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«Selon que vous serez puissant ou misérable»

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

« Selon que vous serez puissant ou misérable » A la recherche de Jean de La Fontaine

Un spectacle de Dominique Rongvaux Mise en scène : Maria Abecasis de Almeida

Lumières : Nicolas Fauchet

Une production de La Fabuleuse Troupe asbl

en collaboration avec Les Riches Claires

(2)

Qui était La Fontaine ?

Au travers de ses fables, de ses contes licencieux, et d’un fourmillement d’anecdotes sur sa vie, Dominique Rongvaux nous entraîne dans une enquête passionnée sur les traces de ce génie si mal connu qu’était Jean de La Fontaine.

Peu à peu se dessinera le portrait d’un artiste confronté au pouvoir absolu, mais épris de liberté, d’un solitaire qui mettra toujours l’amitié au-dessus de tout, d’un inoffensif poète dont les écrits sont les plus subversifs de son siècle. C’est que La Fontaine est un génie de la contrebande. Il entretient sa réputation de distrait et de paresseux, car il sait qu’il vaut mieux faire profil bas dans un monde où les courtisans « tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents / Sont ce qu’il plaît au Prince ou, s’ils ne peuvent l’être, / Tâchent au moins de le paraître. »

Chez La Fontaine, tout est légèreté, c’est un maître du sous-entendu, et de la complicité avec son lecteur. Les Fables sont un festival de drôlerie et d’esprit.

Et pourtant, sous le charme souriant et irrésistible, apparaît une pensée complexe, un épicurisme joyeux et grave à la fois, qui fait aujourd’hui de La Fontaine « le plus moderne des philosophes ».

Les Fables sont un vivier où puiser à l’infini, comme si La Fontaine y avait fait le grand tour de la nature humaine. Il a produit une œuvre à facettes, le contraire d’une idéologie, où, nous montrant l’extrême diversité de la nature humaine et sa pluralité délectable, il nous affranchit du retrait jaloux sur nous-mêmes. Une œuvre qui donne du courage. Une vision amusée de nos faiblesses. Sachant que c’est le fait qu’on les partage qui nous réunit.

Avant de mourir, La Fontaine avait composé sa propre épitaphe : Jean s'en alla comme il était venu,

Mangea le fonds avec le revenu, Tint les trésors chose peu nécessaire.

Quant à son temps, bien le sut dispenser :

Deux parts en fit, dont il soulait passer

L'une à dormir et l'autre à ne rien faire.

(3)

Revue de presse

Les articles sont parus suite aux représentations de novembre 2018 aux Riches Claires à Bruxelles.

Le Soir, 21 nov. 2018

(4)

Le Soir, 17 nov 2018

(5)

Moustique, 16 nov. 2018

(6)

Le Journal du médecin, 16 nov. 2018

D

irigeant d’entreprise aussi bril- lant qu’implacable, Alain Wapler, grand patron auto- mobile, vit à la vitesse d’un bolide qu’il imagine électrique, comme la pile qui sans cesse semble constamment l’animer. Père veuf en charge d’une jeune fille qu’il a à peine le temps de croiser, ce gagneur qui s’est construit une armure en costume bleu de Prusse, voit celle-ci se fendiller sous les coups d’un double AVC.

Sauvé de la mort par la présence d’esprit de son chauffeur, il doit, les zones du lan- gage et de la mémoire étant touchées, réap- prendre à parler, à se souvenir et surtout à patienter : d’impitoyable, il devient pitoya- ble. Aidé par une orthophoniste (entendez une logopède), il parvient à sauver les appa- rences lors de la présentation quinze jours plus tard du modèle électrique de voiture dont il est l’initiateur...

Ce n’est pas le premier film où Fabrice Luchini interprète un dur à cuir qui réap- prend à s’humaniser : c’était le cas dans Les femmes du 6eétage voire dans L’hermine.

Et s’il l’on se doute assez vite de la trame du film basée sur le livre témoignage de Chris- tian Streiff, grand ponte de l’industrie auto victime d’un AVC, on se laisse volontiers embarquer par ce feel good movie (d’autant plus qu’il se base sur une histoire vraie).

Lequel alterne les moments drôles, Luchini

dans ses contrepèteries involontaires rap- pelant le légendaire Pierre Repp, avec de vrais moments d’émotion.

Sorte de meilleure façon de marcher où un homme pressé réapprend à justement ralen- tir le pas et à le faire vers l’autre, ce long métrage doit évidemment beaucoup à Fabrice Luchini qui, l’âge aidant, se fait de plus en

plus touchant au fil des films et des années.

Son interprétation rejailli d’ailleurs sur ses jeunes partenaires tous excellents, sans doute aussi grâce à la direction d’acteurs d’Hervé Mimram. Lequel filme cette histoire simple sans apprêt et avec évidemment une grande.... humanité.

Bernard Roisin

AVCésure!

Un homme pressé, où le récit d’un père très occupé qu’un AVC oblige à réapprendre à vivre et à com- muniquer...

CINÉMA

25

Le journal du Médecin| 16 novembre 2018 |N° 2563 www.vistalife.be

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De molosse aboyeur, Alain (Fabrice Luchini) se transforme, suite à son AVC, en vieux chien perdu sans collier…

C’est Lully et sa musique qui introduisent notre conférencier, lequel, jabot et costume qui parait presque d’époque, entre, tout en courbettes, courtisant déjà son auditoire, tantôt derrière son bureau, mais surtout debout comme l’homme qu’il va décrire et conter le destin, pourtant moins fabuleux que ses écrits. Pas que des fables d’ail- leurs, mais aussi des romans, L’énuque - un échec, des pièces de théâtre, des livrets et même des contes licencieux que Domi- nique Rongvaux auteur lui-même... de ce spectacle (on ne sait si on lui doit le cos- tume) déclame avec gourmandise. Il en va de même des 87 fables - qu’il récite en par- tie ou en tout - sur les 240 rédigées à ses nombreuses heures pas perdues par l’oisif Maître des eaux et forêts qui cachaient l’arbre imposant du talent de ce Jean aux allures ordinaires.

Un mystère que ce prodigieux conteur dont, au fil de ses apologues, celui qui res- semble au héron du fabuliste va, peu à peu, de son regard mobile, éclaircir, régalant l’auditoire de sa diction sans anicroche.

Un La Fontaine qui était mieux qu’un

«honnête homme» : un bonhomme, fidèle en amitié prenant courageusement la défense de Fouquet, son ancien protec- teur face au Roi Soleil. Se dissimulant sous une apparente insignifiance, La Fon- taine observe et décrit – goguenard, mais sans cynisme ou désespoir - la société de son temps, et surtout la cour et la ména- gerie en effet de grands fauves qui la compose.

Mais qu’il parle de l’amour (Les deux pigeons), du prix de la liberté (Le loup et le chien) des paroles et des actes (Conseil tenu par les rats) ou d’amitié (Les deux

amis), sa «morale» est intemporelle, donc actuelle et encore éloquente.

Et c’est tout le talent de Dominique Rong- vaux que d’alterner des fables moins connues (Le savetier et le financier, Le meunier, son fils et l’âne, La mort et le mourant…) avec des incunables comme Le loup et l’agneau, La laitière et le pot au lait, ou bien sûr Les animaux malades de la peste : sa maxime, Selon que vous serez puissant ou misérable, tient lieu de titre à cette cau- serie aux allures de stand-up dix-septième, rythmée à souhait et aussi drôle que fine.

Grâce à Dominique Rongvaux, La Fon- taine je boirai encore de tes mots.

B.R.

>>Selon que vous serez puissant ou

misérable, de et avec Dominique Rongvaux, jusqu’au 24 novembre du mercredi au samedi à 20H 30, le mer- credi à 19H. www.lesrichesclaires.be Sans

perruque, mais avec panache, Dominique Rongvaux rend hommage au brillant fabuliste du Grand Siècle. Fabuleux en effet.

THÉÂTRE

La Fontaine de jouvence

RTBF, 16 nov. 2018

Voir ce lien : https://www.rtbf.be/culture/scene/theatre/

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