapieadaptée de48h. Malgréces mesures pré- opératoires, la proportion élevée de patients ayant une sondeàdemeure(39%)ainsiquedepatientsayantunECBU positifenpréopératoire (29,9%) peut expliquerenpartie lepourcentageélevéd’infectionsurinaires.Deplus,letaux élevédepatientsdiabétiques(16,9%)exposeparticulière- mentcegroupedepatientsauxinfections.Unautreélément pouvantexpliquercetauxélevéestlamultiplicitédegestes invasifscommeledécaillotage(38patientsontprésentédes complicationsliéesausaignement)oulaposed’unesonde vésicale(30patients ontnécessitéla posed’une nouvelle sondevésicaleenpostopératoire),exposantlespatientsàun risqueinfectieux.Enfin,ladénutrition,bienquenonévaluée dansnotrecohorte maisfréquentechezlespatientsâgés, peutaussiêtreavancéepourexpliquercepourcentage.

UnTURPsyndromeaétérapportéchez6(3,4%)patients denotreétude,cequiapparaîtlàencoresupérieuràcequi estrapportédanslalittérature[6,8,10,11],sansqu’aucune causepuisseexpliquercettedifférence.LeTURPsyndrome étant causé par la résorption du liquide d’irrigation au travers deplaies veineusesoude perforationscapsulaires prostatiques,onpeutsupposerquecerisqueestplusélevé chezlespatientsâgésdufaitdetissuspotentiellementplus fragiles.

Lepourcentage de rétentionaiguë d’urines postopéra- toireaprèsablationdelasondevésicaleaétéévaluéà17%, lesvaleursrapportéesdanslalittératurevariantentre1,2et 6,7%[5—7,10,11].Celaestpotentiellementattribuableau vieillissementvésicaletàlaproportionimportantedeson- dageàdemeurepréopératoire,retardantainsilareprisedes mictions(seuls6patientsprésentaientunerétentionpersis- tanteà1mois).Deplus,Mckinnonetal.[12]ontrecherché lesfacteursderisquedeRAUaprèsRTUPetontretenuun volumeprostatiqueinférieurà17,5g,uncaillotagevésical, uneinfectionurinairepréopératoireetunépisodedeRAU préopératoire.Cesdifférentsfacteursderisque,largement retrouvésdansnotrepopulationd’étude,peuventexpliquer lenombreimportantdeRAUpostopératoire.Enfin,16,7% des patients présentaient des antécédents neurologiques (AVC,démence,Parkinsonprincipalement) pouvantfavori- serlesRAUpostopératoires.

Dix (5,7 %) patients ont nécessité une reprise chi- rurgicale au bloc opératoire dont l’indication était un caillotage persistant chez 8 patients et une hématurie persistantechez2patients.Cepourcentageapparaîtsupé- rieurauxrésultats rapportésdanslalittérature,endehors de l’étude de Reich qui rapporte une estimation simi- laire de 5,6 %[5—8,10,11]. Ilest important denoter que les traitements antiagrégants plaquettaires ouanticoagu- lants n’ont pas été identifiés comme facteur de risque de complication. Concernant lesanticoagulants oraux, ils étaient arrêtés en période préopératoire et un relais par antiagrégants plaquettaires ou héparine de bas poids moléculaire étaient débutés puis poursuivis en postopé- ratoire jusqu’à lareprise des anticoagulants oraux(entre j7 et j10 postopératoire). Ainsi, la proportion élevée de patients bénéficiant de ces traitements (71 patients dont 12 sous anticoagulants oraux) et la nécessité de reprendre rapidement ces traitements en postopératoire peuventêtremiseencausedanscescomplicationshémor- ragiques.

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Enfin,Chenetal.[13]ontmontréquelasurvenued’un épisode deRAU avant RTUP étaitassociée à untaux plus élevédecomplications,enparticulierd’infectionsurinaires etdetransfusions sanguines.Ces résultats sontcohérents avecnosrésultats,laproportiondepatientsdenotreétude ayantprésentéunépisodederétentionaiguëd’urinesétant de50,6%.

Deux facteurs de risques ont été identifiés dans notre étude(tauxd’hémoglobinebasetscoredeCharlsonélevé).

Il est important de noter que les traitements antiagré- gantsplaquettaireetanticoagulantn’ontpasétéidentifiés commetel.Demême,laréalisationd’ungestechirurgical associéàlaRTUP(25% despatients)n’apasétéassociée demanièresignificativeàunrisquedecomplication.

Ilexistedifférents alternativesàlaRTUP monopolaire, quecesoitlaRTUPparcourantbipolaire,laphotovaporisa- tionlaseroul’énucléationau laserHolmium [14—18].Ces 3techniquesontmontréunbénéficeentermesdediminu- tiondusaignementperopératoireetdutauxdetransfusion, associée à une duréed’hospitalisation plus courte. Ainsi, Cornu et al. [19] ont mis en évidence une diminution du tauxdecomplicationsdeces3techniques,encomparaison avecle RTUPmonopolaire,avecdesrésultats fonctionnels similaires.Ainsi,ilfaudraitprivilégiercestraitementschi- rurgicaux chezlespatients âgésparticulièrement exposés dufait deleur nombreusescomorbidités afin dediminuer letauxdecomplications(enparticulierhémorragiques)et d’éliminerlerisquedeTURPsyndrome.

Concernant le recueil des complications, il apparaît nécessaire d’utiliser une classification standardisée des complicationschirurgicales.L’intérêtdelastandardisation duapparaîtmultiple:meilleurecomparaisondesrisquesde complications associées à différentestechniques chirurgi- cales;informationplusprécisedespatientssurcesrisques chirurgicaux;enfin,celapermettraitauxchirurgiensouaux centresdepouvoir évaluerleurpratique. Laclassification lapluslargementutiliséeestlaclassificationClavien-Dindo [20].L’intérêtdecetteclassificationestquechaquecompli- cation peut être rapportée puisque que le paramètre de classificationestletraitementdecettecomplication.

Cette étude est la seule qui évalue, à l’aide d’une classification standardisée, les suites opératoires et les complicationsdelaRTUPchezlespatientsâgésde75ans etplus.Bienquecertainesalternativeschirurgicalessoient disponibles,laRTUPparcourantmonopolaireresteactuel- lement,enFrance,unedestechniqueslesplusutilisées.Il étaitdoncnécessaired’évaluerlescomplicationsdecette chirurgiechezcettepopulation àrisque.Nousavonsainsi pumontrerquelespatientsâgés,présentaientunnombre plus important de complications par rapport à la popula- tiongénérale etqueces patientsdevraientprobablement bénéficierdesalternativeschirurgicalesdisponibles.

Leslimitesdecetteétudesontlecaractèrerétrospectif de ce travail, ayant rendu l’évaluation des complications difficiles, l’absencede groupe comparatif et l’évaluation uniquement des complications jusqu’au30e jourpostopé- ratoire,sansévaluationdesrésultatsfonctionnels.Deplus, nousn’avonspaspuévaluerl’impactdel’expérienceduchi- rurgienentermesdecomplication:eneffet,ilnousaété impossibled’identifierdemanière formellel’opérateur et distinguerquidel’urologuesenioroudel’interneapratiqué l’intervention.

Conclusion

LaRTUPparcourantmonopolaireestsuivied’unemorbidité importantechezlespatientsâgésde75ansetplus,supé- rieureàcequiestrapportédanslapopulationgénérale.Ces complicationssontdanslamajoritédescas(environ80%) des complications dites mineures (Clavien 1—2). Cepen- dant,des alternativeschirurgicalesexistent: lespatients âgés,particulièrementexposés au risque decomplication enraisondeleursfréquentescomorbidités,sembleêtreune populationdevantbénéficierdesrésultatsencourageantsde cesnouvellestechniques,bienquedesétudescomparatives soientnécessairesavantdelesrecommander.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

Annexe 1. Matériel complémentaire

Le matériel complémentaire (Annexe 1) accompagnant la version en ligne de cet article est disponible sur http://

www.sciencedirect.com et http://dx.doi.org/10.1016/j.

purol.2017.02.005.

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